17 - Epilogue - Un repas et des cartons
Partie un : Un repas et des cartons
Seattle — De Nos jours
Ambiance : Hozier - Almost
Je n'aurais jamais pensé que quelqu'un puisse être aussi bavard qu'Allison.
Elle a tenu promesse. À 15h00 précise, elle frappe à ma porte et jette ses bras fins, mais solides autour de mon cou pour me saluer. Son enthousiasme et sa familiarité me font plaisir après la froideur que Rosalie a manifestée hier soir dans la cour de l'école.
Je suis allée chercher Tom et j'ai tenté de m'excuser auprès d'elle de mes paroles dures même si je ne regrette pas ce que j'ai dit. Rosalie m'a lancé un regard froid avant de me tourner le dos.
Je la connais, j'aurais dû me douter qu'elle ne céderait pas ainsi.
J'ai alors confié Tom à un collègue qui surveillait la cour avant de me lancer à la poursuite de mon amie. Dans ses yeux, j'ai pu lire alors la peur, le regret et toujours cette satanée fierté. Incapable d'en dire plus dans cette cour d'école, je l'ai alors simplement invitée à ma soirée avec Jason. Elle n'a pas répondu, mais je sais qu'elle viendra.
Elle a toujours été là pour moi. Depuis dix ans. Elle sera là. Tout à l'heure. J'en suis certaine.
Si je survis aux questions sans fin d'Allison.
La sœur de Stephen s'est assise sur le comptoir de la cuisine dès son arrivée. De son poste d'observation, elle me parle depuis une heure. Je la surveille du coin de l'œil tout en finissant de couper les légumes qui constitueront mon gratin. Elle est splendide et simple à la fois, vêtue d'un simple jean délavé et d'une chemise noire, j'ai l'impression d'avoir une adorable gravure de mode dans ma cuisine. Ou un moulin à paroles. La tête me tourne un peu et pourtant j'ai l'habitude du bruit et des bavardages : une classe d'une trentaine d'enfants d'une dizaine d'années n'est pas un lieu particulièrement calme.
— Tu es d'accord n'est-ce pas ? me demanda-t-elle soudain.
De quoi parlait-elle ? J'ai décroché depuis un moment déjà. Les qualités de mon ami Thomas je les connais et la description minutieuse de leur première soirée lundi soir m'a intéressée. Celle de mardi aussi certes : Thomas a apparemment décidé de passer à la vitesse supérieure et ils ont diné tous les deux chez lui. Allison est courageuse. Elle ne connaît pas les dons culinaires de mon ami.
Elle a curieusement apprécié ce second dîner, ce qui me fait penser que Thomas a dévalisé le traiteur italien du coin de sa rue. Cependant, j'avoue que j'ai perdu le fil de la conversation quelque part entre le « il est sublime en pantalon noir » et « j'aime ses mains ». Thomas n'a aucun souci à se faire : Allison Mancini est totalement accro à mon ami. Et je dois avouer à la petite sœur de Stephen que je n'ai pas écouté en totalité ce qu'elle m'a confié. Hum.
Je soupire doucement.
— Excuse-moi Allison ... D'accord pour quoi ?
— Oh tu ne m'écoutes plus ! Manger chez mes parents demain ! Je veux leur présenter Thomas et j'aimerais que tu sois là.
Je rougis un peu.
— Rencontrer tes parents ? Demain ?
Je cherche à gagner un peu de temps. Ne sachant par où commencer. Les parents d'Allison sont ceux de Stephen n'est -ce pas ? Et lui souhaite-t-il cela ? Nous sommes allés assez vite à l'hôpital mais... on n'a pas abordé le thème "Viens déjeuner chez mes parents". Et puis nous avons... d'autres projets.
Elle descend alors souplement de son perchoir et s'approche rapidement de moi, m'examinant avec attention.
— Emma tu n'es pas attentive ! Je veux bien passer outre. Mais en plus tu me caches quelque chose ?
Son regard scrutateur me fait presque peur, mais Stephen et moi avons décidé d'annoncer notre décision ensemble cet après-midi. Donc Allison attendra.
— Que veux-tu que je te cache ? Je réfléchis, c'est tout ! Lily est encore convalescente et je ne sais pas si elle est prête pour un repas de famille avec des personnes qu'elle ne connait pas, lancé-je d'une voix que j'espère assurée.
