Discrimination ? Ah oui, cette merde, là.
Je pleure. Ou du moins, j'en ai très envie.
J'aime pleurer, laisser sortir mes émotions devenues trop pesantes sous formes larmes douces, chaudes et salées, j'aime cette sensation libératrice, sans me l'avouer, sans réellement l'assumer.
Plutôt que de me résigner à crier, tout seul dans mon coin, cracher sur le monde et ses injustices, sur l'intolérance et les discriminations qu'elle engendre, sur cette société fermée et constituée d'un système binaire, avec les marionnettistes d'un côté et les moutons de l'autre, j'ai aujourd'hui envie de pleurer. Laisser libérer ces larmes. Sans me l'avouer, sans vraiment l'assumer, sans même en être sûr, j'affirme alors aimer cette sensation d'impuissance. Pourquoi ? Parce que je suis capable de me nourrir de ma faiblesse pour pouvoir devenir plus fort. Parce qu'après avoir traversé une période d'incompréhension et d'impuissance, je me sens revitalisé, prêt à me battre à nouveau, autant de temps qu'il le faudra, éperdument si vraiment il devait en être ainsi.
Le monde disparaîtra un jour, l'humanité est éphémère, alors autant tenter le tout pour le tout. Mieux vaut embellir cette humanité avant qu'elle ne disparaisse plutôt que de laisser s'éteindre avant l'heure dans sa propre bêtise, non ?
Rapidement, mes larmes de faiblesse vont se changer en larmes d'indignement, en larmes de rage. Puis ma colère entière se métamorphosera en espoir, de la même manière que mon corps de fille se métamorphosera en jour je l'espère en corps d'homme.
Après la pluie, vient le beau temps. L'art, la créativité, créent et remettent en valeur la diversité. La diversité compose le monde, et pourtant, le monde entier essaye de la détruire, ou du moins, de la brider, de la confiner dans des moules, en lui attribuant parfois à tort des étiquettes, des étiquettes qui se voudront forcément négatives, des étiquettes qui de la même manière attribuent un rôle à chacun. Mais ce rôle, on n'a pas tous forcément envie de le jouer. On n'a peut-être aussi d'en changer, ou d'en jouer plusieurs à la fois. L'art, la créativité, sauveront le monde. J'en suis persuadé. Pourquoi vouloir éliminer la diversité ? Pourquoi vouloir forcément généraliser tout le monde par une étiquette, puis mettre ceux qui ne sont pas comme cette généralité, qu'ils le veuillent ou non, de côté ? Pourquoi vous obstinez-vous à clamer que parce que nous sommes tous différents, nous devons nous ranger dans des boîtes distinctes et suivre un principe de hiérarchie comme quoi certaines catégories de personnes devraient dominer les autres ? Personne n'est au dessus de personne. La hiérarchie n'existe pas. Le pouvoir a été créé pour le bien commun et non le bien personnel, et ne peut se limiter à pouvoir être attribué à un seul type de personnes. La diversité est belle. Ça me fait sourire quand je sais qu'il y a, tout autour de moi, des milliards de gens qui ont un sexe, un genre, une couleur de peau, une culture, une religion, une orientation sexuelle, des opinions et des volontés bien à eux. Les volontés, d'ailleurs, varient en fonction des personnes, en revanche les valeurs devraient être les mêmes pour tout le monde. Liberté, égalité, fraternité, mais aussi respect, paix, tolérance, justice. Si on ne peut pas aimer tout le monde, alors au moins qu'on puisse le respecter. Le tolérer.
