Chapitre II : Instructrice des natifs

/!\ Attention LEMON /!\ Je suis responsable de ce que j'écris mais pas de ce que vous lisez ! Ne lisez pas ce qui est en gras si vous voulez éviter le lemon. Bonne lecture ♥  

     Le lever du jour m'éveille doucement et l'air frais caresse mes joues encore humides. Quatre me sert fort contre lui, la chaleur que dégage son corps m'apaise. C'est la première fois que je dors à la belle étoile et j'avoue que c'est plutôt agréable même si j'aurai pu m'en passer... Mais bon, la vérité finit toujours par éclater et c'était sûrement le moment pour qu'elle vienne à moi. Maintenant c'est tellement clair dans ma tête que ça me rendrait folle. Je préférerai me voiler la face mais ce n'est pas possible, c'est tellement évident. Puis je ne parle même pas des ressemblances avec mon frère... C'était trop logique ! Je suis née chez les Érudits et je n'aie même pas pu faire de rapprochement. Pourtant depuis toute petite on m'apprend à rassembler les preuves, mêmes les plus improbables afin qu'elles forment un tout et donc une vérité. Quatre n'a que quatre peurs, tout comme moi. Nous sommes divergents et nos peurs sont similaires malgré que notre enfance n'est pas été totalement la même, même si on met de côté nos pères tyranniques. Puis le comportement de Quatre n'était pas amicale mais en effet il était digne de quelqu'un qui aime. Il savait depuis le début qui j'étais pour lui. Alex a vu cet amour que Quatre portait pour moi, mais il l'a prit pour un véritable amour, pas comme un amour frère-sœur. Et dire qu'hier je disais à Aaron que Quatre était pour moi qu'un meilleur ami, une sorte de « frère »... Je suis tellement débile !

- Il faut qu'on retourne à l'enceinte Laur'.

- Humm.

Je me lève difficilement et je regarde la ville et ses gratte-ciel à l'abandon. Cette ville me paraît tellement immense et moi tellement petite. Mon frère pose une main sur mon épaule et m'embrasse la tempe.

- Tu ne m'abandonneras pas toi ??

- Pour rien au monde Laur'.

Je lui souris faiblement et me faufile dans ses bras pour y pleurer.

- Ça va aller Laur'. Il fallait que tu le saches.

- Je la hais.

- Je sais... Il faut avancer maintenant. On ne peut pas modifier le passé.

- Oui, mais je le sais très bien tout ça Quatre... C'est juste que ... ça me fait un mal fou... J'ai l'impression qu'un immeuble vient de s'effondrer sur moi et que je dois m'en sortir seule.

- Justement Laur'. Tu n'es pas seule car je suis là et Marie est là pour toi. Je ne pense pas qu'elle soit capable de te renier, elle te considère comme sa propre fille.

- Il faut que je lui parle...

- Pour le moment tu dois gérer des novices Audacieux donc remet-toi vite sur pieds si tu veux une place digne de toi chez les leaders Audacieux.

Quatre essaye de me remonter le moral et il essaye surtout de me distraire de mon mal être. Ça marche plutôt bien comme procédé car la douleur est moins intense et mon esprit est fixé sur l'entraînement des natifs qui débute ce matin avec Aaron. Nous dévalons les nombreuses marches de l'immeuble afin d'atteindre au plus vite le train qui arrive au loin. Direction l'enceinte Audacieuse.

Point de vue d'Éric :

Laur' n'est pas rentrée cette nuit et je commence vraiment à m'énerver. Je suis crevé et elle ose me faire ce coup là alors qu'elle sait très bien que je suis exténué. Je me suis couché tôt hier soir et ce n'est qu'à cinq heures du matin que je me suis rendu compte qu'elle n'était pas couchée avec moi. Je l'ai cherché partout dans le secteur Audacieux mais aucun signe d'elle. Je suis allé dans la salle de contrôle pour voir si je pouvais l'apercevoir mais rien du tout. Je suis inquiet et ma colère monte. Je vais à la cafétéria et m'assois à la table des leaders.

- Où est Laur' ??

- Je pensais que tu allais pouvoir répondre à cette question mais je vois que non. Je ne l'ai pas vu depuis hier soir et elle n'est pas venue dormir à l'appart' cette nuit donc je suis un peu inquiet et énervé si tu vois ce que je veux dire.

- C'est bizarre car ce n'est pas son genre de s'éclipser comme ça...

- Pffff... Ça me rassure encore moins.

Jacob a l'air tout autant anxieux que moi.

- Elle est peut-être avec Quatre car il n'a pas l'air d'être là non plus.

J'aurai dû m'en douter... Quatre. Je me lève brusquement et me dirige vers son appartement. Je frappe contre sa porte en acier mais personne ne m'ouvre et le silence règne. Et ce n'est pas du genre à Quatre de ne pas ouvrir, il se ferai une joie de me faire face dès le matin. Je vais vers la salle de contrôle pour faire en sorte que chacune des personnes travaillant cherchent Laur' à travers toute la ville. Je traverse plusieurs couloirs et prend l'ascenseur qui s'ouvre sur un couloir désert. J'avance d'un pas assuré et rapide pour ne pas louper le début de l'initiation des transferts en allant dans la salle de contrôle. Je tourne à droite et je vois... Quatre qui a posé une main sur l'épaule de Laur'. Elle s'écarte directement de lui et change immédiatement d'expression tout en baissant les yeux. Je me rapproche de Quatre et le soulève grâce au col de sa veste pour le coller contre le mur. Laur' se jette sur moi et me tire de toutes ses forces contre elle.

- Arrêtes Éric !! Je t'en supplie... Arrêtes.

- Mais tu étais où cette nuit putain ??!! J'étais mort d'inquiétude ! Je t'ai cherché partout !

Je me tourne vers Quatre qui remet sa veste correctement.

- Elle était avec moi. J'avais besoin de lui parler et ça a prit plus de temps que prévu.

