Début du sauvetage
Je respire un bon coup. Je regarde droit devant moi et marche vers la première porte maintenant sur ma droite. Je mets ma main sur la poignée et la tourne. La porte s'ouvre. C'est donc un piège. Qui laisserai la porte ouverte alors qu'il y a la personne que l'on a kidnappé dedans ? Tant pis, je rentre à l'intérieur. Je la protégerai de ce fou d'Alexander. Je referme la porte derrière moi afin de pouvoir entendre le léger couinement que fait la porte si quelqu'un venait à l'ouvrir.
Lorsque je me retourne. Je vois un corps aux courbes féminines attachées sur les barreaux du lit à baldaquin. L'odeur de sang séché m'assaille les narines. Il fait presque totalement noir. Je n'arrive donc à voir qu'un bâillon qui l'empêche de parler. Je me rapproche. Elle lève la tête mais ne sait pas vraiment me distinguer dans cette semi-obscurité. Elle se débat donc et gémis.
Mon cœur se glace : Alexander l'a tellement fait souffrir et torturée qu'elle n'arrive plus à me reconnaître ! Je me rapproche encore plus d'elle et pose mes mains sur son visage. Je la regarde et elle me regarde. Soudain c'est le déclic : je sens ses larmes couler le long de ses joues, le long de mes mains. Moi aussi je pleure. Elle m'avait tellement manqué. Je sais que je perds du temps mais je n'arrive pas à bouger. Je suis à la fois heureux et tellement triste. Elle est là, elle est vivante mais son corps est sûrement plus abîmé que je ne le distingue dans le noir de la chambre. Je reste longtemps immobile. Nos larmes coulent mais soudain je sens que je sais bouger à nouveau.
Je m'empresse de détacher ses poignets meurtris et de lui ôter son bâillon tandis qu'elle tombe à genoux. Je l'attire vers moi et j'entends ses gémissements, ses doux gémissements non pas de douleur mais de bonheur, lorsque sa tête repose contre ma poitrine. Je lui laisse un peu le temps de récupérer même si je sais que celui-ci nous est compté. Elle est épuisée. Sa voix est un murmure lorsqu'elle me parle: « Comment m'as-tu retrouvée ?
-Beaucoup de recherches dans tes affaires et un peu de hasard. Pourquoi es-tu partie ?
-Tu n'as pas eu mon mot ?
-Si. Mais j'aurais pu te protéger. Nous avons grandi depuis nos seize ans où je n'ai pas su le faire.
-Je n'y ai pas réfléchis, j'avais peur pour toi. Je t'aime tellement et je ne voulais plus que tu sois en danger à cause de moi. Avant, le frère Mortem t'avais mutilé pour me faire souffrir et je ne voulais plus que ça recommence.
-D'accord. On en reparlera à la maison.
-Il ne va pas nous laisser sortir. Il est derrière toi. »
Je la serre plus fort et lui murmure: « Je te protégerai mon ange.» Ensuite je me retourne, cachant ma protégée derrière mon dos et toise Alexander. Je sens mes poings se serrer autant que mes mâchoires. Je respire bruyamment. Je suis en proie de la rage. Je sens le corps de Jenna trembler dans mon dos. Ma haine envers lui est telle que j'aurais pu lui sauter à la gorge si Jenna n'avait pas serré sa main contre la mienne avec une petite pression pour me demander de me calmer.
En effet, elle a raison. Mieux vaut que je me calme sinon nous risquons d'avoir de plus gros ennuis encore que ceux que nous avions déjà et je ne suis pas en position de force dans cette maison. Donc encore une fois j'inspire un bon coup et parle à Alexander d'une voix presque posée: «Pourquoi l'avez-vous enlevée?
