Chapitre VI : Liens du sang et cœur

/!\ Non corrigé /!\

Fautes à prévoir ! Je suis désolée mais je suis tellement débordée en ce moment que je n'ai pas le temps pour la correction. Ça se fera donc lors de la réécriture... Merci pour votre compréhension :)


L'air frais venu s'infiltrer dans mes draps, m'a tiré de mon sommeil aux alentours de huit heures. J'ai contemplé le torse dénudé d'Éric quand la lumière a pénétré la pièce à l'ouverture des volets persiennés. Il a ensuite tâté son oreiller pour lui redonner une forme convenable. Maintenant, je le sens tiré la couette pour la replacer correctement. Je tend l'oreille et devine qu'il fouille dans les armoires aux portes coulissantes pour trouver de quoi se vêtir. Je frémis un peu et m'enroule dans la couette pour lutter contre le froid envahissant la petite chambre.

- Ne m'oblige pas à venir te coller mes mains froides dans le dos. Si j'ai ouvert la fenêtre, c'est pour venir te tirer délicatement de ton sommeil.

- J'aurais aimé dormir plus longtemps vois-tu...

- Entraînement ce matin donc bouge tes fesses encore nues.

- Je n'ai pas que ça de nu...

- N'essaie pas de m'envoûter avec ton corps de déesse, j'ai bu une potion qui m'immunise face à ta sorcellerie.

- D'accord ! Je vais te défie au lancé de couteaux ! Que le meilleur gagne.

Je sors du lit brusquement et tire le rideau de la fenêtre ouverte. Je ne tiens pas à ce que plusieurs personnes profitent de la vue... J'enfile une culotte et un soutien-gorge spécialement fait pour le sport. Proche du corps et fais avec des textiles souple plus que rigides, ils permettent d'avoir des mouvements d'une précision étincelante sans jamais nous gêner. Je met un legging rouge carmin et un pull en polyester bleu électrique qui va me laisser libres dans mes gestes tout en me tenant chaud. J'enfile des chaussettes et des baskets posées sur une étagère puis pars en direction de la cuisine. Cependant, je sens Éric m'attraper les hanches et me tirer vers l'arrière en direction de son corps. Mon dos touche son buste qui vient se presser un peu plus contre moi quand ses poumons se gonflent d'oxygène et de dioxyde de carbone. Il enfouie sa tête dans mon cou et embrasse ma carotide à plusieurs reprises. Il pose ensuite ses lèvres sur ma chevelure blonde et lâche prise. Je me retourne pour venir me faufiler dans ses bras, murailles de notre amour indescriptible et indestructible. Lara est aux fourneaux, elle est en train de nous faire des crêpes sous la direction d'Arthur qui lui montre le geste pour les retourner sans y toucher. Voir les disques de pâtes voler dans la cuisine m'ouvre l'appétit. Je m'attable en m'asseyant sur l'une des huit chaises de la salle à manger. À ma gauche, Liam ingurgite le contenu de sa tasse d'une seule traite.

- Aglouglouglou ! Il a soif Liam ! Une pinte de vodka les gars ! Hurlai-je en tapant le dos de mon frère.

- Si j'étais toi, j'éviterais d'embêter mon frère... Sinon, je vais me sentir obligé de te demander si ta partie de jambes en l'air avec Ric' s'est bien passée.

- Tu es une enflure toi ! M'exclamai-je les joues légèrement rougies par la honte.

Éric s'installe, gêné par la réflexion de Liam. Il tente de dissimuler son sourire mais il est déjà trahis par ses yeux emplis d'une malice espiègle. Lara ne peut s'empêcher de glousser en cachant son visage derrière sa serviette en tissu bleuté, et Arthur est en train de simuler une sorte d'étouffement.

- Vous ferez mieux de retourner à vos crêpes au lieu de ricaner comme des débiles sous gaz hilarant. Proposai-je aux deux rieurs.

Mike sort de la salle de bain, une serviette accrochée à son bassin et les cheveux encore dégoulinant d'eau. Il me fait un grand sourire et un clin d'œil pour me taquiner tout en s'empressant d'aller trouver refuge dans sa chambre. Je lui aurais bien envoyé un œuf ou autre objet salissant pour l'expédier à la douche mais, l'éducation anti gaspillage que j'ai reçu m'y a empêchée. Je me résigne donc à rien faire pour contrer ses moqueries et me sert un bol de lait chaud avec deux trois crêpes nappées de gelée royale. J'ajoute un peu de chocolat en poudre dans mon lait et mélange le tout avec une cuillère pour avoir une couleur homogène. Ma sœur a décidé de mettre le restant de pâte au frais pour pouvoir refaire des crêpes bien chaudes ce soir. Le jus d'orange pressée me donne envie, j'en verse donc un peu dans le gobelet rougeâtre disposé face à moi. Légèrement acidulé, son goût excite mes papilles gustatives à l'affût d'un aliment riche en saveur. Liam est partis se laver, j'entends l'eau cogner contre les parois carrelées de la douche. Je repense rapidement à Quatre et me demande s'il va bien... Evelyn m'a expliqué avoir avancé le procès de Tris pour pouvoir en finir vite avec les grands jugements. Elle le regrette aujourd'hui et pensait réussir à détruire le couple que formait Tobias et Tris... Ce qu'elle a du mal à comprendre, c'est que ses enfants sont plus attachés à leur partenaire qu'à leur propre mère. L'abandon n'est pas excusable pour nous... Du moins, le pardon s'acquiert qu'avec le temps et le temps est une notion totalement abstraite qu'on a inventé et qui nous échappe tellement dans les périodes difficiles. J'espère que Quatre se porte bien et qu'il accepte le fait de savoir qu'Éric est vivant, car je doute qu'il soit pas au courant de la survie de son pire ennemi. Tori Wu est décédée lors de leur fuite... Je me souviendrais toujours de son corps étalé sur une table de légiste dans la morgue de la Ruche. Je me surprend souvent à prier l'être abstrait pour lui supplier de protéger Quatre et Tris. Moi qui ne croit qu'en la science, je me met à me décharger de toutes responsabilités en invoquant la toute puissance d'un sujet irrationnel. Mon désespoir me rend pitoyable... Après avoir débarrassé la grande table ronde, j'entraîne Ric' dans les sous-sols pour relever le défi que je lui ai imposé. Nous dévalons les marches et courrons vers le ring comme des dératés. Je le pousse un peu pour lui faire perdre de l'allure mais il me tire le bras afin de me retarder encore plus. Il se met en position d'attaque et sautille tout autour de moi en me donnant quelques coups que je ressens comme des caresses. Il m'énerve à me tourner autour, ça me rend nerveuse... Je prend donc les devants et passe mon pied derrière ses mollets tout en poussant son corps en arrière. Il perd équilibre et s'agrippe à moi, m'entraînant dans sa chute. Nous sommes tout deux à terre, rigolant comme deux jeunes enfants. Je pose mes lèvres sur les siennes et commence à l'embrasser langoureusement avant de me relever rapidement tout en brandissant une barre en fer servant de poutrelle pour les tractions. Je lui colle le bout de la tige sous le menton et appuie un peu sur sa carotide.

