1re partie
« Je veux qu'on divorce. »
𝓒haque lettre était si joliment écrite, sur un si joli morceau de papier rose, mais même la plus belle des calligraphies n'aurait pu extraire le poison de ces mots.
Louis les avait lu et relu inlassablement, cherchant l'erreur. Puis son regard était tombé sur les quelques papiers qui accompagnaient ce malheureux post-it rose, et il comprit. L'erreur c'était ça ; eux, leur mariage, et tout prendrait fin à l'instant même où il remplirait le formulaire qu'on lui avait gentiment fait parvenir. Il aurait voulu avoir la force de le faire, d'agripper le premier stylo qui lui viendrait sous la main et d'apposer sa signature sur chaque maudite feuille sans l'once d'hésitation. A la place, il tomba à genoux, serrant le papier contre sa poitrine.
Harry et lui sont invincibles. Il l'a toujours cru et le croit encore, même en serrant un formulaire de divorce contre son cœur. Il voyait des mariages entachés par la tromperie, les mensonges, et la fleur de leur passion qui perdait ses pétales jour après jour pour ne laisser derrière elle qu'un ennui grisant. Devant l'autel, mains dans les mains, ils s'étaient secrètement juré de ne pas finir comme ça. Et ils n'avaient jamais fini comme ça. Il y avait quelque chose de différent dans leur relation, quelque chose qui rendait chaque étreinte plus électrique et chaque dispute plus violente.
Au lycée, lorsque Louis espionnait Harry en douce depuis les gradins de la piscine lors des entraînements, ça n'avait déjà rien de commun à toutes les amourettes adolescentes. Il y avait les baisers fiévreux qu'ils s'échangeaient en secret dans les toilettes, les caresses discrètes dans les amphithéâtres de l'université et la passion dans chacun des mots, des gestes et des regards qu'ils donnaient à l'autre. La différence avec les autres couples résidait dans le secret. Louis avait toujours veillé à garder leur relation secrète, cherchant à la préserver de tout ce qui aurait pu la détruire. Ils n'avaient pas eu à faire face aux regards des autres, à se questionner quant à leur possible différence, et Louis restait convaincu que la force de leur relation résidait dans le fait que personne n'avait idée de son existence. Harry lui en avait voulu, cependant. Lui il n'avait pas peur du regard des autres, ni d'être différent. Harry brillait peu importe ce qu'il faisait. Il pourrait se montrer au bras du diable en personne et ne pas s'occuper de ce que les gens en penseraient.
Mais il aimait Louis alors, au début, il n'a jamais rien dit. Le côté caché de leur relation ajoutait un peu de piment lors des intercours à l'université et le soir lorsqu'ils se retrouvaient dans l'appartement qu'ils partageaient aux yeux de tous en tant que « colocataires ». Il n'a rien dit pendant des années, aveuglé par l'amour puissant, presque destructeur, qui les réunissait. Quelques reproches à droite et à gauche, des petites discussions sur la possibilité de se tenir la main en public, mais jamais quelque chose qui viendrait marquer la fin de ce qu'ils avaient. Avec les années, Harry comprit que la peur était la seule chose qui cachait leur relation. Effrayé, Louis ne cherchait pas à les protéger mais se protéger. Les personnes connaissant leur secret se comptaient sur les doigts d'une seule main, et aucune ne faisait partie de la famille de Louis ; Anne, la mère d'Harry, Gemma, sa sœur, et leurs amis d'enfance, Niall et Liam. Aux yeux de tous, le cœur de Louis était un cœur à prendre par une femme. Là encore, Harry n'a rien dit.
Puis Louis a fait sa demande. Ils se sont mariés en secret devant 5 personnes et Harry n'a encore rien dit, si ce n'est « je le veux ». Leurs alliances étaient dissimulées en deux bagues simples et discrètes qui ne laisseraient jamais deviner leur appartenance. Harry n'a rien dit. Louis lui a promis de parler à sa mère. Ils ont fêté leur un an de mariage. Louis a tenté de parler à sa sœur. Ils sont partis ensemble à Londres, sans dire à leurs familles qu'ils étaient en fait à Venise, à s'embrasser sur la Place Saint-Marc. Louis le présenta à tous ses proches ; son « ami d'enfance ». Ils ont fêté Noël loin l'un de l'autre. Deux ans de mariage. Des projets dans leurs conversations, mais jamais rien qui les trahirait. Harry ne disait rien. Huit ans de relation. Des promesses. Puis cette nuit.
