Chapitre XVII : La révolte

        J'ai créé une playlist de musique pour lire ce chapitre. Le lien est dans le premier commentaire ^^  Bonne lecture ♥

Un plan, c'est ce qu'il me faut pour déjouer celui d'Evelyn. L'altercation que j'ai eu avec les parents d'Éric m'a beaucoup secoué, mais il faut absolument que je garde les idées claires. Il ne faut pas que je sois distraite par cet homme et cette femme qui ont détruis la vie de leur fils et par la même occasion, la mienne. Pour moi, ce sont eux qui ont causé la mort d'Éric, ce sont eux qui ont enchaîné leur fils à Jeanine. Ils ont condamné leur seule et unique progéniture à répondre aux attentes d'un monstre d'une intelligence terrifiante. Beaucoup de personnes accusent Éric en affirmant qu'il savait très bien ce qu'il faisait et que c'était dans sa nature de faire souffrir les gens. Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ça... Il était conscient de ce qu'il faisait mais s'il avait pu choisir d'épargner les Altruistes, il l'aurait fais. Il avait de la haine pour cette faction mais pas au point de vouloir les anéantir. Jeanine Matthews a cultivé cette haine des Altruistes mais elle n'a pas pu faire naître l'envie de voir mourir chaque Altruistes de Chicago. Je ne dis pas qu'aucun Érudits jubilaient en imaginant la scène de massacre car il y en a sûrement un nombre qui en étonnerait plus d'un, mais je dis juste que la plupart des Érudits n'aurait pas agis comme l'a fais Jeanine.

- Ça t'a fais du mal de les voir ?

- Ne poses pas la question quand tu connais la réponse Jacob.

- Tu sais, tu as le droit de souffrir. C'est totalement humain et personne ne te demande d'être invincible face à la mort d'Éric. Ton humanité est la chose la plus précieuse que tu as Laur', c'est elle qui fait que tu agis bien. Sans ça, tu ne serais pas aussi sensible à ce qui t'entoure. Tu ne parles pas beaucoup mais tu réfléchis tout le temps, tu analyses tout les comportements humains c'est assez impressionnant. Tu es obsédé par le fait de comprendre quelqu'un et les choses que tu ne parviens pas à comprendre, ça te dérange au plus haut point.

- C'est cool, tu m'as cerné. Tu veux une médaille ?

- Sois pas bête... Tu n'es pas méchante et ça j'en suis persuadé. Je te connais mieux que quiconque Laur' et je ne te ferai jamais de mal, tu as ma parole petite sœur.

- J'ai de la haine envers Dan et Rachel, je veux les voir mort. Les voir en vie est insupportable, ils ont tué leur fils.

- Laisse la haine que tu leur portes de côté et ne cherche pas à te venger... La vengeance est un acte injuste qui est la plupart du temps excessif et affreux. Concentre-toi sur la tache que tu vas devoir accomplir dans les prochaines heures. Quel est ton plan d'attaque ?

- J'en ai marre de devoir toujours bien me comporter. Si j'ai envie de me venger, pourquoi je ne devrais pas le faire ? J'en peux plus de devoir avoir une conduite parfaite. Je suis loin d'avoir atteins la perfection et personne n'est parfait. Si j'ai envie de les tuer pour venger Éric, pourquoi ne devrais-je pas me permettre de le faire ?

- Parce que tuer n'est moralement pas bien. C'est un acte bannis des sociétés Laur'...

- Bannis ? Parce que quand j'ai tué des sans-factions, c'était interdis ? Non, non.

- Laisse-moi expliquer merde. Ce que je veux dire c'est qu'une société donne le droit de tuer quand la totalité des représentants de cette société a voté le fait d'accepter qu'il y ait des meurtres envers une population précise. Et ce n'est même pas considéré comme un meurtre car le mot « meurtre » a un sens péjoratif qui parle d'un acte interdis et punis par la loi. Dans une guerre, tu as le droit de tuer mais ici, tuer les tiens, c'est moralement incorrect. Ne cède pas à l'envie de te venger, ça serait puéril de ta part Laur'. Pense à ce que maman te dirait, ça ne serait pas si différent de ce que je viens de te dire.

- Hummmm... Tu n'as pas tort. Excuse-moi de m'être emporté, je ne suis pas franchement intelligente quand je réagis ainsi. Pour le plan d'attaque, j'ai imaginé cinq groupes de dix personnes. Un groupe sera constitué des meilleurs tireurs, je ferai partie de ce groupe là. Trois autres groupes iront se fondre dans la masse tout en suivant les Audacieux et les sans-factions. Le dernier groupe sera constitué de vous, ma famille quoi... Vous serez les éclaireurs et vous me tiendrez au courant grâce à ces oreillettes ayant un micro intégré. Je veux que ça soit vous qui gérez ça car j'ai une confiance totale en vous, je sais que vous ne me trahirez jamais.

J'ai expliqué mon plan à mon frère en gravant dans la terre boueuse des inscriptions grâce à un morceau de bois qu'il y avait par terre. J'essaie d'être très claire dans mes explications afin que Jacob voit parfaitement ce que je vais faire.

- Et ton groupe fera quoi ?

- On couvrira les arrières de Tris, de Marcus et de Christina. On sera au sol et eux seront dans les bâtiments. Notre rôle sera de leur dégager le passage afin qu'ils réussissent rapidement à atteindre la Ruche.

- D'accord, mais tu seras plus exposée aux risques nan ?

- Bah oui mais ce n'est pas grave. C'est pour une bonne cause Jacob.

Mike vient de nous rejoindre et il écoute notre discussion silencieusement, sans dire un mot, seul le bruit de ses chaussures sur la terre humide parvient à mes oreilles.

- J'ai perdu ma mère, mon père et on vient d'éviter de justesse la mort de Béatrice, donc si c'est grave. Que ça soit pour une bonne cause ou pas, c'est de ta vie qu'on parle. Je ne souhaite pas te savoir morte, il est même hors de question que tu meurs.

- Et bien je ne vais pas mourir, je te le promet Jacob. Maintenant, problème réglé donc allons mettre en place ce plan d'attaque qui, je l'espère, sera une totale réussite.

- Non, ce n'est pas réglé Laur'...

- Jacob, laisse Laur' vivre un peu. C'est une bonne action ce qu'elle veut faire et c'est toujours mieux d'agir que de ne rien faire pour ensuite se plaindre des conséquences. Si personne ne met sa vie en danger, rien ne changera dans ce foutu système de merde.

- Mikael, tu ne la connais pas. Peut-être que les liens du sang te rallie à Laur', mais je suis le mieux placé pour savoir ce qui est bon pour elle. C'est moi qui l'a connais le mieux donc s'il te plaît... Ne te mêle pas de...

- Peut-être que je ne la connais pas aussi bien que toi mais ton amour pour ta sœur te rend aveugle. La ville a besoin de Laur' et ça tu ne peux pas le nier. Laisse-la faire sa vie, elle sait ce qu'elle fait donc fais lui confiance.

- Bref... Arrêtez, on doit y aller.

