Carmel
Ça ne pouvait pas arriver. Ça ne devait pas arriver. C'est de ma faute. Pourquoi ai-je fait ça ? C'est trop tard, tant pis.
J'avais convaincu les autres d'emmener Délia, mais c'était une mauvaise idée. On aurait plutôt du la kidnapper et demander à quelqu'un de la libérer quand nous serions partis. Mon idée nous faisait prendre trop de risques.
Il y a maintenant quelques minutes, elle s'était mise à paniquer et à hurler et des passants et des gardes étaient arrivés alertés par sa voix aiguë. Nitsaam a dit qu'il ne savait pas qui elle était, ce qu'elle faisait là et ne comprenait pas de quoi elle parlait. Je ne sais pas si c'était une bonne idée mais c'est fait. J'espère juste qu'elle ne nous dénoncera pas.
Il ne nous reste que quelques minutes avant d'arriver. Tout devrait bien se passer. Pourtant, un garde sort d'une ruelle et me fait signe de m'arrêter. J'exécute son ordre aussitôt. Évitons les problèmes au maximum. D'autres gardes armés nous encerclent. J'essaie de saisir un semblant d'arme quand je me rappelle la promesse qu'on avait faite de ne pas attirer de problèmes. Si ce n'était pas pour toi Nitsaam, je ne me serais pas retenu. Mais si je ne me retiens pas ils risqueront de blesser les trois autres. Je cherche une idée pour nous sauver. J'en ai une. Tant pis pour moi mais les autres ont intérêt à jouer le jeu.
Pas le choix. C'est de nouveau votre seule chance. Désolé.
Je tape discrètement un rythme qui avait été un signal entre Nitsaam et moi contre la calèche. J'espère qu'il a pu l'entendre et le reconnaître. Les gardes s'adressent à moi mais je ne leur réponds pas, je n'entend pas ce qu'ils disent. Je lève doucement les mains en l'ai, sentant la pression de leurs armes, lances, flèches, pour certaines enflammées, pointées sur nous. Je me lève à mon tour, distinguant un mouvement chez les protecteurs du code et de l'ordre. Celui qui me parlait jusque là se tait, voyant que je vais prendre la parole. Je commence à parler, criant presque.
« Je me rends. Je ne sais pas ce que vous a dit la petite qui s'est enfuie, mais je les ai enlevés, elle, l'héritier, son épouse, et la demoiselle d'honneur. Je voulais les prendre en otage. »
J'entends Nitsaam étouffer un cri. Je ne le vois pas mais je sais qu'il pleure. Je m'en veux.
Pardonne moi.
Je voudrais que tout s'arrête mais j'avais encore des choses à justifier.
« Elle le savait et les trois autres aussi. Je les ai menacés. Elle, je ne voulais pas l'emmener mais elle a entendu une conversation. Je leur ai donc fait prendre des affaires. »
Mon discours m'a absorbé. Je n'ai pas vu le garde qui est arrivé par derrière et m'attache maintenant les mains. Il me fait monter dans une voiture blindée. Je vois un de ses collègues prendre ma place et un autre rentrer avec les autres. Soudain, j'entends un coup de cravache et les chevaux qui tirent ma prison mobile avancent. Je jette un dernier regard en direction de celui que j'aime et commence une séance de réflexion.
J'ai agi sur le coup mais ce n'était pas forcément la meilleure idée. Yale risque de se faire prendre pour travestissement si il révèle son identité. Faut pas croire non plus qu'il pourra se défaire de son rôle de demoiselle d'honneur et de compagnie. Au moins il continuera à voir Jana. Mais ça risque d'être difficile à dissimuler pour lui.
Jana elle, doit être toute désorientée à cause de tous les événements du jour. La pauvre n'a jamais eu son mot à dire dans toute cette histoire. Même si elle ne s'en est pas plainte. Et j'ai peur pour elle parce que même si elle est docile et naïve elle a du caractère. J'espère qu'elle va s'en sortir dans cette nouvelle vie.
Nous avons un peu de chance dans notre malheur, car l'affaire ne paraîtra pas dans les journaux. Elle restera au contraire la plus secrète possible, pour éviter du déshonneur à l'héritier du justicien.
Pour Nitsaam lui même, je pense que ça détériorera sa relation avec son père. Sa mère n'est pas trop exigeante, mais son père passe beaucoup d'espoir en son fils unique et héritier. Il n'est clairement pas un meneur d'hommes pourtant. Mais il n'a pas choisi son destin. Et il n'a même pas le droit de décevoir son père. De toute façon l'histoire ne compte plus les justiciens qui se sont fait manipuler par leur juges. Il aura au moins une vie luxueuse, il ne peut pas s'en plaindre. J'espère que je ne lui manquerais pas trop.
Le trajet semble être fini. On me fait sortir et on me conduit dans une grande cellule sale fermée par seulement un grillage. Une fois la porte refermée je remarque la présence d'un vieil homme à côté de moi. Je discute avec lui. Il ne se présente pas, moi non plus. Je ne connais pas son nom ou même son quartier d'origine, il ne connaît pas les miens. Mais nous parlons et passons le temps ainsi. La nuit tombe petit à petit sur le couloir sombre.
Alors qu'il fait désormais nuit noir, j'entends une voix féminine s'élever de la cellule d'en face.
« Est-ce que c'est toi Carmel ?»
Je ne reconnais pas cette voix, mais elle me semble familière. Qui est-elle ?
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Coucou chers lecteurs et lectrices, mon ordinateur traduit automatiquement certains mots des textes que j'écris sur wattpad car la page de départ est en anglais, et j'ai remarqué ces erreurs dans d'anciens chapitres aujourd'hui. Je tenais à m'excuser et à vous prévenir que je mettrais sûrement à jour ceux-cibientôt.
Merci encore de lire mon histoire !
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