Va-t-elle s'en sortir ?

Je suis la mort et elle, ma proie.

Je suis la destruction. J'incarne la haine. Je suis frayeur. Destructible, on me craint. On m'évite. On m'invite au massacre.

Je me déteste. Je déteste être consciente de son réveil.

Le sang est la source de mon énergie. De son énergie. Je ne vis que pour la mort.

Au service de ma survie, je subis.

Non, non, il faut absolument la faire taire. La bête. Elle a soif. Elle sait que moi et ma louve sommes vulnérables et fatiguées. Je suis faible. Elle le sait. Frénétiquement, je secoue la tête, elle ne doit pas sortir. Elle ne doit pas influencer mes pensées. Elle ne doit pas atteindre mon sens de raisonnement.  Je ferme les yeux à tout pris la refoulant.  Malgré tous nos efforts, elle arrive partiellement à prendre le contrôle physiquement. Lorsque je réouvre les yeux, le regard de l'autre ne me plais pas. En effet, dans ses yeux, j'aperçois une de mes pupilles qui a viré au sang rouge. Il s'instille de malice. J'entraperçois toutes les horreurs commise par notre passé commun et toutes les folies que nous avons traversé avant cet instant. Je secoue la tête pour éviter de véhiculer des flashbacks de notre hôte dans mon esprit. Et, me focalise essentiellement sur  ma louve  qui mute partiellement pour éviter le chaos. Elle, elle a souvent un bon timing. Pourtant, je ne cesse d'être en combat avec la bête . Elle est un monstre. Mais, je suis loin d'être un animal charitable. Sous la pression et la tension, mon aura explose, étouffante, asphyxiante. Elle rentre dans les pores de la peau de mes deux louveteaux aussi facilement qu'un jeux d'enfant. Mes ongles laissent place aux griffes et à mes crocs. Ils claquent l'air à la recherche de leurs proies. De sa proie.

Le loup en face est perdu. Il ne sait plus s'il doit se battre à la mort ou fuir. Mais il n'hésite pas plus quand il autant le claquement de mes crocs dans l'air.  Si je laisse place à mes instinct la situation va vite dégénérer. Je suis d'ailleurs statique, je suis aussi incertaine que lui sur la suite des événements. J'ai peur de l'animer, d'exploser surtout pour si peu.  Je demande alors à l'humain et aux loups de se soumettre volontairement. Evitons-nous un massacre inutile. Lui-même conscient de ma tempête. Son loup me tend son coup. L'humain lui est toujours enragé à l'intérieur mais sous l'aura il s'y plie malgré lui.

Montre toi comme tu es, murmure la bête. Une nuit sauvage. La nuit sauvage. Juste une nuit.  Souviens-toi de la dernière.

Elle souhaite réveiller mes traumatismes. Persécutrice. Elle attaque où ça fait mal. Elle connait mes faiblesses, mes peurs ... 

Ça tombe bien. Moi, j'ai peur de rien .

Lorsque ma louve Eden fait surface sur le canal de notre esprit, partagé en trois. Je suis remplie de joie. Son retour garantit le retour de notre raison. Je revois la scène d'un autre œil. Même si, mon œil droit voit toujours rouge. La scène est surréaliste. Je ne me rappelle pas l'avoir mordu où blesser pourtant du sang a giclé sur le sol. Il coule sur les dalles jusqu'à un égout situé au milieu de la salle. Je sors pantelante et sur mes gardes de cette interrogatoire. Je marche vers les grilles. Je touche ses clés. Des clés sur une porte. Des clés. Un trousseau.

Pour sortir. Prends-les.

Je les touche. Froid. Humide. Tiède sous la chaleur du sang. Rouge. Non, noires. Noires, elles sont. En sortant dans le corridor, j'aperçois une allée de salle de tortures. Toutes aussi identiques les unes des autres. Aucun métamorphe. Aucun loup. Rien. Un silence absolu. Un temps suspendu. Même si, le crissement de mes griffes sur les pierres réanime l'espace. Ailleurs, je marche mécaniquement vers une odeur. L'odeur de la vie. Un cœur bat. Faiblement mais il se bat. Tout du long, je croise des squelettes abandonnés par centaines et alors seulement je m'enfonce dans la noirceur du monde.

