Chapitre V : Plus de secrets maman...
- Eh ??
- Humm ??
- Faut que tu te lèves.
- Il est quel heure ??
- Huit heures... Ta mère ne va pas tarder à arriver chérie.
Je soupire fortement tout en enfouissant ma tête dans mon oreiller. Éric vient mettre ses mains froides sous mon tee-shirt pour m'embêter et surtout pour que je me lève plus vite. Je le pousse et l'embrasse fougueusement pour le distraire, ses doigts effleurent mon dos pour venir jusqu'à ma nuque. Ses lèvres viennent déposer de nombreux baisers dans mon cou.
- Je vais vraiment être en retard si tu continues Ric'...
Il souffle et se lève pour se faire un café. Il déteste quand je lui refuse ce genre de chose, mais bon ma famille est plus importante pour le moment. Je file dans la salle de bain afin de me préparer en quelques minutes. Je veux me faire belle aujourd'hui et décide donc de me mettre une robe noire (bien sûr) légèrement moulante avec des manches mi-longue (nous sommes en décembre...). Je détache mes cheveux désormais plus court car je suis passé au salon de Tori pour qu'elle me les coupe. Il m'arrive un peu au dessus des épaules et je me sens désormais libérée... Ils étaient vraiment trop long... Je me maquille un peu et sort de la salle de bain.
- Tu devrais t'habiller plus souvent comme ça...
- Il en est hors de question si c'est pour te voir me baver dessus à longueur de journée !
Nous rigolons et je l'embrasse pour ensuite enfiler une paire de bottines en cuir. Je quitte l'appartement et me dirige vers la cafétéria où la bonne odeur de pain grillé attise ma faim. Je m'installe auprès de Quatre qui sourit en voyant ma tenue. Il me fait remarquer aussi que je devrais me vêtir ainsi plus souvent. Nous parlons de tout et de rien en cette belle matinée qui annonce une magnifique journée. Je suis impatiente de voir ma mère qui sera sûrement ravie, elle aussi, de nous revoir. J'explique le « plan » que j'ai élaboré avec Jacob pour annoncer à ma mère qu'Evelyn m'a tout dévoilé. Quatre n'a pas l'air contre et il m'a même proposé d'être présent lorsque je lui dirai, mais j'ai refusé. Ça sera déjà une épreuve difficile pour ma mère et je ne veux pas que la blessure soit plus grande en voyant que mon frère biologique est à mes côtés. J'appréhende vraiment le moment où elle va savoir que je sais enfin tout. Je ne pense pas qu'elle réagira mal mais j'ai peur que ça la détruise... Je me sentirai fautive de la faire pleurer mais je ferai tout pour la rassurer car, après tout, c'est elle qui m'a élevé, c'est elle qui m'a donné tout son amour et surtout toute sa patience pendant treize ans. Pour moi, les liens du sang ne sont que scientifique et les liens du cœur sont beaucoup plus fort que ceux qui relèvent de la science. Mes frères resteront mes frères et Béatrice restera ma petite sœur... Ils sont tous dans mon cœur et c'est ça le plus important dans une famille « recomposée ». Quatre est mon frère et même sans le savoir je le mettais dans le statut de « grand frère ». C'est assez impressionnant que je le traitais ainsi, sûrement par instinct car « oui » il est bel et bien mon frère. En même temps, lui, il était au courant de tout donc ça a aidé à former ce lien frère-sœur. Je ne sais pas comment il a fait pour tenir autant de temps... Garder ce genre de « secret » doit être vraiment difficile car il a dû en souffrir pas mal de fois. Par exemple, lors de mon agression, quand Éric m'a emmené chez lui et a refusé que Quatre m'offre des soins. Quatre devait en être malade de ne pas savoir ce qu'Éric était en train de me faire. Je suis même sûr qu'il se faisait des films, du genre, Éric qui m'assassine et me jette dans le Gouffre. Quatre en aura vraiment bavé toute son enfance mais maintenant, c'est finis. Je pense qu'il est heureux d'être ici et d'avoir des personnes qui l'aime.
- Laur' ?? On devrait y aller car la plupart du temps, les familles veulent être rassurées par les instructeurs donc ça serait pas mal qu'on soit présent plus tôt pour eux.
- Oui, allons-y.
Nous nous levons et nous nous séparons dans la foule de parents. J'aperçois Obi et son grand-père en train de discuter ensemble et je décide donc d'aller les voir même si je le fais à contre cœur. Il faut que je laisse une bonne image de moi.
- Bonjour monsieur Jackson.
- Bonjour Laur'. Vous allez bien ??
- Oui et vous ??
- Bien, merci. Ma petite fille se débrouille bien alors ??
- Oui oui, elle combat bien et a beaucoup de cran. Une vraie Audacieuse même si l'autre jour, sa crise dû à sa maladie m'a un peu apeuré.
- Oui, j'ai appris que vous n'étiez pas au courant de sa pathologie. J'espère que ça n'entachera pas sa progression chez les Audacieux.
- Non, je ne pense pas. Je vais vous laisser monsieur, je dois voir d'autres familles. Bonne journée.
Il me salue et je retourne sur mes pas en recherche d'une nouvelle famille à rassurer. Je vois Peter avec ses parents vêtus de noir et de blanc, des Sincères. Ils m'adressent un signe de tête et m'approchent pour venir me parler. Le père affirme qu'il m'a déjà vu et que je me suis fais largement remarqué au sein de leur faction. Je le questionne sur la cause de cette « célébrité » (j'entre dans son jeu). Il m'explique que je contre très bien les arguments des autres leaders et que mon côté « grande gueule » a fait parler de moi. Jack Kang aime bien mon répondant, à ce qui paraît... La mère de Peter change de sujet et désire mon point de vue sur les capacités de son fils. Je ne mâche pas mes mots, ce sont des Sincères donc je peux me le permettre. Je leur dis donc que Peter a du mal à respecter ses supérieurs mais qu'il a du potentiel physique et mental. Ses parents émettent un léger rire quand ils m'entendent parler de « respect ».
