Chapitre 8 : Sept heure.

Un mois était passé. La vie au lycée semblait tourner au ralenti, Ciel avait abandonné tout espoir que Julien change, il passait tout son temps avec cet idiot de Marc, l'air perdu et ailleurs, mais il ne lui accordait plus la moindre importance. Il avait fini par se convaincre qu'il n'était pas fait pour l'amour. A chaque fois qu'il s'y essayait, un drame survenait, et Ciel n'en pouvait plus des drames. Puis un jour, sans prévenir Julien revint vers lui. Ciel eut mal au cœur quand il vit les cernes foncés qui bordaient ses yeux, mais il refusa de s'apitoyer.

« On peut parler ? » Demanda presque timidement le brun.

Ciel lui accorda quelques minutes et ils allèrent s'installer sur un banc. Au moins il acceptait désormais de lui parler en public. C'était toujours ça, remarqua Ciel sans rien laisser paraître.

« Je suis désolé. » Lança-t-il de but en blanc. « Je sais que je te l'ai déjà dit trop de fois pour que tu y croies encore, mais je le suis vraiment. Je me rends compte que la vie est trop courte pour la passer à faire de la merde avec les gens qu'on aime. Et si tu m'y autorises, j'aimerais bien que l'on reparte de zéro. Qu'on redeviennes amis. »

Ciel mordit l'intérieur de sa joue, pour s'empêcher de répondre par l'affirmative tout de suite. Il ne pouvait pas laisser Julien s'en sortir comme cela encore une fois. Il allait le faire ramer un peu, pour qu'il lui prouve que ce n'était pas une fois de plus des paroles en l'air.

« J'en sais rien Julien. T'es excuses ne prouvent rien. Elle ne me disent pas que tu vas vraiment changer. Et je suis lasse d'attendre dans le vent. »

Julien accusa le coup, et commença à tourner les talons, mais d'un mot, Ciel le retînt.

« Mais tu peux toujours me prouver que cette fois tu es sincère. »

« Ah oui ? Comment ? »

« Tu crois vraiment que je vais te simplifier la tâche ? Non, tu vas devoir trouver tout seul. Alors réfléchis bien. »

Ciel lui offrit un sourire en coin et s'en alla, laissant Julien seul avec ses interrogations.

De toute la journée, Ciel ne pu effacer de ses lèvres son sourire bienheureux. Désormais Julien était celui qui avait toutes les cartes en main et Ciel espérait qu'il ne les jouerait pas trop mal.

Julien, de son côté passait et repassait toutes ses option en boucles. Il savait qu'il n'avait plus le droit à la moindre erreur. Il devait faire quelque chose de grand, de remarquable qui chasserait tous les doutes, sans équivoque. Dès le lendemain, il trouverait un moyen de lui prouver qu'il le voulait, entier et sans conditions.

A midi, dans la cantine, Julien alla se poster devant Ciel et déclara sans préambule :

« Je t'invites à dinner. Ce soir, en en tête à tête, juste toi et moi. »

Ciel le dévisagea.

« Tu penses m'acheter avec un simple dîner ? »

Julien mordit sa lèvre. Non. Biensûr que non. Il savait que ce ne serait pas si facile... Alors, sans réfléchir, il dit :

« Si tu ne dis pas oui maintenant, je monte sur la table pour te le demander en chanson, comme dans les séries américaines toutes pétés. »

« T'as pas les couilles. »

Il aurait pensé pareil, mais plus il y réfléchissait, moins il trouvait cette idée insensée. C'était même exactement ce genre de preuve dont Ciel avait besoin.

« Je te jure que je vais le faire. »

L'hésitation passa dans les yeux de Ciel, face au ton emplit de détermination de Julien mais il n'eut rien le temps d'ajouter, que ce dernier tirait déjà une chaise. Il monta dessus, puis de la chaise, il sauta sur la table.

Ciel ouvrit grand les yeux, ahurit. À quel moment Julien avait-il acquit cette confiance en lui ?