Mauvaise mère qui se sert de sa fille pour se tirer d'un mauvais pas
Allison fronce son joli petit nez et recule d'un pas me permettant de reprendre ma respiration.
— Alors tu viendras ou non ?
— Je te donnerai ma réponse à la fin de la soirée. Promis. Thomas a dit oui lui ?, questionné-je, espérant changer de sujet discrètement.
— Bien sûr, il semble un peu inquiet. Sans aucune raison. Mes parents sont la gentillesse incarnée. Ils ont dû nous adopter Stephen et moi. Ou alors il y a eu échange de bébés à la maternité.
Elle semble réfléchir un peu à sa supposition farfelue avant de reprendre en secouant ses mèches brunes.
— Quoiqu'une fois, c'est possible, mais la probabilité qu'un échange fortuit de bébés tombe deux fois sur la même famille doit être faible, très faible, non ? Au fait, Luigi, mon père est médecin comme ma mère Liliane... mais tu sais tout ça ? Tu connais Stephen depuis longtemps ? Il t'a déjà présenté à nos parents ?
Un peu perdue par son débit rapide et par les informations qui sortaient de sa jolie bouche à une cadence infernale, je cherche à reprendre le fil de la conversation pour lui répondre.
— Non Allison, nous étions jeunes quand nous nous sommes connus. On ne présente pas ces copains de fac à ses parents.
— Humm peut-être. Tu sais ...
Allison penche sa tête sur le côté, accentuant sa ressemblance avec une petite chatte curieuse, elle semble pensive... Je l'observe caresser du doigt le dessus marbré du comptoir, elle ne me regarde pas et je me méfie soudain de ce qu'elle va me dire.
— Oui Allison ?
— J'ai connu Cindy.
Je ne dis rien. J'attends qu'elle poursuive, me contentant de la fixer en silence. Je me sens soudain glacée.
— Elle est venue à la maison. Deux fois... Une fois peu avant la naissance de Garrett et une autre quand il avait quelques mois. Je la haïssais et je détestais voir mon frère aussi malheureux. Je ne l'ai jamais vu aussi ... désespéré qu'à cette époque.
J'ai la gorge serrée en me remémorant les mots de Stephen. Je sais qu'il a cherché à me cacher sa douleur.
— Cindy était une garce finie. Je suis contente qu'il l'ait virée et j'espère qu'il ne fera pas le con avec toi, conclut-elle.
Maline la guêpe.
Un changement de conversation s'impose
— Allison.. Quand j'aurais quelque chose à te dire je te le dirais... mais pour l'instant je dois ouvrir le four, alors pousse-toi de mon plan de travail.
Il nous faut encore une heure pour finir de préparer le repas et quand Allison comprend qu'elle ne tirera rien de moi, elle consent alors en rigolant à m'aider. Les Mancini ont un don pour se lier et rendre les gens heureux autour d'eux.
— — --
Tout est enfin prêt pour accueillir mes invités. Je monte ensuite à l'étage voir Lily qui a fait la sieste pendant que Tom joue tranquillement. Ils se préparent maintenant en se chamaillant : chacun voulant l'exclusivité de Garrett. Ma puce est sortie la veille de l'hôpital et est encore un peu fatiguée. J'ai hésité à leur parler, à respecter la décision que nous avons prise Stephen et moi. Mais ce samedi matin lorsque mes deux petits monstres m'ont rejoint tous les deux dans mon lit, j'ai abordé LE sujet. Stephen et moi. Stephen, Garrett et nous plutôt. Nos enfants ont le droit de savoir avant les autres.
Je suis maintenant pleinement rassurée. Ils ont été enthousiastes, ont posé plein de questions et l'avenir s'annonce de plus en plus clair. Enfin, petites chamailleries mises à part.
— Lily ! Tu comprends pas,, c'est un garçon, il doit jouer avec moi. Il n'aime pas les jeux de filles, commence Thomas, sûr de son fait.
— C'est même pas vrai. À l'hôpital, il a joué avec mes petits poneys et puis je suis malade, la fête est pour moi. Donc, il joue avec moi, réplique Lily, sur le point de pleurer.
Je les observe, un peu désarmée. C'est une des premières fois que je les vois se disputer ainsi. Généralement quand Tom veut quelque chose Lily lui abandonne avec plaisir et la réciproque est presque tout aussi vraie. Je commence à m'inquiéter. Mes projets d'avenir ne seront peut-être pas aussi simples que prévu.
