Chapitre V : Manipulation mortelle
SURPRISE !
Publication plus tôt que prévu juste pour vous faire plaisir !
CHAPITRE NON CORRIGE
Fautes à prévoir !
/!\ Attention LEMON /!\ Je suis responsable de ce que j'écris, pas de ce que vous lisez ! Ne lisez pas ce qui est en gras si vous voulez éviter le lemon. Bonne lecture ♥
Les allers et retours des personnes habitant avec nous me réveillent. La porte d'entrée s'ouvre et se referme avec fracas au moins cinq fois d'affilées. Je me demande ce qu'il se passe mais, met ma tête sous l'oreiller pour noyer le bruit qui gravite autour de moi. Je sens Éric remuer les draps et se lever.
- Putain, c'est quoi ce bordel ?! S'exclame-t-il en ouvrant la porte.
- On rentre des provisions dans les placards. Désolé de déranger les marmottes. Répond Liam en faisant un raffut pas possible en manipulant sûrement une boîte de conserve.
Je sens de l'air froid me caresser le cou et la porte se referme en un cliquetis qui montre que la clé vient d'être tournée dans la serrure. Je me fige et tend l'oreille pour savoir ce que prépare Éric. Une main se glisse sous mon tee-shirt, se pose sur mon ventre et je sens son torse se coller à mon dos. Il retire l'oreiller et replace mes cheveux de manière à pouvoir s'attaquer à mon cou. Je me raidis et frissonne au contact de ses lèvres sur ma peau.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu n'as pas envie ?
- Nan mais tu fermes la porte à clé... Liam a dû directement comprendre...
- Et alors ? On s'en fiche, nan ?
- Pas moi. Bon ! Debout mon bêta !
Il s'assoit, me regarde avec ses yeux tristes et fait la mou. Je rigole, vient lui donner un bisou sur la tête et effleure son boxer. Je presse le pas mais, me heurte contre la porte fermée à clé, que j'avais totalement oublié. Je sens Éric me tirer vers lui et me coller contre l'armoire. Il pose son front contre le miens et descend doucement ses mains.
- Laisse-moi te faire mijoter une journée entière.
- Je ne suis pas sûr d'être d'accord pour attendre... Ça fait longtemps quand même...
- Ce soir, on fera ce que tu veux. Je suis un peu tendue ce matin... Edgar m'a laissé comprendre qu'il viendrait me chercher pour que je l'aide à faire je ne sais quoi.
- Tout se rapporte à lui... On ne peut pas se barrer d'ici ? Ça fait une semaine que Quatre est partis, c'est notre tour maintenant. Je ne supporte pas que cet homme tourne autour de toi, il veut autre chose que ton aide.
- Tu as confiance en moi ?
- Bah oui... Mais pas en lui.
- Cesse de t'inquiéter...
- Justement, si, je dois me tourmenter. Tu refuses de partir au Bureau, tu es pensive et totalement distante... Je commence à me poser des questions.
- Mais tu as cru que j'étais capable d'aimer un homme pareil ? Il n'a pas de cœur, il est dénué d'humanité. Puis, il te menace de mort merde !
- J'étais détestable, tu es quand même tombée amoureuse de moi.
- Pfff.
Je me défais de ses bras et ouvre le volet. Son manque de confiance, sa jalousie et le fait qu'il ne voit pas ma détresse face à Edgar, me vexe totalement. Je ferme violemment la fenêtre après avoir rabattu et attaché la plaque de PVC. L'énervement et la déception tourbillonnent avec force dans ma tête et ravage la bonne humeur qui s'était construite à mon réveil.
- Laur'...
- Non, laisse-moi tranquille. Tu n'es même pas capable de voir que ça me rend malade de voir ce connard... J'ai besoin de soutien pas que tu me sortes des choses comme ça qui ne sont pas du tout construites. Je repose sur toi donc si tu doutes de moi, tout s'écroule.
Je m'habille sans qu'il me dise quoi que ce soit, je sens son regard qui s'appuie sur mon corps. Il doit culpabiliser et sait qu'attendre est la meilleure des solutions. Je l'embrasse tout de même et pars dans la cuisine où Lara est en train de se faire quelques tartines de pain avec du beurre et de la confiture de groseille. Je tire une chaise, m'installe et fais un grand sourire à ma sœur totalement décoiffée. Je prend un bol disposé dans un plateau le remplie de lait et saisis une petite cuillère. Je prend des céréales au miel et me sert un verre de jus de pomme qui a été livré ce matin par les Fraternels. Éric s'assoit à ma gauche, se prépare un café qu'il agrémente en rajoutant du sucre et du miel. Je lui donne une biscotte avec une pâte à tartiner au chocolat d'étalée dessus. Il me remercie et pose ses lèvres sur ma tempe comme pour s'excuser de ses propos plus ou moins blessants. Je vois le visage de Lara s'illuminer quand Arthur sort de la salle de bain torse nu, elle l'a fixé un long moment et a rougis quand elle a remarqué qu'Éric se foutait d'elle.
- Tu sais que tes yeux te trahissent ?
- Le beau-frère, vaut mieux que tu te taises. Je ne te demande pas ce que tu viens de faire avec ma sœur. Puis je t'apprendrai à verrouiller une porte sans faire de bruit.
Là, c'est moi qui a le feu aux joues et Éric a un sourire en coin qu'il se garde bien de montrer à Lara. Je bois rapidement le contenu de mon bol et me dirige vers la salle de bain inoccupée pour le moment. Je vais chercher des affaires dans la chambre et retourne dans la salle d'eau où Éric assit sur un tabouret, me regarde en me faisant signe de clôturer l'ouverture de la pièce.
- Je souhaitais m'excuser... Je le vois bien que tu es malheureuse et moi, comme un con, j'ose douter de toi, de ton amour... Alors que je n'ai pas à m'en faire. Je sais que tu m'aimes, je le vois à ta façon de te comporter avec moi...
- C'est pas grave... Je me suis emportée trop vite...
- Je t'aime, j'ai juste peur de te perdre.
