Part 7

Le lendemain de la visite de Babacar, Demba appelait à la maison. Il y avait une petite gêne entre nous, mais je discutais avec lui normalement. Sans vraiment en parler, on s’était réconciliée. Il me dit qu’avec la fin de l’année, il avait plein de boulot et qu’il ne me promettait pas de passer à la maison le jour même, mais il voulait qu’on discute. Je lui dis qu’il n’y avait rien d’urgent et qua ca pouvait attendre. Je fus soulagé de cette discussion et comptais aborder cette relation avec un peu plus de maturité. Je ne comptais plus me laisser faire comme une gamine, quoi que cette petite séparation m’as permis de constater qu’il m’a vraiment manqué et que je tenais à lui. Mais il y avait aussi les études qui m’attendais et les partiels approchaient.
J’étais en train de réviser dans ma chambre quand maman frappa doucement à ma porte et entrait. Elle s’est assise sur le lit et a commencé à me poser des questions sur mes cours et les professeurs. Je me mis à développer et à expliquer comment se passaient les cours. C’était la première fois qu’elle me le demandait et j’avais beaucoup de choses à dire. Elle rigolait quand je lui racontais les réactions de Fatou la diola et je me détendis avec elle. Je lui expliquais aussi qu’on allait bientôt m’octroyer une chambre à la cité universitaire et que je voulais aller loger là bas. Elle s’y opposait fermement et comme je ne voulais pas tirer sur la corde, je me dis que j’attendrais d’avoir effectivement la chambre pour essayer de la convaincre. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu ce genre de conversation détendu et je ne voulais gâcher le moment. Elle me manquait ma maman et j’adorais quand elle était comme ca. Au bout d’un moment, elle me dit :
- Diouldé, il s’est passé beaucoup de choses entre nous, mais saches que je te considère comme ma propre fille. Maintenant, Malik doit venir avec sa femme. Il s’est passé des choses entre vous, mais je ne veux plus que ca se reproduise. Je ne supporterais plus de scandales dans cette maison. Je sais qu’avec tonton Farah ca été une erreur de la part de qui ? Je ne saurais le dire. Toujours est-il que c’est fini et ca aussi je tiens à ce que Malik ne soit jamais au courant encore moins sa femme.
-maman, ne t’inquiète pas. Tu dois me connaitre. Je ne suis pas le genre à créer des scandales. Avec Malik aussi c’est de l’histoire ancienne. Maintenant je suis avec Demba et on s’aime. Donc pour cela, y’a pas de soucis.
- merci ma fille dit-elle en se levant. Au fait j’ai finalement trouvé une maison. Dès le début de l’année prochaine, après le départ de Malik on va pouvoir déménager.
Cette nouvelle me fit peur car j’avais peur que ca ne soit tonton Farah qui soit derrière tout ca. Mais je me contentais juste de lui dire que le quartier me manquerait.
Le weekend, Demba passa finalement à la maison. Il était vraiment craquant et mon cœur s’accélérait en le voyant. Il avait légèrement coupé ses cheveux et sa barbe. Quand je lui fis la remarque il me dit qu’il s’était fait beau uniquement pour moi. Maman était partie à Louga et tata Sophie comme d’habitude était enfermée dans sa chambre. On s’installa donc au salon et on parlait de son travail et moi de mes cours. Je l’écoutais et surtout je le regardais. Finalement, il s’arrêta de parler et vint s’assoir à coté de moi et me prit les mains.
- tu m’as vraiment manqué Diouldé
- toi aussi tu m’as manqué, répondis je
- et tu étais vraiment prête à laisser tomber notre relation pour si peu ma chérie ? Vraiment je dois t’avouer que je ne te comprends pas. Explique-moi clairement que je puisse comprendre et savoir ce que je dois éviter avec toi.
Je réfléchis rapidement et je ne trouvais pas quoi lui répondre
- Demba, c’est juste une question de principe. Je ne sais pas quoi te dire. Ma réaction était peut être démesurée mais c’est surtout la façon dont tu m’as parlé après qui m’a énervé. Comme si j’étais juste une option et que je dois vite me décider sinon tu tournes la page. Non mais vas dans ce cas en chercher une autre, comme ca je ne te ferais plus perdre ton temps.
Je parlais avec la voix qui tremblait car en me souvenant de ses paroles, j’avais les larmes aux yeux. Il s’était donc approché et son visage était à quelques centimètres du mien.
- non, tu n’es pas une option ma belle…je t’ai choisi et je t’aime. Désolé, mais parfois quand je suis énervé je parle n’importe comment. Et puis je ne comprends pas pourquoi tu ne veux pas que…
Il avait approché son visage et je l’ai embrassé. Il m’avait vraiment manqué et à un moment, il s’est écarté en disant que cette fois c’est moi qui avait commencé.
