Chapitre 2 : Le cri du sang



Dans une plaine, Théo se tenait debout. Il fixait un exécuteur, encerclé par de nombreux villageois en colère.
— Vous n'êtes qu'un monstre, hurlait un des hommes furieux.
— Allez brûler en enfer !
Le type était appuyé sur un arbre, les bras croisés et les yeux fermés. Il tenait entre ses lèvres une brindille de blé.
Le voleur se tenait plutôt loin d'eux. Il voyait alors l'assassin qui s'approchait rapidement de la foule. Sans hésitation, il s'élança vers les civils et attrapa l'inconnu par sa capuche.
— Enfoiré !
Une dague apparue dans sa main droite et avec précipitation, il élimina cette personne avant de se rendre compte que ce n'était qu'un innocent.
— Qu'avez-vous fait ? pleurait une femme en tombant sur ses genoux.
L'exécuteur ouvrit un œil et sourit.
— Vous êtes de leur côté ? Assassin !
La situation avait changé. L'asiatique se retrouva mêlé à un conflit important. Alors, en seulement une seconde, l'homme terrassa les villageois avec sa grande épée noire.
Du sang gicla à profusion sur la tenue du voleur. Sans bouger, il fixait le carnage.
— Hahaha, tu t'attendais à quoi ?
Les poings serrés, il se retenait de l'attaquer. Le blason dessiné sur la lame de cet homme était un sablier rouge.
— Je m'appelle Bruce. Je ne vais pas te tuer car tu m'as bien fais marrer. D'ailleurs, que dirais-tu d'entrer dans notre groupe ?
Ses yeux s'écarquillèrent et avec une hallucinante vitesse, il leva le bras de manière à toucher la gorge de son ennemi avec sa dague.
— Quoi ? s'étonna le brun aux yeux marrons. Tu ne veux pas ?
— Est-ce que c'est un mensonge ?
— Hahaha, voyons... Je n'oserais pas...
Son regard sadique était effrayant. Théo hésita un instant. S'il parvenait à intégrer l'équipe du rebelle, il allait pouvoir le tuer plus facilement.

Dans le château de Mysery, le voleur avançait dans le couloir menant aux appartements des exécuteurs. Bruce l'emmenait voir sa nouvelle équipe.
— Est-ce que votre boss est au courant ?
— Il ne connait pas vraiment son équipe. Cela ne l'intéresse pas de savoir qui on est. Du moment que l'on s'amuse à tuer.
La main de Théo fut attrapée. Vélocement, il tenta d'égorger la femme derrière lui qui l'arrêta en prenant l'autre bras.
— Doucement mon mignon. Tu pourrais te blesser.
La dague du nouveau héros tomba sur les dalles polies.
— Marjorie, tu pourrais éviter d'effrayer nos invités. Un jour, ça va te coûter la vie.
La demoiselle rit bêtement et passa sa main dans sa longue chevelure noire et dévisagea le voleur de ses yeux bleus.
— Mon chou, je t'ai dit d'arrêter de recruter n'importe qui. Si tout le monde nous rejoint, qui va-t-on tuer ?
Ces mots ne faisaient qu'irriter l'asiatique. Il baissait la tête pour ne pas laisser son visage crispé être vu.
— Mais celui-là est drôle. On peut pas le garder ?
— Ce sera le dernier. Sur ce, je vous laisse. Je dois me présenter au trône.

Dans sa nouvelle chambre, Théo écoutait attentivement les explications de Bruce.
— Voici l'emblème de notre faction. Nous sommes les assaillants du démon.
Une pierre blanche avec un sablier bleu gravé dessus se trouvait dans le creux de la main du garçon.
— Les deux autres factions sont les enfants du crépuscule et les errants maudits. La nôtre est la meilleure car nous ne tuons pas pour le plaisir. Nous devons rendre justice et nous sommes bien mieux récompensés que les autres.
Le voleur retira sa capuche et prit la pierre.
— Que dois-je faire avec ça ?
— Tu dois la garder sur toi. Cette rune améliorera ta puissance, ton agilité et ta résistance. Tu n'atteindras pas encore mon niveau car j'ai une rune de maître qui est au-dessus de la tienne.
— Je vois.
— Aussi, grâce à ça, tu pourras te téléporter.

Steven était assis contre un muret dans un village éloigné de la capitale.
— Bonjour jeune homme, dit une vieille dame en passant devant lui.
Sans la regarder, il la salua en retour. Curieuse, cette femme s'accroupit et toucha son visage.
— Tu n'as pas très bonne mine. Viens donc manger un peu de soupe.
— Je ne peux pas. Vous vivez loin du danger mais je peux vous garantir une chose... Le monde est en danger. Je veux faire quelque chose, seulement je ne sais pas par où commencer.
— Je comprends. Tu devrais aller voir le prêtre de la capitale. Il parait qu'il aide n'importe qui.
Le gladiateur se releva, en pleine forme.
— Bien ! Je vous remercie, madame.

Un peu plus tard, dans l'église de Mysery, Steven s'approcha du prêtre. Il était blond aux yeux bleus, portait une boucle d'oreille noire à droite et une longue cape noire.
— Bienvenue à la capitale, mon garçon. Que viens-tu faire ici ?
— Les rues sont désertes monsieur. Les monstres terrorisent les civils. Je me dois d'aider la population !
— Commençons déjà par le plus simple. Comment t'appelles-tu ?
— Steven. Je suis un gladiateur !
— Parfait. Moi, je m'appelle Calvin et je suis un sorcier. J'use de la nécromancie et de la magie blanche.
Après un long moment passé à discuter d'eux, ils décidèrent de passer à un sujet plus important.
— Si j'ai bien compris, tu souhaites vaincre l'instigateur de tout ça ?
— Exactement. Malheureusement, je ne sais pas comment approcher le château.
— Pendant que tu y réfléchis, je peux te laisser habiter ici. Le rebelle et les exécuteurs ne peuvent pas s'en prendre à moi.

Théo était allongé sur son lit. Il entendait les hurlements de sa défunte mère encore et encore. En fixant le plafond blanc, il repensait à cette scène traumatisante.

Quelques années en arrière, le garçon mangeait sa soupe. Sa maman avait l'air inquiète. Elle tremblait, regardait autour d'elle mais ne souhaitait pas attiser la curiosité de son fils.
— Maman ? Est-ce que ça va ?
— Bien-sûr mon trésor. Tout...
Elle s'arrêta un instant. Quelqu'un venait de marteler la porte de coups. Elle saisit alors le couteau de boucher posé sur le plan de travail et recula.
— Ouvrez !
En larmes, elle regardait son fils.
— Vas t'en mon chéri...
La porte céda au coup de pied brutal d'un garçon barbu et aux cheveux courts. Il portait des lunettes, une hache noire et un petit bouclier.
— Vous n'avez pas payé le loyer ce mois-ci, madame. Vous savez ce que ça veut dire...

L'asiatique essayait d'oublier cette horreur mais il voyait encore le sang couler sur le parquet. Il était caché dans le placard lors de l'incident et il entendait les hurlements de sa mère.
— Théo ?
Le voleur se releva rapidement et fixa Bruce.
— Voici un autre de tes collègues. Il s'appelle Abel.
Souriant, l'exécuteur entra dans la chambre. Terrorisé, il recula. Ce type était l'assassin de sa mère.
— Enchanté, garçon !

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