Boom.

Boom.

Boom.

Boom.

Je penche la tête. Je tends l'oreille avant de le voir. Derrière les barreaux se tient le vieux, un lycanthrope.

Il est par terre, brulé. Terre brûlée. Terre qui hurle sa souffrance.

Lentement, il siffle. Il peine à reprendre sa respiration, gisant dans sa propre défection étendue au sol. Il m'observe distrait. Ce loup ne semble plus me voir. Ses yeux si ce n'est qu'il lui en reste sont d'un blanc opaque. Il doit être aveugle. N'est ce pas un bien  moindre mal dans cette situation.  Des croûtes pleines de pus et d'insectes entourent ces plaies partiellement fermées mais toujours infectées, une cicatrisation continuelle et sans fin. 

Il repose sa tête lourdement sur le sol avant de souffler dans un murmure : Je te l'avais bien dit mon enfant, on ne sort jamais de ces murs  vivant.

- Allez mon vieux, je vais te sortir de là ! J'en fais mon affaire!

Je ne sais pas pourquoi je le prends sous ma juridiction. Après tout, je ne le connais pas. En ce moment, je ramasse tous les déchets que je croise sur mon chemin.  Est-ce que j'ai pris un coup sur la tête pendant mon sommeil ? Je me demande même si je ne me créais pas une conscience morale. Peut-être que s'il est encore vivant à sa sortie, il me servira à quelque chose. Je suis curieuse de savoir pourquoi lui il le garde en vie. Et, puis il semble mériter sa libération, un guerrier. Un combattant de plus dans mes rands ne serait pas de refus dans ses temps durs. 

Faut-il encore qu'on s'en sorte vivant. 

Toi, ça devrait aller.

Soudain, j'entendis de l'agitation au bout du couloir. Mon aura, s'étend dissipée dans l'air. Les louveteaux ont eu le courage d'appeler leur chef. Des dizaines de précipitations se firent entendre. Ils se déplaçaient au pas de course en groupe. Je regardai l'autre bout du couloir. Il n'y avait pas de sortie par là-bas. Il fallait sortir par là où l'on était rentré, c'est-à-dire, affronter cette meute, où du moins son alpha. Je n'aurai de toute manière ni le temps ni l'énergie de fuir de cet endroit autrement. Ma tête se tourna vers le loup toujours couché. Je pris alors le trousseau de clef et me permis d'essayer d'ouvrir sa cage. De toute manière, je ne pouvais que les attendre. Malheureusement ou heureusement pour eux, ces clés ne permirent pas d'ouvrir la cage. Il serait vraiment stupide si ç'avait été le cas. Je n'eus même pas le temps de souffler qu'une formation de loups se dessina devant moi. Je reconnus la bêta de tout à l'heure en tête de formation. Elle souriait, hypocrite.  De toute évidence, elle jubilait.

Elle prit d'ailleurs, très rapidement la parole, mais se restreint lorsque ma vague d'aura l'atteint. Pliant le genou comme ses compatriotes, je pus enfin discerner qui était l'alpha, car il ne resta plus que lui debout.

- Discutons de ma libération, Alpha de Worldon sinon je n'hésiterai plus à user de ma force chez vous.

Il regarda un instant sa meute, soumis à mon aura, il déploya la sienne pour rivaliser. Il se rend rapidement compte qu'il ne fait pas le poids. Il se ravise donc à reprendre la parole.

- Comment oser vous vous introduire sur mon territoire avec mon fils mourant. Je me bâterais pour ma meute, pour mon fils, mais jamais je vous laisserai sortir vivante d'ici.

Il s'avança menaçant entre ses gardes avant de se stopper à 5 mètres de moi.

- Sachez que j'aurais pu laisser votre fils mourir dans la forêt d'Aquakin. J'ai sauvé la vie de votre fils en le ramenant sur ces terres. Vous m'en devez une et pas le contraire. 

- Je n'ai que votre version. Vous êtes une menace Divine Rouge. Même si mon fils, n'a pas été torturé par vous. Nous devons en finir avec vous.

- Je ne serais une menace pour votre meute seulement si vous n'êtes pas réceptif. Réfléchissez intelligemment.

- Que faites-vous de mes deux bêtas. 

