II-12 Comme un second souffle.

24 heures qu'il avait eu sa greffe. 24 heures qu'Alexander se sentait neuf et étrange à la fois. 24 heures qu'il voulait remercier la famille du donneur. Celle-ci avait souhaité reste anonyme auprès de la famille du greffé. Le brun comprenait que cela devait être assez dur à vivre, d'imaginer que la vie de sa personne chère a sauvé la vie d'un autre, un inconnu. La seule chose qu'il connaissait de son donneur était les circonstances de ce don. Catarina avait brièvement expliqué que la personne avait eu un accident la tuant cérébralement. La famille avait accepté la volonté de cette personne souhaitant donner ses organes dès sa mort.

Le greffé n'avait pas réussi à dormir, pensant beaucoup trop à son donneur ou donneuse. Il avait besoin de mettre des mots pour cette personne. L'équipe médicale lui avait apporté dans la nuit de quoi écrire. Alexander avait passé donc la soirée à composer une lettre qu'il espérait que la famille puisse lire.

" Bonjour, je m'appelle Alexander. Ce prénom vous dira peut-être rien mais j'ai été sauvé d'une maladie cardiaque grâce à un don miracle.

J'étais au bord du gouffre, enchaînant des malaises, acceptant la tristesse de mon cœur affaibli. Mon mari et ma fille craignaient chaque nuit de jamais me revoir le lendemain. J'avais peur de partir à l'Aube de ma 31ieme année de vie. Jusqu'à hier, 22 avril où par miracle, par magie, par surprise la greffe tant attendue, souhaitée, espérée se fasse sans complication.

Je me porte bien, certes avec quelques craintes mais ... je suis en vie grâce à cette personne. Je peux comprendre votre colère, votre peine ... Ma famille l'aurait vécu si je serais mort avant d'avoir eu la chance d'obtenir ce don. J'ai frôlé de nombreuses fois la mort ...

J'espère simplement que mes mots allègeront votre peine ... je ne sais pas qui était cette personne pour vous : votre mari ou épouse, votre sœur ou frère, un ou une ami(e), votre fils ou fille ... remerciez là pour moi s'il vous plaît. Cette personne est mon héros ou ma héroïne, il ou elle m'a sauvé la vie. Je pourrais voir ma fille grandir, accueillir mon futur enfant, voir naître mes nièces, voir ma sœur devenir mère ... Je peux enfin respirer, vivre librement sans penser à l'épée se tenant sur ma tête. Je serais à jamais reconnaissant pour ce donneur, et je promet de vivre comme il se doit pour respecter son don.

Alexander, un chanceux sauvé par votre être cher. Toutes mes condoléances à votre famille."

Il posa le stylo en soupirant de soulagement. Débarrassé de ces mots qui le tourmentaient, il plia la feuille pour l'insérer dans l'enveloppe. Alexander poussa la table hors du lit, pour se coucher. Il ferma allégé les yeux, pouvant enfin dormir l'esprit tranquille.

-

Le lendemain, Magnus et Valentina firent leur apparition dans la chambre 305. Alexander venait tout juste de se réveiller de sa sieste. Il dormait beaucoup, son corps ayant un besoin important de se requinquer. La petite fille avait suivi le protocole, et embrassa de loin son père. Magnus embrassa le front de son mari avant de remettre son masque. Le brun observa son mari et sa fille avec un faible sourire. Il était heureux de les avoir ici, ça lui faisait une agréable compagnie. Catarina entra dans la pièce vérifiant rapidement la perfusion avant de demander à son ami de venir. La femme avait besoin de parler au parrain de sa nièce.

- Tu restes sage bichette recommanda l'indonésien en lui faisant un clin d'oeil.

Valentina hocha la tête, cachant ses lèvres tremblantes derrière le masque. Une fois que son second père sortit de la chambre. Alexander fit un geste à sa fille de venir près de lui. La petite n'attendit pas une seconde, avant de se précipiter vers son père. Elle tira la chaise pour s'asseoir à coté du lit.

- Je peux te parler de quelque chose ? Demanda la fillette en attrapant la main de son père anxieusement.

- Bien sûr répondit Alec avec un grand sourire.

- Daddy va forcément t'en parler alors ... dit-elle en haussant les épaules, intriguant le brun qui se redressa légèrement. J'ai fait un horrible cauchemar hier soir ... et ... avoua l'enfant retenant ses larmes, elle se remémora l'horrible rêve.