- Je t'aime aussi et je peux t'assurer un truc, c'est qu'après avoir cru en ta mort, je ne te lâcherai sous aucun prétexte.
Il passe une main dans mon dos et m'enlace avec passion.
- Je peux prendre ma douche maintenant ?
- Que si j'ai la permission de venir la partager avec toi. Je compte bien te faire languir tout autant que tu as prévu de le faire pour moi.
Je lui donne une tape sur ses fesses musclées et rebondies et fais tomber mes vêtements sur le carrelage lila qui refroidis mes pieds. Le petit tapis placé devant le bac de douche m'aide à lutter contre la froideur du sol. Je laisse couler l'eau tout en regardant le corps d'Éric se dévoiler au fur et à mesure qu'il retire des couches. Sa nudité me fait rougir, comme si je redécouvrais son anatomie athlétique qui m'était si familière auparavant. J'ai l'impression de revivre la première fois qu'il m'a vu nue et je me sens un peu mieux quand il vient se coller à moi. Il est décidé à m'embêter car ses mains déambulent dans une zone d'origine humide. Je mouille son torse et frôle par inadvertance sa chose qui est dans un état qui symbolise bien le désir grandissant de mon homme. Je me savonne tout en repoussant ses avances légèrement intrusives et sors de la douche pour me sécher en exposant un
rictus imperceptible.
- Tu peux faire la timide et me fuir, je sais que ce soir, ça sera tout autre chose.
- Tais-toi et habille-toi ! Ta tenue n'est pas du tout décente !
- Oui mais il a faim ! S'exlame-t-il en riant.
- On veut pas savoir Éric ! Hurle Lara à travers tout l'appartement.
Bon... Et bien, nous sommes totalement cernés et je pense que le malaise à la sortie de la salle de bain va en faire rire plus d'un. J'enfile un sarouel qui ne met pas du tout mes courbes en valeur, c'est totalement hideux ! Heureusement que mon pull a un col en V, ça met au moins quelque chose en valeur pour appâter Éric tout au long de la journée. Je me fais une natte me met un peu de crayon et de mascara pour souligner mes billes noisettes fatiguées par les efforts que je fournit pour aider les Fraternels. Cela fait une semaine que je m'occupe des serres où les endives sont plantés. Ce légume vit dans l'obscurité et a besoin d'être dans un coin frais pour ne pas souffrir de la chaleur. Son amertume n'est pas appréciée par tous mais je me plaît à faire la paysanne en m'occupant de ces cultures, je trouve ça enrichissant comme expérience. Aujourd'hui, j'ai prévenu Johanna que je serais absente. D'ailleurs, Edgar va sûrement arrivé pour me faire faire je ne sais quoi de monstrueux. J'attends dans le salon où la tension monte comme si ma peur était diffusée dans toute la pièce et que chacune des personnes avec moi, ressentait cette sensation d'insécurité et d'angoisse. La lueur malicieuse d'Éric s'est volatilisée pour laisser place à une expression de marbre, celle que j'ai connu lors de notre rencontre. Mon cœur accélère brusquement lorsque la porte est martelée par Edgar qui exhibe un air joyeux glaçant l'atmosphère du foyer. Mike et Liam sont côtes à côtes, le regard obscur, ils examinent le sbire d'Evelyn avec haine. Je prend une veste en cuir et en jean que je boutonne jusqu'à mon cou pour ne pas laisser à Edgar le plaisir d'admirer mon décolleté. Je murmure un « je t'aime » à Ric' avant de lui donner un baiser en bas de son oreille à la frontière de sa gorge.
- Bouge ton cul, je suis pressé.
- Sois un peu respectueux envers elle, c'est le minimum que tu lui dois. S'énerve Mike en serrant le dossier de la chaise devant lui.
- Je ne respecte pas les traîtres.
Edgar m'entraîne dans les rangées bien organisées d'oignons qui se dresse à deux pas où je me loge avec ma famille. Il n'engage pas la discussion et marche dans la boue où nos chaussures s'enfoncent et manquent de nous faire perdre équilibre à cause de sa texture glissante. J'ai l'impression de fouler un tas de savonnettes ajustées sur un sol alezan sentant le fumier. Je manque de tomber et saisis l'épaule d'Edgar qui me rattrape sous le bras avant même que mes fesses touchent la fange. Il m'aide à me remettre debout et continue sa marche sans m'attribuer une seule parole qui pourrait m'indiquer où l'on se rend.
- Tu comptes faire la tombe toute la journée en m'ordonnant de faire le sale boulot ?
- Ne t'inquiète pas, je vais bien parler quand on arrivera où ta surprise t'attend.
- Et je peux savoir où on va ?
- Secteur Sans-faction dans l'extrême Sud.
