Chapitre VI : Anéantir la vermine
/!\ Attention LEMON /!\ Je suis responsable de ce que j'écris mais pas de ce que vous lisez ! Ne lisez pas ce qui est en gras si vous voulez éviter le lemon. Bonne lecture ♥
Éric me caresse les joues afin de me réveiller pour une journée encore bien complexe. J'aimerai tellement rester enfouis dans ses bras à longueur de journée... J'aimerai pouvoir rester allongée sur le lit, à ses côtés et refaire le monde. J'aimerai pouvoir ressentir à nouveau l'ennui, ne plus être débordée par tant de travail. J'aimerai juste avoir une journée de tranquillité pour pouvoir profiter d'Éric ou même de mes amis. Jacob dit que je serai tranquille après l'initiation de nos jeunes novices, mais je ne suis pas du même avis. Pour moi, l'attaque contre les Altruistes devrait justement se dérouler après la fin de l'initiation, c'est à dire dans deux semaines car aujourd'hui c'est le premier classement qui détermine les transferts qui restent. Demain, nous débutons les simulations et j'en suis ravie ! Les combats m'ennuient tellement que je n'en apportais plus aucune importance ces derniers temps. Je regardais juste si la technique était bonne et si leurs coups étaient bien portés. Aujourd'hui c'est leur dernier combat, du moins dans l'initiation car dans leur vie d'Audacieux, ils rencontreront de nombreuses altercations. Je n'assisterai pas aux combats de ce matin car j'ai ma première sortie pour démanteler les camps de sans-factions. Jacob sera avec moi et le groupe de personnes qui seront avec nous ont une grande capacité physique. Ils ont tous eu une bonne place dans le classement final de leur initiation et je trouve ça bien d'avoir nos meilleurs hommes avec nous pour ce genre de mission. J'ai une boule au ventre et Éric l'a remarqué mais il n'en parle pas, sûrement pour ne pas me stresser davantage. Heureusement que ce n'est que la matinée car je ne sais pas si je durerai une journée entière à chercher et tuer des personnes innocentes. Éric pose son front contre le mien et caresse doucement mon bras pour me montrer qu'il est bien là et qu'il me soutient dans ce que je fais.
- Je t'aime...
- Je t'aime aussi. Ne te fais pas tuer chérie.
- Ce serait une insulte de se faire tuer par un sans-faction...
Il sourit et dépose un baiser sur ma joue pour ensuite aller dans la salle de bain. Je me couche sur le dos et écoute le son de l'eau qui coule. Je trouve ça vraiment très apaisant comme son. Dans les histoires que ma mère me racontait, il était dit que l'Homme aimait aller dans de grande étendue d'eau qu'on appelait « la mer ». Les vas et vient que cette eau salée faisait, émettaient un son vraiment magnifique. Quand ma mère racontait ça, j'avais l'impression qu'elle avait déjà vécu cette expérience malgré qu'elle me disait juste après que désormais, le monde n'est que poussière et qu'à l'extérieur du mur, il n'y avait que le néant. J'aimerai pourtant voir ce qu'est la mer, j'ai envie d'entendre ce son fabuleux, de sentir l'eau chatouiller mes chevilles et respirer l'air frais du bord de mer. La guerre détruit tout ce qu'il y a de fabuleux sur terre... Elle détruit la vie et la beauté de notre monde et maintenant nous sommes destinés à être enfermés ici, dans une ville qui est sur le point de s'autodétruire à cause de la soif de pouvoir des Érudits. Je pense à tout ces enfants qui rêvent un jour de choisir leur faction définitive et qui ne choisiront peut-être jamais... Si, la guerre éclate, cela m'étonnerai que la cérémonie du choix se fasse toujours et qu'il y ait un choix pour ces jeunes individus. Les factions ne devraient même plus exister en fait, car elles créaient le trouble chez tout le monde. Elles nous condamnent à se détruire par la force et la mort. Éric sort torse nu de la salle d'eau et il me fait un léger clin d'œil.
- Tu fais quoi cette après-midi Ric' ??
- Rien du tout, je suis tout à toi Laur'.
Je lui souris timidement et lui affiche mon regard le plus malicieux, ce qui le fait littéralement craquer. Il vient coller son buste encore humide et m'embrasse dans le cou tout en s'écartant rapidement de mon corps.
- C'était quoi ça ?? Tu n'es pas sérieux tout de même ??!!
- J'ai le droit de te chercher nan ?? J'adore te faire languir...
- Je te déteste !
Je me lève et pars me préparer rapidement dans la salle de bain. J'enfile ma veste noire et mon pantalon qui épouse parfaitement mon corps. À l'intérieur de celui-ci, il y a un tissu thermique qui est vraiment très chaud et à l'extérieur, le tissu est imperméable avec des zones renforcées aux niveaux des articulations pour éviter les blessures. Je fais mes lacets et me met un peu de mascara pour mettre en valeur mes yeux noisettes. Je caresse les fesses d'Éric et me hâte vers la porte d'entrée pour pouvoir m'éclipser au plus vite avant qu'il n'ait le temps de riposter. Je marche tranquillement dans les couloirs où une ampoule clignote en signe d'une proche extinction totale dû au filament prêt à céder. Des petits écoulements sortent de la roche ce qui crée quelques flaques d'eau sur le béton des couloirs. Je suis claustrophobe mais j'ai l'impression que j'arrive de mieux en mieux à surmonter cette peur. Les couloirs étroits et sombres, la salle de réunion avec les volets toujours fermés, le dépôt d'armes qui est étouffant ou même les dortoirs qui sont réellement trop petits, et bien tout ça me permet d'être sans arrêt confronter à l'enfermement. Je ne me sens presque plus en danger dans ces endroits car je m'y suis habituée mais pour ce qui est des lieux qui me sont inconnus, c'est tout autre chose. La panique essaye de refaire surface surtout dans les ascenseurs Érudits, mais je parviens la plupart du temps à me calmer. Haley est avec Aaron et elle me fait des signes pour que je les rejoigne à leur table dans la cafétéria. Je leur dis brièvement bonjour et pars remplir mon plateau d'un bol de lait et de quelques tartines. Je m'assois auprès de mon amie qui est toujours autant en forme.