Je bouscule Jacob volontairement et pars dans une direction bien précise, celle du dôme en verre des Fraternels. Je rassemble mes hommes et leur explique méticuleusement comment nous allons procéder durant la révolte. Je dois désormais constituer les cinq groupes et cela est très simple pour moi. Arthur, Thomas, Aaron, Haley, Chris, Danny, Stefan, Sarah, Albane et moi font partie du groupe qui protégera les arrières de Tris. Albane est une femme d'une quarantaine d'années, sa peau est d'une grande noirceur, tout comme ses cheveux qui sont teins en vert. Je l'ai choisi elle et sa fille parce que nous avons besoin de maturité dans le groupe. Elle nous apportera beaucoup et sa fille, Sarah, nous aidera tout autant grâce à sa carrure athlétique et à son caractère bien trempé qui fait d'elle une arme humaine. Le groupe des éclaireurs est formé de mes frères et sœurs, d'Obi, de Tyna, de Jenna et pour finir, d'Alex. Ce sont les personnes auxquelles j'ai une totale confiance, donc tout repose sur eux. Jacob n'est pas rassuré, mais Tyna a défendu les propos de Mikael et Ryan est venu en rajouté une couche en lui disant que je n'étais plus une petite fille, que je savais très bien ce que je faisais. C'est loin d'être facile de laisser une personne chère partir pour peut-être, ne jamais revenir. Pourtant, c'est une nécessité pour notre société, c'est vitale car personne ne s'est engagé à m'aider pour diriger cette mission puis je ressens le devoir de sauver Chicago, même si je n'apprécie pas vraiment le fait de gouverner une population. J'ai peur que mon plan échoue, je ne veux pas décevoir tout ces hommes et toutes ces femmes, je ne veux pas que des gens meurent par ma faute. Lorsque tous les groupes sont formés, nous décidons de partir chacun de notre côté pour se rendre à la Ruche, où se déroule l'assaut final. J'embrasse Béatrice et Emmett pour leur dire un au revoir qui je l'espère, ne sera pas le dernier. Emmett n'a pas l'habitude qu'on lui montre de l'affection physique, mais il ne me repousse pas et me chuchote un « bon courage » avant de partir auprès de Johanna Reyes, qui me sourit légèrement, comme pour me donner la force d'atteindre mes buts. Je rejoins le groupe que j'ai formé et nous montons tous dans l'une des voitures Audacieuse dérobée aux traîtres Audacieux. Il y a assez de place pour entasser huit personnes à l'intérieur. C'est assez spacieux comme engin, je n'avais jamais fais attention à l'espace qu'il y avait à l'arrière du véhicule. À vrai dire, quand j'utilisais cette voiture, je n'étais qu'avec Éric et une poignée d'Audacieux donc on ne manquait pas de place. Je démarre le moteur et commence à suivre Tris, Marcus et Christina, qui roulent à vive allure. J'aime conduire, je suis ailleurs, je ne pense pas à grand-chose à part à la route. Albane, la mère de Sarah, est assise à côté de moi. Elle a l'air déterminée à en découdre avec les Érudits. Son visage qui commence à afficher quelques rides, montre une certaine concentration.

- Vous avez peur ?

- Non, la peur nous fait faire n'importe quoi.

- Pas forcément, quelques fois, la peur sauve des vies. Il faut juste savoir la contrôler et c'est ce que l'on nous apprend à l'initiation.

- J'ai quarante ans, je n'ai pas vécu la même initiation que toi Laur'. Quand Éric est arrivé au pouvoir, il a instauré une sélection des novices qui méritaient leur place au sein de notre faction. Je n'ai donc pas été aussi bien formé que toi. À seize ans, je me suis laissée aller car je savais que de toute manière, je deviendrais Audacieuse. Je ne sais pas contrôler ma peur, c'est pour ça que je l'aie bannis et que je la repousse au plus profond de moi.

- Éric aurait dû instauré une remise à niveau des Audacieux, pour les former comme on forme les novices.

- Tout ne reposait pas sur Éric. Je dois t'avouer que je fais partie du peu de personnes qui aimer les actions d'Éric. Je sais ce qui repose sur les épaules d'un leader, je sais que c'est assez destructeur...

- Comment vous le savez ? Vous ne l'avez pas vécu...

- Le père de Sarah... C'est Max... J'ai dû me séparer de lui, il devenait inhumain pour répondre aux moindres attentes de Jeanine. Il est devenu violent alors que Sarah n'avait que deux ans. J'ai donc préféré partir pour protéger ma fille. Si Max n'avait pas cédé à Jeanine, Chicago n'en serait pas là. Il a laissé un monstre venir faire de la corruption dans notre faction. Il t'a détruite et il est la cause de la mort d'Éric.

- Ne croyez pas que je me sens coupable de la mort d'Éric...

- Tu ne sais pas mentir Laur'. Par contre, ce que tu sais, c'est rameuter les gens de ton côté. Je ne sais pas si tu te rappelles du jour où tu es allée dans la zone des sans-factions afin de les éliminer, mais avant de partir, tu as prononcé un petit discours. Ce petit speech a changé l'image que tu renvoyais, toute la journée, j'ai entendu parler de ce que tu avais dis. Tu as du cran, ça, c'est sûr, et j'ai même l'impression que tu n'as jamais eu peur de Jeanine.

- Ce n'est pas que je n'ai jamais eu peur, c'est qu'elle ne me fait pas peur. Il y a pleins de choses qu'elle a oublié de faire pour que personne ne vienne la détrôner. Elle fait croire aux gens des choses fausses, mais cela ne fonctionne pas avec moi...

Je roule pendant une dizaine de minutes sur les routes escarpées.

- J'ai une question Albane, ça n'a rien à voir avec Jeanine mais pouvez-vous me dire ce qu'il advient des vieillards chez les Audacieux, car je n'ai jamais vu de personnes Audacieuses dans un âge avancé.

- Ils se suicident où ils partent chez les sans-factions. À cinquante ans, on nous considère comme inapte à être Audacieux... C'est pour cela que les sans-factions sont très fort, ils ont la plupart des Audacieux retraités qui sont encore apte à se battre.

- Quel choix auriez-vous fais ?

- Je serais partis chez les sans-factions, pour me venger de ce système terrible. Les factions ne sont pas faite pour durer, il faut changer de système...

- Hummmm. Bon, nous arrivons.

Je gare la voiture, brandis une arme et replace mon gilet par-balle tout en serrant les sangles afin de me donner le plus de chance de survivre à cette attaque. Je repense à ce que vient de me dire Albane... Je n'aurais jamais cru que Max avait eu une histoire d'amour et encore moins une fille... Peut-être que ça se serait finis de la même façon avec Éric s'il n'y avait pas eu le massacre des Altruistes.

- Laur' ! On monte dans cet immeuble, couvre nos arrières !

Je fais un signe de tête à Marcus qui tourne les talons en trottinant vers le reste de son groupe. Je poste mon index sur la gâchette de mon arme et j'entraîne mes hommes à me suivre. Nous sommes à une dizaine de mètres de la Ruche, des tirs retentissent de toutes parts, de la fumée noire monte dans le ciel bleu comme si le néant nous engloutissait dans la noirceur de la guerre. Arthur marche derrière moi, il me suis de très près car je sens parfois son souffle dans ma nuque. Je ne sais pas s'il a peur, je ne sais pas si mes hommes ont peur, je ne sais même pas si moi même, j'ai peur. Je vois le groupe de Tris passer d'un immeuble à un autre, je fais attention à tout ce qui m'entoure pour les protéger au maximum. Dans mon oreillette, j'entends des tirs et Éthan hurle le mot « Sincère » à plusieurs reprises. Je m'arrête brusquement quand le signal se coupe, je n'ai rien compris à ce qu'il m'a dis et je ne sais pas ce qu'il se passe. Est-il en vie ? Ou a-t-il juste débrancher son oreillette en courant ?

