Jana
Oh non, qu'est-ce que j'ai fait ?
Je me sens tellement coupable. Déjà je ressens tellement de reconnaissance envers les garçons d'avoir organisé notre fuite, même si cela a échoué. Ça m'a vraiment touchée. Je suis dégoûtée pur eux que leur plan n'ait pas marché. Aussi je me sens mal par rapport à Carmel. Carmel et Nitsaam n'avaient pas forcément besoin de s'enfuir. Ils l'ont aussi fait pour Yale et moi. En effet, Carmel avait, enfin, a des relations qui lui permettraient d'accéder au palais ou d'y trouver un travail assez facilement. Et puis ce n'est pas comme s'ils n'avaient pas l'habitude de la surveillance exagérée du palais. Ils ont toujours fait avec.
Mon dernier probème c'est Yale. Je l'aime tellement! Si je n'avais pas existé, il aurait eu une bonne petite vie tranquille et paisible. Mais notre amour ne lui posera jamais que des problèmes. Il a choisi de quitter toute forme de vie civilisée et connue pour partir avec moi. Et qu'est-ce que je fais ? Je le renomme Yellina, J'en fais ma demoiselle d'honneur, tout en le condamnant à se déguiser en elle toute sa vie. Et en plus de ça Yellina est muette. Je comprendrais si il voulait ne jamais m'avoir connue.
Ah, la voiture s'arrête. Nous devons être arrivés. Le garde qui est avec nous semble gêné, sûrement à cause de nos mines dépitées malgré nos efforts pour sembler normaux. Il nous dit que nous sommes arrivés. Il ouvre la porte, descend, et la tient à Nitsanam. Un de ses collègue ouvre la porte de l'autre côté, celui où ma "demoiselle d'honneur" et moi sommes assises. Yale me fait un signe de la tête pour m'inviter à descendre, ce que je fais et il me suit. Nous pénétrons tous les trois dans le palais sans un mot, escortés. Nitsaam prend mon bras et je me laisse faire. La fête a visiblement été annulée. C'est mieux ainsi je pense.
Une servante fait signe à Yale ou plutôt Yellina de la suivre. J'espère qu'il ne va pas se faire prendre tout de suite. Une autre nous emmène à l'étage.
La pièce semble être la salle de réunion d'un club de lecture, avec des meubles remplis de livres jusqu'au plafond, et des fauteuils de cuir de couleurs différentes, installés en cercle avec des coussins richement décorés et brodés sur chacun d'entre eux, et un tapis assorti au sol. La petite bibliothèque n'a pas de fenêtres et n'est éclairée que par des chandelles, ce qui donne une ambiance spéciale. Il y a, au fond, un rideau de velours, qui donne vers une autre salle. Une petite pièce ronde, et au contraire de la précédente, très lumineuse. Nos parents nous y attendent assis autour d'une table ronde.
Il y a un jeune homme un peu plus âgé que moi debout derrière mon père. je me demande ce qu'il peut faire là. Ma mère semble avoir pleuré avant, je suis désolée pour elle. Notre Justicien nous demande de nous asseoir. Nitsaam et moi nous exécutons. Il demande ensuite poliment à sa femme et à mes parents de prendre congé, mais le garçon que je ne connais pas reste.
Il nous dit que si le discours mensonge de notre ami a convaincu les gardes qui ne savaient pas grand chose de ce qu'avait dit Délia, et que cela sera bien utile. Il s'arrête de parler et je n'ai pas le temps de réfléchir que Nitsaam s'écrie :
"-Mais alors, Délia a vraiment tout raconté ?
- Eh bien non, en fait elle a perdu connaissance mais une prise d'otage avec vos affaires personnelles, je trouvais ça pour le moins étrange, répondit son père. Merci tu as confirmé mes doutes. Je te connais et j'imagine que tu ne m'en diras pas plus sur l'identité des deux autres, et les raisons pour lesquelles vous partiez.
-Mais comment avez-vous découvert ceci ?
-Je vous avais fait suivre car j'ai remarqué que la demoiselle d'honneur n'était pas une jeune fille comme les autres. Je sais maintenant que c'est un homme, mais ne vous inquiétez pas personne en dehors de nous quatre ne le sais, et c'est bien plus divertissant ainsi, s'esclaffe mon beau père, mais dites lui de faire attention, si elle, ou plutôt il, est découvert, et qu'il m'est dénoncé, je n'aurais pas d'autre choix que de faire juger l'imposteur, et vous savez ce qui arrive à ceux qui se font passer pour d'autres..."
Il me dévisage et je détourne le regard.
"Madame, me dit il et ça me fait un choc, je vois bien que depuis tout à l'heure que vous vous demandez qui est ce jeune homme derrière moi, ou peut être que je me trompe ?" j'hochais timidement la tête et il reprit : "Je vous présente votre nouveau garde du corps, Kalyan, comme vous êtes très naïve, ce que vous avez montré en vous faisant enlever, il vous surveillera désormais tout le temps, ou du moins dès que vous ne serez pas en compagnie de quelqu'un d'autre jugé fiable par moi. Sachez aussi tous les deux, reprit-il en s'adressant aussi à son fils, que vous serez bien obligés d'avoir un héritier, et que vous ne pourrez pas vous défiler."
Il demande en suite à Kalyan de me raccompagner à mes appartements pendant qu'il s'entretient avec son fils, et de me surveiller jusqu'à ce que celui ci revienne, le gardien de nuit prendra son relais quand il en sera l'heure.
Je fais avec Kalyan le trajet jusqu'à ma chambre dans un mutisme total en m'énervant contre le monde et moi même. Il semble très mal à l'aise et je ne peux m'empêcher de penser que c'est bien fait pour lui.
Être accompagnée par un gardien de jour, et surveillée de nuit ? et puis quoi encore ! C'est pire qu'avant.
On aurait peut-être dû accepter notre destin finalement.
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