Chapitre IX : Le calme avant la tempête

/!\ Attention LEMON /!\ Je suis responsable de ce que j'écris mais pas de ce que vous lisez ! Ne lisez pas ce qui est en gras si vous voulez éviter le lemon. Bonne lecture ♥  

- Laur' ?? Il faut que tu te lèves.

J'ouvre difficilement les yeux et observe Éric, qui vient de me tirer d'un sommeil profond. Ses yeux bleus montrent une inquiétude qui m'interpelle directement.

- Café ou chocolat ce matin ??

- Un café s'il te plaît.

Il m'embrasse et caresse ma main tout en partant vers la cuisine. Cela fait deux semaines qu'Éric a pété un câble et depuis, ça va vraiment mieux même si quelques fois, c'est très tendu. En fait, il m'a pris dans ses bras et embrassé le lendemain matin à la cafétéria. Tous les regards étaient tournés vers nous et Haley ainsi qu'Aaron nous avaient sifflé et applaudi. Bonjour la honte qu'on a eu mais Éric avait l'air fier de lui. Il n'avait jamais montré son amour envers moi en public donc c'est un effort de sa part que je ne suis pas prête d'oublier. C'est sans doute la plus belle preuve d'amour qu'il m'ait jamais faite même si après ça, notre discussion avait été pleine de tensions. Il s'était excusé d'innombrable foi et m'avait prononcé plusieurs promesses qu'il a tenu et qu'il tient toujours (pourvu que ça dure...) « Tout se dire, mais vraiment tout cette fois-ci. », c'est ce qu'il m'avait dit et désormais, il me dit à chaque fois où il est et avec qui il est (je ne sais pas ce qu'il fait mais je ne désire pas le savoir pour avoir la conscience tranquille). Je lui dis tout aussi sauf pour ce que je sais à propos de mon lien de parenté avec Quatre et je ne parle pas du tout d'Evelyn même si quelques fois l'envie m'en prend... Ma divergence est inconnue pour lui et il faut qu'elle le reste. Ce qui est le plus étrange, c'est qu'il ne dit rien quand je lui raconte mes magouilles avec les sans-factions. Il m'aide même à leur trouver des solutions, ça a l'air irréel que ceci vienne d'Éric Wagner, le plus inhumain des leaders Audacieux (sans parler de Max)... Cependant, ce qui me dérange c'est que je ne sais pas s'il aide les sans-factions pour sauver des vies. En fait, j'ai surtout l'impression qu'il fait ça pour me faire plaisir et pour se faire pardonner. Il n'a jamais été aussi attentionné avec moi... La dispute a été le déclic car depuis il n'a jamais réellement haussé le ton et il est au petit soin avec moi. Je ne prend même plus le petit déjeuner à la cafétéria, je le prend à l'appart' aux côtés d'Éric, qui me prépare un chocolat ou un café suivant mon envie, et il me ramène quelques viennoiseries qu'il va chiper aux comptoirs de la cafét'. Notre relation paraît parfaite vu comme cela mais c'est bien le contraire car ma peur d'être honnête avec lui est grandissante. Avec lui, la crise de nerf n'est jamais bien loin et j'ai une peur bleue qu'il pète une fois de plus un câble comme la dernière fois. J'aimerai que cette tension disparaisse car ça met une barrière entre lui et moi.

- Tu es pensive ce matin. Ça ne va pas ??

- Si, si. Je vais bien, j'arrive.

Nous avons passé une étape tout les deux mais la peur d'avoir à faire au Éric qui a frappé le mur me hante, et même si son comportement a réellement changé, il reste impulsif et stressé. Il pose sa tasse sur la table de la cuisine et vient me prendre dans ses bras. Il caresse ma joue et pose délicatement ses lèvres sur les miennes.

- Tu repenses à ce qui s'est passé l'autre jour ??

- Humm...

- Je vois bien que ça te travaille... Je m'en veux à mort, tu ne mérites pas quelqu'un comme moi. J'ai eu l'impression de te confronter à Richard en agissant ainsi... Laur'... Si tu ne parviens pas à me pardonner ce que je t'ai fais, dis-le moi et on en finit.

- Non !!

J'ai crié ça entre deux sanglots et ma voix a résonné dans toute la pièce.

- Je ne veux pas que tu me laisses... Je t'ai pardonné, c'est juste que j'ai peur que ça se reproduise. Puis ton surplus d'attention me met mal à l'aise. Je suis tombée amoureuse du Éric arrogant, qui a son caractère de merde et qui ne supporte pas qu'on lui tienne tête. Je ne t'ai jamais demandé de changer donc sois toi même, même si on s'engueulera sûrement. De toute manière, c'est ceux qui s'engueulent le plus qui s'aiment le plus.

- L'expression de merde...

- Eh ! On ne critique pas !

- Je ne me permettrai pas Madame. Je ne pensais pas que le fait d'avoir changé de comportement t'avait autant perturbé. Mais tu as changé aussi, même si c'est de ma faute... Tu n'oses plus dire ce que tu penses réellement et je le vois. Je sais contenir ma colère Laur'... L'autre jour, je ne sais pas ce qui s'est passé... Je ne pouvais rien te dire par rapport à Jeanine et planifier la mort des Altruistes me rend dingue. Le problème c'est que tu ne veux rien savoir et ce poids sur mes épaules, je ne le supporte plus.

- Je sais Éric... Mais moi non plus je ne le supporterai pas si j'étais à ta place. Mais, j'ai déjà les sans-factions à tuer et à ce que je sache, je ne t'en ai pas vraiment parlé, puis je pense que tu as d'autres choses qui t'inquiètent... Les seules choses que je t'ai dis sur eux c'est mon plan pour les épargner.

- Tu as raison... Mais comment fais-tu pour avoir la conscience tranquille ?? Je n'y arrive pas.

- J'en parle à Quatre et je me rattrape en aidant les sans-factions. Fais de même pour les Altruistes et je pense que tu peux te confier à Jacob, il ne te jugera pas et sera compréhensif.

- Tu as cru que j'allais aider la vermine du peuple ?? Puis en parler à ton frère, ce serait montrer mes faiblesses.

