Chapitre 23 - La réalité de mon triste sort

Il me fallut une bonne demi-journée pour que mon corps récupère, avec l'aide de guérisseurs, pour que les séquelles physiques du mot de pouvoir ne disparaissent. Je ne comprenais pas pourquoi, cette fois, le contre-coup avait été si brutal. La première fois, Talia m'avait guérie, m'avait réparée avant de s'évanouir les dieux seuls savaient où. Cette fois, je dus tout encaisser. Seule.

Pourtant – preuve que l'Argia était à l'œuvre – après une journée entière, je pus revenir à moi. Quand j'ouvris les yeux, je me sentis terriblement nauséeuse, terriblement confuse, désorientée. À nouveau, j'eus cette étrange impression de ne rien maîtriser. Mon corps, ma tête, me semblaient si lourds, ma bouche pâteuse, mon esprit ralenti.

À mon réveil, comme la première fois, qui me semblait maintenant si loin, Lucas était à mes côtés. Son air inquiet et le soulagement qui illumina ses traits m'émurent. Un visage propre, naïf, sans sang et non consumé de désir. Merci Lucas Alicent d'exister.

— Cette fois, on a pris soin de changer tes vêtements, dit-il, un sourire hésitant sur ses lèvres.

Je ne vérifiai même pas. C'était le cadet de mes soucis.

Réalisant ses mots, il ajouta précipitamment :

— Enfin, ce n'était ni Edan ni moi bien sûr, nous avons demandé à Claire.

Je n'avais aucune idée de qui était Claire.

Je ne réagis pas et me contentai de le regarder. J'étais si fatiguée. Lasse. Je tentai un sourire qui se solda sans doute par une affreuse grimace. Le nuage de pitié qui recouvrit le visage du Soleil Levant le confirma.

Il se racla la gorge, attrapa le bol posé sur la table de chevet puis me le tendit.

— Tiens, un peu de soupe devrait te faire du bien.

La soupe était un remède miracle, c'était bien connu.

— Merci.

Seul un murmure se fit entendre. Je toussai, ma gorge sèche avait urgemment besoin d'hydratation. Je me redressai péniblement et m'apprêtai à attraper le bol de bouillon quand Lucas me prévint.

— Fais attention, c'est brûlant. Je te l'ai réchauffé, mais j'ai peut-être surestimé la chaleur que j'ai envoyé.

Il avait utilisé sa magie ?

Un nœud, une couleuvre, un bloc, se glissa dans ma gorge. Pour je ne savais quelle raison, ce geste, ce simple et banal geste, si anodin, si honnête, si... désintéressé, associé au mal-être que je ressentais, provoqua un raz-de-marée sur mes joues.

Je ne savais pas comment réagir à sa bienveillance, et, après les évènements de la veille, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. C'était comme si ma mère, si aimante, si protectrice, était apparue et m'avait tendue les bras. Alors, inévitablement, même si j'avais tenté de paraître forte, les digues lâchèrent et mon visage se retrouva très vite inondé.

Explosant en sanglots, j'enfouis mon visage dans mes mains.

Très rapidement, un corps chaud me recouvrit, m'emprisonnant dans un concon protecteur et rassurant.

Nous restâmes ainsi un long moment, dans ce silence uniquement entrecoupé de mes pleurs et ma respiration hachée.

Merci Lucas Alicent d'exister.

**

Je passai les jours suivants dans un état second. Je refusai de parler de ce qu'il s'était passé, faisant appel à ma plus fidèle et dévouée amie, Déni, qui ne me décevait jamais. Je restais enfermée dans ma chambre, me contentant de manger, dormir et lire.

Je découvris tout un tas de Sidias tous plus originaux les uns que les autres. Des Sidias dits jeunes, apparus après ce qu'ils appelaient dans l'histoire des dieux la Montée des Héritiers, représentaient des choses toutes plus aberrantes les unes que les autres, presque aussi excentriques que la cité dans laquelle je me trouvais. Pire, certains d'entre eux avaient tellement dévié du chemin qui leur avait été tracé que je n'étais pas certaine qu'on puisse encore les associer à des divinités. Il semblait plus relever du démoniaque. Des anges déchus.