- Prête pour ce matin ??
- Mouais... Tu viens avec nous il me semble ??
- Exact ! Ça va bien se passer Laur', ne t'en fais pas.
- Ne dis pas ça Haley... Je n'ai jamais tué quelqu'un et je n'en ai aucune envie surtout quand ma vie n'en dépend pas.
- Elle en dépend un minimum Laur'... Jeanine te tuerait si tu te retournait contre elle...
- Je sais. J'espère que l'on ne va pas devoir tuer d'enfants, car je ne m'en sentirai pas capable.
- On verra bien Laur', mais je tiens à te rassurer. Ton projet fait polémique où je travaille et les personnes qui seront avec nous pour chercher les camps, n'ont aucune envie d'abattre quelqu'un aujourd'hui.
- Et alors ??
- Et bien, tu peux te permettre de ne pas réussir à tuer une âme innocente... Tu prouveras à nos hommes ton humanité qui pour eux n'est pas en toi.
- On verra Haley, merci en tout cas.
- Avec plaisir ! Par contre, je souhaite être rentrée pour le déjeuner !!
- Comme tu voudras très chère !!
Nous rigolons et Aaron continue de manger tout en m'indiquant les critères pour le classement de ce soir car, là, il est momentanément suspendu pour leur permettre de se donner à fond pour leur dernier combat.
- Je leur dirai que ce combat peut tout changer dans le classement. Un petit mensonge ne leur fera pas de mal...
- Je suis d'accord avec toi Aaron. Je te fais confiance, je sais que tu sauras gérer pour leur combat final.
Haley et moi, nous levons pour aller au dépôt d'armes. Elle embrasse Aaron et le serre fort dans ses bras comme si elle avait peur de ne jamais le revoir. Elle commence à s'éloigner.
- Fais attention à elle s'il te plaît.
- Comptes sur moi. À plus tard Aaron.
Nous arrivons sur le lieu où sont entreposées toutes nos armes. Jacob se tient face au groupe déjà munis d'armes à feu et il leur indique les ordres qu'ils doivent suivre. Je prend une sorte de mitraillette qui a un silencieux. Une vraie arme de guerre, faite pour tuer, pour enlever la vie, pour éliminer la vermine comme dit Éric. Je me met en hauteur et prononce un rapide briefing pour motiver notre troupe.
- Vous êtes ici pour protéger notre ville et je sais pertinemment ce que vous pensez. Vous pensez que nous allons abattre des personnes qui n'ont rien demandé ! Je suis d'accord avec vous et je ne suis pas d'accord sur le fait d'exterminer de cette manière des gens. J'aimerai pouvoir faire autrement mais il est urgent de régler ce problème car en tant qu'Audacieux, vous êtes au courant que nous sommes dépassés par les débordements, les pillages ou encore les agressions. La cause de nos problèmes ?? Les sans-factions... Les Altruistes leur ont proposé un arrangement mais ils ont décidé de le refuser, et ils assumeront. Ne croyez pas que je prend plaisir à diriger cette mission qui est totalement inhumaine. Mais soyez Audacieux et protéger les factions des dangers éventuels. Faites ce qu'on vous dit et je vous en serai reconnaissante. Allons sur les quais et direction les alentours Altruistes où sont placés de nombreux immeubles abandonnés. Nous devrons rester groupés.
Nous nous dirigeons tous à côté des rails et Jacob me prend le bras pour m'isoler du groupe.
- Qu'est-ce qu'il t'a pris de dire une telle chose ??!
- Je ne veux pas qu'ils croient que je suis qu'une vulgaire brute dénuée de tout sentiment humain. Je ressens des choses et j'ai mal pour ces êtres humains qui vont se faire tuer. Ils le pensent eux aussi... Haley m'a fait part de leur sentiment face à cette mission.
- Humm... Méfies-toi quand même de ce que tu dis Laur'. Le train arrive, dépêches-toi ! Cours !
Je débute une course et saute dans le train en m'assurant que mon frère me suit bien. Il est à mes côtés et pose une main dans le haut de mon dos pour me rassurer. Je regarde si tout le monde est présent puis je me poste à la porte d'un wagon pour regarder le paysage défiler sous mes yeux. L'herbe pousse le long des chemins de fers et les arbres sont de plus en plus grand, leur feuillages est inexistant à cette période de l'année mais même sans, je trouve qu'ils gardent leur charme. Je me souviens des cours que ma mère révisait avec moi, ceux qu'elle détestaient étaient justement la biologie des plantes. J'adorais avoir le nez dans les livres sur les arbres car leurs nombreuses vertus pharmaceutique m'impressionnaient. Chaque plante procure quelque chose chez l'humain, elle peut avoir un effet néfaste ou bénéfique. Cela dépend de la dose prise et de la réaction qu'a notre corps en son égard. Par exemple, la plante qui ne sers qu'à s'insinuer partout et qui étouffe l'herbe : le pissenlit. Cette plante est un tonique ainsi qu'une nettoyeuse sanguine et elle soulage les rhumatismes comme les arthrites ou les arthroses. Il me semble que les Fraternels utilisent beaucoup le pissenlit dans leurs hôpitaux en guise de médicament naturel et donc non chimique. Le train ralentit un peu et je distingue que l'on arrive dans le secteur où je veux que l'on descende. Je fais signe à mon groupe de sortir des wagons afin d'aller explorer ce dédale d'immeubles. J'avance à l'avant avec mon frère et les autres me suivent de très près.
- Soyez vigilant, ouvrez l'œil.
