5e partie
ℐls ne divorceraient pas aujourd'hui.
Peut-être demain, mais pas aujourd'hui.
Le paysage défile toujours derrière les fenêtres de la voiture mais Louis n'est plus aussi inquiet. Il leur reste du temps, au moins jusqu'à demain, alors ils peuvent bien rouler toute la nuit, et même toute l'éternité. Cela fait une demi-heure qu'ils roulent, il ignore où Harry les emmène mais sait que ce ne sera pas à la Nouvelle-Orléans. L'adrénaline est retombée, leurs cœurs battent à nouveau normalement, mais la tension est toujours présente. C'est le mélange d'une attirance puissante, l'envie folle de se retrouver, avec malgré tout ce goût acide qui reste dans la bouche. La texture exacte que laisse la trahison sur le bout de la langue.
Louis repense au moment où ils se sont enlacés, se demandant maintenant si Harry a serré Nick aussi fort dans ses bras.
Son regard est perdu sur le paysage, ses doigts triturent sa lèvre inférieure dans un mouvement pensif. Il entend les mots d'Harry, sa trahison qu'il a avouée dans cette simple phrase. "J'ai couché avec Nick ". Chaque écho fait plus mal, chaque répétition tue les espoirs qui venaient seulement de renaître.
Alors oui, ils ne divorceraient pas aujourd'hui. Mais ils divorceront demain, car rien ne pourra jamais effacer les mots d'Harry, ni ses actes. Avec un peu de chance, leurs signatures sur ces foutus papiers finiront par essuyer le goût acide de la trahison. Louis imagine ces deux corps dansants ensemble, leurs caresses, le bruit de leurs respirations accélérées et celui de l'expression de leur plaisir. Comment pourrait-il penser à autre chose qu'à cela à l'avenir ? Il ne peut plus embrasser Harry sans imaginer que ses lèvres ont touché celles de Nick, ni toucher son corps sans penser au fait qu'il en a aimé un autre, l'espace d'une nuit. Peut-être plus d'une nuit.
Il sursaute lorsqu'une main se pose sur sa cuisse, et relève la tête pour croiser le regard chargé d'espoir d'Harry. Louis fixe sa main, les bagues qu'il lui avait offertes sur les phalanges de chaque doigt, la croix tatouée entre le pouce et l'index. Puis il regarde Harry, qui fixe la route entre deux regards en coin. Ils savent que ça n'a rien de naturel. Ils voudraient que ça le soit, comme autrefois ; une main nonchalamment posée sur la cuisse de son mari. Mais ça n'est plus comme ça depuis des mois.
Il pose sa petite main par-dessus la sienne, observant le sourire d'Harry se dessiner progressivement sur ses lèvres, avant de la dégager d'un geste brusque. Le bouclé fronce les sourcils, comme si cette réaction avec quelque chose d'étonnant. Comme s'il n'avait pas couché avec un autre homme, qu'il n'avait pas passé quatre mois séparés de Louis, que rien ne s'était passé. Comme s'ils étaient un couple marié et heureux. Mais ils ne l'étaient pas, même après s'être expliqué.
Il y avait toujours cette tension dans l'air, et la peur d'avouer que rien ne serait plus jamais comme avant.
— Tout ce que je t'ai dit avant, Harry commence en jetant quelques regards rapides au mécheux, sur toi et... et Nick. C'était faux.
Louis sourit. C'est exactement les mots qu'il rêvait d'entendre, bien qu'ils soient faux, eux aussi.
— Ne fais pas ça s'il te plaît, il répond calmement. Ce serait lâche de ta part, de me hurler les quatre vérités pour ensuite les nier. Et il y a déjà assez d'un lâche dans cette relation.
Il ose l'avouer, maintenant. Il avait agi comme un lâche et en payait maintenant le prix le plus élevé. Sa fierté pouvait bien disparaître, et son ego pouvait bien être blessé. Plus rien ne comptait vraiment, si ce n'est Harry.
