ÉPILOGUE - LA SCÈNE ILLUMINÉE & LE RESTAURANT ÉTOILÉ
Zandvoort, 3 mois plus tard.
— Tu devrais lui mettre un message plutôt que de la stalker sur les réseaux.
Un brun sursaute alors que son ami à le regard fixé sur son téléphone par-dessus son épaule.
— La vie privée, tu connais Alex ?
— Tu tenais ton téléphone à genre un bon mètre de toi, j'ai même pas fait exprès de regarder. On dirait Lando tenant ses cartes au Uno et s'étonnant qu'on les connaisse alors que l'exploit serait de ne pas les voir.
— Elle avait vraiment quelque chose cette fille, même si elle me détestait.
— Elle like toutes tes photos, je pense pas que quelqu'un qui te déteste ferait ça.
— Non, pas toutes. Seulement celles d'Irlande.
— Une sur deux est une d'Irlande, je commence à comprendre la raison.
Les prunelles brillent entre malice et légère moquerie. Bientôt, le thaïlandais auteur d'un magnifique résultat disparait appelé par son responsable presse en direction de la zone d'interview. Le britannique continue de faire défiler les photographies, hésitant de son côté à mettre un mot ou un like sur l'une d'entre elles. Il ne l'a pas fait une seule fois en trois mois depuis leur retour d'Irlande et la reprise du championnat malgré la qualité artistique des photographies que la jeune femme met sur son réseau social.
Un grommellement résonne quand son écran se retrouve caché par une grosse enveloppe glissée devant. Il relève la tête pour reconnaitre celui qui vient de gagner à domicile et lui adresse un petit sourire.
— Tiens, c'est pour toi.
— Pour moi ? C'est quoi ?
— C'est une surprise George, mais dépêche-toi d'ouvrir.
Le britannique récupère l'enveloppe qui lui est tendue par le pilote néerlandais qui vient de quitter les zones d'interviews et est appelé par son coéquipier. Dans ses yeux clairs, une excitation traine à l'idée de lui avoir fait un cadeau dont il parait particulièrement fier.
— Chaton, tu te bouges ? Tu veux qu'on aille voir un match ce soir je te rappelle et on est pas du tout prêts.
— Bon, faut vraiment que j'y aille, Danny va péter un câble. Encore plus qu'il aime pas le foot et que j'ai réussi à le convaincre d'aller voir jouer le PSV face à l'Ajax. Profite-bien et foire pas tout.
— Dis plutôt qu'il est jaloux que tu passes du temps avec moi.
— Dans tes rêves peut-être. Allez, à plus George, bonne soirée, me fais pas regretter d'avoir perdu du temps à faire jouer mes contacts au théâtre d'Amsterdam.
Après avoir déposé ses lèvres sur celles de l'australien, au sourire rayonnant de le voir enfin arriver, la tête blonde disparait au coin du couloir quand il se laisse entrainer un peu plus loin par la main glissée dans la seconde.
Il laisse tomber ses yeux sombres sur l'enveloppe qu'il tient à la main l'ouvrant rapidement. Il en sort une petite feuille sur laquelle quelques mots sont griffonnés. Il prend un peu de temps à réussir à déchiffrer les lettres du néerlandais. Les canaux, c'est très beau de nuit. Il replonge ses doigts dans l'objet pour sortir un billet en papier épais et glacé. Sur le carton légèrement long les couleurs bleue et verte se mêlent. En grand sur un côté, des lettres dorées sont liées pour faire apparaitre le mot Riverdance. Il comprend alors que le néerlandais vient de lui offrir une place pour le spectacle qui passe dans la ville à une trentaine de kilomètres le soir-même. Un dernier objet se trouve dans le fond de l'enveloppe. Il se saisit de la réservation dans l'un des restaurants de la ville.
Il se dépêche de s'habiller alors que l'horaire est proche et qu'il compte bien ne pas arriver en retard.
