Bienvenue à la Disney Academy
Lorsque le carrosse se posa sur la plaine verte, il continua à rouler encore un peu. Belle et moi continuons de parler, jusqu'à ce qu'elle ouvre de grands yeux ronds vers la fenêtre et s'exclame :
- La Disney Academy ! C'est là, regarde !!!
- Où ça ? Où ça ??? criai-je, totalement surexcitée.
Elle avait raison : on distinguait une forme immense qui se précisait à mesure que l'on avançait. On voyait des tours, des portes, des allées... Puis un château, magnifique, majestueux, d'un blanc immaculé, presque aussi beau que le château de Cendrillon, le seul que j'ai eu l'occasion de voir. Celui-là est un peu particulier : il n'y a pas de gardes qui patrouillent ou de foule qui se presse, simplement une multitude de carosses ivoire et dorés et quelques adultes en tenue de cérémonie. Lorsque nous nous arrêtons enfin et que nous descendons, une femme d'âge mûr, le regard bienveillant, vêtue d'une longue robe fourreau bleue marine, s'avança et annonça :
- Mes chers amis ! clama t-elle d'une voix si forte que j'en sursauta. Bienvenue à la Disney Academy ! Je suis Linda Loïs, votre directrice, et voici Laura Héloïse Frund - elle montra une femme d'âge moyen, brune, yeux marrons, nez retroussé - la directrice adjointe, et Bernard Milon - elle se tourna vers un homme sérieux, grave, qui avait l'air de s'ennuyer profondément - l'intendant. Mais vous aurez toute l'année pour découvrir l'équipe enseignante, alors je ne vais pas vous embêter pour l'instant ! Toutefois, avant de vous apprendre la composition de vos classes, je voudrais vous présenter quelques personnes qui auront l'honneur d'être vos camarades de classe cette année.
Linda pointa le bras en direction du dernier carosses de la file, le plus beau, entièrement d'or et de joyaux. Belle et moi nous attardâmes sur le blason de la portière étincelante : on aurait dit une pomme où s'inscrivaient les deux lettres "DN". Lorsque la portière s'ouvrit, une jolie brune en sortit, encadrée d'une demi douzaine de gardes du corps. Ses cheveux noirs d'ébène étaient attachés par un nœud du même rouge sang que ses lèvres et sa peau était d'un blanc de neige.
- Tour concorde ! me murmura Belle, surexcitée. La pomme... DN... Ça veut dire Dynastie Neige ! C'est Blanche neige !!!
En effet, tout le monde sembla en être arrivée à la même conclusion. La princesse, fière de son entrée, releva le menton et adressa un franc sourire à la directrice, qui la salua d'une petite révérence.
- Chers élèves, je vous présente Sa Majesté la princesse Blanche Neige ! Maintenant âgée de quinze ans, la princesse entrera en seconde et sera peut-être dans votre classe, souria Linda d'un air entendu.
Un murmure d'excitation parcouru l'assemblée. Mais avant que l'on aie pu dire autre chose, un autre carosse fit son apparition. Je n'en avais jamais vu un de plus beau : d'une transparence inouïe, d'une clarté majestueuse, il semblait avoir été taillé dans la glace. Ce qui était normal, lorsque l'on appercut les deux silhouettes si familières qui en sortirent. L'une était une jeune femme dont les cheveux tressés étaient d'un blond presque blanc ; elle portait un bustier et une jupe patineuse toutes deux d'un bleu de glace, tout comme ses ballerines et son diadème resplendissant. L'autre était une jeune femme rousse, dont les deux nattes collées entourait son visage rieur constellé de tâches de rousseur ; elle portait des vêtements légers et colorés et tenait sa sœur par la main.
- Belle... murmurais-je, si émue que j'en pleurais presque. Ce sont leurs majestés Elsa et Anna !
Encore une fois, tout le monde semblait penser la même chose. La reine et la princesse s'avancèrent toutes deux, un sourire bienveillant aux lèvres, et s'inclinèrent légèrement devant la directrice. Cette dernière plongea dans une révérence bien plus appuyée que pour Blanche Neige, ce qui la fit pincer des lèvres.