Je luis souris et on continuait à discuter. Je me blottis dans ses bras et on regardait la télé en commentant et parfois en s’embrassant. Il est resté tard et je ne voulais pas qu’il s’en aille. Il me taquinait en disant que s’il n’était pas revenu j’allais mourir car sans lui, je ne vis pas. J’admis ce fait et finalement le laissait partir.
On était en 1999 et on devait passer en 2000 et le changement de millénaire était sur toutes les lèvres. On sentait une certaine euphorie dans les rues. L’an 2000 tant chanté allait enfin arriver et on annonçait toute sorte d’éventualité. Demba me parlais souvent de bug qui devait se produire et que les télévisions, les radios, l’électricité, tout allait arrêter de fonctionner et bête que je suis j’y croyais. C’est à cette époque aussi que la Sonatel a commencé à vendre ses premiers téléphones portables. A l’époque on parlait de « alize » pour dire portable. (chii mane dama yague dehh). Un peu avant on en voyait quelques uns qui en avaient mais c’était très rare et c’était surtout les immigrés qui en ramenaient ou les riches qui en possédaient. Mais cette année,le marché s’est un peu ouvert et il y avait ces téléphones sagem que la Sonatel avait pis en promo pour élargir le marché du portable, et les gens les achetaient de plus en plus.
Donc quelques jours après notre réconciliation, Demba revint à la maison avec une boite contenant un téléphone portable. J’étais tellement contente que je sautillais sur place. Comme maman était dans la cuisine, je me retins de l’embrasser. C’était donc un Sagem avec un petit écran, mais à l’époque c’était la grande technologie (l’équivalent du galaxy note 4 maintenant). On était dans la cour, et j’avais appelé maman pour qu’elle regarde le cadeau. Elle fit des prières pour le nouveau matériel et remercia Demba en lui disant qu’avec ca, comme elle n’est jamais rassurée quand je reste tard à l’université, elle pourrait me contacter à tout moment. Il me montra comment utiliser le téléphone et enregistra son numéro portable, celui de son bureau et celui de sa maison avec interdiction formelle de communiquer mon numéro sauf à maman. Je lui fis la promesse. Il resta diner et je le raccompagnais. Il voulait qu’on aille se promener, mais mes cours me fatiguaient et on devait avoir des partielles avant les fêtes. Donc je lui expliquais que je n’avais pas trop le temps mais que dès que je prends mes fêtes on va sortir ensemble. Mais ce merveilleux outil qu’est le téléphone portable nous a permis de mieux nous rapprocher. Il appelait souvent et me demandait toujours ce que j’étais en train de faire. Et au moment de dormir, il appelait encore, rien que pour me souhaiter une bonne nuit et me dire qu’il m’aimait.
J’appelais souvent Rama qui déprimais grave et qui voulais revenir au Sénégal en abandonnant son travail. Je l’en dissuadais et la priait d’être forte. Je raccrochais le cœur gros. C’est vrai qu’un chagrin d’amour peut parfois être douloureux surtout qu’ils avaient quand même duré ensemble.
Les cours et les révisions me prenaient beaucoup de temps. On avait formé un petit groupe de travail avec d’autres filles de la promo et on se retrouvait pour réviser. Il y avait Maty et Khady, deux filles très gentilles qui au début n’osaient pas trop m’approcher. Mais avec le temps, on se connut un peu mieux et on passait beaucoup de temps ensemble. Elle avait déjà une chambre à la cité Claudel et entre les cours, on y allait tous ensemble et si on finissait tôt aussi, on y allait pour réviser. Un jour, qu’on était en train de réviser, Demba est venu me prendre après avoir passé toute la journée à m’appeler et en voulant me convaincre d’aller au cinéma. Finalement, il est venu me chercher à sa descente du travail car il disait que j’en faisais trop avec les études et que j’avais besoin de décompresser. On allait donc chez lui pour qu’il se change et après on devait aller se promener un moment. Je m’installais au salon le temps qu’il prenne une douche et se change. Je crois que j’étais trop fatiguée et je me suis endormi sur son canapé. Je me réveillais en sursaut et il faisait noir dehors. Mon téléphone sonnait et c’était maman qui s’inquiétait. Je lui expliquais que j’étais avec les filles à réviser, et que je m’étais endormie, mais que je venais tout de suite. Ah la magie du portable. Il n’y avait personne dans le salon et j’appelais Demba, mais pas de réponse. Je m’avançais dans la chambre et je le vis étendu sur son lit en train de ronfler comme un train. Il était torse nu et avait juste un short sur lui. je m’approchait et le secouais doucement. Il se réveilla et me tira à lui
- c’est le meilleur réveil du monde di-il en me faisant basculer sur le lit et en commençant à m’embrasser.
