Chapitre 7 : Six heure.

De toutes les vacances d'été, Ciel n'avait pas eut la moindre nouvelle de Julien. Et quand bien même encore il en aurait eut, il n'y aurait pas répondu. Il était parti en camping et avait déconnecté de tout le monde. Il avait voulu faire le vide. Ça lui avait été bénéfique. Il avait fait le point et avait décidé qu'il ne laisserait plus l'autre garçon s'approcher de lui, plus assez proche pour lui laisser l'opportunité de le blesser. Parce que quoi qu'il essaye de faire voir, Ciel avait été blessé. Profondément. Il avait besoin de vivre, pas de se cacher. Ça il l'avait déjà trop fait. Il s'était caché avec Antoine. Il n'avait jamais fait face et résultat, som amour en était mort. Emportant une partie de lui dans sa chute. Il s'était promis de ne plus jamais vivre cela. De ne plus laisser son cœur entre les doigts de quelqu'un qui, consciemment ou pas finirait par le broyer. Julien était de ceux qui broyaient des cœurs en toute conscience et sans états d'âmes, là où Antoine l'avait fait bien avant sans même avoir le temps de s'en rendre compte.

Les jours passaient, se succédaient en un enchaînement morne et désolant. Les mois s'inscrivaient à la suite des autres sur le calendrier, et se ressemblaient tous, seul le changement de saison pouvait témoigner du temps qui passait.

Ciel faisait tout pour éviter Julien, qui contre toute attentes continuait d'aller l'attendre en haut du toit jours après jours. Ciel ne comprenait pas son acharnement. Il aurait dû depuis longtemps abandonner tout espoir de le voir revenir. Il croyait pourtant avoir été clair dans sa façon de l'ignorer pour qu'il intègre bien le fait qu'il ne voulait plus avoir aucun contact avec lui. Mais visiblement ça ne lui suffisait pas.

Le mois de décembre filait à vive allure et la fin de l'année approchait à grand pas. Et malgré le froid, malgré la neige, Julien s'obstinait à monter sur le toit à chaque pause. Ciel le savait parfaitement. Il voyait bien les regards que lui lançait ce dernier, comme pour le supplier de le suivre. Mais avec la foi d'un enfant de cœur, il s'y refusait, religieusement. Même s'il avait mal au cœur à chaque fois qu'il voyait le brun revenir, les épaules basses et les doigts gelés de l'avoir attendu de le froid, en vain. Ciel ne céderait pas. Pas cette fois.

Noël passa, les festivités finies les rues de la ville retrouvaient leur air sombre et lugubre. C'était la partie de l'année que Ciel aimait le moins. Les nuits froides de février lui glaçaient le sang. Et bien trop souvent il se réveillait de sueurs froides au beau milieu de la nuit, tremblant.

Au lycée, Julien semblait avoir changé de tactique. Ciel cru d'abord qu'il avait comprit, comprit qu'il avait laissé passé sa chance d'être à ses côté et qu'il ne voulait plus de lui. Mais en réalité, Julien voulait juste tenter une approche plus frontale. Il n'avait pas l'habitude de demander pendant si longtemps. Maintenant il allait prendre ce qui l'intéressait. Il allait forcer Ciel à l'écouter. Cela, le garçon le comprit quand il fut plaqué contre un mur au détour d'un couloir.

Il était tombé dans les yeux tempétueux de Julien, et l'espace d'un instant, il avait eut peur. Vraiment peur. Parce que ce dernier aurait pu lui faire du mal. Sans même le vouloir, juste parce qu'il ne comprenait pas le tumulte d'émotions qui se déchaînaient en lui. Ciel connaissait la réputation de Julien, il était impulsif. Il pouvait facilement exploser si on le poussait trop à bout. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'attitude évitante de Ciel l'avait poussé à bout. Il était en colère. Mais pas en colère contre l'autre garçon. Non, sa colère était dirigée vers lui même, aussi un peu vers le monde entier, il devait l'admettre, mais pas contre Ciel. Parce qu'il étai le seul auprès de qui il se sentait un peu mieux, un peu moins faux, un peu plus lui-même.

Et alors que lui aussi semblait se demander ce qu'il devait faire, Julien déposa ses lèvres sur celles de Ciel.

Mais Ciel ne voulait pas de ce baiser. Il n'était ni voulu ni consenti, et que Julien semble penser qu'il lui appartenait à lui seul de prendre ce genre de décision le mit hors de lui.

Ciel le repoussa du plus fort qu'il pu, le faisant presque perdre l'équilibre sous le coup de la surprise, et il planta son regard colérique dans celui débordant de doutes et d'interrogations de son vis-à-vis. Comme pour bien marquer son dégoût, Ciel essuya ses lèvres d'un revers de manche.