-J'ai besoin d'elle. Mon père a disparu. Je l'ai cherché mais je n'ai rien trouvé. J'ai d'abord fouillé toutes ses affaires pour trouver une piste mais je ne trouvais rien. Il me fallait donc quelqu'un de compétent en la matière de fouiner dans la vie des gens disparu. Jenna est policière et a déjà enquêté sur des disparitions. J'ai donc saisi l'occasion.
-Oh...et donc attacher, bâillonner et torturer les personnes dont vous avez besoins est normal ? C'est sûr qu'elle doit vous avoir beaucoup aidé !
-Elle a refusé de m'aider. Elle m'a vraiment mise en colère cette garce. Je me suis donc énervé. J'espérai qu'après neuf jours de torture elle accepterai de parler. Mais elle n'a rien voulu me dire, elle n'ouvrait plus la bouche que pour hurler de douleur, jusqu'à ce que vous arriviez pour la libérer.
-Vous êtes un monstre. Vous auriez dû aller au poste de police et faire une déclaration.
-Ils n'ont rien voulu entendre parce qu'autrefois il avait été membre de l'un des plus puissants cartels de la drogue international ! Tout ce que je veux c'est le retrouver mais avec cette petite idiote qui ne parle pas c'est impossible !
-Nous pouvons vous aider mais pas en étant torturé de la sorte. Laissez-nous partager la même chambre et quelques jours de repos. Je ne veux plus qu'elle soit blessée. Je ne ferai rien de risqué pour elle. Vous pouvez en être certains Alexander. »
Celui-ci me fixe. Il cherche sans doute dans mes yeux où mon attitude si je lui mens. Pour éviter qu'il s'en aperçoive je me retourne vers Jenna et la serre délicatement dans mes bras, je lui caresse les cheveux pour l'apaiser en lui disant des mots doux. Elle étouffe plusieurs gémissements de douleur. Elle est blessée de partout. Je peine à la voire ainsi sans pouvoir faire quoi que ce soit.
Cela dure longtemps et je la sens encore trembler tandis que son tortionnaire déclare d'une voix ferme et hostile: « J'accepte vos conditions. Vous aurez trois jours enfermés dans la chambre pour vous remettre et je vous laisserai des documents sur la disparition de mon père dès demain dans votre chambre. Ainsi vous aurez trois jours pour déjà trouver une piste sinon...je recommencerai les tortures. Pour vous faire preuve de mon engagement je me propose pour soigner Jenna. Je suis docteur après tout. »
Je le regarde froidement et lui dis que je préfère m'occuper seul de soigner ma petite amie. Qu'il devait juste me donner de quoi la soigner et la nourrir. Alexander accepte. Il nous demande de sortir de cette chambre (qui sens vraiment trop le sang) et nous ordonne d'aller dans ma chambre. Je porte Jenna dans mes bras. Elle s'accroche à mon cou de manière lasse. Son corps ne répond presque plus. Ses vêtements sont déchirés et maculé de sang. Lorsque nous pénétrons dans la chambre, Alexander nous dit qu'il va revenir avec des vêtements pour Jenna, de la nourriture et de quoi la soigner.
Ensuite, il nous enferme à double tour.
Je pose Jenna sur le bord de la baignoire et fais couler un bain bien chaud pour détendre ses muscles et son corps meurtris. Je la déshabille par la suite voyant qu'elle peinait à le faire elle-même. Je la laisse prendre son bain et ressort, attendant que ce fou de docteur revienne. Je m'assieds sur le lit. J'ai chaud. Je me lève et vais ouvrir la porte fenêtre du balcon. Un vent frai vient me rafraîchir le visage. J'observe l'extérieur. Je vois les arbres de la forêt qui longe le domaine, la forêt prenant la même direction que la route que j'ai empruntée pour venir jusqu'ici.
