La crise contemporaine est une crise du passé
Une grande crise présente de notre société touche à la créance contemporaine dans le passé. L'illusion récente que la science était forcément véridique, toute puissante et sans grande perspective de se tromper, s'est éteinte dans la représentation réaliste d'un monde agité par les sempiternelles forces de la vanité, de l'intérêt et des persuasions. Voilà où nous en sommes : les intellectuels d'avant sont à plus ou moins juste titre soupçonnés d'avoir négligé ou adultéré des faits pour devenir célèbres ou pour influencer, et l'on n'accorde plus ni place ni créance aux intellectuels de maintenant. Je n'ai presque jamais lu un livre d'histoire qui pour l'essentiel ne répétait pas ce que l'auteur avait lui-même lu dans des livres d'histoire, ni qui ne faisait pas que prolonger cette thèse antérieure avec sa thèse conforme. À force de tromperies et d'indécisions, en un mot à force d'abus de confiance, on s'est aperçu que ces études n'étaient pas rigoureuses, largement fondées d'envies et de lubies, qu'on en avait trop supposé le caractère incontestable, qu'on avait excessivement présumé de la vérification de pairs qui ont peu d'intérêt à réfuter des confrères, et que la réalité propose tant d'interprétations qu'il est loisible d'étayer avec sincérité quantité d'erreurs grâce à quantité de documents vérifiables.
Or, il semble qu'on s'aperçoit à présent qu'une grande partie de la culture du XXe siècle fut constituée de productions de propagande en laquelle on accordait foi au nom de la Science indéfectible, qu'une cooptation de savants approuvèrent au nom vénéré et surfait de consensus, au point qu'on oublia progressivement qu'une compétence se vérifie et ne doit pas reposer sur une masse de textes et de spécialistes. Ainsi a-t-on longtemps abjuré l'esprit critique, on s'est simplement, confortablement, fié : on n'avait pas songé que la plupart des traces historiques sont fabriquées même quand elles sont authentiques et d'époque, on parut oublier qu'un récit même faux peut susciter la véracité et l'enthousiasme de ceux qui le narrent, on resta incapable de mettre en relation que gouvernement et syndicats ne s'accordent déjà pas sur les chiffres de telle manifestation, pour en extrapoler la relativité de l'analyse d'une guerre où le nombre des victimes et le récit des manœuvres, au présent même, diffèrent selon le camp qui les relate. Et c'est pourquoi on n'a pas perçu les totems, comme la légende du peuple-français-foncièrement-révolutionnaire, ce qui eût été aisé en le confrontant avec le simple fait que, dix ans après 1789, se réinstallait le pouvoir absolu de Napoléon en presque unanime consentement. Ainsi, toutes les sciences ayant contenu une part d'interprétation ont presque systématiquement échoué, et cet échec pour notre malheur ne s'est compris que tard, de sorte que c'est à présent qu'il faut regarder rétrospectivement pour s'apercevoir combien ces prétentions de vérité furent usurpées, et combien il sera pénible de reconstruire, probablement en revenant au temps antérieur à cette pluie longuement insensible et à la bifurcation précédant cette fausse route.
