Chapitre 9 - partie 2
Je fourre la trousse de Robin dans mon sac, jette un bref coup d'œil à mes amies qui sont en plein débat sur la robe qu'elles pourraient porter pour la soirée de fin d'année du lycée, et me dirige vers Alexia, la fille discrète aux cheveux noirs et à la mèche rose. Je ne sais pas ce que je vais lui dire. Mais puisqu'il semble que ce soit elle qui ait mis fin à ma "discussion" avec Robin, c'est peut-être qu'elle a quelque chose à me dire.
Je la salut, elle me répond avec un petit sourire.
— Tu vas bien ?
Bein quoi ? Il faut bien commencer avec quelque chose. Mais Alexia, au lieu de me répondre, se penche vers moi.
— Je peux te poser une question ?
J'acquiesce, curieuse.
— Tu as toujours sa trousse ?
— Oui..., dis-je d'un air dubitatif.
— Est-ce que tu peux me la donner s'il te plaît ?
J'éclate de rire. Notre petite Alexia aurait-elle un crush sur le gars aux beaux yeux bleus ?
— Alors comme ça tu veux la lui donner en main propre ?
— Ne pense pas ce que je crois que tu penses. Je suis sérieuse.
Je me reprends d'un coup, ma petite blague n'ayant pas eu l'effet escompté. Ses traits sont fermés.
— Alors quel est le véritable fond de ta pensée ?
Elle soupire et détourne la tête, comme si elle hésitait à me confier ce qu'elle pense.
— Il faut que je lui parle. Mais comme tu as dû le voir, Robin est un imbécile borné. Sa trousse me fera une excellente excuse.
— Tu veux lui dire quoi ? je m'enquiers en m'asseyant sur la chaise libre à côté d'elle.
— Je préférerais le garder pour moi si ça ne te dérange pas.
Elle me fait un clin d'œil qui me fait craquer : j'ouvre mon sac et lui donne la trousse. La rendre à Robin en main propre n'a pas grande importance pour moi. En revanche, pour Alexia, si. Depuis mon arrivée elle a toujours été très d'une timidité et d'une douceur extrême avec moi. Je veux lui rendre sa gentillesse.
— Garance ?
Je me retourne pour voir Fanny et Jane sur le pied de la porte.
— On passe au casier ! Tu nous rejoins ?
— Attendez-moi ! A plus !
J'adresse un sourire contrit à Alexia et rattrape les deux filles.
— Pourquoi il y a tant de monde ici ? rouspète Jane lorsque nous arrivons à la hauteur de nos casiers.
En effet, il y a un attroupement. Je râle aussi. Ils n'auraient pas pu se rassembler un peu plus loin ? Nous allons devoir les bousculer pour passer, tant pis. Jane, en tête, fait des pieds et des mains pour se frayer un chemin, et Fanny et moi la suivons de prêt afin de profiter de son sillage. D'un coup, Jane s'arrête. Comme j'étais juste derrière elle, je lui rentre dedans.
— Tu fais quoi ? je grommelle.
En guise de réponse, elle se décale d'un pas pour me permettre de voir la scène : un gars brun, grand et musclé tient dans ses mains une porte de casier. Je me demande bien comment il a pu l'enlever, mais ça ne justifie pas le fait que Jane ne bouge toujours pas et me regarde de manière insistante.
— Eh bien ? Pourquoi tu ne vas pas chercher tes affaires ?
Elle me désigne le gars.
— Moi je n'ai aucun problème à aller à mon casier. C'est pour toi que je m'inquiète.
Intriguée, je jette un coup d'œil à mon casier... sans porte. Attendez. Ce mec a cassé mon casier ? Je reste bouche bée.
— Stephan !
Je me tourne vers la voix que je reconnais comme être celle d'Alexia. Je la vois s'approcher du certain Stephan qui s'avère être le gars tenant la porte de mon casier. La jeune fille lui arrache la porte des mains en le foudroyant du regard. Puis elle parcourt des yeux la foule. Je sais qu'elle me cherche. Il semble que c'est à toi de jouer, Garance. Hésitante, je m'avance d'un pas, ne sachant toujours pas ce que je vais dire. Je perçois son soulagement quand elle m'aperçoit. Une fois à sa hauteur, elle me fourre la porte dans les bras.
— Je crois que ça t'appartient.
— Heu... merci, est tout ce que je peux dire.
