Partie 15
Toutes les femmes enceintes rêvent de tenir leur enfant au bout de 9 mois de grossesse et je ne dérobais pas à la règle. Comme toutes les futures mamans, je m'imaginais quelle tête il aura, à qui il va ressembler. Comme c'était un garçon j'espérais qu'il ressemble à son père. Qu'il prenne ses beaux yeux, ses fossettes, cette bouche. Mais lui voulait qu'il prenne tout de moi. On en faisait des débats. Et je rêvais de ce jour ou je pourrais enfin le tenir.
C'est pourquoi quand le matin de ma chute, je me levais avec des nausées et des vomissements, je ne me doutais de rien et pensait que c'était peut être dans l'ordre normal des choses. Rassoul m'a trouvé en train de vomir et m'a dit qu'il s'inquiétait pour moi. Je lui en voulais toujours, mais lui dit que j'allais bien. Alors que non. J'avais des douleurs au ventre que je voulais ignorer. Je finissais juste mon 7ème mois. Ce n'était pas encore le moment. Il devait aller travailler et insistait pour que je l'accompagne et que le médecin me fasse juste une petite consultation pour vérifier que tout était ok. Je ne pouvais pas aussi ignorer ces douleurs qui malgré le bain chaud et le thé ne partaient pas. Je le suivis donc en silence et malgré qu'il essaye de détendre l'atmosphère, je ne disais rien. Une fois à l'hôpital, Mme Gaye n'était pas encore sur place. Donc je patientais tranquillement tandis que Rassoul faisait les cents pas dans le couloir. Je ne me sentais pas bien du tout et j'avais des vertiges. Dès la venue de la gynéco, il est entré avec elle dans le bureau et m'a demandé de venir après quelques minutes.
- alors Diouldé, tu as fais une mauvaise chute ? Et tu as mal ou exactement me demanda-t-elle en enfilant sa blouse.
- j'ai un point de côté et aussi des vertiges sinon ca va
- et tu sens le bébé bouger normalement ?
J'écarquillais les yeux sans trop savoir quoi répondre. La veille juste après la chute, il bougeait frénétiquement mais depuis ce matin, je me suis dit qu'il était en train de dormir.
- pas depuis ce matin. Mais il est encore tôt.
Je commençais à paniquer un peu et elle me rassurait du mieux qu'elle pouvait. Elle me demandait de monter sur la table qu'elle vérifie.
Elle a d'abord posé le machin la pour écouter les rythmes cardiaques. Ce furent des minutes interminables. Et elle prenait un petit air soucieux en fronçant les sourcils ce qui me fit avoir encore plus peur. Mon cœur battait très fort et je cherchais Rassoul du regard. Il était juste à coté à se ronger les ongles comme un gamin. Elle ne dit toujours rien et me demande de la laisser me consulter. Encore le même scénario. Elle appuyait sur mon ventre pour mieux sentir avec les doigts et toujours cet air. Toujours ce silence. Interminable, lourd. J'osais à peine respirer. Et comble de tout elle me demandait encore de lever ma tunique pour faire une échographie
- Mme y'a un problème demandais -je finalement complètement en panique et cherchant secours.
Elle me sourit difficilement
- c'est ce qu'on va voir. Calme-toi. ca va aller.
Non je savais que ca n'allais pas. Ce silence. Toutes ces vérifications. Non ca n'allait pas.
Elle mit en marche l'appareil et je me mis à guetter le bruit des battements du cœur du bébé. Je ne respirais plus et avait l'impression que j'allais m'évanouir. Au bout de quelques secondes, j'entendis les bruits réconfortants du cœur et je regardais l'écran pour voir. Il était en position fœtale sans mouvement et je souris un peu rassurée et quand je regardais à nouveau Mme Gaye, je sus que je ne devais pas me réjouir trop vite. Rassoul observait aussi l'écran et lui aussi avait un air soucieux surtout quand la Gynéco lui montra un point sur l'écran qu'ils étaient les seuls à voir.
Elle soupira et me demanda de me lever. Ensuite, elle se tourna vers Rassoul
- je crois qu'il n'y a pas une minute à perdre. Il ya un décollement et un hématome s'est formé. Je suis désolé Diouldé, mais si on veut sauver l'enfant, il faut le faire sortir tout de suite.
Elle parlait encore mais je ne comprenais plus. Je n'étais pas à terme. C'était trop tôt. Il ne pouvait pas sortir maintenant. Il ne devait pas sortir maintenant. Je regardais Rassoul pour avoir de l'aide, qu'il lui dise qu'il fallait encore que je le garde bien au chaud. Mais lui aussi avait le même visage renfermé et soucieux. A ce moment j'eus vraiment peur et touchais mon ventre à la recherche d'un quelconque mouvement qui pourrait me rassurer
- je suis désolé Dioulé. Je vais te référer à l'hôpital principal. La bas ils ont des couveuses pour prendre en charge les prématurés, mais en attendant, on va te préparer
- y'a pas de médicaments pour arreter ca, demandais je timidement.