Soudain Tom, assis sur le sol, saute sur ses pieds et court embrasser la joue de sa sœur.
— On jouera avec lui tous les deux. Il sera notre grand frère à tous les deux et il partagera son temps, dit-il doucement.
Mes enfants me surprendront toujours. Je les serre tous les deux un moment contre moi avant de redescendre rapidement, car la sonnette de la porte d'entrée a retenti.
Fortement. Plusieurs fois. C'est donc Jason. Et Rosalie.
Je respire soudain mieux. Je savais qu'elle viendrait ! J'ouvre alors la porte avec un peu trop de vivacité, pour tomber presque dans les bras de Jason sur le point de sonner une fois de plus. Je croise le regard de mon amie et après avoir embrassé le grand enfant qui lui sert de mari, je me précipite sur elle.
— Désolée !
Nous avons parlé en même temps et nous éclatons de rire, sous les yeux ébahis de Jason et d'Allison qui sort du salon.
— Rosalie, je n'aurais jamais dû te dire cela. Tu seras toujours mon amie.
— Je sais bien Emma ! C'est moi qui ai dit des conneries. Tu sais ce que tu fais, j'en suis sûre. Tu passes ton temps à trop réfléchir d'ordinaire, alors pour une fois que tu fonces, j'aurais pas dû me plaindre.
Jason secoua la tête.
— Les filles, je comprends rien à votre charabia. On pourrait rentrer ? J'ai...
— ... faimmmmmmmm ! On sait Jason.
Encore une fois, nous sommes synchrones.
— T'as vu Allison ! Elles se moquent de moi, fait Jason en prenant la sœur de Stephen à témoin, je vis cela depuis dix ans.
Pour le coup, Allison éclate de rire avec nous.
Nous allons rentrer dans la maison quand la voiture de Thomas se gare à son tour devant chez moi. Il n'a pas le temps de descendre de sa Toyota qu'Allison passe devant nous, se baissant à peine pour passer sous le bras de Jason. Elle court se blottir contre Thomas qui la reçoit avec un sourire heureux et embarrassé à la fois. Il nous regarde tout en embrassant le front du petit lutin brun si tactile. Thomas, si réservé et si lent à se lier, semblait parfaitement bien avec elle. Je surveille Rosalie du coin de l'œil. Son sourire est un peu crispé, mais elle semble calme et ne dit rien lorsque les deux nouveaux amoureux s'approchent de nous. Ensemble nous rentrons chez moi.
Je suis soulagée. Un débordement de câlinerie de plus sur le pas de la porte et mes voisins vont demander mon déménagement. Ce qui ne me gênerait pas énormément.
Rosalie s'assoit sur le canapé beige traînant Jason derrière elle. Il attrape cependant, avant de s'asseoir à côté de sa femme, une petite coupe de cacahuètes que j'ai disposée sur la table basse.
Thomas, après m'avoir embrassé et ainsi que sa sœur, s'assoit à son tour un fauteuil tandis qu'Allison prend place sur l'accoudoir de celui-ci. Ils affichent tous deux un sourire éclatant et leur lien au grand jour.
— Bon eh bien, c'est clair apparemment Thomas, dit Rosalie, tu t'es enfin décidé à me présenter ta petite amie.
— Présenter est un grand mot, tu la connais depuis une semaine au moins.
— Peut-être, mais tu m'as rien dit.
— Peut-être que j'avais besoin de temps et toi aussi. Allison et moi, c'est ... important. Alors laisse-lui une chance.
Nous ne soulignons pas que le "temps" dont il parle est relativement bref : huit jours à peine et ils semblent déjà être un couple.
Thomas ne parle pas souvent, mais quand il le fait, sa sœur l'écoute.
— Si tout le monde me dit de laisser une chance à Allison. Je vais faire un effort. De toute façon ça m'arrange, poursuit Rosalie en haussant les épaules.
Nous la regardons tous un peu surpris de sa remarque.
— Ben oui, elle te tiendra occupé pendant ma grossesse, commence Rosalie avec un sourire malicieux, elle se retourne en direction d'Allison pour continuer, Je me souviens que Thomas a été infernal quand Emma attendait les petits. Je ne vais pas revivre ça grâce à toi Allison. Donc merci.