- Pfff... J'ai oublié que le mot « aider » n'était pas dans ton dictionnaire... Tu ne peux pas être humain ne serai-ce qu'une fois ?? C'est vrai que c'est trop te demander hein... Ne me demandes plus de t'aider si c'est pour rester autant borné Éric.

- Gardes tes réflexions Laur'. Chacun a ses défauts donc accepte les miens. J'accepte les tiens, c'est déjà un sacré effort.

- Je ne sais même pas pourquoi je m'efforce à espérer que tu aies un geste humain dans ta vie... C'est toujours voué à l'échec avec toi.

- Laur'. Tu arrêtes car là, tu me saoules.

- Bref... J'ai faim puis on va être en retard. Je te rappelle que ce sont les simulations finales des novices aujourd'hui. Vivement le classement de ce soir, j'en ai marre de faire passer des simulations.

- Hummm.

Je lui lance un regard noir et commence à tremper mon croissant dans mon café. Il m'insupporte quand il se vexe car je ne sais pas s'il m'écoute vraiment ou pas. Cet homme est irrécupérable et je ne comprend même plus mon acharnement pour faire naître un brin d'humanité en lui. Pourtant il souffre... Je crois qu'il ne se rend pas compte que sa souffrance vient de son comportement totalement Érudit et monstrueux. J'ai fais tout mon possible et je pense qu'il faut que je cesse d'essayer qu'il fasse une bonne action pour la population. Je finis mon croissant et met un peu de lait et de miel dans mon café pour adoucir ma gorge un peu irrité. Je dépose ma tasse dans l'évier et me poste devant la baie vitrée pour regarder le paysage. La neige a totalement disparu et la température a grimpé d'un seul coup. Nous sommes passés du -10 degrés à du 10-15 degrés Celsius... Le réchauffement climatique est la cause de ces aléas de températures. Pourtant, nous avons un très faible taux d'émissions de gaz à effet de serre. Les Érudits pensent que ce sont les terres irradiés qui polluent et qui entraînent un réchauffement climatique. Nous utilisons que des sources énergétiques renouvelables donc ça ne peut pas être nous la cause du réchauffement de notre planète. La guerre d'épuration est la cause de tout ça. La soif de pouvoir est terrible et elle anéantit toutes vies qui l'empêchent d'atteindre le summum de sa puissance. La nature nous offre de quoi survivre dans ce monde et tout ce que nous lui rendons, c'est la mort qui entraînera notre propre mort mais la bêtise humaine est plus forte que tout cela...

- Tu comptes rester combien de temps à regarder dehors ?? Parce que faudrait peu-être que tu t'habilles. À moins que tu veuilles aller travailler en culotte, tee-shirt ?? C'est pas que ça me déplaît mais je n'ai pas trop envie que d'autres hommes posent leur regard sur toi.

- Pervers, jaloux et possessif. Voilà ce que tu es Éric Wagner, mais c'est comme ça que je t'aime...

Il sourit faiblement et s'allonge sur le canapé pour m'attendre. Je passe de l'eau sur mon visage et m'habille vite fait. J'attache mes cheveux et me met un peu de mascara et d'eye-liner pour souligner mon regard noisette qui fait fondre Éric. J'enfile ma veste noire et m'assois sur le dos d'Éric qui souffle un grand coup.

- Tu peux le dire si tu me trouves grosse.

- Pas grosse mais lourde dans tous les sens du terme.

- Enfoiré !!

Je lui pince le dos et lui arrache quelques cheveux en guise de vengeance.

- Violence conjugale ! Je suis un homme battu !

J'éclate de rire en le voyant se cacher sous le coussin du canapé. Je viens déposer un baiser sur sa joue et je tente de le chatouiller mais il saisit mes mains et me tire violemment vers lui, ce qui me fait tomber sur son torse. Il serre mes mains et me chatouille, ce qui me fait me tordre de rire. Il se lève, se recoiffe et me tend sa main que j'attrape sans hésiter.

- Un peu de sérieux Mademoiselle Scott. Allons voir les peurs de nos chers et tendres novices.

- Le « tendre » n'était pas nécessaire Éric...

Il rit un peu et ferme la port de l'appartement derrière moi. Nous marchons dans les couloirs que je connais désormais par cœur. Chaque recoins du secteur Audacieux m'est connu maintenant et j'en affectionne surtout un, et c'est bel et bien les rochers dans le Gouffre. Cet endroit est très apaisant et j'ai eu de bonnes discussions avec mes amis. Il y a quelques jours Haley est venu s'excuser auprès de moi pour ses propos envers Éric. Elle m'a dit qu'elle ne voulait pas me blesser mais qu'elle préférait être honnête avec moi. Elle comprend mon inhumanité qui consiste JUSTE à survivre (noter l'ironie du « juste »). Je pense qu'elle ne s'en rend pas compte et que si elle serai à notre place, elle comprendrai ce qu'importe notre comportement. Je pardonne à Haley même si cela m'énerve un peu mais Aaron m'a avoué que ça l'énervait beaucoup aussi donc ça me rassure, je ne suis pas la seule. D'ailleurs, Aaron s'est pris la tête avec Max à cause d'une agression qu'il y a eu. Celle de Tris... Je suis sûr que c'est Peter et, Aaron ne s'est pas gêné à lui mettre son poing dans sa gueule de connard. Ça lui a coûté l'engueulade avec Max... Mais le pire dans tout ça, c'est que Peter est pris en tant que garde haut gradé alors que le classement n'est même pas encore dévoilé... Je n'ai pas caché mon mécontentement et Max m'a dit que nous avions besoin de quelqu'un de déterminé et de téméraire. N'importe quoi lui, c'est vrai qu'avoir une personne de fourbe et de cruelle, est quelque chose de cool ! Il a planté un couteau dans l'œil d'Edward et a agressé Tris avec sa bande de chiens chiens. Max verra bien quand cet abruti de Peter agressera un leader. Pitoyable tout ça !! J'ai été folle de rage quand j'ai appris que Tris s'était faite agressée... Trois jours après on apprenait le suicide d'Al... Ce lâche qui a participé à l'agression de Tris et qui s'est donné la mort à cause du non pardon de Tris... Encore pitoyable celui-là !! Le pire c'est que Tris m'a confié qu'elle s'en voulait alors que ce n'est pas du tout sa faute. Elle fait du mieux qu'elle peut, si les autres ont peur d'elle c'est que ce sont des nazes dénués d'intelligence. Pitoyable, pitoyable, pitoyable !!