C'est un coin que je ne connais pas et je pense que c'est une zone des plus reculées de cette ville. Il doit y avoir aucune caméra, aucun garde et surtout aucun habitant. Je serai seule avec Edgar face à je ne sais quoi qui va sûrement me détruire. J'imagine tout ce qu'il peut me demander mais la panique commence à prendre possession de moi et mes pensées sont brouillées. Je me focalise donc sur les paysages qui défilent lentement malgré notre pas pressé. Des champs, des prés et des serres à perte de vue nous font face. Des brebis broutent les grosses touffes d'herbes dans la prairie et l'une d'entre elles attire mon attention. Elle est dressée sur ses pattes arrières et mangent le feuillage d'une branche d'un arbre au dessus d'elle. Ses congénères ne la suivent pas, elle est l'exception du troupeau et dévore ces petites petites feuilles qu'elle peut atteindre malgré sa taille. Edgar accélère car nous croisons un groupe de Fraternels dans un état d'euphorie dû aux drogues que contient le pain. Une des trois femmes tire une carriole remplie de foin destinée aux bovins. Elle me fait un large sourire et m'enlace pour me saluer et me question sur mon état de santé tout en prenant un air enjoué. Je ne prononce pas un mot, et suis de très près Edgar qui n'a pas pris le temps de s'arrêter puis a légèrement bousculé un jeune homme maigrichon. Je vois les cubes Altruistes, ils sont alignés avec une symétrie parfaite et me rappellent tout ce que j'ai vécu là-bas. Je suis née dans l'une de ses maisons, j'ai été abandonnée dans ces rues identiques les unes aux autres, j'y ai vécu trois ans et j'ai discuter ici dans ces logements avec la personne qui m'a chérie pendant les premières années de ma vie. Natalie Prior... Ou une femme qui a donné sa vie pour sa fille, pour les divergents, pour créer cet Homme parfait que le Bureau du Bien-Être Génétique désire tant. Je repense à elle, les larmes aux yeux en train de me parler de moi quand je n'étais qu'un nourrisson proche de la mort à cause de ma petitesse et de ma fébrilité. J'ai beaucoup de respect envers elle qui a vu sa fille adoptive lui être enlevée pour partir dans une famille meurtris par la cruauté d'un homme sans humanité. C'est pour cela que je tente de faire attention à Tris même si elle n'est pas du tout au courant que j'ai vécu un temps chez elle. Puis, je sais que Quatre veille sur elle et donc ça m'aide un peu car, ne la connaissant pratiquement pas, ça paraîtrait étrange que je porte tout à coup un intérêt à la protéger. J'ai confiance en mon frère, je sais qu'il fait tout pour la préserver des écueils de la vie alors, je peux dormir sur mes deux oreilles... Ou presque... Enfin... Quand je vois Edgar et son air non-chaland, je me dis que le pire n'est pas encore derrière moi. Après avoir traversé le secteur Altruiste où les réminiscences m'ont affrontées, nous nous dirigeons vers le gouffre de l'enfer qui a servis d'ermitage aux sans-factions pendant des décennies. Des débris sont éparpillés sur le bitume défoncé par les éclats de bombe et par l'usure du temps. Les morceaux du reste d'un pont sont à côtés de moi, la rouille a pris place en faisant pratiquement disparaître la peinture blanche métallique. Des anciennes routes couvertes de fragments venant de toutes choses partent sous terre. Des restes de voitures dégradées avec des portières tordues, des jantes détériorées par l'oxydation du fer, des phares arrachés et pendouillant sont éparpillées autour de nous. Je regarde avec curiosité ce qui m'entoure car je ne me suis jamais aventurée dans ce lieu qui était hautement dangereux à l'époque où les factions régnaient. Un gratte ciel en béton à moitié rasé et penchant d'un côté montre les domiciles des personnes vivant ici avant la guerre d'épuration. J'adore cette partie de la ville, c'est la seule trace du passé qui n'a pas été effacée par les Fondateurs. Les ruines sont la figure du temps, elles montrent l'effet qu'ont les années sur les matériaux et sur les espaces anthropisés. Le dépérissement est une notion que je trouve fascinante car elle ronge, délabre, modifie et désagrège la marque que les hommes ont laissé derrière eux. Des citernes d'hydrocarbure avec de nombreux tuyaux en aluminium se sont écroulées et ont déversées le carburant. Cela a dû fortement polluer la terre qui, en conséquent, a engendré la disparition de la faune et de la flore. Nous passons devant une armature métallique qui devait être habillée de verre et de béton avant le conflit mondial. Quelques barres en acier tiennent à peine et manquent de tomber à tout moment. Edgar me tire vers lui et nous abrite sous une sorte de pont en pierre qui nous protège d'un écroulement de gravats. De la poussière dévale l'immeuble qui vient de subir la dislocation et je tousse un peu. Je remarque très vite que mon corps et très proche de celui d'Edgar et qu'il a une main qui appuie sur le haut de ma tête afin d'éviter qu'une roche me tombe dessus. Il me tend un masque, m'invite à le mettre pour éviter de respirer les particules nocives pour mes poumons. Nous sortons de notre abri de fortune et continuons notre marche jusqu'au point final. Nous escaladons un amoncellement de décombres et entrons dans un grand bâtiment en marbre avec des rangées de colonnades. Il y a des guichets sous les roches et j'aperçois au fond de l'établissement, des statuettes montrant des corps nus. Je devine très vite que je suis dans un musée où des œuvres vieilles comme le monde sont entreposées. Je ressens un sentiment de redevance envers Edgar...
- Au fait... Merci pour tout à l'heure. Dis-je.
- Ne me remercie pas, tu vas me haïr dans les prochaines heures. Suis-moi de près, on va éviter d'avoir un accident car je ne me vois pas te transporter à l'hôpital sur mon dos.
- Oui.
Nous suivons les flèches peintes sur le parquet en bois massif, et nous arrivons dans une pièce où une vingtaine de tableaux géants sont accrochés au mur. Mon ventre cri famine, ça fait tâche de l'entendre gargouiller dans le silence de l'Art. J'aperçois deux personnes étalées sur le plancher, une de sexe féminin et l'autre du sexe opposé. Deux hommes robustes sont assis à côtés des fenêtre cintrées, et mangent dans des boîtes de conserves. Le contraste entre la misère et le luxe m'est assez surprenante. On voit la beauté d'un tableau représentant la bourgeoisie à une époque lointaine et la déchéance de l'être humain, vivant dans des guenilles et mangeant des déchets. Edgar voit très bien que je me pose pleins de questions et décide de me me mener dans une autre salle moins grande mais en meilleur état que la précédente. Des statues représentant des scènes de chasses et d'amour sont agencées de manière à créer une certaine harmonie à cette salle aux baies vitrées brisées en mille morceaux.
- C'est beau, pas vrai ? Me questionne Ed'.
- « Beau » est un euphémisme, je dirai plutôt que c'est splendide.
- J'aime bien cet endroit, si j'étais né avant la guerre d'épu', je me serais sûrement rendu ici.
- Qui sont ces hommes ?
- Des exilés du régime d'Evelyn. Elle a jugé qu'ils était déloyal et qu'ils ne devaient pas vivre dans le nouveau gouvernement. Ce sont des sans-factions qui resteront des sans-factions malgré le changement de dirigeant politique.