Nous marchons rapidement et essayons de remarquer ne serais-ce qu'un lieu de passage que l'on pourrait remarquer sur le sol. Malheureusement, nous ne distinguons rien de bien intéressant, je décide donc qu'on aille dans les immeubles juste pour regarder au rez de chaussé, et aller voir à l'étage s'il y a quelque chose d'intrigant. Les morceaux de verres jonchent le sol et les murs n'ont pas l'air de réellement bien tenir. Je ne prend pas de risques et fais sortir mes hommes de cet immeuble qui menace de s'écrouler à tout moment. Nous entrons dans un, qui, je ne dirai pas qu'il est intact mais son état est vraiment très bon. Les murs ont sur leur façades des peintures d'enfants qui me font déduire que cet endroit devait accueillir des enfants pour l'école ou ce n'était peut-être qu'une crèche ou un pensionnat. Nous montons à l'étage car des traces de pas sont nettement visible sur le sol. J'ouvre une porte d'un violent coup de pied qui laisse apparaître une petite pièce de vie. Il y fait chaud et un matelas est par terre avec de nombreuses couvertures entreposées par dessus. Je tiens fermement mon arme et entre dans la pièce qui est liée à elle. Je vise l'homme barbu qui se tient face à moi, je tremble et j'essaye avec un certain mal de faire cesser cette peur qui prend le dessus sur moi. L'odeur de son corps me ferait tirer au cœur si je serai plus proche de lui mais je reste distante et ne baisse pas mon arme. Je décide de ne pas l'abattre tout de suite mais de le faire s'agenouiller par mes hommes. Il se laisse faire et me fixe droit dans les yeux, sûrement pour me provoquer.
- Evelyn aurait dû te tuer à ta naissance Laur' ! Tu es comme ton fichu père, tu n'es rien qu'une ordure et tu mourras seule.
- Je ne vois pas de quoi tu parles. Maintenant dis-moi où sont les autres sans-factions et j'abrégerai tes souffrances.
- Vas te faire foutre grosse conne !
L'un des hommes qui le tient le violente pour qu'il parle et qu'il cesse ces insultes.
- Tu parles à un leader ! Donc surveilles ce que tu dis !
- Je préfère mourir que parler ! Je ne suis pas un lâche ! Je ne me retourne pas contre mon peuple ! Vas-y ! Tues-moi Laur' ! Fais-toi plaisir !
Il me cherche et ma rage commence à monter et monter pour ensuite arriver au stade terminal qui fera de moi, une tueuse, une meurtrière. Je tiens fermement mon arme et lui tire dessus tout en ne lâchant pas mon regard de sa pourriture de corps. Il est étendu à terre, la vie l'a quitté et tout ça par ma faute. Je reste ferme et sérieuse et fais fouiller tout l'immeuble à mes hommes qui ne trouvent rien du tout. Je repasse devant le corps inerte qui est vêtu d'habit en lambeaux. La misère grouille en lui et rien qu'en le regardant, ça me fait horreur.
- Ne posons plus de questions comme je viens de le faire. Vous avez bien vu ce que ça donne. Maintenant, abattez immédiatement la personne.
Nous passons à un autre gratte ciel qui me fait froid dans le dos... Il y fait noir mais je peux seulement voir que je suis dans une ancienne morgue. Je passe d'un lieu où la vie resplendissait et maintenant je suis dans un endroit où la mort est omniprésente. Les frigos, inactifs depuis des années, sont tous ouvert et l'odeur de renfermé me donne la nausée. Des tables d'auscultation envahissent le peu d'espace que nous avons pour marcher. Nous avons allumé nos lampes torches au bout de nos armes et nous observons les moindres recoins de cette morgue. Quelque chose me tombe soudain sur la tête, ce qui me fait une peur bleue. J'ai poussé un cri qui a alerté tout le groupe. Mon frère me prend le bras et me tire vers lui. C'était ... ce n'était qu'un plateau métallique où il y avait les instruments chirurgicaux pour les autopsies. Mon cœur a fait un bon et j'ai cru que c'était autre chose... Genre un crâne ou des ossements quoi. Je sais, je m'imagine des choses bizarre mais ça se peut. Cet endroit a dû être fuis ce qui laisse la probabilité qu'un corps y soit encore entreposé et qu'il me tombe dessus. Je sors cette image morbide de ma tête et entraîne tout mes compagnons hors de ce tombeau géant.
- Tu m'as fais peur...
- Oui, bah quand on est dans l'obscurité et que quelque chose te tombe dessus, je peux te dire que tu as un coup de flippe.
- Je comprend, ça va sinon ??
- Oui, ne te fais pas de soucis pour moi Jacob.
Nous entrons dans un nouvel immeuble qui avait pour fonction de loger les gens. Un bruit parvient à nos oreilles et je me tiens sur mes garde. J'ai le doigt sur la détente pour être prête à tirer. Nous montons prudemment les escaliers et ouvrons les portes. Nous tombons nez à nez avec une femme qui tient un bébé dans ses bras. La peur est dans ses yeux, elle cramponne le petit être qu'elle a mis au monde et commence à pleurer.
- Je vous en supplie... Il n'a rien demandé... Ce n'est qu'un bébé, ne le tuez pas.
- Partez et je ne veux plus jamais vous revoir ici. Allez dégagez !
