Chapitre 20
- Nous faire dévier de notre objectif pour avoir la voix libre, tout en sacrifiant des éléments qu'ils considèrent comme inutile.
- Exact. Si nous ne faisons rien, les attaques risquent de doubler. Ignorer des civils en danger ne fait pas partie des choses que nous pouvons nous permettre et ils l'ont vite compris.
- Très bien, dans ce cas nous allons leur montrer que nous ne sommes pas comme les imbéciles qu'ils nous envoient. Dit à Meryl que je convoque Marcus et Diana en Conseil. Nous planifierons un plan ensemble le moment venu. Tu viens aussi bien évidemment.
- Bien, je transmettrai. Mais si tu veux mon avis ramener Adelaïde en plus ne serait pas de trop. Elle pourra nous conseiller sur certains points.
- Fait comme tu le sens, je veux cette réunion au plus vite.
- Je suis ta conseillère, heureusement pour toi.
Mon crâne tournait à présent à plein régime, les pensées se mélangeaient et se confondaient dans ma tête.
- Sinon où est-ce que tu es ? Je suis rentrée directement après les cours mais tu n'étais pas là.
- J'ai dû repartir. Une urgence. Dis-je vaguement en lançant un regard en direction de Katarzyna.
C'est alors qu'elle commençait à s'agiter contre le tronc.
- Je dois te laisser, je rentre vite ne t'en fais pas.
Hortensy soupira de nouveau.
- Eh bien eh bien, voilà que tu la joue mystérieux maintenant. Fait ce que tu as à faire et rentre vite. Le temps nous est compté.
Je raccrochais sans répondre puis fourra le téléphone dans ma poche de pantalon. Me rapprochant de Katarzyna, toujours dans la même position dans laquelle je l'avais laissé, je la surplombais à présent de toute ma hauteur. Elle ouvrit difficilement les yeux et posa une main lourde sur son crâne.
- Qu'est-ce que ....
Elle papillonna des paupières puis, en les ouvrant entièrement, son regard se figea aussitôt en me voyant devant elle. Les larmes lui montèrent tout à coup aux yeux mais aucune ne coula.
Elle regarda d'abord autour d'elle, observant le parc où elle avait atterri, puis me regarda fixement un long moment.
- Pourquoi...
La tête à présent entre les mains, sa voix paraissait rauque, comme si elle s'était réveillée d'un long sommeil.
- Peu importe princesse, je t'ai trouvé ici alors que tu gisais comme une morte. J'ai bien failli appeler les services mortuaires.
Ma remarque ne la dérida pas d'un poil. Je secouais rapidement la tête et m'agenouillais devant elle, posant une main sur son épaule gauche. Cette situation était étrange et je n'appréciais pas du tout la tournure que prenaient les choses.
- Regarde-moi. Fis-je presque sèchement, pressé d'en finir.
Elle dégagea rapidement ma main de son emprise et recula un peu plus contre le tronc en se dégageant, se mettant alors à me fixer pendant quelque seconde avant de rediriger son regard ailleurs. Lui avais-je fait mal ? Je l'avais à peine touché. Le silence se prolongea encore et encore jusqu'à ce que la gêne prît le pas sur moi.
- Vas-tu me regarder à la fin ? Cesse de l'éviter, cela ne sera que plus horrible pour nous deux.
Je la tenais fermement à présent et elle leva doucement la tête vers moi. Ses yeux ... De véritable diamants pillés. Ils déferlaient des éclats de lumière vert magnifique. J'avais l'impression qu'ils étaient plus profond, plus limpide encore que du saphir. Les flammes de ses pupilles semblaient s'être soudainement rallumés.
- Lève- toi, on file.
- Non, toi va-t'en et laisse-moi tranquille.
Elle rétorqua presque immédiatement et je restai figé un moment, surpris par ce revirement de situation.
- Ce n'est pas une proposition ma jolie, c'est un ordre. Alors tu vas lever ton petit fessier de là et venir avec moi, je te raccompagne chez toi.
Elle me toisa de longues secondes. La tête levée, une grimace vint apparaître sur son visage lorsqu'elle regarda mon bras. Un bleu était survenu, dû à un de ses coups. Néanmoins elle finit par se résigner à quitter ce sol poussiéreux et se leva précautionneusement, la méfiance dégoulinant de sa peau. Je ne pouvais pas lui en vouloir.
- Je sais que tu mens. Oublie ce que tu as vu et laisse-moi tranquille. Je n'ai pas besoin de toi, Je n'ai besoin de personne. Finit-elle par lâcher.
Mensonge.
