Chapitre 1
- Allez vous faire foutre ! s'écria un homme furieux, quittant une salle de réunion avec précipitation.
Il déboula dans son grand bureau et claqua violement la porte, faisant comprendre à qui le voulait qu'il refusait qu'on vienne le déranger.
- Putain c'est pas croyable ! ragea t-il en balançant sa veste de costume italien, sur un fauteuil. Cette bande de viocs débiles ! Et l'autre là, aussi chauve qu'un genou, qui se croit tout permis parce qu'il est ancien et connait du monde ! C'est MON entreprise mais ils essayent de me la saboter ! Ils vont voir !
L'homme se laissa tomber sur son fauteuil, exténué de cette réunion qui ne s'était absolument pas passée comme prévue. Regrouper les vieux CEO de compagnies différentes pour s'allier et définir une nouvelle ligne pour un projet bien plus ambitieux encore que ce qu'il produisait déjà depuis quatre ans... Ils osaient le prendre de haut parce qu'ils avaient de l'expérience. Si il y avait bien une chose qu'il détestait, c'était d'être pris de haut et sous-estimé. Mais, il pouvait comprendre que ces chiens galeux soient effrayés par ses idées innovantes car ça sous-entendait du changement et il ne fallait pas perturber des vieux habitués à leur train train quotidien.
Mais n'était-ce pas là le but de la vie ? Évoluer avec son temps et changer à chaque nouvelle
idée ? Pourtant, même si c'était certes effrayant, ça apportait d'une vague de fraicheur aux marques et les gens achetaient plus, dépensaient et appréciaient les nouveaux produits.
Mais non, ceux-là étaient bornés et ne voulaient pas accepter de collaborer avec lui.
Depuis qu'il avait créé sa boite, bon nombre de ces pètes culs l'avaient regardé comme un pestiféré débarquant dans un monde qui ne lui convenait pas. Mais très vite, il a su leur montrer qu'il était bien plus inventif et créatif que ce à quoi ils s'attendaient, faisant même de l'ombre à certains d'entre eux. Volontairement ou non, il avait pu se hisser très haut et sa marque était la plus demandée dans le monde. Diversifiant ses produits, allant de la parfumerie au cosmétique ou passant par le vestimentaire, tout ce qui pouvait devenir luxueux, il le prenait et le modifiait à sa façon. Mais aujourd'hui, ça n'allait pas.
Il n'était pas proche de la faillite, mais il avait apporté une idée innovante qui aurait pu aider tous le monde à travailler ensemble pour exporter des produits locaux dans le monde et faire ainsi, découvrir le luxe de la Thaïlande.
Mais une chose lui manquait à ce moment-là : une tête qui pourrait porter ses produits pour les afficher dans le monde et en être le représentant sur scène.
Mais il cherchait quelqu'un de spécifique qui pourrait promouvoir la marque mais surtout la gamme qu'il cherchait à créer. Un homme, grand de préférence, assez fort pour tenir dans le cadre de la virilité, typé thaïlandais bien évidemment. Une trentaine d'années serait un bon choix et avec une certaine prestance. Mais c'était là des critères très compliqués à trouver dans une seule personne.
- Monsieur Vikratana ? entendit-il toquer à sa porte de bureau.
- Quoi ?! aboya t-il énervé.
- Monsieur, les candidats viennent d'arriver, ils vous attendent dans la salle d'expositions.
L'homme soupira, excédé.
- J'arrive, dîtes aux maquilleuses et stylistes de commencer à les préparer.
- Bien Monsieur.
Les pas s'éloignèrent, lui laissant quelques instants de répits, mais combien de temps mettrait-il à trouver cette perle rare ? Une journée ? Un mois ? Deux ans ? Il n'avait pas le luxe d'attendre. Son projet allait s'ouvrir bientôt, même si ces fous ne voulaient pas participer, il avait déjà tout mis en œuvre pour le proposer au monde. Grâce à la participation des locaux qu'il avait déniché, il s'était composé une équipe d'artistes et de talents pour faire découvrir ce côté précieux du pays si mal connu aux yeux du monde.