- Ah ouais ??! Bah tu ne pouvais pas aller parler à une autre fille ?? Nan, c'est vrai que Laur' est beaucoup plus intéressante ! Tu vas me faire chier longtemps comme ça ou tu comptes t'arrêter un jour ??!

- Il ne s'est rien passé. Donc arrêtes de fabuler et fais lui confiance.

Il tourne les talons sans dire un mot de plus et me laisse seule avec Laur' qui est toujours agrippée à mon bras.

- Va falloir qu'on parle Laur'. Et tout de suite.

Je la pousse un peu pour qu'elle me suive mais ne lui montre aucun mouvement affectueux. Il est hors de question que je laisse passer ça... Je ne pense pas que ça lui ferai plaisir si je passe la nuit avec une autre fille. Elle ne m'adresse pas un seul mot et a l'air épuisé vu les cernes qui sont dessinés sous ses yeux. J'ai une envie folle de prendre sa main et de la réconforter mais je ne dois pas. Si je la laisse tout faire, je n'ai pas finit de souffrir. Elle entre avant moi dans l'appart' et s'assoit sur le lit tout en évitant mon regard.

- Tu me caches quoi Laur' ?

- Rien du tout. C'est toi qui te fais des fausses idées.

- Des fausses idées ?? Mais tu te fous de ma gueule ! Attends, tu passes la nuit avec Quatre et je me fais de fausses idées ??!! Tu me prends vraiment pour un con.

- Mais fais-moi confiance ! C'est toi que j'aime donc arrêtes de psychoter !

- Je te fais confiance Laur' ! Mais pas à lui. Il fait tout pour m'humilier. Coucher avec toi serai la pire humiliation qu'il puisse me faire.

- Mais tu es complètement malade ! C'est de la paranoïa Éric. Tu penses vraiment qu'à ta gueule ! Arrêtes de penser à ta petite personne et oublies pas que je t'aime et que c'est toi et personne d'autre. Quatre c'est mon meilleur ami ! Il avait besoin de moi donc cesses de croire à une « liaison » entre lui et moi.

Elle se lève et commence à partir mais je lui attrape le bras.

- Il est hors de question que je te revoie avec lui.

- Lâches-moi.

- Non. Je veux plus que tu le fréquentes.

- Mais vas te faire foutre Éric. Je ne suis pas ton objet.

Elle me pousse et sort de l'appart' précipitamment. Elle me laisse seul et encore fou de rage contre elle. Je ne supporte pas quand elle m'échappe comme ça. Après tout, elle a peut-être raison, je me fais des idées fausses alors que je sais très bien qu'elle m'aime. C'est vrai que je ne la vois pas me tromper et encore moins avec Quatre. Je m'en veux mais elle m'a tout de même énervé. Son « va te faire foutre », je ne l'ai pas trop aimé. Je sors de chez moi et pars vers la salle d'entraînement où tous les novices sont sûrement rassemblés.

Point de vue de Laur' :

Je suis en colère contre Éric... Ça me fait un mal fou qu'il ne me fasse pas confiance et surtout qu'il me prenne pour un objet auquel on donne des ordres. J'ai l'impression qu'il doute de l'amour que je lui porte. En fait j'ai l'impression de ne pas être à la hauteur de ses attentes. Je me sens nulle car sa réaction est normal quand on aime mais sa réaction veut aussi dire que je le fais souffrir. S'énerver et s'inquiéter ce n'est pas signe de bien être... Je me sens fautive mais bon je n'aie pas du tout aimer le fait qu'il me prenne le bras, et qu'il me fasse mal en plus pour m'ordonner de plus voir Quatre... Si il croit que la violence me fait peur, il a rêvé... J'entre dans la salle d'entraînement où Aaron m'attend dans la seconde pièce spécifique pour l'entraînement des natifs Audacieux.

- Houla... Ça n'a pas l'air d'aller toi ??

- Si si... Juste une engueulade avec Éric. Mais ce n'est pas grave.

- Si tu as besoin de parler, je suis là Laur'.

- Je sais, merci. Bon rien de spécial à m'annoncer ce matin ??

- Non, à part qu'Obi s'est acharné sur Danny hier soir. Tu étais déjà partis d'après Haley donc tu ne devais pas être au courant.

- Non, je ne savais pas ça. Mais pourquoi elle s'est acharnée dessus ??

- Aucune idée... Éthan les a séparé.

- Ouais... Bon tu parles ou je parles ??

- Je vais parler. Tu compléteras si je ne dis pas ce qu'il faut.

- D'acc.

J'aperçois Éric qui est à l'opposé de moi et tant mieux. Je ne supporterai pas qu'il soit en train d'empiéter mon espace vitale. La salle d'entraînement est découpé en deux parties bien distinctes, seulement séparées par des murets. L'une des parties est pour les transferts et l'autre est pour les natifs. Ce qui laisse un minimum de distance entre celui qui me sert de copain et moi même. Aaron rassemble tout le monde et me donne un coup de coude pour que je décroche mon regard qui est resté fixé sur Éric un bon moment.

- Bonjour, je suis Aaron votre deuxième instructeur. Votre initiation débute aujourd'hui par le physique. Vous allez faire toutes sortes d'exercice passant par la course, les combats, tirs à l'armes à feu...

Aaron chercher et son regard m'implore de l'aide.

- Il y a aussi les lancés de couteaux, les exercices d'équipes et surtout du renforcement musculaire. On ne veut pas de sac d'os ici, on veut du muscle. Ah, et je tiens à rafraîchir la mémoire de certaines personnes. Hier j'ai dis que je ne supporterai aucuns écarts de conduite. Danny et Obi ?? Vous aviez déjà oublié ??

Ils lèvent tous deux les yeux au ciel et ne me répondent pas.

- Pour vous rafraîchir la mémoire vous ferez deux fois plus de travail que vos compagnons.