- Il en est hors de question.
- Laisse-moi bon sang ! J'ai bien failli détruire une forêt entière et tu trouves encore le moyen de rester ici ?
- Ce n'est pas une forêt mais un parc. En plus, il fait nuits maintenant et tout le monde n'a pas la même bonté que moi. Je ne tiens pas à avoir ta mort sur la conscience.
Elle soupira, signe que j'avais gagné, et nous marchâmes longuement les mains enfoncées dans les poches. Je la regardais de côté. Elle était plongée dans ses pensées, tête baissée. Au bout d'un moment, sa voix se fit craintive malgré elle.
- Tu vas le répéter n'est-ce-pas ?
- Pardon ?
Je la vis contracter sa mâchoire un peu plus et ses épaules se raidirent sous l'effet de la tension.
J'aurais presque juré avoir entendus "Toi aussi" mais n'y fis guère plus attention. La fille lâcha cette réplique comme si cela était inévitable. Comme si elle s'y attendait. Mais c'était mal me connaître. Elle n'osa toujours pas me regarder.
- Premièrement : Je n'ai rien vu, rien entendu, donc, rien à dire. Deuxièmement : J'avoue que tu n'as pas raté le tronc mais je pourrais largement faire mieux les yeux bandés et en un claquement de doigt...
- Et ... troisièmement ? Dit-elle en esquissant un sourire, se remémorant elle aussi le cours de Mme Jones.
J'arborais à mon tour un sourire charmeur, pris son menton dans une de mes mains et tourna sa tête pour qu'elle me regarde. Nos deux visages n'étant plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.
- Troisièmement, ce ne sont que tes vêtements qui sont affreux, princesse. Le reste est plutôt satisfaisant à regarder.
- Va te faire voir.
Son expression s'assombrit et elle dégagea ma main d'un geste sec, mon sourire ne fit que s'agrandir.
- C'est une proposition ?
Elle détourna la tête, levant les yeux au ciel, exaspéré, puis fixa son attention sur le trottoir d'en face.
- Tu sais, tu n'as pas à t'en faire. Je suis Renaissant d'une Divinité tout comme toi. Personne d'autre ici ne le saura, alors ne va pas t'imaginer des scénarios stupides.
Je balançais ces paroles en regardant le ciel. Katarzyna s'arrêta net, les yeux écarquillés et le corps figé. Je fis quelques pas de plus devant elle avant de m'en rendre compte.
- ...
- Roi de l'Olympe et Roi des Divinités, Ekaitz Renaissant de Zeus, pour vous servir. Exagérais-je lui faisant un clin-d 'œil. Elle fut tellement stupéfaite qu'elle ne releva pas.
- Mon Dieu ...
- Appelle-moi Ekaitz, ça suffira.
- ...
Je l'avais soufflé je le savais. Elle ignorait comment réagir et je pouvais la comprendre.
- Prouve-le. Improvisa-t-elle. Aussi je lui balançais sans hésitations, me rapprochant un peu plus d'elle.
- Je peux acheter des milliers de chauffages en marbre si tu en exprimes ne serait-ce que le désir.
Je la regarda droit dans les yeux mais Katarzyna ne cilla pas.
- Sinon je pourrais te dire : "Ultima quaestione deum, matrem suam perdet. Et cum hostibus et auferat, revelare die plenæ lunæ reversurus est, vocavit Visionem te certiorem". Ou quelque chose dans ce goût-là.
- Qu'est-ce-que ça veut dire ?
- Une prédiction sur la venue de la Reine. C'est du Latin.
Elle en resta bouche bée.
- La Reine ?
- Oui, Renaissante d'Héra. Reine de l'Olympe, reine des Divinités... et reine de mon cœur. Terminais-je en un soupir théâtral qui lui arracha - presque- un sourire.
- Alors tu es le Roi, pour de vrai... répéta-t-elle toujours ahurie par ce que je venais de lui faire découvrir.
- Juste un prince pour l'instant. Et toi tu es aussi une Divinité, j'en mettrai ma main à couper.
Les secondes passèrent et je crus qu'elle n'allait pas me répondre.
- Tu as raison, j'en suis une. Avoua-t-elle finalement, mal à l'aise. Et je m'appelle Katarzyna, enfin, je préfère Katy.
- Heureux de faire ta connaissance.
Katarzyna me lança un regard qui oscillait entre exaspération et amusement puis nous continuâmes notre route.
*La dernière question des Dieux, sa mère la perdra. Et lorsqu'il faudra l'éloigner des ennemis, la pleine lune la révélera, la Vision l'informera.
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