Écoeurante partialité
Depuis le premier tour de l'élection présidentielle, il m'est très pénible de regarder un journal ou un débat de télévision – c'était la seule chose qu'il m'arrivait d'y regarder –, au point qu'un dégoût révolté me saisit après peu de minutes, et que j'ai alors la force d'en sortir aux premiers signes d'un pareil écœurement. C'est que l'hypocrite partialité de ces « informations » me saute au regard apparemment plus qu'à aucun autre, c'est peut-être la conséquence d'une compréhension supérieure des intentions et des postures humaines, de la superficialité montée de ce spectacle piteux et agaçant. On respecte bien sûr les temps de parole, on tient à montrer que surtout on n'incite personne, que c'est tout accidentel si l'on suggère quelque chose, que la volonté n'y est point, que c'est pure interprétation malveillante d'en imputer l'effet d'influence à des présentations tendancieuses, on vous le nierait obstinément, mais tous les commentaires, acceptions et connotations indiquent, même sans finesse, sans finesse à la lecture d'un Homme plutôt que d'un Contemporain, pour qui il faut voter – et ce n'est certes pas pour Mme Le Pen. Rien que de m'imaginer tenter de convaincre le présentateur obtus de cette injustice, avec mon raisonnement irréfutable et les preuves amassées de cet engagement manifeste et si opposé à la déontologie journalistique, voilà qui m'échauffe en virtualité, et je ne me sens aucune raison de nourrir cette sorte de rancune. Je quitte donc ce lieu imbécile et pourri ; je retourne à mes textes ou à ceux des autres. C'est trop vil ; il y a, même dans le monde normal, moins de turpitude que dans cette boîte bâtie de mauvaise foi si insupportablement ostensible !
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