Quatre jours étaient passés depuis la fameuse rencontre. Magnus n'avait cessé de penser à ce jeune infirmier, à se trotter la tête afin de trouver une excuse pour le revoir, à attendre un simple SMS de sa part. Catarina était rentrée depuis et avait récupéré sa fille Madzie. C'était de mauvaise humeur qu'il entra dans son bureau.

- Amanda mon emploi du temps d'aujourd'hui s'il vous plait prononça-t-il de manière hargneuse.

L'assistante brune avait l'habitude de ses sautes d'humeur et avait appris à faire avec en d'autres termes : ne jamais chercher son patron lorsqu'il était colérique. Elle lui lista toutes les affaires d'aujourd'hui : les réunions, les dossiers à lire, la visite d'un partenaire et quelques appels en Visio. Magnus soupira et réclama son mug de café. Une fois seul dans son bureau, il se massa les tempes et déposa son téléphone sur son bureau. Pourquoi était-il de si mauvaise humeur alors que tout allait bien ? Son entreprise ne cessait de grimper, il manquait de rien financièrement ... Il manquait bien de quelque chose, d'une personne à ses côtés chaque matin, d'une personne qui le fasse rire, d'une compagnie pour combler sa solitude. Pourtant il aimait sa vie de célibataire, cette vie libre. La société apportait une certaine pression sur les personnes célibataires endurcis or peu ressentait un réel besoin d'appartenir à quelqu'un et au contraire appréciait d'être seul. Cette façon de voir le célibat était dur à atteindre mais apportait une telle délivrance qu'ils finissaient par accepter leur situation amoureuse inexistante. C'était le cas pour Magnus, il profitait de sa vie. Il était bien entouré, certes d'un petit cercle d'amis mais suffisant pour lui. Il se permettait d'aller voir par ci par là lors de quelques soirées. Il réapprenait à s'apprécier lui-même après des relations compliquées et destructrices. Il guérissait son âme. 

Néanmoins depuis le court voyage dans ce regard bleu océan, son cœur glacé reprenait vie. Ses pensées étaient toutes tournées vers ce bel homme qu'il connaissait à peine mais dont il avait ce besoin passionnel. Il avait besoin de le voir, de le séduire et de l'embrasser. Il avait envie de partager des choses avec lui, de passer ses soirées à chiller au lit en sa compagnie, de se promener dans la rue à ses côtés, de le serrer dans ses bras et apprendre par cœur son odeur... Vous l'auriez compris il avait une longue liste d'envie.

Il avait beau chercher dans ses souvenirs, il n'avait jamais ressenti quelque chose d'aussi fort. Avec Will c'était de la découverte tandis qu'avec Camille c'était destructeur et puis il y avait eu aussi Imasu où c'était plus de l'amusement et des jeux de séduction pas très sérieux. Il s'entendait toujours aussi bien avec Will et avait même gardé de bons contacts. Avec Camille et bien ... c'était Camille tout est blanc ou noir chez elle. Il ne la supportait plus depuis qu'elle l'avait trompée et qu'il avait découvert qu'elle menait une double vie. Il avait fait en sorte de jeter de sa vie cette manipulatrice. Pour ce qui était d'Imasu, c'était plus complexe que cela. Non pas qu'il avait eu du mal à se remettre de leur rupture au contraire, il l'avait ultra bien vécu ce n'était pas le cas pour l'autre partie du couple. Imasu n'avait pas renoncé à Magnus et l'avait pendant un certain temps harcelé pour repartir à zéro, ce que l'asiatique avait toujours refusé. Depuis le jeune latino avait retrouvé quelqu'un et avait lâché les baskets de notre bel excentrique. Pour chaque rencontre avec ses ex, il avait ressenti de l'excitation due au changement et à la séduction.

Avec Alexander ... c'était différent. Il ne serait l'expliquer mais tout ce qu'il a vu chez le jeune homme l'obsède : son regard, ses mains, ses cheveux, son cou, sa voix, son rire (ses fesses inutile de préciser...). Le fait qu'il avait une fille aurait pu le gêner, ce fut le cas, mais il serait prêt à tout accepter pour vivre quelque chose avec lui. Il éprouvait ce besoin de vivre quelque chose de sérieux. Il ressentait comme si un lien le retenait à lui. On pourrait appeler cela un coup de foudre. Il pouffa de rire tout seul dans son bureau à cette pensée, un coup de foudre n'importe quoi... Son assistante entra à ce moment-là pour lui apporter son café ainsi que les dossiers sur de futurs projets possibles.