Il était très doux au départ mais le baiser se fit plus passionné. Ses doigts parcouraient tout mon corps et à un moment, il leva la tête en me demandant si je voulais qu’il arrête. J’hésitais un moment et il se leva pour s’habiller. J’étais assise sur le lit à le regarder et quand il eut fini, il se rassit à coté de moi en m’enlaçant.
- t’inquiète, je te comprends, je ne vais plus insister pour ca.
Je souris et l’embrassais et c’est lui qui me repoussa
- stop petite dévergondée, je suis innocent…dit il en essayant d’imiter ma voix.
Il me ramenait chez moi et dans la voiture, il me demandait ce que voulais faire durant les fêtes de Noel en me proposant pleins de choses intéressantes. Je voulus lui dire que Malik devait venir, mais j’eus peur de gâcher ce moment de complicité entre nous et me dit que j’aurais l’occasion de la faire plus tard.
Mais le temps passait vite et une dizaine de jours avant les fêtes de Noel Malik arriva avec sa femme et la petite Diouldé. Ils sont arrivés la nuit et malgré tout le bruit, je n’ai pas daigné me lever. Le lendemain, j’avais cours et ils étaient en train de dormir car je n’entendais aucun bruit dans la maison. Je me faufilais tranquillement dans la cuisine et m’installais comme d’habitude pour prendre mon petit déjeuner quand Malik arriva. Mon cœur rata un battement quand je le vis. Le verre que j’avais s’est écrasé et au lieu de nous dire bonjour on se retrouvait tous à vouloir ramasser les débris
- décidemment je te fais cet effet dit-il en souriant
- hum, tu peux toujours réver répondis je du tac au tac
Ensuite, je me relevais et lui fit face. Il était vraiment beau. Il avait pris du poids et son visage était encore plus charmant avec ses fossettes qui se creusaient quand il riait. Je le regardais et j’essayais au maximum de ne rien laisser paraitre
- en tout cas, tu es de plus en plus belle dit-il en me regardant de haut en bas.
J’avais un léger maquillage et avait comme d’habitude attaché mes cheveux en arrière.
- j’ai vraiment hâte de rencontrer Awa et la petite Diouldé
- elles sont en train de dormir dit-il en s’approchant de moi. Il était tors nu et portait juste pantalon de pygama.
Je voulus fuir, mais j’étais comme scotchée. J’étais là à le regarder et lui aussi me fixait. On était plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre et je devais lever la tête pour le regarder quand soudain, Marie est entrée dans la cuisine. On s’est vite éloigné et j’ai rapidement pris mon sac pour partir. Le revoir a été un choc. Je pensais vraiment que ca allait être une formalité pour moi surtout que j’étais avec Demba et que je l’aimais beaucoup. J’y ai pensé toute la journée et j’étais fâché contre moi-même d’avoir eu cette réaction avec lui. Et puis je me fis une raison en me disant que c’était peut être normal car la dernière fois qu’on s’était vu, on était amoureux et on avait pleins de projet et aussi je n’oubliais pas que c’était mon premier amour donc, je me fis une raison.
Quand je rentrais le soir, je pus enfin voir mon homonyme. Elle avait 2 ans et était mignonne comme un cœur. Elle ne restait pas en place et avait une seule question à la bouche « cha ché quoi tata ». Sa maman aussi était une femme très jolie et très ouverte. Elle me fit la bise et m’enlaçait pour me dire toute sa joie de me voir enfin. J’avais décidé de prendre mes distances avec elle mais finalement, elle était tellement gentille que je me retrouvais à discuter comme si je la connaissais depuis longtemps. Maman nous trouva dans cette conversation et en fut très contente. Malik était sorti et moi j’avais des cours à réviser pour mes devoirs. Mais la petite Diouldé ne me lâchait pas d’une semelle et me poursuivait avec ses « chachéquoi tata ». Je restais donc avec eux et quand Malik arriva on se salua correctement. Je sentais le regard de maman sur moi et je fis comme si de rien n’était. Mais avec Malik c’était autre chose. Même quand sa femme était la, il me lançait parfois des regards appuyés qui me gênait énormément. Le lendemain de son arrivée, j’oubliais mon portable à la maison et toute la journée, j’étais pris par mes cours. J’étais avec mon groupe de travail et on est resté à réviser jusqu'à un peu tard. J’étais persuadé que Demba avait essayé de m’appeler sur le portable et les filles me taquinaient en disant qu’il était trop collant.
Je rentrais donc et arrivée devant la maison, j’allais à la boutique pour chercher un rechargement pour l’appeler et je trouvais Malik qui achetait de l’eau minérale. Je le saluais et on marchait ensemble vers la maison en discutant. Il me demandait comment se passaient mes cours et je lui répondais cordialement. On était arrivé ensemble à la maison en rigolant et à l’entrée du salon, je vis qu’il y avait Demba et maman qui discutaient. Quand maman nous vit, elle prit un air contrarié et son regard passait de moi à Malik. Et Demba aussi me regardait avec un air interrogateur. Je fus prise sans raison de panique et m’avançait lentement pour saluer. Maman me répondit froidement et Demba se leva pour dire bonjour à Malik.