- Peter a toujours eu du mal avec ce mot là. J'espère qu'il saura garder sa langue dans sa poche pour éviter de multiples problèmes. Merci pour votre franchise Laur', vous, au moins, vous avez ce côté sincère qui vous différencie de votre père. J'ai plus confiance en vous qu'en Richard et j'espère que vous êtes plus bonne que lui.
- Je le suis, merci à vous. Ne vous inquiétez pas pour votre fils, je sais qu'il réussira l'initiation. C'est quelqu'un de vaillant et de fort.
L'homme et la femme me serrent la main et partent de leurs côtés en direction de la cafétéria. Je cherche ma mère mais tout ce que je réussis à distinguer, c'est Quatre qui parle avec Natalie Prior et Tris sur une plate-forme métallique, surélevée. Je monte les quelques marches qui me séparent de Natalie et me joins à eux mais Quatre part lorsque j'arrive. Mon regard croise le sien et je lui souris doucement. Je m'approche de la femme qui m'a élevé pendant trois ans et je la salue, elle et Tris.
- Vous allez bien Natalie ??
- Bien et toi.. euh vous. Excusez-moi.
C'est vrai que Tris n'est pas au courant puis je ne pense pas qu'elle serait heureuse d'apprendre ça à un tel moment de sa vie.
- Ce n'est pas grave. Andrew n'est pas avec vous ??
- Non, il travaille. Par contre, il me semble que vous avez une réunion d'urgence prévue pour cette après-midi, ici, dans l'enceinte Audacieuse.
- Ah... Je ne suis pas au courant de ça. Merci pour l'information.
- De rien.
- Laur' !!
Ryan est avec ma mère, ma sœur et mes autres frères, il me fait de grand signe. Ma famille avance vers mon emplacement et ma mère salue Natalie en lui prenant les mains. Elles ont l'air de vraiment bien se connaître car elles se regardent droit dans les yeux et elles se sourient faiblement.
- Tu vas bien Marie ??
- Oui, bien et toi Natalie ??
- Bien. Je vois que ta fille a bien grandit, elle marche ??
- Oui, elle a fais ses premiers pas le mois dernier. Elle n'a pas encore beaucoup d'équilibre mais elle se débrouille plutôt bien.
- Ils sont tellement adorable à cet âge là.
La petite me sourie et gigote dans les bras de ma mère, elle veut sûrement marcher mais ce labyrinthe de couloirs est extrêmement dangereux pour un bébé, et je ne parle même pas du Gouffre... Elle gazouille et agrippe l'index de Jacob qui décide de la porter un peu pour la distraire. Natalie nous dit rapidement au revoir et elle part vers la Fosse. Je prend ma mère dans mes bras et la serre contre moi, je l'aime tellement.
- Tu m'as manqué maman.
- Toi aussi, tu m'as manqué Laur'...
Elle m'embrasse la tête et caresse mes mains pour me rassurer et me montrer qu'elle est là. Sa douceur envers nous est pour moi exemplaire, elle a toujours su nous remonter le moral en nous faisant rire ou en nous berçant pendant des heures. Lors de mes terreurs nocturnes, elle venait dans mon lit et passer sa main sur mon visage pour me calmer et elle attendait que je me rendorme. Quelques fois, elle passait la nuit avec moi et me racontait tout un tas d'histoire qui me faisait rêver. Même si ses histoires avait une morale Érudite, elles étaient tout de même belle et en particulier celle où il était dis que derrière la Clôture, un monde s'occuper de nous comme d'une expérience pour façonner un homme meilleur, un homme moins violent, un homme ayant la capacité d'être bon et juste. Les cris de Béatrice me ramène sur la terre ferme et je distingue qu'elle ressemblera beaucoup à ma mère, sauf pour ce qui est des yeux, elle a les yeux de mon père. Ce bleu étincelant me rappelle ceux d'Éric. D'ailleurs, je ne sais même pas où il est. Sûrement à la salle de contrôle ou en train de planifier les plans de Jeanine... Nous nous asseyons à une table et Jacob me donne ma sœur. Elle est plutôt légère et elle est surtout très vivace, un vrai petit asticot. Ses petits cheveux sont très fins et d'une douceur infini, encore une petite blonde dans la famille. Elle me regarde, intriguée par ma personne qu'elle n'a jamais vraiment vu. Elle est debout sur mes genoux face à moi et ses petites mains potelées viennent se déposer sur mon visage ce qui me fait sourire. J'offre un léger baiser sur sa joue droite qui a l'odeur du lait nettoyant pour bébé, cette senteur me rappelle des souvenirs... Le matin dans la salle de bain avec ma mère quand elle nous passait un coton imbibé de ce lait hydratant, sur notre visage d'enfant. J'embrasse le front de ma petite sœur qui reprend de plus bel ses petits cris, je pense qu'elle veut se faire entendre. Ma mère pose son regard sur moi, elle a l'air d'être heureuse de nous voir enfin rassemblés ici, tous ensemble. Éthan fait pleins de grimaces à Béatrice ce qui la faire sourire et rire, c'est à craquer... Les rires des bébés, c'est sûrement le son le plus mignon et le plus drôle qui puisse exister en ce monde.
- Ça doit te faire du boulot de t'occuper de cette petite boule d'énergie nan ??
- Quand on t'a élevé toi, ça va on est bien préparé !
- Maman !
Elle rit aux éclats tout en agitant un lapin en peluche devant Béatrice qui remue dans tous les sens en voyant le jouet bouger. Cette enfant me remplit de joie, j'ai envie de la garder pour toujours auprès de moi. Jacob discute à voix basse de ce qui se passe chez les Audacieux et ma mère est au courant de tout ce qui se trame ici.
