Chapitre 8
- Merci
- Tu me remercieras plus tard.
***
Nous étions à présents dans ma chambre, tous les deux assis sur mon lit. J'enchaînais les biscuits les uns après les autres à une vitesse plus que dangereuse, et plus qu'inquiétante pour ma santé.
- Alors dis-moi Katy que se passe-t-il ?
Nick se pencha dans ma direction, prêt à m'écouter. Quant à moi, j'enfournais encore un gâteau aux pépites de chocolat noir dans ma bouche. Nick me lança alors un regard sceptique... Combien en avais-je avalé ? Je devrais vraiment arrêter de manger comme ça... mais avant, encore un dernier.
- Je pense qu'on m'a suivie Nick.
Je préférerais le dire franco plutôt que de tourner éternellement autour du pot.
- Vraiment ?
Il se redressa soudainement. Ses yeux s'agrandirent en l'espace de quelque secondes et son teint était devenu d'un blanc cireux. À croire que c'était lui la victime dans tout ça.
- Oui, tout à l'heure, j'ai ressenti comme... un regard, une pression.
- Katy tu es dégoûtante t'en mets partout là. Me stoppa-t-il tout à coup.
Je mis une main devant ma bouche, essayant de réprimer mon sourire et les miettes de cookies qui sortait de ma bouche. Plusieurs miettes se trouvaient déjà sur mon lit et mes mains étaient couvertes de chocolats fondus. Je finis de mastiquer ce que j'avais dans la bouche non sans avoir faillis m'étouffer avec une stupide miette restée coincée dans ma gorge. Je finis de lui raconter ce qui m'était arrivé, la panique qui m'a envahi, les alentour pourtant complètement déserts. La boite de gâteau était quasiment vide, j'en pris encore un autre sous le regard désapprobateur de mon petit bout de chou.
- J'ai faim ...
- Sérieux, tu vas finir par gonfler si tu continues ... tu tiens vraiment à refaire ta garde-robe ?
La proposition me semblait plus qu'alléchante, qui refuserait du renouveau dans son dressing ? Pas moi. Surtout que mon éternel gros pull commençait à s'effilocher, il m'en fallait un nouveau. En outre ni moi, ni Yuma ne savons recoudre quoi que ce soit, nous n'avons aucun matériel prévu pour de toute façon. Chose qui m'étonne car Yuma est une grande amatrice des travaux manuels. Le mois dernier, par exemple, elle décida que la poterie serait sa nouvelle passion... Bien que les pots de fleurs ne manquent plus dans la maison, les trois kilos d'argile restant tapis seul et couvert de poussière, au fond de notre cave, peuvent témoigner de la breveté de ses passe-temps.
- Tu n'es qu'une enfant Katy. S'exclama mon petit bonhomme, mettant fin à ma petite rêverie. Sérieux, quelquefois, j'ai vraiment l'impression que je suis ton père
- C'est toi qui parles, gros malin. Le coupais-je.
- Et puis ce que tu racontes est bizarre. Si tu n'avais vu personne lorsque tu as regardé à l'extérieur, cela veut sûrement dire que tu te fais des illusions ! Tu as dû croire que l'on te regardait mais en réalité pas du tout... Faut croire que tu n'es pas le centre du monde comme tu le pensais.
Je restais bouche bée quelque seconde. Je n'avais rien à ajouter. Il était clair que je me faisais sans doute des idées.
- Putain d'hormones ...
Il éclata alors d'un rire adorable et un sourire vint se coller sur mon visage. Je devais arrêter de voir le mal partout, le Mexique et Yves était derrière moi maintenant. Nick se dirigeai vers ma porte puis sortit. Je restais un moment assis à regarder dans le vide, puis décida de me lever pour me changer définitivement les idées. Le cadre photo posé sur mon bureau finis pas attirer mon regard, alors je me dirigeai vers lui avant de le prendre dans les mains. Sur la photo, je figurai souriante avec toutes mes amies. Nous étions en journée shopping et nous avions pris la pose dans les vestiaires du magasin, avec les mêmes vêtements. C'était avant ce fameux incident. Nos visages rouges traduisaient une longue bataille pour essayer de prendre une photo sans succomber à une totale hilarité. Cette vision m'arracha un petit sourire mais mon cœur se serra. Nick n'avait pas tort.
J'étais beaucoup trop sur la défensive en ce moment. Il fallait que je me dise que je suis partie du Mexique pour retrouver une vie un tant soit peu normal... Même si j'avais mes raisons, il fallait que j'apprenne à me détendre, à ne plus voire constamment le mal dans chaque personne ou à chaque moment de ma vie. Oui, je me devais de prendre ce nouveau départ pour une nouvelle opportunité. Ou alors le jeu reprendra du début.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top