« Kim Yeri. 

Cette petite fille solitaire était très spéciale. Elle est née à Montréal, le 15 juin 2000. Sa famille était plutôt simple au premier à bord, mais elle ne l'était pas. Le père était PDG d'une grande entreprise. Il paraît que sa femme l'a marié seulement pour son argent. Cette dernière était la plus tordue de cette lignée. Elle avait un maladie mentale. Je me rappelle, je l'avais surprise en train casser les pattes d'un pauvre chat, avant d'avoir ses enfants. Elle en rigolait, voilà le pire. Ses descendants justement n'étaient normales non plus. Le plus vieux, Kim Xiumin, était un psychopathe comme sa mère. Yeri, elle, paraissait normale. Je l'ai toujours pensé. Jusqu'à ce fameux jour. Je me suis rendue compte qu'elle faisait aussi peur que sa mère. 

Elle avait 14 ans quand ça s'est produit. C'était en mars, je crois. Elle revenait de l'école en pleurant. Elle est rentrée dans la maison comme à l'habitude. Cependant, quand son frère est arrivé lui aussi, tout a dérapé. Je l'ai vu de ma fenêtre. Elle est sortie en gueulant. Elle avait un couteau dans les mains. Elle le pointait sans cesse sur son frère. Après quelques minutes, ils sont rentrés à l'intérieur. Le soir même, quand son père est rentré de son travail, je crois qu'il a découvert le corps de son fils, poignardé. Une ambulance et des policiers sont arrivés. Je l'ai vu, la petite sortir de la maison couverte de sang. J'ai vu ses yeux croisés les miens. J'ai douté. Je ne pouvais pas croire qu'elle avait vraiment fait ça, mais c'était les faits.

Le lendemain, on apprit la mort du garçon. Yeri n'était toujours pas revenue du poste de Police. D'après ce que j'ai entendu, les enquêteurs avaient seulement l'arme du crime et le manque d'alibi. Pas mobile ni d'aveu. Il paraît qu'elle avait même réussi le détecteur de mensonges en disant son innocence. J'ai décidé d'aller avouer ce que j'avais vu. J'ai tout dit. Tout ce que j'avais vu. Ce fut assez pour l'accuser. 

Et maintenant vous m'annoncez qu'elle l'a peut-être pas tué ? J'ai gâché deux ans de sa vie. Je regrette. Je regrette tellement. »

« Madame, ce n'est qu'un hypothèse. On faudra retravailler le dossier. Nous vous en faîtes pas. Merci beaucoup pour votre témoignage. Passer une bonne journée. », dit Sooyoung.

Elle se leva et sortit de la maison. Elle observa l'immeuble d'en face. C'est là que le drame s'est produit. Son collègue, Siwon, était déjà sur les lieux. Ils savent qu'ils ne trouveront probablement aucune preuve de plus, mais ils doivent s'en assurer. Elle se dirigea dans l'ancienne demeure de Yeri. 

« Alors, qu'a dit la voisine ? », demanda Siwon. 

« La même chose que les enquêteurs. Il faudrait savoir pourquoi ils se sont chicaner ce jour-là. », dit-elle.

« Pour ma part, je n'ai rien trouvé non plus. », dit Siwon.

« Avait-elle un suivi psychologique ? », dit Sooyoung.

« Non, je ne crois pas. On devra vérifier. », répondit-il. 

Le cellulaire de Sooyoung sonna. C'était Johnny, l'enquêteur qui s'occupait de la mort du jeune garçon. 

« Oui ? » ,dit-elle.

« On a retrouvé la liste des élèves de sa classe et celui de son frère. D'après nos rapports, aucun d'eux savaient pourquoi ils se sont chicanés. Cependant, il a le meilleur ami de Xiumin, Lee Onew, qui n'a pas pu être interrogé. Il était trop troublé par la mort de son chum. », dit Johnny.

« D'accord. Avez-vous pu le contacter ? », demanda Sooyoung.

« Oui. J'aimerais que vous veniez aussi. Vous avez passé plus de temps avec Yeri que moi, autrefois. »

« C'est bon. J'arrive tout de suite. », dit-elle avant de raccrocher.

Siwon l'a fixa, intrigué. 

« Je vais en interro avec Johnny. Le meilleur ami du frère est prêt à parler. », expliqua Sooyoung. 

« Très bien. Je vais continuer ici. », finit Siwon

Après quelques minutes de route, Sooyoung arriva au poste de Police. Elle alla rapidement dans la salle d'interrogation. Onew était assis devant Johnny. 

« Bonjour, je suis Sooyoung, enquêteur au homicide à la Sureté du Québec. », dit-elle en arrivant. 

« Tsé, ça doit être gros pour que la SQ et le SPVM travaillent ensemble. », se moqua Onew.

« On travaille juste sur le même cas. », dit Johnny. 

« Le cas est Yeri pas vrai ? », dit Onew.

« Euuuhh... », dit Johnny en consultant le regard de Sooyoung. « On aimerait savoir ce qui est arrivé le 13 mars 2015. »

« Je ne sais rien. », dit Onew.

« Vous n'avez aucune idée pourquoi Yeri était en colère ce jour-là. », demanda Sooyoung.

« Non. », dit le jeune garçon.

« Tout détail est important, vous savez. », rajouta Johnny.

« J'EN AI AUCUNE IDÉE J'VOUS DIS !!! », s'énerva Onew.

« Donc, elle n'a aucun motif ? », dit Sooyoung.

« Tout ce que je sais c'est qu'elle n'aurait jamais pu faire ça. On sait pas ce qui s'est passé dans cette foutu maison ! », finit Onew, en se levant.

« Merci monsieur Lee. », salua Johnny.

Une fois Onew sortit, les deux enquêteurs se consultèrent. 

« C'est louche, non ? Sa réaction. On dirait qu'il sait quelque chose. », dit Johnny. 

« Je l'ai interrogé. Elle avait l'air si troublée. Je crois en son innocence. Onew a raison, on ne sait pas ce qui s'est passé dans la maison. », dit Sooyoung.

« Tu abandonnes ?! », dit Johnny, contrarié. 

« On verra ce qu'à trouver Siwon. Je crois qu'il n'a plus rien à faire. », finit Sooyoung.

Yeri a été innocentée. Son père n'a pas été content. Il a demandé la démission des enquêteurs et les membres du jurés qui l'avaient accusé. Quelle belle fin, non ? Cependant, la vie n'est pas comme ça.

Kim Yeri souffre d'un trouble de la personnalité multiple. Son autre personnalité s'appelle  Bora. Elle a hérité de la maladie mentale de sa mère. Elle a belle et bien tué son frère. Tous les réponses dans un simple dossier médical, quelle ironie.