Je me dis que si j'arrive à descendre par le balcon avec Jenna nous pourrions nous cacher dans les bois et avancer en suivant la route du coin de l'œil. Je me dis que si j'arrive à partir avec elle il nous faudrait avoir un peu de temps devant nous afin d'espérer avoir gagné assez de terrain pour que quelqu'un puisse nous sauver et partir loin de ce foutu manoir et de ce fou de docteur. Mais soudain je me rappelle qu'elle ait encore faible. Si nous voulons partir, il nous faut le faire au plus vite pour qu'Alexander n'ait pas le temps de penser que je tenterai tout de même de m'enfuir avec elle. Il faudrait donc s'évader cette nuit et trouver un moyen de bloquer la porte de la chambre qui sera fermée à double tours pour lui faire perdre plus de temps. Je sais que Jenna n'est pas au meilleur de sa forme mais si l'on veut sortir vivant d'ici...elle va devoir partir dès ce soir.
Je commence donc à observer mon environnement quand Alexander vient dans la chambre. J'ai laissé la fenêtre du balcon ouverte... J'espère qu'il ne va pas se rendre compte de mon plan...mais avant qu'il n'ait le temps de songer à quoi que ce soit ma bien aimée m'appelle et me demande si j'ai déjà de quoi la soigner. Alexander se retourne donc vers la porte de la salle de bain. Je profite qu'il ait le dos tourné pour fermer silencieusement la porte du balcon et ensuite je m'avance vers la salle de bain ; Disant à Jenna de ne pas sortir nue car Alexander est dans la pièce avec de la nourriture, des vêtements chauds et sec ainsi que de quoi la soigner. Je l'entends pester doucement comme à son habitude lorsque quelque chose ou quelqu'un la contrarie. Je souris légèrement : elle va déjà mieux. Mon plan pourra sûrement fonctionner.
Je remercie le docteur toujours aussi froidement mais en le regardant avec un air reconnaissant tout de même: il ne faut pas qu'il me soupçonne de vouloir m'évader. Ensuite il part nous enfermant, comme je le soupçonnais, à double tours.
Je rejoins ma petite amie dans la salle de bain et lui donne ses nouveaux vêtements. Ils sont à sa taille et heureusement ils ne sont pas amples mais bien moulant. Ainsi pour descendre par le balcon il y aura beaucoup moins de risque que ses vêtements s'accrochent...Je lui parle doucement et prends de ses nouvelles. Je l'emmène sur le lit et lui demande de me raconter ce qu'il s'est passé.
Ainsi trente minutes se sont écoulées depuis le départ de son tortionnaire. Je sais que maintenant je peux lui parler de mon plan. Alexander avait vraiment l'air fatigué et je suis sûr qu'il est parti dormir et que personne ne nous écoute. Je m'assieds près d'elle, prends l'une de ses mains, je lui caresse le visage et essuie ses larmes. Ensuite je la regarde droit dans ses yeux noisette empli de tristesse, de honte et...d'amour. Je vois qu'elle m'aime toujours. Je lui parle de la même voix douce que lorsqu'elle fait des cauchemars et que je la retrouve seule dans le noir enfermé dans la salle de bain : « Mon ange...je veux que tu m'écoutes attentivement. C'est très important. Ce n'est pas de ta faute ce qui nous arrive.
-Mais si ! C'est moi qui me suis enfuie et faite kidnappée et c'est pour ça que...
-Ce n'est pas de ta faute. Écoute-moi, j'ai une idée pour nous sortir d'ici. Nous allons descendre par le balcon. Il y a une corniche assez large pour mettre nos pieds. À côté se trouve un grand chêne et les branches sont très proches de la corniche. Elles ont l'air bien solide. Ensuite on descendra de l'arbre et l'on courra le plus vite possible se cacher dans la forêt juste en face d'ici et l'on continuera de marcher, courir, marcher, comme à nos examens de test physique à la police et en deux à quatre heures en tenant compte de tes blessures si tu fais un grand effort ma belle, on sera très loin d'ici. On devrait être sur l'autoroute où il y a un téléphone de secours. On appellera Edward et nous l'attendrons caché pour ne pas qu'Alexander nous retrouve s'il part à notre recherche. D'accord mon ange ? Tu seras capable de faire ça ?