— Je l'ai pensé, lorsque j'ai dit que tu es un lâche. Et je t'ai détesté, parfois.
Il fait une pause, tournant son regard vers Louis.
— Mais je t'aime. Toi, et uniquement toi.
Son attention se reporte sur la route, et Louis continue de le regarder.
— Je n'ai jamais couché avec Nick. Je ne l'ai jamais souhaité, et je n'en aurais jamais été capable. C'est toi que j'ai décidé d'épouser. Alors oui, il m'aurait sans doute tenu la main dans la rue et aurait dit à tout le monde que j'étais son copain. Mais il n'est pas toi, Louis. Merde, tu es tellement plus que lui à mes yeux, ce serait même incroyable de penser que je veuille coucher avec lui. Je voulais juste te pousser à bout, te faire parler sans aucun filtre.
Louis ne répond pas. Il l'observe quelques instants, lui et ses boucles folles, avant de tourner son regard sur la route, lui aussi.
— Tu ne me crois pas, n'est-ce pas ?
Louis ne répond pas.
* * *
Ils ont roulé jusqu'à ce que le soleil se fasse plus bas, et que les couleurs du ciel déclinent. D'après les panneaux, ils se trouvaient dans une petite ville paumée qui devait abriter moins de mille habitants et qui longeait une rivière, ce qui faisait de cet endroit le lieu parfait pour une série netflix destinée aux adolescents. Harry gara la voiture devant un espèce de motel près de la ville. Ils restèrent quelques minutes dans le véhicule, immobiles, la lumière des néons dansant sur leurs visages.
— On devrait rester là cette nuit, Harry brisa le silence qui avait duré des heures. On avisera ensuite. Ça te va ?
Louis hoche simplement la tête, sans lui lancer un regard. Il entend le léger soupire qui s'échappe de ses lèvres mais ne dit rien, ouvrant la portière à la place. Il ignore ce que " aviser " peut bien pouvoir dire à cet instant. Allaient-ils se donner plus de temps pour réfléchir, encore repousser au lendemain ce qui finirait par arriver, ou prouver qu'ils méritent tous deux une deuxième chance ? Tout ce qu'il veut, à cet instant, c'est fermer les yeux et peut-être même ne jamais se réveiller. Du moins, pas dans cette réalité. Il veut se réveiller des mois en arrière, aux côtés de son mari, et le rassurer. Lui dire qu'il en a fini d'être un lâche.
Il suit Harry jusqu'au comptoir du motel, regardant sa silhouette se balancer à chaque pas. Est-ce encore possible de le désirer après tout ce qui s'est passé ? De le désirer au point de sentir la chaleur embrasser son corps ? Il secoue la tête, portant son attention sur la tête qui dépasse du comptoir. Une vieille dame les observe d'un air las, comme si ça la faisait honnêtement chier de voir des clients.
— Combien de nuits ? elle demande d'une voix ravagée par la cigarette, après un rapide signe de tête qui voulait soit dire "bonjour" soit "dégagez de là".
— Hm, une nuit.
— Chambre à part ?
Ils s'échangent un regard.
— Une seule chambre, Louis intervient.
Ce serait ridicule de faire autrement après des années de vie commune. La dame leur adresse un regard chargé de jugement, ses yeux noirs les scannant tous deux de haut en bas. Voilà donc le fameux esprit sud-américain qui faisait surfasse. On sait qu'il existe, on en parle parfois sur les réseaux sociaux et dans les livres, de ce regard qu'on lance à deux hommes qui s'aiment. Eux n'ont jamais eu à le subir, et Harry comprend soudainement la peur que Louis aurait pu ressentir à l'idée de croiser cet exact regard. Alors il tourne la tête vers lui, prêt à le voir mort d'embarras, le regard baissé. Et ce qu'il voit le surprend.
Il a la tête haute, le regard droit, et l'air le plus fier qu'Harry ne l'ai jamais vu porté. Un sourire insolent vient même étirer le coin de ses lèvres.