- Merci Amanda dit-il en se raclant la gorge. Elle repartit sans dire un mot, simplement en hochant la tête.

Il but une gorgée de son café chaud et se frappa mentalement la joue. Il devait se concentrer, sa vie amoureuse (rappelons-le inexistante) ne devait en rien interférer dans sa vie professionnelle. Il se pencha sur un dossier exposant une façon innovante pour un meilleur tri sélectif, s'inspirant d'un modèle suédois.

Cela faisait à peine une heure qu'il surlignait, entourait et annotait ce dossier avec une grande concentration. Celle-ci fut perturbée par sa sonnerie téléphonique, signe qu'il avait reçu un SMS. Il leva, de quelques secondes, les yeux de ces feuilles pour connaître l'origine du message. Un numéro inconnu ... Son cœur palpita et un franc sourire s'afficha sur son sourire. Il soupira en secouant la tête, halluciné par son attitude juvénile. Mais il ne pouvait s'empêcher d'espérer que l'expéditeur soit son infirmier (oui oui le sien vous avez bien lu). Il attrapa son téléphone précipitamment.

< Inconnu : Bonjour. Je suis l'infirmier Lightwood. Je m'excuse d'avoir mis autant de temps à vous écrire mais ... vous écrire quoi ? hm c'était mon problème. J'aurais pu vous sortir l'excuse d'avoir une vie occupée (ce qui est le cas) mais c'est une excuse redondante. J'espère que votre nièce Madzie se porte beaucoup mieux. Enfin je m'écarte du sujet. Que diriez-vous d'un petit café entre midi et deux (vous allez me dire pourquoi pas le soir sauf que je suis pris assez souvent voir pratiquement tout le temps les soirs donc). Je vous laisse le choix sur l'endroit ne connaissant votre lieu de travail. Bonne journée.

Le temps qu'il lut le message, il en avait déjà reçu deux autres.

< Inconnu : Au fait c'est Alec. Je me suis rendu compte que je n'avais pas signé. Où avais-je la tête ...

< Inconnu : Désolé de vous avoir déranger. Mon premier SMS est vraiment nul. Je n'attends pas forcément une réponse de votre part enfin bref je vous laisse vous devez surement travailler. Bonne journée.

Un franc rire explosait dans son bureau. La gêne et la timidité se ressentaient dans les messages et il aurait pu parier sur le rougissement de celui-ci. Ces SMS lui avaient réchauffé le cœur et mis de bonne humeur.

< Magnus : Bonjour Alexander ! Quelle longue attente, vous êtes un homme à suspense. Je serais ravi de vous revoir en personne autour d'un café. Ou pourquoi pas autour d'un déjeuner. Dites-moi quel jour vous irez pour déjeuner au Taki's. Vous ne me dérangez pas du tout. Ne rougissez pas trop, ça pourrait être mal interprété. Je vous souhaite une très bonne journée, vous avez fait la mienne. Pas besoin que je signe Magnus.

< Alexander le grand : Demain et jeudi j'ai mes midis de disponible. Au risque de vous surprendre ... pourquoi pas faire ça demain ?

< Magnus : Parfaitement parfait. A demain au Taki's Alexander. J'aime être surpris. 

Magnus reposa son téléphone tout sourire puis reporta son attention sur sa lecture professionnelle. S'il avait été dans un film romantique à l'eau de rose, il aurait chanté et dansé sa joie tout en se trimbalant comme un idiot dans les rues avant de se retrouvait comme par magie assis sur son fauteuil de bureau. Mais dans la réalité, il gribouillait son avis sur chaque projet.

Alexander lui avait rangé son téléphone dans sa poche arrière de pantalon. Il avait fini sa pause et partit en réunion de service. Pendant ces quatre jours, il n'avait pas chômé enchaînant les gardes et s'occupant toujours à merveille de sa fille. Il avait peu de temps pour lui, même si passer le temps avec sa fille venait à profiter de sa vie. C'était la prunelle de ses yeux et elle faisait son bonheur. C'était grâce à elle qu'il n'avait pas éprouvé un besoin de combler sa vie amoureuse. C'était Valentina et lui contre le reste du monde. Rien ne changerait cela. Cependant durant ces quatre jours ce fut différent. Il avait eu cette envie de revoir cet homme. Etant très professionnel, jamais il n'avait eu cette nécessité de revoir un patient, enfin le parent en l'occurrence. C'était différent déjà par leur rencontre, rare était les fois où il revoyait ses patients lorsqu'il finissait sa garde et qu'il les laissait le raccompagner chez lui.

