Chapitre 9
Je m'étais assoupis avec mes vêtements. Mon réveil sonna quelques secondes après pour me signifier que je devais aller au lycée. Je m'empressai alors de me préparer, en effaçant ce qui me reste de mes pensées ...
Nick ne travaillait pas aujourd'hui, ainsi, je me dirigeais directement vers la fac avec la voiture de Yuma. Je me garais devant le Starbucks et dépassa un groupe de fumeur. Avant d'entrer dans l'immense cour, je repérais cette fille un peu plus loin. Comment elle avait dit qu'elle s'appelait déjà ? Ah, oui Brittany. Je la rejoignis d'un pas ferme et pressés, ignorant les regards de travers que l'on me lançait à tous va ... Habitude quand tu nous tiens.
Une fois en sa compagnie, nous discutâmes de sujets divers et variés, passant des dernières tendances du moment (à noter que je me contentais seulement d'acquiescer parce que je ne m'y connais pas du tout dans... ce genre de choses) en passant par les femmes des hommes politiques. Cela dura pendant un certain temps puis je finis par mettre un terme à notre conversation, avant d'être en retard en cours, en lui disant que j'avais droit économique avec un certain M. Adams. Brittany me toisa un moment qui me parut une éternité puis se décida enfin à reprendre la parole.
- Si tu veux un conseil, me lança-t-elle, Je mettrais un pantalon bien épais, et je ne demanderais pas de devoirs supplémentaires ou de cours particulier avec lui. D'ailleurs, j'éviterais tout contact visuel dans sa direction en dehors des cours pour que ce ne soit pas lui qui me le propose.
- Pour quelles raisons ?
Et comment allais-je faire pour faire la fille Bon Chic Bon Genre juste avant mes partiels de fin d'année ? Les profs penseront que je m'en contrefous, ou pire, que je suis déjà parfaitement entraîné et que je n'ai pas besoin qu'ils corrigent ma copie avec des pincettes...
- Il profite de cette excuse tiens ! Si tu observes bien tu verras qu'il propose bien ces cours et ces exercices supplémentaires à la noix, mais uniquement aux étudiantes qu'il considère comme "attrayante". Balança-t-elle en mimant les guillemets de l'adjectif final.
Je haussais les épaules.
- Peut-être mais on peut le comprendre, quitte à faire des heures en plus, autant les faire avec des gens agréables à regarder.
- Et tu te doutes qu'il se passe quoi après ? Si la fille accepte Mr. Adams lui propose de passer dans son bureau et... je pense que tu te doutes de la suite non ?
- Euh... non. Fis-je innocemment.
- Sous le bureau ?
Je n'eus aucune réaction puis elle soupira d'un air exaspéré. Elle mima ensuite avec ses doigts ce qui ressemblait à...
- Brittany, c'est un prof. Il n'irait pas jusqu'à v... euh... utiliser des étudiantes, je suis sûr que tes sources ne sont pas fiables.
Elle haussa les épaules et bus une gorgée de son café du matin, comme si cela lui semblait normal, je tiquai alors et elle dut le remarquer car elle ajouta.
- Mais bon, vue la marchandise il ne risque pas trop de s'intéresser à toi si ça peut te rassurer.
Elle me jeta un regard en biais et nous finîmes par éclater de rire toutes les deux. Néanmoins je pris bien note de ce qu'elle venait de me dire.
Note à moi-même : refuser l'aide de ce pervers et ne pas croiser son regard.
La sonnerie s'enclencha alors nous nous décidâmes, Brittany et moi, à prendre la route vers nos classes. Les nombreux regards de travers me forcèrent à baisser la tête et à continuer ma progression en regardant le sol... tiens, un chewing-gum déjà utilisé. Je n'avais jamais remarque que les pavages au sol étaient aussi marqués non plus. Les architectes et les maçons doivent être fière de leurs travails.
J'aurais pourtant bien aimé avoir l'audace et le caractère de mon amie qui, elle, marche la tête haute, sans prendre compte le moindre individu, en route vers son objectif d'un air à la fois sûr et déterminé. Nous continuons notre progression, allant et venant par différents escaliers et couloirs. Lorsque soudain, je heurtais accidentellement quelqu'un qui marchait beaucoup trop vite.
- Fais attention, enfin.
- oh... Je suis désolé. Marmonnais-je.
Je n'étais même pas sûr qu'il pouvait m'entendre avec tout ce bruit de fond, il n'empêche que c'était lui et non moi qui marchais comme s'il y avait la mort à ses trousses... mais je ne vais pas le soulever pour autant. Au point où j'en suis, mieux valait éviter les embrouilles.
- Salut Ekaitz.
Brittany, qui était devant moi, me rejoignit et lança un regard étrange au mec que j'avais poussé... qui n'avais toujours pas déguerpit au passage.
-Salut...Brittany.
Le timbre de sa voix était rauque, mais doux à la fois, une vraie voix de baryton. Lorsque je me décidai à enfin lever la tête, ce fut pour me heurter à des yeux d'un bleu électrique virant au gris, ils semblaient projeter une lueur cristalline d'une nuance impossible à décrire. Les prunelles déferlaient des éclats de lumière bleu givré totalement magnifique. J'avais l'impression qu'ils étaient plus profonds, plus limpides encore que du topaze. Littéralement bouche bée et incapable d'esquisser le moindre geste, je ne pouvais pas regarder autre chose. Ils étaient magnifiques, à en couper le souffle ...
Je n'eus pas le temps de les observer plus longtemps que le propriétaire de ces merveilles me lança un regard mauvais, comme si le simple fait de savoir que je le regarde l'insupporte. Il finit par continuer sa route. Me laissant avec cette bizarre impression au fond de mon estomac.
Mais ses yeux... Maintenant que j'y pense il ressemblait beaucoup à ceux de Brittany ... De véritables pierres précieuses. Celle-ci d'ailleurs, dont la salle était voisine de la mienne, me sortit de mes pensées en un sursaut qui l'a fit rire. Mais j'étais perdue. Je n'avais pas entendu ce qu'elle avait dit.
- Je te demande pardon ?
-Je serais toi j'éviterais de lui parler ou de le regarder comme tu viens de le faire.
- Je n'ai rien fait, c'est lui qui m'est rentré dedans et c'est même moi qui ai dû m'excuser.
Elle soupira.
- C'était la meilleure chose à faire.
Je ne pus qu'hausser un sourcil, baignant dans la plus grande incompréhension.
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