- Tu penses à quoi ??

- Rien de spécial.

- Mouais... Je te connais hein, je sais quand ton silence est pas normal.

- Je pense juste aux trucs pitoyable des Audacieux... Entre Peter qui est garde alors qu'il serait capable de nous assassiner dans notre sommeil, et l'autre abruti de Al' qui se suicide pour sa lâcheté...

- Hummm... Je vois que je ne suis pas le seul à être exaspéré par notre système.

- ...

Nous entrons dans la salle où les novices passeront leur dernière simulation qui déterminera leur place dans le classement. Pleins d'ordinateurs et d'écrans sont entreposés partout dans la pièce. Plusieurs personnes observeront la fréquence cardiaque et la respiration des novices durant leur simulation. En tant que leaders, nous analyserons les peurs des novices ainsi que leur temps pour chacune d'elles. Le siège est disposé au centre de la pièce et un infirmier Audacieux prépare les seringues et le sérum. La simulation finale de nos novices est un événement pour nous et c'est aussi l'achèvement d'un travail acharné qui a duré un mois. J'espère avoir réussi à faire d'eux de vrais Audacieux qui serviront leur faction avec loyauté et courage tout au long de leur vie. Plusieurs personnes passent et leurs peurs sont tellement banales et inintéressantes que je n'y prête attention que pour le classement. Je me concentre sur Obi qui s'installe et ferme les yeux doucement sous l'effet du sérum. L'écran montre qu'elle est dans une salle à manger sûrement chez son grand-père. D'ailleurs, celui-ci arrive et s'assoit auprès d'elle en croisant les bras et en observant sa petite fille qui ne daigne même pas le regarder. Il y a quelque chose d'étrange car Obi a l'air d'avoir le regard autre part, elle ne réagit même pas à ce qui l'entoure. Je ne comprend vraiment rien là...

- Vas mettre la table, j'ai faim.

Aimable comme homme celui-là... Le « s'il te plaît » n'a pas l'air d'être dans son vocabulaire. Obi se lève et se dirige les mains devant elle, elle est aveugle. La peur de ne pas avoir ses repères dans l'espace, la peur du noir sûrement. Elle va lentement jusqu'à la cuisine mais un mur l'empêche d'y accéder. Elle réussi à accéder à une porte mais elle se referme et devient un mur. Un chien surgit de nul part et la pousse violemment, ce qui la fait tomber sur le carrelage. Elle pleure et se relève tout en essayant de trouver une entrée à cette cuisine. Son grand-père tapote la table et chantonne. Le vent pénètre dans la pièce et caresse les cheveux d'Obi qui volent et caressent son visage. Elle cogne le mur face à elle et se remet à chercher cette fichu porte qu'elle atteint enfin. Elle entre dans la cuisine et cherche dans les placards. Elle tremble de peur face au néant, ne rien voir la terrifie. Tous ses sens sont en actions et cela lui fait une peur bleue car elle ne sait pas la provenance de l'élément qui vient à son encontre. Elle pleure et sursaute dés qu'elle est en contact avec un objet.

- Dépêches-toi !!

- Je ne vois rien ! Tout ce que je vois c'est du noir et rien d'autre...

- Je n'en ai strictement rien à foutre. Fais ce que je te dis et en vitesse.

Elle touche les parois des meubles et réussit tout de même à rassembler quelques couverts et deux assiettes ainsi que des gobelets en métal. Elle avance droit devant elle et franchit la porte sans se cogner et donc sans faire tomber la vaisselle. Elle pose le tout sur la table et tente de mettre de manière correct le couvert. Ses mains tremblent et elle sursaute lorsque son grand-père porte une main sur son épaule.

- Ta peur du noir handicapera ta vie d'Audacieuse.

- Non.

Elle a choisit d'affronter sa peur et elle a plutôt bien réussit. Son temps est pas mal et j'espère qu'elle continuera sur sa lignée. La table et son grand-père disparaissent dans un nuage de fumée, qui se dissipe peu à peu, pour laisser apparaître un lit où dort Obi. La lumière vient la réveiller et elle illumine son visage qui a des traces rouges dû à l'oreiller. Une tâche de sang est dessiné sur le drap blanc du lit où est allongée Obi. Elle se met à tousser fortement et un liquide noirâtre sort de sa bouche. Vu la texture que ça forme, c'est sûrement du sang. Ses mains et ses vêtements en sont recouvert. Sa toux double de force, ce qui l'empêche de bien respirer. Elle devient rouge tel un corail au fin fond de l'océan. Elle n'arrive pas à se calmer et continue de tousser en tentant d'aspirer le maximum d'oxygène. Une hémorragie pulmonaire est sûrement la cause de tout ceci. Le sang est en train de la noyer, envahissant ses deux poumons. J'imagine les globules rouges bouchant les alvéoles pulmonaires et j'ai moi-même cette sensation d'étouffement. Elle est en quelque sorte en train de vivre ce que nous vivons lorsque nous buvons la tasse (ce qui ne m'est jamais arrivée car j'ai horreur d'avoir la tête sous l'eau). Ici, c'est la mort qui guette Obi et ça me frustre au plus haut point. Du sang coule maintenant de son nez et j'éprouve de la pitié pour elle, mais une pitié terrible, celle qui nous torture l'esprit. Je ne supporte pas regarder la mort s'emparer d'une personne... Enfin... Qui aime voir cela ?? Les sadiques sûrement... Elle cesse de bouger et respire profondément en évitant la toux. Ses pleurs montrent une souffrance extrême, difficilement supportable. Elle se recroqueville sur elle même et calme sa fréquence cardiaque. La fumée blanchâtre s'empare de cet endroit terrifiant et je retrouve la petite fille jouant avec la mort sur le toit d'un immeuble. Elle est différente de celle que j'ai vu la dernière fois. Elle a l'air plus jeune et chantonne une comptine, ce qui donner un côté effrayant et malsain à cette peur. L'innocence de cette enfant est ancré sur son doux visage et son ignorance la tuera sans aucune pitié. L'ignorance du danger est l'une des causes de mortalité infantile, même si cela est une part minime des décès... La petite tête brune gambade sur le muret, ses vêtements noirs flottent dans le vent. Bien sûr, elle trébuche et s'accroche au muret pour éviter de tomber et donc de mourir. Obi fait comme la dernière fois pour surmonter cette peur et la fumée grise refait son apparition pour laisser désormais paraître une arme à feu posée sur une table et plus loin, un homme est assit, menotté et ballonné. L'homme est ridé, son teint est d'un blanc glacial et ses yeux sont bleus mais un bleu très clair, presque turquoise. Les traits de son visage sont durs et ils montrent une passivité incompréhensible face à la mort. La peur n'est pas en lui, la haine et la tristesse non plus ou du moins il ne fait rien paraître. Il semble inhumain et c'est extrêmement troublant... Je ne comprend pas son comportement passif. Qui ne peut pas avoir peur de la mort ?? Sa vieillesse et sa sagesse sont peut-être l'explication de tout ceci. L'acceptation de la mort lorsque l'on a atteint un grand âge est totalement probable. Ce vieil homme aux traits durcis a dû parvenir à cet état de plénitude (bonheur) que l'on souhaite tant. L'épanouissement et l'acceptation de notre mortalité sont les principes même du bonheur. Accéder au bonheur se fait très lentement et cela peut durer toute une vie. C'est pour ça que cet homme ne faiblit pas face à l'arme qu'Obi vient de pointer sur lui. Pour moi, le bonheur est la seule explication qui me vient à l'esprit pour expliquer cette attitude.

