La Russie pas bien
L'évidente partialité des commentateurs quant à l'action militaire russe en Ukraine, autant que leur imputation de folie à l'encontre de M. Poutine, signalent et caractérisent la position mentale de gens qui n'ont pas d'idée claire de ce dont ils parlent mais qui, tout de même, ne voudraient pas se retenir de dire absolument tout ce qu'ils pensent de la situation. C'est au moins la troisième fois que j'entends ces spécialistes – ancien ministre des Affaires étrangères, ancien conseiller stratégique de l'armée, ancien membre du KGB – s'abstenir de répondre à la question d'un journaliste de plateau en reconnaissant que, si ce n'est la folie, ils n'entendent pas pourquoi les choses se sont déroulées comme cela. Devant mon écran, j'eus étrangement la sensation diffuse, quoique n'ayant aucune compétence en la matière, de comprendre mieux qu'eux-mêmes ce phénomène apparemment d'une impitoyable complexité que je serais tenté de résumer par : deux États sécessionnistes appellent à l'aide la Russie contre l'Ukraine qui la menace, et la Russie ne se retient pas d'intervenir pour la défense de ces États avec lesquels elle se sent une affinité, sinon un devoir, au moins une stratégie ou un opportunisme. Je ne doute pas qu'il soit nécessaire de retracer cent ans de l'histoire de cette région pour se faire une représentation complète du problème, mais il me paraît tout de même qu'il n'est pas indispensable d'être à ce point manichéen ou perplexe pour entendre, ne serait-ce qu'en gros, les délibérations de M. Poutine.
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