- Ce n'était qu'un aperçu.

- Bien, ne pensez même pas à remettre les pieds sur mon territoire. 

- Je le ferai si vous laissez ce loup venir avec moi. 

- Il vous en faut toujours plus. Quelle est le lien qui vous relit ?

- Quelle importance. Vous ne voudrez pas qu'elle se réveille après tout. Si ? 

- Vous êtes complétement tarées. 

Je répondis en m'approchant   d'un pas tout en grognement. Il ne faut pas pousser le bouchon trop loin Maurice. S'il veut se battre, je le ferais. La bête avait soif. La louve n'a pas chassé depuis longtemps. Moi, j'ai faim. On est complétement disposé à en faire notre plat de résistance.  Il comprit et fit signe à un delta de s'approcher. Je ravalai un peu mon aura pour laisser les membres de la meute libre de leur mouvement. Ce delta me jeta le trousseau. Je fis l'effort de le ramasser. Et, je ne me fis pas prier pour me dépêcher à ramasser le loup. Il peina à se relever, mais j'ai réussi à le lever. Appuyer à moi, on voyait ses os et son corps mal au point. Je n'eus donc aucun mal à me déplacer avec lui. Plus vite je sortirai de ce trou, plus vite je retrouverais mon frère.  Je me retournait alors vers la meute. Personne savait à qui devait tourner le dos à qui. Nous sommes tous des prédateurs. Ennemis. Je pris ainsi la décision de me placer près de l'alpha.  Dans sa sphère privée, déclarant qu'aucun de ses loups risquerait la vie de leur alpha. 

C'est ainsi qu'on remonte tout le corridor, l'alpha, le vieux et moi sommes devant tandis que les loups suivent. Les marches de cet escalier en pierres sont interminables. C'est un événement sportif en lui-même. Heureusement que je suis un entrainement strict. Quand nous arrivons en haut, je suis submergée par le taux de lumière. Elle m'éblouit. Elle contraste énormément tout à l'heure. Mes yeux sont rivés vers le décor qui nous entoure. Je dois me souvenir de chaque détails de cette bâtisse. Nous sommes s'en doute dans la maison de l'Alpha. Il est donc important de se souvenir. Nous sommes à peine arrivés que la formation me bouscule pour avancer plus vite vers la sortie. Normal, moins j'en sais mieux ils se portent. Nous détallons maintenant dans les longs couloirs du château.  En y sortant, je me rends compte qu'il parait très froid et très lugubre d'un point de vue extérieur. Nous sommes désormais sur la place d' Earlo, des centaines de loups m'observe méchamment. Les enfants ont arrêté de courir, caché sous les jupons de leurs mères. Les rires ont cessé, laissant place à un silence pesant. J'ai beau savoir que je suis la source de ce silence. Pourtant, ça me fait tout drôle. Lorsque finalement nous atteignons le portail métallique, que les portes s'ouvrent, j'ai le plaisir d'apprécier la vue de ses belles montagnes à perte d'horizon. Cette vallée est perchée à haute altitude. Il va mettre compliqué de disparaitre rapidement. La soirée tombante je dois pouvoir m'en sortir. Mais d'abord; il faut que je réussisse à perdre de vue les loups de cette meute. Ils vont certainement essayer de me suivre. Même si je sais que nous avons établi un accort tacite. Je sais aussi bien que l'alpha ne perdra pas de vue son ennemi ou quoique je sois pour lui. Le danger ici, c'est moi.  

Je ne me fis pas prier pour déguerpir rapidement en prenant en charge le vieux qui semble mort. Apparemment c'est pas pour toute suite. En effet celui-ci daigne ouvrir bouger. Il s'abaisse au sol. Il touche des doigts la neige avant d'en prendre à pleine main. Il sourit. Son sourire est agréable. Il apporte la neige pur à sa bouche. Il redécouvre la nature à travers ses sens. Puis, il se retourne vers moi et me murmure un simple merci. Il vaut tout l'or du monde. Nous restons un moment, spectateur de la nature. Je reviens vite à la réalité quand je commence à sentir de l'agitation derrière nous. Nous devons pas trainer. La meute pourrait perdre patience. Je décide donc de me transformer en louve et de laisser libre à la joie d'Eden. 