- Concentres-toi Laur'.

- Oui, excuse-moi Jacob.

Je fixe l'écran et observe Obi qui tremble tellement qu'elle serait capable de louper l'homme qui est à trois mètres d'elle. Elle ferme les yeux et tire sur le vieillard qui vacille et tombe sur le côté. La balle qu'il vient de recevoir a transpercé sa tête et le sang s'écoule de son crâne. Son regard est d'un vide semblable au néant. Le brouillard revient et efface cette image morbide qui m'a choqué même si je commence à être calé niveau vision d'horreur. La violence de l'acte d'Obi me laisse pensive. Qu'avait fais ce pauvre homme pour mériter un tel sort ??

- Laur'...

- Oui, oui. Je suis là.

Obi est désormais avec... Aaron et moi. Pourquoi nous ?? Aaron donne l'ordre de faire cinq cent pompes et trois cent abdominaux. Elle s'exécute mais ne parvient pas à faire une pompe correctement. Mon « moi » de la simulation se met à hurler sur Obi.

- L'échec ! Voilà ce que tu es ! Tu es un échec, tout ce que tu fais échoue.

Je n'aurai jamais cru que je me détesterai comme ça un jour. Obi double ses efforts mais n'arrive pas à soulever son corps. Des gouttes de sueur perlent sur son front ainsi que sur ses joues. J'entends son souffle qui s'accélère de plus en plus et qui se fait plus bruyant lorsqu'elle relâche tout.

- Faible ! Échouer, c'est tout ce que tu sais faire Obi !

Elle donne un coup de pied dans le sac de frappe positionné à sa droite. Des tyrans, voilà ce que nous formons, Aaron et moi. Notre air impassible frustre Obi qui se remet en position pour réessayer l'exercice demandé. Elle pousse un hurlement dû à l'effort donné qui est très intense et difficile. Des larmes viennent s'écraser sur le béton de la salle d'entraînement. Elle réussit à soulever le poids de son corps et fait plusieurs pompes avec plusieurs échec qu'elle accepte. Échouer est traumatisant pour elle, ce que je ne comprend pas vraiment... Elle se redresse sur le fauteuil et se lève tranquillement en lançant un regard tendre à Éthan. Son temps était très bon au début mais après, il a grimpé... J'espère qu'elle sera dans le classement car, j'ai beau ne pas l'aimer, je n'aimerai pas qu'elle devienne sans-faction comme ses parents.

- Pause déjeuner ! Revenez à treize heures.

- Trop cool !! J'ai la dalle.

Max me regarde avec un air amusé qui me fait rougir de honte. Éthan secoue la tête et se fout de moi avec Aaron.

- Alors ?? Ça fait quoi de savoir chaque peurs qui hantent Obi ??

- Poses la question à Éric. Il te répondra mieux que moi.

- Oui, mais c'est à toi que je pose la question pas à Éric.

- Fiches-moi la paix avec elle Laur'... Va falloir que tu la supportes car je ne compte pas la lâcher parce que Mademoiselle Laur' ne l'aime pas.

- Elle serait moins insolente et moins arrogante, je m'entendrai peut-être bien avec elle.

Il souffle et presse le pas pour partir loin de moi avec Aaron qui le suit pour le calmer un peu.

- Laur'... Tu étais obligée ?? Tu ne peux pas garder ce que tu penses pour toi ??

- Mais elle est conne !! Puis lui, il est aveugle.

- Je ne l'apprécie pas non plus et je ne le dis pas... C'est blessant et c'est notre frère. Tu lui dois du respect.

- Tu n'es pas mon père Jacob donc gardes ta moral à la con pour toi.

- Tu me saoules. Tu critiques mais regardes toi avant parce que l'aveuglement d'Éthan est comparable au tiens.

- Tu parles de quoi là ??

- Éric sait très bien de quoi je parle et toi aussi d'ailleurs. Au fait, Éric, je voulais te dire quelque chose. La prochaine fois que tu laisses des hématomes sur ma sœur, je te tue.

- Je te rassure Jacob, ça ne se reproduira pas.

Je baisses les yeux et ne dis rien. Je laisse Éric parler à mon frère qui est visiblement très énervé. Je l'avais supplié de ne rien faire à Éric à propos des marques bleutées sur mes poignets. Je pense qu'il avait besoin de dire ce qu'il avait sur le cœur donc je préfère ne rien dire. Éric pose son regard sur moi et mon frère s'éclipse.

