Chapitre I : "Eric est vivant"

/!\ Attention /!\ Ce chapitre contient sûrement plus de fautes que la normale ! Je le corrigerai demain en cours de géographie x') Je souhaitais le poster absolument aujourd'hui car je sais que c'est insupportable d'attendre autant ! Veuillez m'excuser pour ce retard, je suis débordée et j'ai des soucis d'inspiration... Bonne lecture ♥

Point de vue d'Éric : Flashback avant l'exécution

Je suis dans ma cellule, les grands carreaux blancs et noirs qui tapissent le sol, glacent la paume de main droite. J'ai compté chacun de ces pavés, et il y en a quarante trois blancs et quarante deux noirs. Leur surface est lisse et brillante, ce carrelage doit être laqué. J'ai froid, le radiateur incurvé dans le mur est glacé. Il a une tache de sang sur sa paroi blanche. Je reconnais la couleur particulière des globules rouges qui sont d'un pourpre presque noir. Et, je pense que je peux qualifier sa teinte obscur comme ayant un aspect morbide. Soudainement, un garde Sincère entre dans la petite pièce où je suis détenu. Il referme la porte en verre derrière lui et sort une fiole de la poche intérieur de son costume. Il est jeune, il doit avoir à peu près le même âge que moi. Je regarde ses yeux gris qui sont d'une dureté qui me fait froid dans le dos. Il me tend l'objet et m'ordonne de boire.

- Et si je ne veux pas ?

- Tu mourras.

Son ton est ferme, il n'a pas l'air de plaisanter. Ses paroles se sont écrasées contre les quatre murs de ma cellule, et elles provoquent chez moi une réaction que je ne connais pas très bien. La peur, la vraie. Celle qui réveille l'instinct de survie, celle qui veut dire que tu risques de mourir. Je me retrouve aujourd'hui, à avoir peur de quelque chose qui me paraissait impossible à mon âge. La mort est proche, elle courre tel un Audacieux enragé. Et, à ma grande surprise, je ne lutte pas contre cette peur de la mort. Je cède et saisis le flacon contenant un liquide blanchâtre. J'avale en une gorgée le contenu de la burette, qui refroidit mon œsophage.

- Qu'est-ce que c'était ?

- Je pense que tu aurais dû me poser cette question avant d'ingurgiter le produit. Vous ne savez vraiment rien faire dans l'ordre de la science, vous, les Audacieux. Votre témérité vous rend faible, elle vous empêche de réfléchir correctement.

- Ce n'était pas un acte téméraire. C'était instinctif, car je sais très bien que les Sincères et les Audacieux veulent ma mort.

- Oui, mais peut-être que le contenu de cette fiole te tuera... Pourquoi m'as-tu cru Éric Wagner ?

- Bonne question. Peut-être que la peur a eu raison de moi.

L'homme esquisse un léger sourire avant de tourner les talons et de claquer violemment la porte. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris de boire la fiole... Pourquoi je lui ai fais confiance ? Je me suis laissé avoir par la peur... L'entraînement des Audacieux n'a peut-être pas été assez dur sur moi. Il fallait plus pour que la peur ne m'atteigne plus. Je pose ma tête contre le mur et observe le plafond et ses imperfections. Cela m'endors ou peut-être est-ce le produit qui me tue lentement.

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- Debout !

Je sursaute et vois un Audacieux dans ma cellule. Il a une arme et la pointe vers moi en ricanant de manière diabolique.

- Prépare-toi pour mourir. Tu as cinq minutes. Après, je viens te chercher pour ton exécution.

Voilà, c'est maintenant. Aujourd'hui, je vais perdre la vie ou on va plutôt me la prendre... Mes pensées divergent vers Laur' et son sourire angélique. Je ferme les yeux et essaie de l'imaginer contre moi. Ses cheveux en bataillent chatouillent mon cou, ses mains douces caressent mes joues et ses lèvres effleurent les miennes comme quand le vent souffle doucement. Je m'en veux, j'ai quitté celle que j'aime en lui hurlant dessus... Le dernier souvenir qu'elle aura de moi, sera mauvais. Tout est ma faute, j'aurais dû lui faire confiance et tout lui dire. La situation de la ville, c'est moi qui en est la cause... Si j'avais parlé à Laur', on aurait pu déjouer les plans de Jeanine. Laur' ne serait pas seule avec sa sœur sous la garde d'une dizaine d'Audacieux. Marie Scott ne serait pas morte et surtout, tout serait comme avant... Rien n'aurait changé et Laur' serait heureuse. Je lui ai fais du mal, j'ai en quelque sorte trahis sa confiance et j'ai même levé la main sur elle. J'ai merdé et j'en paye les frais comme il se doit. Je vais mourir et j'ai peur. Oui, j'ai peur, j'ai peur comme un homme normal aurait peur de la mort. Je suis peut-être Éric, le leader Audacieux le plus atroce, mais je suis avant tout un homme qui ressent des choses... J'aurais dû montrer ma face cachée aux Audacieux, j'aurais dû montrer la face cachée d'Éric.

- Prêt ?

- Aie-je vraiment le choix ?

- Non, c'est le principe d'une exécution en même temps !

- Donc pourquoi tu me poses la question ?