C'est en cela, je crois, que la crise de confiance que nous connaissons depuis plusieurs années était en germe depuis un siècle ou plus : la contemporanéité a mis longtemps à deviner les erreurs globales des pourvoyeurs de savoirs, prétendus irréprochables et sûrs, dont on avait pris la posture de certitude comme gage de vérités. Mais ou qu'on eût démontré en nombre leur inanité, ou que ces savants eussent de moins en moins dissimulé leurs fautes de raisonnements – ces deux failles se distinguent chaque fois que des experts se prononcèrent avec péremptoire sur des faits révélés inexacts –, notre époque, ne se fiant plus à ces auteurs et à leurs titres, ne se fie plus non plus à leurs déclarations, en sorte que c'est tout un pan du passé qui a disparu. Cette crise n'est donc pas, contrairement à ce qu'un pouvoir, de savants ou d'ailleurs, a préféré prétendre, un obscurantisme ou un complotisme : elle est pleinement justifiée par ce que nombre d'affirmations tenues pour vraies par bénéfice-du-doute et respect-des-sociétés-scientifiques ont révélé des négligences et induit le sentiment de rhétoriques fallacieuses. On avait supposé qu'un scientifique était toujours un penseur autonome et complet, on n'avait pas intériorisé la part humaine comprise dans les sciences, notamment l'intérêt opiniâtre à croire en ses propres erreurs – on avait trop déshumanisé la science. Et ceci n'est pas pour accuser ces élites d'avoir délibérément menti : simplement, quand elles ne se sont pas simplement salariéesc'est-à-dire quand leurs conclusions ne furent pas commandées par des puissances intéressées, la volonté de percer parmi des concurrents âpres et nombreux les obligea parfois, compte tenu de la durée pour établir de fermes vérités, à avancer vite des théories qu'il eût fallu longuement consolider. Surtout la méthode psychologique et la connaissance de ses biais, qu'on admit négligeable ou innée et qu'à l'origine le scientifique semblait savoir sans l'avoir étudiée, leur fit très souvent défaut, et ils négligèrent de s'examiner, eux sujets-agissants influant leurs sujets-d'étude, pour assurer une objectivité dont ils n'avaient pas conscience de l'enfreinte. Ils eurent notamment la volonté d'innovation théorique en étant inconscients du risque de déformation que comportait cette volonté : ainsi énoncèrent-ils des faussetés en toute bonne foi. Ils rendirent pendant des décennies un travail qui, lourdement déficient, leur apporta pourtant de l'éloge, sans entendre combien le confort et la posture influaient sur tous ces rapports – et le spectateur ne s'en aperçut pas non plus, parce qu'il n'avait pas l'intention de collationner une chose. Au nom de la science nationale, on apporta continuellement au Contemporain une multitude de personnalités souvent élues pour leur visibilité c'est-à-dire surtout ostentatoires, et les médias, par souci de clarté un peu manichéenne, communiquèrent les thèses accessibles et fortes, toujours vulgarisées, sans soin du contradictoire pour ne pas paraître se désavouer après avoir choisi l'honorable « parti de la vérité ». Ce fut sans qu'on s'en aperçût une ère extrêmement obscure, peut-être davantage que la médiévale en ceci que l'homme, à se fier systématiquement aux célébrités innovantes et racoleuses, avait perdu jusqu'à l'usage de douter d'eux, y compris pour ce qui dépendait de sa pratique la plus quotidienne : le théoricien avait toujours davantage raison que le praticien.
Ce fut ce qu'une épistémologie avisée intitulera peut-être un jour : « L'ère ascientifique de l'excès de confiance. » ou « Les Temps pseudo-scientifiques » :
D'abord plaisir de la certitude, puis abandon des vérifications, ensuite aperçu des erreurs et confusion culpabilisante, et enfin doute systématique de tout l'appareil du su.
Une relativité énorme, pour ne pas dire un relativisme infini, gagna un jour la mentalité du témoin régulièrement dupé et qui n'en pouvait plus des exposés différents et incompatibles prononcés avec assurance une stupéfiante : au terme d'une lutte de créance, ce lui apparut avec une explosive brutalité. Le défilé de prévisions démenties provoqua le sentiment implacable qu'en définitive toute parole passée, donc sur le passé et à plus forte raison sur le présent, était foncièrement partiale et conjecturée, assemblée plutôt comme une apparente suite logique que comme une démonstration vraiment solide. Il est vrai qu'à l'époque de la multiplication des théories, on en fit beaucoup d'élégantes et décoratives, d'inutiles mais jolies, de non avenues et « infalsifiables », comme l'écrivait Popper. L'absence du moindre critère de vérifiabilité de ces constructions inappliquées aurait dû conduire une société avisée et critique, au moins depuis les thèses fumistes de Sartre, à leur rejet vers la métaphysique illusoire et la superfluité, mais la société avait cessé d'être avisée et critique pour n'être que divertie : il fallut que cette fausseté macérât en les mœurs et parût comme indéniable, au point que, sans même avoir lu Sartre et les autres et longtemps après leur mort, chacun sut plutôt que comprit la falsification des honneurs qu'on leur fit.