- Je suis désolée... Je ne voulais pas qu'il t'en parle.

- Ce n'est pas grave... C'est de ma faute Laur'... Allons manger.

Je le suis et prend un plateau pour le garnir des mets présentés aux comptoirs. Je m'installe en face de l'homme que j'aime et mange en contemplant son visage durs mais d'une tendresse infini quand il est seul avec moi. Je repense à la simulation de Tris... Et il ne faut surtout pas que j'oublie d'aller voir Quatre pour avoir une explication sur ce que j'ai vu. Pour qu'elle ait cette peur avec lui, c'est qu'ils doivent être ensemble. C'est sûr et certain, ça ne peut pas être possible si ils ne sont pas en couple. Il faut que j'éclaircisse tout ça après les simulations. Mon frère en couple avec Tris !! Ce serai trop bien !!! Bon, je ne vais pas me faire de fausse joie non plus hein...

- Tu pourrais rentrer avant minuit ce soir ??

- Oui, pourquoi ??

- J'aimerai passer un peu de temps avec toi. Tu es toujours barrée à droite à gauche en ce moment... Nous n'avons même plus de vie de couple...

- Oui... Je vois, je rentrerai tôt rien que pour toi Ric'.

Il me sourit et se lève pour débarrasser mon plateau et le sien. Je l'observe partir en fixant son postérieur qui est d'une beauté... J'en perdrai mes mots ! Il revient avec un grand sourire aux lèvres.

- Quoi ??

- Ce n'est pas très bien Laur' Scott de regarder les fesses des garçons.

Je secoue la tête et le pousse un peu car monsieur a profité de mon inattention pour venir se coller dangereusement à moi. Il m'embrasse et m'entraîne avec lui dans la grande salle où ont lieu les simulations. Je ne prête pas beaucoup d'attention aux simulations que subissent les novices. Ce n'est pas que ça ne m'intéresse pas, c'est juste que voir des atrocités, ce n'est pas trop mon truc... Je pense avoir trop d'empathie envers eux. Je tente de me concentrer car le dernier novice va passer sa simulation finale et je ne souhaite pas laisser passer une anomalie qui me vaudrait une convocation dans le bureau de Max. Danny entre dans la salle, il a l'air très inquiet et cela ne m'étonne pas de lui. Grande gueule arrogant d'apparence mais très sensible quand on le connaît un peu. Je l'apprécie de plus en plus, non pas pour son passé tragique qui fait de lui un être doté d'une grande sensibilité mais pour son calme et son côté chaleureux qu'il a avec moi lorsqu'il passe ses simulations. C'est une personne très agréable à vivre même s'il a quelques soucis niveau comportement... Il s'allonge sur le siège et me regarde apeuré. Je lui fais un signe de tête pour le rassurer et il pose sa tête sur l'appuie tête du fauteuil. Il ferme ses yeux et grimace lorsque l'infirmier lui insère l'aiguille dans le cou. Je me tourne vers mon écran d'ordinateur qui affiche l'arène de verre blanc et noir où est jugé le père de Danny. J'aimerai ne pas entendre les cruelles paroles de Monsieur Liebnecht mais j'en ai le devoir et cela me rend dingue... Entendre de telles horreurs ne devrait pas être imposé à nous, les leaders. Cependant, j'ai fais le choix d'être leader et je dois accepter les avantages comme les inconvénients. Je n'aime pas les simulations... J'ai la sensation de m'infiltrer dans l'intimité des gens et cela me dérange totalement. C'est une sorte de voyeurisme que nous faisons en observant les peurs de chacun car nous les observons sans qu'ils ne le veuillent véritablement.

- Excuse-moi pour tout à l'heure...

- Ce n'est pas grave. Tu as été sincère, je ne vais pas m'en plaindre.

- Humm.

Danny passe à une autre peur qu'est celle de mourir. Il se prend une balle et meurt lentement mais il lutte et se lève pour partir je ne sais où, il a affronté sa peur en quelque sorte et la simulation exploite donc une autre phobie qui tétanise Danny. Je préférerai être autre part car la vision du meurtre de la mère de Danny m'a effrayé au plus haut point. La rage dans les yeux de Monsieur Liebnecht ont détruit toute humanité que j'aurai pu avoir envers cet homme. Il n'y a pas d'excuse à un tel crime et surtout, il n'y a pas d'excuse face à tant de sauvagerie qui est d'une animalité épouvantable. Et encore, je ne pense pas qu'un animal soit apte à enlever la vie de cette manière à son semblable... En fin de compte, ce n'est même pas animal de tuer de sang froid, c'est irrémédiablement humain et c'est ce qui est le plus sinistre. Le corps inerte de sa mère gît sur le béton de l'appartement Audacieux. De nombreuses peurs défilent devant moi et elles sont toutes cauchemardesques, ce qui me laisse fatiguée et tourmentée par le visionnage d'autant de violence en une seule journée. Danny part encore un peu bousculé par la simulation mais je ne m'inquiète pas pour lui, il s'en remettra sans nul doute. Nous élaborons le classement qui me détruit encore plus le moral et Max nous annonce qu'il nous attendra à huit heures ce soir aux remparts de la Fosse. Je ne prend même pas le temps de rester avec Éric et mes frères, je pars directement pour aller voir Quatre. Je marche lentement dans les couloirs et croise Peter qui ne prête pas une réelle attention à moi et marche droit devant lui, une arme à la main. Je frissonne rien qu'à l'idée de le voir anéantir discrètement un de nos leaders, je retire cette vision de mon esprit et revient à la réalité. Je ne toque pas à la porte (comme d'habitude quoi...) et rentre comme une sauvage (oui oui, je ne change pas). Je reste bloquée devant Quatre en train d'enlacer Tris.

- Je... Je... suis désolée. Je...

- Toquer à la porte, tu apprendras Laur'.

Je suis vraiment trop conne ! Je soupçonnais un truc entre eux et je rentre tout de même comme une furie dans l'appartement...

- N'empêche que maintenant, j'ai la réponse à ma question... Ta simulation, Tris, a soulevé chez moi une multitude d'interrogation...

- Oui, j'y ai pensé après que je sois partis...