- Trente tours de la salle et ensuite on vous apprend les bases du combat. Allez-y !

- Bougez-vous ! Vous êtes des Audacieux putain !

Lorsque les natifs se sont éloignés, Aaron rigole à cause de mon air « méchant ». Quel bêta celui-là. Cette année nous avons douze natifs Audacieux à former dont Danny, Obi, Uriah, Marlene, Lynn, Rita, Meg, Lukas, Tom, Mat, Stefan et Nikki. Je ne m'inquiète pas franchement pour Uriah, Marlene et Lynn, je sais qu'ils vont tous les trois y arriver. Les autres par contre, ça va être tout autre chose... Éric n'arrête pas de me lancer des regards noirs et cela me frustre et m'énerve tellement. Il ne reste plus que dix tours à faire pour les natifs et je propose donc à Aaron de courir avec eux jusqu'à la fin. Nous sommes comme deux gosses en train de courir avec nos élèves. Quand on s'est joint à eux, la cadence a accéléré nettement. Les flemmards ont doublé de vitesse de course et les plus forts jouent les malins en essayant de battre Aaron. Moi, je suis avec Lynn qui court plutôt vite mais d'un pas régulier. Le bruits des respirations et des baskets tapant le sol sont les seuls sons qui parviennent à mes oreilles. Mais les rires d'Uriah viennent interrompre ce « calme ».

- Allez Danny !! Bouges toi un peu !

Il soupire fortement et grommelle tout en traînant ses pieds. Obi a plutôt bien couru et je la laisse donc tranquille en lui faisant signe qu'elle peut s'arrêter comme les autres. Par contre... Danny. Lui, je ne vais pas le lâcher de la journée.

- Tu me refais quinze tours.

- Pourquoi ??

- Fais quinze tours !

Il ne bouge pas d'un pouce et affiche un léger rictus. Je m'approche de lui et le met violemment à terre.

- Ne m'obliges pas à te le répéter.

J'ai réussis à lui faire peur car il se relève rouge comme une pivoine et commence à courir tête baissée. Tout le monde nous regarde et tant mieux comme ça les autres ne se frotteront pas à moi. Aaron envoie les novices devant les sacs de frappe et il montre quelques mouvements de base. Tous s'exécutent et commencent à frapper du mieux qu'ils peuvent. Uriah frappe de toutes ses forces contre le sac et Lynn essaye de faire pareil sauf qu'elle se fait mal. Je lui montre comment mettre de la force dans son mouvement sans se faire mal. Elle recule de quelques pas pour me laisser un espace suffisant et pour regarder ma méthode. Je place mes jambes et élance mon poing dans le sac de frappe qui est très vite secoué par le coup que je viens de lui affliger. Lynn prend ma place et tente de prendre la même position que j'ai pris tout en frappant comme je l'ai fais. Elle s'est fait mal et saute sur place tout en tenant sa main comme si elle venait de taper dans une roche. Uriah éclate de rire et invite Lynn à copier ses gestes pour qu'elle réussisse. J'affiche un léger sourire et évite de rire face à l'échec de Lynn. Je continue mon chemin jusqu'à Obi qui tente de frapper du mieux qu'elle peut.

- Évites de mettre tout ton poids dans ton geste car ça risque de te faire perdre équilibre. Essayes de mettre de la force et tu verras ça ira beaucoup mieux.

Elle fronce les sourcils et me regarde perplexe.

- Je mets ma force pas mon poids... Tu es la première à me dire ça.

- Écoutes, débrouilles toi seule !

- C'est ça.

Putain, elle m'énerve celle-là. Elle verra bien lors des combats ce que ça va lui faire. Elle joue avec son poids mais c'est avec ses muscles qu'on doit combattre sinon on perd facilement équilibre et on se fatigue pour rien. Je vais voir Stefan qui se débrouille vraiment bien, il positionne bien ses jambes et frappe avec ardeur. Sa concentration diminue quand il aperçoit que je l'observe. La franchise de ses coups diminuent brusquement.

- Ne fais pas attention à moi hein. C'était parfait mais essayes peut être de contracter un peu plus les abdominaux parce que quand tu seras en combat ton adversaire pourrai te frapper à cet endroit là quand tu décocheras ton poing. Ça limitera la douleur et tu ne perdras pas équilibre.

- D'accord, je vois ce que tu veux dire. ......... Comme ça ??

- Oui, continues comme ça et essayes de viser les parties du corps les plus sensible. Comme par exemple le cou ou s'il te tourne le dos, frappes dans le dos, ça fait très très mal.

- D'accord. Merci.

- Remets-toi au travail maintenant.

Stefan est à l'écoute et reproduis bien ce qu'on lui demande. Ça se voit qu'il a envie de progresser et c'est pour ça que je l'aie un peu aider tout en restant ferme avec lui. Je suis pas son amie mais son instructrice avant tout. Aaron est avec Obi et il lui explique comment bien frapper. Elle le regarde une fois de plus avec son regard désobligeant et je décide d'intervenir.

- Nan mais laisses tomber Aaron. Je lui aie déjà montré comment faire mais elle ne veut rien entendre...

- Ouais. Bah on verra demain lors de ton premier combat. Nos conseils valent de l'or après tu en fais ce que tu veux mais ne viens pas te plaindre auprès de nous si tu échoues. Pause déjeuner pour tout le monde !

Tous partent pour aller manger à la cafétéria et je me retrouve seule avec Aaron.

- Ça se voit quand ça ne va pas avec Éric...

- Pourquoi tu dis ça ??

- Vous vous jetez des regards noirs depuis ce matin...

- Oui...

Je n'aie pas envie d'en parler donc je commence à partir pour fermer la conversation. Je croise le regard de Quatre qui est vraiment très insistant mais je file car Éric avance vers moi.

- Laur'.

- Fiches-moi la paix ! Puis tu crois que tu me fais peur avec tes regards noirs ??! Nan mais tu as rêvé !

