Doliannah était rassurée qu'Alexei ait accepté de les aider, elle et Adonis. Tous trois sortirent du restaurant, il faisait complètement nuit et quelques lumières étaient déjà éteintes. Les rues étaient également plus vides et silencieuses.

-Je présume que montrer vos capacités maintenant serait risqué, même si nous nous cachions, dit Alexei.

-Ne vous en faites pas, je vous les montrerai demain, lorsque vous viendrez, répondit-elle. En tout cas, je vous remercie encore pour votre aide.

-Mais de rien, jolie demoiselle. Je vous dit au revoir, à tous les deux.

Adonis salua son ami qui salua également Doliannah avant de partir dans la direction opposée. Le docteur et son assistante attendirent un peu, le regardant partir, avant de retourner en direction de chez Adonis. La jeune serkonienne utilisa son pouvoir de vision et entendit le chant d'une rune. Elle s'arrêta et tourna sur elle-même pour savoir où cet artefact se situait. Adonis la vit chercher, il s'arrêta aussi et vit la marque de l'Outsider briller à travers le gant de son assistante. Le docteur se précipita vers elle pour lui attraper le bras.

-Ah ! s'écria-t-elle, surprise. Mais que faites-vous, Adonis ?

-Votre marque est visible à travers votre gant, chuchota-t-il en regardant autour de lui pour s'assurer que personne ne les avait vus.

-Je le sais. Lorsque j'utilise un pouvoir, elle s'illumine mais ne vous en faites pas, il n'y a personne ici et je suis discrète.

-Mais pourquoi en avez-vous besoin maintenant ? demanda-t-il.

-Je cherche des runes, pour améliorer mes pouvoirs, répondit-elle à voix basse. Suivez-moi, nous devons aller chercher celle que je viens de repérer.

Le docteur ne put discuter, il suivit Doliannah dans les rues de Karnaca, dans la direction opposée à la maison. Ils étaient guidés par le pouvoir de la jeune serkonienne. Quand il y avait quelqu'un d'autre, elle désactivait son pouvoir et cachait sa main marquée. Tous deux marchèrent pendant quelques minutes et arrivèrent finalement dans une ruelle sombre et peu rassurante. Doliannah levait sa main en l'air pour entendre le chant et Adonis ne cessait de regarder autour d'eux, au cas où quelqu'un arriverait.

-La rune est dans ce bâtiment, au deuxième étage, marmonna la jeune Contero en cherchant du regard un moyen d'y accéder. Je vais passer par la fenêtre.

-Mais... comment ?

Sans répondre verbalement, Doliannah se tourna du côté du bâtiment qui faisait face à celui dans lequel était la rune. Elle enleva alors sa robe de soirée qu'elle donna à Adonis et se retrouva dans une petite tenue légère. La jeune Contero utilisa son pouvoir de téléportation pour monter sur une ventilation qui se situait sur le mur, entre le premier et le deuxième étage. Les fenêtre n'étaient pas toutes fermées ou barricadées mais aucune lumière ne semblait allumée à l'intérieur des pièces. Dolly se tourna face à la fenêtre qui la mènerait à la rune et utilisa son pouvoir pour l'atteindre. La fenêtre étant fermée, la jeune serkonienne dut s'accrocher aux rebords. Adonis qui la regardait faire, avait peur pour elle et se plaça en dessous d'elle, au cas où elle tomberait.

-Faites attention à vous !

-Ne vous inquiétez pas, Adonis, je sais ce que je fais.

À vrai dire, Dolly n'était pas aussi confiante qu'elle le disait. Elle colla sa tête à la vitre pour regarder à l'intérieur mais ne vit rien, tout était trop sombre.

-Pouvez-vous trouver une pierre ou quelque chose d'assez dur, je vous prie ? demanda-t-elle. N'importe quoi, ce que vous trouvez.

Pas vraiment d'accord pour pénétrer par effraction dans ce bâtiment, le docteur Calano chercha quand même ce que lui avait demandé Doliannah. Plus loin dans la ruelle, Adonis trouva une pierre assez grosse, il revint alors vers son assistante pour lui montrer sa trouvaille.