-Je suis si fatiguée...et mes blessures me font encore souffrir. Je serai plus un fardeau pour toi. Pars et reviens avec de l'aide.
-Tu crois qu'il te laissera en vie s'il te retrouve seule alors que je me suis enfui pour le dénoncer ? Tu n'es pas un fardeau pour moi. Tu es celle qui me redonne courage et espoir quand tout semble perdu. Alors non, je ne te laisserai pas.
-Mais je vais tomber du balcon dans l'état ou je suis Ric.
-C'est pour cela que je te donne deux heures pour te reposer et prendre des forces. Je sais que tu peux y arriver. J'ai confiance en toi et si tu ne sais plus courir je te porterais et courais avec toi sur le dos. Je refuse de te perdre encore une fois. Maintenant manges toute ton assiette et ensuite couche toi près de moi. »
Jenna me regarde avec un mélange d'inquiétude et d'espoir. Je lui souris et la regarde manger doucement. Ahh même affamée elle garde ses bonnes manières et ne se précipite pas sur la nourriture comme moi je le fais lorsque j'ai super faim ! Ah ce que je l'aime. Elle, son corps, son visage, son sourire, ses cheveux et son humeur joyeuse...je suis heureux. Je reste là assis sur le bord du lit à la contempler.
Une fois son repas fini jusqu'à la dernière miette je m'allonge dans le lit double et lui fais signe de venir se coucher près de moi. Comme à chaque fois qu'elle a besoin de réconfort ou que moi j'en ai envie; je me mets sur le dos, lève le bras droit, laisse ma magnifique petite amie caler sa tête sur mon torse, près de mon cœur, abaisse mon bras et commence à caresser les longs cheveux de ma Jenna. Encore une fois je les compare à des rivières. Rien que de sentir son souffle calme près de mon cou, je me sens apaisé. Elle s'est endormie. Mes caresses dans ses cheveux lorsque nous sommes dans le lit ont toujours cet effet apaisant (et soporifique). Je la regarde à nouveau. Elle a l'air heureuse et calme. Je vois une larme perler sous ses paupières closent. Je souris tristement.
Le plan n'a presque aucunes chances de rater mais j'ai tout de même peur qu'un incident que je n'avais pas prévu se produise. Je me repasse tous les bons moments passés avec ma petite amie au corps si fragile mais au courage tellement immense. Les deux heures s'écoulent lentement. J'en profite pour faire de petits sommes, mais pas de vrai sommeil. Il est temps de partir.
Je me détache de Jenna à contre cœur et je commence à bouger en douceur les meubles de la pièce. Je bloque la porte avec une armoire et deux tables de nuit. Ensuite une autre idée me vient. Je prends la clé de la salle de bain et ferme la porte avec. Je glisse la clé dans ma poche. C'est du temps gagné en plus. Je n'oublierai pas de refermer la porte du balcon afin qu'Alexander pense que nous nous sommes enfermés dans la salle de bain et perde du temps à essayer de l'ouvrir. Je pars doucement réveiller Jenna. J'ai réussi à ne faire presque aucuns bruits. Elle se lève et se meut avec plus d'aisance que tout à l'heure. Beaucoup plus même.
Je sais qu'elle va y arriver. Nous allons enfin sortir et retrouver notre liberté tant convoitée. Elle me fait signe de changer ses pansements et je m'exécute rapidement. Elle grimace de douleur mais ne dit rien. Je soupire longuement. L'adrénaline monte en moi. Jenna me regarde droit dans les yeux. Elle est résolue à s'enfuir maintenant. Nous échangeons un bref sourire ainsi qu'un court baiser et ensuite j'ouvre la fenêtre du balcon. Il fait encore noir mais je me souviens de l'emplacement de la corniche, tout comme celui de l'arbre.
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