- Je n'aurai jamais cru que vous finirez ensemble. Je suis trop contente, vous êtes tellement mignon tout les deux !!

Quatre et Tris s'échangent un regard complice et me sourient.

- Sinon, tu vas bien ??

- Fatiguée de voir de l'horreur toute la journée mais ça va. Et vous ??

- Bien.

- Stressée pour les résultats de ce soir...

- Je n'ai malheureusement pas le droit de te dire quoi que ce soit sur le classement final. Crois en tes capacités Tris, tu es bien plus forte que tu ne le penses.

Je hausse les sourcils et sourit pour lui faire comprendre qu'elle n'est pas sans-faction. Elle a l'air de ne pas avoir confiance en elle, pourtant, elle est vraiment géniale lors des simulations. Quatre m'invite à m'asseoir sur l'une des chaises de sa minuscule cuisine de célibataire endurcis (en fin ce n'est plus trop le cas désormais !). Je regarde le couple que forment mon frère et Tris et cela me réchauffe le cœur. Ils ont l'air tellement bien ensemble, pourtant ils sont bien différents mais leurs différences ont l'air de les rassembler et c'est ça qui est le plus beau. Voir Quatre enfin heureux me remplit de joie, il le mérite tellement...

- Je dois te parler de quelque chose Laur'. J'ai fouillé dans l'ordinateur de Max et j'y ai découvert une carte qui ressemble à un plan de guerre basé sur le secteur Altruiste. Si tu sais quoi que ce soit, dis-le moi.

- Je sais juste que Jeanine envisage de tuer chaque Altruistes de la ville. Elle est venue nous voir pour mettre son plan machiavélique en place mais nous avons tous refusé d'anéantir des humains innocents pour satisfaire la soif de sang d'une cinglée d'Érudite. Cependant, je sais qu'elle manigance quelque chose et qu'Éric ainsi que Max sont dedans. Le problème, c'est que je ne sais pas ce qu'ils vont faire précisément et je ne sais pas du tout quand ils agiront. Normalement ce serai dans quelques jours mais Éric ne m'a rien dis et je lui ai dis que je désirais ne rien savoir sur tout ça. J'étais au courant du premier plan mais je crois qu'il a été modifié depuis le temps. Ce sont les seules infos que je détiens Quatre... Je suis désolée.

- Et tu laisses faire ceci ?? Tu ne veux pas savoir ce qui se trame dans cette ville ?? Sauver des vies, ce n'est plus ce que tu as envie de faire ??

- Je suis une lâche, me plier aux ordres de Jeanine est ce que je sais faire le mieux mais c'est aussi ce qui me détruit. Je dois déjà tuer des sans-factions donc, s'il te plaît, cesses tes remontrances. J'aide du mieux que je peux les sans-factions et je ne suis pas capable de gérer tous les problèmes de cette ville. Je n'ai pas de super pouvoir Quatre et je ne veux pas mettre ma vie en danger... Elle l'est déjà assez et je ne vais pas rajouter une seconde épée au dessus de ma tête.

- Humm... Je comprend ce que tu dis même si ça me dépasse légèrement. Merci pour ton aide en tout cas. Trois divergents rassemblés en une seule et même pièce, qui aurait cru cela possible ??

Je me fige un court instant et regarde Tris, tout autant surprise que moi par les propos un peu direct de Quatre.

- Euh... Je ne me doutais pas de ça non plus. Alors, vous sortez ensemble, Tris est divergente et c'est quoi la prochaine révélation ??

- Rien du tout. Je voulais juste que vous sachiez toutes les deux que vous n'êtes pas si différente que ça.

- Si nos mères sont amies, en effet, nous ne sommes pas très différentes l'une de l'autre. Bref, je dois rejoindre les leaders pour afficher le classement. À tout à l'heure les tourtereaux !

Point de vue d'Éric :

Chaque Audacieux est appelé un par un pour l'injection du sérum de simulation. Je n'ai jamais été autant frustré de faire une chose aussi simple à des personnes. Cependant, l'activation du sérum sera terrible pour les Altruistes et cela m'en rend malade car je ne peux plus rien faire contre ceci. J'ai tenté de saboter le sérum mais je ne connais rien en biologie et seule Laur' aurait su m'aider pour ceci, mais j'ai préféré respecter sa demande qu'est de ne rien savoir à propos du plan de Jeanine Matthews. J'insère de façon mécanique l'aiguille dans le cou de chaque Audacieux qui se présente à moi.

- Pourquoi cette injection ??

- C'est un vaccin contre un virus qui circule dans l'air en ce moment. Le virus peut être mortel pour certaine personne et son augmentation fait que nous prenons ce genre de précaution.

L'homme me questionnant acquiesce et me laisse lui planter l'aiguille dans sa carotide. Le mensonge... C'est ce qui couvre le plan de Jeanine puis, la peur de mourir (qui nous habite tous) fait que l'histoire du virus est gobé sans aucun doute sur sa réalité. J'aperçois Laur' qui questionne un Audacieux en train de « vacciner » une jeune fille. Je me lève et quitte mon poste pour aller lui parler et éviter que l'autre abruti ne fasse une gaffe.

- Laur'. Suis-moi.

- Tu m'expliques ce qui se passe ici ?? Pourquoi ces injections ?? Ne me dis pas que... ??

- Non, ce n'est que le virus de la grippe B qui connaît une forte augmentation donc nous sommes obligés d'injecter ces vaccins de merde pour éviter une épidémie... Je ne sais même pas si c'est efficace cette merdouille.

- Si si, c'est efficace, c'est juste que tu ne le vois pas. Vous avez besoin d'aide ??