-Parfait ! lança-t-elle. Je vais m'écarter, visez bien.

-Que... comment ? Vous voulez que je lance la pierre ?

-Adonis, si je le fais moi même je risque de me blesser.

Tout en parlant, Doliannah se mettait sur le côté pour ne pas être devant la fenêtre, elle se mit le plus loin possible, en espérant ne pas être blessée. Le docteur était encore plus réticent à l'idée de devoir lui-même casser cette fenêtre. Cependant, c'était Doliannah qui lui avait demandé et c'était pour obtenir une nouvelle rune afin d'améliorer les pouvoirs de cette dernière. Après quelques secondes d'hésitation, Adonis s'assura que Doliannah était suffisamment loin de la fenêtre et lança la pierre aussi fort qu'il le put mais elle vint heurter le mur, juste à côté de la fenêtre et retomba sur le sol. Il la récupéra et essaya à nouveau. Cette fois-ci, la pierre brisa la vitre bruyamment. Adonis regarda partout autour de lui tandis que Doliannah entrait dans le bâtiment.

-Faites vite ! lança-t-il, peu confiant.

Doliannah se retrouva dans une grande pièce obscure mais elle entendait le chant de la rune, elle était proche. La jeune serkonienne utlisa son pouvoir de vision pour mieux voir. En face d'elle, un couloir avec une porte au bout, à sa droite, une petite cuisine avec une table pour manger, elle se trouvait dans une sorte de salon presque entièrement vide et à sa gauche il y avait une chambre et des toilettes. Tout l'appartement était ouvert, il n'y avait pas de porte pour passer d'une pièce à l'autre, excepté les toilettes. Et il n'y avait pas beaucoup de meubles, seulement le nécessaire.

Dolly suivit le chant jusque dans la chambre mais elle ne voyait pas la rune. La jeune serkonienne n'eut pas besoin de fouiller la pièce, elle trouva la rune sous l'oreiller grâce à son pouvoir qui la lui montra à travers. Une fois que Dolly eut l'artefact en main, elle entendit une porte s'ouvrir. Terrifiée, elle se hâta silencieusement contre le mur de la chambre qui la cachait du couloir. L'homme qui habitait ici lâcha ce qu'il tenait en entrant, il courut vers sa fenêtre brisée et ramassa la pierre avant de se retourner rapidement. L'homme marcha lentement vers sa chambre, Doliannah pouvait le voir grâce à son pouvoir de vision. Son cœur accélérait. Que devait-elle faire ? L'homme arriva dans son champ de vision naturel, sans réfléchir, elle se jeta sur lui pour essayer de lui prendre la pierre mais il fut plus rapide et lui donna un coup avec ladite pierre. Doliannah tomba au sol, étourdie, la rune fut projetée plus loin et l'homme la vit. Il tenta de la récupérer mais la jeune serkonienne lui donna un coup de pied. Sans reprendre sa rune, il se jeta sur Dolly puis serra ses mains autour de son cou. Écrasée, Doliannah n'arrivait pas à bouger, elle luttait comme elle pouvait tout en essayant de respirer.

Depuis l'extérieur, Adonis avait entendu des bruits mais aucun moyen pour lui de savoir ce qu'il se passait.

-Vous l'avez ? demanda-t-il, inquiet. Hé oh ! Tout va bien ?

Doliannah manquait de plus en plus d'air et ne pouvait prévenir le docteur. Elle essaya de saisir la pierre que l'homme avait laissé tomber près d'eux mais son bras était trop court, elle ne parvenait qu'à la toucher du bout des doigts. Dolly gesticula et parvint à se déplacer légèrement sur la gauche. Grâce à ce mouvement, elle put attraper la pierre et donna un coup avec dans la tête de l'homme qui tomba sur le flanc, laissant enfin la jeune Contero respirer. Elle se releva en toussant et prit la rune.

-Doliannah ? Doliannah ! hurla Adonis.

Cette dernière se hâta comme elle put vers la fenêtre mais l'homme avait rapidement rampé jusqu'à elle et la saisit par les jambes, la faisant violemment tomber face contre terre sur les bouts de verre, en échappant un cri. Doliannah fut écorchée lorsqu'il la tira vers lui.