- Jeanine m'avait demandé, il y a de ça un an, de relié un sérum à un ordinateur et de contrôler le sérum par l'ordinateur. Ce sérum a la capacité de manipuler n'importe quel homme ou femme. Je ne pensais pas que cela pouvait être une arme donc j'ai exécuté ses ordres en bonne Érudite... Je sais qu'elle veut l'utiliser contre les Altruistes en se servant de vous comme marionnette... J'ai entendu que vous n'étiez pas d'accord avec ce projet totalement inhumain, mais le projet aboutira même si vous êtes contre.
- Je ne sais pas du tout ce qu'on fera si elle réussit à détruire la faction des Altruistes... Il est hors de question que je sois mêlée à ça et je ne me rallierai pas à elle même si je dois devenir sans-faction.
Ryan baisse les yeux et prend la parole en parlant à voix basse.
- Le problème c'est que nous allons tout perdre en ne suivant pas Jeanine ... Laur', je ne veux pas vivre ma vie en étant malheureux. On a déjà assez souffert pendant seize ans à cause de Richard.
- Oui Ryan, mais je préfère souffrir et manquer en ressources que de rester avec des monstres qui ont exterminé hommes, femmes et enfants. Puis, à mon avis les Audacieux se retourneront contre Jeanine et quitteront la faction, quitte à être sans-faction... Nous sommes des Audacieux puis détruire les plus faibles vient à l'encontre de notre dicton, donc ne crois pas que les Audacieux se laisseront faire. J'espère qu'une rébellion se fera si le plan de Jeanine s'accomplit.
- Tu n'as pas tort là dessus, maintenant nous n'avons plus qu'à espérer que cette « rébellion » aura lieu comme tu le prédis.
- Elle aura lieu, j'en suis sûr et certaine Ryan.
En fait je me suis totalement trompée sur mon frère, il est en fin de compte de notre côté et il pense comme nous, il est juste... moins entreprenant et plus réservé. Ma mère n'ajoute rien et Jacob et Éthan restent pensif. Béatrice secoue son lapin et le jette vers Jacob.
- Toi, tu as la belle vie. Pas vrai Béatrice ??
Elle ne prête pas attention à ce qu'il dit et souhaite avant tout récupérer son doudou qui est à l'autre bout de la table. Elle commence à pleurer mais mon frère lui redonne au plus vite afin d'éviter une éventuelle crise de nerf. Elle attrape son jouet et se calme peu à peu tout en émettant des petits cris. Elle mord l'oreille de son lapin et commence à s'endormir dans mes bras. Sa respiration est tranquille mais elle lutte contre le sommeil qui envahit ses yeux. Ma mère me tend sa tétine qu'elle tète avec entrain et bruyamment. Ses petites mains son désormais relâchées et son petit corps est entièrement baigné de sommeil. Ma mère nous parle des nombreuses expériences qu'elle a pu faire depuis sa dernière visite. Elle nous raconte que son équipe a enfin trouvé une solution pour créer un circuit hydraulique durable et qui peut produire de plus ample quantités d'électricité. Ce système a l'air complexe et elle utilise tout un champ lexical lié à l'hydraulique. Dans ce que j'ai compris, l'eau qui a atteint une pression suffisante, fait tourner de nombreuses turbines qui entraîne aussi d'autres turbines qui forment donc l'énergie électrique tant demandé dans notre ville. C'est ce que j'ai compris même si le procédé est beaucoup plus difficile et surtout beaucoup plus mathématique. Je n'ai jamais été forte à ce genre de chose, mon domaine préféré était plutôt tout ce qui est plantation ou ordinateur (oui, je sais, c'est l'opposé). Ma mère part ensuite dans l'explication des sérums de la mort, car, en effet il y en a plusieurs mais l'officiel procure une mort rapide en atteignant le cerveau en bloquant les neurotransmetteurs entre les synapses des neurones qui crée donc une paralysie totale et un arrêt du cœur, tout ça en dix minutes. Je trouve que ce sérum est fascinant car son efficacité et son fonctionnement sont d'une complexité idéale pour tout Érudits. Ma mère nous explique les effets du nouveaux sérum mis au point par son équipe de chercheurs. Ce produit atteint une fois de plus le cerveau mais celui-ci augmente la tension du corps, qui crée donc une crise cardiaque dans les minutes qui viennent après l'injection. Ils ont copié les composantes d'un venin de serpent hautement dangereux qui existait avant la guerre d'épuration avant la construction de la Clôture. Les fondateurs nous avaient donné pleins d'échantillons de multiples venins ou autres composants non nocifs afin qu'on puisse faire des avancées techniques. Cependant les molécules pures que contiennent les échantillons sont copiées pour en faire des molécules synthétiques afin de ne pas perdre le composant naturel qui nous est précieux. Ma mère ne fait pas que des recherches de ce genre car c'est vrai qu'élaborer un nouveau sérum de la mort n'est pas primordial dans notre ville... Surtout que je ne vois pas du tout à quoi il nous servirait... Sûrement pour tuer mais j'espère qu'il ne sera donc jamais utilisé, ça serait une réelle catastrophe humanitaire s'il viendrait à être employé. De plus, le sérum peut-être injecté, inhalé ou absorbé par les pores de la peau... Ce qui pourrait toucher vraiment toute la population. Je préfère ne plus y penser et me focaliser sur le fait que ma mère élabore aussi de nouveaux vaccins et de nouveaux genre de production alimentaire, plus productif pour nourrir au maximum la population afin d'éviter une malnutrition. C'est une héroïne comme quelqu'un de dangereux, mais c'est surtout la science qui peut-être bénéfique autant que néfaste pour l'Homme. Il suffit d'user à bon escient de la science mais bon, nous savons tous que la soif de pouvoir des Érudits est en train de tout saccager... Béatrice se met à bouger et à hurler, elle doit sûrement avoir faim car il est l'heure de déjeuner. Elle a une sacrée horloge interne ma sœur !