Je la fixe un court instant, surpris par autant de crédulité chez elle. Comment elle a pu croire à de telles conneries ?? Je la croyais moins crédule que ça mais je me suis une fois de plus trompé sur son compte. J'ai l'impression de ne pas la connaître quelques fois... Laur' nous aide à finir les quelques centaines d'injections qu'il nous reste à faire. Une petite heure après, nous nous dirigeons vers les remparts où Max nous attend patiemment. Je déteste cet homme, ce n'est qu'un faible... J'ai faillis lui mettre mon poing dans sa gueule lorsqu'il a parlé comme un chien à Laur'. Un leader de son rang devrait savoir garder un minimum son sang-froid, ce qu'il ne sait évidemment pas faire. J'envie tellement sa place... Car sans lui, il n'y aurait pas d'extermination d'Altruistes. Le plus haut des leaders Audacieux doit protection aux Audacieux en contrôlant ce qui se passe dans notre faction, mais au lieu de ça, il nous manipule contre notre gré pour calmer la soif de pouvoir de cette malade de Jeanine. J'aurai pu saboter le sérum pour que le plan de Jeanine échoue mais comme je l'ai dis précédemment, c'est Laur' qui est douée pour ça. D'ailleurs, ce matin, quand j'ai refusé d'aider les Altruistes, ce n'est pas contre eux, c'est juste que c'est trop tard. Le sérum était déjà dans les fioles prêt à être injecter dans le corps des Audacieux sinon j'aurai agis... Laur' me détestera et je risque de perdre tout l'amour qu'elle porte en mon égard. Mais j'en assumerai les conséquences comme il se doit.

- Ça ne va pas Ric' ??

- Si, ça va. J'étais juste dans mes pensées.

Laur' me sourit inquiète et se retourne vers la foule que forment les Audacieux dans l'attente du classement. Max sort son petit speech qui est bourré d'illusion et affiche le classement final.

1. Tris 2. Uriah 3. Lynn 4. Marlene 5. Peter 6. Obi 7. Will 8. Christina

Des applaudissements ainsi que des sifflements retentissent dans la Fosse. La joie est inscrite sur la plupart des visages et j'aperçois Quatre et Tris s'embrassaient... Laur' a l'air d'être au courant de leur relation car elle les regarde aussi mais l'inquiétude a l'air de la submerger. Elle descend les escaliers pour prendre dans ses bras Danny qui ne revient toujours pas de ce qui lui arrive. Je ne sais pas ce qu'elle lui dit mais Danny a l'air plus rassuré. Elle a du lui dire de se rendre chez les sans-factions, qui l'accueilleront sans nul doute bras ouvert. Laur' paraît Altruiste quand elle fait ce genre de geste et je ne sais pas d'où vient autant de bonté et de gentillesse de sa part envers des personnes délinquantes et sans aucune valeur... Je n'ai pas réellement une bonne approche des sans-factions mais cela a sûrement été causé par l'agression que j'ai subit lorsque j'avais dix ans. Un sans-faction avait tenté de me tuer pour récupérer la nourriture que j'avais dans mon sac d'école. Ce moment là est resté gravé dans ma mémoire à jamais... Laur' se tourne vers moi et me fait un signe de tête. Je la regarde s'éloigner pour voir Haley qui saute de joie et serre Laur' dans ses bras. Je me dirige vers le bar où est assit Jacob en évitant tout de même son regard, sa colère doit toujours être là et je préfère me méfier étant donné qu'il ferai tout pour protéger sa sœur.

- Un whisky, du douze ans d'âge si possible.

La jeune femme tatouée de la tête au pied me sert un verre que je bois lentement en observant Laur' qui rit aux éclats avec Shauna, Haley, Zeke et Aaron.

- Tu l'aimes réellement ??

- J'ai pété un câble l'autre soir Jacob... Je n'ai jamais voulu lui faire autant de mal et si ça peut te consoler, j'en paye encore les frais. J'aime ta sœur comme un dingue, je donnerai ma vie pour elle. Ne crois pas que je l'ai brutalisé par plaisir, ses bleus aux poignets m'ont rendu malade. Elle n'a pas quitté Richard pour retrouver le même homme Jacob...

- Je sais... Excuse-moi, c'est ma sœur et je l'ai toujours protégé. La laisser entre tes mains me rend fou car je ne sais vraiment pas si elle est heureuse avec toi. Elle veut paraître invincible mais elle est tout le contraire, ne l'oublies pas Éric.

- Je la connais et je sais parfaitement comment fonctionne Laur'. Sa carapace n'est pas si solide qu'elle en a l'air.

- Hummm.

Je finis mon whisky et pars en compagnie de Jacob manger quelque chose. Je garnis mon assiette de quelques wings de poulet au paprika et prend des frites. Laur' bois une des mixtures qu'a ramené Zeke et son regard montre qu'elle a un peu trop bu. Elle m'énerve quand elle a un coup dans le nez et je décide d'aller la voir pour lui montrer mon désaccord. Elle reprend son sérieux (enfin presque) et me fait une vie pas possible pour que je danse avec elle. Une chanson mélancolique débute et tous les couples s'affolent sur la piste de danse pour danser l'un contre l'autre. Je panique à l'idée de marcher sur les pieds de Laur'... Je ne sais pas du tout danser mais elle me guide en positionnant ma main sur sa hanche.

- Fais comme si tu me berçais.

Je suis son conseil et elle pose sa tête sur mon épaule. Je la fais tournoyer ce qui fait voltiger ses cheveux qu'elle a pour une fois laissé à l'air libre. Nous dansons, fondus dans la masse où la température a nettement augmenté. Je me colle encore plus à elle et met ma main sur une de ses fesses tout en lui donnant quelques baisers dans le cou. Elle balance doucement son bassin et frissonne au contact de mes lèvres sur sa peau. La musique change et le tempo est encore plus lent, je ralentit donc la cadence de mes pas pour me fixer sur le tempo. Laur' me caresse le dos et m'embrasse le cou, ce qui soulève un moi un désir d'une intensité extrême pour elle. Son corps qui se frotte à moi depuis déjà cinq minutes me rend fou et j'ai une envie folle de céder à la tentation. Cela fait deux semaines que je n'ose plus la toucher et là, je ne supporte plus de la sentir se trémousser contre moi.

- Laur'... On rentre ?

- Oui, j'en peux plus que tu me fasses languir... Tu me rend dingue.