Il avait longuement hésité à lui écrire. Il avait supprimé de nombreuses fois le texte avant d'en avoir un final qui l'avait plutôt bien satisfait au début puis qu'il avait vite regretté après l'envoi. Alexander n'était pas doué dans la drague, il détestait ça même. Assez compliqué pour entamer une relation mais il n'était pas fait pour draguer, allumer, séduire. Alec était le timide, le tendu alors faire le premier pas en proposant un café fut assez dur mentalement. Il s'était torturé les méninges pour ne pas paraître trop impatient, trop entreprenant bref pour ne pas être too much. 

Au final, c'était lors de sa pause matinale autorisée qu'il avait pu échanger avec ce cher Magnus. Cet homme, du peu qu'il l'avait vu, l'avait intrigué. Alexander n'avait pas vraiment de genre préétabli, il n'avait pas forcément un type d'homme qui le plaisait plus qu'autre chose. A vrai dire, c'était l'aura et la prestance de Magnus qui l'avait séduit. Certes, le physique y était clairement aussi pour quelque chose mais le physique pouvait plaire sans que l'allure ne suive. Or ici c'était totalement le cas. Magnus n'était pas un homme qui passait inaperçu. Il avait une gestuel très raffinée et délicate lorsqu'il parlait. Alec l'avait bien caché mais ses mouvements de mains étaient assez sexy (totalement sexy). Il avait aussi remarqué que c'était un homme qui appréciait la mode et connaissait ses atouts pour les mettre en valeur en d'autres termes Magnus savait s'habiller. Contrairement à l'infirmier qui était un habitué de jean et haut noir n'étant pas persuadé que les couleurs allaient s'accorder avec la pâleur de sa peau. En gros, Magnus était le véritable opposé d'Alexander et c'était ça qui lui plaisait dans cette histoire. Puis venait la fameuse question : était-il gay ? Il régnait encore certains doutes même si Magnus lui faisait clairement du rentre dedans, enfin Alexander le percevait comme ça.

Il était perdu dans ses pensées lors de la réunion, ce que remarqua le directeur de l'hôpital Lorenzo Rey.

- Monsieur Lightwood êtes-vous parmi nous ? questionna Mr Rey en fronçant les sourcils, peu habitué de voir un de ses meilleurs infirmiers dans les choux.

- Oui Monsieur pardonnez-moi ... s'excusa Alexander en se grattant la nuque, fortement gêné.

Le docteur Herondale afficha un sourire moqueur. Le jeune homme blond s'extasia intérieurement à l'idée de taquiner plus tard son meilleur ami sur cette rêverie soudaine. Jace Herondale était le meilleur ami du jeune infirmier, voire le frère de cœur. Ils étaient voisins depuis leur tendre enfance, Céline Herondale et Maryse Lightwood étaient meilleures amies depuis l'adolescence. Uniquement quelques mois séparés Jace et Alexander, le brun était le plus vieux étant né en Septembre tandis que le blond fut né fin novembre. Jace et Alexander avait fait les 400 coups enfants, puis les amourettes de Jace ont mis quelques discordes tout autant que l'apparition de Lydia Branwell. Jace avait été méfiant au début. Lydia étant la première fille à être aussi proche de son frère de cœur, Jace avait eu des doutes sur ses réelles intentions puis avait finalement appris à l'apprécier. Le blond avait appris l'homosexualité de son meilleur ami en même temps que les parents de celui-ci, mais fut loin d'être surpris. Le Lightwood avait eu du mal à trouver sa vocation professionnelle tandis que l'Herondale avait toujours voulu être médecin. C'était ainsi qu'ils se retrouvèrent dans le même établissement public. Cependant Jace avait effectué ces études dans une autre université que celle d'Alexander. Malgré la distance ils étaient restés aussi proche et cela les avait même plus soudés. Jace avait été là pour lui lors de la naissance de Valentina, certes loin mais présent dans les moments de peur, de doute et de galère. Lydia n'ayant aucun frère et sœur, le choix du parrain et de la marraine avait été vite fait : Jace Herondale et Isabelle Lightwood.