— Nous payerons en cash, il affirme d'une voix douce.
Harry l'observe avec curiosité, comme s'il n'arrivait pas à croire ce qui se déroulait devant ses yeux.
— Ça f'ra 30$.
Louis sort quelques billets froissés de sa poche qu'il vient jeter sur le comptoir. Il adresse un rapide regard à Harry, observant rapidement son air étonné. Le voir comme ça, aussi confiant, aussi fier d'être ce qu'il est - ce qu'ils sont -, provoque chez Harry une multitude de sentiments et d'émotions qui viennent allumer un feu à l'intérieur de son corps. Il ne le croyait pas capable de maintenir le regard qui leur avait été lancé, ni d'assumer avec autant de force le lien qui les unissait.
Ça le rendait... terriblement attirant.
Louis attrape la clef que cette vieille peau lui a presque jetée avec un air méprisant, et pris le soin de lui adresser un grand sourire avant de se diriger dans un couloir alors qu'elle marmonnait quelque chose à propos de ne pas faire de bruit.
— Chambre 28, dit-il en regardant le porte-clefs vieillot qui pendait sur le trousseau.
Harry le suit en silence, encore ébahi par ce qu'il vient de se passer. Ils arrivent devant la porte et Louis insère la clef, ignorant le regard du bouclé qu'il sent dans son dos. Ça lui brûle la peau, délicieusement. Comme autrefois.
La chambre ressemble à une chambre de motel classique. Un décor kitsch un peu vieillot, avec des draps propres mais assez vieux pour sans doute avoir connu la guerre d'Indépendance. Ils entrent sans un mot, Louis observant la chambre et Harry observant Louis en train d'observer la chambre. Il sent son cœur pulser follement contre sa poitrine en le voyant là, au centre de la pièce, beau comme un Dieu. Il a toujours été sublime, mais cette confiance nouvelle le fait rayonner d'une nouvelle façon.
Il se souvient du goût qu'ont ses lèvres. Il les regarde, là, roses et tentantes. Il se souvient de la forme qu'ont ses muscles lorsqu'ils roulent sous son toucher, ainsi que de la douceur de sa peau. Il imagine y planter ses dents, juste dans le creux de son cou, comme avant. Sa respiration accélérée, les bruits aigus qui s'échappent d'entre ces lèvres torturées, la sueur faisant briller sa peau. Les tableaux sont divins, lorsqu'ils passent ainsi dans l'esprit d'Harry. Si divin qu'il en vient à lâcher un soupire.
Louis se tourne vers lui, l'examinant d'un œil curieux.
— Pourquoi tu me regardes comme ça ? il demande au bouclé, l'incompréhension se reflétant sur son visage.
Il ne répond pas. Les souvenirs défilent encore, de plus en plus vite. Les baisers les morsures les cris le plaisir les je t'aime. Tout défile comme une bande en accéléré. Inconsciemment, Harry avance vers Louis. Il voit clair à nouveau, son esprit n'est concentré que sur ce qui se passe à ce moment. Sur l'instant présent. Louis et lui, dans cette chambre de motel, et tous les putains de trucs qu'il ressent.
Alors il ne réfléchit pas vraiment lorsqu'il agrippe l'arrière de sa nuque pour rencontrer ses lèvres.
Et, merde, c'est comme y goûter pour la première fois. Découvrir la douceur de ses lèvres pour la toute première fois. Harry ferme plus fort les yeux, savourant chaque seconde qui fait durer ce contact. C'est si bon, il pourrait en pleurer. Sa main quitte sa nuque, descend jusqu'à sa mâchoire. Louis ne bouge pas les lèvres, il n'a pas reculé non plus. Intérieurement il doit surement lutter, se remémorer toutes les choses qui devraient le repousser. Mais tout ce à quoi il pense c'est les lèvres d'Harry sur les siennes, et à quel point elles le rendent vivant. Son cœur bat, ses poumons se gonflent à nouveau. Mais son esprit tourne encore, et achève de le ramener à la raison.