- Concentre-toi. Pense à tous les gens que tu vas sauver.

Je me retourne vers Arthur tout en fronçant les sourcils, je n'arriverais pas à penser à autre chose que ma famille... Cependant, je ne peux pas leur venir en aide maintenant... Et je ne supporte pas de devoir choisir entre deux possibilités... Soudain, des Sincères sortent d'une rue perpendiculaire à la nôtre, ils sont lourdement armés et commence à faire feu sur nous. Je me concentre et vise pour ne pas gaspiller le peu de munitions que nous a laissé Johanna. La minuscule seringue vient se loger dans le cou d'un homme qui s'apprêtait à me tirer dessus. Je l'ai échappé bel, les immeubles nous servent de murailles contre l'avalanche de balles qui s'abat sur nous. Le bruit est abrutissant, je met hors d'état de nuire une bonne dizaine de personnes avec l'aide d'Haley qui se presse contre moi quand une autre vague de tir nous tombe dessus. Des perles de sueur sont apparues sur son front, elle a chaud et elle a peur, je la vois chercher Aaron qui est à l'opposé de nous. Je sors d'une de mes poches, une grenade que j'avais dérobé dans le véhicule Audacieux. Je la lance de toute mes forces vers le groupe de Sincères soumis par la simulation.

- Tous à terre ! Grenade !

Une explosion se fait entendre et quelques gravas chutent sur nous, mais rien de bien dangereux. Une épaisse fumée se dégage dans la ruelle où nous nous trouvons, j'ai du mal à voir ce qu'il y a autour de moi. Quelqu'un m'attrape violemment le bras et me plaque contre le mur de l'immeuble, c'est Aaron.

- Putain, mais tu es totalement inconsciente ! Tu sais que ce genre de grenade peut détruire un immeuble ?! Elles ont une puissance extrême ! Tu aurais pu tuer Tris !

- C'est bon Aaron, laisse-là. Elle croyait bien faire...

- Bref, je ne savais pas qu'elle pouvait faire autant de dégâts. On y va et dépêchez-vous.

J'ai coupé court, nous n'avons pas que ça à faire. Une ville est sur le point d'être plongé dans l'ignorance et je ne permettrai pas ça. Nous courrons pour rattraper Tris qui est dans l'immeuble qui la fera passer dans la Ruche. Je lève la tête et essaie de voir où elle peut être. Une silhouette se dessine derrière une vitre au dixième étage, c'est Marcus. Je redresse mon arme et je regarde dans la lunette pour essayer d'apercevoir un potentiel groupe de Sincères. Jeanine est vraiment capable de tout, elle a tout de même soumis deux factions entière au sérum de simulation pour éliminer des êtres humains. Elle fera tout pour atteindre ses buts, c'est bête car moi aussi, et je suis déterminée à déjouer ses plans tyranniques. L'équipe de Tris commence à passer dans la Ruche, je vois l'un des Érudits, qui l'accompagnent, franchir le peu d'espace qui sépare l'immeuble de la grande tour. Il me semble qu'il se nomme Fernando, mais subitement, une balle vient se loger dans son corps, puis deux, puis trois. Je me tourne vers la horde de Sincères qui accourent vers nous, ils sont beaucoup trop nombreux et je ne peux pas lancer la seconde grenade car je risquerai de fragiliser la Ruche et de tuer la plupart des personnes qui sont à l'intérieur. Le corps de Fernando vient heurter avec violence le sol, cela me choque, un si petit objet qu'est une arme à feu, peut ôter la vie. Je trouve que la vie est tout de suite très fragile, elle ne tient qu'à un fil... Arthur me tire vers lui et commence à courir pour battre en retraite. Je tire plusieurs seringues sur les Sincères qui sont assez proche de moi pour que je les atteigne. Je prend une grande inspiration et m'arrête de courir. Je suis debout face à une dizaine d'hommes armés et prêt à me tuer. Je m'accroupis tout en posant le genoux droit à terre. Je prend mon arme, vise et tire. Je tire, je recharge mon arme et continue de tirer jusqu'à ce qu'aucune silhouettes ne soient visible pour moi. Des corps habillés de noir et de blanc jonchent le sol, une armée de mi-anges et de mi-démons est à terre. La rage prend place dans mon cœur, elle vient exterminer la moindre petite émotion qui me rend humaine. J'ai dû abattre des hommes justes, j'ai vu un Érudit mourir dans une violence inouïe, j'ai vu trop de gens mourir pour une seule et même personne. Jeanine Matthews doit mourir aujourd'hui, et si personne ne prend l'initiative de la tuer, je le ferai sans aucune hésitation. Je la tuerai sans aucune pitié, elle doit payer pour avoir tuer ma mère ainsi qu'Éric et je tâcherai de les venger. C'est ça, je dois me venger de ce qu'elle m'a fais, de ce qu'elle a fais à de pauvres gens qui voulaient juste vivre. La vengeance est un vice mais je dois la tuer, c'est une obsession. Elle a fait de mon monde un véritable enfer, je ne supporterais pas une fois de plus de souffrir à cause d'elle. Je me relève, je ne me retourne même pas vers mon équipe. Je me met à courir le plus vite possible pour atteindre la Ruche et plus particulièrement la zone secrète des Érudits. Jeanine Matthews trouvera la mort aujourd'hui comme elle l'a fais trouver à des milliers de personnes.

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Je franchis les portes brisées de la Ruche, des éclats de verre jonchent le sol, ce qui produit un crépitement lorsque mes semelles entre en contact avec eux. J'avance de deux mètres et me cache derrière une colonne de métal, car deux individus de type Érudits m'ont remarqué. Ils avancent dans ma direction, j'essaie de bien prêter attention aux bruits de leur pas pour trouver le bon moment pour surgir hors de ma planque. Trois coups de feu retentissent dans le grand hall lumineux de la Ruche. Les deux hommes sont à terre, la vie les a quitté. Je distingue une poignée de sans-factions partir vers les sous-sols, ce doit être eux qui ont éliminé les deux Érudits. Je continue mon avancée pour accéder à la zone secrète des Érudits, je fais attention à tout ce qui m'entoure. Soudain, une horde d'Audacieux surgit d'un couloir à ma droite, ils me font un signe de tête et s'en vont pas l'entrée principale. Je ne dois pas être considérée comme étant nuisible au bon déroulé de leur mission, cela me rassure, mais qu'adviendra-t-il quand je croiserai un sans-faction proche d'Evelyn ? Je crains le pire, mais je reste concentré sur mon objectif et parcours de petites distances tout en me cachant pour ne pas me faire remarquer. J'atteins enfin la porte qui va me permettre d'entrer dans la fameuse zone secrète ou plutôt la zone de torture. Cinq Audacieux sont postés devant cette porte qui est, à ma grande surprise, ouverte. Je recharge mon arme, inspire doucement et me retourne pour tirer, mais Evelyn et ses hommes arrivent et les éliminent avant même que je n'ai eu le temps d'appuyer sur la gâchette. Je recule de quelques pas et me met à genoux derrière un panneau d'affichage électronique qui nous informe de ce qui se passe en temps réel à Chicago. Aujourd'hui, il n'y a rien d'inscrit sur l'écran, seul le symbole « attention » y est exhibé. Je me redresse et courre pour suivre discrètement la femme qui s'avère être ma mère... Je passe entre les cinq corps mort, mais l'un des hommes bougent encore. Je me penche vers lui et me hâte de lui retirer son arme des mains.

