Chapitre 5
Je tendis une main devant mon visage, fermai mes paupières puis imaginai devant moi une petite flamme crépitante, de couleur orangée. Je concevais ensuite dans mon esprit que cette flamme se déposait délicatement au-dessus de la paume de ma main.
Je sentis de petites vibrations au centre de ma paume. Lorsque je pus enfin voir, de petites flammes jaillissait timidement, réchauffant petit à petit l'atmosphère de la voiture. Cette expérience n'est en rien indolore. En réalité j'aime cette sensation de petit picotement ; comme lorsque vous avez des fourmis dans le corps après avoir coupé la circulation de votre sang dans un membre sans vous en rendre compte. Un léger vertige tout aussi familier vint m'enivrer légèrement.
En tant que Divine et en regard de ma situation actuelle, j'ignore selon de quoi je suis capable. J'ignore si je peux brûler six hectares de terres, si je peux créer des tornades aussi puissantes que celles qui frappe et détruise le japon ou si je suis capable d'autre choses d'encore plus insolite. Je n'ai que très rarement l'occasion d'utiliser mes facultés car dès qu'elle se présente, je préfère jouer profils bas. Je déteste me faire remarquer. Pourquoi ? Parce que je risque alors d'attirer l'attention sur ma personne, et il se trouve que ma personne est très sensible à la moindre remarque de travers. Comme je le dis déjà, la faiblesse est devenue la meilleure de mes amies il y a de cela quelques mois.
Pour le moment, mes capacités se résume à contrôler de petites flammes et le sens du vent. Rien de très fabuleux comme les éclairs de Zeus ou les métaux d'Héphaïstos, dieux de la convoitée Olympe. Cela dit je me révèle très utile si vous avez besoin d'aérer une pièce, d'ouvrir et de fermer des portes ou si vous voulez simplement vous crée une petite ambiance posée devant un feu de bois. Pas top, je sais, mais cela me convient parfaitement.
Yuma ne m'avait jamais dit de qui je renaissais, elle ne m'avait jamais répondu lorsque je lui posais la question. Elle trouvait toujours un moyen de détourner le sujet. Jamais je n'ai su de qui j'étais la Renaissante, je ne connais pas l'identité de celui ou celle qui est venu loger dans mon corps. Alors je me suis dit que j'étais une Dryade ou truc de ce genre ... Je n'ai d'ailleurs jamais essayé de le savoir par moi- même. Cela fait beaucoup de mystère j'en suis consciente, mais que voulez-vous ? Parfois l'être humain à tout bonnement besoins de cacher qu'un horrible monstre s'est réfugié dans votre cœur et votre esprit.
Car oui, même si je ne suis pas sûr de qui est à l'intérieur de moi je peux être certaine d'une seule et unique chose. Ce n'est pas une divinité ordinaire que je porte. C'est une horrible bête, assoiffés de vengeance et de sang. Accablé de douleurs et de peines qu'il ou elle s'efforce en vain de contenir à l'intérieur de ma carcasse. Mais malheureusement un gouffre n'est jamais sans fin, il se peut qu'il déborde. C'est ce qui s'est passée deux mois plus tôt. Le gouffre s'est beaucoup trop rempli d'un coup, il n'a pas su se vider à temps puis à déborder.
Vous allez alors vous demandez d'où vient cet étrange don, de qui je le tiens, à qui je le dois. Je n'en sais rien. Je n'ai pas connu mes parents biologiques, et ils n'ont pas eu l'air de vouloir de voir eux non plus. Le jour où Yuma m'avait recueillie chez elle, elle venait de me trouver sur le pas de la porte alors qu'elle rentrait d'une petite course au supermarché - Quelle rencontre ! Digne du plus grand film. J'étais installée dans un petit couffin vert. Un petit quelque chose était avec moi. Une longue lettre écrite à la main, sans doute par mes parents.
Je me suis souvent surprise à me demander qu'elles étaient les raisons de cet abandon. Peut-être que ma mère m'a eu trop tôt et n'a pas souhaité me garder. Peut-être que mon père s'est enfuit et a laissé ma mère sans un sou pour survivre. Peut-être qu'ils ne voulaient tout simplement pas de moi dans leur vie. Peut-être que je me fais du souci pour rien. Si ça se trouve mes parents sont morts. Mais alors que disait cette lettre ? Exposait-elle la vraie raison de ma venue dans la vie de Yuma ? Loin de là.
La lettre se trouvait dans une enveloppe d'un blanc immaculé et ornée d'un blason en forme d'aigle en plein vol ... Ce n'était vraiment pas un truc ordinaire je vous l'accorde. Et ce que disait celle-ci l'était encore moins. La chaleur m'enveloppa encore un peu plus. Je me souvins être dans mon lit d'enfant, plonger sous mes couvertures, attendant avec impatience que Yuma me répète mon histoire préférée. Celle de la Reine Émeraude.
- Maman !
- Mais ma puce, je te l'ai ait déjà toute racontée un million de fois, tu n'en voudrais pas une autre pour changer ?
- Non s'il te plait je veux la Reine Émeraude !! Je suis sûr que tu en as d'autre de cette dame, maman allée !
- Bon, bon tu as gagné petite têtue, je vais t'en dire une autre.
Yuma fit mine de se concentrer pour essayer de trouver une autre histoire à me raconter à propos d'elle. J'adorais la façon dont cette merveilleuse femme se sortait de situation insolite et la sagesse qu'elle arborait lors de moments difficiles. J'étais en totale admiration, elle était mon héroïne ! Celle à qui je me référais étant petite.
Blanche-neige ? Cendrillon ? Elsa ? Elle pouvait toujours enfiler leurs froufrous ailleurs. Moi je voulais la Reine Émeraude.
MA Reine Émeraude.
Peu importait si l'on ne faisait pas de film sur ses exploits, peu importait s'il n'existait pas de produit dérivé à son effigie ou si je ne pouvais pas chanter ses chansons comme les autres princesses de pacotilles ! Peu importait si, étrangement, j'étais la seule à la connaître elle et ses aventures. Ma Reine n'avait pas besoin de tout ce succès pour que je l'admire.
Ses longs cheveux raides noirs et sa longue robe rouge rubis aux symboles compliqués flottaient comme en apesanteur. Ses yeux vert Émeraude – pareil à de véritable pierres précieuses - perçaient le regard de ceux qui s'en approchait et brillaient de mille feux. Des lettres bizarres étaient comme tatouées sur son bras et arboraient une teinte bleue azure à couper le souffle. Elles s'entortillaient, se tournaient autour et entamaient une sorte de valse sans fin sur son bras.
La Reine Émeraude possédait également de nombreux bijoux en pierres précieuses, allant du rubis au quartz en passant par le péridot et le diamant. Elle portait majestueusement un diadème qui me faisait toujours frissonner d'envie lorsque j'étais petite. Un entremêlement de pierres de toutes les couleurs et de toutes les formes, emprisonnés dans des arabesques en or. Elle était divine.
- Sais-tu qui est le Prince, Katy ?
- Oui c'est Zeus ! Avec son éclair ! Pouf ! Imitais-je en levant les bras au ciel.
- C'est ça ma chérie ! Dit-elle en arborant un sourire attendri sur les lèvres. Le prince était la Renaissance de Zeus et était fou amoureux de la Reine Émeraude. Il la chérissait plus que tout au monde et tous deux vivaient de grandes aventures en protégeant coûte que coûte leur royaume. Mais cela fut été loin d'être aussi parfait au commencement.
Elle me regarda. Je ne répondis rien, complètement absorbée par ce qu'elle allait me dire...
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