-Lâchez-moi ! cria-t-elle en se débattant à nouveau.

-Cette rune est à moi ! hurla l'homme.

Adonis était terrifié, il avait entendu le cri de son assistante et maintenant ces paroles. Il pouvait désormais être certain qu'elle luttait contre un homme. Le docteur ne savait quoi faire.

Étant plus faible que l'homme, Doliannah savait qu'il fallait trouver autre chose pour se libérer de lui. Elle pensa alors soudainement à son pouvoir qui émettait une onde de choc. Dolly plaça sa main en direction de l'homme et donna un coup dans l'air. L'onde de choc projeta violemment l'homme contre un mur qu'il cassa puis il retomba sur le sol. Le mur s'effondra sur lui. La jeune serkonienne était encore sous le choc, bouche bée face à la force de son pouvoir. Elle se releva non sans se blesser à nouveau à cause des bouts de verre, prit la rune et regarda l'homme, inerte. Il était mort, Doliannah venait de tuer un homme.

-Doliannah ? cria Adonis, terrifié de ne plus rien entendre. Je vous en prie répondez-moi !

La jeune Contero était trop sous le choc pour répondre. Pour être certaine de ce qu'elle venait de faire, Doliannah s'approcha de l'homme et constata qu'il ne respirait plus. Elle ne savait plus quoi faire. Elle ne pouvait pas détacher son regard de son corps inerte, écrasé sous le mur. La jeune Contero ne réalisait pas encore. Certes, elle s'était défendue, mais elle était entrée par effraction chez cet homme dans le but de lui dérober sa rune. Et finalement, Dolly l'avait tué. Elle ne parvenait pas à accepter cette phrase.

Soudain, quelqu'un frappa à la porte de l'appartement, la faisant sursauter. Avec l'aide de son pouvoir de vision, Doliannah vit deux personnes derrière la porte.

-Que se passe-t-il ici ? C'était quoi tout ce bruit ?

Affolée, Doliannah courut vers la fenêtre mais en passant par celle-ci, elle se coupa le poignet gauche avec un bout de verre resté accroché. La douleur la fit trébucher, la jeune serkonienne n'eut pas le temps d'utiliser son pouvoir de téléportation, elle heurta de plein fouet la ventilation par laquelle était passée auparavant puis tomba sur le sol de la ruelle, à côté d'un Adonis, terrifié.

-Doliannah ! s'écria-t-il en se baissant près d'elle. Vous êtes vivante.

Le docteur entendit la porte de l'appartement s'ouvrir d'un coup sec et comprit que d'autres personnes arrivaient. Il mit la robe sur son épaule, la rune dans sa poche et prit Doliannah dans ses bras. Tout en la portant, il s'en alla aussi vite que possible.

-Que s'est-il passé ? demanda-t-il tout en se hâtant vers sa maison avec la jeune femme dans les bras.

Cette dernière était trop étourdie pour répondre. Adonis faisait de son mieux pour ne pas ralentir. Heureusement pour lui, Doliannah était plutôt légère. Une fois qu'ils furent arrivés, le docteur eut quelques difficultés pour ouvrir la porte de son cabinet mais finit par y parvenir. Il déposa Dolly sur la table d'examen et sa robe par terre puis s'occupa de ses blessures. Adonis fut tout de même rassuré de voir que ses blessures n'étaient pas si graves mais superficielles, en fin de compte.

Doliannah quant à elle, fut rapidement inconsciente, elle se retrouva dans le Grand Vide. Mais à cause de la douleur suite à sa lutte contre l'homme et sa chute, elle tomba en essayant de se lever de la table d'examen. Ses mains étaient posées sur ce sol particulier qui ressemblait à de la pierre. Doliannah resta bouche bée lorsqu'elle comprit. Cette matière, elle l'avait déjà touchée et déjà vue, en dehors du Grand Vide. Doliannah se releva puis marcha un peu dans le Grand Vide, elle regarda partout autour d'elle, cette matière était partout, elle formait cet endroit si spécial. En avançant, la jeune serkonienne fut à nouveau surprise par l'arrivée de l'Outsider qui apparut devant elle en sortant d'un nuage de fumée noire.