J'ai horreur de parler ainsi à une pauvre femme qui s'accroche à la vie. Elle sanglote et prend le maximum d'affaire pour son bébé et passe à côté de moi. Nous la laissons s'en aller mais nous tentons de la suivre avec beaucoup de mal. Elle nous conduit au centre alimentaire des Altruistes qui ne devrait pas tarder à ouvrir. Une fausse piste mais nous rebroussons chemin et allons découvrir d'autres lieux. Nous entrons dans un lieu qui se nomme « agence immobilière », je ne sais pas du tout à quoi ça correspond mais la pièce est vraiment étroite. Des petites affiches sont par terre, elles montrent des logements et à côté est écrit de nombreux chiffres dont un qui me rend perplexe. Quatre cent mille... Le symbole « $ » m'est inconnu et je ne comprend pas le lien entre ce nombre et ce « s » avec deux barres transversale. Je détermine juste que ça doit être une somme que l'on doit donner en échange... Enfin, je crois. À l'école, nous avons appris ça mais je ne m'intéressais guère à tout ces calculs qui ne servent à rien. Rien à signaler dans ce lieu destiné à trouver un appartement. Nous passons à un vieux immeubles qui est d'une grandeur impressionnante. Je pense tout d'un coup que prendre de l'altitude pourrait nous aider à voir où sont les campements de sans-factions. Nous grimpons les innombrables marches et regardons en direction du sol. Ce que je ne peux absolument pas faire, le vertige... La hauteur me fait peur et me pencher vers le vide n'est pas possible. Je laisse donc mon frère trouver une direction pour que l'on patrouille un certain périmètre. Nous dévalons quatre par quatre les escaliers pour aller à une intersection où Jacob a vu une zone de passage. Il y a des traces de pas partout à cet endroit et nous décidons donc de les suivre. Elles nous mènent jusqu'à un bâtiment blanc où y est inscrit « casino ». Nous entrons à l'intérieur et commençons nos recherches par groupe de deux. Jacob est avec moi et il essaye de ne pas me quitter des yeux car être seul pourrait être fatal. C'est assez luxueux ici car il y a de la moquette rouge au sol et plusieurs dorures. Des machines dont j'ignore l'utilité sont dispersées dans tout le « casino ». L'odeur de poussière et de renfermé sont très présente ce qui me fais légèrement tousser lorsque je retire le drap blanc qui recouvre le comptoir. Jacob est devant une table qui a plusieurs marquages sur elle, ce doit être un jeu. Il y a des jetons et au dessus de cette table, il y a écrit « poker ». Je ne sais pas du tout ce que c'est mais je tente de calmer ma curiosité et réalise que le lieu est quand même plutôt propre. J'entends soudain des tirs au premier étage, et je me rue là bas. Cinq sans-factions sont à terre et nous sommes tous rassemblés dans cette pièce sombre mais où la vie s'était faite, un vrai petit appartement. Nous entendons des bruits de pas qui me font frémir. Je ne sais pas combien ils sont mais tout ce que je peux dire c'est qu'ils sont nombreux. Nous nous rassemblons au centre de cette chambre et chaque petit groupe est tourné en direction d'une porte. Le doigt sur la détente, nous attendons patiemment mais avec angoisse. Une embuscade... Une bonne vingtaine de sans-factions se ruent sur nous et essayent de nous arracher nos armes. Nous tirons autant de fois que nous pouvons mais leur grand nombre m'effraie. J'en tue cinq d'affilé et couvre les arrières d'Haley qui a manqué de se prendre un coup à la tête. Mon frère tue le dernier d'une balle dans le ventre. La moquette rouge est tâchée du sang de toutes ces personnes inconscientes du danger que l'ont représente pour eux. Je remarque que le sang n'a rien à voir avec la couleur rouge, il a une couleur sombre qui ressemble plus à du noir. Nous avons répertorié vingt cinq morts en comptant celui que j'ai tué dans l'école. Je suis abasourdie par autant de violence de leur part et je me pose UNE question.
- Comment ils savaient qu'on était là ??
- Nous sommes sur leur territoire... Ils le connaissent par cœur et je suis sûr qu'ils surveillent. Leur chef a dû les envoyer nous provoquer en pensant que ça nous repousserai...
- Oui, mais on ne nous repousse pas, nous, les Audacieux. On nous affronte et nous extermine mais il en faudra plus pour nous effrayer. Vous avez tous bien réagis, je suis contente que notre équipe fonctionne. Nous rentrons.
En réalité je suis choquée par ce qui vient de se produire. Je pense qu'ils sont réellement dangereux car ils savaient parfaitement qu'ils ne pouvaient rien contre nos armes, mais ils ont tout de même accepter de nous affronter. Ils n'ont pas peur de la mort car ils côtoient la mort tout les jours, ils ne peuvent pas avoir pire comme vie et c'est ça qui les motive pour nous abattre. Je repense à Johanna qui me disait que les factions n'ont pas cultivé de haine contre ces sans-factions... Eux ?? Ils ont cultivé cette haine contre nous et leur rage est extrêmement grande. La violence se manifeste à cause de ça... Nous avons renié ce peuple, et bien, nous sommes en train de le payer. Exercer une domination sur quelqu'un crée une rébellion dans la violence. Il faut absolument que j'aille voir Evelyn pour lui faire part de ce que je sais, il faut que je la protège, il faut que je sauve ces pauvres gens. Je monte dans le train et rassure Haley qui est encore sous le choc d'avoir tué autant de personnes en une matinée. Elle qui est si pétillante, là, elle est calme et son sourire n'est plus là.
- Je ne veux plus tuer ces gens... Je ne supporte plus toute la pression qu'il y a sur moi...
- Haley... Ça ira, je te le promets. Nous avons besoin de toi, tu sais faire et c'est pour le bien des factions que l'ont fais ça. Mets-toi ceci dans le crâne et cesses de te tourmenter.
- Oui, mais ça ne sers à rien de se voiler la face. Nous ne faisons pas le bien mais le mal...
- On a pas le choix Haley. Je ne sais pas si tu te rend compte que tu mets ta vie en danger et celle d'Aaron. En tant que leader nous avons de grosses charges sur nos épaules et si tu plies en ayant des propos pareil, tu signes ta mort et la mort d'Aaron. Réfléchis à ce que tu fais car ça aura automatiquement des répercutions sur lui.
- Humm.
J'ai vexé Haley mais je veux absolument la protéger de tout ce qui se passe. Elle ne supporte pas cette pression que l'on exerce sur elle mais il faut qu'elle tienne au moins deux semaines. Je suis sûr qu'elle pourra tenir...
- Ça te dis qu'on se fasse une soirée avec Jenna ce soir ??
- Pourquoi pas.