- Tue-moi, je suis en train de me vider de mon sang. Je n'ai aucune chance de survivre...

Je regarde longuement cet homme d'une trentaine d'années, je vois ses yeux qui m'implorent une mort rapide. Je prend doucement son arme et la pointe vers son cœur, je presse progressivement la détente et le coup part. Je sens sa main qui tenait mon bras, se raidir et je vois la petite lueur de la vie s'éteindre lentement. Je me relève et passe ma main droite sur mon visage tout en fermant les yeux pour garder les idées en place. Je pénètre donc dans la zone secrète où tous les divergents étaient gardés afin de subir de multiples expériences pour enfin mourir sous d'atroce souffrances. Je vais tout droit sur quelques mètres et tourne à la première à droite, où je tombe sur... Edgar. C'est sûrement l'homme le plus proche de ma mère, c'est donc un danger potentiel pour moi. Il se retourne et me regarde d'un air dur.

- Tu n'as rien à foutre ici. Il vaut mieux que...

Deux balles viennent s'enclaver dans l'acier du mur à côté de nous. Trois Érudits viennent de surgir du couloir d'à côté, ils nous tirent dessus. Edgar se met devant moi et les élimine. J'ai eu le temps de tirer une seringue et d'atteindre un homme, mais Edgar l'a abattu de trois balles dans la tête. Je sens subitement une douleur aiguë dans ma cuisse, du sang coule le long de ma jambe. Je m'étale sur le sol froid, ma détresse n'a pas l'air d'inquiéter Edgar qui me regarde d'un air méprisant.

- Quoi ? Ça te fait plaisir de me voir souffrir, c'est ça ?!

- Contrairement à l'Érudit, je ne me délecte pas de la souffrance des autres. J'étais juste en train de me dire que c'est plutôt pas mal cette balle loger dans ton quadriceps. Ça me permet de rejoindre Evelyn sans tenter de te mettre hors d'état de nuire. Bonne journée Laur'.

Je n'ai même pas eu l'audace de lui répondre, la douleur est trop intense... Je perd énormément de sang, il faut que je me fasse un garrot. Je déchire un morceau de mon tee-shirt, je l'enroule et le serre fortement autour de mon membre. Je souffle et tente de rassembler mes forces pour atteindre le laboratoire, qui est à deux mètres de moi. J'arrive à me redresser en poussant sur ma jambe valide et je tape le code pour entrer dans le labo. Je me rue sur l'armoire à pharmacie où je trouve des bandages, du désinfectant et une boîte d'anti-douleur. Je sors une pince en acier du tiroir d'un des trois plans de travail. Je découpe à l'aide de ciseaux mon pantalon et tente de m'extraire la balle incruster dans le muscle de ma cuisse. Je peux la retirer, elle n'est pas si loin que ça car je la touche rien qu'en entrant un peu la pince à l'intérieur de l'ouverture. J'éponge le sang pour y voir quelque chose et pour éviter d'aggraver la situation... Je saisis la pincette et attrape la minuscule balle, je tire et pousse un cri de douleur en même temps. Je dépose la balle dans du coton, me met une crème cicatrisante sur ma plaie et me fait un bandage. Après ça, j'avale un comprimé d'ibuprofène et repars à la recherche de l'endroit où sont détenues les données scientifiques. Je me presse car le temps m'est compté, je repense à ma mère et à Éric pour qui je dois me venger. J'essaie de faire abstraction de la douleur tout en remplissant mon cœur de ce désir de vengeance, je suis tout autant résolue à tuer Jeanine. Je me vengerai, je vengerai ceux qu'elle a tué pour avoir le pouvoir, je me le promet. J'élimine chaque intrus qui est sur mon passage, et je ne prête même pas mon attention à leur dépouille. Je marche, décidée à rompre cette guerre. Cependant, ma concentration diminue lorsque des hurlements parviennent à mes oreilles. Je tourne la tête à gauche et serre fort mon arme. J'atterris dans un lieu qui m'est familier, le lieu où j'ai vu Quatre enfermé dans une cellule, le lieu où Thomas m'a collé au mur pour me faire entendre raison. Je suis dans la zone de détention des divergents. L'un me regarde tout en frappant le carreau de sa cellule. Je dois taper un code, mais je ne sais pas lequel donc je tente de trouver quel code pourrait être le bon. Cela peut-être la date d'anniversaire de Jeanine, je sais, ça vous paraît trop facile mais personne ne sait ce genre d'information, à part ses proches. Un souvenir me vient à l'esprit, celui où mon père a dû offrir un présent à Jeanine. Il me semble que c'était en mars car les châtaigniers commençaient à bourgeonner et il ne faisait pas très froid. Je crois que c'était fin mars, car la foire aux livres qui a lieu dans la faction des Érudits se célèbre fin mars, et je me souviens que le lendemain, mon père s'affolait pour lui trouver un cadeau digne d'elle. Le vingt-sept mars, oui, c'était un vingt-sept mars ! Je tape vingt-sept, zéro et trois puis je valide. La porte s'ouvre et l'homme à l'intérieur me serre dans ses bras.

- Merci ! Comment avez-vous trouvé le code ?

- C'est compliqué... Libérez les autres en tapant vingt-sept, zéro, trois sur le digicode.

Je laisse l'homme et pars en courant pour rattraper le retard que j'ai pris sur Tris et son groupe. Je sors le plan de la Ruche que m'avait donné Arthur et me dirige vers le rond rouge qu'il a tracé. Je tue chaque homme qui se dresse contre moi. Je parcours les couloirs à toute allure pour trouver cet endroit. Je me stoppe net quand je passe devant un couloir vide où il n'y a personne, je contemple longuement ma carte et me rend compte que c'est ici. Il y a une arme inconnue dans cette pièce, c'est pour ça qu'aucun homme est posté ici. Ma jambe me fait encore plus mal, sûrement à cause de la peur qui grandit en moi... Qu'est-ce qui m'attend derrière cette porte ? Tout ce que je sais, c'est que ce n'est rien de bon... J'entre dans la pièce qui est bleue, comme la plupart des endroits Érudits. Les néons fixés au plafond illumine le carrelage d'un blanc étincelant, et les quelques fenêtres laissent paraître une source de lumière peu puissante. La porte se referme brusquement dans mon dos, j'entends un bruit qui me semble être le son d'une clé qui tourne dans une serrure. Je me raidis, je ne sais pas vraiment ce qu'il va m'arriver... Des lasers partent de toutes parts pour atterrir sur moi, comme pour analyser ce que je suis. Je ferme les yeux et baisse la tête, les lasers ne sont pas bon pour la vue, ma mère me l'a répété maintes et maintes fois. Une voix de femme commence à retentir dans cette pièce effrayante.