J'ai dis ça sur un ton méprisant en lui lançant mon regard le plus dur. Il n'a pas rétorqué et me conduit dans une pièce où un siège d'interrogatoire m'attend. Je ne me sens vraiment pas bien, j'ai très chaud et je n'ai pas l'esprit très clair. Je baisse la tête et fixe Quatre qui est devant la foule qui se forme progressivement devant moi. Je ne peux pas m'empêcher de sourire face à ce pauvre abruti, il n'a vraiment aucun scrupule sur le fait qu'il va ôter la vie de l'homme qu'aime sa petit sœur. À cause de mon large sourire, mes piercings tirent un peu la peau de mon visage mais je trouve ça plaisant. Au moins, je ne montre pas mes faiblesses aux Audacieux. J'aurais peut-être dû avant ça, mais ce qui est fait, est fait et je souhaite garder mon rôle de monstre jusqu'à mon dernier souffle. Tori se met face à moi, elle va m'emmerder avec une question à laquelle elle pourrait répondre seule.

- Veux-tu que je t'énumère tes crimes ? Ou préfères-tu le faire toi-même ?

La pluie tombe et l'orage tonne fortement. Des gouttes d'eau dégoulinent le long des vitres de la salle d'interrogatoire. Des éclairs illuminent la pièce et la luminosité émise par les néons diminue subitement avant d'augmenter instantanément après le coup de tonnerre. J'observe chaque personne de la foule et mon regard s'arrête sur Tris ou celle qui m'a planté un couteau dans la cuisse... J'ai perdu beaucoup de sang ce jour là, mais j'ai reçu très vite des soins de la part des Sincères. C'est pour cela que ma convalescence a été rapide, mais je souhaite tout de même me venger par rapport à ce qu'elle m'a fais.

- Je voudrais que ce soit elle qui les énumère. Puisque c'est elle qui m'a poignardé, je pense qu'elle les connaît.

Je suis ravie de la voir déstabilisée par ma demande, mais mes mains qui tremblent risquent de me faire perdre en crédibilité... Quatre s'avance.

- Laisse-la en dehors de ça.

- Pourquoi ? Parce que tu te la tapes ? Ah, c'est vrai, j'oubliais. Les Pète-sec ne font pas ça. Les amoureux se contentent de se nouer les lacets et de se couper les cheveux mutuellement.

J'adore jouer avec les nerfs de Quatre, puis je sais qu'en attaquant Tris, je l'atteins d'autant plus. Tris n'a vraiment pas de répondant contrairement à Laur'... Elle est obligé d'avoir le soutiens de son mec pour se défendre, je trouve ça pitoyable. Heureusement que Laur' n'est pas comme ça, cela me gonflerait tellement de devoir toujours la défendre, même si c'est en partie ce que j'ai fais depuis que je suis avec elle... Mais, cela reste très différent de Quatre et Tris. Bref... Je vais répéter une seconde fois, parce qu'elle n'a pas l'air d'avoir entendu.

- Je veux qu'elle les énumère.

Ah ! Elle est enfin décidé à me répondre ! Plutôt pas mal Tris...

- Tu as conspiré avec les Érudits. Tu es responsable de la mort de centaines d'Altruistes. Tu as trahi les Audacieux, abattu un enfant d'une balle dans la tête. Tu es le pitoyable pantin de Jeanine Matthews.

Mon large sourire disparaît à l'entente de sa dernière phrase, car cette phrase, Laur' me l'a déjà dite... Je suis le jouet d'un monstre et à cause de ça, je suis devenu un assassin, un tueur, un être sans âme. Oui... Car il faut être sans âme pour tuer des gens innocents et en particulier un enfant, symbole de la pureté de ce monde.

- Est-ce que je mérite de mourir ? ... Oui.

J'ai coupé la parole de Quatre avant qu'il ne me donne la réponse logique... Mais il affirme que « ça se défend »... Je me tourne donc vers Tris.

- Mais tu as le droit d'en décider, Béatrice Prior ? Comme tu as décidé du sort de ce garçon... comment s'appelait-il... Will ?

Elle réfléchit longuement et avale bruyamment sa salive, en signe qu'elle stresse. C'est contre nature de tuer quelqu'un chez les Altruistes, ça je le sais très bien. Quatre reprend la parole en passant devant Tris, comme pour la protéger de mes paroles envenimées.

- Tu as commis tous les crimes qui justifient l'exécution chez les Audacieux. Nos lois nous autorisent à t'exécuter.

Il ramasse les trois pistolets posés au sol, non loin de mes pieds. Ils en retirent toutes les balles, elles émettent un tintement au contact du carrelage. Les balles roulent, elles touchent ses chaussures. Il laisse une seule balle dans l'une des trois armes et commence à faire tourner les pistolets jusqu'à ce que l'on ne sache plus lequel est chargé. Il les ramasse et en donne un à Tori et un à Harrisson. Je vais mourir, je vais mourir. La mort va venir me cueillir comme une rose qui garnit un bouquet dans un vase mortuaire. Mon esprit cherche une solution, mon instinct de survie tourne à plein régime pour chercher un moyen de vivre même d'une façon des plus misérable.

- Attendez. J'ai une requête.

- On n'accorde pas de dernière volonté aux criminels.

- Je suis un leader Audacieux. Tout ce que je demande, c'est que ce soit Tobias qui tire la balle.

- Pourquoi ?

- Pour que tu vives avec la culpabilité d'avoir pris la vie de l'homme qu'aime Laur'. Pour que tu payes toute ta vie pour avoir mis une balle dans ma tête après avoir usurpé ma place.