Je lui affiche un petit sourire coquin et la prend dans mes bras, comme pour la fois où je l'ai ramené au dortoir, quand elle avait trop bu la veille de la journée des Visites. Je sens son regard qui pèse sur moi mais cela ne me déstabilise pas. Elle est plutôt légère et je trouve ça très agréable de la porter. Je la dépose devant le pas de la porte pour la déverrouiller mais Laur' est d'humeur coquine et me pousse un peu tout en mettant sa main un peu trop bas. Je répond à son geste par un baiser fougueux et langoureux, et je la sens se raidir de désir. Je réussis enfin à ouvrir la porte et je pousse Laur' à l'intérieur de l'appartement pour la déshabiller le plus rapidement possible. Elle se retrouve très vite en sous vêtements face à moi et dénuée de toute timidité, elle s'empresse de retirer tout tissu qui nous empêche d'avoir un contact peau contre peau. Je caresse son dos nu et dégrafe son soutien gorge pour baiser son sein.

- Éric...

- Tu n'as pas fini de languir chérie.

Elle enroule ses jambes autour de ma taille et me dévore le cou. Je la stoppe et tient sa tête entre mes mains.

- Je t'aime Laur', je ne saurai te le dire à quel point...

- Justement ne dis rien, l'amour est indescriptible parce qu'il est silencieux et invisible et c'est ça la puissance de cette passion. Je t'aime tellement toi...

Les larmes me montent aux yeux mais l'obscurité fait que Laur' ne le distingue pas. Je la pose délicatement sur le lit et retire sa culotte tout en caressant ses cuisses qui sont douces autant que musclées. J'embrasse son ventre et pose ma tête sur son sein pour écouter les battements de son cœur qui me sont si précieux. Je joue avec mes doigts sur et dans son sexe, elle frémit plusieurs fois et je ne lui laisse pas l'occasion de me donner de plaisir avant l'acte. Ce serait me soumettre à elle et je ne pourrait pas la faire languir autant de temps que je le souhaite car je craquerai très vite sous la pression du désir sexuel. Je la fais se cambrer de plaisir et j'écoute avec plaisir sa respiration saccadée et ses petits gémissements. Je pense qu'elle est prête et je me décide à retirer mes doigts de son vagin qui est d'une humidité immense. Elle ouvre doucement ses jambes pour me laisser place et elle m'embrasse langoureusement lorsque j'arrive à la hauteur de sa bouche. Elle pousse un petit cri au moment où je la pénètre et je la sens s'abandonner à moi. Je commence à faire de petits vas et vient de plus en plus rapide. Plus le plaisir est grand plus mes mouvements sont rapides et Laur' en est transis. Je sens son vagin se contracter de plaisir et dès lors, je redouble de vitesse pour lui faire atteindre le pic qu'elle et que je désire tant. Elle ne retient plus ses cris et se lâche totalement. Nos corps sont en sueur et son souffle me chatouille le cou. Je calme mes mouvements de bassin et caresse ses cheveux tout en me retirant d'elle en faisant attention de ne pas lui faire mal. Elle reste couchée un moment pour se remettre de ce qu'elle vient de vivre. Cela me fait rire un peu et je décide de la prendre dans mes bras pour la conduire dans la douche pour un moment de détente bien mérité.

- Tu ne t'arrêtes jamais toi...

- Ça te déplais ??

- Ho que non.

Je reconnais ce regard malicieux qui veut tout dire... Je fais couler l'eau chaude contre nos deux corps et je la fais frémir une seconde fois mais plus délicatement que dans le lit. Je sens ses ongles dans mon dos, cela m'excite encore plus... Après cette douche torride, je l'enveloppe dans une serviette et la couche dans notre lit. Elle se colle à moi tout en soupirant fortement.

- Ça faisait longtemps que nous n'avions pas fais ça...

- Deux semaines Laur'...

- Hummm........... Faut plus jamais attendre aussi longtemps.

Je rigole en entendant sa réflexion.

- On fera ça tous les jours si tu veux.

- Trop cool !! Promets-moi que plus aucune engueulade ne viendra entacher notre vie de couple. Je ne veux plus avoir peur de te dire quoi que ce soit et je ne veux plus que tout disparaisse à chaque fois que l'un de nous deux blesse l'autre.

- Laur' Scott, je vous le promet.

Elle rit et renforce son étreinte pour ensuite s'endormir au bout de quelques minutes. C'est sans doute la dernière fois qu'elle s'endormira tranquillement contre moi... Mon stress monte d'un cran et je ne pense qu'à ce qui se passera quand Laur' apprendra ce que j'ai fais aux Altruistes. J'ai peur qu'elle n'éprouve plus rien envers moi, j'ai peur qu'elle ne m'abandonne, j'ai peur de la perdre... Je réussit à m'endormir vers une heure du matin malgré mon angoisse terrifiante.

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Point de vue de Laur' :

Je sens quelqu'un me caresser la joue et je m'éveille doucement. J'entre-ouvre les yeux et perçois Éric me regarder. Une inquiétude est en lui mais cette inquiétude est beaucoup plus grande que toutes les autres que j'ai pu voir dans ses yeux. Là, c'est grave, ce qui m'affole réellement.

- Tu m'as demandé de ne pas t'inclure là dedans et je respecte ton choix. Je t'aime Laur', je suis désolé.

Je sens quelque chose entrer dans mon bras, j'essaye de me lever mais je tombe avant d'arriver à la porte.

Je vois Éric se précipiter vers moi et...





Et ...







Plus rien.


Voilà pour le coup de pute du chapitre 9 !!! Oui, je suis une connasse (désolée pour le terme mais je suis de naissance une personne vulgaire). Mon mouvement s'appelle le Badayrisme d'après mes amies xD J'espère que mes chapitres vous plaisent et que vous êtes toujours pressés de savoir la suite. Avec cette fin là, qui n'aurait pas hâte d'apprendre ce qu'arrive à notre chère Laur' à son réveil. Surprise, surprise les enfants !!!!! :D Votez et commentez !!!! J'adore avoir votre avis sur mes chapitres, c'est vraiment motivant et instructif ! Merci pour tout et bisous bisous les pandas. Le chapitre 10 sera très court et sera donc posté la semaine prochaine. Après, je serai en pause BACCALAURÉAT donc voilà voilà. Je posterai peut-être une fois pendant cette période qui est d'un mois. Bon dimanche à vous mes amours de pandas !!! Je vous n'aime ! ♥♥♥♥♥♥♥


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