A ce moment, je croise le regard surpris du gars brun. Je n'y prête pas attention et me précipite sur mon casier pour vérifier que rien n'a été volé. La case est dans un bazar pas possible, tout a été fouillé et renversé, mais rien n'a été volé. De toute façon, je n'avais rien mis de précieux dedans, ni argent, ni portable, ni calculette, juste des cahiers, livres et classeurs qui n'ont pas intéressés le voleur.
— Est-ce qu'on t'a volé quelque chose ? me demande le gars, accoudé au casier et surveillant mes moindres gestes.
Je lui réponds par un regard qui se veut choqué. Si c'est bien lui qui a cassé mon casier, il va m'entendre ! Le jeune homme est sur le point de rajouter quelque chose mais Alexia l'interrompt en le foudroyant du regard.
— On va aller voir à l'accueil si on peut réparer ça, et Stephan vient avec nous, ordonne-t-elle en foudroyant toujours le gars des yeux.
Alexia part d'un pas furieux en nous faisant signe de la suivre. Je me tourne vers Stephan, lui indiquant de passer en premier. Je veux qu'il soit devant moi. Je veux que ce soit lui se fasse engueuler pour ce qu'il a fait. Il se crispe.
— Je suis désolé pour ton casier, mais je t'assure que ce n'est pas moi qui l'ai cassé.
Quelque chose dans sa façon de s'exprimer me pousse subitement à le croire. S'il était le voleur, serait-il vraiment resté ici avec la porte du casier dans ses mains ? Mais si ce n'est pas lui, qui peut est-ce bien être ? Alexia interrompt mes pensées quand elle se retourne et siffle de colère en remarquant que nous ne la suivons pas.
— Je pense qu'il faut mieux qu'on la suive, remarque Stephan d'une voix grave juste assez pour que moi seule puisse l'entendre.
J'acquiesce. Au moment de me retourner, je croise un regard neutre. Robin. Il nous observait. Enfin, comme tous les autres élèves autour de nous. Au moment où nos regards se croisent, il détourne la tête et part, comme s'il ne nous avait jamais regardé.
J'emboîte la pas à Alexia et Stephan, gênée de me trimbaler cette porte de casier. Je reste légèrement en retrait par rapport à eux deux qui se sont mis à discuter au moment où nous avons quitté la foule. Enfin, discuter est un grand mot. Disons plutôt que Stephan tente de résonner Alexia.
— Je t'assure que je n'ai rien fait, implore Stephan au côté d'une Alexia obstinée.
— Alors tu m'expliques ce que tu faisais avec la porte de son casier dans ses mains ?
Elle a l'air énervée. Furieuse même. Elle avance d'un pas décidé devant elle sans jeter un regard à celui qui essaye d'attirer son attention.
— Je l'ai trouvé comme ça ! J'ai voulu voir si je trouvais des indices sur qui ou comment la porte a été enlevée...
Elle ralentit soudain le pas et lui fait les gros yeux. Puis, elle me désigne avec ses pupilles et il se tait. Mais moi, je n'ai pas envie qu'il se taise. Je ne veux pas être mise à part.
— Et tu as trouvé le voleur ? je demande en m'intégrant à leur discussion.
— Non, me répond-il, légèrement embêté.
— Comment tu l'aurais trouvé ?
Il hésite. Alexia répond sèchement à sa place.
— Justement, il ne pouvait pas.
A ces mots, Stephan se redresse et toise Alexia. Ses yeux se mettent soudainement à briller et sa bouche se crispe.
— Tu n'as pas à me parler comme ça et je n'ai pas à me justifier, Alexia.
On dirait un père qui gronde son enfant. Cette dernière se fait soudainement toute petite, puis Stephan se retourne vers moi, presque suppliant.
— Je te promets que ce n'est pas moi qui ai cassé ta porte de casier.
Maintenant sûr de lui, il se remet à marcher. Je me demande bien comment le rapport de force a pu s'inverser aussi rapidement. Et moi dans tout ça ? Je ne sais pas comment réagir. Alors je serre plus fort la porte contre ma poitrine et avance en silence.
***
Bonjour lecteurs !
Voici un nouveau chapitre, en espérant qu'il vous plaise !
Que pensez-vous de Stephan ? Et d'Alexia ? N'hésitez pas à me dire ce que vous pensez !
Encore merci de suivre mes aventures, même vous, lecteurs fantômes ;)
A très bientôt !
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