Elle m'affiche un léger sourire qui me rassure énormément. La Haley que je connais si bien n'est pas prête de changer et sa joie de vivre n'est pas prête de s'éteindre. Je rejoins mon frère à l'autre bout du wagon et le prend dans mes bras. Il a toujours su me donner le sourire en me faisant rire ou en m'expliquant ces théorèmes de mathématiques... Oui, oui j'ai un frère qui a des sacré méthode pour remonter le moral aux gens. Mais avec moi ça marchait, ça me divertissait et j'oubliais pendant un moment les coups que mon père nous donnait. Avoir un grand frère est quelque chose d'extraordinaire car il protège, embête, réprimande, joue, et surtout il aime... Il a toujours été à mes côtés, mes premiers pas se sont fais avec lui, mon premier mot aussi. Jacob est distant mais il joue magnifiquement bien son rôle de grand frère. Éthan, lui, me suivait pour les conneries et on se confiait beaucoup l'un à l'autre. Quant à Ryan, on se chamaillait tout le temps mais nous étions malgré tout très proche quand on était jeune. Nos caractères sont bien différents et ça crée un fossé entre lui et moi... Ça ne change en rien mon amour pour lui, c'est mon frère quoi qu'il advienne. Jacob regarde dehors et se prépare à sauter du train, je saute derrière lui et atterrit plutôt bien. Nous allons au bureau de Max pour lui faire un retour de ce qui s'est passé lors de cette première matinée de démantèlement de camps. Je toque à la porte et un « entrez » parvient à moi, j'ouvre donc celle-ci et la referme après que Jacob soit passé. Je m'assois face à Max qui a joint ses mains et attend que l'un de nous parle.
- Nous n'avons pas trouvé de camps mais nous avons un léger problème. Ils nous surveillent et créent des embuscades en se jetant sur nous... En fait ils se suicident...
- Et alors ?? Où est le problème Laur' ??
- On a faillis y passer, ils étaient une vingtaine !
- Et bien plus d'hommes seront engagés dans cette mission. Maintenant sortez de mon bureau, je n'ai pas que ça à faire. Débrouillez vous.
- Oui, c'est vrai que vous salir les mains ce n'est pas votre truc. À part rester dans votre bureau à longueur de journée et compter sur les autres, vous ne savez pas faire grand-chose Max... Venez avec nous chasser les sans-factions et après on verra ce que vous en pensez de leurs opérations suicide.
Il se lève les poings serrés, le regard noir.
- Oses me parler une fois de plus comme ça et c'est toi qui finira en sans-faction ! Méfies-toi de ce que tu dis Laur' car tes propos, qui sont contre moi, me plaisent de moins en moins. J'aime ta grand gueule mais apprends à te taire face à moi. Tu as de la chance d'avoir Éric pour te protéger sinon je ne me serai pas gêné pour t'en mettre une. Maintenant dégages et remplis ta mission comme il se doit !
Je lui lance un regard noir et bouscule mon frère pour sortir du bureau. Je vais à la cafétéria et m'assois à la droite d'Éric qui ne comprend rien face à mon énervement.
- Qu'est-ce qu'il y a ??
- Je ne veux pas en parler.
- Bah alors cesses de faire cette tête là et sois un minimum aimable...
- Pffff...
Je suis en train de l'énerver mais il prend sur lui et me caresse la cuisse. Jacob arrive à toute vitesse et s'assoit en poussant Ryan qui manque de s'étouffer avec son verre d'eau.
- Mais tu es complètement malade ??!! Tu as vu comment tu lui as parlé ??!!
- C'est bon, je ne veux pas de ta moral à deux balles Jacob ! Je n'ai plus cinq ans et tu n'es pas mon père.
- Nan mais attends, tu ne te rend pas compte que tu t'adressais au plus haut gradé des leaders Audacieux. Laur' ! Putain ! Tu comptes déconner comme ça longtemps ??!!
- Mais arrêtes ! Il n'a pas dis grand-chose donc cesses de croire que c'est la fin du monde. Moi, au moins j'ai eu le courage de lui dire ce que je pensais !
- Nous ne sommes pas chez les Sincères, tu n'as rien à prouver avec ta franchise à deux balles !
- C'est bon Jacob... Laisses-là, elle a dix sept ans, elle sait ce qu'elle fait.
- Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi Éric ?!
- Fiches-lui la paix. C'est trop te demander ?? Viens Laur', on va manger ailleurs.
J'observe mon frère qui fusille du regard l'homme qui m'aime.
- S'il te plaît Jacob... Il faut que tu comprennes que tu n'es pas mon père, je ne veux plus de ta moral qui ne fais que m'abaisser à un niveau qui n'est pas le miens.
Je prend mon plateau et suis Éric qui a l'air fou de rage au point de ne pas s'être rendu compte qu'il s'est assis face à Quatre. Je m'assois à côté d'Éric et hausse les épaules pour répondre à l'interrogation qu'affiche Quatre. Je mange perplexe face à ce qui vient de se passer...
- La prochaine fois qu'il te parle comme ça, je l'explose.
- Éric... C'est mon frère.
- Et alors ?? D'où il se permet de te traiter comme une moins que rien ?? Ton père t'a rabaissé seize ans, ce n'est pas assez pour Jacob ?? Putain, ça me saoule ! Il n'a pas le droit de te parler ainsi. Tu es adulte et tu sais parfaitement ce que tu fais, puis même si tu n'avais pas à parler à Max comme tu l'as fais, Jacob n'a rien à dire car Max a du bien te rembarrer.
- C'est Jacob, il a toujours voulu remplacer Richard donc maintenant il se croit tout permis. Oublies ça...
Éric soupire bruyamment et finit de manger son assiette. Quatre n'est pas très à l'aise mais il est curieux et me demande ce que j'ai pu dire à Max pour que Jacob s'énerve comme ça.
- Max m'envoie chier sur le fait que la mission « tuer des sans-factions » est dangereuse... On a eu une vingtaine de malade qui se sont jetés sur nous avec des armes, pas des armes à feu mais ils pouvaient facilement nous tuer. Heureusement, on était tous bien regroupé. En entendant ça Max m'a dit qu'il s'en foutait enfin c'est ce qu'il voulait dire donc je lui ai dit qu'il ne voulait pas se salir les mains avec le sale boulot...