- Laur' Scott, deuxième génération. Faction d'origine : Érudits. Faction d'élection : Audacieux. Divergente soupçonnée.

Un ordinateur à reconnaissance faciale, Jeanine innove ! Je n'ai pas compris le « deuxième génération »... Mais, mon inquiétude est le fait que l'ordinateur ait dis « divergente soupçonnée ». Je crois que Jeanine a deviné ou elle a tout simplement su ceci grâce à ses caméras planquées dans chaque recoin de la ville. Mon cœur cogne fort, comme la pioche contre la roche, il s'emballe.

- Statut : Intruse.

J'entends un bruit semblable à un déclic, à un enclenchement de je ne sais quoi. Je redresse mon arme, la pointe dans toutes les directions possible pour être prête à affronter mon agresseur. Cependant, de la fumée bleue sort du plafond, elle me fait tousser... Je ne vois plus rien, j'ai du mal à respirer, je n'arrive plus à tenir debout. Les volets des fenêtres se sont fermés, les lumières blanches se sont éteintes pour laisser apparaître une lumière rouge sang. Je suis assise sur le sol froid, j'aimerai sortir par la porte situé derrière la table métallique, mais je ne parviens pas à trouver la force de me hisser sur mes deux jambes. Tout à coup, les lumières se rallument et je suis dans ma chambre d'Érudite. Mes livres de cours sont placés en désordre sur mon bureau. Un crayon est par terre. Mon lit est soigneusement fait comme je le faisais avant que je parte chez les Audacieux. On peut voir la trace de sang qu'a laissé mon père sur mon mur. C'était un soir d'automne où je n'avais pas réussi à ramener de bonnes notes, sa colère a été beaucoup plus monstrueuse que les dernières fois. Le sang qu'il y a sur le mur, c'est le miens... Cette chambre incarne le souvenir d'une enfance douloureuse, le souvenir d'une enfance détruite par des poings et des coups de ceinture.

- Intruse

La voix retentis encore une fois mais, cette fois-ci, on dirait celle de Jeanine...

- Tu as cinq minutes pour atteindre la porte bleue avant que le poison n'envahisse la pièce.

Un vent de panique m'envahit quand je comprend que je vais peut-être perdre la vie ici même. Cette garce a tué ma mère, Éric et elle va maintenant me tuer, moi. Je ne sais pas si le poison commence à prendre possession de ma vie, mais je pense que le fait que j'ai du mal à respirer est l'un des premiers effets. Je tente de me concentrer pour trouver une solution à ce problème mortel. Il faut que je marche pour atteindre la porte, je me redresse donc dans un élan de fureur mais, une personne me barre le chemin en me poussant violemment. Ses yeux noisettes étincellent comme si elle venait de pleurer. Sa chevelure blonde est un peu bouclé comme la mienne... En fait, cette personne, c'est moi. Est-ce mon reflet ? Je bouge nerveusement pour me convaincre que c'est un miroir mais, c'est bel et bien un autre moi face à moi.

- Je rêve ?

Elle a entendu ce que j'ai dis car elle m'a regardé et une lueur a brillé dans ses yeux. Par contre, elle ne me répond pas... Je ne comprend pas du tout ce que je dois faire dans cette simulation. Jeanine a créé cette arme pour résister aux intrusions mais a-t-elle pensé aux divergents ? Je pense que oui, car j'ai la sensation que la mort approche à grand pas vers moi. Je l'approche pour mieux la distinguer mais elle se met en travers de mon chemin pour ne pas que je puisse passer. Il faut que je tente de passer de force, il faut que je rassemble toutes mes forces pour la vaincre. Je lui lance un uppercut dans la mâchoire mais elle l'évite et me lance son pied dans mes côtes. Je hurle de douleur mais me relève encore plus énervée, je ne vais pas être fine là. Je tente de passer derrière elle mais elle m'attrape le bras et à l'aide de son corps, me fait basculer pour que je tombe sur le dos. Je grimace mais tente une autre attaque avec encore plus de force. Je me fixe sur le fait que je dois me venger d'Éric et j'élance mon poing vers son thorax pour lui couper le souffle. Elle l'esquive une fois de plus et me donne un coup de pied dans la tête. Je suis sonnée et met du temps à reprendre une position de protection. Ici, ni les conseils de Quatre, ni ceux d'Éric peuvent m'aider. Je me bat contre moi même, je dois battre Laur' Scott. ... Mais justement ! Je dois battre Laur' donc je ne dois pas agir comme j'agirai. Je dois faire l'inverse de ce que je ferai, je dois me débarrasser de mon humanité pendant un instant afin de devenir quelqu'un d'autre. Je ne dois pas être Laur' pour pouvoir la battre. Je ne dois pas essayer de toucher les zones vitales en faisant des attaques qui font appel à ma force. Je dois faire appel à ma furtivité et à mon intelligence d'Érudite. Je saisis ses cheveux et la tire vers moi pour lui donner un coup de tête. Elle est maintenant à terre, le nez en sang et les jambes battantes pour tenter de me faire tomber. J'avais prévu qu'elle allait faire ça donc j'ai pris le soin de me mettre derrière elle pour lui donner des coups de pieds dans le cou, là où se trouve la moelle épinière et là où la colonne vertébrale est très sensible. Je frappe jusqu'à ce qu'elle ne bouge plus, jusqu'à ce qu'aucun son ne sort de son corps, jusqu'à ce que la vie l'ait quitté. Mais, elle se relève brutalement ou du moins, il se relève. Éric est debout, devant moi. Le voir meurtrit mon cœur, les larmes montent et dévalent mes joues. La colère se lit sur son visage, il veut ma mort et il me tuera. Je fuis les coups qu'il m'adresse, je fuis son regard dur et froid comme l'acier. Je glisse en voulant esquiver le poing d'Éric, je suis maintenant à terre. Je passe mon bras devant mes yeux pour ne pas que ses coups atteignent mon visage. Mon autre main vient prendre place au sol où un objet froid est posé. C'est mon arme, ou ma seule chance de survivre. Je ne dois pas me laisser tuer par une simulation, Éric ne le permettrai pas. Je prend l'arme et la pointe vers lui, mes tremblements me font atrocement peur.

- Excuse-moi Ric'.

Je tire sur Éric qui n'est rien d'autre que moi dans une simulation. Mon double ne pouvait pas faire ça, elle ne pouvait pas exterminer quelqu'un qui représentait autant pour elle. Elle n'aurait pas pu entraîner cette violence sans regarder la mort droit dans les yeux. Je suis trop humaine pour tuer ainsi mais, j'ai réussi à ne pas être moi. Je lâche mon arme et courre vers la porte que Jeanine désignait au début de la simulation. Je tombe nez à nez avec Tori, couverte de sang. Jeanine est allongée par terre, elle est éventrée, elle est morte. Je devine que c'est Tori qui l'a tué et à ma grande surprise, cela ne me satisfait pas.

- Pourquoi tu l'as tué ?! Son savoir valait de l'or ! On avait besoin d'elle pour obtenir une information !