Le pilote pénètre dans le théâtre de la capitale. Les fauteuils sont rouges et paraissent particulièrement confortables. Le plafond est sculpté et semble dater d'une époque lointaine, tout comme le bâtiment extérieur. La salle s'élève sur plusieurs étages avec des petites loges entrecoupées de colonnes. Ses pupilles s'émerveillent et se mettent à briller alors qu'elles sont éblouies par les lumières du lieu. Avec son organisation, il n'arrive pas à se rendre compte du monde qui peut entrer dans la magnifique salle. Les doigts tapent avec habileté sur le téléphone qu'il met par la suite en silencieux.
Deuxième rang ? Tu leur a donné quoi en échange ?
Il se demande de quoi va parler le spectacle de théâtre dont il sait que le premier rôle a été confié à l'irlandaise lui plaisant un peu trop. Ce sont pourtant des danseurs qui apparaissent alors que le lourd rideau rouge est ouvert. La musique typiquement locale s'élève. Bientôt, au milieu des danseurs, il reconnait la blonde qui s'avance, la main glissée dans celle d'un brun tout en dansant. Elle se positionne devant les autres danseurs dont les mouvements synchronisés à la perfection sont hypnotisant.
Ses yeux sombres ne peuvent se détacher de la jeune femme avec qu'elle se déplace, sautille, saute et tourne, emplissant tout l'espace. Le spectacle mêlant théâtre, chant et danse se termine trop rapidement à son goût alors qu'il aurait préféré pouvoir encore l'admirer.
Il se lève naturellement comme le reste de la salle. À moins qu'il ne le fasse en premier. Autour de lui, les applaudissements explosent et les sourires sont présents sur tous les visages et les divers regards brillent doucement.
Ses yeux croisent alors ceux de la danseuse principale. L'expression change, le sourire se muant en surprise sur son visage heureux. L'irlandaise semble se reprendre alors qu'elle laisse ses yeux trainer sur la foule. Pourtant, ils reviennent bien trop régulièrement s'attarder dans ceux du britannique pile en face d'elle. Bientôt, les rappels sont terminés et elle disparait dans les loges en compagnie de l'intégralité de ses collègues danseurs.
La porte du vestiaire s'entrouvre alors que la danseuse est en train de finir de sécher ses mèches châtains, uniquement vêtue de ses sous-vêtements. Un visage bronzé passe par l'ouverture et le visage de la danseuse s'éclaire quand elle reconnait une jeune musicienne présente dans la troupe depuis peu.
— Eireann ? Il y a une personne qui demande à te voir à l'entrée des loges. Est-ce que je la laisse rentrer ?
— Une personne ?
— Un brun, assez grand, accent britannique, il dit qu'il te connait.
Un sourire plus franc s'installe sur les lèvres de l'irlandaise.
— Dis-lui que je le rejoins quand je serai prête.
Un hochement de tête lui répond et la porte se referme aussi vite qu'elle s'était ouverte quelques secondes plus tôt. Les cheveux sont rapidement brossés avant que les vêtements soient enfilés. Les doigts fouillent dans la trousse de toilette et un mascara est sorti avant d'être habilement appliqué sur les cils de la jeune femme. Quelques minutes plus tard, la jeune femme sort dans le couloir habillée d'un pantalon vert foncé et d'un pull noir en laine. Par-dessus, elle a enfilé un manteau coloré à fleurs qui la protège de la pluie si elle venait à tomber.
— Eireann, on sort ce soir, tu viens avec nous ?
Elle hoche négativement la tête.
— Non, j'ai une connaissance qui m'attend dehors. Demain ?
Un rire léger éclate dans le couloir.
— Profite bien, c'est vrai qu'on aura d'autres occasions de sortir ici.
La troupe est dans la ville pour plusieurs représentations avant de migrer vers la capitale belge quelques jours plus tard. Les soirées y sont régulières après leurs prestations, certaines se contentant de restaurant, d'autres d'un temps passé autour d'un verre dans un bar et les plus fatigantes s'éternisant jusqu'au petit matin dans les boites de nuit d'une des villes traversées pendant leur tournée à sillonner toute l'Europe.