Le Sidia de la Jalousie avait été banni de Zeruan après avoir pulvérisé tous les dinosaures d'une planète qui rivalisaient l'affection de l'objet de ses désirs. La Sidia de la Gourmandise avait été enfermée durant des centaines d'années pour avoir donné le goût de leur propre chair chez certaines espèces comme le hérisson ou le cochon. Le Sidia de la Folie avait quant à lui été exilé du Paradis pour avoir provoqué une boucherie ayant entraîné l'annihilation de cinq de ses confrères sans aucune raison apparente. La Sidia de la Dépression ne cessait de mettre fin à ses jours, se réincarnant encore et encore en prenant possession de ses adorateurs. Ce dernier point capta mon intérêt.

Le chapitre faisait mention des différents procédés qui permettaient aux divinités de changer de corps. Comment ne pas m'y intéresser ? Une dizaine d'exemples étaient donnés.

Les Sidias pouvaient se manifestaient dans les rêves, envoyés des signaux divins, apparaître comme des illusions. Ils pouvaient également emprunter temporairement le corps d'un humain par le biais d'un ancien rituel des temps de la Révérence, période qui précéda la Montée des Héritiers. Cela me semblait plus correspondre à ce qu'il s'était produit avec le ministre. Pour mon cas, la possession semblait permanente. Une action de ma part était nécessaire, tandis que le Sidia était apparu et avait disparu à volonté lors de notre rencontre. Lorsqu'un frisson me parcourut aux souvenirs, je les chassai immédiatement de mes pensées.

Ma lecture m'apprit énormément et ma soif d'en savoir plus sur les Sidias s'étendait à mesure que j'obtenais des informations. Plus j'avais de réponses, plus j'avais de questions.

Edan et Lucas me rendirent visite plusieurs fois. J'avais timidement remercié le premier, me sentant terriblement vulnérable en sa présence. Au souvenir de mon obsession à le rejoindre ce jour-là, le rouge me montait aux joues. Sans que je ne lui demande rien, il m'assura qu'entre ses murs, personne ne s'aventurerait à me faire du mal. Devant ma mine anxieuse, Lucas me rappela que la famille royale ne se trouvait pas bien loin et que les lieux étaient encore plus sécurisés que la prison la mieux gardée du royaume.

Les deux hommes tentèrent de me faire sortir, mais l'envie me manquait. Ils n'insistèrent pas et je leur en fus reconnaissante.

Enfin, ce fut six jours après l'incident que Talia réapparut.

« Toujours vivante à ce que je vois. Mais dans quel état... »

Le soulagement qui m'envahit était en totale contradiction avec la rancœur associée. Avec cette déesse, je ne savais plus ce que je devais ressentir.

— Tu aurais dû me voir le premier soir, répondis-je neutrement. Crois-moi : c'était moins beau à voir.

« Je suppose que tu es plus forte que ce que j'avais de prime abord pensé. »

Sa déclaration me laissa sans voix. Serait-ce un compliment ? Comme je ne savais pas bien comment réagir à cet élan de compassion, je m'empressai de jeter les hostilités, ressentant le besoin urgent de me défouler. En fait, c'était comme si j'avais attendu son retour. C'était simple, après des jours d'apathie, de déni et d'émotions refoulés, Talia fut le déclencheur. J'explosai.

— Je me serais bien passée de le découvrir figure-toi !

Serrant les poings, alors qu'elle était parfaitement capable de m'entendre quel que soit le niveau sonore que j'employai, mes hurlements se précipitèrent dans ma chambre, rompant la silencieuse immobilité des précédents jours.

— Où est-ce que tu étais passée ? C'est la deuxième fois que je me retrouve dans ce genre de situations par ta faute !

« Honnêtement, la première fois, c'était ta faute. »

Je l'ignorai.

— Si encore tu pouvais prendre tes responsabilités, mais non, continuai-je furieuse, inarrêtable. Non, c'est moi qui suis en première ligne, c'est moi qui suis la cible, c'est moi qui suis la victime. Qui se fait briser les os, qui se fait étrangler, qui se fait poursuivre. Est-ce qu'au moins tu pourrais me protéger ? Quel est l'intérêt d'abriter la plus puissante déesse de tous les temps si elle se contente d'attendre patiemment tandis que le sale boulot me revient entièrement ? Comment veux-tu que je survive seule dans un Tombeau aussi dangereux que celui du Guérisseur ?