- Tu es malade Laur'... Et il t'a répondu quoi en retour ??
- Bah que je m'en serai pris une si Éric ne me protégeai pas et que je devais fermer ma gueule face à lui. Il m'a menacé de me virer d'ici et de faire de moi une sans-faction.
- Il va se détendre lui... En gros si je ne serai pas derrière toi, il aurait osé te frapper ??
Je baisse les yeux et secoue la tête de haut en bas en signe d'approbation.
- Je pense qu'il te craint un minimum pour dire ça...
- Tant mieux car s'il ose te toucher, je vais le toucher mais avec une toute autre force.
Quatre me lance des regards en guise de paroles et je crois qu'Éric l'énerve légèrement. Je lui souris ce qui n'échappe pas à Éric.
- Vous voulez peut-être de l'aide ?? Tu te fous réellement de ma gueule Laur'.
Il se lève et me pousse doucement tout en partant de la cafétéria. Je m'excuse auprès de Quatre qui me dit qu'il comprend que je m'éclipse pour régler mes problèmes de couple. Je cours dans les couloirs et entre dans l'appart' en courant, ce qui fait sursauter Éric qui hurle un « putain » et part sur le balcon. Je le rejoins et pose mes mains dans son dos pour voir s'il me repousse, ce qu'il ne fait pas. Je me faufile dans ses bras et essaye de le calmer car il ne m'adresse même pas un regard et encore moins un geste affectif. J'embrasse sa joue à plusieurs reprises et pose ma tête sur son torse, il soupire.
- Tu as quelque chose à te faire pardonner ??
- Non... J'essaye juste de te calmer avant que tu ne me pètes un câble Ric'...
- C'est vrai que c'est toujours moi le problème. C'est toujours moi qu'il faut calmer, comme si je ne pouvais pas me canaliser. En fait tout ce que tu vois en me regardant c'est une brute qui est une bombe à retardement qu'il faut refroidir pour qu'elle évite de t'exploser à la figure.
- Ça c'est la vision que tu as de toi même... Tout ce que je vois en te regardant, c'est un homme que j'aime de tout mon être... J'essaye d'être là pour toi, excuse-moi si ça te déplaît.
Je me décroche de lui et m'assois sur le canapé face à une petite commode en bois. J'enlève mes chaussures et ramène mes genoux contre mon buste tout en baissant ma tête. Je commence à ne plus supporter ses crises de jalousies qui ne riment à rien, il se voit comme un monstre et ça me dérange. Il s'assoit à côté de moi et embrasse ma tête.
- Je ne supporte pas qu'il te regarde...
- Ce n'est qu'un putain de regard Éric ! Putain, ce n'est rien de grave ! J'en ai marre que tu n'aies pas confiance en moi... Tout ce que tu vas gagner en étant jaloux, c'est un éloignement progressif de ma part. J'ai pas envie de m'engueuler avec toi, je ne veux pas qu'on se prenne la tête pour des conneries pareilles.
- Je n'ai pas envie de te perdre... C'est juste ça qui m'effraie, j'ai l'impression que pour toi je ne suis pas vital. Moi, je suis prisonnier de mon amour pour toi... Je t'aime mais tu me fais souffrir alors dis-le moi si je ne suis pas indispensable pour toi... Si je ne le suis pas c'est que tu ne m'aimes pas vraiment.
Je relève la tête et caresse sa joue gauche, mes yeux se remplissent peu à peu de larmes.
- Si j'avance c'est grâce à toi, si je réussis c'est grâce à toi, si je suis heureuse c'est grâce à toi. C'est toi qui m'a boosté à fond pendant l'initiation, c'est toi qui m'a recueillis après mon agression, c'est toi qui a passé une nuit à l'hôpital pour moi, c'est toi qui a fais vibrer mon cœur pour la première fois et mon cour ne cessera jamais de vibrer pour toi. Tu es bien plus que vital Ric'... Tu m'as sauvé la vie combien de fois ?? Je n'en ai aucune idée mais tout ce que je sais c'est que sans ta personne, je ne serai pas ce que je suis aujourd'hui. Donc, oui je t'aime. Oui, tu m'es indispensable.
Nos doigts sont entremêlés et Ric' lutte contre les larmes qui ne demandent qu'une chose, dévaler ses pommettes. Je ne l'ai jamais vu pleurer et encore moins être ému. Les apparences montrent un homme sans cœur et sans peur alors qu'il est quelqu'un de sensible et d'attachant. Il est quelque peu jaloux et possessif mais sans ça ce ne serait pas Éric. C'est quelqu'un qui a deux facettes, la noire et la blanche. Il est d'une monstruosité sans pareil avec les autres et il est totalement l'inverse avec moi. Son regard d'un bleu magnifique me fait fondre, c'est de ce regard que je suis tombée amoureuse, c'est ce magnifique regard qui fait qu'il est tellement attachant. Je me rappellerai sans nul doute de la première fois où il m'a prise dans ses bras. Vous vous en souvenez sûrement ! C'était une nuit où j'avais fais de nombreux cauchemars et Éric m'avait pris dans ses bras pour que j'essaye de me calmer. Je me souviens de ce premier câlin, de ce premier frisson que j'ai éprouvé envers cet homme. On reste quelques minutes à se regarder droit dans les yeux sans dire un seul mot, sans émettre un seul bruit. Ses lèvres viennent effleurer les miennes pour ensuite venir se déposer dans mon cou où le souffle d'Éric me fait terriblement frissonner. Je le repousse un peu et le force à s'allonger sur le canapé pour que je puisse m'installer tranquillement sur lui. Il sourit faiblement et fronce les sourcils, surpris par mon geste. Il tente de se redresser mais je le pousse délicatement contre les coussins du divan.
- Ne bouges pas...
- Ne me fait pas attendre trop longtemps... Je vais craquer sinon...
- Tais-toi.