Tout ce passé est assurément pourri, et l'on ne saurait rien y regarder de « fameux » qui ne fût entaché d'un doute oblitérant, bien qu'on ne sache pas toujours expliquer pourquoi. Ainsi le Contemporain ne veut-il plus entendre l'expression de la certitude qu'il a appris à associer à la persuasion, et même le « style philosophique », il l'a acquis en horreur : l'impression aboutie de son long abus confine au rejet de tout discours de vérité.
Il est cependant vrai que son habitude passive de faire confiance lui a retiré un à un tout moyen intellectuel de vérifier une chose – a aboli son discernement et son sens critique : vrai et faux lui sont indissociables, inextricables, il n'est plus en capacité de les discriminer, ne sait plus, au-delà de l'autorité, comment les reconnaître, et cette situation d'indistinction est si totale et indéfectiblement établie pour lui, historiquement et paradigmatiquement, qu'il ne lui sert plus seulement de débattre d'un sujet, que tout ce qui se rapporte au vrai ou au faux lui est entaché d'un soupçon d'une nature proprement dégoûtante qui l'éloigne de ce marasme et de cette boue. Ce qu'il a compris de plus profondément dans son passé, c'est que la discussion et l'expertise sont viciées : il exige que plus rien ne l'atteigne d'une réalité commune, comme un être qui vit en la défiance de tout le passé, donc de tout le présent, par suite de toute réalité. Un englobement de faussetés cumulées l'a rejoint à un point de rupture où il n'existe plus un thème dont il pût collectivement discuter l'existence : il n'en a certes pas la force intellectuelle, mais il n'en a surtout plus l'envie moralecar il y prête le caractère d'un vice foncier, comme un legs négatif, « ce qu'il ne faut pas reproduire ». L'abêtissement qu'on fit des controverses, avec la prétention ridicule d'absoluité que les experts continuèrent d'arborer au cœur de leurs tares et même après leurs défaites, anéantit en lui jusqu'au désir de construire une vérité partagée, le démoralisa de cette ambition qui est mère de toutes et justification du commencement de l'orgueil : s'il perdit l'orgueil, c'est parceque l'exemple sinistré de l'usage de la raison, qu'un élémentaire instinct démasqua, lui confisqua le désir de parler vrai comme ceux qui, prétendant le faire, ne l'avaient jamais fait. Et il le sait en se représentant que si la majorité de ce qui fut antérieur démontra à ce point sa fausseté, alors il doit justement reconnaître aux signes dont on fit tant d'erreurs les indices du discours vain. C'est en quoi l'anéantissement de la valeur du passé abîme le souhait de forger le présent. Tout cela, c'était – et c'est donc – du matériel rhétorique usagé.
Il n'est pourtant pas nécessaire de concevoir ceci comme conscient, notamment comme une objection que le Contemporain saurait expliciter à l'encontre du passé et des hommes de ce passif : il suffit qu'une sensation de dégoût ou de dérision inexplicable lui naisse à l'abord de tout discours sensiblement sérieux, pour entendre combien l'histoire a foncièrement vicié la valeur autrefois attachée à l'inspection de la vérité. Chacun se dit alors : « Allons, c'est encore du jeu, cela, tout ça ; ce sont des gens qui se haussent, qui se donnent un rôle, qui font semblant, peut-être même à notre détriment ; on a suffisamment vu où cela mène pour en rester dupes : si je n'en ricane, au moins je ne m'y mêlerai pas. » Or, c'est selon moi exactement le symptôme d'un litige qui n'est pas passé avec les « hommes de vérité » : je ne fais que rendre à la lumière, en l'exprimant clairement, les origines de ce préjudice dont chacun se sent atteint relativement à la « vérité ». C'est où chacun associe d'emblée la volonté d'un logos (discours rationnel), à des « prétentions » à la vérité, le mot étant compris sous son acception péjorative vaniteuse. On ne « la fait plus » au Contemporain, il sait « à quoi se tenir » de ces « promesses », de pareilles « grandiloquences » et de telles « outrecuidances » : ce registre, à force, « a fait long feu ». Il sent, il sait plus qu'il n'explique, que ça a déjà échoué : il ne veut certes plus y revenir.