Purée de pommes de terres comme je suis heureuse de quitter ce trou à rat. Les villes, les meutes et les salles de tortures, ce n'est vraiment pas ma tasse de café. En même temps qui boit encore cet élixir infâme? Je trépigne sur place, prête à partir en courant. Je me retourne vers le vieux. Savoir s'il se transforme où s'il faut encore que je porte quelqu'un sur mon dos. Il me fixe. J'ai presque l'impression qu'il me voit plus qu'il hoche négativement la tête. La terre lui aurait redonné de l'énergie. J'avais raison ce loup en a, à revendre. Il finit donc par se métamorphoser en un vieux loup brun. Il est petit pour un mâle. Il est laid et malade. Il n'aurait fait que me salir. Je suis contente. Son esprit est fort. Ce loup est fort et plein de surprise. J'en suis sûre. Il sera mon compagnon de route. Nous trépignons tous les deux dans la neige. Nous hurlons de joie et nous partons en courant droit devant nous sans se retourner vers la foule agitée. Nous ne cessons de gambader seulement après une bonne trentaine de kilomètres. Nous sommes désormais descendus en bas des montagnes, nous commençons à voir les prairies blanches à pertes de vue et on aperçoit la forêt d'Aquakin au loin. Je ralentis quand je sens le vieux faiblir. Son cardio ou sa santé arrive à bout. Je tente de le pousser de ma tête vers l'avant. Nous sommes des cibles faciles. Puisque nous n'avons pas encore quitter le territoire de Worldon. Je sens encore les loups du royaume, nous traquer. Ils ne se font pas discrets. Malheureusement, nous avons largement ralenti et nous perdons la cadence. Je décide donc de mordiller le cou de ce loup comme on gronderait un enfant d'une bêtise. Il couine, baisse la tête vers le sol et s'arrête complètement. Je comprends alors qu'il ne sera pas capable de continuer sur cette forme. Ma belle fourrure et mon odeur vont en pâtir.  Je réclame alors sa métamorphose. Je répète le mouvement et m'allonge sur la neige froide et brulante. Il me chevauche tant bien que mal et nous repartons doucement librement vers la zone libre. Une zone où je ne risque pas de créer quelconque embrouille. Je connais un moulin sécurisée pas loin de la frontière. Il fer d'office d'hébergement de luxe pour les prochains jours. J'ai hâte qu'une tempête de neige se déclare. Elle pourrait effacer nos traces et nous laisser un temps de répits avant de rejoindre notre prochaine destination, le prochain marché noir sur notre route dans la ville de Torm en zone libre. J'y trouverais peut-être de vielle connaissance et un sorcier pour mon compagnon. J'ai l'impression de transporter une crevette. Il ne pèse rien. C'en est inquiétant. Je ne sais comment il survit, avec quelle énergie ? En tout cas, il m'impressionne. Mais, alors, qu'est-ce qu'on put, nous. Le sang, la maladie, la mort, l'humidité et mon odeur apparait enfin. Il sera grand temps de faire ma toilette à la ferme. Je me tarde à cette vitesse. J'y serais à la nuit tombée. Sous la pénombre tombante, je crus voir une forme lycanthrope se matérialiser  devant nous. Il contournait le territoire d'Aquakin pour se diriger droit sur nous. Trop concentré sur notre trajet, je ne l'avais pas vu. Je pris le loisir de faire un détour. Nous ne tardâmes pas à se croiser. Il ne semblait pas du tout nous voir. Il avait les yeux voilés d'humidités. Son loup était majestueusement resplendissant. Je n'avais jamais rien vu de telle. J'en fus presque un instant absorbé par tant de beauté. Dans la nuit tombante, son pelage noir se camouflait à la perfection. Quand il passa non loin de nous, il ralentit. Ces pattes cessant de marteler le sol, il hésita. Et, j'hésitai à me retourner pour le voir. Il me brulait d'envie de le regarder. Mais, ma folie ne dépassait pas l'impensable. Je continua alors ma route vers la frontière. Je l'entendis au loin grogner et reprendre sa route vers le centre de Worldon. J'en fis de même direction le moulin. Peut-être se dirigeait-il vers Earlo ?  Qui es t-il ?

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