-Doliannah, tu m'impressionnes, dit-il. Je ne pensais pas que tu ôterais la vie si rapidement.

-Ce n'était pas intentionnel ! répliqua-t-elle. Je ne faisais que me protéger.

-Donc tu estimes que cet homme était coupable ? Mais qui est entré dans son appartement pour lui dérober sa rune ? N'avait-il aucune raison de se défendre ?

La jeune Contero ne répondit pas. Elle savait qu'il n'avait pas tort.

-Aujourd'hui, tu as fait une nouvelle rencontre, Alexei Tekov, poursuivit alors l'Outsider. Un homme intelligent et talentueux mais rongé par la jalousie. Son travail n'a jamais été vraiment reconnu. Il a tout de même une certaine réputation mais pas aussi importante qu'il ne le souhaiterait. Alexei Tekov marche dans les pas d'autres inventeurs comme Anton Sokolov, Piero Joplin ou même Kirin Jindosh. Ses inventions resteront-elles dans les mémoires ? Tout dépend de toi, Doliannah. Que vas-tu faire de ses créations ?

Dolly savait que l'Outsider n'attendait pas vraiment de réponses mais elle se demanda quelle réponse elle aurait pu fournir. La jeune serkonienne ne savait plus vraiment. Serait-elle capable de tuer d'autres personnes ?

Après un court silence, Doliannah fit un pas vers l'Outsider qui s'apprêtait à lui tourner le dos et probablement disparaître.

-J'ai compris une chose, dit-elle alors qu'il lui refit face. Epinda avait trouvé un morceau du Grand Vide, de cet endroit. Comment est-ce possible ?

Il la regarda avec un petit sourire en coin mais ne répondit pas.

-Daud est-il en vie ? insista-t-elle.

L'Outsider resta muet.

-Vous le savez, vous savez tout ! De plus, Daud porte votre marque. Je suis certaine que vous l'avez surveillé pendant des années. Pourquoi a-t-il disparu il y a quinze ans ? Comment un morceau d'ici a pu se retrouver dans le monde réel ?

-Parce que tu penses que cet endroit n'est pas réel ? demanda-t-il en s'approchant d'elle, la faisant reculer. Évidemment que j'ai les réponses à tes questions, je te regarde Doliannah, avec intérêt, mais tu dois les trouver par toi-même.

Elle voulait connaître les réponses mais avant qu'elle n'ait pu dire quoi que ce soit de plus, l'Outsider disparut, il y eut le flash blanc et elle se réveilla une nouvelle fois dans le lit. Le soleil était en train de se lever. La jeune serkonienne sortit de son lit puis de la chambre. Adonis dormait toujours, sur son divan. Doliannah s'assit sur un fauteuil et attendit. Elle repensa à la nuit dernière, l'homme qu'elle avait tué, Alexei Tekov, la rune... La rune, où était-elle ? À l'aide de son pouvoir de vision, elle put la trouver, Adonis l'avait laissée dans son cabinet. Doliannah n'alla pas la chercher tout de suite, sachant désormais où trouver l'artefact. Ensuite, elle réalisa que le docteur avait fait un bon travail, ses plaies avaient été néttoyées et pansées, pour les plus importantes. De plus, elle n'avait plus très mal, seulement à l'endroit où elle avait heurté la ventilation en sautant par la fenêtre.

Bientôt, Adonis se réveilla et sursauta en voyant son assistante, immobile, assise sur le fauteuil, proche de lui.

-Doliannah ! Comment allez-vous ? demanda-t-il en s'asseyant.

-Je ne sais pas vraiment... répondit-elle.

-Vous n'étiez pas aussi mal en point que la fois où je vous ai trouvée mais tout de même, j'étais terriblement inquiet. Que s'est-il passé ? J'ai vu une sorte de lumière blanche à un moment, puis il y a eu un bruit sourd. Et après, plus rien.

-C'était un appartement, expliqua Doliannah. J'ai vite trouvé la rune mais le propriétaire est revenu. Nous nous sommes battus. Je l'ai projeté avec mon onde de choc, il... est mort. J'ai tué cet homme en l'envoyant dans un mur qui s'est en partie écroulé sur lui. Mon pouvoir est plus puissant que je ne le pensais. Et je ne sais pas encore l'utiliser. Adonis, j'ai tué un homme...