Laur' le détestera si c'est lui qui me tue, elle fera en sorte de le fuir mais j'espère surtout qu'elle se laissera gagner par la colère et qu'elle le tuera. Je ne peux vivre sans Laur', mais elle, elle peut vivre sans moi même si elle se vengera. Elle cédera, je l'espère, au vice qu'est la vengeance. Celle que j'aime peut être encore plus terrible que moi quand elle a mal au cœur. Elle détruira tout sur son passage.

- Il n'y aura pas de culpabilité Éric.

- Dans ce cas, ça ne te pose pas de problèmes de le faire.

J'esquisse un large sourire et décide de faire encore une énième attaque, histoire de célébrer ma mort en restant monstrueux.

- Une question que je me suis toujours posée. Le type qui se pointe systématiquement dans tous les paysages des peurs que tu as traversés, c'est ton petit papa ?

Il charge son arme sans même me regarder, sans même laisser paraître une quelconque expression sur son visage.

- Quoi ? Elle ne te plaît pas, ma question ? Tu as peur que les Audacieux changent d'avis sur toi ?

Je me raidis quand il pointe son arme sur moi, je serre les poings et pense à Laur'. Je pense à elle, à la seule qui a su voir mon vrai visage et qui a réellement su m'apprécier à ma juste valeur.

- Éric, sois courageux.

Il appuie sur la détente, le coup part. Je ferme les yeux et imagine le doux visage de Laur' pour que ma dernière image soit bonne. La douleur que je ressens est située au niveau de mon cœur et je sens le sang couler abondamment. Bonjour la mort, au revoir Laur'.

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Le bruit de l'électrocardiogramme est la seule chose qui parvient à moi. C'est la seule chose qui me permet de croire que je suis vivant même si j'ai l'impression que mon cerveau est incapable de contrôler mon corps. Peut-être que je vais bientôt mourir, peut-être que quelqu'un essaye de me sauver mais que ses tentatives seront vaines. Il vaut mieux que je meurt, car je le mérite... Laur' ne mérite pas de souffrir en apprenant ma mort, mais moi je mérite de mourir. Après tout, il n'y a que Laur' qui tient à moi, ce sera donc la seule à souffrir de mon absence... Me tuer était la meilleure des solutions pour Quatre, car il venge la mémoire de toutes mes victimes et il prend l'initiative de me mettre hors d'état de nuire... Je tente d'ouvrir les yeux et à ma grande surprise, la lumière vient à moi. Je suis dans une petite pièce qui sent le vieux, des poutres en bois sont apparentes au plafond. Un fauteuil abîmé par le temps est à droite de mon lit d'hôpital, il est d'un carmin qui fait très vieillot. Les couleurs verdâtre et jaunâtre dominent l'espace où je suis. Ma couverture est en laine feutrée, celles qui grattent et qui sont vraiment démodées. Sa teinte marron-beige me rappelle la terre que labourent les Fraternels, car oui, je suis chez les Fraternels. J'en suis sûr, vu le décor et l'ambiance pas du tout médical de l'hôpital... Une jeune femme entre dans ma chambre, elle affiche un grand sourire quand son regard tombe sur moi, éveillé.

- Ah, Monsieur Wagner ! Je suis heureuse de voir que vous vous êtes enfin réveillé ! Vous avez bonne mine ce matin, ça change d'hier après votre sortie du bloc opératoire. J'ai cru que vous alliez y rester, mais heureusement que nos médecins savent parfaitement exercer leur travail. Je vais de suite chercher Johanna, elle sera ravie de vous voir ! Ne bougez pas ! Je reviens !

- Je ne risque pas de bouger...

- Oui... Je suis bête... Bon, à tout de suite ! Ne bougez pas !

Elle est vraiment conne ou elle le fait exprès ? Honnêtement, je ne crois pas, car ils sont tellement drogués ici que je doute qu'ils captent vraiment tout ce qui se passe autour d'eux. J'ai horreur des Fraternels, ils passent leur vie à jacasser, c'est insupportable... Leur joie m'exaspère au plus haut point, puis sans la drogue ils ne seraient pas dans cet état permanent d'euphorie. J'attends quelques minutes avant que Johanna passe le pas de la porte.

- Bonjour Éric.

- Bonjour Johanna. Est-ce que vous pouvez m'expliquer pourquoi je suis là ?

- Vous êtes toujours aussi direct à ce que je vois... Une formule de politesse serait trop vous demander ?

- Bonjour n'est pas suffisant ? Faut-il que je vous demande comment vous vous portez et comment votre faction survit dans cette phase noire que traverse Chicago ?

- Non, ça ira. En fait, je ne vais pas trop vous en demander, car je vais beaucoup vous solliciter durant votre séjour chez nous. Bon, je vais raconter ce qu'il vous est arrivé après votre exécution...

- Qui n'a pas l'air d'avoir porté ses fruits.

- Laissez-moi finir sinon je vous laisse poiroter pendant trois jours avant de apprendre ce qu'il vous est arrivé... Bon, je reprend. Avant votre exécution, un jeune Sincère est venu vous faire boire une fiole contenant un liquide blanc. Ce produit avait pour objectif de vous faire perdre connaissance après une dose excessive d'adrénaline. La substance a deux phases, la première est de vous détendre. Là, des hommes sont venus vous vêtir d'un vêtement renforcé au niveau du buste afin d'éviter qu'une potentiel balle fasse trop de dégâts. Ensuite, la deuxième phase réagit justement à une montée d'adrénaline que vous avez vécu lorsque vous avez reçu la balle en plein cœur.

- Ça agit plutôt rapidement nan ?