- Ne jamais se laisser distraire.

- Pétasse ! Sorcière !

- N'empêche que je t'ai battu ! Voyons voir si je te met une raclée au lancé de couteau.

Je saisis une petite dague rangée dans une valisette placée sur une table. Je me poste ensuite à dix mètre des cibles en bois. Je regarde Éric prendre un petit couteau, il le fait voleter et tourner dans sa main. J'émets une sorte de rire moqueur et fixe la poitrine de la silhouette peinte sur la cible. Je touche la lame et essaie de ne faire qu'un avec l'objet tranchant. Mes doigts effleurent l'acier acéré prêt à déchiqueter la moindre particule de chair qu'il rencontrera. La pointe aiguisée entaille vaguement mon index ayant eu un peu trop de confiance en prenant appuie sur ce sommet abrupte. Le froid couvrant l'objet a disparu face à la transpiration de ma main. Je tâte la moindre parcelle qui forme ce couteau et distingue des inscriptions que l'épiderme de mes doigts n'advient pas à déchiffrer. J'inspire et expire difficilement, comme si l'oxygène me manquait dans cet exercice laborieux qui ressemble à l'ascension de la plus haute des montagnes. La réussite sera la lame immiscée dans l'écorce, triomphant de la vie factice de l'être en bois. Je gonfle à bloque mes poumons et élance le couteau qui traverse en une fraction de seconde le peu d'espace qui me séparait de l'objectif. Le coeur est atteins avec succès. Ric' est aussi parvenu à ses fins en plantant la dague entre les deux yeux du mannequin.

- Capable d'enfoncer une lame dans le manche du couteau déjà planté ? Me défie Éric avec un air plus que provocateur.

- Je relève ce challenge avec le savoir irréfutable d'une victoire.

- Une vraie poétesse.

J'hausse les sourcils et souris promptement pour me mettre au travail. Je recommence la procédure et prend contact avec l'outil qui me fera gagner sans aucun doute. Je ne perd pas vraiment de temps à me décider et jette avec force le poignard qui a briser le bois du manche de l'autre canif. J'ai touché ma cible mais je ne l'ai pas totalement atteinte. Éric a totalement foiré son coup et je ne peux m'empêcher de me moquer de lui.

- Toi tu t'es aussi plantée !

- Ah bah c'est le cas de le dire ! Sauf que contrairement à toi, effleuré mon objectif ! Tu as la preuve même sur le manche !

- M'en fiche, je suis sûr qu'au combat, je te détruis.

- Tu n'oserais pas lever un pouce sur moi. Riai-je en lui donnant un coup de poing dans le bras.

Des bruits de pas ont résonné derrière nous, je me retourne donc brusquement avant de me détendre face à Éthan. Son regard est vide et il met un temps fou avant de décrocher un mot.

- Je... Je vais vous laisser tous les deux... Excusez-moi.

- Tu peux rester hein. On s'entraîne juste...

- Je préfère rester seul, désolé.

Je lance un regard inquiet à Éric qui me propose de rejoindre Éthan pour discuter avec lui. Je frôle le bras de Ric' avec le dos de ma main et suis les bruits de pas de mon frère. Il marche rapidement ce qui ne me facilite pas la tâche pour le rattraper.

- Éthan ! Attends-moi.

- Fiche-moi la paix Laur'.

Je presse le pas et sors du bâtiment par les portes de secours qui ne peuvent être ouvertes que par l'intérieur. J'observe autour de moi et aperçois une silhouette disparaître derrière les grand érables en pleine résurrection printanière. Je me met à courir, et lui attrape le bras violemment en serrant le plus fort possible comme pour l'empêcher de sombrer dans un précipice meurtrier. Il se retourne et tente de se débattre, les yeux rougis par la rage qui a englouti sa tristesse.

- Je te conseille de me lâcher.

- Mais tu crois que c'est en fuyant la réalité que tu vas t'en sortir ?!

- Je veux pas m'en sortir ! Tu crois qu'il y a un espoir dans ce monde de merde ?! Non, il n'y a pas d'espoir !

- Tu retrouveras une vie normale quand nous partirons pour le Bureau du Bien-Être Génétique.

- Une vie normale ?! Parce que tu crois que je vais retrouver le bonheur sans ma mère et Obi ?! Tu n'as perdu personne toi !

- Quoi ?! J'ai perdu ma mère moi aussi et je tiens à préciser que je l'ai vu mourir dans mes bras ! Ce n'est pas toi qui a du la soutenir jusqu'à son dernier souffle avec les pleurs incessants de Béatrice ! Ce n'est pas toi qui a du affronter le monstre qu'était Richard ! J'ai perdu ma mère moi aussi ! Tu n'es pas seul à être endeuillé Éthan.