-

Valentina entrait dans la salle d'attente de l'hôpital où se trouvait Magnus. Elle avait atterrit sur les genoux de celui-ci avant qu'un médecin avec des traits fatigués prononce leur nom de famille. L'asiatique et sa fille suivaient ce professionnel dans son bureau. Valentina avait analysé cet homme qui semblait attristé, désolé et gêné. Elle se souvenait l'avoir déjà vu, se rappelant que c'était le monsieur qui avait opéré son père.

- Je suis sincèrement désolé... commença le docteur en n'osant regarder les personnes dans les yeux.

Valentina fronça les sourcils se rappelant qu'il n'avait jamais prononcé ces mots. Elle entendit un soubresaut vers sa gauche, et remarqua le visage en larme de son père.

- Votre mari n'a pas survécu à l'opération... le cœur greffé n'a pas réagi avoua le médecin penaud en relevant le regard sur le mari détruit. Monsieur Lightwood-Bane est décédé j'en suis désolé ... nous avons tout fait mais le battement du cœur n'a jamais repris.

La petite fille écarquilla les yeux surprise. Ce n'était pas possible, elle avait déjà vécu ce moment mais son père n'était pas mort. Elle se frappa le bras pour se réveiller mais rien ne marcha. Elle hurla de douleur en criant que son père n'était pas mort que c'était faux. L'asiatique prit sa fille dans ses bras, et l'éloigna du bureau.

- Papa est mort bichette affirma Magnus en prenant le visage de l'enfant entre ses mains, on ne reverra jamais papa ...

- Daddy c'est un cauchemar ... sanglota la petite en secouant la tête.

- Je sais bichette je sais mais on va être fort tous les deux pour le bébé d'accord ? Essaya au mieux l'asiatique pour réconforter.

Valentina suivit l'adulte comme un robot. Elle n'y croyait pas, son père ne pouvait pas être mort, elle l'avait vu sur ce lit d'hôpital. Son parrain et sa tante les avaient ramené à la maison qui semblait tellement vide sans Alec. Magnus était parti s'écrouler dans le dressing, attrapant un haut de son mari pour avoir son odeur. Valentina l'avait regardé faire silencieuse, avant de partir se coucher dans sa chambre. L'enfant restait persuadée que tout était faux, qu'elle allait se réveiller de ce mauvais rêve. Elle pensait qu'en s'endormant elle reviendrait dans son vrai monde.

Elle se fit réveiller par la voix de l'Indonésie qui lui caressa les cheveux. La petite ouvrit les yeux sur le visage traumatisé de son père. Magnus avait d'immenses cernes, les yeux gonflés et les cheveux pas coiffés.

- Bichette, c'est l'enterrement aujourd'hui habille-toi prononça d'une faible voix l'asiatique qui sortit en trainant des pieds de la chambre.

Valentina cria de rage en balançant toutes ses peluches contre le mur. Elle voulait partir d'ici, retrouvait sa vraie vie. Celle où son père avait survécu, elle ne voulait pas de cette alternative où Alexander n'était plus là. Elle s'habille tout de même d'une petite robe noire, accrochée à la porte de son armoire. Valentina pleurait de tristesse, de fatigue et de désespoir. Elle pleurait car elle ne souhaitait pas ça, elle pleurait car son père ne devait pas mourir, elle pleurait car elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait.

Elle descendit dans le salon envahi de couronne de fleurs, et au milieu une longue et grande boîte en bois trônait. L'enfant avait vécu de sacrés événements depuis sa tendre enfance mais n'avait jamais assistée à un enterrement. Son imagination s'inspirait donc de ce genre de scène aperçue dans des films. Magnus lui attrapa la main, pleurant toutes les larmes restantes dans son corps.

- On y arrivera Valentina murmura l'adulte en serrant la main de sa fille.

Tout le monde pleurait devant le cercueil déposant des fleurs rouges dessus. Sa tante Isabelle avait toujours son ventre de grossesse qu'elle caressait en larmes. Son parrain sanglotait en tenant fermement la main de sa tante. Sa grand-mère était incapable de se tenir debout, se recroquevillant dans sa peine en gardant le silence.

- PAPA N'EST PAS MORT hurla Valentina épuisée de tout ce mensonge.