- Toi aussi ? Après tout, je m'en doutais un peu... Trahir ton frère et ta mère. Tu n'as pas honte ?

Je ne prête pas attention à ce qu'elle dit et me tourne vers Tris.

- Je suis désolée Tris...

Sa tête fait un mouvement de gauche à droite, elle ne me regarde même pas. La déception se lit sur son visage, ce qui me fait baisser la tête en signe de compassion. Nous avons échoué... Tout espoir est nul désormais... Le message des Fondateurs va être détruis et les données scientifique qui sont une source vitale pour Chicago, vont être supprimées. Mes frères sont peut-être mort lors de cette révolte, et des hommes ainsi que des amis ont sûrement trouvé la mort pour défendre la science. Quatre se fige lorsqu'il nous voit, il manque de tomber et nous regarde d'un choqué.

- Elles nous ont trahis. Tris a failli me tirer dessus pour défendre Jeanine.

Uriah ne comprend pas et demande en toussant ce que l'on fait ici. Je vois Tris et Quatre parler ensemble, j'ai peur qu'il ne s'en prenne à moi. Il tremble de colère, nous l'avons trompé en complotant avec Marcus... J'ai peur qu'il ne nous pardonne pas notre faute. Quatre et Tris se dévisagent, cela ne me rassure pas du tout...

- La vérité. Et tu espères l'apprendre en écoutant un menteur, un traître et un sociopathe ?

- La vérité ? De quoi parles-tu ?

Ils parlent de Jeanine et du message... Et bien sûr, Tori se mêle de tout.

- Je crois... Je crois que c'est toi qui mens. Tu prétends que tu m'aimes, que tu me fais confiance, tu soutiens que je suis plus perspicace que la moyenne des gens, et à la seconde où cette confiance, cet amour sont mis à l'épreuve, tout part en fumée.

Tris pleure, sa voix est toute tremblante. Cela me vide le cœur, ça me détruis de voir autant de souffrance chez elle.

- Alors Tobias, c'est toi qui devait mentir en me disant tout ça... C'est toi, parce que je ne peux pas croire que ce prétendu amour puisse être aussi fragile. Je suis toujours celle qui aurait préféré mourir plutôt que te tuer. Je suis exactement celle que tu crois. Et je sais que cette information va tout changer. Elle va changer tout ce qu'on a fait et tout ce qu'on s'apprête à faire.

- Ça suffit ! Conduisez-la en bas. Elle sera jugée avec les autres criminels de guerre. Et emmenez Laur' aussi.

- Non. Je veux lui parler.

Je regarde Quatre intensément, il fait de même avant de détourner le regard vers le corps de Jeanine.

- Tu es contente ? Tu es vengée. Cependant, tu aurais pu faire en sorte de choisir le bon camp...

- Je n'ai rien à te dire. Je veux aller dans ma cellule.

Tori fait un signe de tête à deux Audacieux placés derrière moi. Ils me saisissent chacun un bras et me traîne hors de la pièce. Je traverse plusieurs couloirs et descend plusieurs escaliers avant d'arriver dans les sous-sols de la Ruche. On me jette dans une cellule où il y a déjà sept personnes. Deux visages me sont familier, c'est Arthur et Lara. Ils se lèvent et me prennent dans leur bras, cela ne me rassure guère... Je ne sais pas vraiment comment je dois prendre leur embrassade...

- Quelqu'un est mort ?

- ...

- Lara... Dis-moi.

- Alex... Il s'est pris une balle dans l'abdomen, j'ai fais tout mon possible pour éviter que l'hémorragie s'aggrave mais c'était déjà trop tard... J'ai encore son sang sur mes mains... Je n'ai pas réussi à le maintenir en vie Laur'... Je suis désolée.

Je me fige et les paroles de ma sœur ne m'atteignent pas vraiment, elles n'ont pas d'impact. Tout ce qui m'importe, c'est le fait que je n'ai pas pu lui dire au revoir... Je n'ai pas pu le protéger de tout ça alors qu'il le méritait malgré toutes les atrocités qu'il a pu dire à mon sujet. Je m'assois, je n'arrive pas à me faire à l'idée que je viens de perdre encore une fois quelqu'un de proche. Je me sens nulle, j'ai mis la vie de tout ceux que j'aime pour un fichu message qui sera détruis par Evelyn. Je me suis battue pour rien, des gens ont donné leur vie pour rien. Je repense au corps de Fernando qui heurte le sol, il est mort pour rien... Alex est mort pour rien aussi... J'ai fais des promesses à mes hommes et je n'ai même pas réussi à les tenir, je m'en veux de ne pas avoir été assez rapide pour aider Tris. Arthur s'accroupit et me prend les mains.

- Je sais ce que tu penses Laur'... Tu crois que tu as échoué. Cependant, ce n'est pas un échec complet car, nous avons pu en finir avec le régime tyrannique de Jeanine. Les gens qui sont morts savaient très bien qu'ils allaient peut-être y rester, mais ils y sont tout de même allés. Pourquoi ? Parce qu'ils n'avaient pas le choix, ils devaient reprendre la Ruche pour pouvoir survivre. Ne crois pas qu'ils t'ont suivis toi parce que tu leur vendais du rêve. Ils t'ont suivis car tu leur donnais un accès à ce qu'ils voulaient.

- Et Alex ? Tu y as pensé ? C'était mon meilleur ami, et j'ai presque tout foiré avec lui. Je n'ai même pas pu lui dire que je lui pardonnais tout, je n'ai même pas pu lui dire adieu.

- Tu lui as donné l'occasion de faire quelque chose pour sa nation. Tu l'as mis dans le groupe d'éclaireur. Pourquoi ?

- Parce que je voulais qu'il soit en sécurité...

- Voilà donc je crois bien qu'il avait compris que tu lui avais pardonné en le mettant dans cette équipe. Il était loin d'être bête et il t'aimait Laur'. Les gens ne sont pas mort pour toi, ils sont mort pour récupérer la Ruche. Tu as juste été un guide pour cette mission...

Les larmes dévalent mes joues, je pleure comme une enfant ayant perdu son jouet.

- Mike, Jacob, É...

- Vont bien. Ils ont juste eu le temps de s'échapper à temps, ils partaient vers le secteur des Fraternels. Lara était censée être avec Alex mais il s'est passé ce qu'il s'est passé, et elle était totalement perdue quand je l'ai trouvé. Je l'ai donc prise avec moi pour aller ici... On s'est fais capturer par des Audacieux, ils étaient trop nombreux pour elle et moi et je ne souhaitais pas mettre sa vie en danger.

- On aurait pu les éliminer Arthur...

- Liam a raison, tu es inconsciente.

- Pfffff.

Tout à coup, la porte de la cellule s'ouvre pour laisser entrer Haley et Aaron.

- Fils de pute ! Je vais te déglinguer ta gueule de connard si je sors d'ici !

- On ne traite pas les mamans Haley...

Elle se retourne vers moi, les yeux fous de rage. Aaron baisse les yeux tout en caressant le dos de sa petite-amie qui est toujours en furie contre les gardes qui l'ont jeter ici. Elle se jette sur moi pour me prendre dans ses bras, elle me serre de toutes ses forces en me chuchotant à l'oreille que je suis une pauvre cinglée. Elle se détache de moi et me prend la main en plongeant son regard noisette dans le miens.