- Je peux savoir ce qu'ils ont fais ?
- Ils ont tenté de désobéir à ta mère en tentant de divulguer une certaine information qui mettrait les hommes d'Evelyn contre elle.
- Explique-moi.
- Ta mère voulait absolument avoir un enfant qu'elle garderait auprès d'elle, un enfant qui ne lui reprochera pas de ne pas avoir été présente pour lui. Mon père, un Audacieux a été charmée par ta mère lors de plusieurs excursions dans la zone des sans-factions. Il a donc décidé de partir la rejoindre et est devenu quelqu'un d'important pour les sans-factions jusqu'au jour où il a été assassiné. Bizarrement, ta mère était enceinte...
- Je ne comprend pas où tu veux en venir...
- J'ai des sources qui me disent que ta mère a ordonné à quelqu'un d'abattre mon père.
- Pourquoi aurait-elle fais ça ?
- Ça, c'est toi qui va me le dire. Tu vois les deux personnes affalées sur le sol, et bien, tu vas les torturer. Je veux savoir si ta mère a bien ordonné le meurtre de mon père et je veux savoir qui a donner fin à sa vie.
- En quoi ça t'apporte de savoir tout ça ? Maddy a quel âge ? Quatre ans ? En quatre ans, tu n'as toujours pas tourné la page ? Puis comment es-tu devenu sans-faction ?
- Ma mère est devenu folle, elle s'est fais internée et j'ai décidé de retrouver mon père qui est mort trois jours après mon arrivée.
- Mais pourquoi es-tu proche de ma mère si ce n'est pas pour ta demie sœur, Maddy ?
- C'est en connaissant parfaitement son ennemi, qu'on est le plus apte à le battre. Je souhaite défaire Evelyn du pouvoir en faisant éclater cette affaire et pourquoi pas, en modifiant la version pour inculper ta garce de mère. La population la haïra comme la plupart de ses proches, elle sera donc mise de côté et ça me laissera libre pour l'éliminer.
- Et si elle n'a pas tué ton père ?
- Je sais qu'elle l'a tué. J'en suis sûr. Et, si ce n'est pas le cas, je compte sur toi pour manipuler les informations.
- Mais tu crois que des milliers de personnes vont croire tes propos ?! Tu as rêvé toi !
- Ho mais il n'y aura pas que des paroles. Il y aura des images, des vidéos que tu vas me créer si elles n'existent pas déjà.
- Je ne trahirai pas ma mère, surtout si elle n'a pas ôté la vie à un homme. Pourquoi tu cèdes à la vengeance ? La justice ne se rend pas comme ça, puis si Evelyn n'a rien fais, pourquoi vouloir la faire tomber ?
- Elle a détruis ma famille, elle a détruis ma vie et a envoyé ma mère droit dans la folie. Elle mérite amplement la mort même si elle n'a pas supprimé mon père.
- Tu ne peux pas m'obliger... Pas ça... Pas celle qui m'a donné la vie.
- Mais arrête avec ça putain ! Elle t'a abandonné et t'a laissé pour morte ! Tu ne vas pas me dire que tu l'aimes, elle n'a jamais été là pour toi.
- C'est ma mère et même si je la déteste, elle reste celle qui m'a mise au monde.
- Bon. Tu tiens peut-être plus à Éric. Je t'avoue que je le vois bien mort, le regard vide comme un porc que l'on vient d'égorger. Allez, cesse d'afficher cet air effroyable. On dirait que tu as vu un fantôme ! Viens, on va manger un morceau.
L'espoir d'une vie meilleure vient de s'effondrer comme les immeubles du secteur des sans-factions. Choisir entre Evelyn et Éric, le choix est rapidement fait... Le problème est que faire un choix entre deux personnes de sa famille est un vrai supplice. Cependant, quand je pèse le pour et le contre, la balance penche au détriment d'Evelyn. Ses actes passés la condamne et sa déloyauté envers les factions font que je préfère qu'elle meurt. En y songeant, mon choix est atroce. Je fais passer l'amour avant les liens du sang, avant la ville qui, si ma mère survit, sera sauvée d'une réelle anarchie meurtrière. Cependant, je ne prendrais pas le risque de perdre une seconde fois l'homme que j'aime même pour devenir l'icône de l'esquive d'une guerre civile. Une boule grossit dans mon estomac, comme si un monstre d'acide sulfurique venait dissoudre mes organes et décomposer les émotions qui émanent de mon corps. Je me sens morte, mon cerveau n'envoie plus de signaux d'alerte, je suis vide. Edgar me tend une boîte contenant des tomates pelées et cuites. Ce n'est pas très bon quand on mange ça froid mais, je n'y prête guère plus d'attention et observe les deux hommes qui ont l'air tout autant malfaisants qu'Edgar. J'évite de poser les yeux sur les deux corps à côté de moi.
- T'en fais pas, ils sont juste endormis. M'indique l'homme aux cheveux roux.
- De toute manière, ils vont mourir dans quelques heures donc tu les verras mort dans tous les cas.
Je prend une bouchée du légume rouge qui n'a pas réellement de goût tellement les propos que j'entends me laissent une amertume atroce en bouche. Edgar est assis collé à moi et me bouscule quand sa cage thoracique se soulève brusquement lorsqu'il pouffe de rire à l'une des blagues morbide de ses acolytes. Je ne sais pas pourquoi mais, je crois que les deux êtres face à moi peuvent me faire beaucoup plus de mal qu'Edgar... Ils me regardent comme s'il n'avait jamais vu de femmes auparavant et reluque mes fesses dès que je marche en leur tournant le dos. Je tressaille au contact de la main d'Ed dans mon dos.
- Tu es blanche comme un linge. Ça va ?
- Oui, j'aimerais juste pouvoir faire ça rapidement.