Elle lâcha la main de l'asiatique avant de courir dans sa chambre. La petite se retrouva sur son lit pleurant et priant pour partir d'ici. Isabelle l'avait suivie et s'assit au bord du matela en lui caressant le dos.

- Je comprends que tu sois énervée ma chérie murmura la tante en soupirant, chacun accepte le deuil à sa façon... je suis en colère aussi contre le monde entier de m'avoir pris mon grand-frère...

- Mais papa n'est pas mort je l'ai vu ... râla l'enfant en se redressant, personne ne veut me croire...

- Parce que nous l'avons vu ma chérie... toi peut-être pas mais ton père, Jace, Maryse et moi avons constaté son décès expliqua Isabelle en lui caressant le visage, il n'ouvrira plus jamais les yeux mais je sais à quel point il t'aimait... il était heureux de t'avoir ma chérie.

- Papa est vraiment au ciel ? Demanda fébrilement Valentina en mordillant sa lèvre.

- Alec nous regardera de là-haut affirma la brune en hochant tristement la tête.

- JE NE VEUX PAS cria Valentina en dégageant la main de sa tante, TOUT ÇA EST FAUX hurla-t-elle en balançant encore une fois ses peluches, SORS !

Isabelle surprise par la véhémence de sa nièce sortit de la chambre en soupirant tristement. Valentina s'écroula sur son lit en réfléchissant à une tactique pour sortir de ce cauchemar. Elle s'endormit une nouvelle fois sans s'en rendre compte. L'enfant fut encore réveillée par une voix qui semblait être celle de Lily.

- Valentina réveille-toi tu as école ma puce prononça tendrement la coréenne enceinte.

- Où est Daddy ? Questionna étonnée la petite qui sortit du lit.

La femme semblait gênée, ne sachant comment sortir de ce pétrin. Lily se racla la gorge tout en allant fouiller dans l'armoire pour habiller l'enfant. La petite regarda la mère porteuse qui semblait avoir pris beaucoup de ventre, comme si elle était prête à accoucher.

- Ton père dort encore je t'amène à l'école avoua la coréenne en attrapant l'uniforme.

Valentina surprise sortit de sa chambre en courant pour aller dans celle de ses pères. Elle entra dans une pièce en bordel, des vêtements éparpillés partout, des bouteilles en verre étalées dans toute la chambre. Une odeur puante enivrait la salle entièrement dans l'ombre. L'enfant connaissant par cœur la pièce s'approcha du lit sur lequel était avachi l'asiatique.

- Dad ? Interpella la fillette qui fronça les sourcils.

Magnus avait une barbe gigantesque, des cheveux longs gras et abîmés. Elle ne reconnut pas son père qui ouvrit les yeux remplis de larmes.

- Qu'est-ce que tu fais là bichette ? Tu n'es pas à l'école  questionna l'indonésien d'une voix roque.

- Ça pue ew... dit-elle simplement en se bouchant le nez, où est papa ? Demanda l'enfant en pensant que le brun ne serait pas ravi de tout ce bazar.

Le défunt mari se releva en colère. Il grogna en ressentant le mal de crâne, avant d'approcher le visage de sa fille qu'il aimait malgré tout. Il lui en voulait de lui rappeler l'histoire tragique de sa vie.

- ALEXANDER EST MORT DEPUIS 5 MOIS VALENTINA MERDE cria l'homme en lui attrapant les épaules, PAPA EST MORT PXTAIN D'ACCORD PAPA EST PARTI ET NE REVIENDRA JAMAIS ! JE L'AIMAIS ET JE NE SUIS PLUS RIEN hurla toute sa peine l'indonésien qui secoua l'enfant.

Valentina se dégagea des mains fermes de son second père en reculant. Elle tomba lourdement sur les fesses, se taillant les mains à cause de la présence de verres cassés. La petite pleura de douleur tout en serrant sa main contre son torse. Elle pleura en criant de douleur.

- Je ne veux pas ça... murmura la petite pour elle-même, je veux mon papa ... je veux mon daddy heureux ... je ne veux pas ça se répéta Valentina en fermant les yeux.

Magnus regrettant son geste s'accroupit devant sa fille, lui caressant les cheveux.

- PAPA REVIENT hurla la fillette en larmes, forçant ses yeux à rester fermés.