Je sors de la pièce le plus rapidement possible avant qu'il n'ait le temps de riposter. Je vais à la cafétéria et m'installe avec mes « frères » qui parlent entre eux.

- Tu étais où cette nuit ?? Éric était inquiet.

- J'étais avec Quatre... J'ai pas envie d'en parler merci.

- Vous vous êtes engueulé c'est ça ??

- Jacob. Je t'ai dis que je ne voulais pas en parler.

- Oui.

Je commence à manger mes tomates farcies et mon riz. Je n'aie pas réellement faim mais il faut absolument que je mange sinon je risque de faire une crise d'hypoglycémie cette après-midi lors du renforcement musculaire des natifs. Disons qu'avec les événements d'hier soir je n'ai pas trop pu manger ce matin... Puis je n'avais franchement pas le moral pour avaler quoi que ce soit.

- Ça s'est bien passé ta première matinée d'instructrice ??

- Oui plutôt bien. Aaron fonctionne comme moi niveau entraînement puis on s'entend vraiment bien donc travailler avec lui n'est pas désagréable.

- Tant mieux. Ça ne fait pas comme Quatre et Éric qui se foutent sur la gueule.

- Oui...

Je me lève pour prendre un muffin au chocolat et devinez qui je croise au comptoir !! Notre très chère Haley !

- Prise la main dans le sac !!

Elle sursaute et se tourne vers moi.

- Putain tu m'as fais peur ! Tu es malade de me sauter dessus comme ça.

- Pauvre petite mère ! Elle a eu peur !

- Tu es une peste toi ! Bon sinon ça va bien ??

- Ça va et toi ??

- Trop bien !! Comme toujours quoi. Ah et Aaron m'a dit que tu t'étais pris la tête avec Éric. Ça va passer, ne t'inquiète pas.

- Ah oui, merci Haley.

- Mais de rien ! Aller à plus !

- Oui, à plus.

Je retourne m'asseoir auprès de mes frères et je dévore mon muffin et cours vers la salle d'entraînement pour éviter d'être en retard. J'entre et Éric commence à venir me voir.

- Je peux te parler ??

- Non.

Je ne lui adresse même pas un regard et avance droit devant moi sans m'arrêter. Je l'aime mais je ne veux pas céder. Je veux bien comprendre qu'il n'ait pas confiance en Quatre mais de là à péter un câble ?? Non, c'est trop. Puis ses ordres, il se les garde pour lui... Les novices natifs chahutent au fond de la salle. J'ai l'impression de garder des enfants quelques fois. Uriah pousse Marlene qui vient automatiquement lui rendre son coup mais en plus fort, ce qui le fait grimacer. Je me place face à leur groupe et positionne mes mains derrière moi, comme le font quelques fois Éric et Quatre. Stefan m'aperçoit et se redresse tout en indiquant ma présence à ses camarades. Tous se rassemblent, le silence se fait progressivement et ils prêtent enfin attention à ce que je m'apprête à leur dire.

- Merci Stefan. Vos enfantillages commencent à me taper sur les nerfs. Vous avez des moments pour vous divertir donc ici vous venez bosser. Bon cette après-midi c'est moi qui m'occupe de votre entraînement. Faites cent cinquante pompes et s'il vous plaît, faites-moi en des vraies.

Je les comptes afin de voir si tout le monde est présent mais il manque Danny. Je le cherche dans la salle mais rien. Cependant, la voix d'Éric résonne dans les couloirs ce qui attire ma curiosité.

- Continuez, je reviens. Enchaînez sur cent abdos ou même plus.

Le couloir est sombre mais les néons me permettent de distinguer Éric et Danny. Je m'approche et me poste à droite de l'homme que j'aime (ou pas).

- Je peux savoir où tu étais toi ??

- Je n'ai pas fais attention à l'heure.

- Mais oui, bien sûr... Refais-moi ça et tu dégages. Maintenant tu me fais trois cent pompes. Tu as gagné le double de ce que les autres doivent faire.

Il baisse son regard et se rend dans la salle d'entraînement pour exécuter les pompes que je lui aie demandé. Je suis seule avec Éric et je décide de lui adresser la parole.

- Il était où ??

- Il traînait dans le couloir de la salle de contrôle et les gardes l'ont réceptionné.

- Il vas très vite dégager celui-là.

- S'il continue ?? Oui.

Je soupire fortement et retourne faire la tyrannique instructrice. Uriah et Stefan sont les seuls à avoir entamé la session d'abdominaux. Pour motiver tout le monde et surtout pour accélérer le rythme de l'exercice, je prend place et débute des pompes. La chaleur de mon corps augmente tout comme ma respiration. Après un an de renforcement musculaire hebdomadaire, mes bras, mes jambes ainsi que le reste de mon corps me permettent d'avoir une très bonne condition physique. J'attends que tout le monde ait finit tout en continuant de répéter le même mouvement. Mes muscles se tendent et de détendent dans un rythme régulier sans que la douleur freine mon effort. Danny est le dernier à achever ses pompes (évidemment). Je me lève dans le but de pointer les difficultés de certains pour les aider, ou d'augmenter le niveau de l'exercice pour les plus forts.

- Uriah et Stefan ! Vous maintenez la position tout en tendant les jambes si possible. Le premier d'entre vous deux qui lâche en premier me fera trente pompes.