- Voici Sa Majesté la reine Elsa d'Arendelle, et Sa Majesté la princesse Anna d'Arendelle ! Elles seront toutes les deux dans la classe spéciale "remise à niveau", car comme vous le savez tous et toutes, elles n'ont pas pu suivre une scolarité normale.
La reine et la princesse se reculèrent à côté de Blanche Neige.
- D'autres personnalités royales viendront étudier à la Disney Academy. Cependant, elles n'ont pas pu être présentes aujourd'hui. Bien ! Maintenant, je vous prie de nous suivre dans le Grand Hall, pour découvrir la composition de vos classes.
Nous suivîmes la directrice avec une certaine appréhension. J'aimerais vraiment être avec Belle...
Le Grand Hall est absolument magnifique : tout est de marbre blanc et une immense statue d'un homme était érigée au centre. Puis l'intendant sorti une très longue liste et réajusta ses lunettes.
- Je vais énoncer vos noms, commença t-il d'une voix lasse. Dès que vous entendrez le vôtre, vous vous placerez à ma gauche et un enseignant montrera à votre classe les logements. Allons y... Sixième Rouge. Bertrand BONGET ! Sophie CALI !
Le dénommé Bertrand et la dénommée Sophie s'avancèrent, ainsi que tout les autres de leurs classes un par un dans l'ordre alphabétique. Lorsqu'une bonne vingtaine d'élèves fut rassemblée, ils s'éloignèrent avec un des professeurs. Et ce fut de même pour la sixième verte, bleue, jaune, violette, orange et marron, puis pour les cinquièmes des mêmes couleurs. Enfin, on appela la quatrième rouge. Puis la verte. Lorsqu'une dizaine d'élèves furent déjà appelés pour la quatrième bleue, l'intendant appela :
- Lina MAITTE ! Belle MARIE !
Belle se raidit, puis me lança un regard attristé et rejoignit les autres. Mon cœur se resserra. L'intendant continua d'appeler les élèves de la classe bleue.
- Zoé SINNO ! Ninon STOWSKI !
Un énorme poids de retira de mes épaules. Je suis dans la classe de Belle, je suis dans la classe de Belle ! Je rejoins les dix neuf autres élèves en sautillant, plus heureuse que jamais. Belle m'accueille avec un grand sourire. Une fois que Nour Yediane fut appelée, un homme de taille moyenne, un peu rond, l'air sympathique, nous fit signe de le suivre. Tandis que nous marchâmes le long d'un couloir propre, il entama la conversation :
- J'espère que nous allons bien nous entendre ! Je suis M. Plouf, professeur de magie, et je suis votre professeur principal cette année !
Belle inclina discrètement la tête vers moi et me chuchota :
- M. Plouf, sérieusement ?
Je réprimais un éclat de rire. Nous franchissâmes une porte gravée qui donna sur un petit jardin reposant, puis nous traversâmes un pont de pierre qui donnait sur un joli bâtiment.
- Voici les logements des quatrièmes ! annonça M. Plouf en désignant le bâtiment. En entrant, quelqu'un vous expliquera où se trouvent les chambres - c'est facile, elles sont bleues comme votre classe, et il y a d'un côté les filles, de l'autre les garçons. Vous trouverez dans vos chambres vos valises, ainsi qu'un plan de la Disney Academy, votre emploi du temps, quelques informations et objets utiles - comme les clefs de votre chambre - et votre uniforme. Ne vous inquiétez pas, s'empressa t-il d'ajouter en voyant les visages dépités de ses élèves, les uniformes ne sont obligatoires que lors des évènements particuliers. Par exemple, à la rentrée de demain, vous devrez les porter.
M. Plouf fit entrer ses élèves dans un hall immense, dont le sol était gravé, le plafond haut vitré et les murs tapissés des plus prestigieux élèves ayant étudié à la Disney Academy. Un homme ridé, aux lunettes en demi-lunes, nous regarda puis nous dit :
- Je vais appeler vos prénoms par ordre alphabétique. Si vous savez avec qui vous voulez partager votre chambre, dites moi le nom de cette personne et placez vous avec cette personnes et vos valises - il désigna les valises placées au fond de la salle en rangs parfaits - à ma gauche. Si vous ne savez pas avec qui vous voulez être, placez vous avec votre valise à ma droite. Compris ? Bien. Alastor Abilt ?