- Ce n'est pas ta mère ! Elle ne t'a pas mise au monde ! Tu n'as pas son sang qui coule dans tes veines. Tout ce que tu as, ce sont les gènes des criminels de cette ville. Les Eaton ou la vermine de Chicago. Puis tu as toujours tout eu dans la vie. Tu as eu la protection de tes soit disant frères pendant quinze ans ! On a donné notre corps pour recevoir tes coups. Elle est où la reconnaissance ?! Tu as pris la vie de ma mère ! Puis si tu tenais réellement à elle, tu ne l'aurais pas abandonné enceinte.

- Mais tu te rends compte de ce que tu dis ? Tu es faible au point de laisser la colère estomper la douleur du deuil ? Tes propos ne m'atteignent pas. Reprend toi, c'est un conseil.

- C'est de ta faute si maman est morte. C'est toi qui l'a entraîné dans tes conneries.

- Mais tu entends ce que je te dis ? Tu es devenu sourd mon pauvre ! Tu as une surdité sensorielle et émotionnelle, va te faire soigner. Ne nous voilons pas la face, Obi est morte et maman aussi. Je ne peux pas les ramener mais je fais tout pour faire en sorte que leur sacrifice porte ses fruits. Si tu n'es pas content, tu iras te faire foutre, car contrairement à toi, je me bat pour faire valoir les valeurs qui a valu leur mort.

- Faire valoir leur mort. Tu fais ça en capitulant avec ta chère maman, Evelyn Johnson ?

- Tu sais pertinemment que mes relations avec elle ne sont que diplomatiques pour aider l'association des Loyalistes.

- Et tu ris avec elle et passe du temps avec elle pour te la mettre dans la poche ? Je sais que tu tiens à elle, je le vois bien donc évite de nous trahir même si l'espoir d'une conservation des factions est quasi nul.

- Vu que tu tiens tellement aux liens du sang... Oui, je tiens à elle. Cependant, ce que tu n'as pas compris, c'est que je ne souhaite pas réellement la restauration des factions. Ce que je veux, c'est que l'on aille au-delà de la Clôture. Ta mère y tenait et ce sont ses dernières paroles.

- Elle a dis quoi ?

- Les histoires... Tu sais avec Cléo ?

- Elles sont vraies... Oui, je l'avais compris ça.

- Voilà... Bon... Vu ce que tu penses de moi, je n'ai pas grand-chose à faire en ta présence. Après tout, je n'ai pas le même sang que toi.

- Je... Je ne souhaitais pas être méchant... Elles me manquent Laur'...

- Je ne suis pas apte à te pardonner pour le moment. Réfléchis aux termes que tu as utilisé Éthan. La colère ne justifie pas tout. Terminai-je en partant en direction de la grange de Johanna.

J'ai eu beaucoup de sang-froid face à mon frère, car j'aurais pu lui mettre mon poing dans la figure. Mais... Vu le sujet, je pense que frapper un être cher n'était pas correct et aurait été blâmé par les personnes concernées. Je ne veux pas profaner la mémoire de nos morts en ayant des altercations négatives à leur sujet. Je décide d'aller voir Johanna ou le symbole de la paix et de la sérénité. Avant que Chicago ne se déchire, je ne l'appréciais pas du tout... Désormais, je bois ses paroles comme si ce qu'elle disait était un élixir régénérateur. Elle est en train de brosser un jeune étalon tout en muscle qui tire sur sa longe avec nervosité. Je saisis son licol et caresse sa tête afin de le détendre un peu pour faciliter les soins que lui donne la porte des Fraternels. - Merci. Il est jeune et très vivace... Puis, je pense que je vais devoir l'émasculer à cause de son comportement très peu courtois avec les juments de son pré.

- Je pense que ça calmerai aussi le fait qu'il soit très agité. Ajoutai-je en poussant l'animal qui avait posé son sabot sur mon pied.

- Vous avez l'air perturbé. Je me trompe ?

- Mon frère... Éthan... Il est rongé par la fureur qu'a provoqué la mort de notre mère et de sa petite amie...

- Seul le temps pansera ses blessures. L'homme se sent coupable face à la mort de ses proches. De ce fait, il cherche à se délester de ce poids infernal qui fait pression sur ses épaules. Nous sommes impuissants quand la mort vient à l'encontre d'une personne, et ton frère n'arrive pas à comprendre qu'il ne pouvait pas sauver ceux qu'il aimait. La colère est une issue comme une autre... Il pourrait être dans un état dépressif et tout garder en lui. Dans ce cas là, ce serait destructeur pour lui et pour son entourage aussi. Vaut mieux que ses sentiments sortent car ça le libère de la prison qu'a former l'absence de ces deux femmes.

- Pourquoi je le vis si différemment ?

- Le deuil est assez compliqué Laur'... Je pense que vous, vous n'avez pas encore eu le temps d'avoir la tête froide pour pouvoir vous rendre compte que votre mère a disparu. Vous êtes encore leader et vous avez de multiples points de pression qui vous empêche de vous poser. Je pense que vous commencerez réellement votre deuil quand vous vivrez dans un cadre normal, sans réel danger de mort pour vous.

- Pensez-vous que procéder à des obsèques est nécessaire ?

- Pour votre famille ? Oui... Je pense que vous avez besoin de vous pencher sur la réalité du décès de Marie pour pouvoir entamer un deuil. Vous, je ne pense pas que rendre hommage aux morts vous aidera mais je suis certaine que vos frères en ont grandement besoin. ... Excusez-moi de changer de sujet de cette façon mais j'ai besoin de savoir si vous avez plus d'infos sur le fonctionnement du gouvernement d'Evelyn.

- Rien... Je fais tout pour gagner sa confiance mais c'est long. J'ai besoin de temps, ce que l'on a pas vraiment.

- Nous allons devoir employer des moyens qui dépasse les siens.

- Une guerre ? Des Fraternels impliqués dans une guerre ? C'est ça que vous voulez ? Il en est hors de question... Il faut la toucher quand elle sera faible. Laissez-moi étudier ses plans pour trouver une faille.