Jason rigole en serrant sa femme contre lui l'embrassant sur le front.
— Tu te souviens qu'il l'a forcée à aller à l'hôpital pour accoucher quatre fois le dernier mois ? Deux fois, ajoute-il.
— Tu ris maintenant, Jason, on en reparlera dans sept mois... conclut tranquillement Thomas.
La sonnerie de ma porte retentit à nouveau plusieurs fois. Et je vois mes jumeaux dégringoler l'escalier
Tom disparaît dans l'entrée, suivi de peu par Lily qui va nettement moins vite, mais ne nous accorde même pas un regard. Ils se dirigent tous les deux vers la porte.
Mon cœur s'accélère et j'essuie rapidement mes mains moites sur mon jean avant de suivre mes enfants. Garrett est déjà entré et discute à voix basse avec les jumeaux. Je jette un bref coup d'œil à Stephen debout derrière lui qui regarde lui aussi nos enfants. Jean bleu clair et chemise blanche. Comme il y a dix ans. Comme le premier jour. Il lève la tête comme s'il sentait ma présence et son regard émeraude me paralyse. Il a toujours eu cet effet sur moi. Envie de plus.
Nous ne nous sommes pas revu depuis deux jours. Je veux me précipiter vers lui et je sais qu'il en est de même pour lui. Mais nous devons attendre encore un peu. Juste un peu.
Ses lèvres fines se relèvent doucement, dessinant ce demi-sourire charmeur que j'aime tant.
Difficilement je délaisse l'objet de mes désirs pour me baisser vers Garrett qui réclame mon attention.
Il m'attrape par le cou pour me parler à l'oreille :
— Papa m'a raconté. Je suis super content. J'aime... ça. Tu pourras toujours être ma maîtresse d'école ?
Stephen a tenu parole. Comme moi il a parlé avec son fils. Même si ses messages m'avaient rassurée sur la façon dont Garrett prendrait notre rapprochement rapide, l'entendre et voir la joie briller dans ses yeux verts est encore mieux.
— Bien sûr ... pour cette année en tout cas... répondis-je en lui caressant les cheveux après l'avoir embrassé.
Le sourire éclatant du fils n'a rien à envier à celui de son père.
Puis, il s'éloigne à l'intérieur de la maison à la suite de Lily et Tom. Stephen et moi sommes enfin seuls l'un devant l'autre. Nous disposons de quelques secondes avant que Jason... ou Allison ne nous appellent. Il s'approche en même temps que moi et se penche sur moi ; ses lèvres caressent ma joue et frôlent ensuite rapidement mon cou laissant une brûlure sur ma peau. Mes mains ont agrippé sa taille indépendamment de ma volonté.
Nos amis sont assis à quelques mètres et nous avons décidé d'attendre un peu.
Je soupire de frustration et Stephen s'écarte doucement en grimaçant un peu lui aussi. Je laisse mes bras tomber le long de mon corps, ressentant physiquement la séparation comme une amputation. J'ai besoin de sa présence près de moi comme un drogué a besoin de sa dose d'héroïne. Cette dépendance me prend au dépourvu et me fait perdre mes moyens. Je suis seule, autonome depuis si longtemps. Alors que les battements de mon coeur dépendent de sa présence me perturbe un peu. Nous restons face à face sans rien dire, nous dévorant des yeux, hésitant à nous rapprocher.
— On rentre ? chuchote-il après quelques secondes ou minutes.
— Non, on part et on les laisse se débrouiller?
Je réponds sur le même ton peu enthousiaste.
Stephen rit franchement et pose alors sa main sur mon dos pour me pousser vers mon salon.
— Non la fuite, c'est terminé, murmure-t-il derrière moi tout contre mon cou, son souffle tiède sur ma peau faisant bouillir mon sang.
Rosalie et Allison tournent la tête vers nous lorsque nous entrons ainsi l'un derrière l'autre. La même expression intriguée est peinte sur leur visage. J'en aurais ri si je n'avais compris qu'à partir de maintenant j'aurais droit à deux interrogatoires.
Je préfère retarder l'échéance en proposant à mes amis de passer à table.
— Thomas, tu viens m'aider à la cuisine, Stephen et Allison allez chercher les enfants s'il vous plaît. Rosalie tu restes assise et surveilles que Jason ne mange pas tout, imposé-je alors rapidement à mes invités afin de reprendre les rênes de la situation avant qu'elle ne m'échappe.
