Ce qui me donne bonne conscience à n'utiliser que Facebook pour réseau social, c'est son obsolescence : c'est un site qui ne passe pas pour bien capter l'attention, qu'on juge souvent désuet, et qui est surtout fréquenté par des Anciens, sans nette volonté de prosélytisme – c'est plutôt, je pense, un réseau complémentaire que principal pour qui a essentiellement le goût de sa publicité.

Ma constance s'en trouve rehaussée autant que mon humilité : moins j'y ai de contacts, et plus je sens et prouve que je ne fais pas de réclame, que je m'ambitionne aucun « coup » hors la mise à disposition de ma réflexion si cela peut intéresser quelqu'un. Le contenu issu d'autres sources – Instagram, X... – me fait toujours l'impression de messages d'une jeunesse survoltée et imprudente, d'un ardent désir de paraître et de susciter l'adhésion, et les termes y sont courts, sans souci de vérification, rédigés dans l'espoir trop manifeste de produire un effet superficiel de plaisir ou de controverse plutôt que d'avancer à tâtons dans le cheminement calme de vérités personnelles. C'est ainsi qu'on y voit n'importe quel abonné se précipiter sur son portable pour rédiger immédiatement ses passions, depuis la rue ou l'Assemblée nationale.

Je ne prétends quand même pas que Facebook fasse totalement exception, c'est juste un outil notoirement inapproprié pour cet usage et reconnu pour démodé : on l'a compris, ces deux arguments suffisent pour que j'y demeure, et que j'y demeure exclusivement et en paix.