Ils acquiescent d'un signe de tête et maintiennent leur corps immobile. Leur douleur est visible par les petits tremblements de leurs muscles au niveau de leur abdomen. Les visages crispés et rouges témoignent de l'effort que chacun fait. Chaque natifs donnent du mieux qu'ils peuvent et certains passent à une difficulté supérieur en commençant l'exercice de maintiens qu'Uriah et Stefan effectuent depuis déjà vingt bonne minutes (avec des pauses, bien sûr!). Je me met à côté de Tom afin de l'inciter à reproduire ce que je fais pour le pousser au-delà de ses limites. La contraction récurrente de mes muscles provoque une douleur intense au thorax mais je tente d'oublier cette souffrance. Ressentir la douleur est normal et je trouve que la vraie force est celle de la dépasser par le mental. Je veux que les novices maîtrisent ce mental de fer. La première phase de l'initiation est avant tout physique mais le mental a un minimum de place. De plus, être Audacieux est évidemment une question de force physique mais c'est surtout surmonter la douleur et ses peurs qui font que nous sommes des êtres dignes de cette faction. Le courage est la valeur la plus importante que prônent les Audacieux. Vaincre la douleur est pour moi une sorte de courage que les natifs et les transferts doivent acquérir.

- Passons au tractions mais allez boire un peu. Je ne veux pas de malaise à cause d'une déshydratation.

Je saisis ma bouteille et bois quelques gorgées. Mon débardeur est trempé et j'ai très chaud. Quatre m'adresse un léger sourire et marche en ma direction.

- Travailler avec ses élèves ?? Pas mal comme système.

- Oui, ça les motive un peu plus puis j'ai aucune envie de passer mes journées à les regarder sans rien faire.

- Je comprend. En même temps tu ne tiens pas en place donc ça ne m'étonne pas de toi.

- En même temps j'ai horreur de donner des ordres alors que je sais les exécuter, donc je les accompagne.

- Humm. Éric l'a donc mal prit ??

- Il croit que je le trompe avec toi... Et il ne veut plus qu'on se voit.

- Tu es ma sœur.

- Quatre... Éric ne le sait pas mais va falloir qu'il calme sa jalousie car il est hors de question que je ne te parle plus.

- Ça lui passera mais ne fous pas ton couple en l'air juste pour ça. Pardonnes sa réaction.

- Franchement je ne sais pas comment tu fais... Tu le détestes.

- Je ne le fais pas pour lui mais pour toi. Ne crois pas que je l'apprécie. J'y retourne, à plus tard Laur'.

- Humm, à plus tard.

Il me caresse légèrement le bras et rejoins Éric qui l'a appelé. Celui-ci ne me lance pas de regards noirs et se contente de froncer les sourcils et de détourner son regard du miens. Je réunis les natifs autour des barres asymétriques afin d'accomplir une vingtaine de tractions. Je fais une démonstration ainsi j'obtiendrai une réussite optimale de cet exercice très difficile. J'agrippe la barre et soulève mon corps à plusieurs reprises. Les fameuses tractions... Ou l'exercice qui m'a donné le plus de fil à retordre. Uriah peine et échoue de multiples fois, manquant de se blesser. Les trois quarts des natifs échouent mais continuent d'essayer. Obi se débrouille plutôt bien.

- Fais-en plusieurs vu que tu y arrives.

- Non, j'en peux plus.

Elle passe à côté de moi mais j'attrape son bras pour la retenir.

- Depuis quand tu réponds « non » à un ordre ?? Je suis ton leader et tu me dois obéissance. Un Audacieux ne recule jamais devant la difficulté, il y court. Fais attention Obi... Tes écarts de comportement pourraient créer ta perte.

Elle retire violemment son bras et tourne les talons. Je la laisse partir car je n'ai aucune envie de prêter plus d'attention à son arrogance. Tout ce qu'elle souhaite, c'est me faire chier... Mais il n'y a pas de problèmes, je suis têtue aussi et je ne compte pas la lâcher.

- Vous avez assez travaillé pour aujourd'hui. Rendez-vous ici avec Aaron demain matin à huit heures. Je superviserai vos premiers combats demain après-midi donc je vous veux tous ici à treize heures. Les retardataires feront cinq cent pompes. Bonne soirée et à demain.

La salle se vide peu à peu jusqu'à ce que je me retrouve seule. J'ai envie de vider mon corps du reste d'énergie qu'il contient. Je m'installe face à un sac de frappe et je l'abat de nombreux coups. Mon souffle s'accélère et les larmes commencent à couler le long de mes joues. Je me sens dépassé par tout ce qui m'arrive... Entre le fait d'apprendre que ma mère n'est en fait qu'Evelyn Johnson Eaton et que toute mon enfance a été basée sur des mensonges. L'engueulade que j'ai eu avec Éric, et la sensation d'être faible puis d'avoir une autorité peu convaincante me rendent folle. Je pose ma tête contre la sac de frappe tout en le frappant mais ma douleur intérieur est toujours présente. Me défouler ne me libère pas de ce poids.

- La dernière fois que je t'ai vu pleurer comme ça, papa venait de péter un câble.

J'ai sursauté en entendant la voix de Jacob. Il a posé ses mains sur mes épaules.

- Qu'est-ce qui se passe ??

- Je suis juste fatiguée.

- C'est clair que si tu as passé la nuit avec Qua...

- La ferme ! Tu es vraiment con putain !

- Laur'... Tu ne sais pas à quel point ça fait mal d'être trahit. Ne fais pas ça à Éric.

- Nan mais tu crois que je suis capable d'un telle chose ??! J'aime Éric et pour rien au monde j'irai voir ailleurs et encore moins avec Quatre !

- Bah expliques-moi ce que vous avez fait cette nuit et pourquoi Quatre est autant proche de toi ??

- Il avait juste besoin de me parler et on est amis ! On a plus le droit d'être proche de son meilleur ami ?? Tu as d'autres questions débiles de ce genre ??

- Qu'est-ce que vous faisiez sur le toit d'un immeuble non loin du secteur Altruistes hier soir alors ??

- Attends ?? D'où tu sais ça ??

- Suis-moi.

J'ai un frère qui regarde tout mes faits et gestes... Sympa mais je le sens très mal car je n'ai aucune idée de ce qu'il a vu. Il m'emmène à la salle de réunion où plusieurs ordinateurs sont allumés. Les écrans affichent des images venant de caméras dispersées à travers la ville. Je m'attarde sur l'une d'elles et je vois deux silhouettes dans l'obscurité de la nuit. Mon frère se range à côté de moi.