- Je peux lui donner le biberon maman ??
- Oui, bien sûr. Je le prépare et je te le donne. Tu lui feras faire des pauses car elle engloutit tout d'un coup et après elle ne mange plus rien et réclame à manger deux heures après...
- D'accord, c'est une gourmande...
- Une goulue, oui !
Je rigole et attend que ma mère me tende le biberon pour que Béatrice puisse enfin arrêter de pleurer et se remplir l'estomac tranquillement (ou pas). Elle me regarde droit dans les yeux pendant qu'elle boit et elle essaye d'attraper mes cheveux blond. Après son biberon, je la rend à ma mère qui la positionne sur son ventre dans le porte bébé. Nous allons nous servir à manger aux comptoirs pour pouvoir passer enfin un bon moment familial. Éric et Tyna se joignent à nous au même moment, ce qui fait grandement plaisir à ma mère qui rencontre enfin sa belle-fille. Elle lui pose pleins de questions... Ma mère, toujours très très curieuse ! Typique Érudit ça !
- Maman ! Arrêtes ! La pauvre !
- Si tu es jalouse Laur', je ferai pareil avec Éric !
- Vous savez déjà tout de moi Marie.
Elle lui sourit et lui fait un clin d'œil que personne ne comprend. Ma mère a ce sens de l'humour que j'adore, elle a gardé son âme d'enfant et c'est ce qui fait qu'elle nous comprend vraiment bien. Qu'on soit heureux ou triste, elle ne nous dira jamais quelque chose de vieux jeu contrairement à Richard... Éric est très tactile ce midi et ne cesse de me serrer contre lui et de m'offrir de nombreux baisers sur mes lèvres et sur ma tête.
- Je vois que tu sais rendre ma fille heureuse Éric. Ça lui change des rapports qu'elle a eu avec son père. Merci de prendre soin d'elle.
- Ah... C'est normal Marie. J'aime Laur'.
- Encore heureux !
Ma mère est son côté grande gueule m'exaspère des fois. Elle ne se rend pas compte que certaines paroles peuvent être un minimum blessantes car je n'ai pas trop aimé cette allusion aux coups que me donnait Richard... En parlant du loup, le voici... Il a posé une main sur mon épaule qu'Éric retire dans un élan de protection contre cet homme hostile pour moi. Je comprend pourquoi ma mère a dit ce qu'elle vient de dire à Éric...
- Laur', on a une réunion dans dix minutes. Tous les leaders y sont déjà donc si tu veux bien te joindre à nous en tant que porte parole des Audacieux avec Max, nous en serons ravis.
- J'arrive.
Il s'éloigne de notre table et va rejoindre Jeanine qui est à quelques mètres de nous. Éric et Jacob déserrent leurs poings crispés par cette arrivée non attendue.
- La prochaine fois qu'il te touche je lui en colle une.
- Tu ne seras pas le seul Éric...
- C'est bon, arrêtez. La violence engendre la violence donc cessez d'être dans ce cercle vicieux et soyez plus intelligent que lui.
Ma mère dit vrai en répondant ainsi à Jacob et à Éric. La violence ne sers qu'à susciter encore plus de violence et nous sommes des Hommes, pas des animaux. C'est à nous de nous servir de notre intelligence pour nous contenir même si ce n'est pas une tâche facile. J'embrasse Éric et salue ma famille que je reverrai dans une heure ou deux. Je me rend au plus vite à la salle de réunion où je dis bonjour à tout les leaders des autres factions. Je m'assois auprès de Max qui a un air surpris en me voyant.
- Qu'est-ce qu'il y a ??
- Je n'ai pas l'habitude de te voir habillé ainsi et tu devrais le faire plus souvent surtout pour ce genre de réunion. Ça te va très bien.
- Ah... merci.
Max n'est pas du genre à complimenter les gens enfin sur ce qui est du point de vue vestimentaire sinon quand on réussit une mission, il vient nous féliciter en personne. Je suis vraiment mal à l'aise avec cet homme et c'est de pire en pire. En fait sa présence m'étouffe car je sais que tout ce que je dis et fais est rapporté minutieusement à Jeanine. D'ailleurs, elle est assise en face de moi et sourit de son sourire le plus faux... Quelle hypocrite celle-là ! Elle me donne envie de vomir cette femme. Andrew attend le silence et joint ses mains pour débuter son petit discours afin d'entrer dans le vif du sujet qui m'est inconnu pour le moment (oui, Max ne m'a rien dit...).
- Bonjour à tous ! Je remercie Max pour son accueil chaleureux au sein de sa faction. Nous sommes donc rassemblés ici pour régler le problème qui entache notre vie et qui met en danger la prospérité de notre ville : Les sans-factions. Nous sommes, ici, dans le secteur Audacieux car ce problème doit être réglé avant tout par vous, les Audacieux. Je vous rappelle que votre dicton vous ordonne de protéger les plus faibles et je tiens à vous dire que vous êtes en train d'échouer. Cette ville est en train de tomber... Il y a une augmentation considérable de la délinquance causée par les sans-factions et vous êtes de moins en moins apte à nous protéger. Les Érudits se sont fais agresser par un groupe de sans-factions qui désiraient accéder à leur laboratoire où est entreposé leur fameux sérum de la mort. Les Sincères ne peuvent pas intervenir grâce à la justice contre ces hommes car le sans-faction est considéré comme n'appartenant pas à notre société ce qui en fait donc quelqu'un d'intouchable. Les Fraternels se font piller leur réserves de nourriture au moins cinq fois par jour. Et vous ?? Les Audacieux vous êtes engloutis par la tonne de travail que vous avez. Nous sommes donc ici pour mettre en place un état d'urgence et nous sommes là surtout pour trouver des solutions. Maintenant, Max et Laur', je vous laisse la parole.
Je regarde Max qui hausse un sourcil en ma direction pour me laisser parler.