- Je ne sais pas avec qui je veux être, monsieur, dit il en se saisissant de sa valise.
- À droite. Noémie Beilli ?
- Euh... hésita t-elle. Je peux être avec deux personnes ?
- Bien sûr, ce sont des chambres de deux ou trois personnes.
- Alors je veux me mettre avec Inès Tatz et Laura Nativille ! clama t-elle, et toutes trois prirent leurs valises en se dirigeant vers la gauche.
Après un certain temps, il demanda :
- Belle Marie ?
- Je veux me mettre avec Ninon... Euh...
- Stowski ! lui murmurais je.
- Stowski ! Ninon Stowski, corrigea t-elle, et nous nous dirigeâmes à gauche avec nos valises.
Immédiatement, deux personnes vêtues de tailleurs gris identiques nous prirent nos valises et montèrent un des deux escaliers de marbre. Interloquées, nous restâmes figées jusqu'à ce qu'il aie fini l'appel.
- Bien, annonça l'homme aux lunettes en demi-lunes. Pour monter aux chambres des garçons, c'est ici, celles des filles, c'est là. Vos portes de chambres sont bleues. Une personne conduira chaque groupe à sa chambre. Pour ceux qui n'ont pas de groupes, restez ici, je vais vous expliquer.
Une des deux personnes en tailleur gris qui nous avait pris nos valises nous fit signe de le suivre. Nous montèrent un escalier, puis un deuxième, puis un troisième, et nous arrivâmes dans un long couloir aux portes bleues. Il s'arrêta devant une porte marquée d'un "47" argenté et nous dit simplement :
- C'est ici. Bonne journée.
Et il tourna les talons.
- Sympa, l'accueil ! ironisais-je. Bon, on entre ?
- Ok ! me souria Belle.
- Wouaouwaw !!! clamions nous en chœur.
C'était une pièce très vaste : on y trouvait deux sièges de cuir faces à deux bureaux de noyer, une table basse en noyer entourée d'un canapé de cuir blanc et de deux fauteuils moelleux face à une télévision. Enfin, dans un coin, se trouvait un grand piano noir laqué et deux portes bleues. Belle ouvrit fébrilement l'une d'elles : c'était une salle de bain d'un bleu ciel élégant, composée d'une baignoire, d'une douche, d'un lavabo et d'une toilette, d'un blanc limpide. Lorsque j'ouvris la seconde porte, je fus encore émerveillée : la chambre était composée de deux grands lits en noyer avec des draps bleus matelassés et des multitudes de coussins dans les tons bleus, blancs et gris clairs. Il y avait également deux tables de chevet, un grand tapis, un tableau de liège, trois petites commodes et deux penderies laquées entre lesquelles se trouvait une fenêtre qui donnait sur un lac brillant. Sur chacun des lits se trouvait une valise, des documents et des vêtements qui devaient sûrement être l'uniforme.
- Oh, regarde ! s'écria Belle en pointant un objet argenté sur son lit.
Cet objet n'était autre qu'un cadeau rectangulaire entouré de papier argenté et d'un noeud de satin bleu canard. Je regardais plus attentivement sur mon lit : en effet, il y avait un cadeau identique au sien, quoique légèrement moins volumineux, avec une étiquette sur laquelle on pouvait lire : Ninon Stowski. D'un regard, nous fûmes d'accord pour l'ouvrir immédiatement. Belle fut la plus rapide : elle en sortit un carnet blanc qui ne comportait qu'une dizaine de pages, ainsi qu'un crayon à papier. Mon paquet contenait un écrin où l'on pouvait trouver un petit pendentif doré relié à un ruban à la manière d'un collier. Nous nous regardâmes, stupéfaites.
- Qu'est ce que ça signifie ? souffla Belle.
- Aucune idée, soupirais je.
- Oh ! s'exclama t-elle. Ninon ! Ninon, regarde ! Sur le tableau de liège, il y a quelque chose qui vient d'apparaître !
Je tournais vivement la tête. En effet, un grand papier venir de s'accrocher, arrivant de nulle part. Il y était écrit :
Chers élèves de la quatrième bleue,
Nous espérons que tout se passe pour le mieux
et que votre chambre vous convient.