- Pas vraiment, car vous auriez dû rester un peu de temps conscient après avoir reçu le projectile. Je pense que vous sécrétiez avant ça de l'adrénaline, ce qui explique votre perte de conscience instantanée. Bref, notre mission était de vous maintenir en vie... On avait très peu de chances de réussir, car Tobias aurait pu vous tirer une balle dans la tête. Puis, la balle a tout de même atteint votre cœur, on a dû vous opérer d'urgence. L'opération a duré plus de dix heures... Mais je ne sais pas vraiment ce que vous avez eu, je peux juste me satisfaire de vous voir en vie.

- Une question me vient à l'esprit...

- Je vous écoute.

- Pourquoi m'avoir sauvé ? J'ai établit un plan qui visait à anéantir la totalité des Altruistes. J'ai fais de nombreux crimes qui font que je mérite amplement de mourir.

- En effet, vous méritez sûrement de mourir, mais les Fraternels ne cessent de croire que chaque humain a une certaine humanité. Nous avons donc fais des recherches sur vous, sur votre passé. Nous avons donc très vite compris que vos parents vous ont mis dans un engrenage terrifiant. Certaines séquences vidéos montraient votre père en train de vous hurler dessus afin de vous réprimander à cause de votre dix neuf sur vingt. Vous n'avez jamais brillé aux yeux de vos parents, mais vous vous êtes pourtant battu toute votre vie pour leur montrer votre triomphe. Ils vous ont condamné à être le meilleur pour que Jeanine Matthews vous prenne sous son aile. Vous avez donc vécu toute votre vie avec une épée juste au dessus de votre tête, vous avez été forcé à commettre des actes irréparables. Cependant, votre humanité ne s'étant pas manifesté dans l'une des vidéos que nous possédons, nous avons approfondis nos recherches en cherchant des témoins. Nous avons donc interviewé Jacob Scott, le frère de Laur' Scott. Il nous a dis que vous vous battiez pour qu'elle soit en sécurité, il nous a dis beaucoup de choses qui nous poussent à croire en votre humanité. Pourtant, nous vous demandons de nous prouver cette humanité qui sommeille en vous et que seule Laur' peut réveiller. Nous croyons en vous, nous voulons vous faire avancer donc je vous demande de vous confier à moi. J'aimerai avoir une preuve de cette humanité et j'aimerai encore plus que vous me laissez vous aider à ne pas croire que vos sentiments vous rendent faible. Vous n'êtes pas un monstre Éric, faites-moi confiance.

Je ne trouve pas de mots pour lui répondre... En fait, je n'aurai jamais cru que quelqu'un me parlerait de mon passé et me proposerait son aide. Je la regarde, choqué ou plutôt surpris par cette tirade qui a résonné dans toute la petite pièce au mobilier de bois. Je suis redevable de ce qu'a fais Johanna, je lui dois ma vie. Je n'aime pas le fait de devoir quelque chose à quelqu'un... Cependant, ce que me propose cette femme, c'est comme ma dernière chance. C'est une opportunité que je ne dois pas refuser... Pour moi, pour Laur', pour mon avenir, pour le sien, pour le nôtre.

- J'accepte... J'accepte d'être enfin moi même, d'être quelqu'un qui a un cœur et qui agit pour le bien des autres et de soi même. Par contre, j'espère que vous ne pensez pas que mon air non-chaland est du fait que je devais être un leader impassible. Je suis ce que je suis, et je ne souhaite pas oublier mon passé, car il fait de moi le Éric que Laur' connaît et qu'elle aime. La carapace que je me suis formé durant toutes ces années, ne doit pas être brisée. Je ne veux pas oublier mon passé, car ce serait oublier qui je suis. Je suis quelqu'un de très dur, je ne supporte pas l'échec, que ça soit pour moi ou pour les autres. Je pense ainsi et j'ai des défauts, j'espère que vous en êtes consciente.

- Je vous rassure, je ne vous demande pas d'être quelqu'un d'autre. Je vous propose juste de vous racheter, de faire de bonnes actions qui répareraient le tort que vous avez provoqué dans cette ville.

- Très bien. Que devrais-je faire alors ?

- Je vous le dirais si Laur' et Tris arrivent à atteindre leur but.

- Quel est leur but ?

- Empêcher la destruction de la totalité des données scientifiques et diffuser un message des Fondateurs, qui changera l'avenir de Chicago.

- Puis-je savoir ce que contient ce message ? Vous avez l'air d'être au courant de ce qu'il dit.

- Je vais vous le dire, car de toute manière, vous ne pouvez pas aller bien loin vu dans l'état dans lequel vous êtes.

- Je vous écoute.

- En fait, notre ville est fondée sur un mensonge. Les Fondateurs viennent d'en dehors de la frontière, ils viennent d'un lieu qui se nomme Bureau génétique. Cet endroit a élaboré de nombreuses expériences, dont Chicago. En créant les factions, ils voulaient multiplier les divergents.

- Pourquoi ?

- Car les divergents représentent chacune des factions. Ils ne sont pas trop Sincère, ni trop Érudit, ni trop Audacieux, ni trop Fraternel et ni trop Altruiste. Il y une parfaite symbiose des cinq factions dans ces êtres.

- Vous voulez dire que les divergents sont importants ?

- Oui.

- Je ne comprend pas... Vous dites que nous sommes une expérience, mais pourquoi le Bureau génétique voulait multiplier les divergents ? Pourquoi sont-ils si précieux à leurs yeux ?