- Je vais vous raconter quelque chose Laur' à propos de votre mère. Un peu avant ton troisième anniversaire, les Érudits ont fais éclater l'affaire Eaton en dénonçant l'abandon volontaire d'un nourrisson. Ta mère a été très vite inculpée et incarcérée dans les prisons Sincères. Lors de son procès, j'étais présente malgré que ce jugement se déroulait à huis clos et je peux te dire que je n'ai jamais été autant horrifiée de voir l'influence qu'avait Marcus sur les Sincères.

- Qui était présent lors de cette ordonnance Johanna ?

- Pas d'Altruiste ou du moins très peu. Je vous avoue n'avoir jamais vu et revu un tribunal aussi vide... La sentence qu'a demandé Marcus était contraire aux valeurs Altruistes.

- Et quelle a été la peine ? L'exil ?

- Exactement... Il a été décidé de la bannir des factions ce qu'elle n'a pas refusé. Pourtant, elle avait un petit garçon qui avait besoin d'elle... Les Sincères, conscients qu'un enfant de quatre ans a encore besoin de sa mère, ont donc tranché en décrétant qu'elle partirait à la sixième année de Tobias.

- Attendez... Les Sincères sont des juges puissants et très peu influençables quand on parle de justice. Pourquoi avoir accepté la peine que leur a proposé Marcus ?

- Qui a le gouvernement entre les cinq factions ? Les Altruistes... Un mois plus tard, les Sincères obtenaient les pleins pouvoir judiciaire. Ce qui a rendu légal le fait d'user d'un sérum de vérité beaucoup plus violent pouvant détruire de façon irréversible des neurones.

- Pourquoi vous me racontez ça ?

- Votre mère a vécu des temps très sombres pendant près de vingt ans. Elle a appris à ne jamais faire confiance, c'est peine perdue que d'attendre et de laisser échapper une occasion de se rebeller.

- Johanna... Désolé de vous déranger. On est débordé à l'hôpital ! On a besoin d'un assistant pour le neurologue... Dit un homme essoufflé par sa course.

- Je ne suis pas très qualifiée mais je pense pouvoir vous venir en aide. Déclarai-je après quelques secondes de silence.

- Allez-y Laur'. Nous reprendrons cette conversation en temps voulu. M'indiqua Johanna en croisant ses bras.

Le jeune Fraternel me prend le bras et me mène jusqu'à l'hôpital où j'étais allée juste avant la révolte. Je revois les parents d'Éric m'implorant leur pardon et moi, leur envoyant la terrifiante vérité de leurs actes dans la figure. Je me demande bien où ils peuvent être allés après la rébellion... Je ne pense pas qu'ils soient morts et je crois que je ne devrais pas en parler à Éric qui risquerait de s'emporter fortement. L'odeur des couloirs aseptisés vient fouetter mes narines en s'y infiltrant. Le lieu est merveilleusement bien décoré, mais je trouve que les peintures murales n'enlèvent en rien l'aspect morbide de ce site médical. Pourtant, des miracles se produisent à travers ses murs... Les naissances, les rémissions cancérologiques, les interventions chirurgicales relevant du prodige, c'est aussi ça qui se passe dans un hôpital. Cependant, je sens quand même l'omniprésence du spectre noir comme s'il venait hanter ces corridors désinfectés trois fois par jour. Un homme en fauteuil roulant a des tremblements incessants et les doigts de ses mains sont comme collés pour se réunir à leur extrémité. Son buste et sa tête sont penchés en avant et son visage affiche une expression vide typique de Parkinson. La vieille voisine de pallier de mes parents Érudits était atteinte par cette maladie neurodégénérative.

- Nous sommes dans l'aire neurologique de la clinique. Je vous présente le docteur Roysset.

- Enchanté ! Vous devez être Laur' Scott, j'ai ausculté votre mère avant qu'elle... Enfin bref. J'aurais juste besoin de vous pour diagnostiquer une sclérose en plaques chez une patiente âgée de vingt neuf ans. Vous m'assisterez pour manipuler la jeune femme. Suivez-moi !

L'air enjoué du médecin fait un peu tâche dans cet environnement, mais c'est aussi pour ça que les Fondateurs ont décidé d'attribuer les Fraternels à ces emplois côtoyant la mort. La joie qui émane d'eux donne un peu de vie aux patients sans espoir de rétablissement. Le thérapeute me fait entrer dans une pièce ou une grande machine domine l'espace. Elle forme une sorte de tube au diamètre assez grand pour laisser un être humain s'y glisser. La patiente va passer une IRM autrement dit, un examen d'imagerie à résonance magnétique qui va nous permettre de voir si la maladie a bien atteins son cerveau. La jeune femme ne devrait pas tarder et j'en profite pour poser des questions au neurologue.

- Pouvez-vous m'expliquer ce qu'est la sclérose en plaques ? Je ne sais pas vraiment quels sont ses symptômes et sa cause...

- C'est une maladie neurodégénérative comme Alzheimer. Elle touche en particulier de jeunes personnes de vingt ans à quarante ans. Aujourd'hui, nous n'avons pas de traitement curatif pour cette maladie... Nous pouvons que réduire les symptômes... Imaginez un encéphale et une moelle épinière. Ils ont tous deux une enveloppe protectrice nommée myéline qui sert de conduction électrique au flux nerveux. Dans le cas d'une sclérose en plaques, la myéline est détruite par les lymphocytes, les globules blanc quoi. C'est ce qui provoque les anomalies que je vais vous montrer.

- C'est donc une maladie auto-immune.

- Exactement... Ce genre de pathologie ont une complexité extrême, ce qui nous empêche de progresser réellement. Pour les crises très poussées, nous avons les immunosuppresseurs qui détruisent les globules blanc attaquant le cerveau. Cependant, ce traitement symptomatique est peu recommandé de par ses effets indésirable... Il provoque des problèmes cardiaque ainsi que des troubles sanguins. Le système nerveux central est touché en plein coeur, c'est donc très délicat d'apaiser les douleurs du malade. De plus, son espérance de vie est nettement ré...