- Valentina appela l'indonésien, VALENTINA !

Ce fut à ce moment-là qu'elle se réveilla de cet affreux cauchemar, ouvrant les yeux sur son Daddy inquiet.

-

- Tu sais que je t'aime papa continua la petite secouant la tête pour éviter de penser à ce vilain rêve.

- Valentina chuchota Alec en lui caressant les mains.

La fillette tritura ses doigts sur la peau de la main droite de son père. Son cauchemar l'avait mis devant une vie qu'elle ne voulait pas et qu'elle détestait même. Elle ne souhaitait pas revivre ça et avait besoin de dire à quel point elle tenait à son père.

- Je ne veux pas vivre sans toi papa ... dit-elle sentant déjà quelques larmes tracer leur chemin sur ses joues, si tu étais mort ... j'aurais été beaucoup trop triste et Daddy aurait jamais été souriant ... Sans toi, Papa je ne réussirais jamais à l'école avoua l'enfant en jouant nerveusement avec les doigts de son père qu'elle fixait.

Alexander voyait la souffrance émotionnelle de sa fille. Ça lui rongeait l'estomac, il se sentait coupable de ce mal-être. Tout ce qu'il espérait pour sa fille était le bonheur absolu. Et il avait su qu'apporter de la tristesse, de l'angoisse et de la peine.

- J'aime tellement ma vie avec toi papa continua Valentina qui voulait dire tout ce qu'elle avait sur le cœur, Daddy et toi vous êtes de drôles de pères mais je vous aime tellement les deux ... Grâce à toi, je vis dans une maison, avec pleins de peluches et tu acceptes comme je suis ... j'aime tellement quand tu es à la maison, c'est toujours fun ...

Le brun resta muet face au monologue de sa petite. Il comprenait qu'elle ait ce besoin de parler, et la laisser donc se dévoiler. Les larmes coulaient aussi sur ses joues de papa touché.

- Tu trouves toujours de drôles idées d'activités... tu cherches toujours à me faire plaisir mais tu ne sais pas que juste rester dans tes bras devant les totally spies me rend heureuse prononça entre quelques sanglots l'enfant, mes amis veulent toujours venir à la maison parce qu'ils trouvent mes deux papas géniaux ...

- Vraiment ? Osa demander le brun en gloussant.

Valentina releva la tête sur son père qui pleurait. Depuis le début de son discours, elle était tellement timide de dire tout cela qu'elle fixait la main de son père. Cette main qui avait l'habitude de lui caresser les cheveux, la joue, et le dos. Cette main qui tenait toujours la sienne pour l'amener devant les portes de l'école. Cette main qui restera longtemps à ses côtés pour la soutenir.

- Oui répondit-elle en souriant faiblement derrière le masque, j'aime quand tu me lis des histoires, quand tu me fais des chatouilles, quand tu me fais des bisous ... j'aime quand tu essaies de m'aider pour mes devoirs même si j'ai du mal à comprendre tu ne t'énerves jamais... j'aime quand tu rigoles, quand tu racontes des blagues pas drôles, quand tu m'embarrasses devant des inconnus ...

- Je fais ça moi ? Dit surpris le père en essuyant ses joues de sa main gauche.

- J'ai eu tellement peur pour toi ... avoua Valentina en soupirant, mon cauchemar était horrible tu étais mort et... Daddy était tellement triste qu'il ne sortait plus de la chambre et me criait dessus ...

- Daddy ne ferait jamais ça reconforta le greffé en lui caressant la tempe.

- Je sais c'était étrange... mais commença la fillette personne ne voulait me croire que tu étais vivant ... c'était horrible et je pense que c'était parce que j'ai eu peur supposa Valentina en haussant les épaules, j'ai eu peur de pas avoir eu la chance de te dire je t'aime avant que tu te fasses opérer... je voulais te dire tellement de choses avant que j'ai pleuré de pas avoir pu te les dires dit la petite en fondant en larmes.

Alexander se redressa jusqu'à s'asseoir. Peu importe le protocole, il ne pouvait pas laisser sa fille dans cet état. Il la posa sur le bord de son lit pour pouvoir la serrer dans ses bras. La cicatrice lui fit un peu mal mais il s'en fichait. Ce qui était important à cet instant était son rayon de soleil qui perdait de la vivacité.