Les deux meilleurs amis sortirent de la salle de réunion côte à côte. Jace affichant un grand sourire espiègle et Alexander s'attendait déjà aux taquineries de celui-ci. Il savait pertinemment qu'il allait devoir lui avouer au sujet de l'excentrique asiatique. Et puis il avait besoin d'aide c'était indispensable. Disons qu'il se trouvait un peu rouillé n'ayant pas dragué et été séduit depuis des lustres.

- Alors tu rêvais de belles fesses ou d'un délicieux hamburger bien gras ? questionna Jace en lui donnant un coup de coude amical dans les côtes.

Alexander avait décidé de jouer, certes il voulait lui avouer la vérité mais n'allait pas lui donner aussi facilement. Alors il trouva le sujet parfait, Jace étant complètement un parrain gaga de sa petite filleule adorée, il allait s'amuser avec. Il prit un air inquiet et soupira de manière désespérée, s'il n'avait pas choisi infirmier il se serait peut-être lancer dans le cinéma.

- C'est Valentina répondit-il lasse, se forçant à avoir les larmes aux yeux en regardant le sol.

- Quoi ? Comment ça ? demanda Jace, terriblement inquiet, et attrapa son ami par le bras.

- Je dois l'amener voir son pédiatre cet après-midi ... elle n'a pas dormi de la nuit et la nounou m'a indiqué que sa fièvre était montée.

- QUOI  ? mais non Alec part de suite et amène-la ici je vais l'ausculter ... oh mon dieu ma petite puce hors de question que tu attendes déblatéra Jace complètement en panique. Combien de fièvre ?

- 39.5 souffla le brun en passant sa main dans ses cheveux

- QUOI ? pxtain Alec exclama Jace en écarquillant les yeux, il avait envie de gifler son ami pour avoir laissé sa fille dans cet état avec sa nounou. Elle a besoin de toi ... Lorenzo comprendra dit-il en frottant l'épaule de son frère de cœur.

Alexander n'en pouvant plus explosa de rire en tapotant à son tour l'épaule du blond. Il était tombé dans le panneau, la tête la première comme un bleu. Jace fronça les sourcils puis croisa les bras comprenant qu'il s'était fait piégé. A la base c'était lui le spécialiste des prank. Il soupira en secouant la tête, débité.

- Ce n'est pas juste de jouer sur mes sentiments envers ta fille marmonna le docteur.

- Tu aurais dû voir ta tête déclara hilare le brun. Ça marche à tous les coups.

- Et si la prochaine fois c'est la vérité et que je ne te crois pas et bien tu seras bien dans la merde exprima-t-il avec véhémence.

- Impossible t'aimes trop ta filleule pour ne pas t'inquiéter mais allez sans rancune affirma l'infirmier en tapotant le dos de son ami.

- Si ce n'était pas à cause de Valentina que tu étais dans la lune alors à cause de quoi ?demanda le blond, n'ayant pas perdu l'affaire de vue.

- A cause d'un homme répondit l'infirmier en mettant les mains dans les poches de sa veste professionnelle.

- Woh l'homme de Cro-Magnon sort de sa tanière s'esclaffa le blond, qui provoqua le lever des yeux du brun.

- J'ai un déjeuner demain midi avec lui et ... expliqua Alexander en rougissant.

- Besoin d'idées de conversation ? besoin d'aide pour t'habiller ? bref tonton Jace est là.

Alexander explosa de rire en secouant la tête totalement débité par l'attitude de son frère de cœur.

- Je stresse ça fait longtemps ... avoua le brun en haussant les épaules.

- Reste toi-même  ... ça viendra tout seul ne t'inquiète pas à paraître parfait déclara le blond en lui offrant un sourire rassurant. Surtout qu'il a accepté un rendez-vous avec toi donc la perfection n'est pas ce qu'il recherche taquina par la suite le docteur en s'esclaffant de nouveau. Ceci lui valut une tape à l'épaule.

Alexander inspira en pensant à ce que venait de lui dire son collègue. Il sourit légèrement en hochant la tête, pour signifier qu'il avait compris le conseil, avant d'entrer dans une salle où un patient les attendait.

∞ Mardi midi, au restaurant Taki's.