Plongée dans les explications du praticien, je ne m'étais pas rendu compte que la jeune femme malade était parmi nous. Apparemment, le docteur Roysset non plus... Il s'excuse et salue vivement sa patiente avant de me la manipuler pendant de longues minutes afin de me montrer chacun des symptômes de ce mal. Fatigue à la marche, réflexes perturbés, raideur, fourmillements, sensibilité, régression de la sensibilité au touché, décharges électriques dans les membres et le rachis lors d'une flexion de la tête, diminution de l'acuité visuelle, difficulté à parler et à rester debout et troubles cognitifs touchant la mémoire et la concentration... Voilà ce que vit cette personne, voilà l'enfer qu'elle vit quotidiennement. Je serre les poings durant tout le temps de l'examen médical et ne prête guère très attention aux tâches blanche qui parsèment ce jeune cerveau. Je n'ai qu'une envie, c'est de fuir cette endroit baignant dans la misère des maladies non curatives. Je ressens un sentiment de légèreté lorsque le vent vient jouer à faire flotter mes cheveux. Je ne ressens plus la lourdeur des afflictions de l'hôpital, et j'ai subitement l'envie d'aller rejoindre les Scott que j'observe manger sous le dôme. Tyna est la première à me voir m'avancer vers la grande table de chêne. Elle me désigne du bout de son index à Béatrice et à Emmett. Le jeune garçon se lève pour aller me chercher de quoi me nourrir, ce que j'aurai pu faire... Cependant, je n'oublie pas le fait qu'il soit Altruiste et qu'aider et être dévoué est dans sa nature. Je remercie l'enfant colonisait par la gaieté des habitants de ce secteur. Son allégresse me redonne le sourire et me permet de profiter d'un moment convivial avec ma famille de cœur. Éthan est assis à ma droite, il a caressé le dos de ma main comme pour se faire pardonner. Je me suis contentée de lui échanger un sourire contre son geste affectif même si je ne suis pas encore prête à lui accorder mon pardon. À vrai dire, la pilule a du mal à passer même si Johanna a su donner quelques explications à son comportement explosif. Je repense brièvement à Evelyn et à ce procès des plus injustes qui soit... Marcus est vraiment odieux, ses actes me laissent un goût infect en bouche comme si ce que je mangeais avait la fadeur de ses actions.

- Dis Laur' ? Tu peux nous rendre un petit service ? Me questionne Jacob.

- Bien sûr.

- Peux-tu garder Béatrice et Emmett pendant une heure après le déjeuner ? On aimerait passer un peu de temps sans les enfants, tu comprends ?

- Je ne veux pas savoir vos activité extra-parental Jacob...

- On est toujours sages Laur' ! Puis Ryan a décroché un poste à l'hôpital et Éthan s'occupe des champs d'orge. Vu qu'il n'y a pas école...

- Cesse de te justifier. Je peux bien garder ma sœur et ... mon frère.

Un silence s'allonge pendant une vingtaine de secondes avant qu'Emmett vienne le briser en me proposant d'aller jouer dans une serre où des fruits exotiques poussent. J'ai vu ses yeux briller comme si une tempête de larmes allait faire sortir la rivière optique de son lit. J'aime ce gosse, il a un visage d'une expression si puissante et ses valeurs sont si vertueuses que je ne peux qu'avoir de l'admiration envers lui. Puis, il a tout de même vu ses parents mourir. Son jeune âge l'empêche de comprendre vraiment ce que ça implique, mais je trouve qu'il a surmonter cette épreuve avec beaucoup de dignité. Emmett m'entraîne avec lui dans les monstres de verre qui abritent de grands arbres fruitiers tel que des limoniers, des bananiers et des grenadiers. L'humidité de l'air ambiant m'étouffe un peu, puis Béatrice n'arrange pas les chose en se blottissant contre moi. En sécurité dans mes bras, elle observe avec des yeux curieux ce qui l'entoure. Il fait une chaleur écrasante là-dedans... Des gouttes de sueur commencent à perler sur mon front et ruissellent le long de mon visage. Je retire le gilet de ma sœur et enlève ma veste pour finir en tee-shirt. Béatrice marche dans l'allée principale en se dandinant, les mains jointes dans son dos comme le fait Éric lors des entraînements. Je ris en voyant ses mimiques, elle est à croquer cette petite tête blonde.

- Tu es déjà allée ici Laur' ? Me questionne Emmett en se penchant pour lire l'étiquette d'un arbuste fleuris.

- Jamais... Et je trouve que la reconstitution de l'habitat naturel de ces plantes est assez exceptionnelle.

- Comment ça ?

- Comme tu l'as dis tout à l'heure, ce sont des fruits exotiques qui mûrissent ici. On ne peut cultiver ces végétales qu'en reproduisant le climat où ils vivaient autrefois. Il s'agit ici d'un environnement tropical, c'est à dire que la température est haute et que l'humidité est très forte.

- Je crois avoir vu ça avec l'école avec la maîtresse quand Papa et Maman étaient encore en vie. Elle avait dis que la terre donnait la nourriture nécessaire à l'épanouissement de l'arbre et que le soleil l'aidait aussi à grandir.

- Il y a aussi l'eau et l'air qui sont indispensables pour une plante. C'est bien que tu sois attentif en cours, ça te permettra de trouver vers quel métier te tourner quand tu seras plus grand.

- Je veux être comme Jacob ! Je veux pouvoir me battre pour défendre les gens ! Ça a l'air trop cool !