-Vous étiez dans un état... toutes ces coupures...Vous n'avez fait que vous défendre.

-Tout comme lui, répliqua-t-elle. Je suis entrée par effraction chez cet homme, je suis coupable de cet acte ainsi que de sa mort.

-Il allait vous tuer !

-Ma vie valait-elle mieux que la sienne ? Je m'apprête à commettre d'autres assassinats, des dizaines, peut-être même des centaines. Cet homme était peut-être quelqu'un d'honnête, de charitable...

-Un homme qui possédait tout de même une rune, l'interrompit le docteur. Pour l'Abbaye, il était loin d'être honnête.

-Tout comme moi. Pour l'Abbaye, je suis une adepte de magie noire désormais. Me considérez-vous comme une personne malhonnête, cruelle, égoïste ?

-Pas du tout, répondit-il.

-Je ne pense pas être prête à être un assassin, finalement. Je ne veux pas avoir à tuer d'autres innocents. Comment ai-je pu penser que cela serait simple ? Évidemment qu'ôter une vie n'est pas pas simple.

Doliannah ne regardait plus Adonis dans les yeux, elle fixait le sol, repensait à ce qu'elle avait fait. Le docteur, en revanche, ne détachait pas son regard de son assistante.

-Vous ne pouvez pas abandonner maintenant, dit-il. L'Outsider vous a offert ses pouvoirs, il n'y a que très peu de personnes qui possèdent sa marque. Je vous l'ai déjà dit, vous êtes exceptionnelle, Doliannah, vous êtes destinée à un avenir dont beaucoup se souviendront. Vous pensez que Daud n'a pas éprouvé de remords dans sa vie ? Un assassin n'est pas nécessairement sans cœur, le fait que vous regrettiez montre que vous êtes toujours humaine, consciente de vos actes. Daud était sûrement ce genre d'homme. Le Félon masqué, ou Corvo Attano, comme vous voulez, a tué des tas de gens dans le seul et unique but de remettre Emily sur le trône mais regardez-le aujourd'hui, est-il insensible aux problèmes que rencontre l'Empire ? Nous ne savons pas comment ont réagi ses deux hommes après leur premier meurtre mais ils ne se sentaient certainement pas si bien que cela. Des innocents meurent tous les jours, pour des milliers de raisons mais vous, vous pouvez faire en sorte que leurs morts ne soient pas vaines, en faisant le bien. J'ai déjà perdu des patients, des gens qui n'avaient pas demandé à mourir. Faites en sorte que les prochains qui tomberont soient coupables. Vengez Epinda, qu'elle soit libre.

La jeune Contero ne sut quoi dire. Elle leva les yeux vers le docteur qui lui sourit. Doliannah avait entendu ses paroles mais elle ne savait pas si elle devait les suivre. Cependant, elle se sentit obligée de l'informer d'une chose.

-Adonis, je sais ce qu'est la sorte de pierre qu'Epinda avait volée. Je ne m'en étais pas rendue compte mais cette matière étrange est celle qui constitue le Grand Vide, l'endroit où me fait venir l'Outsider. Seulement, comment un morceau de ce lieu a pu se retrouver dans notre monde ?

-Eh bien, voilà une découverte d'une grande aide, répondit-il avec un sourire. Nous avançons. Nous trouverons la réponse à cette question, j'en suis certain. En tout cas, cela explique pourquoi cet objet a une grande valeur. Un fragment du Grand Vide, ce n'est pas commun.

-L'Outsider aurait dû sauver Epinda, lui donner ses pouvoirs.

-Votre amie est morte dans vos bras, vous avez failli partir dans les miens mais j'ai réussi à vous garder en vie. Peut-être que l'Outsider ne peut pas sauver les gens. Et qu'aurait motivé Epinda ? Vous voulez la venger, mais si elle n'était pas morte, vous auriez simplement quitté l'île, toutes les deux. L'Outsider n'aurait eu aucune raison d'offrir sa marque à l'une de vous deux.