Il se leva, pris sa veste, la ferma sur son corps et pris la direction de l'ascenseur qui allait le mener, sans doute, à un nouvel échec.
[...]
- Aucun ne passe. déclara t-il épuisé.
Clôturant ainsi son dossier durant la réunion, le CEO pris la porte et décida qu'il était assez tard pour lui. Il récupéra ses affaires et pris la direction de la grande artère, cherchant un bar où il pourrait y boire pour noyer son désespoir, au moins pour cette nuit.
Il en trouva un, et entra sans vraiment regarder l'enseigne ni la zone où il se trouvait, tout ce qu'il voulait c'était boire pour oublier sa journée de merde. Il s'installa au comptoir étrangement bien entretenu dans un style de pub anglais. Les lieux sentaient la clope et l'alcool et avait une version qui lui faisait penser qu'on avait arrêté le temps une fois qu'on passait le pas de la porte. Il aimait l'ambiance d'antan du bar, c'était relaxant et amusant.
- Bonsoir, qu'est-ce que je vous serre ?
- Un Whisky.
- Bien Monsieur.
Le barman se tourna pour attraper un verre, une bouteille au liquide ambré dont les lumières se reflétaient à travers la bouteille, il versa une dose et y déposa un glaçon avec de le déposer devant lui sur un carré protecteur.
- Merci, répondit le CEO en attrapant le verre pour le boire d'une traite. Un autre.
Le barman n'était pas surpris, ce n'était pas la première fois que quelqu'un venait pour boire comme un trou, mais l'homme en face de lui ne ressemblait en rien à ces soulards qu'ils croisaient dans son établissement ou dans la rue.
- Un soucis Monsieur ?
- Une journée de merde, gronda l'homme bien habillé qui lui pris de nouveau le verre qu'il lui tendait.
Ce dernier enfila les verres jusqu'à ce qu'il ne décide, au bout du cinquième, de payer et de quitter les lieux, remerciant le barman pour sa patience et l'atmosphère du lieu.
Un peu inquiet, il se demandait si cet homme irait bien, mais l'heure de la fermeture était loin encore, il devait donc oublier ce dernier et se concentrer sur la bagarre qui venait d'éclater aux tables proches de la sortie.
- Hey ! s'exclama t-il en se dirigeant vers les combattants trop ivres pour comprendre ce qu'ils faisaient.
Dehors, l'homme appréciait la brise rafraichissante. Il avait définitivement trop bu, mais ça avait eu au moins l'effet de calmer sa colère et d'apaiser ses nerfs, pour un temps assez court du moins.
Il marcha au hasard dans la rue mais eu beaucoup de mal à mettre un pieds devant l'autre, l'alcool ayant annihilé sa conscience, il dû se tenir à un murs.
- Bah alors mon gars, on sait plus marcher ?! entendit-il tout proche.
- Désolé, souffla le CEO en avançant, malgré la migraine qui commençait à lui enserrer la tête.
- He, tu vas où comme ça ?
- Excusez moi, tenta t-il en cherchant à s'écarter d'un groupe qui venaient de l'encercler, visiblement amusés par son état.
Il ne voulait pas d'ennuis, il n'était pas plus en état de répliquer et n'avait rien avoir avec ces gens qui n'étaient motivés que par l'envie de nuire aux autres.
Mais l'un d'eux, visiblement énervé d'être ignoré, l'attrapa par l'épaule et le tira en arrière. L'homme se rattrapa où il pouvait pour rester debout et plus ou moins stable, mais vu la dose ingurgitée il n'était clairement pas le combattant le plus effrayant.
- Lâchez- moi ! s'exclama t-il.
Mais les rires gras lui donnaient le tournis et sa migraine s'intensifia.
- Tu crois qu'on va laisser un gros bonnet s'enfuir ? Regarde toi, tu pues l'alcool et tu tiens pas debout.
- On va bien s'amuser. Allez, on l'emmène !
Mais alors qu'on lui attrapait le bras, il réuni assez de force pour esquiver et donner un coup dans l'épaule du plus proche, le faisant reculer.
- Il m'a déboité l'épaule ce bâtard ! s'écria l'opposant blessé, se tenant l'épaule.