Je lui place un doigt sur la bouche et m'attaque à son cou ce qui le fait frémir plusieurs fois. Je passe une main sous son tee-shirt et lui enlève grâce à son aide. Je suis à califourchon sur lui et je ne me gêne pas pour aller directement à l'endroit que je vise. Il me retire ma veste, mon tee-shirt et mon soutien-gorge. Nous sommes tout les deux au même stade, ce qui ne lui échappe pas car il souhaite que je me retrouve nue contre lui. Je prend ses mains et les pose loin de mon corps pour l'embêter. J'ai le dessus (pour une fois) et je ne désire pas qu'on échange les rôles même si au moment de l'acte, l'échange aura bien lieu. Je déboutonne son pantalon et descend la fermeture éclair pour ensuite caresser son boxer qui a bizarrement une forme inhabituel. Il soupire au contact de ma main contre son sexe encore recouvert du tissu que forme son boxer.
- Tu me rend fou Laur'.
Je lui souris et l'embrasse avec fougue pour juste après lui retirer les dernières épaisseurs qui recouvrent son magnifique corps musclé. Les vas et vient que font ma main sur ce que je convoite font gémir l'homme qui est en position d'infériorité par rapport à moi. Il caresse mon dos et mes cuisses avec des petits gestes rapide qui témoignent de son envie grandissante. Il se redresse et m'embrasse tendrement en touchant mes cheveux pour ensuite aller toucher ma nuque, mes omoplates, mon dos, mes hanches, mes fesses, mes cuisses... Il me pousse doucement pour que je m'allonge sur le dos et il s'empresse de retirer tout tissus qui empêche cette fusion de nos deux corps. Il écarte mes cuisses avec délicatesse et vient entrer avec douceur en moi.
- Tu fais moins la maline là...
Je ne dis rien à ce qu'il vient de me dire car il ne m'en donne pas du tout la capacité. Ses mouvements de bassin sont très doux et finissent par être rapide et fort, ce qui pousse mon corps à un état de transe. Des frissons m'envahissent et ma respiration s'emballe de plus en plus. Mes cris motivent Ric' qui met énormément de coeur à cette union. Nous ne formons qu'un et nos esprits ne sont désormais plus sur terre. Je me met à trembler comme une feuille et je ne ressens plus mon corps, je ne ressens qu'une seule chose... Éric. Cet homme qui emplit ma vie de bonheur et d'amour. Il se retire, puis caresse mes fesses et mes cuisses tout en m'embrassant calmement. Je suis encore dans un état autre... Je suis accrochée à ses bras qui sont d'une force imposante. Je soupire et frissonne car j'ai désormais froid et tous mes poils sont hérissés. Ric' me couvre d'une couverture qu'il enroule autour de nos deux personnes. Je suis en tailleur agrippée à lui pour que son corps, qui est d'une chaleur extrême, me réchauffe au plus vite. Je grelotte contre son torse et pose ma tête sur son épaule tout en le serrant de toutes mes forces.
- Tu as l'air d'avoir apprécié...
- Tu es extraordinaire en même temps...
- Toi, tu es parfaite...
- Pfff... C'est toi la perfection !
- Je sais, je sais !
- Ça va les chevilles ??!
Il éclate de rire et commence à me chatouiller ce qui me fait tordre de rire. Dès lors, débute une lutte terrible de chatouilles ! Je cesse de m'acharner sur lui et bats en retraite face à un combat que je perdrai dans tout les cas. Je me rhabille et l'embrasse tout en le bousculant pour qu'il tombe sur le lit mais ce gros bêta s'accroche à moi et m'entraîne dans sa chute. Je ronchonne en me relevant et sors de l'appartement en indiquant à Éric que je serai avec les filles ce soir. Je m'assois aux côté de Quatre dans la Fosse.
- Alors ?? Il a pété un câble ??
- Non, ça va. On a beaucoup parlé, ça va beaucoup beaucoup beaucoup mieux !
- Ah, et je peux savoir pourquoi ??
- Pour rien, pour rien !
Il fronce les sourcils et secoue la tête quand il comprend ce que je veux dire.
- Je ne souhaite rien savoir sur les relations que tu as avec lui Laur'.
- Mais je n'ai rien dis !!
- Tu as suggéré... Ce n'est pas mieux très chère.
Je rigole et me lève pour interpeller Jenna et Haley. Elles se joignent à nous et nous faisons les cons tout en embêtant Quatre qui grommelle sans arrêt. Nous parlons de ce qui s'est passé ce matin et Jenna est un peu choquée de ce qu'on lui apprend.
- Vous aurez pu y laisser votre vie... Max est un connard de t'envoyer chier. Lui, il est toujours en train de flemmarder dans son bureau donc c'est facile de donner des ordres. J'ai honte d'avoir un tel homme dans nos leaders. Nous devrions avoir un vrai Audacieux qui s'engage pour sa faction et qui participe aux missions.
- Le problème c'est que nous ne savons même pas qui est contre cet homme car je me ferai un plaisir de rassembler tous les Audacieux pour se rebeller contre cet abruti.
- Après ce que tu as dis ce matin, je peux te dire que les opinions envers toi vont totalement changées. Si on doit virer Max, les Audacieux te suivront... J'en suis sûr et certaine.
- Oui, mais s'ils ne me suivent pas c'est la mort assurée pour moi... Je préfère éviter de faire plus de morts que prévu donc évitons de faire une rébellion comme celle-ci.
- Hummm.
- Mais au juste ! Je suis même pas aller me renseigner sur le classement des novices !!
Je me lève brusquement et me dirige vers la salle d'entraînement avec Quatre. Je connais le classement mais peut-être que des changements ont été fais lors des derniers combats aujourd'hui. Je me place face au panneau d'affichage et j'observe.