Harry a enfin dit quelque chose.
Ça avait fait vibrer les murs de leur appartement et ça résonne encore tous les jours à l'intérieur de leurs têtes.Ça a fait tellement de bruit, puis plus rien. Le silence. Harry avait pris ses affaires et il ne resta plus que le silence. Ils ne s'étaient pas énormément parlé ces quatre derniers mois, si ce n'est pour se détruire encore plus. Louis repense à cette nuit il y a quelques semaines, lorsqu'il avait ouvert la porte pour tomber nez à nez avec lui. Il avait sonné comme un fou et se trouvait là, les yeux rouges et le corps entier tremblant de froid à cause de la pluie qui dégoulinait de ses cheveux et de ses vêtements.
« Il est trois heures du matin » il avait murmuré, presque essoufflé. « J'ai marché pendant des heures dehors ». Louis ne bougeait pas. « Il pleut et je veux récupérer mes affaires ».
Louis savait qui blâmer et pourquoi. Il aurait pu arranger les choses, il aurait voulu essayer. Harry n'attendait que ça ; que, pour une fois, Louis se batte pour eux. Mais des mots avaient été prononcé cette nuit-là, des mots qu'on ne voudrait pas laisser glisser de sa bouche, même sous la colère. Il pouvait encore les entendre en fermant les yeux. L'éloignement et l'écho de cette nuit avaient fini par créer une rancœur acide qui laissait un goût âcre dans sa bouche.
Peut-être qu'ils s'étaient trop aimé et, le plus affreux, c'est que personne ne le saurait jamais. C'est même difficile à concevoir pour vous, qui débutez l'histoire à l'instant même où elle se termine pour de bon.
Louis prit un stylo et jeta un dernier regard à l'écriture soignée d'Harry sur le papier.
Puis il signa.
« Je passerais à 10 heures. – H »
Louis grogne en lisant le message affiché sur son écran. C'est donc comme ça que ça allait être entre eux, à partir de maintenant ; ils allaient signer chaque message comme s'ils s'étaient déjà débarrassé de leurs numéros, comme s'ils s'étaient déjà oublié et qu'une lettre à la fin d'un message était nécessaire pour pouvoir se souvenir l'un de l'autre. Il laisse échapper une injure et balance son téléphone quelque pars sur les draps. Il fixe un instant le plafond, tentant de ne pas penser à quelque chose, cherchant cinq minutes de répit, mais son regard finit par tomber sur la place vide à côté de lui. C'est le même tableau depuis quatre mois ; un oreiller, des draps défaits. Une nature morte que Louis continue de fixer chaque matin en espérant être surpris. Il détourne les yeux et finis même par les fermer, sous le poids du silence qui pèse dans la chambre.
Tout n'est plus qu'un poids extrêmement lourd sur sa vie, entre sa détresse qui pèse des tonnes et le manque qui aura raison de lui, tant il l'écrase. Il donnerait tout pour se sentir léger, le temps d'une minute. Alors, dans un geste un peu désespéré, il s'abandonne au plaisir. Ce n'est pas du plaisir à proprement parler, juste quelques coups de main et une chaleur dans le bas-ventre. Ça n'a rien à voir avec les gestes d'Harry, ni ses baisers ou les morsures qu'il faisait pour ne pas faire trop de bruit. C'est rapide, mécanique, comme un travail qui doit être fait. Au bord de la libération, Louis revoit son visage et accélère ses mouvements, mais l'image s'efface aussi vite que l'excitation qu'il a ressentie l'espace d'une seconde. Sa respiration se calme et il fixe à nouveau le plafond, s'excusant presque d'être aussi pathétique. Il se lève finalement et marche jusqu'à la salle de bain pour se glisser sous l'eau chaude de la douche.