— Arrête, il le repousse soudainement, son ton sonnant désespéré.
Il pince ses lèvres entre elles, baissant le regard. Harry se les mord, totalement bouleversé. Ils le veulent tellement tous les deux, ce contact. Ils en crèvent d'envie. Mais Harry sait parfaitement ce qui se place entre eux, ce qui occupe encore l'esprit de Louis. Il refait un pas vers lui. Sa main vient agripper sa mâchoire sculptée, forçant leurs regards à se percuter.
— Louis, je n'ai pas couché avec lui.
Leurs regards ne se lâchent pas. Ils font passer toutes les émotions, toutes les questions, toutes les choses qu'ils sont fatigués de raconter avec les mots. Tout ce qu'il n'y a pas sur leurs lèvres se trouve dans leurs yeux. Harry peut littéralement voir le doute s'effacer des prunelles de son amant, remplacé par une sorte de férocité. Il n'a même pas le temps de s'interroger, car Louis agrippe le col de son t-shirt pour le ramener vers lui, scellant leurs lèvres à nouveau.
— Tu m'as envoyé ces foutus papiers de merde, tu m'as brisé le cœur, il raconte en dévorant ses lèvres.
Harry comprend difficilement, son esprit s'est mis en veille à l'instant où Louis a plongé une main dans ses boucles. Il mord dans ses baisers, il est féroce, comme s'il cherchait à purger toute la colère qui ressent. Et Harry le laisse faire. Il l'encourage même, agrippant sa mâchoire avec force et répondant à ses baisers avec tout autant de ferveur. Et très vite sa tête se met à tourner.
— T'as caché notre relation pendant huit putains d'années, il répond entre deux baisers agressifs.
Il vient le plaquer contre le mur, posant une main contre celui-ci pour éviter de défaillir. Louis tire sur ses boucles, appréciant le gémissement qui vient mourir sur ses lèvres. Leurs langues se frôlent entre baisers et morsures, jusqu'à danser ensemble avec sensualité. Chaque caresse, chaque mouvement est comme une braise de plus dans le feu ardent qui embrase leurs corps. Harry descend une main sur sa hanche en veillant à caresser et apprécier chaque courbe qui passe sous ses doigts. Il sent ce corps qui s'anime pour lui, la chaleur de sa peau sous le métal froid de ses bagues.
— Ton putain de post-it rose qui m'a donné envie de mourir, il reprend en l'embrassant avec plus de force si c'est possible.
— Merde, Louis.
Il l'attrape par la boucle de sa ceinture, collant leurs bassins ensemble. Leurs corps parlent pour eux, montrant clairement ce qu'ils désirent tous deux. Louis gémit faiblement en sentant l'excitation de son mari contre lui. Il va réellement devenir fou. Et dire qu'il pensait ne plus jamais avoir le droit à tout ça, à ces baisers. Il s'accroche désespérément aux boucles d'Harry lorsqu'il le sent défaire sa ceinture avec maladresse. Tout est un peu maladroit, dans la précipitation du moment. Ils veulent la même chose, ils pourraient crever pour ça, pour leurs bassins qui dansent dans un même mouvement. Louis détache finalement ses lèvres de celles d'Harry lorsque celui-ci vient glisser une main dans son boxer. Il laisse sa tête cogner contre le mur, ses yeux roulant en arrière en sentant la main d'Harry et ses lèvres attaquant son cou.
— Harry, il réussit à prononcer en fermant les yeux, j'ai.. je t'aime.
Ses baisers s'arrêtent l'espace d'un instant, quelques courtes secondes, avant de reprendre.
— C'est après le sexe qu'on est censé dire ce genre de chose, il murmure en mordillant l'endroit juste en dessous de son oreille.