- Car ils représentent une population d'Homme meilleur. Les divergents n'ont pas la vanité extrême des Érudits, ils n'ont pas la passivité terrifiante des Fraternels, ils n'ont pas la témérité démesurée des Audacieux, ils n'ont pas la franchise déstabilisante des Sincères et ils n'ont pas la dévotion hallucinante des Altruistes. Il y a un juste poids des cinq factions en eux... Ils possèdent tous les défauts de l'Homme et non pas un seul.

- Je ne comprend toujours pas...

- En fait, je ne sais pas vraiment vous l'expliquer. La mère de Laur' saurait, car elle vient de là-bas. Elle vient du bureau génétique avec Natalie Prior, elles devaient toutes les deux éviter que Chicago tombe aux mains des Érudits et de leur soif de pouvoir.

- Et donc, si Laur' réussit a diffuser le message. Nous pourrons partir d'ici et avoir des réponses de la part du Bureau génétique ?

- Sûrement. Je suis désolée Éric de ne pas pouvoir vous répondre de façon pertinente.

- Nan, ce n'est pas grave. C'est loin d'être votre faute... Nous aurons bientôt des réponses précises. Laur' réussira, elle a toujours réussi ce qu'elle entreprenait.

- Il va falloir beaucoup de temps pour que vous vous rétablissiez totalement Éric... La rééducation sera longue et pénible...

- Ce sera donc ma seconde initiation pour devenir un Audacieux bon et juste.

Une minuscule lueur s'allument dans ses yeux, comme si le fait de voir la paix régner sur notre monde la ranimait. Johanna est sans nul doute une vraie Fraternelle, ça, personne ne peut le nier. Elle possède une source inépuisable d'espoir, cela me paraît assez irréel. Comment peut-on croire à la paix quand tout ce qui nous entoure nous force à imaginer le pire ? Je pense que les Fraternels gardent la réponse au plus profond de leurs entrailles et je crois même qu'ils ne savent même pas d'où vient cette inébranlable force qu'est leur foi. La drogue n'est qu'un produit qui les met dans un état d'hébétude, mais même sans ça, ils restent toujours dans une sorte d'ivresse de joie de vivre. Je n'ai jamais vu un Fraternel sans un sourire incurvé sur son visage. Je pense que le sourire doit être une étape importante pour l'initiation des Fraternels... Une apparence amicale et décontractée pour engendrer une paix durable et inflexible. Je touche mon poignet et découvre que mon bracelet d'acier n'y est plus, je repense directement à Laur'. Ils ont du lui apporter des preuves de ma mort sinon elle n'y aurait pas cru. Mais... Si elle est en mission avec Tris, ça veut dire qu'elle a pu s'enfuir de chez sa mère avec Béatrice... Johanna vient de partir et je ne peux pas m'empêcher de bouger brusquement pour sortir de mon lit de bois. Je me hisse sur mes jambes et grimace quand la douleur s'intensifie au niveau de mon thorax. Ça me coupe le souffle un court instant mais cela ne me résigne pas à trouver des réponses à propos de Laur'. Je suis inquiet pour elle, j'ai peur pour sa vie... Surtout si elle va au siège des Érudits pour sauver un message et des données scientifiques. Je tire sur les fils qui me relient à une machine qui fait un bruit répétitif à vous rendre dingue, et je pousse la porte à l'aide de ma main droite. Mon autre main est posé contre ma plaie qui recommence à saigner, mais cela n'entrave en rien mon envie terrible de savoir ce qui est arrivé à Laur'. J'avance pieds nus sur le carrelage coloré du couloir, c'est froid comme quand la mort a essayée de prendre ma vie. Je vois une personne au loin, ce doit être un homme car il a les cheveux court. Il avance vers moi d'un pas rapide, mais je ne parviens toujours pas à bien le distinguer. Ma vue se floute... Je veux savoir pour Laur', je ne veux pas qu'il lui arrive quelque chose de mal. Je ne veux pas qu'elle meurt, je dois la protéger. J'ai le devoir de préserver sa vie qui m'est si cher, elle compte tellement pour moi. Je veux avancer pour elle, quitte à me vider de toute mon énergie pour pouvoir la sauver des dangers qui la menacent. Mon sang est chaud, il coule et de petites gouttelettes tombent sur le sol qui me paraît encore plus fou que l'homme qui vient vers moi. Je ne réussis même pas à distinguer les joints entre les pavés vert et jaune pâle. Je ne sens plus mes jambes, je ne sens même plus ma tête. Je sens mes membres inférieurs me lâcher et mon corps heurte le sol comme quand mon poing venait rencontrer le sac de frappe dans la salle d'entraînement des Audacieux.

- Monsieur Wagner ? Vous me voyez ? ...

- Il ne réagit pas... Emmène-le en réanimation et donne-lui une dose d'alcool de menthe pour le stimuler.

Je suis prisonnier de mon corps, je ne peux pas aider Laur'. Aie-je échouer ? Va-t-elle mourir ? Je ... Je...

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- Allez Éric... Ça fait trois jours que vous dormez, il va peut-être falloir choisir d'émerger...

La voix de Johanna retentit plusieurs fois depuis quelques jours, mais je ne trouve pas la force de me réveiller totalement. Je n'arrive pas à ouvrir les yeux et encore moins à rester conscient plus de quelques secondes... Mais aujourd'hui, je sens qu'il y a quelque chose de différent, comme si on m'avait administré un tonique pour revivifier mes nerfs. J'ouvre enfin mes paupières et ma rétine perçoit le doux visage de Johanna. Je suis dans la même chambre que l'autre jour, et il y a quelque chose qui a changé, mais je ne sais pas quoi.