Aujourd'hui est un jour particulier.
Il se souvient avoir pensé la même chose, dans la même douche, le jour de son mariage. Excepté qu'aujourd'hui, la situation est différente. Aujourd'hui il divorce. Le rendez-vous à lieu à 17h, à la Nouvelle-Orléans. Ils avaient voulu se marier dans cette ville de fête, où quelqu'un accepterait de marier deux hommes sans que cela n'attire l'attention. Du moins, pas plus que s'ils s'étaient mariés à Jackson, la ville où ils avaient toujours vécu. En y repensant, peut-être qu'il était le seul à vouloir se marier à la Nouvelle-Orléans. Harry aurait surement voulu un mariage royal, une cérémonie immense avec leurs familles et leurs amis. Il avait laissé Louis les marier discrètement, parce qu'il l'aimait.
Louis pose son front contre le carrelage humide de la salle de bain, laissant l'eau dégouliner sur ses paupières closes. Il pense aux heures qui vont suivre et qui seront de loin la torture la plus cruelle qu'Harry pourra lui infliger. Les deux époux devaient être présents dans la ville où s'était déroulé le mariage. Soit, à 7 heures d'ici. Ça n'aurait pas posé de problèmes si Louis avait une voiture, mais ce n'était pas le cas. Il a d'abord trouvé que c'était l'excuse parfaite pour repousser l'échéance et gagner un peu de temps, mais visiblement Harry tenait réellement à divorcer et lui en voulait assez pour lui proposer de faire la route avec lui. Par message bien sûr, accompagné d'un « - H ». Sept heures de route dans la même voiture, en étant sur le point de marquer définitivement la fin de leur mariage. Harry était soit suicidaire, soit déterminé à faire payer Louis pour l'avoir fait souffrir.
Louis s'habille tout en noir, comme s'il se rendait à un enterrement. C'est la mort de leur amour, l'échec de leur mariage, alors c'est un peu la même ambiance. A 10h pile il agrippe le porte-documents qui contient un mois entier de négociations avec leurs avocats et sort de ce qui, avant d'être chez lui, était chez eux. Il aurait voulu que la voiture d'Harry ne soit pas là, sagement garée devant la porte de l'immeuble. Peut-être qu'il aurait pu être en retard de quelques minutes, histoire de montrer qu'il n'était pas pressé pour ce qui allait suivre, ou que cette histoire de divorce le perturbait assez pour arriver en retard. Mais il était là, et Louis parierait même qu'il était arrivé en avance.
- Salut.
- 'lut.
Il ne lâche qu'une onomatopée en refermant la porte derrière lui et a vaguement le temps de faire plus avant qu'Harry ne démarre la voiture pour s'engager sur la route. Ils ne se sont même pas regardé, mais ils sentent la présence de l'autre à côté d'eux. Louis perçoit quelques boucles du coin de l'œil et Harry lance un rapide regard vers les jambes qui s'étendent en dessous de la boîte à gants.
Il se laisse pousser les cheveux.
Bordel, il est si petit.
Louis tient fermement la pochette de documents contre lui, comme une sorte de bouée de sauvetage au milieu des vagues qui menacent de l'engloutir. Il se tourne finalement vers la fenêtre, ne voulant rien faire d'autre que de regarder le paysage défiler alors qu'ils sortent de la ville. Un silence pesant plane dans la voiture mais personne n'a le courage de le briser. Du moins, pas dans les vingt premières minutes de trajet.
- Comment tu vas ?
Sa voix rauque résonne presque, tant ils s'étaient déjà habitué au silence. Louis ne répond pas immédiatement, même s'il en crève d'envie. Il crève aussi d'envie de se tourner vers Harry et de croiser son regard, mais ses yeux restent rivés sur ce qui se passe de l'autre côté de la vitre.
- On n'est pas obligé de se parler, il répond simplement, sans animosité.