Non je ne pouvais me résoudre à ca qu'elle me disait de faire. Rassoul s'accroupit à coté de moi.
- Chérie, il faut faire vite. Déjà le bébé est en train de souffrir. Il ne faut pas le mettre plus en danger.
J'avais les larmes aux yeux et je me croyais dans un mauvais rêve. Finalement j'entendis Mme Gaye appeler et sans trop comprendre comment, je me retrouvais dans une ambulance avec Rassoul et un autre monsieur en blouse blanche. J'avais trop peur pour réfléchir et je me tenais toujours le ventre espérant toujours et encore un mouvement. Dès mon arriée, les choses se passèrent vite, trop vite. On ne me donnait pas le temps de dire quoi que ce soit, on ne prenait pas le temps de me rassurer, de me dire que tout allait bien se passer. J'étais là, dans l'ignorance la plus totale de ce qui allait m'arriver. Rassoul ne demandait rien car il connaissait les procédures et il courait de gauche à droite. Un moment, un médecin vint me consulter, prit ma tension, me posa des questions auxquelles je donnais des réponses vagues. Ensuite, Rassoul vint un moment pour me rassurer. J'avais pleins de questions à lui poser, mais j'avais tellement peur des réponses, que je me taisais et m'emmurait dans un silence total. Une infirmière vint m'aider à me déshabiller et je vis qu'il y avait une mare de sang. J'eus encore plus peur et je paniquais totalement. Elle me posa une perfusion et le reste se passait sans que je comprenne trop. Courber le dos, une piqure, m'étendre, attendre, des questions, des larmes, des mots rassurants, un drap étendu devant ma poitrine pour ne pas voir ce que faisait le chirurgien. Puis je sentais des mains s'activer rapidement et des bruits de métaux pendant un temps qui me semblait durer une éternité. Les minutes passaient et j'entendais juste le bruit des machines et le chuchotement sourd entre les médecins et tout d'un coup je sentis qu'on tirait et je vis une boule sanguinolente entre les mains du médecin. Il le passait rapidement à un autre qui ne prenait même pas le temps de me le montrer et disparut. Je me mis alors à pleurer. Non je n'avais jamais imaginé que ca se passerait comme ca. L'infirmière essaya de me rassurer mais sans y parvenir. Finalement, elle demanda qu'on appelle Rassoul puisqu'il était du corps, il pouvait entrer. Il ne vint pas tout de suite et je m'inquiétais encore plus. Je me disais qu'il était arrivé quelque chose au bébé et c'est pourquoi il ne voulait pas venir. Mon état les inquiétait car je ne me calmais pas et je tirais sur les liens qui me maintenaient essayant de me libérer. Finalement, j'entendis le médecin dire qu'on doit me donner quelque chose pour me calmer. Ca eu son effet car je m'endormis presque tout de suite.
Je me réveillais dans une grande salle avec d'autres patientes. Je mis du temps à comprendre ce qui c'était passé et je touchais mon ventre. Plat, vide. Je regardais autour de moi. Aucun visage familier. Je restais donc à fixer le plafond, la tête et le cœur vide. Au bout d'un moment qui me semblait une éternité, je vis Rassoul s'avancer lentement pensant surement que je dormais. Je sursautais et essayais de me lever
- ou est le bébé, demandais-je, les yeux pleins d'espoir
Il sourit faiblement et s'assit à coté de moi en me prenant la main
- il est sous couveuse. Il va bien. Il avait commencé à souffrir, mais ils ont fait du bon travail. Il est stable maintenant.
Je poussais un gros soupir de soulagement. C'est fou comme dans ces situations comme on se contente de tout.
- il est comment ? Demandais-je les larmes aux yeux
Il sourit encore tristement et serra encore plus fort ma main
- ton portrait craché. Il est tellement beau.
Je ne me retins plus. Les larmes se mirent à couler et je lui demandais si c'était vrai. Lui aussi pleurait. Il essuyait frénétiquement ses larmes.
- oui ma chérie. Il a ton petit nez, ton petit visage, peut être un peu ma bouche et il est clair comme toi
Je souriais à travers mes larmes.
- donc j'ai gagné n'est ce pas
- oui tu as gagné ma belle.
Il resta encore quelques minutes et je lui demandais de prévenir ma mère et tata Fatou. Je lui demandais aussi quand est ce que je pourrais moi aussi le voir. Il me dit que je devais rester en salle de réveil au moins 2 jours et que le lendemain, je pourrais me lever et me doucher. Je lui demandais d'aller encore voir mon bébé et de me donner des nouvelles. C'était vraiment frustrant de ne pas pouvoir le voir, le tenir dans mes bras.