- Tu aurais pu mourir en te retournant contre la vingtaine de Sincères ! Tu es totalement barrée Laur' Scott ! Tu es partis en un éclair, je n'ai même pas eu le temps de comprendre ce que tu allais faire que tu étais déjà bien loin. Ne me refais plus jamais une telle frayeur, j'ai bien cru que j'allais te perdre pour de bon.

- Il fallait que j'aide Tris, il le fallait à tout prix. Il fallait que je venge ma mère et Éric en tuant Jeanine... Malheureusement, c'est Tori qui a mis fin à la misérable vie de Jeanine Matthews. Nous n'avons pas pu sauver le message, ni les données. Nous avons lamentablement échoué.

La porte de la cellule s'ouvre et deux gardes entrent. Ils cherchent quelqu'un et quand leurs regards s'arrêtent sur moi, ils avancent pour m'emmener. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais je n'émet pas de résistance, je ne dois plus avoir envie de résister. J'aperçois Evelyn qui m'attend de l'autre côté du couloir, elle a l'air vraiment très énervée...

- Pourquoi ?! Pourquoi a-t-il fallu que tu t'entraînes là dedans ?! Pourquoi tu as entraîné tes frères et ta sœur ?! Te rends-tu compte que je vais devoir juger mes propres enfants ?! Te rends-tu compte que je vais peut-être devoir vous voir mourir pour votre trahison ?! J'aurais peut-être dû te tuer à la naissance, tu ne ferais pas autant de tort.

- Tu vois ? C'est pour ça que je ne te considérerai jamais comme étant ma mère, car une mère ne se comporte pas ainsi. Une bonne mère écoute ses enfants, elle renonce à sa soif de pouvoir pour ses enfants ! Elle se bat pour les voir vivre ! Mais, ça tu ne connais pas ! Même Marcus doit mieux connaître les concessions qu'un parent doit faire pour sa progéniture !

- Enfermez-la seule. Ne la nourrissez pas, ne lui faites pas de soin.

- Tu peux me priver de ce qui me maintient en vie, tu m'as déjà privé de ma mère biologique.

Elle se retourne et lève la main pour me frapper.

- Maman ! ... Ne lui fais pas subir ce que tu as subis.

Elle regarde Quatre tout en baissant sa main. La rage dans ses yeux s'est estompée pour laisser place à de la tendresse. Elle tourne les talons et les gardes m'accompagnent jusqu'à ma cellule en me tenant fermement les bras. Elle sait très bien que je ne supporte pas la solitude, c'est pour ça qu'elle me fait enfermer dans ce cinq mètres carré. Je reste plusieurs heures à ressasser chaque bons moments que j'ai pu passer dans ma vie. Je repense au jours heureux passés avec ma mère ou encore avec Éric. Je me rappelle de leurs rires, de leur sens de l'humour qui est beaucoup moins développé chez Éric que chez ma mère. Je me souviens de la première fois que j'ai vu Béatrice, c'était un moment magnifique même si l'annonce que ma mère m'a faite par la suite, m'a détruite. Quatre m'a défendu, mais je ne sais pas si c'était vraiment me défendre... Je ne sais pas si c'était pour ramener ma mère à la réalité ou si c'était pour éviter que je me prenne un coup encore de la part d'un de mes parents. Pendant les deux heures qui ont suivis mon enfermement, je n'ai fais que pleurer ou m'énerver. J'ai frappé les murs avec tellement de force que mes poings sont en sang... J'essaie de les masser pour faire passer la douleur, ce qui n'arrange pas les choses car les saignements reprennent de plus bel. Je me relève quand j'entends un verrou se débloquer. La porte s'ouvre et derrière celle-ci se trouve Edgar qui me regarde avec un sourire narquois.

- Tu dis que tu ne te délectes pas de la souffrance des autres, mais ton comportement montre l'inverse...

- Je n'ai pas envie de discuter avec toi Laur'. À vrai dire, je n'ai pas envie de te traîner comme je ne sais quoi jusqu'au hall d'entrée.

- Tant mieux, je n'ai aucune envie de me rebeller.

Il pose une main dans mon dos jusqu'au hall où une centaine de personnes attendent. J'aperçois Tris, mes frères, ma sœur, Johanna Reyes et tous les hommes qui m'ont aidé à prendre cette forteresse qu'est la Ruche. Il pleut à plein temps dehors, le soleil n'est pas de la partie, ce qui rend le hall très sombre. Johanna parle avec Tori et Harrisson, d'après ce que j'entends, ce n'est pas une discussion pacifiste... Le corps de Jeanine est exposé sur une table face aux Érudits et aux traîtres Audacieux. J'observe ce qui m'entoure comme à mon habitude et quelque chose me choque ou plutôt, quelque chose m'interpelle. Aucun Audacieux détient une arme, seuls les sans-factions en possèdent... Je décide de me rapprocher de Tris qui discute à voix basse avec Christina.

- Tu as remarqué ?

- Oui, les sans-factions détiennent toutes les armes...

- Evelyn...

Ma mère biologique vient d'entrer dans le hall, elle est bien droite et son regard est très fier. J'ai l'impression de voir une reine entrer dans son palais accompagnées de ses plus fidèles sujets. Je repense à l'alliance totalement improbable des Audacieux et des sans-factions. Cette alliance n'était que baliverne pour pouvoir prendre la Ruche... Elle a piégé tout le monde. Edward et Edgar se mettent derrière elle comme pour montrer qu'ils sont ses deux piliers protecteurs. Evelyn avance vers la table où gît le corps sans vie de Jeanine, elle prend une arme pour lui tirer dessus. Je serre les poings lors de la détonation qui fait naître un silence morbide dans le hall. Mike me regarde d'un air inquiet qui ne me fait présager rien de bon. Evelyn prend la parole tout en joignant ses mains.

- Merci. Je sais que vous vous demandez tous ce qui va se passer maintenant. Je suis donc venue vous en informer. Le système des factions, qui reposait depuis tant d'années sur la misère d'êtres humains exclus, est aboli séance tenante. Nous savons que la transition ne sera pas facile pour vous, mais...

- « Nous » ? Qu'est-ce que ça veut dire, aboli ?

- Ça veut dire que votre faction qui, il y a encore quelques semaines, réclamait à grands cris avec celle des Érudits qu'on réduise l'approvisionnement des sans-faction, a cessé d'exister. Et si vous envisagez de prendre les armes contre nous, vous allez avoir quelques difficultés à vous en procurer.

Après ces dernière paroles, les sans-factions brandissent leurs armes. Ils sont partout dans le hall, prêt à tirer sur la moindre personne qui essaierai de se dresser contre Evelyn. Je ne peux pas m'empêcher de sourire, ma mère est une garce très intelligente et quand elle veut quelque chose, elle l'obtient. Je regarde Tris qui n'a pas l'air surprise. La situation a même l'air de pouvoir la faire rire.