« T'es sérieux Julien ? Non mais qu'est-ce que tu as pas comprit, tout es fini entre nous. D'ailleurs il n'y a jamais rien eut. Parce que t'es trop con. Tu n'as même pas laissé le temps à quoi que ce soit de s'installer que tu as déjà tout piétiné comme un bel enfoiré. Alors excuses-moi, mais je n'ai pas besoin d'un connard superficiel de plus dans ma vie, j'en ai déjà connu assez. Mets-toi bien ça dans le crâne, ça ne sert plus à rien de revenir car tu n'auras jamais les couilles de t'assumer et j'ai pas envie de perdre mon temps avec toi. Reste bien dans ton placard, enfermé à double tour, j'm'en fous. Fait juste comme si j'existais pas et ça ira très bien. »

« Ciel écoute-moi... » Tenta Julien, le regard bas, encaissant chaque reproche sans broncher. Ça lui coûtait de l'admettre, mais il les avait mérités.

« Non je t'écoute pas. Parce que tu vas essayer de m'embobiner, de ma faire croire à monts et merveilles, et au final rien de tout cela ne sera vrai. J'les connais les gars comme toi, vous êtes très doués pour faire des promesses que vous ne tiendrez jamais ! Dans l'intimité c'est facile de promettre, mais devant les autres, il n'y a plus personne ! Et j'en ai rien à foutre que tu restes un connard tant que tu restes loin de moi. »

« Je te jure que non. J'ai envie de changer, réellement ! »

L'urgence dans sa voix attendrit presque Ciel, mais il tint bon.

« Je veux bien croire que tu en aies envie, seulement tu ne le feras pas. Tu te défileras comme la dernière fois. Tu sais celle où tu m'as laissé en plan, à moitié nu, ma chemise ruiné dans une chambre qui n'était pas la mienne, simplement parce qu'Élias nous avait surprit. Et que soit dit en passant il avait promis de ne rien dire si tu promettais de ne pas être un connard avec Alix. Ou comme la fois où tu as refusé catégoriquement de m'embrasser pendant le jeu de la bouteille, me faisant me sentir minable et dégoûtant. Alors que c'est un jeu de torché, tout le monde embrasse tout le monde, c'est le principe ! Tu voulais qu'ils se doutent de quoi ? Qu'ils pense qu'on maîtrise le hasard et qu'on a fait exprès que la bouteille tombe sur nous justement parce que l'on couche ensemble ? Sérieusement ? »

Julien ne répondit rien. Il n'y avait rien à répondre à cela. Ciel avait raison, il ne le savait que trop bien...

Alors il avait laissé Ciel partir, de toute façon ça faisait bien un moment qu'il lui avait échappé.

Puis tout avait basculé. C'était le mois de Mars et un garçon de leur classe s'était tué. Oui, encore un, un de plus, comme si le suicide devenait une mode, le fléau nouvelle génération, ça devenait anodin à faire pâlir la peur elle-même. On a tous entendu ces histoires de jeunes qui se donnent la mort, sans rien ne laisser derrière que des proches meurtris. Et même si Ciel ne le connaissait pas plus que cela, il était peiné.

Evidemment cela le renvoyait au suicide d'Antoine, comment ça aurait pu en être autrement. Et même s'il avait fait son deuil depuis un moment déjà, replonger tête la première dans cette histoire était comme prendre un bain d'eau glacée en plein hiver : très désagréable. Voire mortel.

Il s'appelait Andrea. Il avait laissé une lettre et elle avait été lue devant tout le monde, au gymnase. Plus de la moitié des élèves pleuraient, certains même alors qu'ils ne le connaissaient pas. L'hypocrisie du monde dans ce genre de situation faisait peine à voir. La situation requiert des larmes et de la tristesses, alors, comme des acteurs parfaitement entraînés, tout le monde offrait ses larmes et sa tristesse, c'était peut-être même à celui qui paraîtrait le plus effondré.

Au milieu de cela, certains l'étaient vraiment, effondrés. Éos, qui quitta le gymnase à grandes enjambées était certainement celui qui l'était le plus. Ciel avait de la peine pour lui, il connaissait la douleur que ses yeux reflétaient, il avait connu la même à la mort d'Antoine. Mais ce qui l'interpella le plus, fut une simple phrase dans la lettre, adressée à Julien qui pleurait lui-aussi. Andrea avait été un de ses amis, Ciel le savait.

Suis simplement ton cœur, pas les avis extérieurs, et surtout, il faut que tu lui dises, à celui qui est concerné... C'est peut-être réciproque.

Se pourrait-il que Julien ait parlé de lui à ce garçon ? Ciel n'y croyait pas, ça ne pouvait pas être cela, il devait interpréter cela n'importe comment, son esprit chamboulé s'égarant entre ses désirs et la réalité. Et pourtant, au fond de lui, il ne pouvait empêcher l'espoir de naître. L'espoir que Julien commence, petit à petit à assumer qui il était. Qu'il se libère enfin du carcan mortel qu'était sa peur du regard et de l'opinion des autres.

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Je trouve ce chapitre très brouillon, désolé j'ai pas réussi à faire mieux pour le moment. Je le reecrirais sûrement.
J'espère quil ne sera pas trop incompréhensible, surtout pour ceux qui n'ont pas lu mon histoire Comme un papillon dans un bocal, dont je reprends certains éléments.

Demain sera le dernier chapitre.

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