Je demeurais couché donc et rapidement de petites conversations s'installèrent avec les autres filles de la salle. Le lendemain, je pus me lever et Rassoul de par ses relations, réussit à m'obtenir une cabine. Dès que je le voyais venir, j'avais peur qu'il ne m'annonce une mauvaise nouvelle. Mais il disait toujours qu'il était stable. Je mourrais d'envie d'aller voir mon bébé, et l'infirmière me promit que le lendemain je pourrais y aller, si je faisais des efforts pour me lever et marcher. L'opération me faisait mal et j'avais des douleurs au ventre. Mais rien que pour pouvoir aller voir mon fils, je me levais et me forçais à marcher. Mme gaye était aussi passé pour me rendre visite et elle me dit qu'elle me trouvait très pale et que je devais manger. Dès que j'ai rejoins ma chambre, j'ai pu recevoir de la visite et c'est tata Fatou qui vint la première sans attendre les heures de visites et disant qu'elle était ma mère et que j'avais besoin d'elle. Elle avait amené un grand bol de soupe tout chaud et comme j'avais très faim, je ne me fis pas prier. Elle était très inquiète pour moi et me disais qu'elle était passé à la crèche mais qu'elle ne pouvait pas voir mon bébé. Elle compatissait et me rassurait en me donnant pleins d'exemple de dames qui ont eut des prématuré et qui aujoud'hui se prtent comme un charme. Je m'accrochais à ces témoignages et ca me rassurait. Elle est restée très longtemps et c'est Rassoul qui lui a finalement demandé de me laisser me reposer un peu. Dans l'après midi, Coumba est venue, les larmes aux yeux et toute désolée que les choses se soient passée comme ca pour moi. Je la rassurais en disant que c'était certes un prématuré mais qu'il se portait bien et on avait tous espoir. Je n'avais pas trop le moral aussi et pour changer un peu je demandais des nouvelles de Babacar et je vis son visage s'illuminer. Elle me parlait de lui et j'écoutais d'une oreille distraite. Je voulais me reposer mais mon frère vint avec mon oncle, et aussi Adja. Ca me faisait tellement plaisir que les gens viennent m'assister comme ca. Mais ils venaient tous avec des mines qui à chaque fois me faisaient peur. Malgré ma peine, j'essayais au maximum de les rassurer. Heureusement qu'ils ne duraient pas car j'étais fatiguée. Ca me faisait plaisir de les voir, mais j'étais quand même fatiguée et j'avais des maux de tête. Même Sokhna est passé tirant Pa Ablaye qui tenait coute que coute à venir me voir. J'en fut touché et il fit beaucoup de prière pour son petit fils et lui souhaita longue vie. Sokhna me fis savoir que sa mère était un peu souffrante mais qu'elle viendra me voir le lendemain. Ce n'était vraiment pas. Je ne répliquais même pas. La visite de pa Ablaye me faisait tellement plaisir.
Le 4ème jour, je pus enfin voir mon bébé accompagné de Rassoul. J'avais le cœur qui battait fort et appréhendait cette rencontre. Je tenais fort la main de Rassoul et on donnait une sorte de combinaison à mettre avant d'entrer. Je tremblais en m'approchant de la couveuse et je le vis. Un petit être traversé par des fils. Il était vraiment très beau et je trouvais qu'il ressemblait à Rassoul en plus clair. J'avais cette émotion qui me nouait la gorge. Les larmes coulaient sans que je m'en rende compte. Je ne pouvais pas le toucher, juste le regarder à travers sa vitre. Il avait des sondes dans sa bouche et des patchs posés sur sa poitrine. Je n'arrivais pas à y croire. Rassoul était jute derrière moi et regardait attentivement la fiche.
- tu penses qu'il va s'en sortir ? Il est tellement petit, demandais-je toute triste et vraiment anxieuse en le regardant pour essayer de trouver une réponse rassurante dans ses yeux.
Il me sourit nerveusement
- bien sur qu'il s'en sortira. Il est costaud.
Je ne sais pas pourquoi, je n'arrivais pas à le croire. Le pédiatre arriva. C'était un français qui servait à la crèche et qui était vraiment très gentil et prenait son temps pour expliquer aux mamans l'état de leur enfant. Il m'expliqua que mon fils était en détresse respiratoire quand il est sorti et c'est pourquoi il a une assistance pour respirer. En plus l'autre sonde servait pour son alimentation car il ne pouvait le faire seul. Il me dit néanmoins que depuis qu'il était la, il n'avait pas pris de poids et ceci l'inquiétait un peu. Je sortais en larme et malgré Rassoul qui essayait de me rassurer, je demeurais très triste.
En arrivant dans ma chambre j'eus la surprise de trouver ma mère et je m'enlaçais toute contente qu'elle soit venue si rapidement. Je me mis à pleurer et elle me ramenait à l'ordre doucement
- Diouldé, tu ne crois pas en Dieu. Remercie le Bon Dieu. Tu es en vie et c'est le plus important. Arrête de te mettre dans cet état.