Emmett me fait rire en essayant d'imiter mon frère au combat. Il frappe le vide comme pour combattre un adversaire face à lui. Un Altruiste qui veut être Audacieux... C'est rare et c'est étonnant comme choix, mais pour Emmett, il y a une explication. Il souhaite faire comme la figure paternelle que Jacob représente, c'est ce qui justifie sa détermination à vouloir protéger la population. Ce petit garçon de tout juste dix ans me fait penser à moi quand j'avais son âge. C'est hallucinant quand même... En à peine un mois, pratiquement toutes les règles Altruistes ont disparues de son attitude, comme s'il avait toujours été un enfant normal. Il a toujours ce dévouement perpétuel ,mais il a su montré son existence en se manifestant par différentes façons, ce qui est blâmé chez les Altruistes. Par exemple, faire du bruit de manière intempestives est interdis, ça fait attirer l'attention pour rien...

- Laur' ?

- Looooo ! S'écrie ma petite sœur en tirant sur mon pantalon.

Je sors précipitamment de mes pensées et regarde Béatrice. Elle vient de prononcer mon prénom... Un plaisir immense s'engouffre dans mon corps, comme si un acte divin venait de se produire sous mes yeux. Je viens serrer dans mes bras Béatrice et lui répète plusieurs fois « bravo » pour la féliciter. La petite répète cette syllabe en frappant des mains pour imiter Emmett qui l'applaudit bruyamment. Je caresse l'arrière de la tête du garçonnet et le provoque en duel. C'est celui qui arrivera en premier à l'autre bout de la serre qui aura gagné et je ne met pas beaucoup de temps pour me rendre compte que j'ai déjà perdu la course. Le rire incessant du gamin m'empêche de retrouver une respiration correct, je l'attrape donc et commence à le chatouiller. Il se tortille dans tous les sens et parvient à échapper à une autre attaque de guilis en me fuyant. Béatrice gazouille, je la regarde marcher au milieu du chemin terreux et tend la main pour qu'elle vienne me la tenir. Nous décidons de partir de la serre pour retrouver un climat tempéré où la chaleur et l'humidité ne viennent pas nous asphyxier.

- Ah ! Je te cherchais Laur' ! S'écria une voix que je reconnaîtrais entre mille.

- Evelyn ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

- Tu sais hier ? Je t'ai dis que j'avais besoin de toi pour un projet, et je voulais que ça soit moi qui me déplace pour une fois...

- C'est gentil. Tu aurais dû me prévenir, je me serais tenu prête pour t'accueillir.

- Je n'y ai pas pensé... Puis en y songeant, le projet ne peut pas être réaliser sans que Johanna ne l'approuve. J'aurais aussi besoin de Ryan, ton frère, vienne épauler le programme que je veux mettre en place.

- Mais qu'est-ce que tu veux faire ? Johanna n'est pas disposée à être diplomatique...

- Je vais dans son sens là donc elle ne viendra pas me faire chier.

- Il y a des enfants maman... Lui susurrai-je.

Je me raidis un peu en voyant l'énervement imprimé sur la face d'Evelyn. Je le sens moyen ce fichu projet... Je rapatrie les enfants auprès de Jacob et demande à Ryan de me suivre. Je vois que son regard m'interroge mais fais semblant de ne pas l'avoir vu. La femme aux cheveux bruns et ondulés file vers la grange servant de bureau à Johanna. Elle ne prend pas la peine de toquer et entre sans se prononcer.

- Ça sent la merde... Je n'aime pas cette femme Laur'... Qu'est-ce qu'elle veut ? M'interroge Ryan.

- Je ne sais pas ce qu'elle désire... Je suis encore plus gênée que toi de par sa présence et de par le lien qui m'unit à elle. Cependant, je dois être de son côté et c'est l'occasion rêvée de montrer mon allégeance envers elle.

- Reste prudente. Me conseille mon frère en fourrant les mains au plus profond de ses poches.

Nous passons la grande porte rouge bordeaux de la grange et grimpons les marches de l'escalier qui mènent au bureau de Johanna. Nous entendons déjà des voix au ton froid retentir autour de nous. Evelyn est avachis sur l'un des trois fauteuils face à la porte parole des Fraternels qui se tient bien droite comme si ses convictions ne pouvaient être ébranlées par personne ou du moins, pas par une vulgaire sans-faction qui a osé abandonner ses enfants. Je prend place sur la bordure d'une fenêtre pour me tenir à équidistance des deux rivales qui se tirent des balles invisibles à travers la pièce, comme si leurs yeux pouvaient régler leur désaccord. Ryan, lui, s'est adossé au mur à côté du secrétaire derrière Johanna. Le silence s'est couché sur nous, il est lourd et très désagréable à supporter surtout quand la tension est si concrète qu'on pourrait presque lui serrer la main et lui demander de s'en aller avec ce calme présageant une tempête colossale. Je ne peux m'empêcher de donner le coup d'envoi des hostilités pour en finir plus rapidement.

- Vous comptez vous mitrailler du regard pendant encore combien de temps ? Demandai-je énervée par leur comportement puéril.

- Laur'... La patience, il va falloir que tu l'acquiers... Bon ! Johanna Reyes, je suis ravie de te voir ! Je viens ici faire une proposition pour réaliser un projet qui demande ton approbation.

- Épargne-moi de tes paroles hypocrites s'il te plaît. Maintenant, dis-moi pourquoi un tyran aurait besoin d'avoir l'admission d'une personne pour faire ce qu'il souhaite. Crache Johanna avec dégoût à Evelyn.

- Cesse de me lancer tes remontrances à la figure ! Je suis peut-être un tyran, mais je n'anéantis pas la population pour avoir le pouvoir moi.

- C'est clair que tu n'es pas Jeanine Matthews... Ne me le fais pas regretter.

- Bon ! Stop, on arrête tout de suite ! Evelyn, dis-nous ton projet qu'on en finisse. Vous êtes toutes deux des personnes importantes dans cette société donc tachez d'être respectable et d'avoir un comportement digne d'un bon souverain.

