💛 CHAPITRE 7 💛
Après tout un périple en bus, quelques courbatures et un mal incontestable au postérieur, nous avons fini par arriver à destination. Etrangement, je savais que Jérémy chercherait à m'impressionner et ne ferait rien dans la simplicité et même en sachant cela, je dois bien avouer que je suis plus qu'étonnée. A peine après avoir mit un pied à terre que je me retrouve face à une imposante bâtisse faite de pierres et de poutres apparentes. Les fenêtres paraissaient minuscules et incrustées dans la roche elle-même, si bien que de loin, leurs reflets scintillaient comme un diamant tout juste trouvé.
- Alors ? Surprise ? me demande Jérémy en sortant tous nos sacs
- Je dois dire que...Je ne m'attendais pas à ça. En fait, je m'attendais à tout, sauf à ça, répondis-je en essayant de comprendre quel architecte farfelu s'est dit que c'était une bonne idée d'avoir un style moyenâgeux
- Est-ce que l'on ne dirait pas une cabane gigantesque ?
Encore une fois, le petit garçon s'émerveillant de tout et de rien qui habite au sein même de l'esprit de mon petit-ami, ressort. Un grain de sable suffirait réellement à le satisfaire, c'est fou. Si Jérémy n'était pas un garçon, il serait parfait dans l'un de ces rôles débiles d'héroïne de rom-com à la noix. Ceux où la nana trouve forcément la vie merveilleuse et où tout n'est que paillettes et amour.
- Je n'aurais pas dit «cabane», mais si tu penches un petit peu la tête sur la droite, c'est vrai que...relevé-je pour le satisfaire
- Leila, soupire-t-il alors
- Quoi ?
Après, je ne vais pas me plaindre de ma situation car quelle adolescente de dix-huit ans pourrait dire qu'elle est aux pieds d'un hôtel atypique avec son meilleur ami / petit copain ? Ce n'est pas donné à tout le monde et heureusement pour moi que Jérémy est un excellent charmeur et connaît ma mère sur le bout des doigts. Il a su exactement quoi lui dire et quoi lui offrir pour lui graisser la patte pour la convaincre de me laisser partir. De NOUS laisser partir. Juste tous les deux. Néanmoins, je reste persuadée qu'elle n'a pas changé d'idée et qu'elle pense qu'à peine nous aurons posé nos bagages que nous allons nous sauter dessus tels deux lapins.
- Oh ! J'y pense, il faut que je prévienne ma mère, signalé-je, Je lui ai promis de lui dire quand nous serions arrivés.
- Dis-lui que j'ai tenu ma promesse et que j'ai été bien sage et que je ne t'ai pas tripoté du voyage comme elle l'escomptait ! rit Jérémy
- Pas ENCORE tripotée, le corrigé-je pour le taquiner
- Je suis un gentleman, Mademoiselle, sachez-le. Je ne tripote jamais le premier soir !
- A la bonne heure ! Nous avons dépassé le «premier soir» il y a bien longtemps maintenant.
Sur l'instant, il semblait y réfléchir. Depuis combien de temps étions-nous ensemble ? Sérieusement, ensemble.
Jérémy et moi avons passé la plus grande partie de nos vies ensemble, constamment à graviter l'un et l'autre dans l'univers de l'un ou de l'autre là aussi. Même mon souvenir le plus lointain le concerne. Pour tout dire, tous mes souvenirs le concerne, je crois. Mon pire comme mon meilleur souvenir. Jérémy a toujours été dans ma vie et je ne sais même pas si je serais capable de me débrouiller sans lui dans les dérapages. En principe, je devrais pouvoir car je ne suis pas tout à fait une idiote dénuée de bon sens, mais parfois, j'ai quand même de gros, gros doute. Certes, je suis capable de me préparer à une apocalypse ou à une attaque de zombies, mais concrètement ? Parce que je suis très forte dans tout ce qui est «théorie», mais pour ce qui est de la pratique...c'est une toute autre chose.
Tapotant machinalement sans réfléchir du bout des doigts les quelques mots que je m'apprête à envoyer à ma mère pour lui faire comprendre que nous étions bien arrivés, mes yeux se fixent un instant sur Jérémy, chargé comme une mule, en train de taper la discussion à un couple de personnes âgées. Je ne sais pas trop ce qu'ils se disent, mais j'entends distinctement quelques mots volés à leur conversation visiblement passionnante ou tout du moins assez pour le faire sourire. Après, Jérémy est un idiot, il sourit tout le temps pour un oui ou un non aussi. «Viagra», «Coup», «Jeunesse», «Drogue» et le reste est bien trop délicat pour mes chastes et jeunes oreilles. Néanmoins, je vois la tête de mon idiot préféré s'agiter dans tous les sens et j'ai peur qu'il se soit laissé embarquer dans un mauvais plan.
Quelques minutes plus tard, alors que mon message «Arrivée en vie» était bel et bien partie, je revois Jérémy revenir vers moi, tout sourire.
- Tu ne devineras jamais ce qui vient de se passer ! m'annonce-t-il
Dans ces cas-ci, je vais faire mine d'être une profonde ignorante.
- Non, dis-moi ?
- Tu vois ce petit couple de vieillards à l'allure, ma foi, toute innocente ?
- Hmmm.
- Eh bien...
«Ce sont des trafiquants de drogue», «Des stars de Jacquie et Michel à la retraite» ? Honnêtement, je m'attends à tout vue son enthousiasme grandissant à m'en parler.
- Ils sont dans le même hôtel que nous et ils nous proposent de se retrouver ce soir.
Pardon ?
- Apparemment, ils connaissent super bien le coin et pourraient nous parler de pleins d'endroits à visiter.
Non mais... Pardon ?
- Alors ? T'en dis quoi ? me sonde-t-il de ses grands yeux ronds
Alors, je n'ai rien contre les mignons petits couples de vieillards, mais je ne vais certainement pas gâcher MON road-trip amoureux pour m'asseoir à la table d'inconnus parlant sexe et viagra avec mon mec tout en jouant à la belote ! Je refuse !
- Plus on est de fous, plus on rit, non ? avoué-je vaincue
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