- Vous avez l'air d'aller beaucoup mieux. Les chirurgiens ont du recoudre votre plaie à cause de votre petite escapade hors de votre lit.

- Je suis bien dans la même chambre ?

- Oui pourquoi ?

- Il y a eu des choses de changées ici, mais je ne vois pas quoi.

- ... Ah ! Il n'y a plus l'électrocardiogramme, c'est sûrement ça qui vous perturbe. Vous êtes guéris, nous avons fais en sorte d'accélérer la cicatrisation avec l'aide d'un laser. Vous pouvez désormais circuler où bon vous semble mais éviter l'activité physique... Vous devez rester tranquille pendant un petit moment le temps que vos séances de laser se termine. Il vous reste que deux à trois jours de soins et ensuite, vous pourrez recommencer le sport à petite dose. Je voulais que votre rémission soit lente, mais vous ne m'avez pas laissé le choix Éric. Pourquoi vous êtes-vous levé ? Vous avez failli perdre la vie !

- Je voulais avoir des renseignements sur Laur'... Comment va-t-elle ?

- Elle et Tris ont réussi à diffuser le message avec l'aide de Quatre mais...

- Va-t-elle bien ? Répondez.

- Elle est enfermée dans une cellule avec une blessure à la cuisse. Elle a du recevoir une balle lors de l'assaut final...

- Attendez... Comment se fait-il qu'elle soit dans une cellule ?

- Evelyn Johnson Eaton a pris le pouvoir de force. Elle a fait un coup d'état et a retourné les armes des Audacieux contre eux. Laur' est emprisonnée pour trahison envers les siens car elle a pactisé avec Marcus Eaton et surtout, elle a désobéis aux ordres d'Evelyn.

- Evelyn enferme donc sa propre fille ? Et, je peux savoir ce qu'il advient des prisonniers ?

- Ils sont jugés en étant soumis au sérum de vérité et s'il s'avère qu'ils sont coupables, ils sont exécutés d'une balle dans la tête.

- Pensez-vous qu'Evelyn tuera Laur' ?

- Non, elle ne supporte pas quand ses partisans parlent du jugement de sa fille. Elle va tout faire pour la disculper mais aussi pour lui faire payer sa trahison.

- Ça fait combien de temps que la révolte a eue lieu ?

- Aujourd'hui, ça fait deux jours... Laur' a été tenue au courant de votre survie juste après que le communiqué des Fondateurs soit montré.

- Comment l'a-t-elle pris ?

- Je ne sais pas. Je n'ai pas vu son frère le lui dire...

- Comment a-t-elle fais pour fuir l'appartement Érudit ?

- Ça, je vais laisser quelqu'un vous le raconter Éric. Emmett ! Entre, n'aie pas peur.

Un jeune garçon au teint sombre entre dans la pièce suivi d'une petite fille. Je ne peux m'empêcher de retenir mes larmes quand ses yeux bleus se posent sur moi. Elle sourit et courre vers moi en criant, comme elle le fait habituellement. Je la serre fort dans mes bras et la berce. Béatrice... Je croyais que je n'allais jamais revoir sa petite bouille d'ange. Elle pose ses toutes petites mains potelées sur mon visage et pose sa bouche toute baveuse sur mon menton. Je lui fais un bisou dans le cou pour la chatouiller et relève la tête vers Emmett et Johanna qui me regardent avec un brin de surprise inscrit dans leur regard.

- Vous voyez, je savez qu'il y avait de l'humanité en vous ! Assied-toi Emmett et raconte tout ce que tu sais sur Laur'.

Johanna disparaît derrière la porte grinçante en bois. Je regarde l'enfant assit à mes côtés, il baisse les yeux et regarde ses pieds sans faire un bruit. Un Altruiste... Ça se voit à son comportement calme et désintéressé. Il attend sûrement que je lui donne la parole.

- Tu t'appelles donc Emmett ?

- Oui monsieur.

- Appelle-moi Éric... Que peux-tu me dire de Laur' ? Comment l'as-tu rencontré ?

- Elle est venue me sauver des Audacieux qui ont tué mes parents. Elle s'en veut de ne pas être arrivée à temps pour protéger ma famille. Un homme nommé Mikael l'accompagnait avec Béatrice.

- Continue.

- Elle venait de s'enfuir du secteur Érudit. Elle a tué son père et a pu s'échapper grâce à des personnes.

- Attend. Elle a tué son père ? Richard Scott ?

- Je ne sais pas... Je suis désolé.

- Ce n'est pas grave... Comment es-tu arrivé ici avec Béatrice ?

- Laur', sa famille et un groupe d'Audacieux ont réussi à entrer dans le secteur Fraternel en créant une amnésie aux traîtres Audacieux qui gardaient la frontière. Je ne sais pas grand-chose Éric, je suis désolé. Si je peux t'aider, n'hésitez pas à me demander tout ce que vous voulez.

- Laur' t'a donc recueillis ? Et tu peux me tutoyer Emmett.

- D'accord. Oui, elle m'a promis de m'offrir une famille et de me préserver des violences qui se manifestent en ce moment.

- Et penses-tu qu'elle survivra ?

- Oui, je crois qu'elle réussira à passer entre les mailles du jugement.

- Je me demande si elle va bien, si elle pense à moi...

Le doux visage de Béatrice, que je regarde, m'attendrit. J'espère qu'elle aura autant de cran que ses frères et qu'elle saura briller comme Marie l'a fais tout au long de sa vie. Je pense à Laur' et je m'inquiète... Mais, après tout, elle a toujours tout réussi... Pourquoi ne réussirait-t-elle pas à survivre à ce jugement ? J'espère que sa mère sera clémente, qu'elle sera indulgente avec sa fille. Il faut que tu vives Laur'... Il faut que je te vois...