- Tu sais qui sont ces deux personnes ??

- Euh... Bah non.

- Regardes les autres écrans.

Mes yeux valsent entre cinq captures d'image et les deux personnes ne sont qu'en fin de compte Quatre et moi.

- Tu veux en venir où ??

- Regardes celle-ci et je te répondrai.

Je ressent un pincement au cœur à la vue du visage d'Evelyn. Je commence à paniquer car je ne sais pas du tout ce que Jacob souhaite me dire.

- J'ai piraté le système informatique des Érudits pour voir précisément ce que Jeanine prépare. Ton dossier faisait partie des dossiers fichés. J'ai pu y accéder et tu as trois noms de famille... Eaton, Scott et Prior. Tu étais avec Quatre et Evelyn hier soir. Tu m'expliques ?? Ton dossier n'a pas apporté d'explications à tes trois noms...

Je soupire et m'assois. Mes mains tremblent à cause de la peur grandissante qui m'envahit peu à peu. Dois-je lui faire confiance ??

- Je peux pas Jacob... Je peux pas.

- Et... Respires Laur'. Tu as peur de quoi ??

- De ce que tu es capable de faire...

- Écoutes je vois très bien que la ville ne va pas bien. Le projet de Jeanine me fait carrément flipper donc ne crois pas que je suis capable de te faire du mal. Je sais très bien comment tu penses et je peux juste te dire que je pense comme toi. Je suis pas contre toi bien au contraire. Tu es ma sœur et je donnerai ma vie pour toi. Dis-moi ce que tu sais.

- Tu en es un ??

- Tu me parles de quoi là ??

- Tu es un divergent ??

- Tu en es une toi ??

- Réponds à ma question.

Je ne sais pas trop ce qu'exprime son visage. La peur ou la colère ??

- Je suis dans aucune des catégories que les Fondateurs ont créé. Je suis tout simplement humain.

- Tu le sait pour Éthan.

- Il est très discret mais je l'ai remarqué lors d'une simulation où il m'a avoué qu'il était conscient durant celle-ci. Je ne lui en ai jamais parlé pour ne pas l'effrayer et je ne comptais pas t'en parler non plus. Tu peux m'expliquer maintenant tes trois noms ??

- Oui... Quatre m'a emmené sur ce toit pour voir sa mère qui m'a avoué qu'elle m'avait mise au monde. Elle a fait un dénis de grossesse de triplet et Marcus n'a pas voulu de nous donc elle nous a abandonné... Sauf moi... Elle m'a donné à Natalie Prior qui a été contrainte par Jeanine de me laisser à maman quand j'avais trois ans. Jeanine avait découvert que j'étais la fille d'Evelyn... Quatre est mon frère... Et il le savait depuis le début.

Jacob reste immobile sans dire un mot. Je ne sais pas quoi ajouter de plus...

- Tu es toujours mon grand frère hein... Je t'aime toujours autant. C'est avec toi que j'ai vécu mon enfance, pas avec Quatre et encore moins avec Evelyn et Marcus...

- Je le sais tout ça Laur' puis tu resteras toujours ma petite sœur, mais je suis horrifié du fait que maman nous ait caché ça tant d'années... Tu as le droit de savoir... C'est ton sang.

- Elle voulait sûrement me protéger et éviter que je fasse des conneries en essayant d'aller voir ma famille biologique. Et je pense qu'elle le gardais pour elle car elle ne voulait pas me perdre... Ça paraît égoïste mais c'est une réaction totalement normale. J'étais la seule fille de la famille.

- Hum. Je ne doutais pas de ta fidélité mais je me suis douté que Quatre était ton frère même si cette idée me paraissait complètement dingue.

- Je trouve ça dingue aussi je te rassure... Tu gardes tout ça pour toi s'il te plaît hein ?? Je ne veux pas qu'Éthan soit au courant et encore moins Ryan.

- Oui ne t'en fais pas pour ça. Mais je pense que tu devrais en parler à maman pour avoir son point de vue.

- Je ne me sens pas encore prête pour ça... Je vais attendre la journée des Visites pour lui en parler or je veux que tu sois là. Je n'aurai pas la force d'être seule face à elle, puis tu es le plus âgé de nous trois et tu es celui qui a le plus la tête sur les épaules donc je pense que ta présence sera bénéfique.

- Comme tu veux mais il faudra que je trouve un contexte à dire à Éthan et à Ryan pour expliquer le fait qu'on s'isole avec maman.

- Pas besoin. Quand elle partira, tu la réceptionneras sur les quais quand elle sera seule.

- Oui, bonne idée. On fait comme ça.

- Humm... Je t'aime Jacob...

Il me prend dans ses bras et embrasse mon front doucement.

- Je t'aime aussi Laur'. Peu m'importe que nous ayons le même sang, tu es et tu resteras ma sœur. Même si on est bien différent et qu'on s'est souvent prit la tête, tu es la deuxième femme qui est entrée dans ma vie et tu n'as fais que l'embellir. J'ai eu du mal à réaliser que tu étais devenue une femme, une adulte quoi... Je sais, ça te paraît possessif comme comportement mais je t'aime et te laisser te débrouiller seule est vraiment difficile. Après t'avoir protéger tout ce temps, ce n'est pas facile de ne pas avoir ce côté protecteur envers toi.

- Je sais mais tu peux toujours l'avoir ce « côté protecteur » comme tu dis, mais en moins fort. Je sais vivre seule, je suis indépendante désormais même si j'aurai toujours besoin de toi... surtout pour t'embêter !

- Saloperie va. Bon je dois aller rejoindre Tyna pour dîner avec elle. Je te laisse et dis-toi que ça va aller mieux avec le temps. Bonne soirée Laur'.

- Merci, bonne soirée à toi aussi.