- C'est bien beau de constater les problèmes de cette ville mais dois-je vous rappeler que vous avez un projet ?? Pourquoi ne pas l'activer en avance ??
Marcus coupe la parole d'Andrew qui commençait une réponse à ma question.
- Pourquoi ne pas la mettre en place maintenant ?? Et bien je vais vous dire pourquoi Laur'. Le problème c'est que, nous, les Altruistes avons des débordements lors des distributions alimentaire... Nous en sommes arrivés à un point où nous avons peur de remplir notre tache d'Altruiste. La violence des sans-factions est terrifiante, ils sont très nombreux et ils ont une haine contre nous qui risque de détruire cette ville et son système si les Audacieux n'agissent pas dans l'immédiat. Cessez d'être figé devant vos écrans et venez sur le terrain ! Laur', vous n'avez même l'air d'être au courant de ce qui se passe dans cette ville... Sortez un peu de votre trou et venez voir ce que c'est de protéger une population en danger perpétuel.
- Je suis au courant de ce qui se passe dans cette ville et ne croyais pas que mon engagement envers elle est faible car je donne tout pour régler ces problèmes. Nous sommes trop peu chez les Audacieux, nous avons de gros soucis d'effectif et je pense qu'il serait préférable de suspendre le classement des novices Audacieux pendant une durée de deux ans, afin de régler ce problème et de pouvoir protéger cette cité.
- Ce que vous n'avez pas compris c'est que c'est maintenant qu'il faut agir ! Pas dans un an ou dans deux ans ! C'est tout de suite !
Je suis confrontée à un problème qui me dépasse et je cherche une solution humaine... Malheureusement, la solution doit être terrible et elle le sera sans nulle doute. Je regarde Max qui ne sait quoi dire devant ce problème.
- Peut-être devrons-nous utiliser le sérum de la mort ??
Je regarde Jeanine, stupéfaite par ce qu'elle vient de dire et surtout horrifié que personne ne riposte face à ça. Je me rend compte que c'est là où ma vie va se jouer. Les paroles d'Éric résonne dans ma tête et c'est à ce moment là que je comprend qu'il faut que je me range du côté des Érudits. Il faut que je gagne leur confiance et je cherche donc un argument pouvant appuyer sa solution.
- Je pense que vous avez raison Jeanine. Mais le problème c'est qu'il faudrait faire en sorte qu'il soit donc inhaler mais nous n'allons pas vacciner la population entière contre le sérum, ça prendrai trop de temps. Je pense que des patrouilles d'Audacieux devront aller déceler les camps de sans-factions et établir une carte où que l'on disperserait le sérum. Il faudrait donc déployer des groupes d'Audacieux qui auront pour ordre non seulement d'abattre tout sans-faction qu'ils croiseront et de répertorier les campements les plus gros.
- Vous êtes en train de dire que si un de vos hommes croise un enfant sans-faction, il devra le tuer ?? Vous ne trouvez pas ça totalement inhumain comme concept ??
- Et bien donnez-moi une autre solution... Allez-y, je vous écoutes Johanna.
- Ce que je voulais dire c'est que vos hommes ne seront peut-être pas capable d'effacer la vie d'une âme innocente. Vous avez peut-être des combattants mais ils sont humains et nous n'avons pas formés une haine contre cette population. Les sans-factions sont tout simplement invisible pour nos peuples. Ils ne forment pas un danger depuis de nombreuses années... Vous voyez ce que je veux vous faire comprendre Laur' ??
- Oui oui, je vois Johanna. Vous êtes en train de me dire que les factions n'exercent pas une haine contre les sans-factions, ce qui ne permet pas un développement flagrant de la violence envers ce peuple. Et bien je demanderai à mes hommes d'abattre les personnes seuls sauf les enfants. Ils n'auront pas le droit d'abattre une famille mais ils auront l'autorisation de tuer une mère ou un enfant qui forme un danger immédiat.
- Cette solution est beaucoup mieux.
- Donc vous opter pour un démantèlement des camps de sans-factions afin de cartographier leurs emplacements et de pouvoir répandre le sérum de la mort ?? Avec certaines conditions pour abattre un individu ??
- Vous avez tout compris monsieur Kang. Quelqu'un n'est pas d'accord avec cette stratégie ??
- Je ne suis pas vraiment d'accord avec ça, car en tant qu'Altruiste je trouve ça inhumain et ça ne les aide pas... Mais nous n'avons pas vraiment le choix.
- Oui... Si on avait eu le choix, de telles mesures ne seraient pas prises... Nous débuterons dans trois jours les recherches de ces camps.
Andrew clôt cette conversation qui signe la mort de centaines de sans-factions... Tous les leaders partent sauf, bien évidemment, les Érudits. Richard s'approche de moi et je décide de ne pas bouger du tout face à lui, il est hors de question que je lui montre une quelconque faiblesse. Je suis une Audacieuse et je dois affronter mes peurs, qu'elles me paralysent ou pas.
- Tu es sûr de pouvoir encaisser le fait d'avoir exterminé des centaines d'êtres innocents ma fille ??
- J'ai bien su encaisser tes coups pendant seize ans, donc je pense pouvoir endosser cette responsabilité. Maintenant ne me touches plus jamais et encore moins quand Éric ou l'un de tes fils est là.
Son corps se raidit et ses poings se resserrent, je sens qu'il va tenter de me frapper. Son regard est noir de colère et les traits de son visage sont tiraillés par la rage qui l'envahit. Il me prend le bras et le serre de toutes ses forces et mon premier réflexe est de le repousser violemment et de lui mettre mon poing dans la figure.
- Richard. Laisses-là.
Jeanine s'interpose entre lui et moi et me fait signe de sortir de cette salle. Max me suit sûrement pour me parler de ce qui vient de ce passer.
- Laur'... Ton idée est lumineuse et je suis fier de t'avoir à mes côtés, je te laisserai donc gérer cette mission avec ton frère Jacob. Ah... Et, je suis désolé pour ton père... Restes forte, nous avons besoin de toi ici.