1. Stefan
2. Uriah
3. Lynn
4. Marlene
5. Obi
6. Tom
7. Lukas
8. Danny
9. Nikki
10. Matt
11. Meg
12. Rita
Danny était censé être juste en dessous d'Obi mais son dernier combat a du vraiment mal se passer... Aaron n'a pas effectué de gros changement dans ce que nous avions tout les deux organisé. Je suis réellement fière des six premiers qui sont tous très talentueux quoi que ... niveau caractère c'est à revoir, surtout pour Obi. Je retourne avec Quatre dans la cafétéria pour aller manger. Haley et Jenna ont l'air mieux sans moi et j'ai envie de passer du temps avec mon frère biologique. J'aperçois Tris et entraîne Quatre avec moi pour la voir.
- Je n'ai pas regardé où tu étais placé dans le classement. Tu as une bonne position ??
- Disons que je reste... C'est le principal.
- Oui, c'est vrai. Bon et bien bonne soirée à toi.
Je commence à me retourner pour partir en direction des comptoirs.
- Attends. Tu as vu ce qui s'est passé entre ta mère et la mienne... Elles doivent sûrement se connaître depuis longtemps. Ta mère était Audacieuse avant d'être Érudite ??
- Oui, pourquoi ??
- La mienne aussi et c'est sûrement ici qu'elles se sont connues. Les Altruistes n'ont pas de contact tactile avec autrui donc elles devaient être très bonne amies.
- Je pense, oui. Je demanderai à ma mère si tu veux Tris. Maintenant nous savons comment elles se sont connues enfin presque. Je lui demanderai ne t'en fais pas. Ta mère n'aura pas de problème j'espère ??
- Non, je ne pense pas mais ça m'a beaucoup étonné qu'elle accepte un contact avec quelqu'un de l'extérieur.
- Hummm, j'imagine. Bon, bonne soirée Tris. Je te tiens au courant.
Elle me salue brièvement et je pars chercher à manger avec Quatre. Nous nous installons tout les deux sur une table, l'un en face de l'autre.
- J'angoisse pour demain... Imagines si je tombe sur un divergent, je fais quoi Quatre ?? Je ne suis pas une meurtrière.
- Pourtant tu as tué beaucoup de personnes aujourd'hui... Si tu as su tuer ces personnes, tu sauras tuer un divergent.
- C'est comme si tu me demandais de te tuer, toi... Je suis attachée à tout ces novices Quatre... Même si j'ai envie de les frapper la plupart du temps, je les apprécie quand même.
- Il faudra que tu le fasses sinon tu te feras tuer. Puis tu comptes faire comment pour en protéger un ?? Ils ne te permettront aucun écart de conduite après ta crise de ce midi Laur'...
- Hummm... Demain, j'irai voir Evelyn. Je veux savoir où elle est.
- N'y vas pas Laur'... Tu vas te faire remarquer et ça ne sers à rien. J'enverrai un mot si tu le souhaites.
- Dis-moi où elle se trouve. Je veux la voir en personne Quatre ! Je lui fais un coup dans le dos alors autant lui dire en face que je suis en train de planifier sa mort.
- Pffff... Vas dans le quartier au nord du secteur Altruiste et tu te feras arrêter très rapidement par des sans-factions. À ce moment là tu demanderas où se trouve Evelyn Johnson et ils te mèneront à elle. Elle est une sorte de leader chez les sans-factions donc nous sommes précieux autant pour elle que pour les sans-factions sous ses ordres. Donnes directement ton nom si tu ne veux pas te faire tuer et n'y vas surtout pas avec une arme. Vas-y de préférence au coucher du soleil vers dix-neuf heures trente et sois discrète Laur'... Je ne peux pas te protéger partout et je m'en rend malade de te laisser aller la voir demain, donc reviens vivante et ne te fais pas remarquer. Et surtout, n'oublies pas Éric. Sur ce, je vais me coucher Laur'... Bonne nuit et sois très prudente demain soir. Bon courage pour les simulations de demain matin. Je t'aime petite sœur.
- Merci Quatre, merci. Je t'aime aussi mon frère. Je te promet de faire très attention demain soir.
Il tourne les talons sans ajouter un mot en me laissant seule face à mon plateau vide. Je rentre à la maison doucement mais Éric n'est pas là, sûrement en train de trafiquer avec l'autre connasse de Jeanine. J'enfouis ma tête dans mon oreiller et m'endors difficilement. J'ai tué pour la première fois un homme mais le pire dans tout ça, c'est que je l'ai tué de sang froid, je l'ai tué en regardant la mort s'emparer de son âme. J'ai vu la vie le quitter dans ses yeux, j'ai vu la mort et je suis la cause de celle-ci. Je suis devenue un monstre et mes meurtres vont se multiplier durant ces deux prochaines semaines qui ne joueront pas en ma faveur. J'ai une boule au ventre rien qu'à l'idée que l'un de mes novices soit divergent. Ça m'angoisse terriblement puis ma visite chez les sans-factions ne fait qu'accentuer ma peur et mon stress. Cependant, je repense à Éric et je me dis que ce qui va bien dans ma vie, c'est bien lui. Mon couple va bien et nous nous aimons. Je m'endors sur cette pensée positive face à ce monde en ruine qui court une fois de plus vers le néant total.
Voilà pour le chapitre 6 ! J'espère que la première mission dans le secteur « sans-faction » vous a plu. J'ai pris la décision de continuer mes long chapitres car c'est une caractéristique de mon écriture et c'est comme si on enlever le fait que Madame Bovary de Flaubert soit une œuvre impersonnelle de l'auteur... Ce ne serait plus Madame Bovary. Je décide donc de ne rien changer tout en faisant un effort au niveau de l'action. Je fais en sorte que les chapitres bougent un peu plus pour ne pas vous ennuyer et vous endormir. Je remercie tous ceux qui me lisent depuis le début ! Merci à vous ! N'hésitez pas à commenter et à voter mes chers pandas ! ♥♥♥♥
Pour ceux qui n'ont pas encore vu ma vidéo sur Éric et Laur', je vous invite à aller la regarder en cliquant sur ce lien :
Je vous souhaite un bon dimanche et bonne vacance à la zone C et A ! Moi, je reprend les cours lundi donc demain. Snif snif ... :'( Bisous bisous les pandas ! ♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top