Louis étouffe un petit rire qui se dissout dans un gémissement aigu. Il ne ressortira pas vivant de cette chambre de motel, pas si Harry continue de le toucher comme ça. Il avait oublié qu'on pouvait ressentir ce genre de chose mais son mari, lui, n'a pas oublié quels gestes pouvaient l'emmener à la limite de la folie. Il se sent vivre à nouveau dans ses bras, sous ses mains. Il agrippe son visage, relevant délicatement sa tête pour que leurs regards se rencontrent. Ils comprennent. Ils n'ont pas besoin de mots. Alors Harry pose à nouveau ses lèvres sur les siennes, presque trop délicatement pour la passion qui les anime. Tout en mordant sa lèvre inférieure, il agrippe ses cuisses pour les enrouler autour de son bassin et sourit en l'entendant ronronner.
Ils ne pensent plus qu'à ça ; ce moment. L'instant présent. Il n'y a plus de divorce, de doutes, de questions et de rancœurs. Il n'y a plus qu'eux et ce foutu désir.
Louis enroule ses bras autour de sa nuque, continuant à l'embrasser avec fougue et douceur à la fois. Il le serre plus fort contre lui lorsque son dos vient heurter le matelas. C'est comme tout revivre pour la première fois, comme si les quatre mois qu'ils avaient passés loin l'un de l'autre avait tout remis à zéro. Ils retombent amoureux, ici, dans ce lit. Les bagues froides viennent ricocher sur la peau chaude de Louis, juste en dessous de son t-shirt qu'Harry finit par enlever précipitamment. Le mécheux resserre ses cuisses autour de son bassin, lui arrachant un bruit rauque.
— T'as un...
— Non, Harry répond aussitôt avant de replonger sur ses lèvres.
— Et du...
— Non plus.
— Merde. Pas très prévoyant.
— Comment je pouvais imaginer que ça finirait comme ça, hein ?
Ils se regardent quelques instants, leurs bustes se cognant à chaque inspiration difficile. Harry porte ce sourire insolent et Louis jure de lui enlever dans quelques secondes.
— Sept heures de route avec ton mari que tu n'as pas vu depuis quatre mois, Louis murmure en s'avançant vers ses lèvres, les sentant déjà frôler les siennes. Les choses allaient forcément finir comme ça.
Harry sourit avant de déposer un rapide baiser chargé de passion. Ses mains puissantes agrippent ses hanches et, d'un mouvement habile et soudain, viennent le retourner sous lui. Louis étouffe un petit cri de surprise en se retrouvant à plat ventre, sentant le souffle chaud du bouclé dans son cou.
— On va devoir faire sans, trésor. Je connais d'autres techniques.
Louis ne répond même pas. Il n'en est plus capable. Sa tête se niche dans le drap alors qu'il sent la bouche d'Harry descendre le long de son dos nu. Il sent sa langue, le mouvement de ses mains sur sa peau. Harry prend son temps, embrasse chaque parcelle de sa peau comme s'il craignait que ce soit la dernière fois qu'il en ait la chance. Ses mains attrapent le bord de son jean et, sans décoller ses lèvres de sa peau, il enlève ce qu'il lui reste de vêtement. Ses doigts courent sur sa peau, touchant les courbes qu'il rêvait de sentir à nouveau sous ses mains. Et ses baisers descendent encore, sous les soupirs de Louis.
Harry relève le regard juste pour observer Louis se transformer en une pluie de gémissements lorsqu'il sort sa langue. Son corps se cambre immédiatement, les draps se froissent sous eux alors qu'Harry le maintien immobile sous lui. Le même nom dégringole des lèvres de Louis dans des bruits bien trop obscènes.
HarryHarryHarry.
Le bouclé savoure chaque son aigu qui sort d'entre sa bouche, chaque ondulation que fait son corps sous ses mains qui le tiennent plaqué contre le matelas. Il le prépare avec douceur, veillant progressivement à le rendre fou. Alors, lorsqu'il combine les mouvements de sa langue à ceux de ses doigts, Louis perd ce qui lui reste de lucidité. Il serre les draps avec force, utilisant le tissu pour étouffer ses gémissements bruyants. Harry a l'impression de les entendre pour la première fois, son mari n'a jamais été aussi expressif, aussi vivant dans ses bras. C'est un délice pour ses oreilles, et pour ce qui rend son jean bien trop serré.
