Les rêv-isions

▶ Partie sortie de nulle part, sûrement incompréhensible, désolée

Elles sont là, assises sur un rocher. Derrière elles sans qu'elles le voient la lande explose en mille morceaux sous la lune agressive. Mais elles sont concentrées sur le devant, sur l'eau que la lune soudainement adoucie fait briller de mille diamants phosphorescents. Elles sont là, sur sur ce rocher trop petit, si proches que leur bras touche entièrement son alter-ego, de l'épaule au poignet. Elles pourraient devenir siamoises, entité double fusionnant deux corps et deux esprits, mais non, parce qu'elles sont éprises de liberté.

Elles sont là, les fesses sur un rocher mais l'esprit à des kilomètres. Les mots clairs surgissent dans la nuit comme des lucioles en furie, et forment une mélodie inconnue que la terre mère s'empresse d'écouter. Il y a là des mots terribles, car quand elles ne trouvent pas les mots elles se rabattent sur les gros. Mais cette violence tranquille est ponctuée d'instants d'éternité, quand elles rigolent à l'unisson par exemple, et qu'elles se penchent encore plus l'une vers l'autre.

Puis l'une des deux se lève et marche vers le bord de la falaise, aérienne. Elle se retourne, sourit, prononce deux mots et disparait dans l'eau qui s'est faite berceau pour accueillir cettte enfant de la nuit.

«suis-moi»

L'autre a toujours les fesses sur le rocher mais son esprit a sauté avec l'autre, il est dans les ténèbres glacées de l'océan, bercé par les vagues et charmé par la houle. Mais l'obscurité fait peur, et elle sent le froid s'insinuer dans ses os opaques et sa peau translucide, et soudainement elle n'a plus de repères, et son cœur-oiseau essaie de s'enfuir de sa cage nacrée.

«N'aie pas peur je suis là»

Soudainement l'autre est de retour, fée aquatique aux cheveux d'encre, et sa main dans la sienne est tout ce qui compte maintenant. Avec un vertige la mer se transforme à nouveau, et redevient ce cocon maternel si familier, parce qu'avec elle tout prend un autre sens.

Et puis le décor change, tout n'est plus pareil, seule sa main dans la sienne reste là, immuable et rassurante. Et puis elles se retrouvent les fesses sur un banc en bois, la chaleur de l'alcool s'ajoutant à leurs chaleurs mélangées. L'une suit des yeux la perle de condensation qui roule sur la pinte de bière devant elle, l'autre suit des yeux l'autre qui suit des yeux la perle de condensation qui roule sur la pinte de bière.

Un goût délicieusement amer sur la langue, des rires résonnant dans la gorge, des mains qui s'agitent en même temps que les mots, des étincelles dans les prunelles, ça c'était la Vie.

Ensemble elles ont réinventé l'éternité, définition personnalisée s'il vous plaît.

En l'honneur de notre future rencontre Arhain-Aku

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