L'estomac de la jeune femme se serre quelques secondes alors qu'elle pense à celui qu'elle sait l'attendre de l'autre côté de la porte. Elle sort son téléphone et ouvre machinalement son compte instagram pour tomber sur une photo d'un de ses amis au sortir de sa voiture cet après-midi-là. La raison de sa présence aux Pays-Bas est donc celle-là. Elle tape machinalement sur le cœur alors que sa bouche s'étire en voyant ses yeux bleus brillants de bonheur et légèrement fatigués après la course. Elle défile rapidement, détaillant les magnifiques photos de l'Irlande qui peuple le compte de photographie. Pourtant, le britannique ne s'y affiche jamais, se contenant de capturer des paysages ou amis, particulièrement des paysages, les portraits y étant rares.
La silhouette glisse dans les couloirs alors qu'elle range le téléphone dans sa poche et arrange machinalement ses mèches rebelles tout en avançant. Elle pousse la porte latérale pour se retrouver au milieu du hall, les derniers spectateurs quittant les lieux en discutant calmement, semblant débriefer ce à quoi ils viennent d'assister. Ses pas sont légers alors qu'elle se dirige vers le corps adossé à l'une des colonnes du lieu et lui tournant le dos alors qu'il observe le plafond.
— Bonsoir George, je vois que tu sais enfin ce qu'est Riverdance.
Le pilote sursaute avant de se retourner précipitamment lâchant son téléphone à cette occasion. Il s'écrase sur le sol en marbre en un léger tintement, l'écran laissant apparaitre une photo de la jeune femme. Cela arrache un rire à la protagoniste tandis que les joues pâles du britannique se mettent à rougir. Il se penche pour le ramasser, éteignant rapidement celui-ci.
— Salut. Oui, j'ai beaucoup aimé.
Un léger silence s'installe. Les doigts glissent dans les mèches sombres avant de gratter l'arrière du crâne.
— Tu étais très douée.
Un sourire victorieux nait sur les fines lèvres. Pourtant, ses prunelles et son visage racontent une autre histoire, tandis que la timidité s'y installe et ses joues rosissent légèrement.
— Merci.
— Tu as quelque chose de prévu ce soir ? Parce que sinon, j'ai une réservation dans un restaurant pas loin d'ici.
Les pupilles brillent doucement et les visages des deux jeunes qui s'observent pendant quelques secondes silencieusement avant que la réponse tombe sont carbonisés.
— J'espère que ce sera bon.
— Tu te plaindras à Max si ce n'est pas le cas, c'est son pays.
— Les autres n'étaient pas intéressés par une démonstration de la beauté de la danse irlandaise ? Ou bien je les ai trop effrayés là-bas ?
— Je ne pense pas, j'étais un peu ton unique victime. Ils avaient d'autres choses de prévues.
La tête a un mouvement vertical quand elle obtient les informations, puis un sourire un peu amusé. Pendant plusieurs secondes, aucun des deux ne parle, les deux partant dans leurs pensées. Les yeux trainent sur les traits amicaux et souriants de leur interlocuteur sans savoir réellement quoi dire ou faire.
— Bon, on y va l'anglais ou on s'endort ici ? En plus, la représentation m'a ouvert l'appétit !
— On va vraiment dans ce restaurant-là ?
Les épaules sont haussées en réponse. Il ne s'attendait pas aux étoiles ornant la devanture quand il avait vu l'adresse de la réservation faite à son nom par le pilote néerlandais.
— Il faut croire. On peut aller ailleurs si tu préfères.
Pourtant, l'irlandaise se laisse finalement guider malgré son air un peu impressionné. Leurs tenues font taches quand ils pénètrent dans les lieux dans des vêtements pas suffisamment classes en comparaison aux restes des présents dans l'établissement. Le brun déplace légèrement la chaise de la jeune femme qui répond à ce geste en laissant échapper un petit rire amusé. Ses prunelles claires oscillent entre son compagnon de soirée et les autres personnes attablées, les serveurs, le plafond et les plats passants à côté.
Le silence les enveloppe qu'un court instant car on vient bientôt leur présenter la carte. Les deux convives hésitent longtemps sur le plat à choisir. Ils débattent sur ceux-ci.
— Ce qui est sûr c'est que ce sera meilleur que la bouffe irlandaise.