Il acquiesce et se dirige vers les deux corps qu'il martèle de coup de pieds. Des cris étouffés se font entendre dans la grande pièce de marbre. Les victimes tentaient de simuler leur endormissement pour échapper aux foudres qui les attendent. Je porte mes mains à mes oreilles comme un enfant ne voulant plus écouter sa mère. Je ne veux plus voir la souffrance, je ne veux plus l'entendre, je ne veux plus la ressentir, ni la goûter et encore moins l'humer. Edgar me prend violemment le col de ma veste et me lève de force pour ensuite me tendre un marteau. Je le regarde un instant, l'implorant d'épargner ces pauvres gens et de m'exempter de cette tâche terrifiante. La femme est à genoux, le buste plaqué contre ses cuisses, le visage posé sur le bois du sol et les bras tendu. Briser ses doigts, c'est ce que je vais devoir faire...
- Nous allons commencer l'interrogatoire ! Honneur aux femmes ma chère Manon. Tu ouvres donc la danse. Dis-moi qui est le père de Maddy.
- Tu sais très bien qui c'est. Il t'a porté dans ses couilles jusqu'à ce qu'il fricote avec ta mère.
Sa vulgarité me surprend, je pensais avoir à faire à une personne tétanisée et extrêmement coopératrice mais, c'est tout le contraire qui s'offre à moi.Les deux brutes se mettent à la cramponner pour éviter qu'elle ne bouge puis Edgar me fait un signe de tête en m'indiquant son petit doigt. Le marteau me glisse des mains à cause de la peur qui me fait dégager plus de sueur que d'habitude. Je le ramasse et serre le manche qui ne cesse de trembler comme une feuille malmenée par le vent d'automne. Edgar pose un pied sur le dos de la main de Manon et je prend mon élan, vise mais ferme les yeux au moment d'élancer l'outil contre les phalanges de l'auriculaire. Je n'ai pas loupé mon coup, les gémissements stridents me percent les tympans au point que des acouphènes viennent perturbés mon audition.
- Surveille ton langage si tu veux avoir une mort douce. Maintenant, dis-moi qui a ordonné la mort de mon père.
- Je ne sais pas...
- Mauvaise réponse ! Laur', brise-moi l'autre auriculaire de cette menteuse !
J'obéis comme un robot l'aurait fais et extermine le métacarpe de notre martyr. Je ne fais plus attention à ses plaintes sauf quand on la change de position pour l'asseoir sur une chaise. Des cordes viennent entourés ses membres, elle ne peut plus bouger. Son regard me supplie d'arrêter, je ressens quelque chose de puissant m'envahir. Cependant, ce n'est pas quelque chose de positif, c'est du dégoût face à mes actes d'une cruauté infini qui m'horripile.
- Je suis désolée, j'ai pas le choix. Murmurai-je sans faire un bruit.
- Bon ! On recommence ! Qui a ordonné le meurtre de mon père ?
- Evelyn... Evelyn Johnson...
- Très bien ! Et... Qui a assassiné mon père ?
- Je ne sais pas son nom... Je suis désolée, je vous en prie, j'ai des enfants...
- Ta grossièreté est partis, j'aime ça ! Or, tu n'as pas répondu à ma question. Je vais devoir t'enlever un doigt grâce à cette pince vu que briser tes os n'est pas assez...
Je lâche le marteau qui tombe avec fracas et fait sursauter Edgar qui me saisit le bras.
- Ne m'oblige pas à te remettre les idées en place. Tu ne bouges pas sinon c'est toi qui va avoir un doigt en moins.
Je le vois saisir l'index du bout de la pince et tirer. J'entends le déchirement, et le craquement des os qui se brisent et se broient. La chair est lacérée, arrachée et le sang gicle. Les hurlements sont insupportables comme quand une alarme retentit dans un bâtiment. L'index a dégringolé et gît sur le sol en laissant une traînée de liquide rouge ébène. Je vois le morceau de cartilage dépassé de la peau déchiquetée. La pauvre femme a des larmes remplies de d'agonie qui coulent sur ses joues suppliciées. Le calvaire, l'enfer et la terreur assombrissent les œuvres affalées contre les murs. La tenaille que tient encore Edgar me fait trembler. Elle m'épouvante comme si elle était possédée par un esprit démoniaque. Elle est l'incarnation du démon, de la torture dévoilant les abominables chairs de la souffrance. Nous sommes dans les fins fonds des limbes où la noirceur de l'être fait corps avec l'atmosphère machiavélique. Les plaintes et les rires infernales me remuent les tripes. Les nuages opaques arrivent chargés de véhémence comme si quelque chose allait sévir ici pour nous punir. La rage s'exalte encore pendant de longues heures sans que mon cerveau puisse donner une seule commande à mon corps. Je ne crois pas en Dieu mais, je crois en Lucifer ou plutôt en l'animalité sinistre de l'homme dantesque. J'entends deux coups de feu et le calme reprend place tout comme le soleil qui a dû sentir que le diable avait fini son affaire. Des bruits de pas résonnent partout autour de moi et je sens quelqu'un me toucher le dos. Je redresse la tête que j'avais enfouis dans mes mains pour me protéger des images infernales de ce musée habité par Satan. Edgar est couvert de sang, il me regarde d'un air noir.
- Une Audacieuse, c'est ça que tu es ?! Ils condamnent la lâcheté je crois, nan ?
Je ne répond pas et reste muette, impuissante. Je sens Ed' me serrer contre lui pour me hisser sur mes deux jambes. Je ne parviens pas directement à me déplacer correctement, j'ai cette sensation de renaissance quand l'air fouette mon visage. Je suis une sorte de papillon qui se retire de sa chrysalide après une métamorphose spectaculaire. Sauf que moi, j'ai régressé et au lieu de devenir un papillon, je suis devenue une chenille vidé de toute vie, de tout espoir et de tout amour. Je suis à nouveau Edgar dans ce dédale de ruines mais, je décide de m'asseoir sur une roche de taille moyenne pour me reposer.
- Je ne pensais pas que le choc allait être aussi important. Tu vas bien ?
- Je viens d'assister à deux tortures donc non, ça ne va pas.
- Je n'avais pas prévu que le traumatisme soit si grand mais, j'avais tout de même pris la précaution de prendre ça. C'est un revitalisant, ça peut t'aider un peu.