- Ma puce écoute-moi murmura le papa en lui caressant les cheveux, je t'aime plus que ma propre vie, tu es l'une des plus belles choses qui me soit arrivé dans la vie et je tiens à ce que tu sois heureuse avoua le brun en lui embrassa le front, je sais que tu m'aimes et que je comptes pour toi ... je ne peux pas te dire que je pensais à toi avant de me faire opérer... les médicaments ont rendu ma tête bizarre je n'arrivais pas à penser affirma-t-il en gloussant.

Cette remarque avait eu le don de faire un petit peu rire la fillette qui souffla de soulagement. Magnus fit son retour avec Catarina. Le duo père/fille était tellement dans leur bulle qu'ils ne les remarquaient pas. Le brun caressait toujours les cheveux de sa fille, espérant calmer les pleurs.

- Je suis tellement fier de toi Valentina continua le père en lui embrassant une nouvelle fois le crane, tu es une fille extraordinaire et forte ... ma vie grâce à toi est plus belle.

Valentina gloussa légèrement en relevant le visage vers son père. Elle remarqua à cet instant la présence de Magnus et Catarina. Elle se racla la gorge et se dépêcha pour descendre du lit. La tête baissée vers le sol, elle redoutait les remontrances de l'infirmière.

- Je n'ai rien vu chuchota l'amie en rigolant légèrement.

La petite releva la tête en écarquillant les yeux, surprise et soulagée. Magnus remarqua les paupières gonflées et les pupilles rougies par les larmes. Il se mordilla la joue intérieur face à la détresse de sa fille.

- Je comprends le besoin de faire un câlin à son papa mais évitons de le faire trop souvent d'accord ma belle ? Rassura l'infirmier en lui essuyant les yeux encore humides, ton père a été costaud tu sais ...

L'enfant hocha la tête sachant pertinemment la chance qu'elle avait. Catarina sortit après une dernière vérification sur la plaie. L'asiatique se précipita pour prendre sa fille dans ses bras qui accepta volontier la délicate attention. Magnus avait été doux avec sa petite lorsqu'elle lui avait raconté tout son cauchemar. Tout semblait étrangement réel et irréel à la fois, ça l'avait énorme bouleversée, tout comme l'indonésien.

- J'ai tout dit à papa avoua Valentina en posa sa tête sur l'épaule de son second père.

- C'est bien bichette je pense que tu en avais besoin felicita Magnus en lui embrassant le front.

La petite famille resta encore un petit moment à discuter de tout et de rien. L'enfant posa sa chaise proche du lit après avoir attraper une photo que lui avait tendu Magnus.

- C'est le bébé déclara Valentina en montrant le cliché de l'échographie.

- Oh je veux bien voir ça ! S'exclama le brun en attrapant l'image, l'approchant un peu plus de son visage.

Alexander ne pouvait pas retenir le sourire s'afficher sur son visage. Il était ému de voir enfin le bébé, leur enfant, leur futur petit. De son index, il toucha délicatement le contour avec un grand sourire.

- Lily m'a montré sa main tu la vois ? Questionna la petite qui était déjà très fière de son frère, car oui elle restait persuadée que cela soit un garçon.

- Vas-y montre-moi répondit amusé le père qui était ravi de voir l'enthousiasme chez sa fille.

Magnus discrètement réalisa une photo de ce petit moment qu'il garderait sûrement pour lui. Valentina montra chaque partie du corps qu'elle avait vu avec la mère porteuse la veille. Alexander lui caressa la joue tendrement.

- Tu l'aimes déjà à ce que je vois taquina le père en riant.

- Évidemment ! S'offusqua Valentina en levant les yeux au ciel.


L'heure des visites se termina bien trop rapidement à leur goût. La fillette réalisa rapidement un câlin à son père avant de quitter la pièce. Puis l'indonésien avant de partir embrassa le front de son époux.

- Tu es important pour nous, je t'ai dans la peau Alexander affirma Magnus en lui caressant les cheveux.

- Tu es tatoué sur mon cœur compléta Alec en souriant finement en coin.

- Y compris sur le nouveau ? taquina l'excentrique en faisant un clin d'oeil.

- Sors ordonna amusé le brun qui leva les yeux au ciel.

La fille et le père rentrèrent le cœur léger, le sourire sur le visage et des idées de projets futurs pleins la tête.