— L'hôpital, la charité, la paille, la poutre.
— En vrai, j'avais vraiment aimé le plat que j'avais mangé au pub. C'est toi qui les fais ?
— Non, j'aide juste parfois mon père et ma mère. Mais les recettes, c'est eux. C'est de la cuisine simple et rapide.
— Vous devriez avoir honte de tuer les mignons moutons pour ça.
— C'est la campagne et la mer chez moi. On mange ce qu'on produit.
— T'as des moutons ?
— Non, on a une dizaine de vaches pour faire du fromage, mais nos voisins oui.
Une moue déçue fait disparaitre le sourire sur le visage de l'anglais.
— T'espérais que j'ai des moutons ?
— J'aime bien les moutons. Surtout ceux avec la tête toute noire.
— Moi aussi je les trouve mignons. Mais c'est pas les animaux les plus intelligents de la planète...
Elle trempe ses lèvres dans la boisson emplissant son verre d'apéritif avant de manger le petit four présent devant elle. Il parait simple mais les diverses saveurs explosent une fois en bouche, émerveillant ses papilles.
— Wow. C'est vrai que c'est meilleur que la nourriture irlandaise.
— Pourtant c'est difficile de faire mieux apparemment.
Le visage est légèrement secoué d'une façon amusée.
— Ta course s'est bien passée ?
— Bof. J'ai hâte de rentrer à la maison et de me reposer là franchement.
— Tu cours pas la semaine prochaine ?
— Non. J'ai un week-end de pause et ensuite on reprend pour deux semaines et vacances. Mais y a plus trop d'enjeu, le championnat est bouclé depuis longtemps et c'est pas avec la voiture qu'on a qu'on obtiendra quelque chose en cette fin d'année je pense. Vous allez où après Amsterdam ?
— Bruxelles à partir de jeudi. Ensuite Lille et on file en Espagne. On fait Barcelone et Madrid et retour en Irlande pendant un petit moment avant qu'on reparte vers l'Allemagne.
— C'est pas fatigant d'être toujours sur la route comme ça ?
— T'es fatigué toi ?
— Un peu, mais vu que c'est ma passion...
Il comprend à la lueur présente dans les orbes clairs qu'elle vit la même chose que lui.
— Le pire, c'est de représenter l'Irlande, de vivre Irlande et de pas pouvoir profiter de l'Irlande. C'est ça qui me manque le plus, le village, danser avec les amis au pub, improviser avec mon violon et les groupes qui passent. Ici, on peut pas trop faire ça, c'est pas la même chose.
Le regard se perd dans le vide alors qu'elle joue avec la boisson à la robe dorée. Les larmes du liquide sucré retombent doucement le long du verre.
— Mais d'un autre côté, c'est plus simple ici. Je suis loin du pays et du mal qu'il me fait parfois. À l'étranger, il n'y a pas la rancœur présente partout.
George comprend. Lui aussi préfère parfois être loin du Royaume-Uni et des attentes sur sa personne qui pèsent sur lui sur l'île.
— Merci George. Pour le restaurant. Et aussi pour être venu au spectacle.
Les deux étrangers dans la capitale néerlandaise sont emmitouflés dans leurs manteaux alors qu'un vent frais balaye la rue pavée dans laquelle ils viennent de se retrouver après avoir quitter le restaurant qu'ils viennent tout juste de quitter. Les lumières jaunâtres des lampadaires éclairent les lieux. Un vélo passe à vive-allure, donnant un coup de sonnette, des piétons quittant rapidement la voie sur laquelle ils étaient en train de marcher à son avertissement.
— Max disait que les canaux étaient très beaux de nuit si tu veux visiter.
— Tant que tu remplaces pas les photos de l'Irlande par celles d'Amsterdam.
— C'est peut-être vraiment plus beau.
Les prunelles brulent de malice et le visage est amusé.
— Allez photographe, on y va.
Le britannique se fait détailler de la tête aux pieds.
— De toute façon, la suprématie de l'Irlande ne craint rien, t'as pas ton appareil.
— Mon téléphone prend des très belles photos aussi.
