Jana
Ça y est, le temps de mon insouciance est révolu...
Ça y est je suis enfermée dans ma chambre, et je n'aurais aucun contact humain avec l'extérieur pendant une semaine. On m'amènera à manger, Et le matin de mon mariage, on viendra me préparer. Chaque jour je recevrais un présent de la part de mon futur époux et sa famille. La tradition veut que le fiancé offre un objet fait de sa main le premier jour accompagné d'une lettre, un objet de famille, souvent un bijou, le deuxième, un objet d'art le troisième jour, un objet utile le quatrième, un objet naturel le cinquième. Les cadeaux des deux derniers jours sont consacrés à la cérémonie du mariage. Le sixième jour, les jeunes hommes offrent une sélection de parures et coiffes, et le dernier des robes, des bouquets et des parfums. La tradition veut aussi que les deux fiancés mangent les mêmes plats durant cette semaine rituelle.
J'espère vraiment que je vais épouser Nitsaam et pas quelqu'un d'autre. Au moins, je le connais, et il me connais aussi. Ce n'est pas la meilleure des solutions pour nous deux, mais c'est quand même la meilleure des solution possibles, car on sait tous les deux qui aime l'autre, et nous nous entendons quand même assez bien.
Je m'ennuie, j'attends midi pour avoir mon repas. Je devrais recevoir aussi recevoir un présent. J'ai faim. Ce doit être bientôt l'heure.
J'ai mangé... du pain et des biscuits, ça me parait bizarre. Et j'ai aussi reçu un présent. C'est assez original mais je ne comprends pas bien ce que c'est. Un petit cube. Il est en pierre taillée, mais j'ai l'impression qu'il est creux au milieu. Je me demande bien ce que ça peut être. Mais c'est beau. Cet objet, aussi étrange soit-il, me plait beaucoup. Il dégage quelque chose. Peut être que je deviens folle à cause de l'enfermement, de la solitude et l'ennui.
Je m'ennuie, et je ne sais pas à quoi penser. Je ne veux pas penser à lui je ne suis pas prête. Mon bracelet. Celui que je porte au poignet droit. Presque tout le temps. C'est un bracelet de trois rangs de perles. Au milieu, il y a un petit pendentif ruban en métal avec une petite pierre et une perle accrochée. C'est grand mère qui me l'avait donné, quand j'avais 10 ans, peu de temps avant qu'elle parte. Elle m'a raconté que sa grand mère à elle lui avait donné, et que les perles venaient de la mer. J'ai demandé ce qu'était la mer, et ma grand mère a répondu que c'était une flaque d'eau, mais grande et bleue comme le ciel, avec des créatures à l'intérieur. J'ai répondu que le ciel n'était pas bleu mais gris, et qu'il n'y avait pas la place entre les murs de la ville pour avoir une "mer" ici. Mais elle m'a expliqué que pour voir la mer, pour y aller il fallait passer par la forêt, un endroit plein d'arbres, juste derrière les murs. Les arbres sont très rares en ville, donc je n'y ai pas cru. De toute façon, j'avais appris à l'école qu'il n'y avait rien derrière les murs. Mais aujourd'hui, je veux croire à la mer, et à la forêt. Je n'ai jamais su réellement ce qu'était devenue grand-mère. Mais je garde espoir, peut-être a-t-elle fuit ? Cela voudrait dire que c'est possible.
Si de telles choses existent, je dois les voir un jour. Je n'en ai pas le choix. J'ai besoin de savoir... Et pourtant je ne saurais jamais
Je n'arrive pas à ne plus penser à lui...
Yale me manque, nos adieux ont été douloureux. En fait, je n'ai même pas pleuré, je n'ai pas réussi. Pourtant lui,s'est vidé de toutes ses larmes. Ça a écourté notre rencontre. Il avait honte de pleurer alors que moi pas. Et j'avais honte d'être capable de retenir mes larmes dans un tel moment. Ma "bonne éducation" m'a pourrie jusqu'au plus profond de moi même. Ah oui maintenant je m'ennuie, je pleure, je pense, je réfléchis. A lui, à la vie, à mon ancienne vie, à ma prochaine vie... Je m'énerve toute seule. Je ne sert à rien. Je veux disparaître.
Je ne dois pas disparaître, j'ai encore des choses à faire ici. Je fuirais quand le monde sera meilleur.
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