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- Ça me casse les couilles d'être enfermée ici ! Putain de merde ! Je veux voir ma mère !

- Lara... Arrête et assied-toi. Tu me stresses à tourner en rond.

- C'est toi qui me dis de me calmer alors que c'est de ta faute si je suis dans ce merdier.

Je me lève et me met face à elle, ses yeux sombres me fixent intensément.

- Tu as choisis de me suivre. C'est ton choix donc cesse de me remettre tout sur le dos. Tu es assez grande pour être responsable de tes actes Lara.

- Excuse-moi... Ça me rend folle d'être ici comme une bête en cage.

- Nan, ce qui te rend folle c'est que tu vas peut-être te faire exécuter par notre propre mère.

Elle s'affale sur sa couchette et regarde le plafond. Ses cheveux brun foncé sont légèrement bouclés et une de ses mèches lui tombe sur le nez et cache une partie de son visage. Elle souffle pour l'enlever mais sa boucle revient à l'endroit où elle était. Je souris et continue de contempler ma sœur et ses mimiques assez amusantes. Ses mains sont très abîmées, des crevasses se sont formées et la sécheresse de sa peau est assez stupéfiante. Elle doit vraiment souffrir... Son corps est plutôt fin, elle est très maigre et quand j'y pense, ça provoque une poussée d'inquiétude envers elle. J'imagine toutes les carences qu'elle doit avoir, sa santé ne tient qu'à un fil. Le moindre petit virus peut avoir raison de sa vie. Je viens m'asseoir à côté d'elle et lui caresse le dos en formant des huit puis des trois. Elle a l'air maintenant plus détendu et se met sur le dos pour ensuite m'afficher un large sourire. On s'adosse au mur pour observer notre magnifique cellule. Le blanc domine, il n'y a aucune fenêtre et l'odeur de chimique est très présent vers cinq-six heures du matin. Du carrelage, il y en a partout... De grand carreaux du sol au plafond sont disposés de façon symétrique. C'est à me rendre folle car tout se ressemble, à part ma sœur et moi... Seule la porte est en acier métallique gris foncé... Elle est cabossée, dû aux nombreux coups de pieds de Lara qui a pété un câble hier. Des hommes sont venus lui injecter un calmant pour essayer de détendre ses muscles. J'ai tenté d'éviter qu'on ne la touche mais je me suis fais encastrer dans le mur et j'ai reçu un violent coup de poing dans le ventre. Un large hématome se dessine désormais sur mon abdomen, c'est assez douloureux mais c'est supportable. Ma cuisse a du mal à guérir car j'ai reçu très peu de soins pour limiter les risques que je casse la gueule à un garde. Comme si j'allais péter la gueule à un sans-faction alors que je sais très bien qu'une dizaine de gardes se rueraient sur moi à la minute qui suivrait ma fuite... J'essaie juste de rester tranquille tout en songeant à ce que devient Éric. Va-t-il bien ? Est-il en bonne santé ? Pense-t-il à moi ? Je me pose tout un tas de questions depuis que je sais qu'il a survécu, c'est terrible. Je rêve sans arrêt de lui... Je suis dans une sorte d'obsession de le revoir, j'ai ce manque de lui qui devient de plus en plus intense au fur et à mesure que les jours passent. Je ferme les yeux et tente de me remémorer son visage que mes mains effleuraient avant qu'il ne parte vers la mort. Je me souviens de sa barbe assez douce pour que je l'apprécie... Toujours très bien taillée et ni trop courte ni trop longue, elle lui allait vraiment bien. Ça lui donnait un côté viril que j'aimais tout particulièrement même s'il n'avait pas besoin de ça pour montrer sa vigueur. Je repense à son premier baiser dans la salle de réunion des Audacieux, je respire l'air tout en imaginant son odeur entrer dans mes narines, mais je n'arrive plus à sentir cette effluve qui me rendait folle dès qu'elle parvenait à mon nez. Du savon, oui, c'était une odeur de savon un peu fruité je crois... Mais... C'était bien plus que ça, c'était son parfum naturel, celui qui émanait de son corps... Je serre l'oreiller de Lara et enfouis ma tête dedans pour essayer de capter un restant de lui même caché au fin fond de ma mémoire qui avait peu à peu effacer les souvenirs qui me faisaient trop souffrir. Pendant une semaine, j'ai cru qu'il était mort, et mes souvenirs ont déjà commencé à s'évaporer comme les quelques gouttes de pluie qui tombent des sombres nuages d'orage en été. Ces petites gouttelettes disparaissent en même pas quelques minutes tellement que le goudron est chaud... Mes souvenirs sont les gouttes et le deuil est le goudron, il efface pour réinscrire ces souvenirs dans mon subconscient... Je pense que c'est un genre d'auto protection, comme si notre corps prenait soin de nous en nous éloignant des dangers qu'inflige le fait de remémorer des actes passés.

- Tu penses à Éric ?

Je relève la tête et observe ma sœur couchée à plat ventre sur le sol.

- Mais que fais-tu ?

- C'est froid, je trouve ça agréable puis comme ça, j'offre une certaine distraction aux fils de pute qui nous observe grâce à la pute de caméra.

- Ça fait beaucoup de gros mots en une seule phrase...