- Hummm. Par contre j'aimerai bien être tenue au courant lorsque nous avons ce genre de réunion.
- Oui, je n'ai pas eu le temps de te voir. Excuses-moi.
- Ce n'est pas grave, je souhaite juste que ça ne se reproduise pas et que l'abruti qui est dans cette pièce ne porte plus jamais de coups sur ma personne. Bonne journée à vous Max.
Je tourne les talons avant même qu'il n'ait le temps de me dire au revoir, je n'ai pas envie d'être plus longtemps avec lui. En fait je suis totalement tétanisée à l'idée de tuer tout ces gens... Mon cœur fait un bond quand je pense à Evelyn qui... qui est une sans-faction. Je me met à chercher Quatre partout et je le trouve finalement dans la salle d'entraînement. Mes yeux sont remplis de larmes ce qui alarme mon frère qui se précipite vers moi.
- Qu'est-ce qu'il y a ?? Laur' ?? Il se passe quoi ?? Dis-moi...
- Evelyn... Evelyn... Elle risque d'être tué par ma faute Quatre...
- Mais qu'est-ce que tu racontes ??
- Il fallait trouver une solution contre les soulèvements de sans-factions lors de la réunion de cette après-midi et j'ai pas eu le choix... Je devais aller dans le sens à Jeanine, je devais trouver quelque chose pour sauver la ville. On va faire une carte des camps pour faire respirer le sérum de la mort aux sans-factions... Ils vont tous mourir... C'est de ma faute ! Je vais tuer des innocents ! Quatre ! Je t'en supplie faut que ça s'arrête, je veux pas faire de mal aux gens... Je ne veux pas être leader, je ne veux pas...
Je sanglote dans ses bras et il essaye de me calmer avec beaucoup de mal.
- Je t'avais dis que ce n'était pas une tache facile, d'être leader... Tu allais sûrement faire des choses horrible pour le bien des factions. On se débrouillera pour prévenir Evelyn, ne t'en fais pas. Elle s'en sortira, je te l'assure.
J'ai du rester une heure à pleurnicher dans les bras de Quatre qui a réussit à me remonter le moral... Enfin, à peu près. Je lui aie tout dis sur ce qu'Éric m'avait mis en garde et Quatre m'a conseillé de ne pas me méfier, car Ric' m'aime et il n'est pas capable de me faire autant de mal. Je suis maintenant rassurée et je me sens mieux car en effet Éric veut avant tout me protéger et Evelyn saura éviter le sérum de la mort grâce à moi qui lui fournirai de nombreux renseignements. Je rejoins ma mère et mes frères toujours au même endroit. Béatrice tend les bras vers moi pour que je la prenne. J'ai besoin de tendresse puis ma sœur est ce dont j'ai besoin. Cela doit être magique d'avoir un enfant car c'est de l'amour, de la distraction et tellement de rigolades. Elle gigote beaucoup et ses petits cheveux effleurent mon menton ce qui me chatouille. J'embrasse son front et la laisse jouer avec mes doigts qu'elle tire, agrippe et porte à sa bouche ce qui ne me fait pas du tout mal même si ses petites dents sont déjà bel et bien présente. Ma mère et Jacob me regardent étrangement.
- Qu'est-ce qu'il y a ??
- Ton bras... Je peux savoir qui t'a fais ça ??
Je n'avais pas vu ce que la poigne de mon père avait laissé sur mon bras... La trace est très visible, elle témoigne de la force qu'a mis Richard en m'empoignant le bras. Je baisse les yeux sous les regards interrogateurs de ma famille qui forment un poids, d'une lourdeur indescriptible, sur mes épaules.
- Laur' ?? C'est Richard ??
- Oui... Mais c'est de ma faute, je l'ai provoqué.
- Comment ça ??
- On a trouvé une solution contre les sans-factions et nous allons les éliminer grâce au sérum de la mort... Richard me demandait si je serai capable d'encaisser le fait d'être la cause de centaines de morts, et je lui ai répondu avec franchise que si j'ai pu encaisser ses coups, je pouvais facilement endosser tout ça. Il a mal réagis et m'a pris le bras... Je l'ai repoussé tout en lui donnant mon poing dans la figure.
- Quel connard. Il t'a cherché aussi Laur', ne crois pas que tu es fautive.
- Ça a dû te faire du bien de pouvoir lui rendre le minimum de ce qu'il t'a donné ??
- Oui, mais il mérite plus la mort qu'autre chose.
- La violence ne règle pas les problèmes Laur'... Ça ne fait que les aggravés et je pense que tu es assez mûre pour en avoir conscience.
- Oui, je sais bien maman. Mais, au fait... Il est où Éthan ??
Toute ma famille se retourne en direction d'Éthan et... Nan, mais je rêve ! OBI ! Ils sont tout les deux attablés non loin de nous et le rapprochement de leurs corps ne présagent pas que de l'amitié entre eux deux.
- Attendez ?? Il est sérieux ??!
- Laur'... Il a le droit d'être heureux et de trouver quelqu'un qui lui correspond.
- Ah oui, je suis d'accord. Mais pas elle !! Elle est arrogante et cherche la merde avec Aaron et moi en permanence...
- Elle est peut-être comme ça avec vous mais avec lui, elle a l'air totalement différente. Laisse les en paix Laur'. Nous, quand on a su que tu étais avec Éric, ça nous a fais un sacré choc car je n'aurai jamais pensé qu'il était capable d'aimer quelqu'un d'autre que lui même... Je ne pensais pas que ça allait durer vous deux, car avec vos deux caractères bien distincts, ça ne pouvait que ne pas marcher.
- Je me doutais bien qu'au fond tu étais un peu réticent face à notre couple, ça m'étonnait que tu n'aies rien dis de spécifique... Puis les opposés s'attirent...