-

Deux jours plus tard, le PDG sortait d'une rencontre professionnelle, non loin de l'hôpital. Maia fut prévenue et Magnus s'autorisa à finir l'après-midi aux côtés de son époux. Valentina se trouvait encore à l'école, et durant la journée l'asiatique avait eu de grandes difficultés à se concentrer sur ses affaires.

Son corps réclamait son mari, ses pensées se tournaient vers son mari, ses lèvres s'aséchaient de la carence de leur double. Il voulait passer toute la journée avec son compagnon, mais devait répondre à ses obligations.

Cependant aujourd'hui, c'était trop dur. Il arpentait les couloirs, finissant par les connaitre par cœur. L'asiatique croisa plusieurs infirmiers qui lui expliquèrent une même information : un problème avec la climatisation qui avait transmis une bactérie à beaucoup des patients. Ceci amenait à avoir une forte chaleur dans les chambres, et une attention encore plus poussée sur les patients fragiles comme son mari. A chaque discussion, Magnus sentait la rage envahir ses organes. Il ne supporterait pas une seconde de plus loin du brun. Ce fut pour cela qu'une fois dans la chambre, il soupira de soulagement et d'aise.

Alexander dormait calmement, faisant sourire l'indonésien. Il s'assit sur le fauteuil, le cœur léger et les épaules détendues. Il se permit de régler des affaires par échanges de mails. Regardant plus tard sa montre, il fronça les sourcils. Ça allait faire une heure qu'il était ici et son compagnon dormait encore. Assez intriguant en sachant qu'Alec ressentait toujours sa présence et se réveillait rapidement. Des gémissements le firent lever la tête, Magnus se mit debout pour s'approcher de son homme.

- Magnus ? Demanda le brun en ouvrant difficilement les yeux.

Le greffé avait un sacré mal de tête, et la gorge sacrément sèche le faisant tousser. Sa toux grasse interpella l'asiatique qui fronça les sourcils. Il toucha instinctivement le front brûlant de son époux qui frissonna à la fraîcheur des doigts fins et bagués.

- Tu es brûlant Alexander souffla surpris Magnus qui appuya automatiquement sur le bouton d'appel.

- Ma tête est un vrai tambour affirma Alec en toussant une nouvelle fois.

Catarina, étant de garde, fit son entrée dans la chambre. Elle se précipita sur le patient qu'elle ausculta rapidement. Sa température s'approchait des 38,5 de fièvre. Elle jura entre ses dents en grimaçant. Magnus demanda des explications, ne pouvant ressentir que de la colère. Son mari était à cet étage pour éviter toutes infections et il se retrouvait à choper un sacré rhume. Son amie infirmière lui rappela le mauvais entretien de la climatisation. Cette excuse donna encore plus de rage à l'indonésien qui hurla à la honte.

- Ma tête Mags souffla le brun en se tenant le front.

- Pardon ... murmura penaud Magnus qui se mordilla la lèvre, c'est juste que je...

- Je t'aime aussi s'amusa Alexander en lui attrapant la main, ça ira je te promets...

- C'est le malade qui dit ça... ricana Catarina qui eut droit à un regard carnassier de l'asiatique, écoute Magnus ... nous connaissons ce qu'ils ont et c'est facile à soigner il...

- Il faut juste prier au miracle que ça ne provoque pas un rejet s'énerva Magnus en gesticulant ses mains dans tous les sens.

- On surveillera ... soupira l'infirmière en haussant les épaules.

- C'était bien trop beau marmonna l'excentrique en prenant son visage entre ses mains, deux bonnes nouvelles c'était bien trop beau ...

- Mags eh ... interpella Alexander en lui touchant l'avant-bras, ne pouvant y résister Magnus le regarda, ne pas avoir peur c'est ce que nous disons toujours à Valentina donc ...

- Ne pas avoir peur c'est ça gloussa simplement l'asiatique en attrapant la main de son mari.

- Voilà rigola le brun avant de tousser une nouvelle fois.

Catarina lui servit de l'eau en donnant deux comprimés. Alexander se demanda comment son corps supportait autant de cachets. L'indonésien profita de sa visite avant d'aller chercher sa fille. Le brun avait ordonné à son époux de ne pas revenir. Il refusait que sa fille attrape cet espèce de rhume. Valentina avait longtemps râlé, allant même jusqu'à bouder dans sa chambre jusqu'au dîner. Magnus se sentait coupable de lui interdire ce qu'elle attendait précieusement chaque jour. Néanmoins c'était pour son bien et pour celui d'Alexander. Si leur fille attrapait cette bactérie, le brun s'en rendrait malade et compliquerait son hospitalisation.