Le silence revient immédiatement et Louis espère qu'il résistera aux prochaines heures. Il veut bien partager ce dernier trajet avec son ex-mari à devenir, mais il n'a pas la force de l'entendre parler comme s'ils n'étaient que deux vieilles connaissances. Il ne veut pas savoir ce qui a pu se passer ces quatre derniers mois, ne peut pas imaginer si Harry a déjà commencé à refaire sa vie. Peut-être qu'il a rencontré quelqu'un d'autre, que c'est ce qui a précipité leur divorce. Il n'a pas le temps de penser à d'autres scénarios catastrophe car le silence ne résiste au final que deux minutes.
- Sept heures de route sans échanger un mot, c'est un peu long.
- C'est surement pour ça qu'on a inventé la radio.
Harry tic en entendant la voix plate de son mari. Il jette un bref coup d'œil à Louis - il en a le courage - et soupire en voyant qu'il lui en veut assez pour ne pas vouloir lui adresser le moindre regard. Ses mains viennent serrer le volant un peu plus fort alors qu'il tente de se reconcentrer sur la route. Il n'avait pas prévu de s'énerver, en fait il ne s'attendait à rien du tout en proposant d'accompagner Louis. Il savait uniquement qu'ils avaient besoin de partager un dernier moment ensemble avant que tout ne devienne qu'un souvenir. Mais le ton indifférent de Louis l'agace.
Et merde, c'est lui qui devrait être en colère.
- C'est quoi ton problème ?
Louis se tourne enfin vers lui, pas bien sûr d'avoir clairement entendu. Les mots résonnent dans son esprit, il n'a pas rêvé, mais il se demande où Harry a trouvé le culot nécessaire pour sortir cette phrase.
- Mon problème ? il répète, regrettant immédiatement d'avoir brisé son masque d'indifférence après moins d'une demi-heure de trajet. Je ne sais pas, le fait que tu veuilles divorcer peut-être ?
Leurs regards se croisent enfin, très brièvement. Ça fait plus de mal qu'ils ne le croyaient, si c'est possible.
- Tu as aussi signé les papiers je te rappelle, je ne t'ai jamais forcé la main.
- Pense ce que tu veux Styles, si ça peut te donner bonne conscience.
Louis se tourne à nouveau vers la fenêtre, laissant Harry s'occuper tout seul de son cœur brisé. Il ne ressemblait déjà plus à grand-chose depuis quelques mois, mais entendre son nom de famille rouler avec ce mépris sur sa langue n'a fait qu'aggraver son état. Il pensait encore s'appeler Harry Tomlinson.
- Peut-être qu'on ne devrait pas divorcer, en effet.
Harry sert encore le volant, tentant de ne pas laisser l'émotion - peu importe laquelle - s'entendre dans sa voix. Sur le siège passager, Louis ne bouge pas, ne répond pas, mais son attention est rivée sur le bouclé.
- Ouais, Harry enchaine, peut-être qu'on devrait continuer à se cacher encore quelques années. On était à deux doigts de battre un record, je crois que même Freddie Mercury n'a pas tenu aussi longtemps.
- Enfoiré, il siffle entre ses dents.
- Vois le bon côté des choses : aux yeux des autres rien ne changera. Divorce ou pas, personne ne saura jamais ce qu'on a été.
Harry ne pensait pas que ça ferait si mal de parler d'eux au passé, il espère que Louis en souffre aussi, pour ce que ça vaut. La peine n'a jamais été agréable à regarder dans ses prunelles mais Harry ne mérite pas d'être le seul à souffrir. Il peut être rassuré, Louis souffre. Il fixe le paysage d'un regard vitreux, les mots de son mari résonnant comme un écho au milieu de ses pensées. Personne ne saurait jamais ce qu'ils ont été, car Louis n'avait jamais voulu rien révéler. Pourtant les occasions avaient été nombreuses. Ce n'était même plus des occasions mais de véritables opportunités servies sur un plateau d'argent et qu'il n'avait quand même pas eu le courage de saisir.
