Chapitre 3 : La prophétie
Faustin discutait avec son amie Emilie. Ils étaient au bord du lac, allongés sur l'herbe fraiche.
— Tu n'aurais pas dû le laisser partir seul, soupira la demoiselle.
— Il a rejoint les rangs de l'ennemi pour les trahir. C'est un bon plan pour un assassin comme lui.
— Un voleur, tu veux dire.
Faustin laissa échapper un rire narquois.
— Ce n'est qu'une couverture. Théo pourrait très bien nous tuer dans la seconde sans même que l'on s'en rende compte. J'ai confiance en lui.
Le sol se mit soudain à trembler. Le chevalier se leva et enfila son armure rouillée.
— Qu'est-ce ? s'exclama la blonde aux yeux verts.
— Elle se réveille.
Un énorme dôme se forma dans l'eau, puis une gigantesque vague traversa le terrain. Emportée au loin, Emilie ne revint pas auprès de Faustin qui lui, se tenait debout, armé d'une simple épée. Face à cet homme se trouvait l'hydre à trois têtes.
Sur le toit de l'église, Théo observait la citadelle sombre de Mysery.
— Tu m'attendais ?
Sans se retourner pour saluer le prêtre, il hocha la tête.
— Que veux-tu aujourd'hui ?
— Rien de particulier. Je souhaite toujours me venger du régicide.
— Je vois. Tu n'as pas changé après toutes ces années.
Le voleur se leva et continua de discuter en observant l'horizon. Il voyait l'hydre au loin, se faire trancher par Faustin.
— Il va encore manger du monstre alors qu'à chaque fois que je suis avec lui, je n'ai que du poisson rouge.
Calvin soupira.
— Tu souhaites obtenir une nouvelle bénédiction, hein ?
— Si cela ne me laisse que dix heures d'exaltation, je préfère attendre. Je pensais juste prendre des nouvelles en passant.
Plus loin, dans la cité, une goule créa une vingtaine de cristaux miniatures, ressemblant à du verre électrifié. Ces projectiles parcoururent la ville vélocement. La cible disparue ! Les morceaux de mana se brisèrent au contact du sol de la citadelle.
Le monstre s'élança vers le gladiateur et courut hâtivement sur les toits aux tuiles rouges. De l'autre côté de la rue, sur les maisons d'en face, courait son ennemi à la même vitesse.
Soudain, Steven se jeta violemment vers la créature à éliminer ! Au ralenti, la goule vit le héros arriver, sa lance à la main, l'arme à l'arrière, prêt à le planter après avoir pris de l'élan. Cependant, celle-ci évita le coup perforant et frappa sans retenue le ventre du type qui cracha du sang et tomba sur le chemin de pierre. Il avait laissé son arme lui échapper des mains.
Le cri strident de l'hydre repoussa le monstre et une puissante lumière aveugla le garçon.
— Merde... Je ne vais pas devenir un vrai héros si je perds contre un monstre aussi insignifiant.
— Ne te rabaisses pas, sourit un homme en s'approchant de Steven. Je suis forgeron à Paris.
— Le désert ? Vous avez fait beaucoup de chemin, non ?
— Là n'est pas le sujet, mon bonhomme. Là-bas, beaucoup de héros viennent me demander de puissantes armes car les goules sont capables de voir au ralenti. Elles sont très difficiles à battre.
— Une nouvelle arme changerait les choses ?
— Pas du tout. J'ai beau leur dire, ils me harcèlent quand même.
— Haha ! Je m'appelle Steven !
Il tendit sa main au type chauve et musclé.
— Moi, c'est Hugo.
Calvin s'approcha doucement de son ami.
— Tu sais ce que dit la prophétie ?
Théo haussa les épaules.
— Lorsque le soleil deviendra noir et qu'il sera visible derrière ces nuages... Le combat final aura lieu.
— Comment puis-je vaincre cet homme ? Est-ce qu'il a une faiblesse ?
— Ce que je sais, c'est qu'il va falloir apprendre à manier ton attaque ultime.
Ses yeux s'écarquillèrent.
— Break Judgement ? Mais... Pourquoi ?
— C'est un vampire. Tu auras beau le tuer encore et encore, il reviendra. Tu vas devoir le faire redevenir humain et l'éliminer.
Le voleur décida de se retirer. Il remercia le prêtre et sauta de l'église pour atterrir sur un toit de maison. Cependant, une épée de forgeron virevoltante approcha à toute vitesse et lui tailla le bras gauche. Il retomba sur le sol brutalement. Steven reconnaissait l'asiatique de l'avis de recherche.
— Pourquoi tu m'attaques ?
— Tu es un exécuteur...
Il bondit vers lui avec sa lance rouge, puis tenta de le planter. C'est alors que d'un violent coup de pied dans le ventre, Calvin le repoussa. Il s'était téléporté devant son ami pour le sauver.
— Que fais-tu, ingrat ?
— Je...
— Personne ne touche à mon ami. Il veut sauver le monde, lui aussi.
Le gladiateur, surpris, courut vers le voleur blessé et s'excusa.
— Je ne savais pas ce que je faisais. Tu veux bien me pardonner ?
— Tu as de la chance, je ne suis pas de mauvaise humeur aujourd'hui.
Il se releva et s'apprêta à partir quand le second héros lui pris le bras.
— Attends. Que dirais-tu de faire une alliance avec moi ?
Abel fronça les sourcils et serra son verre de café jusqu'à le briser. Bruce attrapa une cigarette, l'observa et la lança par la fenêtre.
— Je dois arrêter, chuchotait-il.
Il saisit une brindille et se mit à la mastiquer.
— Pourquoi tu t'énerve, Abel ?
— Il y a un traitre parmi nous. Je le sens. On va devoir le trouver et le tuer au plus vite.
Marjorie se leva de son fauteuil de velours violet.
— J'espère que ce n'est pas un homme. Cela nous ferait un beau mec en moins...
— Ta gueule, toi, s'exclama Abel en frappant la table du poing. Tu devrais retrouver celui qui a vaincu l'hydre du rebelle et l'éliminer.
La jeune femme s'assit devant le garçon en remontant sa jupe. Les fesses trempées par le café, elle se dandinait pour exciter son allié.
— Tu ne veux pas venir avec moi ?
— Nan, déclara Bruce. On devrait envoyer le nouveau, il n'a pas fait de mission seul encore. Il va devoir faire ses preuves avant qu'on le soupçonne d'être ce fameux traitre.
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