-

Pendant trois jours, le greffé tremblait de fièvre, toussait et tombait de fatigue. Les visites étaient réduites, voire même interdites pour sa sœur et sa fille. Maryse lui avait apporté son fameux thé remède, qu'Alec ne supportait pas. A vrai dire, il détestait le thé et rêvait juste de café. Cependant, cette eau tiède aromatisée avait eu le don de faire tomber rapidement sa température corporelle et d'envoyer valser le rhume.

Tout fut de nouveau à la normale, rassurant Magnus de pouvoir observer son mari en forme. Il avait repris des couleurs, les cernes diminuaient nettement. Alexander se sentait beaucoup mieux et arrivait à rester éveillé plus longtemps. L'ennui le guettait chaque minute de solitude tandis qu'il était excité à chaque visite.

-

Son petit frère Max se tenait devant lui, un papier dans les mains.

- C'était censé m'apporter quoi ? Demanda le plus jeune en montrant la lettre.

Pendant des moments où le brun était seul et ne dormait pas, il avait écrit une lettre à sa fratrie. Isabelle, devant limiter ses visites pour protéger l'immunité durant sa grossesse, lui avait laissé un message vocal rempli de pleurs, de reniflements et de mots tendres. Maxwell semblait prendre cet écrit d'une manière différente.

Ces deux lettres étaient remplies d'amour, de reconnaissance et de remerciements. La cadette avait accueilli cette déclaration en plein cœur. Le benjamin avait toujours eu des difficultés à accepter l'amour, à traduire, à exprimer et à montrer ses sentiments envers sa famille. La famille Lightwood était une famille aimante et qui le montrait peu. Avec les expériences de la vie, ça leur avait poussé à devenir plus communicatif sur leurs sentiments.

- Je ne sais pas à toi de me le dire répondit le brun en haussant les épaules, j'ai écris ça en me rendant compte que vous perdre me déchirerait le cœur... je supposait donc que c'était ce que vous avez dû ressentir aussi je voulais m'excuser de ...

- D'avoir pris une balle ? Cracha Max les larmes aux yeux, d'avoir failli mourir un nombre incalculable de fois ? D'avoir survécu à une opération pareille ? D'être toujours là ? Prononça tristement sans respirer le plus jeune.

- Dis comme ça on dirait une sacrée vie de merde murmura l'aîné en haussant les sourcils.

- Rien n'était de ta faute soupira l'adolescent en passant une main dans ses cheveux, je ne comprends donc pas tes excuses et tes remerciements ...

- Et pourtant je suis encore ici grâce à votre soutien, votre amour et votre présence répondit simplement Alexander.

- Je l'ai fais parce que tu es mon frère et que je t'aime rétorqua Max en écartant les bras comme si c'était une évidence.

- Tu es mon petit frère et rien ne t'ordonnait de le faire ...

- Bien sûr que si ! Je ne peux pas t'abandonner ... soupira Max en pleurant, je m'inspire de toi dans ma vie ... j'ai besoin de toi, de mon grand-frère... je

- Viens ici rigola Alec en tendant les bras.

Le benjamin se réfugia dans les bras de son frère, pleurant à chaudes larmes. L'amour fraternel était réciproque et aussi puissant des deux côtés. Le brun caressa les cheveux du plus jeune en lui embrassant le haut du crâne.

- Tu as toujours du mal à accepter l'amour qu'on t'offre taquina l'aîné en lui ébouriffant les cheveux.

- Je commence à m'y faire non ? Demanda Max avec des petits yeux de biche.

- Je trouve affirma Alexander en riant aux éclats faisant rire aussi le benjamin.

Cette conversation n'avait peut-être aucun sens du point de vue extérieur. Cette discussion allait dans tous les sens mais avait eu le droit de rester dans la mémoire de chacun des deux. Des mots pour dire à quel point l'un tenait à l'autre. L'ainé espérait faire disparaître certaines peurs que pouvait avoir sa famille. Il priait pour que ces lettres aient fait ce boulot.

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4 780 mots en bazar...

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