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Harry observait le soleil se coucher, contemplant les mille nuances de couleurs qu'avaient les nuages. Il adorait les ciels d'été. Les lanternes japonaises flottaient doucement sous le coup de la brise, accompagnant la musique paisible qui se jouait en arrière-plan. Il contempla le paysage dans lequel ses amis et ses collègues figuraient un peu plus loin, trinquant leurs verres et riant à gorge déployée. Niall avait le don d'organiser les meilleures fêtes de retrouvailles. L'atmosphère était si légère, si sereine. Il aurait pu rester des heures ici, à admirer le sourire heureux que tout le monde portait sur ses lèvres.
- A quoi tu penses, love ?
Il tourna la tête pour apercevoir Louis, l'air attendri, qui marchait vers lui avec deux coupes de champagne dans les mains.
- Rien de spécial, il répondit avec un sourire. Je me disais juste...
Il prit quelques secondes pour étudier le visage de Louis sous cette lumière. Si c'était possible, il tomberait amoureux de lui une deuxième fois. Ses yeux bleus brillaient sous les éclats orangés du ciel et la façon dont il le regardait, avec cette tendresse, lui donnait envie de se jeter sur ses lèvres. Là, devant tout le monde.
- J'aurais aimé avoir une fête comme ça pour célébrer notre mariage, avoua-t-il, la déception s'entendant dans sa voix. Avec tous nos amis, dans un grand jardin.
- Tu l'auras un jour, je te le promets.
Il n'avait pas regardé Harry en disant cela. Son regard s'était porté sur leurs amis et il les avait regardés comme on regarde quelque chose que l'on craint. Puis il avait porté son verre à ses lèvres.
- Harry, je n'avais pas vu que tu étais arrivé !
Ils se retournèrent pour apercevoir Nick Grimshaw, un brun du genre mannequin-sourire-radieux qui travaillait avec Harry et Niall depuis quelques années. Louis ne l'avait jamais rencontré mais su immédiatement que c'était lui en le voyant s'avancer vers eux. Il avait déjà entendu deux-trois anecdotes sur ce fameux collègue un peu farceur qui aimait attirer l'attention. Louis fronça légèrement les sourcils en le voyant de plus près ; Harry ne lui avait jamais dit qu'il était aussi séduisant.
- Nick ! le bouclé s'exclama avec un grand sourire avant de lui faire une rapide accolade.
Pas assez rapide au goût de Louis, mais il ne dit rien. Lorsque Nick se tourna finalement vers lui, ses lèvres s'étirèrent dans un sourire poli.
- Nick, ravi de faire ta connaissance, il s'exclama en tendant sa main que Louis attrapa immédiatement.
- Louis, il répondit aimablement. J'ai beaucoup entendu parler de toi, il paraît que tu as le don d'amuser l'open space.
Nick éclata de rire, faisant comprendre à Louis qu'il était quelqu'un de très expressif. Et de très bruyant. C'est sans doute ça que sous-entendait Harry lorsqu'il disait "Nick est quelqu'un de très vivant, il ne s'arrête jamais". Il y eut un bref moment de silence durant lequel le regard de Nick zigzagua de Louis à Harry, avant que son sourire ne s'agrandisse comme s'il en était venu à une sorte de conclusion.
- Vous êtes fiancés ? Harry ne m'en avait jamais parlé.
Harry se tourna vers Louis. C'était à lui de décider de la réponse, comme toujours.
- Non, Louis répondit avec un rire maladroit. Non, nous sommes amis d'enfance.
- Oh, je vois. Amis d'enfance, Nick répéta.
Louis porta à nouveau sa coupe à ses lèvres et bu d'une traite le peu de champagne qui restait, sans même chercher feindre un air décontracté. Il était tendu, ça se sentait. Harry ne disait rien, il avait baissé la tête et fixait ses boots qui tapotaient le gazon.
- Désolé, je ne voulais pas vous gêner.
- Ce n'est pas grave, le mécheux répondit d'un air faussement désinvolte, les gens nous font souvent la même remarque. Apparemment on ressemble à un couple.
- C'est que... ce serait totalement possible. De nos jours ce n'est plus aussi tabou qu'il y a quelques années. C'est même plutôt courant et respecté. Ce n'est que de l'amour.