Le jeune infirmier avait fini son service aux alentours d'onze heures et quart. Il s'était précipité au vestiaire pour rapidement se changer et opter pour la tenue qu'il avait préalablement choisi. Quelque chose de sobre, qui ne changea pas de ses habitudes, un polo gris faisant ressortir ses yeux et un jean noir. Il avait regardé la vieille l'endroit exact du restaurant et avait repéré l'itinéraire à entreprendre. Il pouvait prendre le métro et s'était donc vers celui-ci qu'il se dirigeait.

Le jeune PDG lui s'était réveillé totalement stressé et excité à la fois. Il allait revoir monsieur aux beaux yeux bleus. Il avait passé une grande partie de la soirée à réfléchir sur sa tenue. Il avait finalement choisi une chemise noire en soie avec par-dessus une veste cintrée à motif rouge et noire ainsi qu'un pantalon noir élégant. Une ceinture noire et quelques bijoux en argent pour harmoniser le tout, il fut assez épaté par le résultat. C'était tout fier et souriant qu'il s'était dirigé vers son bureau plus tôt dans la matinée. Il l'avait ensuite quitté à partir d'onze heures trente.

Les deux hommes se retrouvèrent devant l'établissement à l'heure établie. Alexander ne sachant comme le saluer lui tendit la main. Magnus afficha un grand sourire et prit la main avec plaisir. Un picotement leur parcourut tout le long du bras. Alexander se souvint alors d'un dessin animé qu'il avait regardé avec sa fille dans lequel le prince charmant et Cendrillon avaient ressenti leurs sentiments en se serrant simplement la main. Il avait ri sur le moment devant le troisième volet de ce Disney mais se sentit bien perturbé en ce moment même en serrant la main du bel asiatique.

- Terrasse ou intérieur ? demanda Magnus, gardant son sourire.

Magnus était en joie et était impatient de commencer la discussion pour connaître ce mystérieux homme aux yeux bleus. Alexander se racla la gorge avant de montrer sa préférence pour l'intérieur, plus calme et propice à une discussion. Un serveur leur apporta la carte avant de repartir s'occuper d'autres commandes. C'était dans un silence, peu gênant, que les deux hommes réfléchissaient à leur choix. Alexander opta pour un hamburger à la façon mexicaine tandis que Magnus opta pour le hamburger au poulet. Ils accompagnèrent leur repas avec un vin pris au verre, et choisit par l'asiatique. Une fois que le serveur fut parti donner leur commander, Magnus entama la conversation.

- Comment allez-vous Alexander ?

- Ne préfériez-vous pas que l'on se tutoie ? demanda Alexander, perplexe face au vouvoiement. Je veux dire le vouvoiement en dehors du contexte professionnel et assez perturbant à mon goût.

- Bien sûr ça ne me dérange pas avoua Magnus en souriant.

- Je vais bien merci pour répondre à ta question, j'espère que toi aussi répondit Alec.

- Tout à fait je suis très heureux d'être en ta compagnie affirma Magnus, souriant de plus belle face au rougissement timide du brun.

Le serveur apporta leur plat quelques minutes après et leur souhaita un bon appétit. Ils avaient échangé quelques banalités, Magnus avait présenté son métier à Alexander connaissant le sien. Alexander avait expliqué le choix du sien, qui avait beaucoup plu à Magnus. Il y avait reconnu, dans ses paroles, la passion et la tendresse qu'avait eues l'infirmier auprès de sa nièce. L'asiatique écoutait Alexander parler de sa fille, avec un tel éclat dans ses yeux que cela touchait le PDG, tout ceci en dégustant le bon hamburger se trouvant dans son assiette et les splendides frites maison à la patate douce.

- Excuse-moi je parle trop de ma fille ... prononça Alexander, se sentant coupable d'inonder la conversation sur un sujet qui devait gêner l'asiatique.

- Oh non Alexander pas du tout ... l'amour que tu portes pour ta fille est très beau déclara Magnus en hochant la tête. Mais puis-je te poser une question ?

- Oui bien sûr répondit Alexander après avoir avalé une frite.

- La mère dans tout ça ? interrogea Magnus, priant au plus profond de lui pour qu'Alexander soit libre comme l'air.

- Elle n'est plus là répondit rapidement Alexander avant de boire une gorgée de vin.