- Personnellement, je savais qu'entre lui et toi, il y aurait quelque chose. Ça se voyait vu comment il te dévorait des yeux et toi, tu faisais tout pour le fuir. Je suis contente que tu sois avec Éric, il te mérite amplement.
Les mamans et leur instinct... Ça ne m'étonne pas qu'elle ait sentis ce « truc » entre Éric et moi avant même qu'il y ait un minimum de rapprochement entre nous deux. C'est sûrement pour ceci que je ne lui aie rien caché lorsque j'ai vu pour la première fois Béatrice, car de toute manière elle aurait tout deviné rien qu'en voyant les petits regards qu'on se serait discrètement échangé. Après tout, Éthan ne se mettra peut-être pas en couple avec Obi... Je ne la vois pas être ma belle sœur...
- Je vais devoir y aller les enfants.
Ces paroles viennent briser mon cœur car je sais très bien ce qu'il va se passer quand elle partira. Il est venu le moment où elle doit savoir que j'ai acquis la vérité sur ma naissance. Je rend Béatrice qui hurle depuis quelques secondes, elle a du sentir mon angoisse. Ma mère nous serre fort dans ses bras et elle nous embrasse tendrement tout en nous félicitant de ce que nous sommes devenus en dépit de ce que nous avons eu comme enfance. Elle nous rappelle que ce sont souvent ceux qui ont le plus souffert qui sont les plus forts. Elle laisse échapper quelques larmes en nous disant au revoir et j'ai l'impression pendant un instant qu'elle nous dit « adieu ». La ville va se détruire et elle doit savoir ce qu'il adviendra de nous, elle doit savoir qu'elle nous reverra peut-être jamais et ça me fait un mal fou. Je ne peux malheureusement rien faire pour empêcher cette guerre car je me ferai tuer avant d'avoir le temps d'en parler à qui que ce soit. Je tente de retenir Éthan et Ryan pour éviter qu'ils aillent accompagner ma mère jusqu'aux rails. Je leur fais part de mon sentiment face à la solution que j'ai du donner contre les sans-factions, et ils me rassurent et m'assurent qu'ils seront de tout cœur avec moi. Je les sers fort contre moi et pars rapidement chez Jacob, où est en ce moment même ma mère et ma sœur. J'entre doucement dans l'appartement de mon frère qui est très bien ordonné et où l'odeur d'humidité domine.
Je m'assois auprès de ma mère qui affiche un air inquiet qui me terrifie. Jacob prend Béatrice en prétextant que c'est préférable qu'il la tienne pour ce que j'ai à lui dire.
- Vous me faites vraiment peur là... Il se passe quoi Laur' ?? Qu'est-ce que tu veux me dire de si important ?? C'est grave ??
- Maman, calmes-toi. Écoutes-moi désormais, s'il te plaît.
- Oui, et bien vas-y. Parles-moi.
- Je sais tout maman... Je sais d'où je viens, je sais qui sont mes parents... Tobias Eaton m'a emmené voir Evelyn, et elle m'a tout raconté. Il y avait écris que j'avais trois noms dans mon dossier, trois noms mamans... C'était sûr et certain que j'allais l'apprendre. Je suis allée voir Natalie, Andrew et Marcus qui m'ont donné de plus ample détails sur mon enfance. Pourquoi tu ne m'as rien dis maman ??
- Je ne voulais pas créer chez toi une curiosité qui aurait pu causer ta mort. Je ne voulais pas que tu veuilles voir ta famille, car c'est nous ta famille et personne d'autre. Je suis ta mère, c'est moi qui t'aie élevé pendant treize ans... Je ne t'ai pas mise au monde mais je peux te le promettre que je t'aime comme si tu étais de moi. Je t'aime Laur'.
- Je t'aime aussi maman et saches que pour moi, tu es ma mère et personne d'autre le sera. C'est comme je disais à Jacob, ce n'est pas le sang qui créer les liens les plus forts, c'est bien l'amour. Le lien mère-fille existe entre toi et moi, et ça pour l'éternité. Je ne t'abandonnerai pour rien au monde maman, tu as su être une bonne mère et je n'ai rien à te reprocher.
- Je voulais juste te protéger de tout ça Laur'... Ça n'a pas du te faire du bien d'apprendre ça.
- C'est la vie maman... On ne change pas le passé et je ne veux pas qu'il soit changé car sans lui, je ne serai pas ce que je suis aujourd'hui.
- Tu as raison, en tout cas je ne regrette pas du tout d'avoir accepté que tu fasses partie de notre famille. On avait besoin d'une fille avec tout ces garçons. Pas vrai Jacob ??
- Tu veux surtout dire qu'on avait besoin d'une chieuse ??!
Je rigole et lui donne un coup dans l'épaule en réponse à sa question.
- Tu dis ça mais tu étais le premier à demander où était ta sœur lorsqu'elle n'était pas à la maison.
- En même temps, elle apaisait les tensions à la maison... Tu n'as jamais remarqué que quand tu étais là avec Laur', Richard était plus calme.
- Si, j'avais remarqué ça... Pourtant il vous frappait tous avec la même force, c'est pour ça que je ne comprend pas son calme en la présence Laur' et de moi. Après que vous soyez tous partis, là, il est devenu vraiment encore plus violent et n'était plus du tout serein en notre présence.
- Mais pourquoi ??
- Je n'en ai aucune idée Jacob... Il avait ce besoin de se défouler physiquement sur quelqu'un et c'était bien évidemment sur nous, sur les plus faibles en plus. Heureusement que Laur' était là car Béatrice ne serait pas vivante ou elle aurait de sérieux problèmes de santé. Laur' a limité les coups que ton père me donnait... Merci ma chérie, je ne te remercierai jamais assez.
- De rien, il était hors de question que je le laisse porter une main sur toi...