Cette crise inédite, cette récession mentale, ne vient donc pas d'un mode de vie nouveau, par exemple imputable à la dernière génération évanescente et technologique, mais procède de la période d'aveuglement volontaire sur la vertu réelle des hiérarchies, toute hiérarchie qu'on croyait fondée sur le mérite, et qui ne naquit pas du talent individuel mais du défaut d'examen, de l'abandon où l'on concéda la compétence sans l'attester. Comme faute de vérifier on a perdu le repère pour se fier, au lieu de reconstruire peu à peu une classification des moyens de vérité, on se contente désormais, parce que c'est moins ardu et ne nécessite pas de se réformer, de se rapporter à qui l'on veut et de douter de qui l'on préfère, sans critère précis et sur le seul confort qu'inspire le sentiment de bien-être. Comme en loin chacun perçoit qu'il n'a pas le début d'un argument pour penser ce qu'il pense, sinon ce qu'il pensait c'est-à-dire sa thèse préétablie et souvent morale qu'il confond avec des raisons, la considération des polémiques lui fait l'effet d'inutilité écrasante, d'autant qu'extrapolant de ce qu'il est, de ce mode de pensée catégorique et axiologique, il devine que tous comme lui n'élisent que sur l'impression immédiate d'une confirmation de leurs préjugés de valeurs, neutralisant la nécessité et les effets de communiquer. Il est vain, autrement dit, de prétendre à convaincre : chacun en convient, c'est peine perdue, au même titre que nul ne saurait plus le persuader d'autre chose que ce qu'il croit déjà. Le passé lui paraît donc faux, il est sans exemple d'une raison supérieure et transmise, contrairement à ce qu'affirmèrent tant de professeurs appointés : ceci est bien dans les mœurs, autrement on ne redouterait pas de s'affronter, on n'abandonnerait pas aussitôt la controverse car on y verrait l'occasion de bâtir du vrai par dialectique et de reforger la vérité dont on s'aperçoit qu'elle fut tant négligée, c'est-à-dire qu'on se souviendrait que, quelquefois, cela servit. Or, tout cela est devenu ennuyeux et risqué pour la plupart, surtout inconséquent : il ne s'agit alors plus pour un homme normal que de rentrer chez soi, et, à l'abri d'un écran, de quérir ce qui lui donne raison, d'ignorer le reste. Le passé est un criant échec rationnel, et partant, comme on n'envisage pas d'autres outils, et puisque même l'imagination d'une alternative manque, le présent ne sert pas davantage à corriger ce mauvais pas triste et méprisable : on ne se sent guère meilleur que les intellectuels passés, on ferait les mêmes erreurs sans doute, on ne connaît pas d'autres erreurs à essayer, on ne sait que recommencer les erreurs du passé parce qu'on ignore tout des autres ressources de la raison. Il faudrait recommencer presque de zéro, ou du moins d'il y a plus d'un siècle, avec la force et l'audace des pionniers : on n'en a plus envie, et, faute d'augurer si cela servirait à quelque chose, blasé d'insuccès et de vacuité, on est découragé d'un effort à la fois si inaccessible et si vain, peut-être.
Mais comment vivre au présent dans la négation presque totale, même raisonnable, du passé ?