Harry ne releva pas le regard, et Louis baissa le sien à son tour. La remarque de Nick ne faisait que mettre en avant sa lâcheté. Ça aurait été le moment parfait pour revenir sur ses mots, prendre la main de son mari dans la sienne et laisser le monde entier les admirer pour ce qu'ils sont vraiment. Peut-être qu'un peu plus de champagne lui aurait donné le courage nécessaire pour briser leur mascarade, mais son verre était vide.
- Je vais aller saluer Niall et les autres, on se revoit après !
- A toute, Nick.
Leurs regards suivirent la silhouette du brun qui s'éloignait et ils laissèrent le silence planer pendant quelques minutes. Lorsque Louis se tourna vers son mari, il remarqua que ses yeux avaient perdu la petite lueur de gaité qui pétillait habituellement. Mais il restait magnifique. Ses boucles sauvages entouraient gracieusement son visage, c'en était presque paradoxal. Il était à couper le souffle.
- Et si on allait s'éclipser quelques minutes ? Louis suggéra, un sourire espiègle sur les lèvres. Tu me rends fou dans ce costume.
Il s'approcha un peu, prononçant la dernière phrase dans un murmure, mais son enthousiasme et son sourire s'éclipsèrent à la seconde où il vit l'air meurtri dans lequel son visage était muré.
- Vas-y tout seul.
Sur ses mots, il lui tourna le dos et marcha dans les pas de Nick pour le rejoindre. Et Louis le regarda, impuissant.
⟳⟳⟳
Un soupire passe la barrière de ses lèvres. Il détourne le regard du paysage pour se mettre à fixer la route à travers le pare-brise. Il aimerait regarder Harry, c'est une sorte de besoin qu'il ne peut vraiment expliquer, mais il a bien trop peur de recroiser son regard. Il ne peut pas le regarder dans les yeux tout en sachant que c'est surement la dernière fois qu'il en aura l'occasion, ça fait bien trop mal, et Louis n'a jamais été quelqu'un de courageux.
- J'ai croisé Nick, avant-hier.
Il ne sait pas pourquoi il en parle maintenant, ni même pourquoi il en parle tout court. C'est surement un coup de son inconscient. Foutu Freud.
- Ah oui ?
- Oui. Il m'a dit que tu allais bien.
Harry avait dû lui dire qu'il avait déménagé et que Louis et lui ne s'adressaient plus vraiment la parole. Une simple embrouille entre "potes".
- ... tu lui as donné mon t-shirt ?
Voilà, c'est donc ça que son inconscient voulait ressortir, l'histoire du foutu t-shirt. Nick le portait mieux que Louis, c'était un fait, mais le voir avec lui avait fait comme un pincement au cœur. Un pincement qui avait failli le tuer, pour être honnête.
- Ouais. Il est venu dormir et avait besoin de vêtements.
- Oh, je vois.
Il préfère ne pas penser à Nick dormant chez Harry, encore moins à pourquoi il aurait eu besoin de vêtements.
- Ça te dérange ?
- Non. Non, bien sûr que non. C'est à toi que je l'ai donné. Je pensais juste que tu le garderais, comme souvenir.
Il prononce le dernier mot avec les larmes aux yeux mais sa voix n'a pas tremblé.
- J'essaye d'oublier, Louis. Pas de me souvenir.
Et cela acheva de le briser, complètement.
hiiiiiiiii
voilà la première partie, i'm stressed af, j'espère que vous avez aimé. j'espère que vous avez eu de la peine aussi, parce que c'est le but. non vraiment, j'espère que vous avez grave aimé. comme vous le voyez Louis et Harry ne s'entendent pas beaucoup dans cette partie (euphémisme), et on aime tous quand ils se détestent, ne nous mentons pas.
je serais ravie d'avoir vos avis, voir si le début vous plait, ça me ferait super plaisir (et je sais que vous voulez me faire plaisir)
la suite arrivera bientôt mais je préfère d'abord écrire le prochain chapitre de centuries qui arrivera surement dans la semaine (:
big love
Xx.
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