- Pourquoi tu es si gentil alors que ton cœur est encore plus noir que le plus sombre des abîmes ?
- Je ne fais pas de mal comme ça aux gens qui ne m'ont rien fais. Je suis humain, je suis capable d'aimer et je m'en veux déjà de te voir dans un état pareil. J'ai peur de t'avoir entièrement détruite.
- Ah bah c'est clair que tu es humain vu comment tu cèdes au vice de la vengeance. Puis, je n'ai pas besoin de tes produits de merde, je vais très bien savoir me relever toute seule.
Je décide de me relever et de partir rapidement vers la Ruche. Je veux absolument voir Evelyn pour passer du temps auprès d'elle avant que j'organise sa mort. J'ai marché assez vite, laissant Ed' derrière moi. Je me rend au bureau de ma mère qui a bien changé depuis qu'elle est arrivée au pouvoir. Elle planifie ses interventions face au peuple pour leur faire parvenir les nouvelles mesures qui s'établissent de semaines en semaines. Je baisse les yeux face à son regard perçant qui marque presque automatiquement une interrogation en voyant mon air dépité. Il faut que je lui fasse croire que tout va bien, que je suis juste fatiguée et encore triste d'avoir vu disparaître plusieurs de mes proches. Evelyn renvoie ses hommes en leur promettant de régler leurs affaires demain dès l'aube. Elle verrouille soigneusement la porte principale et vient me dire bonjour en passant sa main le long de mon bras.
- Tu as mauvaise mine, ça ne va pas ?
- Un coup de fatigue, rien d'alarmant...
- Si tu as des problèmes, n'hésite pas à m'en parler, je suis sûr de pouvoir t'aider.
- Je pense que je serais au courant si tu avais le don pour ressusciter les morts. Tu ne peux pas effacer ma douleur et encore moins ramener des morts à la vie.
- Tu devrais aller consulter un médecin. Il t'aidera et pourra te proposer un bon traitement... C'est une dépression que tu fais là, et des gens se suicident à cause de cette douleur abstraite qui les dévore de l'intérieur.
- Je ne suis pas dépressive, j'ai juste peur que la mort vienne prendre des gens que j'aime.
- Tu parles de qui là ?
- Peut-être de toi, qui sait... ?
- Laur', si tu étais au courant d'un complot créé contre moi. Tu m'en parlerais hein ?
- ... Oui... Je te protégerai sans nul doute. Mais promet-moi d'être prudente et d'avoir toujours de gardes autour de toi et pas des personnes perfides qui seraient capable de te trahir juste pour profiter du pouvoir qu'ils auront en t'éliminant.
- Tu sais quelque chose ?
- Dis. Si Éric avait survécu et qu'il serait en vie. Tu accepterais qu'il vive comme un citoyen ?
- Qu'est-ce qui te torture autant pour me poser ces questions ?
- Un rêve... C'est juste un pauvre rêve qui m'embrouille l'esprit. Mais répond à ma question.
- ... Et bien, je pense que je devrais le juger sous sérum de vérité pour lui donner une sentence. Si tu l'as aimé, c'est que c'était quelqu'un de bon... Je ne pense pas que je serais dure avec lui si il avait survécu.
- Humm... Et tu sais ce qu'est un divergent ?
- Je suis divergente donc oui...
- Oui mais sais-tu ce que ça implique ? Une résistance à chaque sérum conçu pour manipuler l'esprit, c'est ce que la divergence donne.
- Tu as manipulé le sérum de vérité, je le savais. Cependant, tu es ma fille donc je n'ai rien dis. Le lendemain, un homme a manipulé le sérum, je l'ai fais assassiné après son relâchement car ses actes étaient trop lourds pour qu'il soit remis en liberté.
- Tu aurais fais la même chose pour Éric ?
- Non, il était relié indirectement à toi, et j'avoue ne pas avoir le cran qu'a Tobias pour tuer de mes propres mains en sachant que j'anéantirai en même temps une âme à laquelle je tiens.
- Je vois.
- Désormais, j'espère juste que tu me seras loyale pas comme ton fuyard de frère.
- Je ne te promet rien, je suis née dans les factions et leur fonctionnement me manque. Je peux juste te dire que je ne porterai pas atteinte à ta vie ni à ton gouvernement.
- Je ne te le dis pas assez mais... Je t'aime Laur'... J'aurai aimé vous élever dans l'amour d'un foyer Altruiste.
- Ne regrette pas le passé. Aujourd'hui comme demain, je serai là.
Une larme serpente le long de ma joue pour venir s'immiscer au coin de mes lèvres. Evelyn m'étreint contre elle tout en me caressant les cheveux. J'ai un mal fou de la manipuler, elle qui souffre déjà énormément... Elle s'éloigne de moi, ouvre un tiroir de son bureau et en sors un papier imprimé qui semble être une carte.
- Voici l'emplacement où ont été répandues les cendres de ta mère. Je pense qu'il serait bénéfique que tu ailles te recueillir là-bas avec ta famille. Je sais qu'elle était toute ta vie et que tu entretenais une relation fusionnelle avec elle donc va lui rendre un dernier hommage dès que tu t'en sens prête. Tu pourras aussi déverser à cet endroit les cendres d'Alex, et aussi d'Éric... J'ai réussi à bénéficier d'une aide de l'organisation mortuaire du restant d'Altruistes.
- Maman...
- Changer notre histoire est impossible mais, l'accepter est la solution à tous nos problèmes. Je trouve que l'on vit trop dans le passé, je veux pouvoir briller à tes yeux dans un futur plus ou moins proche. Je veux avancer mais, seulement avec mes enfants. Je t'ai mise au monde, c'est un fait et c'est le seul qui me rattache à toi.