- Je suis bourré mais encore capable de frapper, gronda le CEO en se mettant en position de combat.
Il ne tiendrait clairement pas longtemps, il le savait, mais si il pouvait au moins les mettre au sol, ça lui laisserait le temps de s'échapper.
Un coup lui fit tourner la tête, la violence le sonna et le fit chanceler, mais il se stabilisa avec le murs à sa gauche. Il donna un coup de pieds dans l'aine de celui qui venait de lui ouvrir la pommette, les coups plurent et il tenta de se défendre comme il le pouvait.
Cinq hommes sobre contre un homme totalement bourré, voilà le début d'une blague. Il subissait plus de coups qu'il n'en donnait, jusqu'à ce qu'un cri lui parvint :
- Hey ! Vous faites quoi ?! Laissez- le !
- Merde y a un spectateur.
- Occupons-nous de lui aussi.
Ils se détournèrent de leur cible initiale sans se douter que c'était là une belle erreur. Un serpent, même blessé peut encore attaquer et un chien peut toujours mordre, même sur le point de mourir.
Il en attrapa un pour le balancer contre ses accolytes, laissant au passant le temps de partir, mais quelque chose brilla et on le repoussa très fort.
- Attention ! entendit-il. Ils sont armés !
Mais l'alcool faisant, il avait atteint ses limites.
- Merde. pesta l'homme venu le secourir.
Il s'occupa de mettre hors course chacun des assaillants puis se dirigea vers l'homme en costume, allongé sur le sol.
- Hey ! Hey ! Khun, tu m'entends ? Hey ! 'Tin il est totalement mort, ils l'ont pas loupés.
Ne voyant là aucune autre solution, il souleva l'homme et se dirigea vers l'hôtel le plus proche.
- Salut New ! s'exclama un homme au comptoir de l'hôtel.
- Salut Phi, tu as une chambre de libre ?
- Ouais, t'as encore fini tard ?
- J'ai assisté à une bagarre et ils l'ont presque tué.
- Pourquoi je ne suis pas étonné ? La 515.
- Merci ! Y a moyen de lui trouver des vêtements ?
- Ouais, je vais voir ce que je peux faire, je te préviendrais.
- Okay, merci.
Il prit la clé et entra dans l'ascenseur pour rejoindre la chambre qu'il allait partager avec cet inconnu, du moins pour quelques heures.
Une fois à l'intérieur, il alla le déposer sur le grand lit avant de se demander ce qu'il devait faire. Était-il marié ? Il devait trouver ses papiers d'identités en premier lieu, savoir qui il était, peut-être pour prévenir quelqu'un le ca échéant.
Dans la poche intérieure de sa veste, il découvrit le portefeuille.
"Tay Tawan Vikratana - trente deux ans."
- Oh, alors tu es plus vieux que moi. Ça me va, sourit-il en regardant la carte d'identité et l'homme étendu sur le lit. Pourquoi t'as bu autant Phi ? Tu te bats bien aussi.
Fouillant un peu plus, il découvrit avec stupéfaction, qui il venait de sauver.
- Oh bordel de... putain de... C'est pas possible ! Co-Comment c'est possible que... Vite !
Il devait trouver de quoi le soigner et le laver en premier lieu. Il était beaucoup trop terrifié et excité. Si l'homme étendu était bien celui que la carte prétendait qu'il soit, alors c'était pour lui une aubaine. Il devrait faire bonne figure pour s'assurer d'un bon retour.
On toqua à la porte.
- Tiens, voilà de quoi le changer pour demain. Tu veux que je fasse laver ses affaires ?
- Non, je m'occuperai de ça demain, t'en fais pas, merci pour les rechanges, Phi.
- Fais moi signe si tu as besoin. Bonne nuit.
- Merci, bonne nuit.
il referma la porte rapidement avant que l'homme ne tente de rentrer pour découvrir Tay sur le lit. Si New voulait être bien vu, il devait faire en sorte que le moins de personne possible sachent qui il était et pourquoi il était là.
- Bon, on va faire vite, désolé Phi. Promis je ferai rien de bizarre.
***
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