Soudain, quelqu'un toque bruyamment à la porte et à plusieurs reprises, ce qui attise ma curiosité et me fait en même temps un peu peur. Jacob ouvre et apparaît le visage d'Éric, qui me cherchait partout et était mort d'inquiétude.
- Puis-je savoir ce que vous faites tous ici ?? Vous n'êtes pas censée être rentrée Marie ??
- Si si, je comptais justement partir Éric. C'est bientôt l'heure du bain pour Béatrice et elle commence à fatiguer. Je suis heureuse de vous avoir revue mes enfants... Laur'... Sois courageuse, tes choix sont bons même s'ils ont leurs avantages comme leurs inconvénients. Tu es quelqu'un de bien et n'oublies jamais ça.
Je fond en larmes dans les bras de ma mère et la serre contre moi. Si je le pouvais, je ferai en sorte de nous rassembler pour enfin ne former qu'une seule famille, non séparée par les barrières des factions. Elle me souffle un je t'aime et sèche ses larmes tout en prenant ma sœur. Jacob la raccompagne sur les quais. Je reste avec Éric qui me traîne jusqu'à notre appartement où mes pleurs reprennent de plus bel. J'ai horreur de dire au revoir, surtout quand j'ai cette sensation de ne jamais revoir la personne. Éric doit tout savoir sur le plan que j'ai élaboré contre ces pauvres gens qui ne désirent qu'une seule chose, vivre. Je trouve ça totalement monstrueux de décider de la vie ou de la mort de quelqu'un car c'est comme si on le rabaissait au statut d'objet qu'on manipule à sa guise. Mais aies-je réellement le choix ?? Je ne pense pas car si je me retourne contre Max et Jeanine, ils me tueront et même si je réussis à leur échapper. Que ferai-je sans Éric ?? Sans mes frères, sans ce qui me soutient ?? Je ne peux pas renoncer à mon statut de leader, ce serai lâche de ma part et tellement de gens comptent sur moi désormais. J'enfouis ma tête dans le cou d'Éric.
- Maintenant tu comprends pourquoi je ne peux pas me retourner contre Jeanine... Mes parents m'ont condamné à la servir jusqu'à ma mort. Pèses le poids de tout ce que tu diras dans les prochaines semaines Laur'... Car c'est ta vie que tu mets en jeu et à ce stade là, je ne suis plus apte à te protéger. Ça m'en rend malade mais nous n'avons pas le choix chérie. Comme ta mère t'a dit, tu dois être courageuse et forte. De toute manière, je suis là auprès de toi et tes frères, tes amis enfin tout ceux qui t'aiment, te soutiendront coûte que coûte. Viens te coucher, tu es épuisée en ce moment puis tu es à cran... Ça me stresse quand tu es comme ça chérie.
- Je suis désolée Ric', je ne voulais pas t'inquiéter et je ne voulais en aucun cas te stresser à cause de mon comportement « étrange » de ces dernières semaines. Je ne veux pas savoir ce que tu trafiques avec Jeanine mais je veux juste que tu me promettes de ne pas m'impliquer là dedans, je ne veux pas être manipuler par ce fichu sérum... Je ne veux pas avoir à supporter une tuerie d'Altruistes causée par moi même. J'ai l'impression d'avoir la mort à nos trousses et que le seul faux pas serait fatal, donc je veux qu'on vive comme si tout allait bien.
- Mais tout va bien chérie. Je te promet de tout garder pour moi sur le projet des Érudits. Maintenant, reposes-toi Laur'.
Je me couche sur son torse et écoute sa respiration qui a un rythme différent des autres fois où je lui ai prêté attention. Sa cadence rapide témoigne du stress grandissant de l'homme que j'aime mais elle montre surtout qu'il est en vie, et c'est tout ce que je désire. Je veux qu'il vive même s'il n'est pas bien dans sa peau, je sais que tout ça passera et que nous serons de nouveau heureux tout les deux. Je m'endors, bercée par les mouvements que font ses poumons quand ils se gonflent et se dégonflent.
Vais-je réussir à tuer tout ces gens ?? Que va-t-il arriver aux Altruistes et vais-je m'en vouloir de ne pas être intervenue ?? La suite de l'initiation se passera-t-elle bien ?? Vais-je remplir correctement mon rôle d'instructrice ?? Est-ce que mon couple résistera à tout ce que prépare la ville ?? Est-ce que je vais pouvoir faire subsister mes familles ?? Vais-je pouvoir sauver Evelyn de ce danger qui la guette ?? M'en voudra-t-elle quand elle saura que c'est moi, la cause de tant de morts ?? En fait, est-ce que je vais survivre ?? Peut-être, peut-être pas.
Voilà pour le chapitre 5 !! J'espère qu'il vous plaît! J'ai vu une nette diminution des lectures ces derniers temps et je vous avoue que ça m'inquiète. J'ai peur que ce que j'écris vous ennuie... Donc n'hésitez pas à me faire part de votre sentiment face aux derniers chapitres. Votez et commentez mes amis les pandas !! Bon dimanche !
Je dédie ce chapitre à mon amie Ana_Chronisme car bébé Béatrice la fait totalement fondre. Mille merci à toi ma chérie, merci d'être mon dictionnaire des synonymes en cours de philo, merci d'être toujours là pour me soutenir enfin merci pour tout ! Car sans toi, ce serai difficile de continuer cette fiction qui me tient tant à coeur. Je t'aime fort ! ♥♥♥♥♥
Le montage représente la famille à Laur' avec Kelly Rutherford en tant que Marie Scott (Lily van der Woodsen, la mère de Serena dans la série Gossip Girl), Alexander Ludwig en tant que Ryan Scott ( Cato dans Hunger Games), Liam Hemsworth en tant qu'Éthan Scott (Gale dans Hunger Games), Chris Hemsworth en tant que Jacob Scott (Thor dans Thor), Helena Grace Rutherford Giersch en tant que Béatrice Scott (fille de Kelly Rutherford )
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