J'éloigne ainsi de moi la présence troublante de Stephen et me préserve des questions de mes deux amies.
Grâce aux bavardages des enfants le repas est animé et joyeux. Je me sens calme et heureuse même si Stephen me taquine en laissant sa jambe frôler la mienne sous la table ce qui a pour résultat de faire accélérer mon cœur de façon inconsidérée.
Perdue pour perdue, je me venge en me penchant à ses côtés plusieurs fois, exhibant un triangle de peau nue sous le fallacieux prétexte de répartir les plats sur la table. Son raclement de gorge soudain ainsi que la crispation de ses doigts sur sa serviette me récompensent de ma maitrise de moi lorsque je sens ma poitrine frôler son épaule.
Nous devons cependant rester sages. Je respire mieux lorsque les enfants finissent leur gâteau au chocolat (mini-part pour Lily, convalescence oblige) et demandent la permission d'aller jouer dans la chambre de Tom.
Nous reprenons nos places dans les fauteuils du salon, Stephen s'asseyant à côté de moi, son bras négligemment posé derrière ma tête sur le dossier du canapé. La chaleur de son corps à proximité du mien ne m'aide pas à me détendre pour la conversation qui nous attend.
Allison sert le café puis s'assoit à son tour en face de moi. Elle me regarde fixement.
— Alors ? commence-t-elle.
— Alors quoi ? fais-je semblant ne pas comprendre.
Le trac me paralyse un peu et je me raidis dans le siège. Stephen sent ma gêne et du bout des doigts me masse discrètement le cou.
Allison soupire.
— Tu m'as promis que tu me dirais à la fin du repas si tu acceptes de venir manger chez mes parents demain !
Elle tape déjà du pied d'impatience et cela me fit sourire.
— Stephen ! Dis-lui d'accepter ! Maman est folle de joie d'avoir deux nouveaux invités, enfin quatre avec les enfants, demande alors Allison à son frère.
— Désolée Allison je ne lui dirais pas cela. Emma n'ira pas chez nos parents demain. Thomas non plus d'ailleurs.
Thomas qui discute avec Jason se tourne vers Stephen lui lançant un regard interrogateur.
— Je ne comprends pas, réplique Allison soudain furieuse
L'homme de ma vie oppose à sa sœur un sourire calme et pose sa main sur mon épaule.
— Thomas a une autre occupation demain. Même s'il ne le sait pas encore, lui réplique tranquillement Stephen.
— Tu pourrais arrêter de parler par énigme maintenant, Stephen ? demande alors Jason intervenant dans notre conversation.
Je prends à mon tour la parole, tentant de garder un air calme malgré la tension qui m'habite.
— Thomas m'a juré un jour d'être toujours là pour moi et demain j'ai besoin de lui ... et de toi aussi Jason, d'ailleurs, commencé-je avant de m'arrêter, un peu inquiète de leurs réactions. Stephen, tu peux continuer ?
Avec son petit sourire irrésistible, il approuve ma demande et me serre contre lui.
— Toi et Thomas, allez m'aider demain à porter les cartons et les meubles de ma nouvelle colocataire, Emma Stone, ici présente. Rosalie et toi, Allison, vous allez l'aider à faire ces satanés cartons le plus vite possible. Maman est au courant, elle gardera les enfants et elle viendra au ravitaillement avec papa à midi. Nous voulons que tout soit prêt demain soir. Nous avons perdu assez de temps comme cela. Dix ans c'est trop, nous voulons habiter ensemble des demain et nous avons la permission de nos enfants.
Aux paroles de Stephen succède le silence dans la pièce. Les regards d'Allison et de Rosalie errent des mains de Stephen sur ma taille à la mienne qui serre nerveusement la cuisse de mon compagnon.
Je relâche immédiatement celle-ci, rougissant légèrement.
Puis la voix de Rosalie qui vient de comprendre retentit, elle me fixe, les yeux étincelants de plaisir. Dans le brouhaha des réactions joyeuses de nos amis, j'entends uniquement sa réaction de bonheur
— Je te l'avais prédit il y a dix ans que ce type était celui qu'il te fallait !
Elle a raison : Stephen et moi avons mis du temps à le comprendre, mais nous comptons bien nous rattraper.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top