Si encore il existait une volonté de réinstruction des phénomènes, un réenfantement, une renaissance, un réenchantement possible, avec des réformateurs et rien que des lecteurs ! Mais l'exercice de l'esprit s'est effondré dans le plein échec de la confiance, et le Contemporain est resté sur cette déconfiture de la fiabilité, subjugué et torpide, mêlé de foncière et opportuniste paresse qui l'économise : le traumatisme en perdure, devenu la normalité et les mœurs. Comme nul n'ose plus aventurer que des locuteurs disent ou dirent vrai, toute une époque s'indécise et renonce à l'adhésion franche et durable : un confinement circonspect et prudent, craintif et de mesure plus lâche que sage, absorbe les mentalités qui n'accordent jamais leur crédit longtemps, qui ne croient pas les voix trop sûres s'elles et qui se sentent bien de la difficulté à consulter des esprits nuancés dont elle doute comme d'êtres falots qui n'ont eux-aussi d'avis tranché sur rien – argumenter lui paraît le commencement d'une faiblesse c'est-à-dire d'une falsification. La destruction du jugement individuel, après des décennies de bêtises-panache ou de finasseries universitaires, s'est terminée par un immense et définitif à-quoi-bon où l'on ne songe plus à réinitier ni vérité ni sens de la vérité. Le passé ne vaut rien, le présent ne vaut pas davantage, et nul espoir d'élévation ne commande de s'y arrêter, tout étant si contestable et insaisissable, tous étant si veules ou surfaits, tout étant indécidable. Ainsi la conscience politique, que je définirais fondamentalement comme exigence du vrai, s'est-elle dissoute en l'héritage flétri d'hommes trop couronnés pour un opportunisme racoleur ou précieux. Ce monde ancien, perdu, oublieux du vrai, avait stagné dans un néant sidérant dont on se rendit enfin compte, dévoilant la nullité des usurpateurs, gênant la perspective d'un présent actif qui ne serait pas tout pareillement une agitation stupide, car rien n'avait avancé grâce à lui, tout avait même végété à cause de lui : c'est pourquoi on n'envisage sur ses traces nul progrès à ériger, ce qui signifie nulle espérance sans volonté renouvelée, reforgée, résolue. Or, la volonté n'étant pas une vertu contemporaine, cette crise du passé, si longtemps ignorée qu'elle éclate aujourd'hui comme un fruit véreux, éclaboussant telle la tomate blette le spectacle du monde vivant où l'acteur se paralyse, risque d'installer la crise présente en un scepticisme irrésistible et indétrônable où l'Argument a perdu tout rôle vérificateur. On ne sait plus, on ne sait pas savoir, et, cependant, on ne se fie plus aux savants qui, à bien y regarder, savaient si peu qu'ils n'ont pas su initier de véritables progrès : ils n'ont pas décrit et modifié le vrai – c'étaient pourtant des esprits, on les a déposés et déchus tard, après des décennies de vides emphatiques. Il faudrait, pour reprendre où le savoir s'était arrêté, pour repartir d'où l'on avait détourné le savoir et fait contre lui le début d'une mauvaise publicité, commencer par réinculquer scientifiquement la valeur de la preuve en une méthode dont chacun concevrait, c'est-à-dire serait convaincu, qu'elle puisse aboutir à de l'irréfragable, de façon qu'on ne nie pas comme à présent la faculté et la possibilité du Contemporain de l'aller chercher par lui-même. C'est bien ce que j'essaie de faire de mon presque anonyme côté, mais je crois qu'il est encore trop tôt, que le diagnostic n'est toujours pas partagé et convenu, qu'il est difficile à des êtres habitués à fermer les yeux d'ouvrir leur conscience pour y faire entrer des représentations neuves, de sorte que personne environ à part moi n'a déjà admis la nécessité de diriger avec profit son esprit vers la vérité, tant l'agréable anodin du silence ainsi que la mentalité d'adhésion et de passivité sont confortables et de mise aujourd'hui.
J'aurais tâché au moins, par cet article et quantité d'autres, d'indiquer que non seulement la crise présente mais par extrapolation toute crise tire son origine d'un passé d'inertie arrivé au terme où s'est produite sa révélation. Ainsi, quoique sans vraiment l'excuser, je montre que si le Contemporain est corrompu et interdit, c'est faute d'avoir su ou voulu extirper le mal d'une époque antérieure qui, par son défaut de compréhension et sa doucereuse inaction, l'acclimatant à une torpeur, l'a insidieusement contaminé.
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