Nous vous informons que si vous voulez déjeuner et
goûter, des repas seront servis au réfectoire
de 12h à 14h et de 16h à 17h30.
Vous pourrez également venir prendre un
panier repas, disponible à toutes heures
juste à côté du réfectoire.
Nous vous informons également que nous vous
attendons à 20h au plus tard pour dîner
au réfectoire pour l'habituel dîner réunion de rentrée.
Les cours commenceront demain selon
vos emplois du temps. N'oubliez pas
le port de l'uniforme pour la rentrée !
Cordialement,
Bernard Milon, intendant.
- C'est génial ! lançais je. On a toute la journée pour nous !
Suite à cela, Belle décida de ranger tout de suite ses affaires. Moi, je préférerais faire une petite ballade avant, alors je me dirigeais vers le parc. Il était sublime, si grand que l'on pouvait s'y perdre mais si majestueux que ça ne serait pas dérangeant si ça arrivait. Pour revenir, je repassais par le Grand Hall et sa fameuse statue. En m'approchant, je vis un petit écriteau : Walt Disney. Je compris immédiatement pourquoi cette statue était si imposante ! Walt Disney... Le victorieux par excellence ! Sa vie est une légende, une légende si mythique qu'on se demande s'il a vraiment existé. Apparemment, autrefois, les êtres humains vivaient dans la noirceur la plus totale, mais lui, Walt Disney, il est arrivé, possédant des pouvoirs magiques si inouïs que petit à petit, il a retiré ce malheur qui nous enveloppait... Et tout est devenu féerique, magique. Il a aidé tant de gens à maîtriser leurs pouvoirs, à les contrôler, il a rendu tant de gens plus heureux ! Oh, je ne prétends pas qu'il a rendu ce monde en monde parfait des contes de fées... Non, des gens comme Maléfique ou la Méchante Reine ont bel et bien existés, mais c'est devenu tellement mieux ! J'aurais tellement aimé vivre à cette époque pour le rencontrer, il y a plus de deux cents ans ! Mais son histoire est tout de même étrange... S'il a bel et bien existé, comment se fait il que personne ne sache quand ni comment est-il mort ?
J'en étais là de mes réflexions quand mon ventre se mit à gargouiller. Alors, non sans difficulté car je n'avais évidemment pas pris mon plan de l'école, je vis le réfectoire mais, plutôt que d'y entrer, je pris deux paniers repas en osier et je repris le chemin du bâtiment. En entrant dans la chambre, je n'entendis personne.
- Belle ?
Un petit grognement se fit entendre, étouffé par un sanglot. Sans plus attendre, je posais les paniers repas sur la table et courut vers la chambre. J'y trouvais Belle, assise sur son lit, des larmes tombant sur un petit cadre. En constatant ma présence, elle releva la tête et je pus appercevoir un visage rougi par les larmes et des yeux bouffis. Immédiatement, je m'assis à côté d'elle et lui tendis un mouchoir en lui passant un bras autour des épaules. Tandis qu'elle s'essuyait les yeux, je pus mieux voir le cadre. Il contenait une photo d'un père, d'une mère et de leur petite fille qui ressemblait atrocement à Belle.
- Tes parents te manquent, c'est ça ?
- N...non...
- Alors... Qu'est ce que c'est ?
- Ma m-m-mère... Elle est... Elle est m...
Elle n'eut pas besoin d'en dire plus, je compris immédiatement la situation. En déballant sa valise, elle a dû tomber sur cette photo qui lui a inévitablement rappelé la mort de sa mère.
- Depuis combien de temps ? soufflais je.
- D... Deux ans.
- Elle aurait adoré. Que sa fille soit à la Disney Academy... À mon avis, tu devrais la mettre dans la chambre, pour qu'elle sache que sa fille est ici.
Belle me sourit.
- Tu crois ?
- J'en suis sûre. Allez, viens, j'ai ramené le déjeuner !
Le reste de la journée se passa bien. Après que je me sois installée, nous avons joué, parlé et tellement rit que nous en avions presque raté l'heure du dîner ! À 19h58, nous étions devant le réfectoire, essoufflées. Lorsque nous y entrâmes, nous étions stupéfaites. J'étais tant sous le choc que je ne pouvais rien dire. Belle murmura, bouche bée :
- C'est... C'est...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top