Ce n'est pas le moment de faire le moindre faux pas.

Le début de notre plan s'est parfaitement déroulé, Yale a pu tout expliquer à Jana. Nous sommes maintenant dans le temple du palais. Jana est arrivée, elle est ravissante, Yale a de la chance. Elle porte les vêtements et bijoux que j'ai choisis moi même, alors que ceux que mes parents avaient sélectionnés auraient été beaucoup plus conventionnels. C'est une victoire pour moi. Je suis heureux que ma meilleure amie ne se soit pas laissé détruire par les événements, et qu'elle reste cette personne adorable. Mais le temps des émotions est passé, il est temps de se concentrer sur la suite. Nous n'avons fait que le plus facile. Nous nous sommes dit oui, devant nos deux familles, et personne ne semble avoir rien remarqué. Je me dirige désormais accompagné de Yale et Jana vers notre calèche. Carmel nous y attend, et Délia, qui aurait du être la demoiselle d'honneur envoyée par le temple central est cachée sous un siège. Un valet nous ouvre la porte mais ne la remarque pas. Yale prend place avec nous. Carmel démarre, nous sommes partis.

C'est comme si tout notre monde allait s'écrouler, on ne peut plus rien y faire.

Si on réussit, notre vie entière sera derrière nous, nous ne reverrons plus notre famille, même si je n'étais pas forcément en excellent termes avec eux, j'aurais préféré ne pas partir sans même leur dire au revoir. Mais au revoir ne serait pas de circonstances, car si nous fuyons, nous ne pourrons sûrement jamais revenir. Nous ne reverrons plus non plus nos amis, nos maisons, les lieux où nous avions l'habitude de passer du temps... Peut être même que nous ne mangerons plus jamais à notre faim, ou que nous mourrons dans la semaine à venir. Mais mieux vaut ne pas y penser. Nous ne savons pas à quoi ressemble l'extérieur, seulement que la ville est entourée de forêt, mais peut être que dix mètres plus loin, c'est le désert, et nous ne pourrions pas nous permettre de revenir en arrière, ni de rester, nous serions obligés de nous y engager.

Si nous ne réussissons pas à fuir et que nous ne nous faisons pas prendre pour autant, par exemple si la sortie était bloquée et que nous nous en rendions compte assez tôt nous reviendrions comme si de rien n'était, nous aurons aussi une vie complètement différente. Je serais marié avec Jana pour de vrai, nous vivrions ensemble, et si moi je pourrais voir Carmel de temps en temps, il est certain qu'elle ne pourra plus fréquenter Yale.
Nous devrions mettre une demie heure environ pour aller à la faille du mur que nous avions repérée. Mais à la moitié du trajet, Délia sort de sa cachette et commence à hurler. Jana sursaute. Je m'empresse de lui couvrir la bouche avec mes mains pour la faire taire mais elle se débat, et continue de crier. Les passants préviennent des gardes qui accourent.
Que pouvons nous faire à part espérer, désormais ?
J'explique que je ne sais pas comment elle est arrivée là et que je ne comprends pas ce qu'elle raconte à propos de partir de la cité. Je peux voir Jana essayer de dissimuler sa panique. Les gardes ont l'air de me croire. Je suis tellement désolé pour elle... j'espère seulement qu'elle ne parlera pas. Les gardes demandent si on désire être escortés pour rentrer, et Jana répond immédiatement qu'elle ne souhaite pas que la tradition soit interrompue pour si peu tout en se serrant contre moi. Elle joue vraiment bien son rôle.
Nous continuons donc de parcourir la ville, ces paysages que nous avons toujours connus et que nous ne devrions plus jamais revoir. J'ai peur de me décourager comme Délia, j'ai peur aussi de me sentir mal après avoir passé la frontière de notre monde d'être déçu, ou d'avoir le mal du pays alors que je ne pourrais jamais revenir. Peut être qu'il y a des gens peut-être même qu'il y a d'autres villes semblables à la nôtre mais il y a de plus fortes chances qu'il y ait rien. Je regarde Jana, je pense qu'elle partage mon inquiétude. J'en suis même sur. Elle regarde Yale qui est assis en face d'elle. Il la regarde aussi. Ils ne disent rien mais communiquent. Yale est inquiet lui aussi mais le cache de son mieux pour rassurer Jana qui est désormais au bord des larmes. Il lui prend sa main entre les siennes et les pose sur ses genoux. Je pense à Carmel qui conduit qui doit ressentir la même panique que nous tous, mais nous nous rapprochions rapidement de notre objectif.
Soudain la voiture s'arrête. Je soulève les rideaux délicatement et me fige en regardant dehors.

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Coucou chers lecteurs désolée de ne pas avoir écrit depuis si longtemps ! J'avais déjà écrit ce chapitre mais j'ai eu un problème de sauvegarde et ça ne me convenait plus je ne savais plus quoi écrire puis je suis partie en vacances...
mais maintenant je l'ai écrit et j'en suis super satisfaite ! Le suspense règne !
Merci de me lire et d'avoir même lu mon message ! <3