Elle continuait à me parler et finalement je me calmais. Mais je restais blotti dans ses bras. J'avais besoin de réconfort. Depuis la venue du bébé, Rassoul semblait plus triste que moi et un peu perdu. En plus avec ce qui c'était passé avant j'avais cette impression qu'il se sentait un peu coupable. Comme je n'avais pas le cœur à le réconforter, je le sentais s'éloigner alors que tout ce dont j'avais besoin, c'était juste qu'il me prenne dans ses bras et me rassure. Heureusement que ma mère était la et j'en profitais toute la journée. Tata Fatou passait chaque jour pour m'apporter de la soupe et en trouvant maman elle fut toute contente. Je disais à ma mère tout le bien que tata Fatou faisait pour moi et elle disait que c'était tout à fait normal. Elles étaient en train de discuter quand maman Oussey se pointa avec sa griotte et une autre voisine. Depuis que j'étais la, elle ne m'avait même pas appelé. Bien sur Rassoul me répétais qu'elle était souffrante et sa tension avait baissée, mais n'empêche. Elle aurait pu au moins m'appeler pour prendre des nouvelles. Mais je n'en fis pas cas. Elle acceuillit ma mère avec beaucoup de tendresse.
-Aissatou j'ai vraiment ta nostalgie. Comment tu vas ?
A peine, ma mère a eut le temps de répondre qu'elle se tourna vers moi, les yeux pleins de larmes.
- ma fille. Si tu savais dans quel état je suis depuis que j'ai su qu'on t'a opéré. J'ai pleuré jusqu'à ce que ma tension monte. Walay, je ne voulais pas que ca se passe ainsi. Tu ne mérite pas ca. Tu es tellement bonne...
Elle éclata en sanglot alors que je la regardais incrédule. Je finalement, c'est tata Fatou qui se leva pour la réconforter et elle continua, soutenue par sa griotte
- Diouldé est gentille avec moi. Je l'aime plus que mes propres filles car elle fait tout pour moi. Elle me donne de beaux tissus, prépare à manger et m'amène cela, discute avec moi. Elle ne veux rien qui me fasse souffrir. C'est pourquoi quand j'ai appris qu'elle a été opéré et son fils en couveuse, je suis tombée malade.
Sa griotte tata Fama, lui emboitais le pas disant que je lui donnais aussi des tissus et de l'argent à chaque fois que je la croisais. J'étais ébahi. A part une fois ou je lui ai remis 5000 f et parce qu'elle me harcelait, je ne me souviens pas lui avoir donné un tissu. Mais qu'est ce qu'elles me faisaient aujourd'hui.
Je ne disais rien et tata Fatou en bonne médiatrice prit aussi la parole
- c'est vous qui l'avez bien accueilli. Si vous lui aviez fermé votre visage, elle n'oserait pas faire tout cela. Mais vous êtes des gens biens, honnêtes, et on ne regrette pas de vous avoir donné notre fille.
Je ne comprenais plus rien. J'étais mal, mon fils était en couveuse, et je dois supporter tout ce théâtre. Non je n'en avais pas envie. Ma mère les remerciait aussi et leur dit toute sa gratitude. Elles restèrent un moment à bavarder et à s'échanger des civilités. J'avais des maux de tête et je participais à peine à la conversation. Au moment de prendre congé, elles demandèrent à tata Fatou et maman de les voir quelques minutes dehors. Elles sortirent tous et cela me permit de respirer un peu. Je me sentais à l'étroit dans la chambre avec toutes ces personnes qui parlent sans même faire attention à moi. Seule ma mère se penchait souvent pour me demander si ca allait.
A leur retour, je sentais ma mère très contrariée et tata Fatou tentait de la calmer.
- non Fatou, elles exagèrent. Ma fille a été opérée en urgence, mon petit fils est en couveuse et on ne sait pas s'il va s'en sortir et elles me parlent de cérémonie. Je n'en sais rien. Tout ce qui m'importe c'est que ma fille et son fils sortent indemne d'ici.
Tata Fatou essayait de la calmer et lui disant que c'est normal qu'elle y pense puisque de toute façon il faut qu'on donne un nom au bébé et rien que pour ca, il faut préparer, et faire une petite cérémonie. A ce moment je trouvais la chose vraiment déplacée. Je n'avais pas la tête à ca. Mais tata Fatou avait raison. Il était en vie et il fallait lui donner un nom. Elle me dit qu'elle ne savait pas ce que ma belle famille comptait faire, mais je devais discuter avec Rassoul pour voir ce que lui comptais faire.
Je me dis que connaissant Rassoul, il ferait juste ce que sa mère aura décidé. Mais le soir, quand tout le monde partit, je lui demandais calmement. Il me dit que de toute façon je devais sortir le lendemain, mais que le bébé ne sortirait pas de suite donc, il voulait juste faire une petite cérémonie à l'hôpital même et donner un nom. Pour le reste il ne voulait rien de plus tant que le bébé ne serait pas bien. Je lui dis aussi que sa mère était passée et voulait savoir ce que ma mère avait décidé pour la cérémonie. Pour une fois j'eus l'impression qu'il ne savait pas. Je n'insistais donc pas puisque de toute façon je n'aimais pas parler de sa mère avec lui. Avant de partir, il se retournait et s'approchait de moi
- Diouldé, si tu savais comme je suis désolé de tout ca. Je me sens tellement fautif. Tu es tombé par ma faute.