Les deux femmes à la peau creusée par le temps me regardent stupéfaites. Cependant, elle ne vocifèrent pas face à mon ordre et elles débutent leur négociation. Evelyn souhaite résoudre au plus vite la problème de malnutrition des anciens sans-factions. Elle veut qu'ils soient en pleine santé, sans avoir aucune carence et sans avoir une faiblesse immunitaire. Johanna a enfilé son masque de pierre, elle est inexpressive devant le besoin de solidarité d'Evelyn. Je reste étonnée et n'arrive pas à placer un mot dans leur discussion qui ne va pas nous aider à régler la question des problèmes sanitaires. Johanna a un comportement contraire à celui des Fraternels, ce qui me rend perplexe et me fait me demander si elle est Divergente. Je la dévisage un instant en suivant le sillon qu'a laissé sa cicatrice au visage et je me dis que ce restant de blessure n'est pas dû à un outil Fraternel. Cette empreinte du passé est un souvenir d'une vie Audacieuse, ce qui peut expliquer son attitude très radicale. Elle ne veut pas venir en aide à Evelyn, elle ne répond qu'aux besoins des factions et ne sacrifiera jamais les patients de son hôpital pour des personnes aussi écervelées que les sans-factions.

- Bon vous commencez à me casser les couilles ! Soit vous trouvez un arrangement, soit on clôture cette putain de conversation car ça ne mènera à rien de s'envoyer les plus immondes insultes dans la figure. S'exclame Ryan en cognant le vieux meuble à côté de lui. Vous allez donc faire un effort et écouter ce que j'ai à vous proposer. Je suis un ancien Érudit, je sais comment fonctionne le corps humain et j'ai donc de bonnes qualifications. Je propose que l'on commence un bilan de santé de chacun des habitants de Chicago et non pas que de vos chiens de sans-factions. Si vous commencez à faire une différence entre les citoyens de cette ville, vous vous condamnez à essuyer une défaite très prochainement quand une horde de gens malheureux viendront tout dévaster pour revenir au système des factions. Donc, nous allons mettre en place un répertoire de chacun des êtres vivant dans cette cité. Ensuite nous allons les classer en mettant les plus jeunes et les plus vieux en tête de liste. Nous allons engager non pas des médecins Fraternels, mais des anciens Érudits très bon dans la science humaine, et qui sauront faire des prises de sang et des analyses sanguines tout en ayant des connaissances médicinales pour savoir si une personne n'est pas en bonne santé. Ça sera long mais ça sera fait en au moins deux mois. Néanmoins, j'ai une requête.

- Nous t'écoutons Ryan. Lâche Evelyn en croisant les bras comme pour montrer son attention grandissante envers mon frère cadet.

- La bibliothèque et la base de données des Érudits. Laissez-moi y accéder avec les praticiens qui soigneront vos hommes. Vous ne pouvez pas barricader la savoir que fournit la science, vous savez très bien que sans les progrès scientifique, nous ne sommes rien.

- Je veux bien vous laisser l'accès mais ce sera réglementé, et tous vos faits et gestes seront inspectés par mes plus grands informaticiens.

- Nous avons donc trouvé un compromis ! Vous voyez que ce n'est pas si compliqué de laisser de côté ses vieilles querelles. Désormais, formalisons tout ça... Ajouta Ryan en souriant toutes dents dévoilées.

Il s'approche tandis qu'Evelyn et Johanna sont en train de rédiger et de parfaire les objectifs du projet avec ses champs d'actions et le résultat voulu.

- Je t'ai étonné ?

- Ah bah ça oui... Attends... Tu ne te rends pas compte de ce que tu viens de faire là...

- Si si. Je me suis rendu utile avec les compétences que notre mère nous a transmises.

- Non, tu as évité qu'une guerre soit provoquée Ryan... murmurai-je le regard dans le vide.

Après deux heures de rédactions et d'énumérations de formalités toutes autant banales que complexes, nous avons fini l'écriture de ce projet qui va être soumis à un vote des Fraternels pour que ce programme soit adopté, et mis en place dans les plus bref délais par Evelyn. J'aime beaucoup le système de vote à l'unanimité qu'ont instauré instinctivement les Fraternels. Je trouve que tout le monde met son grain de sel dans les prises de décisions et c'est important de sentir que son avis compte autant que celui d'un autre citoyen. Je me prépare à partir accompagné par Ryan qui signe le traité et tend le stylo à Johanna. Avant d'avoir franchi la porte de la grange, je sens quelqu'un m'agripper le bras. Je me retourne vivement et recule un peu quand je vois que ce n'est qu'Evelyn.

- Tu as oublié ça... C'est le rassemblement des cendres d'Obi, d'Éric et d'Alex. Celle de ta mère sont ici, au Sud de la Clôture. Elles ont été éparpillées par Richard quelques jours après le décès de Marie...

- ... Merci...

Je sens mon corps être pris de tremblements au contact de mes mains sur l'urne. Ryan me presse contre lui et me traîne jusqu'à l'appartement où il vit avec le reste de mes frères. Je serre l'urne en acier contre mon torse, je n'arrive pas à m'en détacher comme si j'arrivais à entrer en contact avec les personnes ayant leurs cendres de disposées à l'intérieur. Je suis restée une dizaine de minutes, debout, dans le salon, en attendant que chacun des membres de cette famille se soient rassemblés autour de moi. J'ai vu le regard triste d'Éric longer mon corps transit par la mort détenue par le vase métallique. Jenna est venue avec Haley et Aaron pour rendre une dernier hommage à notre ami Alex. Nous avons marché silencieusement jusqu'au point que m'a montré Evelyn. Les marches que nous avons montés pour atteindre le sommet de la Clôture m'ont parues être tellement nombreuses que mon essoufflement est perçu comme un signe de détresse. J'ai l'impression d'avoir grimpé la pente ardue d'une montagne vieille de milliers d'années pour être au plus près du ciel et donc être au plus près de ma mère. Je sens Emmett se presser contre moi comme pour me transmettre la force qu'il a eu face aux corps inertes de ses parents. Ses petites mains sont posées sur les miennes qui tiennent fortement l'urne comme si je m'attachais au corps abstrait de mes proches représentés par ces cendres. Comme si les débris de leur enveloppe charnelle me rapprochaient de leur âme. J'entends les sanglots d'Éthan derrière moi, mais ne trouve pas le courage pour faire face à sa souffrance. Tyna vient chercher Emmett pour laisser mes frères m'entourer. Jacob est dévasté, ses larmes ont détrempées son doux visage et sa respiration est saccadée. Ryan s'effondre totalement en croisant mon regard, il s'est collé à moi et pleure en serrant mon corps contre lui. Mon armure se rompt et éclate en mille morceaux quand j'entends la voix d'Éthan résonner.