« Mais tu ne seras pas seule. Le Crépuscule Pourpre sera justement avec toi, c'était là tout l'objet de notre mission d'infiltration.»

— Filtres-tu volontairement ce que je te dis ? grinçai-je, les dents serrées. Et ton abandon ! Tu n'as rien à dire pour ta défense ?

Bien sûr que non, puisqu'elle n'avait aucune défense !

« Que veux-tu que je dise ? Je ne peux pas me manifester. C'est pour ton bien. Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, chacune de mes manifestations n'arrangent pas ton état. »

Alors que je m'apprêtai à riposter véhément, les mots moururent sur mes lèvres. Une douche froide. Était-elle en train d'insinuer que si elle disparaissait c'était pour mon propre bien ? Quel culot ! Elle s'attendait à des remerciements ? Non ! Il en était hors de question, elle n'allait pas s'en sortir si facilement. Elle se contentait de m'abandonner à mon triste sort, encore et encore, voilà tout. Comme lors de l'investiture du Tombeau de Nazar quand son espace nouvellement formé avait suscité plus grandement son intérêt que ma propre survie. Elle n'avait pas le droit de se défendre. Elle était coupable. Point.

Reprenant contenance, je m'apprêtai à reprendre mon déballement de complaintes quand j'entendis la déesse soupirer. Presque comme si... elle était frustrée.

« À chacun de tes désirs assouvis, ma présence s'accroît, mon essence se reforme. À chacun de tes désirs assouvis, je deviens plus forte. »

Mais alors ses mots firent sens. J'en restais coite. Car c'était précisément ce que j'avais compris ces derniers jours au cours de mes lectures.

« Et ça te blesse. »

Les désirs comblés nourrissaient leur divinité. C'était dans l'ordre des choses.

Je portai une main tremblante devant ma bouche.

« Ton corps n'est pas capable de le supporter. »

Car je n'étais qu'une humaine. Incapable de supporter la puissance d'un dieu.

Bon sang. Les paroles de la déesse résonnèrent en moi et ajoutèrent à l'émoi qui me consumait déjà. Ils expliquaient tellement de choses. Les pièces du puzzle s'assemblèrent, comme s'ils avaient attendu que quelqu'un le manifeste verbalement avant de s'emboîter. Toutes les cartes avaient été en ma possession, j'avais simplement décidé de les ignorer.

Je fermai les yeux, maudissant ma grande amitié avec Déni.

— Les maux de tête..., compris-je.

Mon mal-être, mes maux de tête, la fatigue. À chacune des manifestations de Talia, la douleur devenait plus virulente. À chacune de ses interventions, pourtant, elle semblait également vacillante.

Comme si elle suivait mon raisonnement, Talia s'expliqua.

« J'essaie de l'atténuer comme je peux, dépensant mon Argia en continue. M'enfermant dans mon Vittsoa pour libérer toute mon essence autant que possible, mais c'est inévitable. »

C'était pour cette raison que ces derniers temps, elle s'y enfermait résolument. Pour cette raison que, quand les migraines devenaient trop fortes, comme ce soir-là, elle disparaissait.

« Au fil du temps, cela deviendra de plus en plus dur. Tes seuls instants de répit seront les jours où je m'éteindrais après avoir purger mon Argia. Comme lorsque je parle l'Hitzord à travers ton corps, le réparant avec mes dernières onces d'énergie avant de disparaître. »

Ce qui me détruisait était en fait ce qui me permettait de survivre.

Je me frottai le visage, tentant d'en déloger mon angoisse.

« C'est pour cela que nous devons rejoindre mon Tombeau le plus rapidement possible. Avant que tu ne puisses plus le supporter. »

Avant que Talia ne me tue.

Je mordis mes lèvres, fermai mes paupières. Fort.

« C'est ma nature : il faut craindre de désirer. »

Par tous les dieux. Merveilleux. Divinement merveilleux.