Il se fait légèrement pousser et rapidement, ils se mettent en marche en direction de l'endroit où l'eau transperce la ville, où les petits ponts permettent de traverser et où les lumières se reflètent dans l'eau.
— C'est vrai que c'est magnifique.
Ils s'adossent à une rambarde, admirant les éclats lumineux mouvant sur le canal qu'ils surplombent. Derrière eux, une légère musique résonne, sortant d'un bar et des rires résonnent dans la rue quand un groupe de jeunes éméchés passent à quelques mètres de l'endroit où ils sont.
— Tu vois, c'est là qu'il manque quelque chose. J'ai vraiment cherché, mais j'ai jamais retrouvé le confort d'un pub ailleurs qu'en Irlande. Les gens bien apprêtés pour sortir, la population se mêlant. Ailleurs, chacun à son lieu, les gens se mélangent pas.
— C'est parce qu'il n'y a qu'un seul pub dans ton village, les gens sont obligés de se mélanger.
— Très drôle. Non, c'est pareil ailleurs. Tu peux avoir des fêtards, des gens qui sont là pour regarder un match et d'autres qui veulent juste un repas en même temps même à Dublin. Et puis, c'est que de la musique internationale, c'est aseptisé, partout. Y a que parfois dans le sud qu'on a une ambiance locale.
La tête est hochée sous la capuche rabattue sur les oreilles pour les protéger du vent froid.
— Tu peux toujours tenter de les convertir à l'ambiance de ton pays, ça leur changera de l'ordinaire.
— Très drôle ça l'anglais.
— Attends.
Il pianote quelques secondes sur son téléphone. Bientôt les premières notes d'une musique s'élèvent. Un sourire se plaque immédiatement sur les lèvres de la personne lui faisant face. Il laisse ses yeux verts glisser vers les pieds qui se mettent quasiment instantanément à se mouvoir en rythme. Les doigts s'emparent du portable et le pouce appuie sur un bouton sur le côté, le son augmentant sur le champ. Il fait demi-tour, s'adossant à la rambarde alors qu'il regarde la danseuse effectuer quelques mouvements, ses talons claquant à peine sur les pavés.
Quelques passants s'arrêtent bientôt suivant de suivant. Il l'admire pendant plusieurs dizaines de secondes avant qu'une main se saisisse de la sienne.
— Je sais pas danser.
— C'est ce qu'ils disent tous. Je t'avais dit de t'entrainer pour ne pas être ridicule la prochaine fois que tu devrais danser.
Le rire éclate alors que les pas restent aussi précis dans l'improvisation. Il effectue quelques mouvements alors que le rire se fait un peu plus fort face à lui, puis finit par abandonner, bien trop ridicule. Il se contente de profiter du court spectacle. Rapidement les dernières notes de Dirty old town s'éteignent et Eireann se retrouve à ses côtés, faisant une petite révérence à la foule présente et s'éparpillant rapidement après quelques applaudissements.
— Tu vois, tout de suite, ça change l'ambiance la musique irlandaise.
Il soupire de façon amusée.
— Il va falloir que j'y aille, je joue encore demain et j'ai des répétitions tôt.
— J'ai aussi mon avion aux aurores.
Le silence se fait alors que leurs iris sont perdues sur l'eau s'étalant devant eux. Ils laissent le vent souffler dans les mèches et faire vibrer une capuche d'un manteau bleu marine. Les doigts se posent sur la main déposée sur la rambarde métallique, les pressant une seconde doucement.
— Il faut que je vérifie, mais tu viendrais me voir si tu es à Barcelone en même temps que moi ?
— Tu n'auras qu'à me mettre un message, je crois avoir remarqué que tu as parfaitement mon contact.
Les joues brulent une seconde. Il tourne enfin la tête pour voir le regard taquin qui lui est adressé.
— Je viendrai uniquement si tu t'entraines pour qu'on puisse faire un beau spectacle dans la rue ensuite. Et demande pas à un de tes potes pilotes, je connais un restaurant parfait là-bas. On va toujours au soleil en vacances vue la météo sur notre île.
— Ce sont des choses qui sont envisageables si tu peux envisager de pas trop détester un anglais.