J'eus pitié de lui et je fis l'effort de me lever et me mis devant lui. C'est vrai que depuis le jour ou il m'avait encore crié dessus je lui en ai voulu. Je lui en voulais toujours car je le disais que c'était sa faute si on se retrouvait dans cette situation. Mais à ce moment, j'eus juste pitié de lui. C'était aussi son enfant et je savais qu'il devait ressentir la même douleur, le même sentiment de ciel qui nous tombe sur la tête que moi. Je ne pouvais pas rester insensible.
- Rassoul ne dit pas ca. Ce n'est la faute de personne. Ca devait arriver et puis prions, il s'en sortira
Il gardait toujours la tête baissée et je sentais qu'il était en train de craquer. C'était bien la première fois que je le voyais dans un tel état détresse. Il était médecin et était souvent confronté à ce genre de situation. Mais quand ca lui arrive directement, il ne supportait pas. Je l'enlaçais tendrement et me blottit contre lui. Il avait posé son menton sur ma tête et me serra fort contre lui. Au bout d'un long moment, il s'écartait et me regardait.
- je n'y peux rien. Ca fait des jours que je ne dors pas. Je ne peux pas te regarder sans éprouver du remords
Je lui encerclai la taille de mes bras et posa ma tête sur sa poitrine
- ne dis pas ca. Je t'en supplie. On s'en sortira tu verras
J'essayais de le réconforter, mais en réalité, j'étais plus mal que lui. Depuis que j'avais vu mon bébé dans cette couveuse, avec ses fils, je supportais de moins en moins la situation et priait fort que tout ceci finisse. S'il fallait en plus s'occuper des humeurs de maman Oussey qui ne s'intéressait qu'à une éventuelle cérémonie, ca devenait carrément ingérable. Avant de partir je le vis hésiter puis une fois à la porte se résolut à me dire
- je ne voulais pas t'en parler, mais aujourd'hui c'est maman Fanta qui est venue jusqu'ici pour te voir.
Je le regardais sans saisir le sens de ce qu'il venait de dire
- C'est la semaine passée qu'elle est venue à mon bureau pour te parler. J'ai refusé, mais elle a insisté et quelqu'un a du lui dire que tu avais accouché et que tu es hospitalisé ici. Je ne voulais pas que tu la vois sans que je t'en parle avant.
Je n'avais aucune réaction. Trop d'informations pour mon petit cerveau. Que me voulait maman Fanta ? Après tout ce qui s'est passé entre nous, ce n'étais vraiment pas le moment. Je ne pourrais supporter d'autres scandales alors que mon bébé luttait pour sa vie.
Partie 42
Je dus sortir le lendemain mais avant j'allais à la crèche pour voir mon bébé. Il était dans le même état, sans réaction, entouré de fils et de machine. Je ne supportais pas cet état et heureusement que le médecin français était la pour me rassurer et m'assurer qu'il veillerait sur lui. Je pouvais venir tous les jours le voir et si tout se passe bien dans quelques semaines je pourrais le tenir dans mes bras. Je restais encore pour faire un pansement avant de partir de l'hôpital avec ma mère et Rassoul.
L'arrivée à la maison fut une épreuve pour moi. Je ne m'imaginais pas rentrer à la maison sans mon enfant. Je ressentais un grand vide et je me couchais pour pleurer silencieusement. Heureusement Coumba est arrivée et Adja aussi et elles ont contribués à me donner un peu de courage. Il était question de la cérémonie du Baptême. Rassoul avait parlé à ma mère et avait décidé qu'il ne ferait rien juste donner un nom au bébé et ca se ferait chez ses parents car le bébé ne pourrait pas sortir, tout simplement. il avait décidé comme de coutume de tuer un mouton et sa mère comptais préparer un déjeuner pour les invités. Après avoir discuté un moment avec ma mère, il est parti en me laissant une enveloppe sans vraiment m'expliquer. Il a juste grommelé des mots incompréhensibles et est parti. Il y avait de l'argent et je l'appelais plus tard. Il me fit comprendre que c'était pour moi si je voulais acheter une tenue pour le baptême. Décidemment, ils étaient vraiment décidés à organiser leur cérémonie. Je n'avais vraiment pas envie de me faire belle pour une quelconque cérémonie, mais mes amies réussirent à me convaincre de chercher au moins une belle tenue ne serais ce que pour les invités qui feraient le déplacement. Ils étaient à des années lumières de moi. Je n'étais pas dans ces considérations. Je ne passais pas une seule seconde sans que toutes mes pensées aillent vers mon enfant. Ca me faisait mal au cœur de voir cette insouciance ambiante. J'avais juste envie de crier mon amertume, ma peine. Mais impossible. Il fallait faire bonne figure au risque de passer pour une aliénée qui ne croit pas en la décision divine. Je faisais donc bonne figure et essayais de paraitre normal.