Alors si l'envie me prenait de vouloir manger un chocolat, si je succombais à la tentation d'assouvir ce désir trivial, je précipitais ma chute. Franchement, je n'avais vraiment pas besoin de ça maintenant.

Terrifiée, je m'allongeai sur mon lit, fixant le plafond sans le voir. Je poussai un long, un lourd soupir tremblant.

Puis je hurlai. Fort. À m'en déchirer les cordes vocales. Comme une enfant capricieuse. L'oreiller subit un déferlement de violence comme il n'en avait jamais vu, tandis que ma main le giflait et l'étranglait tour à tour.

Mon explosion parut durer des heures. Mes bras me faisaient souffrir, brulés par l'adrénaline.

J'en sortis épuisée, le souffle court.

« C'est puéril. »

Je reniflai.

— Pourquoi ma vie est-elle devenue si compliquée...

Je me souvins de la raison que Talia m'avait expliquée : l'Hitzord m'avait choisie. Pouvait-on être plus malchanceux ? Le hasard était-il si tordu ?

« C'est l'adage des grandes destinées. »

Je l'aurais volontiers laissée à quelqu'un d'autre. Mais la déesse réussit à m'arracher un rire. Majoritairement nerveux, mais un rire tout de même.

— Grand bien m'en fasse.

Après un silence, un long silence, et quelques gémissements d'agacement enfantins et pathétiques qui me permirent d'évacuer quelque peu ma nervosité grandissante, j'expliquai rapidement les derniers évènements dont elle n'avait pas connaissance. Je mentionnai ma réunion avec Edan, la prise en charge par le Crépuscule Pourpre et la protection temporaire et relative dont nous bénéficions.

— Tu aurais pu juste t'excuser, dis-je plus tard. Pas m'enfoncer encore plus dans la déprimante réalité qu'est devenue ma vie.

« N'en demande pas trop, la baratineuse. J'ai déjà prononcé ces mots, cela n'arrivera plus jamais. Considère toi chanceuse. »

Bien sûr. Une vraie veinarde.

**

— Hors de question, refusai-je catégorique.

Comme Justin me l'avait si bien présenté lors des sessions de formation initiale sur notre trajet retour vers la capitale, une des fameuses représentations scénaristiques dont les nobles étaient friands mettant en scène les aventuriers les plus élégants et doués, allait avoir lieu dans deux jours.

Tout le beau monde du royaume serait présent, y compris la famille royale et le ministère. Aussi, à ces précisions, c'était sans peine que mon cerveau associa immédiatement à ce genre d'évènements le visage perturbant d'un traumatisme que je m'évertuais à oublier. Ces représentations regroupaient sans aucun doute de nombreux Sidias, ce n'était clairement pas un endroit pour moi. De plus, comme l'avait souligné si gentiment Justin, je n'avais aucun talent, ma présence était donc des plus inutiles.

Pourtant, assise — à demi avachie — sur un des canapés composant le bureau d'Edan où j'avais été sollicité, le propriétaire de la Maison, élégamment et négligemment appuyé contre son bureau, les bras croisés sur sa poitrine, m'invita à les y suivre.

Ma réponse avait été immédiate.

Edan se frotta le visage d'une main, agacé.

— Je ne te laisse pas vraiment le choix, répliqua-t-il.

Je me redressai.

— Alors pourquoi aurais-tu besoin de moi là-bas ? Je ne peux même pas participer à la représentation.

— À quoi tu t'attendais ? Je ne te paye pas pour flâner. Je t'ai laissé une semaine. Il est temps que tu me rapportes de l'argent.

Je ne voyais vraiment pas comment. Et merci pour ta considération. Crétin.

— Et nous devons régler cette histoire avec les Sidias que tu puisses reprendre ta formation.

— Les Sidias ? Reprendre ma formation ? m'écriai-je, ma voix soudain aigüe.

Je portai ma main devant ma bouche, trop tard, les mots emplis d'angoisse s'étaient échappés.

— Alana.

Sa main se posa sur mon bras, me faisant sursauter. À quel moment s'était-il approché ? Il s'accroupit devant moi, m'obligeant à baisser la tête pour le regarder.

— Le but n'est pas que tu participes aux représentations. Le but est que tu fasses appel à tes talents de comédienne, à ton charme, pour nos investisseurs...