Les doigts s'écartent légèrement, permettant aux autres de s'imbriquer parfaitement entre eux.
— C'est pas parce que mes parents m'ont donné le nom gaélique de l'île et que je rêve qu'on soit un pays uni que j'ai pas envie de vivre en paix avec les anglais.
Un sourcil s'arque à l'entente de la première information puis le visage s'adoucit lorsque la suite des mots atteint ses tympans. Il serre les doigts entremêlés entre les siens.
— On se voit à Barcelone ?
La tête est doucement hochée.
— Je suis dans la mercedes pour info, même si apparemment t'as jeté ton dévolu sur Alex et sa Williams.
— Évidemment que c'est toi que je supporterai.
— Que de changements.
— Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Et puis, j'avais un peu menti.
Les doigts glissent et vont se perdre dans le fond d'une poche.
— On se voit bientôt. Bonne nuit George. Profite bien de ta semaine et repose toi bien.
Les lèvres se déposent délicatement sur sa joue au coin de ses lèvres.
— Bonne nuit à toi aussi, bon courage pour tes spectacles.
Elle s'éloigne, disparaissant au loin alors qu'il laisse ses yeux clairs trainer sur elle. Son téléphone vibre dans sa poche. Il sourit en voyant qu'il s'agit d'une notification provenant de la jeune femme qui ne lui avait jusqu'à présent jamais mis de message.
Il n'y a pas que pour ça que j'ai changé d'avis.
Ah oui ? Sur quoi d'autre ?
Tu verras bien à Barcelone.
???
Il la voit taper au loin, bientôt, elle relève la tête et leurs regards se croisent. Son portable vibre dans sa main et il laisse tomber ses pupilles vers l'écran et le message qui vient d'être envoyé.
Depuis peu, je ne préfère plus mourir que d'embrasser un anglais ;)
Il relève immédiatement les yeux pour croiser ceux l'observant au loin et reste quelques secondesfigé. C'est le temps qu'il faut pour qu'elle lui adresse un sourire lumineux, puistourne à l'angle de la rue, laissant derrière les promesses d'un futur où Royaume-Uni et Irlande pourraient se mêler sans souci à travers eux.
c'est ainsi que se termine cette histoire qui était à la base celle de l'été 2023 haha.
je veux bien des retours globaux dessus :) elle me laisse un goût d'inachevé assez important quand je la compare à toutes les autres, c'est certainement lié au fait que je trouve eireann comme george très peu développés d'un point de vue caractère/passions et autre parce que c'était très vocal et sans réel point de vue omniscient focalisé sur l'un ou l'autre et c'est mon unique histoire comme ça donc autant sur le début ça ne me dérangeait pas trop, autant quand le sujet est devenu plus sérieux ça m'a fait un peu bizarre puisqu'on ne sait réellement ce qu'ils pensent que via leurs discours. je sais pas comment vous l'avez ressenti de votre côté. (après c'était voulu au départ, mais j'ai eu l'impression que ça m'échappait sur la fin).
fait rare : contrairement à bcp de mes histoires, je peux déjà dire qu'elle aura un second tome, placé bien plus dans le futur qui permettra de vraiment développer un peu les deux cocos. ce sera vraiment quelque chose d'indépendant plus qu'une réelle suite avec les mêmes personnages, une problématique complètement différente, même si l'irlande y restera présente différemment. ça aurait clairement pu être fait avec des personnages différents, mais le sujet colle bien à l'idée que j'ai de ce qu'eireann pourrait être dans le futur donc je me suis dit que c'était l'occasion. dans tous les cas, c'est pas pour tout de suite du tout & ça sera soit ici, soit dans une autre histoire carrément je verrai sur le moment !
en attendant, je vous dis à bientôt pour de nouvelles aventures (plus ou moins rapidement pour les nouvelles, faut que j'essaie d'éviter de m'éparpiller ^^) - ou sur celles déjà présentes sur le profil si l'envie vous en dit ❤
et en bonus : la création de riverdance (qui est une création eurovision à la base).
https://youtu.be/w0v_pu6miJ8
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