Je remis donc de l'argent à Coumba et Adja pour trouver une tenue. Je leur précisais bien que je ne voulais rien de voyant. Juste une tenue présentable et je me limiterais à ca. Ma mère partit aussi pour aller voir tata Fatou et voir ce qu'elles devaient aussi faire et je me recouchais pour essayer de trouver le sommeil. Mais Astou vint me trouver pour me dire que j'avais de la visite. Je me trainais donc au salon et faillit tomber à la renverse quand je vis celle qui était tranquillement assise au salon. J'étais devant la porte du salon et ne pouvais plus faire un pas. Maman Fanta était assise devant la télé. Depuis le jour ou elle m'avait demandé de sortir de son magasin sans me laisser le temps de lui expliquer quoi que ce soit, c'était la première fois qu'on se revoyait.
- maman...dis je finalement hésitante en m'avançant vers elle.
Je ne savais vraiment pas pourquoi elle était la. J'avais peur que ca ne soit pour encore me créer des problèmes. J'étais dans le flou total et mon cœur battait tellement fort que j'avais peur qu'il ne sorte de ma poitrine. Je voulais paraitre plus sure de moi pour que rien ne me surprenne mais je n'y pus rien. En la voyant, tous les souvenirs que je croyais ensevelis remontèrent à la surface. Elle se leva à son tour et resta devant moi à me regarder sans rien dire. Elle n'avait pas trop changé. Toujours aussi belle et bien entretenu pour son âge. Elle avait son éternel maquillage, son foulard de tête, je reconnus aussi le parfum...enfin bref c'était bien maman Fanta. Je m'approchais d'elle lentement, ne sachant pas trop quoi faire devant son silence et lui tendit la main. Une main qui malgré moi tremblait légèrement. Elle l'a pris et d'un mouvement on s'asseyait ensemble en se faisant un peu face. Elle continuait à me regarder, mais heureusement je ne lus aucune méchanceté dans son regard, et ceci me rassurait un peu
- Diouldé, comment tu vas ? demanda t'elle finalement en me lâchant la main et en essayant de sourire
- je vais bien maman. Et toi ?
J'avais baissé la tête et elle aussi.
- c'est ton mari qui m'a indiqué l'adresse de la maison. Je suis allé à l'hôpital et je l'ai trouvé à la crèche.
-....
- il m'a d'ailleurs aidé à voir mon petit fils. Il est très beau et je prie qu'il se porte mieux.
« Mon petit fils » avais je bien entendu. Je ne disais toujours rien mais j'avais relevé la tête pour bien la regarder. Je ne comprenais décidemment pas pourquoi elle tenait à me voir. Heureusement je compris quand même que ce n'était pas pour encore des histoires.
Il y eu un petit moment de silence car je ne disais rien. En fait je ne savais vraiment pas quoi dire. J'appelais donc Astou pour qu'elle nous serve quelque chose à boire.
- Diouldé, je suis venue jusqu'ici pour te parler. Je voulais le faire depuis longtemps et je ne sais pas ce qui m'a retenu.
Je me redressais et la regardais parler.
- je suis très contente de voir ce que tu es devenue ma fille. Ton mari est quelqu'un de bien et je suis convaincu qu'il t'aime. Il n'a même pas voulu que je te parle au début. Mais je tenais à le faire parce que je veux que tu me pardonnes pour tout.
Elle disait sa dernière phrase tellement doucement que j'avais eue du mal à entendre.
- humm
Elle riait nerveusement
- tu sais que je t'ai toujours considéré comme ma fille. Tu as toujours été gentille et polie avec moi. Jamais un mot plus haut que l'autre. On s'est quitté sur un malentendu et je reconnais mes erreurs.
C'était tout ? Après tout ce qui s'était passé, toute la souffrance physique, morale psychologique que j'ai éprouvée, tout le désespoir et les médisances qui s'en sont suivies. C'était tout. j'y repensais et d'un coup, j'ai commencé à pleurer. J'avais l'impression que tout c'était passé la veille. Tout me revenait, le visage de tonton Farah, les coups de ceinture de maman Fanta, le visage de Malick. Non je n'avais pas oublié. J'avais posé ma tête sur mes genoux pour pleurer et j'ai senti maman Fanta s'approcher et se pencher sur moi
- arrête de pleurer diouldé ? Tu me culpabilise encore plus
- pourquoi ? Pourquoi tu m'as fait ca ? Demandais-je entre deux sanglots. Tu m'as jeté dehors en pleine nuit sans me laisser le temps de t'expliquer comme un chien. Je n'avais que toi, je ne connaissais que toi. Je n'avais nulle part ou aller.