A la vérité, tout était partit de ce garçon, Andrea. Il avait été son ami, parce qu'il était ami avec tout le monde. Et il était d'une telle douceur, que sans y prendre garde, Julien lui avait relevé son plus lourd secret : Ciel. Et s'il était une formidable oreille attentive, il était aussi très bon conseilleur. Toute cette idée, ça venait de lui. C'était lui qui avait dit à Julien de foncer, de voir les choses en grand. Et c'était encore lui, qui de façon tragique lui avait donné la force de le faire, pour de vrai. Et pour cela, Julien donnerait tout ce qu'il avait pour pouvoir le remercier encore une fois. Peut-être qu'au fond, en commençant sa chanson stupide, c'est un peu ce qu'il faisait, il le remerciait.

Tous les regards étaient centrés sur Julien, la plupart des gens autour avaient sortis leurs téléphone portable pour filmer la scène. Certains s'étaient même mis debout pour se rapprocher.

Si au début de sa chanson, le calme s'était fait maître dans tout le réfectoire, tout le monde bien trop surprit de ce qui se déroulait sous leur yeux, il n'avait fallu qu'un instant pour que la foule se mette à siffler et applaudir, pleine de liesse. C'était Alix qui avait applaudit le premier. Et Julien qui avait toujours cru que ce dernier le détestait, finalement peut-être pas tant que cela.

D'un coup de pied, il décala le plateau de Ciel pour venir s'agenouiller devant lui alors qu'il entama le dernier couplet de sa chanson, Risque de toi, Eddy de pretto. Il savait que Ciel adorait cette chanson, il lui avait un jour fait une playlist et depuis, sans que l'autre ne le sache réellement, il l'écoutait en boucle.

Il s'agenouilla en suite, toujours sur la table, juste devant Ciel qui avait les joues rouges, gêné par tous les regards fixés sur lui. Rendu timide par toute cette attention impromptue, Ciel baissa le regard.

D'une main sous son menton, Julien lui releva la tête, et lui souffla quelques mots qu'ils furent les seuls à entendre.

« Quelqu'un m'a un jour dit qu'il fallait apprendre à ignorer le jugement des autres. Et je crois qu'il avait raison. »

Ciel eut un rire nerveux.

« Mon dieu mais j'ai créé un monstre. »

Julien rit lui aussi, puis il dit :

« Alors, ce dîner avec toi, je peux l'avoir ? Et un baiser aussi ? »

« Je-... »

« Dépêches-toi, je commence à me rendre compte que je vais avoir l'air totalement stupide si tu dis non. » Plaisanta Julien.

« Ouais. Ouais tu peux les avoir. Tu peux en avoir autant que tu veux. »

Et sans rien ajouter de plus, il se jeta sur ses lèvres. C'est à ce moment que les surveillants arrivèrent enfin, alertés par tout le grabuge que Julien avait engendré. Mais ce dernier n'accepta de descendre de la table qu'une fois qu'il eut fini d'embrasser Ciel en bonne et due forme. Et qu'importe s'il se retrouvait de corvée de ménage pour toute la cantine.

Ciel lui sourit et il comprit. Enfin l'aube se levait, et elle n'avait jamais été si claire.

Ciel était heureux d'enfin quitter les étoiles, elles qui avaient été tour à tour ses meilleures alliées et ses ennemies mortelles. Maintenant il voulait voguer vers le soleil.

Julien, lui, enfin sortait de l'ombre et c'était comme prendre son souffle pour la première fois comme une seconde naissance, douloureux, au point de pousser un cri déchirant, mais terriblement naturel, comme si c'était tout ce qu'il avait toujours attendu.

_

Et voilà cette petite histoire est terminée, j'ai voulu reparler du suicide d'Andrea sous un angle tout à fait different. Jaime beaucoup explorer tous les points de vues et conséquences que peut avoir un événement.
J'espère que ça vous a plu ♡
(Je viens de finir de l'écrire, je le corrigerais dans la journée, mais je voulais pas vous faire attendre plus encore, déjà que j'aurais dû poster hier ^.^)

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