Le courage dont fait preuve Evelyn me touche, je dirai même que mon estime augmente pour elle. Je sens une lueur d'espoir s'allumer en moi et je sens cette envie de me rebeller pas contre ce système politique mais bel et bien contre Edgar. De toute manière, l'espoir est à la base de toute rébellion (de Rogue One, une histoire de Star Wars). Evelyn voit que je suis surprise et émue. Pourtant, elle reste à son bureau et pince ses lèvres comme pour matérialiser la douleur qu'elle ressent en se positionnant en dessous de Marie Scott. Nous parlons encore pendant le reste de l'après-midi et décidons de manger ensemble. Cela se fait dans le silence des regards intrusifs de ses acolytes consternés face à ce dîner qu'ils n'auraient jamais cru voir un jour. Ma mère m'a posé pleins de questions comme si elle voulait savoir le moindre petit élément qui a forgé mon caractère. J'ai vu ses yeux s'illuminer pendant quelques instants, lorsqu'elle a ri quand je lui racontais la fois où j'avais fais un château avec des boîtes de conserves et des sous vêtements pour le chat que mon frère aîné avait trouvé dans la rue. Je n'avais que sept ans et tout s'était écroulé sur la pauvre bête qui s'était assoupis sur un coussin placé dans l'antre. Elle m'a raconté quelques anecdotes sur la vie de sans-factions et plus particulièrement sur le fait d'être une femme qui vit dans les rues. Les viols sévissent la nuit dans les coins obscurs de Chicago et les meurtres sont aussi terrifiants qu'une apocalypse prête à s'abattre sur nos vies. J'ai eu le droit aux regards mitraillant d'Edgar qui ne s'est pas gêné à me faire comprendre que je risquais ma vie en me désignant son arme attachée à la ceinture de son jean. Je lui ai affiché des sourires plus larges que mon visage pour le déstabiliser dans sa rage. J'ai écouté Evelyn me narrer son ascension dans le groupe des sans-factions. Elle a su s'imposer auprès de tous en exposant des idées révolutionnaires qui a procuré une implosion d'espoir. Elle a du régler les problèmes majeurs en dirigeant et en organisant une population dans le besoin. Il y a quelque chose qui m'a interpellé dans ses dires... C'est le fait qu'elle attribue une forte valeur à l'éducation qui pour elle, forme les individus à faire des choix réfléchis et justes. Je ne pensais pas qu'elle pouvait être autant intelligente... C'est un tyran mais, doté d'une capacité intellectuelle assez spectaculaire. C'est pour ça qu'elle est dangereuse... De plus, elle est née chez les Érudits donc elle sait très bien ce qu'est l'art de la manipulation. Ce qui m'abasourdis, c'est son horreur face au savoir, ce qui rentre en conflit avec la portée qu'elle donne au rôle de l'éducation. Je la trouve un peu contradictoire même si elle défend bien ses convictions et que son programme tient à peu près la route. J'avale tout ce qu'elle me dit comme si je n'avais pas bu depuis des lustres. Les informations qu'elle me transmet peuvent m'être d'une utilité cruciale afin d'aider les Loyalistes et aussi les Conformistes. Maddy se joint à nous après nos discussions confidentielles. La petite s'assoit à côté de sa mère en balançant ses jambes sous la table. Elle a les mêmes yeux célestes et la même chevelure brune qu'Evelyn. Elle est espiègle, je le vois à la malice inscrite sur son visage.
- Mange ta viande Mad'.
- J'aime pas, j'en veux pas.
- On ne gaspille pas, puis tu n'as même pas pris la peine de goûter. Ça donne des protéines donc beaucoup de force. Regarde, Laur' est musclée car elle mange bien sa viande.
Maddy me regarde un instant et prend une bouchée sceptique. Evelyn et moi commençons à rire quand la petite tête brune se met à manger goulûment le reste de son assiette. Inciter à goûter les enfants est complexe mais, ça permet d'éviter qu'un surplus de déchet vienne poser problème au service d'ordure. Je regarde le cadran de ma montre et décide de m'éclipser pour rejoindre Éric qui doit m'attendre avec impatience.
- Je te prête la voiture dédiée aux Audacieux placée dans les sous-sols de la Ruche. Tu vois où c'est ?
- Oui mais je peux rentrer à pied hein.
- Non, avec tout le chemin que tu fais à pieds, je pense qu'un moyen de locomotion plus rapide t'aiderait davantage. Demain, viens quand tu veux pour qu'on arrange un projet que seul toi peut gérer.
- Si tu insistes... Je viendrais l'après-midi vers quinze heures.
Je donne un baiser à ma sœur et à ma mère qui me serre brièvement dans ses bras avant de me regarder partir le sourire collé aux lèvres. Je roule à grande vitesse dans les souterrains de la ville. Je les connais comme ma poche et pense tellement à ce qui va se passer prochainement avec Éric, que je ne sens pas mon pied prendre totalement appuie sur la pédale d'accélérateur. La voiture dérape à de multiples reprises sur les sentiers Fraternels, cela m'amuse tellement. J'adore cette prise de risque avec des engins aussi puissants, ça fait que mon corps lance de grosses doses d'adrénaline. Je fais crisser les pneus ce qui surprend plus d'un Fraternel qui consultent le bolide avec stupeur. Arrivée devant les tours de bois, j'éteins le moteur et prend soin de fermer la voiture à clé. Je fonce à l'appartement où j'ouvre la porte d'entrée comme une sauvage. Je vois Mike sortir d'une chambre, un pistolet à la main, prête à tirer si l'occasion se présentait.
- Putain mais t'es malade ! J'ai cru que c'était un garde d'Evelyn ! Tu ne peux pas rentrer sans faire un tel raffut ?
- Non, j'aime pas ouvrir les portes calmement... J'aime faire dans l'originalité !
Il pose son arme et soupire en partant vers la cuisine pour remplir sa tasse de café. Lara et Arthur n'ont pas l'air d'être ici ou c'est qu'ils sont occupés à faire je ne sais quoi dans leur chambre... Liam est dans la salle d'entraînement où il essaie d'augmenter son endurance au combat avec Thomas.
- Je vais avec Liam et Thom', tu veux venir ?
- Non mais Éric est où ?
- Il dort déjà, il m'a dis qu'il était fatigué...