— H-Harry, il souffle en tentant de se redresser, je suis prêt.
Le bouclé observe un instant ses lèvres devenues rouge à force d'avoir été maltraitées, et les tatouages qui brillent sur sa peau à cause de la fine pellicule de sueur qui s'est installée. Seigneur, il pourrait mourir pour cet homme. Il se redresse aussitôt, enlevant les quelques vêtements qui lui collent à la peau, et attire Louis vers lui dans un énième baiser. Il ne se lassera jamais de ses lèvres, il se demande même comment il a pu survivre aussi longtemps sans les goûter. Louis se place à califourchon sur ses genoux, mettant plus de force dans le baiser, maltraitant les cheveux de son mari en tirant légèrement dessus.
— Tu vas avoir mal, Harry souffle contre ses lèvres, caressant son dos nu avec délicatesse.
— M'en fiche. Je veux juste...
Il s'écarte et rouvre les yeux, admirant les deux billes vertes qui l'étudient avec attention.
— Fais-moi l'amour Harry.
Comme s'ils avaient 16 ans à nouveau, comme s'ils le faisaient pour la première fois, leurs regards échangent tout un tas de promesses silencieuses. Puis ils ferment les yeux et s'embrassent à nouveau, beaucoup plus doucement qu'il y a quelques minutes. En plus de la passion s'est installée l'intimité du moment qu'ils s'apprêtent à partager. Leurs bouches s'entrouvrent dans un mouvement synchronisé lorsque Harry se glisse en lui, lentement. Louis resserre ses bras autour de sa nuque, inspirant difficilement.
— Deux... deux secondes.
Il ignore la douleur lorsqu'il rouvre les yeux pour apercevoir son mari qui semble sombrer sous le plaisir. Ses paupières sont à moitié closes, ses lèvres rouges écartées, obscènes. Ils restent immobiles pendant de longues secondes, se serrant fort dans les bras avant que Louis ne commence à bouger légèrement son bassin. Il fait des petits mouvements, appréciant sentir le cœur d'Harry s'accélérer contre sa peau.
Et très vite c'est le plaisir qui prend le pas sur la douleur ; le plaisir qu'apporte chaque va et vient, la vague de chaleur qui irradie chaque muscle, chaque centimètre de leurs corps. Le plaisir est surpuissant, si bon qu'ils peinent à rester silencieux. Louis n'essaye même pas, ses gémissements deviennent plus bruyants à mesure qu'Harry s'enfonce en lui. Le bouclé s'efforce de réprimer les grognements et autres sons qui veulent s'échapper de sa bouche, il se concentre sur la peau de Louis qu'il mordille dans l'effort de rester silencieux.
— Louis, love, ils vont nous entendre.
Ses mots sortent saccadés et Louis prend quelques secondes avant de comprendre de quoi il parle. Au milieu de toute cette fougue, de cette chaleur, il avait oublié où ils se trouvaient ; dans un motel aux cloisons surement aussi fines que du papier. Et des tas d'autres clients. Au fond, Louis s'en fiche pas mal. Mais il repense à ces dernières années, lorsqu'il obligeait Harry à être silencieux lors de leurs ébats afin que personne ne sache, ni ne comprenne. Il se souvient des larmes qui perlaient aux coins de ses yeux verts, lorsqu'il jouissait sans pouvoir lâcher le moindre cri. Et c'était tellement ancré qu'Harry trouvait cela naturel, de se taire lorsqu'il a du monde dans la chambre d'à côté. Louis relève sa tête, le forçant à le regarder.
— Eh bien laisse-les entendre, lâche-t-il avec simplicité.
