💛 CHAPITRE 1 💛
Il se passe énormément de choses dans la tête d'un adolescent. Peut-être même trop. A croire que la vie allant à toute vitesse ne suffit pas, il faut en plus que l'on gère absolument...tout, comme si le monde dépendait des choix que l'on pouvait faire et personnellement je déteste devoir faire des choix. Je choisis toujours les mauvais trucs et ait un don, que dis-je, un talent unique pour prendre toutes les décisions de merde qu'il ne faut absolument pas prendre. Que voulez-vous ? C'est comme ça. Mais comment voulez-vous que je prenne ne serait-ce que cinq minutes pour réfléchir quand, de partout, je suis assaillis de questions ?
Il n'y a pas un matin où je me lève en voyant la télévision me criant que la fin du monde est imminente.
Il n'y a pas une journée que je vis sans que la société n'attends quelque chose de moi, je ne sais jamais quoi d'ailleurs, mais je sais que l'on attends quelque chose de moi. Peut-être que je rentre dans une case ou peut-être que je me conforme enfin à l'étiquette que l'on m'a attribuée à la naissance. Je n'en sais rien. Je n'en sais, fichtrement rien.
Il n'y a pas une soirée où je me couche en ressassant dans ma petite tête tout ce que j'ai pu dire ou bien même faire : Ai-je été une bonne amie aujourd'hui ? Ai-je été une bonne fille et ai-je comblé les attentes de mes parents ? Ai-je eu une quelconque parole déplacée ? Ai-je froissé quelqu'un sans même m'en rendre compte ?
Ai-je vécue aujourd'hui, en fait ? C'est ça la vraie question.
Mais le problème, MON problème, il est là. Je me pose beaucoup trop de questions. A croire que je ne suis comblée que quand je me gâche la vie et que je m'auto-sabote comme la fois où j'ai prétextée être malade pour ne pas aller à cette compétition de badminton alors que je savais au plus profond de moi que j'allais la remporter. Ou cette fois où j'ai fais semblant d'oublier un devoir pour me conformer aux attentes de mes camarades, qui comme à leur habitude, n'avait rien glandé du week-end. Ou encore cette fois où j'ai dû dire, droit dans les yeux de mes parents, que «Oui, j'aime le fushia» alors qu'en réalité cette couleur me révolte depuis que j'ai l'âge de parler. J'aime le jaune. Le jaune ! La couleur du soleil ! Ce n'est pourtant pas compliqué à retenir tout de même !
Alors dites-moi, pourquoi suis-je la seule à avoir autant de pensées en tête ? Pourquoi ai-je constamment l'impression que ma tête va exploser ? Et surtout...quand est-ce que je vais gagner un moment de répits ? Juste un tout petit moment de répits. De silence. C'est tout ce qui me manque.
Ca et...le courage de dire les choses. Honnêtement. Si je n'étais pas aussi peureuse, aussi craintive et aussi rebutée à faire des choix ou à prendre des décisions, peut-être que j'aurai pu le garder auprès de moi. Peut-être que j'aurai pu lui dire haut et fort que je n'avais aucun désire de le voir partir et que rien que le fait de le voir s'en aller me déchirer le coeur. Si je n'étais pas aussi peureuse, j'aurai très certainement pu le retenir.
Mais là, encore une fois, je suis une championne, toutes catégories confondues, dans le simple fait d'être incapable d'être heureuse toute seule. Parce que c'est ce qui m'attends sans lui. Sans Jérémy.
Il était ce tout petit bout de plage exotique dans lequel je pouvais m'enfuir à tout moment. Il était mon oasis, mon moment de calme et de sérénité. Il était celui qui savait calmer cette tempête dans ma tête.
Est-il seulement possible de se détester à ce point-là et d'être aussi incapable à mon âge ?
Parce que oui, à dix-huit ans, théoriquement, je suis censée être une adulte et seigneur, qu'est-ce que je peux détester cette étiquette : «Adulte».
Parce que sincèrement, c'est quoi un adulte ?
Et non, payer ses impôts tout seul comme un grand ne compte pas, même si c'est ce que me dit tante Valérie. Car si c'est cela, comme ça doit être triste et fade d'en être un.
Je ne veux pas être une adulte. Je veux être une ado qui vit et qui aime. Une ado qui rit et qui rêve. Je veux être tout un tas de choses à la fois, mais certainement pas une adulte. Du moins, pas sans lui.
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