- Maman me manque...

J'inspire fortement à l'écoute de ces paroles et fond en larmes. Mes frères m'enlacent, nous ne formons plus qu'un autour de ce vase mortuaire. Une protection humaine pour de simples cendres qui sont tout ce qui nous reste de ces merveilleuses personnes. J'ouvre la jarre funéraire et la pose sur le rebord de la Clôture. Je la touche une dernière fois comme pour avoir un dernier contact avec la peau de ma mère, avec son corps qui n'est pourtant pas dans cette boîte froide et morbide. Je retourne ensuite auprès d'Éric qui vient me presser contre lui tout en gardant son regard incrusté dans le sol graniteux. Éthan se tient à genoux devant les restes d'Obi, il a les mains posées sur la roche qui forme la muraille et prononce plusieurs fois « je t'aime ». Jacob lui tapote le dos et l'enlace délicatement en sanglotant. Jenna s'avance à son tour pour dire adieu à l'homme qu'elle a aimé, les larmes ont ravagé son visage habituellement si joyeux. Haley et Aaron la suivent, les mains jointent comme si seul leur union les rendait fort pour affronter la mort. Jacob aide Éthan à se relever et saisit l'urne pour répandre les cendres dans la vallée en dehors de Chicago. Je ferme les yeux un instant et hume l'air qui vient s'engouffrer dans mes poumons. J'imagine le parfum de ma mère avec cette petite pointe de camélia qui caressait délicatement mon nez quand j'étais toute jeune. Je me rappelle de ses mains douces qui venaient essuyer mes pleurs, qui venaient me donner toute l'affection qu'une mère peut offrir à son enfant. Le souvenir de son visage d'ange resurgit de ma mémoire... Je repense à ses yeux qui pouvaient transmettre l'amour qu'elle ressentait pour nous rien qu'en échangeant un regard avec elle. Et son sourire... Un sourire qui me manque tellement tout comme sa voix magnifiquement mielleuse qui pouvait apaiser tous les maux de ce monde. Elle me manque tellement... J'aurais aimé lui donner une vie meilleure, elle le méritait amplement... Elle est morte en se mettant entre Richard et moi. Elle a donné sa vie pour me protéger, pour me prouver que son amour était plus fort que la peur de mourir. Je la revois partir... Je revois ses yeux s'éteindre et ses muscles se relâcher... J'entends encore sa voix me rassurer, me dire que ça va aller... J'aurais aimé trouvé la force pour la secourir, j'aurais dû arrêter Richard... J'ai échoué... J'ai échoué à faire ce que ma mère a fait durant toutes ces années. Je n'ai pas réussi à la protéger...

- Je tiens à dire quelques mots en hommage à toutes ces personnes qui ont donné leur vie pour préserver des valeurs telle que l'amour, le courage, la justice ou encore le savoir et la solidarité. Commence Jacob calmement. Marie Scott, ma mère, est une personne doté d'une tendresse infinie. C'est aussi une femme qui a souffert le martyr mais qui n'a jamais cessé d'aimer ses enfants, et qui s'est toujours battu pour nous rendre heureux. La vie n'a pas été tendre avec elle... Et je souhaite aujourd'hui lui promettre que justice sera faite et que je me battrai pour que ses convictions règnent sur cette ville et dans nos vies. Vous savez ce qu'elle nous disait toujours quand on pleurait et que l'on en avait marre de la vie ? Elle nous disait qu'il fallait se battre pour faire bouger les choses et qu'il fallait arrêter de se lamenter sur soi-même. J'ai choisi de partir de chez les Érudits et de me battre pour devenir leader Audacieux. J'ai passé trois années merveilleuses parce que je me suis battu. Désormais, c'est à nous de nous battre pour récupérer les factions, pour faire de nos vies un havre de paix. Nous ne devons jamais perdre espoir. C'est pour cela que nous avons l'obligation de nous rendre au Bureau du Bien-Être Génétique pour continuer ce que Marie Scott a commencé, pour rétablir les factions et pour continuer à faire naître des divergents qui sont le résultat de centaines d'années de travail pour créer l'Homme parfait. Battons-nous pour faire valoir le sacrifice des parents d'Emmett, pour faire valoir la mort d'Alex et d'Obi qui ont donné leur vie pour les factions. Pleurons nos morts mais que justice soit faite pour que leurs âmes reposent en paix.

J'avance un peu et essuie mes larmes à l'aide de la manche de mon pull.

- Tu as raison... Il faut qu'on parte d'ici, il faut finir le travail commencé par maman en rejoignant Quatre et Tris au Bureau du Bien-Être Génétique.

- On part quand ?

- Je dois encore régler plusieurs choses vis à vis d'Edgar... Je dirai dans une semaine.

Jacob passe une main sur mon visage encore humide et me prend dans ses bras. Voir les visages de mes proches s'illuminaient d'espoir me réchauffe le coeur. Notre départ vient de se concrétiser et il est pour bientôt.

Voilà pour ce chapitre 6 ! J'espère qu'il vous plaît même s'il ne se passe pas grand chose dedans. Dites-moi ce que vous pensez du choix de partir dans une semaine ! Pensez-vous qu'ils vont réussir à partir vraiment dans une semaine ? J'attends vos avis ! Votez et commentez les loulous ! ♥♥♥ Bisous mes pandas ! ♥

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