Je l'entendis aussi éclater en sanglots et se tenir la tête. Je finis par me calmer et je me suis levée pour aller dans ma chambre et me débarbouiller. En me regardant dans le miroir, je me reconnus à peine. J'avais attaché un foulard sur la tête et j'avais les traits tirés et des cernes sous les yeux. En plus avec les pleurs, j'avais le visage tout rouge. Je me lavais donc la face pour me calmer et plus sereinement, je retournais au salon. Maman Fanta aussi s'était calmé et tenait un mouchoir entre ses mains.
- Diouldé, ce que je fais n'a pas été facile pour moi. Mais je sais que si je meurs sans l'avoir fait, je risque d'avoir des comptes à rendre. Je ne m'attends pas à ce que tu me pardonne maintenant, mais saches que je regrette mon comportement et que je veux qu'on fasse la paix. je ne veux pas revenir sur tout ce qui s'est passé mais sache que si je pouvais effacer une partie de ma vie ca serais celle ci. je n'aurais jamais du me comporter comme ca avec toi. tu n'avais rien fait pour mériter ca.
elle évitait de parler de tonton Farh et c'était tant mieux.
- maman, toi aussi tu es ma mère et ce que tu as fait pour moi, jamais je ne l'oublierais. Pendant des années je n'ai manqué de rien, tu m'as traité comme ta fille.
J'avais la gorge nouée et je ne pouvais pas continuer. Je me tus donc et baissais la tête. Il se passa quelques minutes de silence ou personne ne parlait. Elle voulait que je lui pardonne. Je ne savais même pas quoi penser. Je ne sais même pas si je lui en ai vraiment voulu dans toute cette histoire. C'est vrai qu'elle s'était mal comporté avec moi mais j'étais toujours convaincu au fond de moi qu'elle ne me détestait pas et que tonton Farah était à l'origine de tout ca.
- comment va Rama, demandais je finalement pour changer de sujet et détendre un peu l'atmosphère
- elle est en France maintenant. Elle a pu trouver du travail là bas.
Elle le disait tristement et je sentais qu'il y avait un problème mais je ne voulais pas savoir.
- et la petite Diouldé ?
Cette question eut le don de la faire sourire.
- c'est une vraie peste cette fille. Elle est ici chez sa grand-mère.
Je ne voulais pas demander Malik et je me mis à sourire sans trop savoir quoi rajouter. Je demandais aussi tata Sophie et elle ne me répondit rien faisant celle qui n'avait rien entendu. Je me sentais un peu apaisée et c'est a ce moment qu'on sonna et ma mère et tata Fatou entrèrent en discutant. Ma mère se figea quand elle vit maman Fanta et tata Fatou eu la même réaction
- Fanta Cissé commençai ma mère en s'avançant vers nous
Elles se regardèrent un moment et c'est maman Fanta qui baissa la tête ensuite tata Fatou la salua plus chaleureusement et s'ensuivirent les salamalecs d'usage qui duraient en longeur. Ensuite ma mère n'y tenant plus commença les attaques
- Fanta, je savais que ce jour arriverait. Seules les montagnes ne se rencontrent pas. Hééé Fanta, qui m'aurait dit qu'un jour tu me ferais ca. J'avais confiance en toi, je t'avais donné ma fille sans rien te demander en retour...
A ce moment, tata Fatou me fit un signe en me demandant de les laisser. Je sortis donc les laissant parler. Je savais ma mère très en colère contre maman Fanta, mais je savais que tata fatou était la pour tempérer le tout. Dans ma chambre même avec la porte ouverte je n'entendais presque rien sauf un moment ou ma mère s'était mise à crier en disant que maman Fanta aurais pu au moins me ramener jusqu'à un de mes parents ou aller se plaindre auprès de mon oncle si elle avait quelque chose à me reprocher. Ensuite j'entendis tata Fatou la calmer et la voix de maman Oussey. Après je dus être trop fatiguée car je m'endormis en entendant toujours les éclats de voix. C'est ma mère qui me réveilla. En regardant l'heure, je vis que j'avais dormi 2 heures de temps.
- maman Fanta est parti ?
- non elle veut te dire au revoir.
Je me levai pour y aller quand elle me retint un moment
- Diouldé, elle m'a expliqué beaucoup de choses, elle regrette vraiment. Essaie de lui pardonner. Elle ne te déteste pas.
Je hochais la tête et rejoignit maman Fanta au salon. Elle avait du pleurer car son visage était complètement froissée et j'eus pitié d'elle. Rassoul était aussi au salon et je commençais à comprendre pourquoi la discussion a été aussi longue. Je m'assis et c'est tata Fatou qui a commencé
- Diouldé, on a beaucoup discuté. Je crois d'ailleurs que tu aurais du être présente mais n'empêche. Ta tante nous a parlé, nous a expliqué dans quels conditions tu es partie de chez elle et elle regrette tout. Les dents et la langue cohabitent et parfois il ya morsure et pourtant, la vie continue. Ta mère ici présente, ton mari et moi-même, on lui a dit ce que nous pensions et elles se sont expliquées. Donc à toi aussi de passer l'éponge. C'est ta tante c'est ta mama. Aujourd'hui plus qu'hier elle souhaite tu reprennes ta place auprès d'elle.