Mon frère sort de la salle de réunion tout en refermant la porte derrière lui. Je suis dure avec lui quelque fois pourtant son amour envers moi est vraiment résistant. Il a son caractère et c'est ce qui fait de lui un être unique. Ça faisait longtemps qu'il ne m'avait pas donné d'affection et j'avoue que ça fait un bien fou de recevoir de l'amour par quelqu'un d'autre que par Éric, et surtout d'en recevoir de la part de Jacob qui est sans doute celui qui m'a le plus rassuré durant mon enfance. Il s'interposait souvent entre mon père et moi... Éthan et Ryan le faisait quelque fois mais c'est Jacob qui a le plus souffert. C'est sas doute la personne la plus courageuse que je connaisse. Il a prit dix fois plus de coups que nous trois réunit et je ne l'en remercierai jamais assez. Je regarde une fois de plus le visage de ma mère (Evelyn) affichait sur l'écran et je cherche un ressemblance entre elle et moi... Mais rien... Même Quatre ne lui ressemble pas physiquement non plus. Marcus avait les cheveux blonds quand il était plus jeune et c'est sans doute le seul point en commun que j'ai avec lui. J'éteins les écrans des postes informatiques tout en prenant la précaution de bien fermer les fenêtres où sont affichés les images. Je ferme les stores et appuie sur l'interrupteur de la lumière pour ensuite sortir de la pièce afin d'aller manger à la cafétéria. L'odeur de viande grillée envahit l'espace de la cafét' et me donne l'envie de manger. La sensation de faim se fait plus rare ces temps-ci... J'ai perdu cinq kilos et compte bien les reprendre grâce au sport qui va être plus intense pendant les un mois d'initiation. Je place dans mon plateau une assiette pleine de frites avec un morceau de steak pour reprendre des forces. Je prend une pomme et un yaourt en guise de dessert. Je m'assois en face d'Aaron qui est assit à côté d'Haley (elle a l'air exténuée en ce moment).

- Ça ne va pas Haley ??

- Juste crevée, ne t'en fais pas.

- Vous avez plus de travail dans les patrouilles ??

- Bah c'est surtout que nous sommes débordés, les sans-factions provoquent de plus en plus de problèmes au point où nous ne sommes plus assez nombreux pour tout gérer.

- Je suis au courant de ça mais je ne pensais pas que c'était à ce point là...

- Faut y être pour le voir.

- J'imagine. C'est vrai que nous en tant que leader, vu qu'on est pas sur place, on ne se rend pas franchement compte de ce que vous vivez. J'en parlerai si tu veux à une réunion de faction.

- Oui, ça peut être une bonne idée ! Merci Laur'.

- De rien.

Aaron ne dit pas grand-chose ce soir et je trouve ça bizarre. Il serai pourtant le premier à vouloir améliorer la qualité de travail d'Haley. Max s'avance à notre table pour se mettre debout face à moi.

- Laur' ? Tu peux venir dans mon bureau s'il te plaît ??

- Euh ... Oui.

Je range mon plateau et dis au revoir à mes amis tout en marchant dans les pas de Max. J'ai une boule dans le ventre car la tension est de plus en plus grandissante dans la ville et que lui a l'air d'être très impliqué dans les projets de Jeanine. Avant je n'avais pas peur de lui mais depuis quelques temps il ne m'inspire pas confiance. Ma divergence est un danger pour ma société et je risque à tout moment de me faire tuer. Je dois redoubler de prudence afin de survivre dans cette ville baignée de corruption. J'entre dans le bureau de Max et m'installe en face de lui.

- Demain matin tu vas devoir gérer un gros groupe d'Audacieux qui surveillera la déclaration de loi des Altruistes. Je te demande ça car je sais que tu sauras parfaitement les diriger s'il y a un soulèvement. Tu es une grande stratège et je compte sur toi pour que les débordements soient évités.

- Pas de problèmes. Je dois être au dépôt d'armes à quel heure ??

- Huit heures précises et le discours des Altruistes débutera à dix heures mais je veux que tu sois sur place avec tes troupes avant que tout commence et surtout avant que la foule commence à affluer.

- D'accord.

- Tu peux rentrer chez toi maintenant.

- Merci, bonne soirée.

J'ouvre la porte et commence à la passer.

- Laur'. Ne laisses pas tes sentiments te distraire s'il te plaît.

Je lui lance un regard noir et ferme violemment la porte. D'où il se mêle de ce qui se passe dans mon couple et d'où Éric lui raconte NOTRE vie ??!! Je suis folle de rage ! Je veux bien comprendre que je l'énerve mais il pourrait un minimum garder ça pour lui... Quand je rentre dans l'appart' , Éric dort déjà. Je vais aller prendre une douche car j'en mérite bien une... Avec une journée entière de sport, j'en ai besoin ! Je retire mes vêtements et laisse couler l'eau pour qu'elle soit chaude. La chaleur apaise mes muscles encore tétanisés par l'effort qu'ils ont fournis aujourd'hui. Je savonne mes cheveux et me masse un peu le crâne ce qui calme mon mal de tête grandissant. Le rideau de la douche s'ouvre et Éric se colle à moi.

- Sors s'il te plaît...

- Non, je veux te parler.

- Et tu ne peux pas attendre ??!

- Calmes-toi.

- Non ! Je ne me calmerai pas ! Tu étais obligé de tout raconter à Max ??! Puis tu gagnes quoi à mal me regarder ??

- Je n'y gagne rien ! Tu es vraiment égoïste Laur'. Mets toi à ma place et on reparle. Puis j'ai juste dis à Max que ça n'allait pas entre toi et moi car je lui ai mal parler. C'était une bonne excuse...

- Pffff...

- Pourquoi tu me fais ça ??

- Mais je te fais rien putain !! Arrêtes de croire que je suis capable de te faire ce genre de chose ! Je dois te le montrer comment que je t'aime et que c'est toi et personne d'autre ! Ce sera à la vie à la mort avec toi !