- Ça m'énerve juste d'être enfermée ici... Je ne pensais pas que maman était capable d'une telle chose.

- Elle nous a abandonné... Tu as cru qu'elle serait capable de nous protéger malgré nos erreurs ? Non, puis elle est trop avide de pouvoir donc ne compte pas sur elle pour qu'elle soit cool avec nous.

- Je lui en veux, je lui en veux pour tout ce qu'elle nous a fais subir. J'ai envie de lui faire payer chacune de ses fautes.

- Le passé est le passé, on ne le modifie pas à moins que tu sois une prodige ou une sorte de sorcière qui a une potion pour remonter le temps. La vengeance n'est pas une solution, crois-moi.

- Ça sent le vécu ça...

Soudain, la porte s'ouvre. Lara se relève et recule de quelques pas quand Quatre entre dans la pièce. Je serre les poings et observe mon frère mettre ses mains derrière son dos et les joindre, comme quand il était instructeur des novices Audacieux. Je me lève, imite son geste et me met face à lui comme pour le défier. Il plonge son regard dans le miens et fronce les sourcils quand il voit que je ne faiblis pas face à lui.

- Je suis là pour vous aider...

- Tu ne pouvez pas venir plus tôt ? Ah... Nan, c'est vrai que tu es trop occupé à gérer l'administration de la ville avec notre cher mère.

- Je ne suis pas venu ici pour me chamailler comme un gamin avec toi Laur'. Je suis là pour vous garantir la vie sauve. Vous êtes mes sœurs et même si j'ai du mal à te supporter Laur', je t'aime. Oui, je ne le dis jamais mais je t'aime petite sœur donc laisse-moi te sauver la vie.

Ma respiration s'accélère, je vois flou et je ne sens plus mes membres... Pourquoi je lutte contre les larmes ? Pourquoi je lutte contre l'amour qu'a mon frère envers moi alors qu'Éric est vivant ? Je relâche tout d'un coup la pression que j'avais sur mes épaules et vient serrer Quatre contre moi. Je sens son coeur battre, il a un rythme très rapide, comme le miens.

- Je t'aime aussi... Excuse-moi mon frère.

- Non, excuse-moi d'avoir fais disparaître l'homme de ta vie.

Je me décroche de lui et me tourne vers Lara qui s'approche de nous pour agripper ma main droite. Elle évite le regard de Quatre, sûrement par timidité...

- Bon, vous êtes prêtes pour recevoir mes instructions ? Ça ne va pas être simple les filles.

- Fais-nous sortir d'ici, c'est tout que l'on te demande.

- Bon, vous êtes toutes les deux divergentes donc vous avez les capacités pour contrôler le sérum de vérité. Lors de votre jugement, vous n'aurez qu'à dire que vous avez suivi Tris mais que vous ne savez pas que Marcus était impliqué là dedans. Elle en veut surtout à Marcus donc tous ceux qui ont participé auprès de lui vont payer très cher.

- Elle va beaucoup s'en prendre à moi nan ?

- Non, elle a un plan pour toi. Elle tuera ta famille si tu n'obéis à ses ordres. Tu auras toujours tes hommes et tu devras toujours les diriger, mais là, ce sera pour elle... Tu auras l'obligation d'agir avec Edgar qui surveillera tes faits et gestes pour être sûr de la loyauté que tu as envers le gouvernement d'Evelyn.

- Elle n'est pas sérieuse j'espère ? Il est hors de question que j'obéisse à ses ordres et encore moins que j'ai Edgar dans mes pattes.

- Laur'... C'est pour ta survie donc si tu as une idée, je t'en prie, fais-la nous parvenir. Le jugement aura lieu dans dix minutes, prépare-toi psychologiquement.

- Euh... Quatre... C'est ça ?

- Oui. Toi, c'est Lara n'est-ce pas ?

- Oui oui. Aurais-tu des nouvelles des autres ? Genre d'Arthur ou encore de Thomas...

- Oui, ils sont dans un cellule et attendent que Laur' soit jugée pour être exécutés ou libérés. Jacob, Tyna, Éthan et Ryan sont dans un appartement hautement surveillé dans le centre ville du secteur Érudit.

- Et Obi ?

- Elle est morte... Je ne sais pas vraiment comment, je n'ai pas osé poser la question à Éthan vu la situation dans laquelle on est. Je suis désolé Laur'... Dans une guerre, des gens meurent qu'ils soient bons ou mauvais.

- Hummm... Comment va ma sœur et Emmett ?

- Ils sont en sécurité avec Johanna, je pense que tu n'as pas à t'inquiéter pour eux.

- D'accord... Et... Tris va bien ?

- Elle sera jugée demain...

Un garde entre brusquement dans la pièce et pousse Quatre pour me passer les menottes. Il me braque son arme dans le dos et me donne quelques coups pour que j'avance plus vite. Je tente de me retourner et vois le regard inquiet de Lara qui m'implore de ne pas dire de bêtises.

- Fais-le pour Éric !

Oui, je vais le faire pour toi Éric... Pour nous deux... Ce jugement est un premier pas vers toi mon amour.     

Voilà pour le chapitre 1 !! Rien de grandiose hein mais je pense que vous aviez besoin de savoir ce qu'était arrivé à Éric. Votez et commentez les pandas !! C'est important pour moi ! Bisous, je vous n'aime de tout mon coeur de pandette !! 

Merci à IamRosieMcAngel qui est toujours là pour moi ! C'est mon bébé panda qui écrit merveilleusement bien ! Continue comme ça ma Rosie !! ♥♥♥

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