- Puis Lara et Arthur ?
- Ils viennent tout juste de partir pour aller à une petit fête Fraternelle.
- Ils vont revenir en planant eux... Vu les drogues que détiennent les Fraternels, je n'ose même pas imaginer leur état quand ils rentreront...
- Au moins, on est sûr qu'on rigolera. Bon, vous avez l'appartement à vous tout seuls.
Il émet un léger rictus et me fait un clin d'œil qui me laisse légèrement gênée. Je bois un verre d'eau mélangé à un comprimé d'aspirine pour calmer mon mal de tête et pénètre dans la chambre. Des bougies éclairent et dégagent une odeur d'ylang-ylang, une plante aux vertus aphrodisiaque. Je ferme soigneusement la porte et tourne la clé dans la serrure. Éric est couché de façon à me tourner le dos, sa respiration le trahis car elle n'est pas profonde comme quand il dort. Je libère mes cheveux et retire mes chaussures.
- Tu es tout nu c'est ça ?
- ... Le romantisme, ça te dit quelque chose ?
- Vaguement, je pense qu'il faut que tu me fasses une petit piqûre de rappel.
Je lève un peu la couette et me glisse dans le lit où Éric s'empresse de me tirer vers lui. Il pose son front contre le miens et pose directement une main sur mon sein droit. Le silence domine les paroles inutiles en faisant naître ce désir intense. Ses lèvres viennent effleurer les miennes plusieurs fois pour finir par venir me pincer la peau de mon cou. Il m'empêche de prendre les devants en agrippant mes bras pour les plaquer sur le matelas. Je le sens se frotter contre moi, ce qui suscite une vague d'envie insoutenable en moi. Il me baise le bas de l'oreille, et me murmure que je vais devoir attendre un certain moment avant que j'accède à ce que je veux. Son parfum vient caresser mes narines comme ses mains qui font des allers et retours allant de mes seins jusqu'à mes cuisses. Je garde mes vêtements que très peu de temps et dès lors, commence les petits jeux d'Éric. Je le sens tourner autour de l'endroit qu'il convoite, qui va lui donner ce plaisir indescriptible. Je le repousse un peu voyant qu'il tente de jouer avec ses doigts à l'intérieur de mon vagin mais, je cède rapidement et me laisse envoûter par ses caresses d'une habileté que j'apprécie tellement. Ses baisers sont brûlants, sa langue vient s'entremêler avec la mienne avec férocité. Je le sens frissonner quand ma jambe entre en contact avec son sexe. Il redouble ses efforts en bougeant un peu plus ses doigts et en se mettant au dessus de moi, m'interdisant d'atteindre la clé du plaisir. J'aperçois ses yeux malicieux se refléter dans la faible lumière des bougies.
- Laisse-moi faire, c'est pas juste.
- Chut....
Il retire sa main de mon entre jambe et commence à entrer doucement en moi. Je lâche un petit cri, surprise par ses ardeurs qui me manquaient tant. Il donne quelques coups de bassins et s'enlève pour descendre jouer avec mon clitoris du bout de sa langue. Je me tord de plaisir et tente de me relever pour le faire venir en moi. Il recommence à faire des vas et vient très rapides avec ses doigts pendant quelques minutes jusqu'à ce que je sente une sorte déclic en lui. En une fraction de secondes, ses lèvres sont sur les miennes et son sexe est dans le miens. Il soupire de plaisir et débute tout doucement mais perd patience et pars dans une course folle. Je sens ses muscles se contracter et mes cris l'encourage à aller plus loin dans sa lancée. Il ramène mes jambes derrière son dos et enfouis sa tête dans mon cou. La sueur dégouline dans son dos, je le sens quand le plaisir me fait me cramponner à Éric. Mes ongles s'enfoncent dans sa peau, je ne contrôle plus rien quand le septième ciel est atteins. La bestialité de Ric' ré-augmente après une courte pause mais cette fois-ci, je suis suis sur lui à gérer ses moindres mouvements audacieux. Je le sens s'énerver un peu mais, il se laisse aller aux rythme des mouvements de mon bassin. Il me caresse le bout de mes seins et jouit en poussant de petits cris étouffés. Je le sens se raidir un peu et éjaculer en moi. Je me stoppe et me colle à lui pour avoir ce contact peau contre peau où les récepteurs qui couvrent notre sont à l'affût de la moindre caresse. Je joins ma bouche à la sienne, et souffle un je t'aime à son oreille avant de repartir dans un ébat de plus entre lui et moi. Son membre viril ne cesse de faire des vas et vient dans mon vagin d'une extrême humidité. Mon âme jubile de plaisir, mon corps se courbe sous la puissance de la volupté de ce moment intime. Je sens maintenant la cadence diminuer et se ternir. Éric se retire délicatement et m'invite à m'allonger sur son torse.
- Je t'aime Laur'...
- Je t'aime aussi chéri.
Il embrasse le haut de ma tête et couvre mon corps nu. Ses mains se baladent dans mon dos, et son regard fusionne avec le miens comme nos corps viennent de le faire sexuellement. J'aurais aimé observer son esprit à travers ses yeux toute la nuit mais, je me suis endormis doucement en m'enfonçant dans l'univers des rêves, qui ressemble beaucoup à celui que m'offre Éric en unissant nos deux corps. Je l'aime... Je l'aime de ce sentiment invisible, impalpable, indestructible qu'est l'amour.
Voilà pour ce chapitre auquel vous ne vous attendiez pas ! Beaucoup de rebondissements, beaucoup de sentiments et d'émotions fortes ! Un vrai feu d'artifice mais, c'est ça qui est bon ! On voit Laur' être vivifiée par Ric', être mortifiée par Edgar et être revitalisée par Evelyn. J'aime beaucoup ce chapitre ! Qu'en dites vous ? Donnez votre avis dans les commentaires et SURTOUT !! VOTEZ !!! Bisous les pandas ! Je vous aimes ! On se retrouve le 19 février pour le chapitre 6 ! ♥♥♥♥♥
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