Je ne disais rien me contentant d'hocher la tête. Que pouvais-je dire de plus. J'aurais voulu savoir ou était tonton Farah car il était hors de question pour moi que je le revois ou que je le côtoie. Mais je n'osais pas demander de ses nouvelles de peur de paraitre impolie. Les discours continuèrent
- Diouldé je connaissais Dr Rassoul bien avant votre mariage et je sais que c'est quelqu'un bien. Même à l'époque, un jour, il m'a avoué qu'il était amoureux de toi, mais tu étais en terminale et je ne voulais pas que tu sois perturbé et il a comprit. Te savoir marier à lui est tout le mal que je te souhaite ma fille, disait maman Fanta avec le sourire gêné de Rassoul qui se grattait la tête
J'avais l'impression à certain moment d'être dans un rêve et que je devais me réveiller tellement tout cela me semblait irréel. Mais je devais me rendre à l'évidence : C'était bien maman Fanta qui était la assise, devant moi à parler et à s'excuser sous les regards compatissant de ma mère et de tata Fatou. Mais il y avait encore des trous noirs pour moi. Je ne comprenais pas à quel moment elle a su la vérité ? Comment elle l'a su. J'avais des milliers de questions et je me dis que ce n'était peut être pas le moment.
Au bout de quelques minutes, elle se leva pour prendre congé
- il ne reste que demain pour la cérémonie. Je viendrais pour voir dans quelle mesure je peux vous aider.
Je la remerciais et Rassoul l'accompagnait à la porte tandis que je restais avec tata Fatou et ma mère qui continuaient à commenter leur discussion avec maman Oussey. J'avais d'autres préoccupations et je me précipitais pour demander à Rassoul comment allait le bébé. Il me répondait que ca allait beaucoup mieux et me rassurait au maximum. Je pensais que ma journée était bien remplie mais c'était sans compter avec les deux folasses qui me servaient d'amies. Elles sont arrivées en faisant un boucan terrible et avec pleins de paquets. Elles avaient acheté un beau tissu en bazin qu'elles avaient amené chez le tailleur pour une broderie. Elles ont du négocier ferme et pour que la couturière le fasse rapidement. Ensuite, elles m'ont montrés les chaussures, le sac et les accessoires qu'elles m'ont trouvés. J'aurais du être plus heureuse mais je n'y arrivais pas. Je n'avais aucune envie de m'habiller de me faire belle alors que je n'avais pas le moral. Finalement je les remerciais vraiment et Adja demanda à partir tandis que Coumba restait pour attendre sa mère
Je me tournais vers tata Fatou pour qu'elle m'explique ce qui s'était passé et elle ne se fit pas prier
- Diouldé, ta tante regrette vraiment tu sais. Son mari la, qui a essayer de te violer n'est qu'un petit voyou. Elle n'a pas voulu dire ce qui s'était passé entre eux mais elle a fini par divorcer et a apprendre la vérité. Elle regrette tout et dit qu'elle n'aurait jamais du se comporter comme ca avec toi.
Elle m'a ensuite expliqué que ca faisait des mois qu'elle voulait me voir et me parler mais elle n'osait pas et ensuite, elle est allée voir mon mari à l'hôpital et ce dernier lui a formellement interdit de t'approcher. Il disait que qu'elle ne ferait que me perturber et que je n'étais pas en état de supporter ca. Ah mon pauvre mari pouvait aussi me protéger quand il voulait. Enfin bref, je rassurais tata Fatou et ma mère en leur disant qu'elles avaient bien fait et que après tout c'est maman Fanta qui m'avait éduquée et bien éduquée, m'avais encouragée dans mes études, m'avait considérée comme sa propre fille. Même Coumba se mêla à la discussion disant que je n'avais manqué de rien quand j'étais avec elle et que je devais oublier cette histoire et la considéré à nouveau comme ma mère.
Ma mère semblait toujours contrariée mais elle acceptait les explications de maman Fanta et me demanda de faire quand même attention à tout ca. Il se faisait très tard, quand Rassoul les déposaient et ne trouvant pas le sommeil, je me mis à ranger les vêtements de mon bébé. Au bout d'un moment je me suis mise à pleurer et heureusement que Rassoul est rentré. Il m'a demandé d'arrêter de pleurer car ca ne servirait à rien. Contrairement à la veille, quand il essayait de me toucher, je le repoussais doucement. Je n'étais pas d'humeur ce soir, pas après mon retour à la maison qui me rappelait de manière odieuse que je n'avais pas mon enfant. Pas après que maman Fanta soit revenue comme ca dans ma vie chamboulant tout, me faisant encore douter sans savoir pourquoi. Je me recroquevillais dans un coin de mon lit et pleurait jusqu'à épuisement.
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