Chapitre 11 : On dirait un crâne

De nombreux soldats à cheval avançaient vers la citadelle envahie. C'était la garde extérieure. Tous ensembles, simultanément, ils créèrent des lances de lumière. Puis, ils les lancèrent en direction du château.
Calvin venait tout juste d'assassiner l'empereur. Bruce se précipita vers son nouveau boss, sur le balcon.
— J'y vais !
— Pas besoin. J'ai une meilleure idée.
Il lança une bague magique dans les airs. Celle-ci devint une petite boule blanche et traversa la capitale jusqu'à se coincer au majeur de Margaux. Faustin, à ses côtés, s'inquiéta.
— Que faites-vous, dame Margaux ?
Elle s'envola d'un bon et fit face aux centaines de lances divines. Bruce, intrigué par cette bague, interrogea le rebelle.
— Pourquoi ne pas la vampiriser ? Vous pensez qu'elle va briser le sceau ?
— Je ne sais pas. Ce qui est sûr, c'est qu'en vampire, elle perdrait toute sa puissance magique. Là, elle est partiellement sous mon contrôle et sa puissance reste incroyable.
Derrière la magicienne apparurent des lances d'ombre qu'elle envoya contrer les projectiles ennemis. Puis, elle recommença afin d'achever les soldats.
L'élite de la garde extérieure avançait, un peu plus loin. Il y avait Hugo, qui portait un béret rouge. Abel, à ses côtés, portait un béret bleu.
Le dernier homme, qui tomba dans un gouffre dimensionnel crée par Margaux, portait un béret jaune. Ils étaient les trois meilleurs du pays.
Calvin allait accomplir le souhait de son « père ». Plonger le monde dans le sang afin de faire régner l'anarchie, sans roi ni loi.
— Nous allons monter une équipe exceptionnelle, j'en suis certain !

Laura caressa le visage du démon.
— Que faire de lui maintenant ?
Le dissident se releva, les poings serrés.
— Je vais t'aider à t'en débarrasser.
Il fit apparaître un crâne dans sa main. Celui-ci lévitait et était entouré d'une sombre aura.
Les exécuteurs furent tous surpris et se mirent à courir vers lui.
— Ne faites pas ça ! hurla Bruce.
Le crâne explosa et de nombreux rayons de fumée ténébreuse arrivèrent au-dessus de chaque personne. Tous touchés, ils hurlèrent de douleur. Puis le démon s'évapora.
— Laura, c'est toi qui a perdu.
Les deux héros en leur compagnie se posaient des questions. Qu'est-ce qu'il venait de faire ?

Dans sa jeunesse, après avoir découvert le calice, Calvin s'est entraîné nuit et jour pour satisfaire la requête de son paternel adoptif.
Vint finalement la date la plus triste pour le garçon, après quelques années. L'homme, assis contre un arbre, un soir de pluie, faisait face à son successeur.
— Tu es conscient que maintenant... C'est à toi de jouer ?
— Oui, monsieur !
— Cesses de m'appeler comme ça, maintenant. J'ai atteint les milles ans, je vais mourir alors trêve de mondanité.
— Reçu, Adina...
Le type commençait à disparaître. Il tendit alors un objet étrange au garçon.
— Qu'est-ce ? On dirait un crâne.
— Une malédiction, mon fils. N'utilises ça que lorsque tu en auras réellement besoin. Les vampires peuvent survivre à ça mais les démons et les humains, non...

Les dernières paroles de l'homme résonnaient dans la tête du dissident qui se faisait sermonner par ses sbires. Laura, elle, s'apprêta à le tuer. Elle courut vers lui, quand Bruce saisit la hache d'Abel et lui explosa le ventre. L'arme emmena les intestins de la fille qui s'écroula rapidement.
Une majeure partie de son ventre était déchirée.
Steven s'approcha de Calvin avec sa lance.
— Quoi ? Tu veux encore te battre ?
— C'est mon objectif, oui.
Bruce s'interposa.
— Ce n'est plus la peine. On sera mort dans trois jours...
Puis ils se téléportèrent. Les héros étaient les derniers survivants sur le champ de bataille. Steven se mit à genoux, en larmes.
— On a réussi. Ils vont mourir. On a sauvé le monde. Dommage qu'on ne puisse pas en profiter.
— Tu plaisante ? J'ai une magie spéciale qui effacera la malédiction.

Bruce refusait catégoriquement de devenir un vampire. Il savait qu'il allait mourir trois jours plus tard alors il décida d'aller tuer de nombreux innocents pour s'amuser avant de disparaître. Les rumeurs circulaient. Cet homme était devenu le plus recherché.

Le lendemain, les garçons furent au courant de la situation.
— Il est temps qu'on agisse, s'exclama Théo. Il se fatigue, on va pouvoir l'éliminer facilement.
Steven s'entraînait à maitriser la magie que le voleur lui avait enseignée.
— Break... Judgement !
Il ne sentait aucune aura. C'était vain.
— Bon, quand t'auras fini, fais-moi signe. Pendant ce temps, je vais m'occuper de Bruce.

Marjorie était allongée sur son lit. Elle avait les deux mains derrière son oreiller. La jeune femme observait la fresque et elle comprenait enfin ce qu'elle représentait. Il n'y avait aucun dessin ni même un seul motif. C'était juste pourpre.
« C'est notre avenir » lui avait dit Calvin. C'était la citadelle inondée de sang.
Bruce s'assit sur un rocher, épuisé. Face à lui se trouvait une montagne de cadavre. Il avait tué de nombreuses personnes pour le plaisir. Souriant, il porta une cigarette à sa bouche et l'alluma.
— La dernière phase commence, dit-il en étalant du sang sur sa joue droite.
Steven parvint à utiliser la technique secrète de la garde royale. La magie entourait sa lance. Alors, il leva les yeux et vit les rayons de soleil traverser les nuages gris. Pour la première fois en dix ans, la lumière était revenue.
Le dissident était accoudé à un des remparts. Derrière lui se trouvaient Abel, Margaux et Teddy.
— Vous avez peur ? demanda la magicienne.
— Alors c'est ça être maudit ? Je peux parler aux morts ?
— Vous ne nous parlez pas, sourit Teddy.
Il toucha l'épaule du rebelle.
— Vous avez ouvert un portail.
L'homme se retourna et vit de nombreux chevaliers envahir la cour. Alors, il claqua des doigts et laissa ses monstres le défendre.
— La prophétie se réalise. Le soleil revient. Une nouvelle guerre commence...
Il leva finalement les yeux.
— Et le soleil deviendra noir avant qu'une nouvelle ère commence.

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