- Comment ça ? elle t'a quitté en te laissant la petite ? demanda Magnus en fronçant les sourcils face au gêne du brun.

- Hm ... non elle est ... elle est morte avoua difficilement l'infirmier en posant son regard sur son assiette pour cacher la tristesse.

Magnus grimaça face à la nouvelle, difficile de rivaliser face à un amour perdu. L'asiatique se trouva gêné ne sachant quoi répondre, voulant à tout prix éviter les phrases bateau qui n'aidaient en rien la douleur du deuil.

- Je ... commença Magnus avant d'être coupé par Alexander qui afficha un sourire timide.

- Non ne t'excuse pas tu n'y es pour rien ...

- Je suis triste de savoir que la petite princesse qu'est ta fille grandisse sans maman. Sincèrement avoua Magnus en haussant les épaules, ce qui fit sourire faiblement l'infirmier.

- Moi aussi ... moi aussi souffla le brun avant de secouer la tête pour se remettre en forme. Sinon toi tu n'as pas d'enfants ?

- Non Alexander et je n'ai personne dans ma vie répondit l'asiatique. Alexander déglutit difficilement avant de sourire.

- Surprenant ajouta-t-il simplement en piquant le morceau d'hamburger avec sa fourchette.

- De quoi ? questionna Magnus en fronçant les sourcils.

- Je suppose que ce n'est pas les femmes qui ... enfin je veux dire que beaucoup de femmes doivent te séduire prononça-t-il en rougissant totalement gêné d'avouer cette pensée.

- Oh ... serait-ce une manière de dire que je suis séduisant Alexander ? interrogea-t-il en prononçant de manière très sensuelle le prénom. L'infirmier toussa ayant avalé de travers face à la question de l'asiatique.

- Je ... je hm ... et bien ... je ... oui c'est vrai ... bégaya le brun, devenant rouge comme une tomate.

- Saches alors que je te remercie et que les femmes et les hommes ne manquent pas à l'appel mais peu ont la chance d'avoir mon attention déclara l'excentrique en affichant le sourire le plus séducteur.

Alexander rougit encore plus en fixant les lèvres de l'homme se trouvant en face de lui. Il devait se l'avouer, Magnus avait un sourire magnifique et celui qu'il lui offrait à l'instant donna des frissons dans tout son dos. Il comprit à la réponse que le PDG était bisexuel, il sourit timidement avant de reporter son attention sur son assiette.

Aucun des deux n'avait pris de dessert, ayant le ventre bien rempli par le plat que chacun avait payé séparément. Ils se dirigèrent vers la sortie, sans avoir la réelle envie de clôturer ce rendez-vous. Ils se firent une accolade, naturellement, en se prenant rapidement dans les bras en tapotant l'épaule de l'autre.

- J'ai été ravi de déjeuner en ta compagnie Alexander avoua Magnus, toujours souriant. L'infirmier ressentit toujours des picotements au ventre à la prononciation de son prénom par le jeune PDG.

- Moi de même Magnus j'espère qu'on aura d'autres occasions proposa l'infirmier en souriant à son tour. L'asiatique cru tombé à la renverse face à la vision sublime de cet homme. C'était le plus beau sourire qu'il n'ait pu voir de sa vie.

- J'en suis persuadé confirma-t-il en hochant la tête.

- A très bientôt alors.

- A très vite Alexander passes une bonne fin de journée.

Alexander et Magnus se séparèrent en prenant les directions opposés, les souvenirs de ce repas plein la tête. L'asiatique était sur un petit nuage, le repas s'était très bien déroulé et Alexander le perturbait encore plus. Il avait appris quelques faits sur cet homme et ceci l'avait réchauffé le cœur. Il avait eu le coup de foudre pour cet homme aux yeux bleus et en demandait maintenant encore plus. L'infirmier ne pouvait effacer le sourire sur son visage, le déjeuner s'était passé sans problème. L'asiatique avait accepté et adoré la conversation autour de sa famille et sa fille et le brun avait apprécié découvrir quelques côtés de la vie de cet homme aux yeux d'or.

Faire connaissance était une étape à nourrir sur du long terme et qu'avait déjà commencé à faire les deux hommes. Chacun nourrissant un amour naissant l'un pour l'autre. Chacun espérant faire craquer l'autre. Chacun rêvant d'un avenir long et d'une idylle merveilleuse.

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Long chapitre... En espérant que ça vous plaise.