Mes talents d'arnaqueuse et de menteuse donc.

— ... voire nous en dégoter de nouveaux si tu es aussi douée que tu le prétends.

Note à moi-même : arrêter de frimer avec mes mauvaises qualités.

— Je ne pense vraiment pas que... tentai-je, avant d'être interrompue.

— Je ne te quitterais pas d'une semelle. Il ne t'arrivera rien. Lucas et Elsa seront également présents. Personne ne posera ne serait-ce qu'un petit doigt sur toi sans perdre la main.

Hum... un peu brutal non ? Bien que étrangement rassurant, je devais l'avouer.

Ses yeux ne cillèrent même pas. C'était une promesse.

Je mordis mes lèvres. Il est vrai que pour le moment, j'avais été loin d'être utile à la Maison. J'étais même un fardeau. Je n'avais aucun talent, je n'avais aucun intérêt. Edan m'avait laissé durant une semaine entière. Il m'offrait sa protection, un salaire, le gîte et le couvert. Je lui étais si redevable que si nous faisions les comptes — et j'étais certaine qu'il les faisait dans sa tête — j'étais certainement endettée à vie. Il fallait bien que je lui donne quelque chose en retour. Aussi infime soit la chose.

Je soupirai en levant les yeux au ciel. De toute façon, pouvait-on vraiment refuser une mission confiée par son employeur ? Je n'avais pas vraiment le choix.

— Et si j'ai besoin d'aller aux toilettes ?

Toutes les peines du monde traversèrent son visage. Son agacement me détendit. Il se redressa et s'assit à mes côtés. Un peu trop proche pour être sans arrière-pensée, mais sa présence me réconforta.

— Tu es sûr de pouvoir me supporter toute la soirée ? le taquinai-je.

— Tu seras loin d'être la personne la plus insupportable de la soirée.

— Il me tarde de relever le défi, marmonnai-je.

Mes pensées dérivaient déjà vers les rencontres qui m'attendaient. Mais Edan avait raison. La situation ne pouvait pas rester telle qu'elle était. Il était peut-être temps de me révéler clairement aux Sidias, de confirmer la présence d'une déesse dans mon corps. Talia ne voulait pas que son identité soit révélée, mais sa présence ne pouvait être masquée. Si nous prenions les devants, confirmant ce que chacune des divinités ressentaient, démontrant mon appartenance au Crépuscule Pourpre, il n'y aurait plus lieu d'être prise en embuscade comme ces fois-là.

Je me rongeai l'ongle. Le ministre des Finances me terrifiait cependant. Il avait reconnu Talia. L'avait-il partagé avec d'autres ? Allait-il tenter de terminer l'extermination qu'il avait entreprise par sa trahison ?

La main ferme d'Edan s'empara de la mienne, l'éloigna de ma bouche et il l'enferma entre les siennes qu'il posa sur sa cuisse.

— Ne te fais pas de soucis pour les Sidias, m'assura-t-il. Ils ont beaux être des divinités, ils ne peuvent pas intervenir comme bon leur chante. Ils sont également soumis aux règles de ce monde. Rien n'est plus précieux que les règles pour eux. Ils respectent le pouvoir.

Il sourit, dégoulinant de suffisance.

— Et j'en possède beaucoup.

Devant cet air terriblement insolent, je ris.

— C'est tellement arrogant que je ne peux qu'admirer cette réplique pleine de vérité.

Mon rire le contamina. Retour de l'arme de destruction massive. Je détournai les yeux avant qu'ils ne fondent — ou avant qu'un autre organe palpitant ne fonde — sous l'intense éclat de la vision.

Je soupirai devant l'évidence de ce qui m'attendait.

— Et bien, je suppose qu'il me reste donc deux jours pour me préparer, capitulai-je.

J'étais faible.

**--- Note de l'auteur ---**

J'espère que ce chapitre vous aura plu ! Peut-être un peu long, mais je ne voulais pas le couper en deux car je ne pourrais pas poster de chapitre la semaine prochaine !

Je vous dis donc à dans deux semaines pour le « Chapitre 24 – La représentation des aventuriers »

N'hésitez pas à voter, commenter si cela vous a plu !

À très vite !

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top