L'indignation s'empare de mon cœur et de mon âme. Ce n'est pas parce que vous êtes par exemple un homme et qu'il y a une femme à côté de vous que vous devez la discriminer et la ranger dans une case. Ce n'est pas parce que vous êtes par exemple un homme et qu'il y a un homme qui n'a pas un genre masculin à côté de vous que vous devez le (ou peut-être la, ou autre ?) discriminer et le ranger dans une case. Ce n'est pas parce que vous êtes par exemple blanc et qu'il y a un noir à côté de vous que vous devez le discriminer et le ranger dans une case. Ce n'est pas parce que vous êtes par exemple brun et qu'il y a un roux à côté de vous que vous devez forcément le discriminer et le ranger dans une case. Ce n'est pas parce que vous êtes par exemple hétérosexuel et qu'il y a un homosexuel à côté de vous que vous devez le discriminer et le ranger dans une case. Ce n'est pas par exemple parce que vous êtes chrétien et qu'il y a un juif à côté de vous que vous devez le discriminer et le ranger dans une case. Je pourrai vous sortir des tonnes d'autres exemples. Je ne supporte pas, ça. Ma partie furieuse et irrationnelle demande à ce que toutes les personnes qui discriminent une quelconque autre personne en raison de son sexe, de son genre, de sa couleur de peau, de ses origines, de sa religion, de son orientation sexuelle, de sa classe sociale, de son âge ou autre, soient tuées. Mais ma partie calme et rationnelle sait que la mort ne mènera à rien. Je vous le dis, puisque l'humanité ne fait que s'éteindre à petit feu, pourquoi vouloir accélérer encore plus le processus ? On serait bien plus vite débarrassés de cette épidémie qu'est l'être humain, me direz-vous. Certes, mais je pense que l'humanité a encore de belles choses à découvrir et à innover, et doit encore pouvoir marquer son temps. Sauvons-la, libérons-la de ce poison qu'elle a elle-même fabriqué, et avec lequel elle s'est elle-même envenimée, ce poison qu'est la discrimination. Discrimination. Je hais ce mot plus que n'importe-quel autre. Voyez, je déteste plus ce mot que je déteste les mots conformisme, autorité, politique, frontières et dictature. C'est pour vous dire !
Tout a une raison. Les discriminations comme le racisme et le xénophobie, parmi les plus présentes et par conséquent les plus graves aujourd'hui selon moi, sont liées aux frontières. S'il n'y avait pas eu de frontières, il n'y aurait jamais eu ni de racisme, ni de xénophobie, et encore moins de guerre. Maudites soient ces frontières qui nous empêchent de respirer, qui enferment même certains pays sur eux-même, et qui nous empêchent de pouvoir tous vivre sur la même planète. Certes les frontières seront toujours là, les cultures différeront selon les endroits et ainsi se créeront de nouvelles diversités. Ce sont les seules choses positives que cela nous apporte. Mais autrement... Qu'est-ce qui vous dit que, juste parce la Terre est séparée en plusieurs continents, il aurait été obligatoire pour nous d'établir des limites, des frontières ? Même si les océans séparent certains continents des autres, il nous ait tout à fait possible de les traverser, ces océans, je me trompe ? Si il y a des gens qui sont racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, antisémites ou autre, et bien moi je suis pouvoirophobe, dictaturophobe, frontièrophobe, autoritarophobe, conformistophobe, injustiçophobe, et discriminatiophobe. Je défens de véritables valeurs, des valeurs que notre Répuplique hypocrite n'est plus capable et n'a sans doute plus envie de remettre en cause. Liberté, égalité, fraternité, ici, en France, aujourd'hui ? C'est une blague ?!
Pour moi, il n'existe pas d'étranger. Pour moi, nous n'avons qu'une seule nationalité : celle d'être des humains. Et enfin pour moi, nous ne dépendons que de nous-même.
Comme d'habitude, je m'emporte, je m'étale sur des pages et des pages, j'oublie mes idées de départ pour laisser la place à d'autres sur le papier, mais vous assistez-là à un déchaînement sur la société qui est chez moi quotidien. Je suis incapable de vivre plus d'une journée sans me dire à un moment, forcément : « franchement, le monde, c'est vraiment de la merde. » Peut-être que c'est l'âge, l'adolescence, qui le veut, peut-être que tous les adolescents sont comme moi, mais vous savez ce que j'en conclus, au final ? Les adolescents ont bien raison.
On a déjà mené un long combat contre les discriminations de toutes sortes, on a déjà gagné de nombreuses batailles, mais la guerre incessante continue. Il faut continuer de nous serrer les coudes, d'être tous là pour sauver l'humanité du peu qu'il lui reste à vivre qui est déjà en train de la tuer à petit feu, lentement mais sûrement. Je sais que cette guerre se terminera un jour, oui, je m'autorise à y croire, et vous savez pourquoi ? Parce que puisqu'elle a eu un début, elle aura nécessairement, obligatoirement une fin. Et si vraiment au bout de plusieurs milliers de vie on arrive toujours pas à se débarrasser de ces saloperies de discriminations, elles finiront quand-même par cesser le jour où cessera l'humanité. Voilà donc l'être humain, victime de la terrible ironie du sort, s'étant laissé prendre à son propre piège. Peut-être que finalement, nous combattons pour du beurre, que nos efforts ne donneront rien, et que de toutes évidences, l'humanité finira par mourir.
Ne vous morfondez pas sur ce texte qui va désormais s'arrêter, je n'ai jamais dit que je comptais lui écrire une fin heureuse.
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