Je pose ma tête sur son torse et pleure comme une enfant. Ses mains viennent coller mon corps mouillé contre le sien.

- Je voulais pas te faire pleurer mais je veux pas te perdre. Tu es à moi et j'ai l'impression que tu m'échappes de plus en plus.

- C'est un ami proche et rien de plus donc cesses de t'inquiéter... Il avait besoin de moi et je suis restée avec lui. Tu aurais fais pareil pour une amie proche.

- Bref... Je te fais confiance chérie. Je n'ai pas envie de m'engueuler avec toi Laur' mais je ne veux plus de contact physique entre Quatre et toi. Parce que ce matin, ce qui m'a le plus énervé c'est sa main sur ton épaule et votre écartement automatique quand vous m'avez vu. Ne me dis pas que ce n'est pas louche, on aurait dit que vous me cachiez quelque chose...

- Oui, je vois ce que tu veux dire Éric mais je me suis écartée de lui parce que je savais que tu allais déjà péter un câble, et que le fait que Quatre ait une main sur mon épaule allait empirer les choses. Je n'aie rien à te cacher Ric' et comme tu l'as demandé je n'aurai plus de contact comme ceci avec Quatre.

- Merci... Je t'aime, ça me rend dingue de ne pas pouvoir te contrôler...

- Je ne suis pas un de tes novices et encore moins quelqu'un du « peuple ». Je suis celle qui t'aime et j'ai besoin de vivre un minimum donc laisses moi respirer. J'ai été enfermée seize ans et ce n'est pas pour retourner dans une sorte de prison. Mais je sais très bien où sont les limites Ric' donc ne crois pas que je ne te porte pas d'attention car je pense tout le temps à toi. Je m'inquiète pour toi en ce moment, j'ai sans arrêt envie de te sentir proche de moi car ça me rassure. Tu as pris une place énorme dans ma vie et tu le sais très bien donc ne doutes pas de ma fidélité et encore moins de mes sentiments car aujourd'hui, même si tu m'énervais, j'ai cru que j'allais mourir tellement ça me faisait mal de me prendre la tête avec toi. J'ai eu peur que tu me rejettes...

- Je ne ferai jamais ça Laur'. Quatre est celui que je déteste le plus sur cette terre donc c'est tout à fait normal que ma réaction soit démesurée.

L'eau longe nos corps dont la distance entre les deux s'est totalement évanouis dans nos paroles. Il positionne ses mains sur ma tête et me regarde dans les yeux.

- Je t'aime et cela pour toujours.

- Je t'aime aussi Ric'.

Il éteint l'eau et enroule une serviette autour de mon corps tout en me frottant pour me réchauffer avec celle-ci.

- Je peux le faire seule hein.

- Non, laisses-moi faire.

Lui, il a une idée derrière la tête... Je ne citerai pas laquelle. Il passe une serviette sur son corps musclé et je ne peux m'empêcher de me coller à lui. Je passe mes mains sur son torse que je connais désormais sur le bout des doigts. Son regard veut tout dire... Ma serviette est encore sur moi et Éric décide de me déposer lentement sur le lit.

- Tu peux la retirer hein. Je vais te réchauffer, je te l'assure.

Je souris faiblement et enlève le tissu qui cachait tout mon buste ainsi qu'une partie de mes cuisses. Ses gestes ne sont plus du tout hésitant et il sait où il veut en venir et va droit à son but. Ses baisers sont brûlant et ses caresses sont intenses. Je ballade une main sur son dos jusqu'à ses fesses mais il la saisit et la place sur son torse.

- Laisses-moi faire.

Il se faufile doucement entre mes jambes et entre en moi délicatement. Ses mouvements de bassin sont lent et régulier au début mais finissent par s'accélérer et me font perdre pied. Son souffle dans mon cou me fait frissonner et son corps transit de plaisir ne cesse d'accentuer son agitation. Éric me tient fortement contre lui comme si j'étais prisonnière de ses désirs. Il a ce don de faire les choses parfaitement... Il s'arrête peu à peu tout en me regardant.

- Prête ??

- Hummm, je ne sais pas.

Son regard plein de malice montre bien que sa question n'avait le droit à aucune réponse. Il prend mes mains et s'appuient sur elles tout en triplant de rapidité son action par rapport à tout à l'heure. Sa bouche effleure le bas de ma mâchoire et atteint mon cou et mes seins. Mes cris sont étouffés et mon souffle est en panique total. Mon corps tremble et le plaisir l'a envahit car le froid et le chaud sont maintenant une sensation identique. Il s'arrête et se détache de mon corps encore en transe.

- Tu es à moi. Je t'aime.

- Je t'aime aussi Ric'. Tu es à moi aussi...

Il met la couette sur moi et vient se coucher auprès de moi qui a du mal à me remettre de mes émotions. Il m'enlace et nous nous endormons tranquillement dans le silence chaotique de notre appartement. Comment se passera la déclaration de loi de demain ?? Comment les combats des natifs novices se dérouleront ?? Vais-je réussir à asseoir mon autorité ?? Est-ce que ce sera toujours aussi magique avec Éric ?? Allons-nous réussir à s'aimer sans que sa possessivité vienne mettre le bazar entre lui et moi ?? Et qu'est-ce qu'à vu Jacob en piratant le système des Érudits ?? J'ai totalement oublié de le lui demander et j'espère que ce n'est rien de bien grave. Ma vie restera-t-elle autant paisible avec le temps ??

Voilà pour le chapitre 2 !! Votez et commentez puis allez voir ma vidéo sur Youtube !!

Voici le lien : 

Une amie m'a fait une autre vidéo sur la fic', allez la voir : 

Merci à elle !! Et allez lire sa fic' qui est sur Harry Potter !!

Le nom : Legilimens, Tome I

L'auteur : Ana_Chronisme

Merci pour vos lectures et j'espère que la fic' vous plaît toujours autant !! Bon dimanche mes pandas d'amour ♥        

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