Il approche sa bouche de son oreille, continuant les mouvements de son bassin qui l'emmenait progressivement à son apogée.
— Laisse-les entendre comme on s'aime.
Et c'est tout ce qu'il suffit pour qu'Harry succombe à la passion. Il les fait basculer sur le matelas, surplombant le corps de son amant. Et il grogne de plaisir, d'extase, sans se retenir. Leurs souffles s'emmêlent dans des baisers désordonnés alors qu'Harry accélère la cadence en serrant l'une de ses cuisses avec force. Il perd l'esprit, ferme les yeux en sentant le corps de Louis se cambrer à chaque coup de reins. Si les clients n'avaient jusque-là rien entendu, ils sont maintenant tous au courant de ce qu'il se passe dans la chambre 28. Deux êtres qui se donnent l'un à l'autre, lié par l'amour et un désir surpuissant. Louis se sent venir, il gémit en contemplant les boucles d'Harry se coller sur son front. Il ressert ses cuisses, sent les bagues froides s'enfoncer dans sa peau alors que les mouvements d'Harry se font plus incohérents. Encore quelques coups, des griffures, un grognement et un gémissement tremblant.
Et ils se perdent dans les étoiles.
Leurs corps tremblent l'un contre l'autre, leurs souffles sortent saccadés. C'est puissant au point qu'il leur faut de longues secondes avant de sentir l'adrénaline retomber. Harry ouvre les yeux pour voir deux billes bleues le regarder avec amour. Les paupières de Louis peinent à rester pleinement ouvertes, abattues par la fatigue. Leurs fronts se posent l'un contre l'autre en attendant que leurs respirations se fassent plus régulières.
— Je t'aime aussi, Harry murmure contre sa peau. Comme un fou.
C'est ce qu'ils sont ; fous. Fous l'un de l'autre. Tellement fous qu'ils ont cru l'espace de quelques mois pouvoir se quitter, s'oublier, et reprendre leurs vies. Mais ce qu'ils viennent de vivre montre bien qu'ils ne peuvent plus exister l'un sans l'autre. Harry ne veut personne d'autre que Louis, et Louis n'a besoin de personne d'autre qu'Harry. C'est comme une évidence, ça l'était déjà lorsqu'ils ont échangé leurs vœux en se regardant droit dans les yeux. Le bleu dans le vert. Ils ne peuvent pas non plus effacer les erreurs du passé, les disputes chargées de mots violents qu'ils se sont crachés à la figure. Tout ce qu'ils peuvent faire, c'est recommencer.
Louis passe une main sur la joue de l'homme qui compte bien rester son mari, échangeant avec lui un regard empreint d'amour et de curiosité.
— Et maintenant ?
Harry jette un coup d'œil à leurs mains enlacées sur les draps, à leurs alliances discrètes qui se frôlent. Puis il repense à la phrase gravée à l'intérieur.
for your eyes only
— Tu l'as dit toi-même, il souffle sur ses lèvres. Laisse-les entendre comme on s'aime.
Louis sourit.
FIN
hi pretty people,
voilà la fin de divorce papiers, j'espère que vous avez aimé ! j'ai fais un happy end parce que je trouve que tout le monde a assez souffert tout au long de l'histoire, donc voilà un petit smut et une petite fin heureuse. J'ai laissé un peu de mystère, on sait pas trop ce qu'il va se passer ensuite, on sait juste qu'ils s'aiment et veulent pas divorcer hihi
je vais faire les remerciements ici : merci à ma meilleure amie qui m'a poussé à écrire cette histoire jusqu'à la fin et qui m'a fait rire avec tous ses commentaires (i love you very much). Merci à mes mutuals qui ont été curieux de lire ce que j'écrivais, et tout simplement merci à tous ceux qui ont lu et qui m'ont donné leurs avis ♥️💫
maintenant je vais RÉELLEMENT me concentrer sur centuries / spleen. on se retrouve vite,
kissys
Xx.
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