- J'ai donné pour consigne à ma moitié de l'armée de soulager l'autre moitié de ses armes dès que leur missions serait remplie. Je vois qu'elle a été appliquée. Je déplore d'avoir dû recourir à cette manœuvre, mais nous savons que vous avez été conditionnés dès l'enfance à obéir au système des factions comme à vos propres mères, et que vous aurez besoin de notre aide pour vous adapter à cette nouvelle ère.

- Nous « adapter » ?

Tori vient de cracher ces paroles avec un dégoût profond. Elle se rapproche d'Evelyn qui la vise avec son arme.

- Après avoir manqué de nourriture pendant dix ans, je ne vais pas me laisser intimider par une Audacieuse invalide. Si vous ne voulez pas que je vous tire dessus, allez vous asseoir avec les membres de votre ex-faction. Ceux d'entre vous qui nous ont aidés à faire tomber les Érudits seront récompensés. Ceux qui nous ont résisté seront jugés et punis selon leurs crimes.

Soudain, derrière Evelyn, Quatre, Marcus et Caleb entre dans le hall incognito. Je les regarde discrètement pour ne pas éveiller des soupçons. Quatre passe derrière moi et me souffle : « Tu avais raison petite sœur. » Je le regarde interloquée par ce qu'il vient de me dire. Je ne sais pas ce qu'il a voulu me dire en me disant ceci, et mon cœur se met à battre la chamade quand tous les écrans du hall s'allument dans un clignotement semblable aux lumières des antennes de la Ruche. Evelyn stoppe son speech en plein milieu d'une phrase.

- Qu'est-ce que c'est que ça ?

Un large sourire se dessine sur mon visage et sur celui de Mike, qui a tout de suite compris ce qui se passait. Quatre et Tris s'embrasse langoureusement. Merci Tris, tu as su montrer la bonne voie à la tête de mule qu'est Quatre. Je ne sens plus mes jambes, la joie qui se répand en moi me rend euphorique. Une voix se met à vibrer dans tout le hall, une voix de femme. L'écran montre, en effet, une femme derrière un bureau, les mains jointes, dans un endroit inconnu.

- Bonjour. Je m'appelle Amanda Ritter. Je ne vais vous apprendre dans cette vidéo que ce que vous avez besoin de savoir. Je suis à la tête d'une organisation qui se bat pour la paix et la justice. Cette lutte est devenue presque impossible au cours des dernières décennies. Et voici pourquoi.

Des images de guerre défilent sur les écrans... Des impacts de bombes, de hommes et des femmes tenant des armes, des montagnes de corps sans vie... Que des images choquantes pour montrer l'inhumanité de l'Homme. Les écrans nous montrent des gens aux regards vide, des gens détruis physiquement par les bombardements, des gens anéantissant la moindre parcelle de vie sur terre. Amanda réapparaît avec encore les mains croisées.

- Vous ne vous rappelez rien de tout cela. Mais si vous pensez que ce sont les actes d'un groupe de terroristes ou d'un régime totalitaire, vous n'avez qu'en partie raison. La moitié de ceux que vous avez vus sur ces photos, en train de commettre ces atrocités, étaient vos voisins. Des membres de votre famille. Des collègues. Ce n'est pas contre un groupe en particulier que nous nous battons, mais contre la nature humaine elle-même. C'est pour cela que vous êtes aussi importants. Notre combat contre la violence et la cruauté ne traite que les symptômes d'une maladie. Vous, vous en êtes le remède. Pour vous protéger, nous avons chercher un moyen de vous isoler de nous. De nos modes de production. De nos technologies. Des structures de notre société. Nous avons organisé la vôtre d'une manière spécifique dans l'espoir que vous retrouviez le sens moral que la majorité d'entre nous ont perdu. Au fil du temps, nous espérons que vous parviendrez à changer, ce qu'une majorité d'entre nous ne peut plus faire. Si je vous laisse ces images, c'est pour que vous soyez informés, quand l'heure sera venue pour vous de nous aider. Vous reconnaîtrez ce moment lorsque bon nombre d'entre vous seront dotés d'un esprit plus flexible que la moyenne. Ces gens porteront le nom de Divergents. Lorsqu'ils seront devenus nombreux, vos leaders devront ordonner aux Fraternels d'ouvrir le portail une fois pour toutes et vous permettre de sortir de votre isolement. L'information contenue dans cette vidéo doit être réservée aux membres de votre gouvernement. Afin que les autres puissent repartir de zéro, l'esprit libre. Mais ne nous oubliez pas. Je m'apprête à rejoindre vos rangs. Comme vous, je vais délibérément oublier mon nom, ma famille et mon foyer. Je vais prendre une nouvelle identité, avec des souvenirs et un passé fabriqués. Mais pour preuve de la véracité des informations que je viens de vous fournir, je vais vous donner le nom qui va devenir le mien. Je m'appelle désormais Edith Prior. Et il y a beaucoup de choses que je serai heureuse d'oublier.

Ma mère vient du même endroit qu'Amanda, ma mère savait tout ça, elle nous l'a transmis. Le silence règne comme un dragon qui régit son trésor, puis la foule se met à rugir. Les cris tintent dans le hall, ce sont des cris de joie. Mike vient me prendre dans ses bras et m'entraîne très vite dans une petite pièce carré qui servait d'entrepôt d'armes. Aujourd'hui aucune arme à feu y est rangé, la pièce est totalement vide. Le bleu et le blanc dominent mais cela ne me dérange pas car comme l'a dis Evelyn, nous entrons bel et bien dans une nouvelle ère, donc les factions font désormais partis de notre passé. Cependant, Mike a l'air de vouloir me dire quelque chose d'important. Me mettre à l'écart ici témoigne de la grande portée de ce qu'il va me dire. Il n'affiche pas vraiment d'expression faciale, donc je ne sais pas du tout si ce qu'il va me dire va me faire plaisir ou va me briser. Il m'invite à m'asseoir, me prend les mains et me regarde droit dans les yeux avant d'émettre cette phrase cinglante.

- Éric est vivant.

Bon... Bah le tome 2 se finit ainsi. Heureusement que mes lecteurs n'ont pas mon adresse, sinon je pense que je me ferai tuer ! La fin est extrêmement similaire au livre, j'espère que cela ne vous dérange pas. Je ne voyez pas Laur' louper ce moment fatidique ! J'ai repris Edgar qui été inventé pour le film, il va avoir une certaine importance dans le tome 3. Je ne vous en dis pas plus les pandas ! Bon, nous nous retrouvons pour le prologue du tome 3, le dimanche 13 novembre à midi ! Je vous souhaite une bonne rentrée et je tiens à (re)préciser que je suis à l'université, j'ai donc moins de temps pour écrire. Bisous, je vous aimes !! Merci pour le soutien que vous m'avez donné durant la dure épreuve du chagrin d'amour x') J'en avais besoin je pense ! Bref, mangez du bambou, du nutella et des skittles !! Gros bisous d'un panda ! ♥♥♥♥♥

P-S : Le personnage qui se nomme Alex, celui qui est pote avec Arthur. Et bien, j'ai transformé son prénom qui est devenu Thomas ! Je n'avais pas remarqué que j'avais deux Alex. C'est pour vous dire à quel point je n'aime pas le meilleur ami de Laur' xD

Info: J'ai créé un livre Critique & Montage ! N'hésitez pas à en parler autour de vous, j'attends vos commandes ^^

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