- c’est mon fils Malik, dit maman en faisant les présentations. Il est venu en vacance avec sa femme et sa fille.
Au nom de Malik, le visage de Demba se renferma et il se tourna vers moi pour me regarder une seconde, ensuite se retourna vers Malik pour engager une conversation
- Malik c’est Demba, l’ami de Diouldé, continua t-elle. Dioudé tu rentre bien tard. Demba est la depuis un moment et apparemment tu n’as pas ton cellulaire.
- non je l’ai oublié ici en partant ce matin. Excuse moi Demba dis je en me tournant vers lui.
Il me fit un sourire crispé et je m’excusais pour aller déposer mes affaires et me changer. Malik était resté à discuter avec Demba et maman et j’étais toute affolée. Mon Dieu on était arrivé ensemble et je n’avais pas dit à Demba que Malik était venu en vacance. Qu’est ce qu’il va penser de tout ca. Je regardais le téléphone et en effet, il avait appelé plus de 20 fois durant la journée. Je fis rapidement une toilette et descendit. Je trouvais Demba seul au salon, et il me dit que Malik était sorti avec maman. Je m’assis à coté de lui et lui demandait comment s’était passé la journée. Il ne répondait pas et se contentait de me regarder.
- tu n’as vraiment rien à me dire dit-il avec une pointe d’énervement dans la voix.
Je baissai la tête et répondit finalement
- je suis désolé mais j’ai oublié mon téléphone ici ce matin.
- je ne te parle pas de ton téléphone. Malik est venu et tu n’as pas jugé opportun de me le dire ? Pourquoi tu me caches ce genre de choses ?
Il était vraiment énervé et pour cette fois j’aurais du lui en parler, mais je ne savais pas comment aborder ce sujet avec lui. Donc je le laisser parler
- je t’ai déjà dis que je n’aimais pas ce genre de choses. Je ne te cache rien sur ma vie alors que j’ai l’impression qu’avec toi, je ne sais jamais ou je mets les pieds.
- je voulais t’en parler mais je ne savais pas comment le faire et aussi comment tu allais le prendre
- tu ne savais pas comment le faire ? répéta-t-il. Ca veut dire qu’il représente quelque chose au point que tu éprouve des problèmes pour m’en parler ?
-non tu as tout faux. Excuse-moi. Tu as raison j’aurais du t’en parler mais..
Je ne savais pas quoi dire. Et puis Malik ne représentais rien, pourquoi voulait il en faire un problème. Et si je le lui avais dit ca aurais changé quoi. Il gardait le silence quelques instant puis soupira
- ce n’est même pas le fait qu’il soit la qui me dérange, mais surtout pourquoi tu ne m’as rien dit. Diouldé, je veux que tu me fasses confiance. On est ensemble pour tout.
Je hochais la tête et lui prit la main. Il sourit nerveusement puis se leva pour partir. J’essayais de le retenir mais il me dit qu’il était très fatigué et qu’il s’inquiétait de ne pas pu me joindre de la journée. Je le raccompagnais jusqu'à la porte et lui demandais
- tu es fâché contre moi ?
Il me regarda avec ses beaux yeux la et me fit un sourire crispé en secouant la tête. Puis, il se penchait pour m’embrasser tendrement quand on entendit un petit toussotement derrière. Il s’agissait de tonton Farah qui me lançait un regard noir. Demba prit congé en me demandant de prendre mon téléphone car il m’appellerait dès son arrivée. En rentrant, je trouvai tonton Farah au salon. Je voulais prendre le téléphone que j’avais posé sur la table, mais je ne le trouvais pas. En rebroussant chemin, il me le tendit en me demandant si c’est ce que je cherchais.
- tu n’es qu’une petite pute, mais ce que tu donnes à tout le monde tu me le donneras un jour. Lanca t-il sur un ton menaçant.
Je me contentais de prendre le téléphone et de fuir rapidement. Je commençais à avoir l’habitude de ses petites remarques salaces et je n’en fis pas cas. Demba n’a pas appelé ce soir la et quand j’essayais de le joindre il était injoignable. Il devait être en train de ruminer. J’avais vraiment merdé.
Les jours suivants, mes partielles avaient commencé et je partais tôt et revenait tard. Demba semblait toujours fâché et malgré mes propositions pour le voir, il insistait pour que je termine d’abord mes examens. Malik cherchait des occasions pour me parler mais je m’enfuyais dès que je le voyais venir. Awa, sa femme passait plus de temps chez elle et ne revenait que le soir avec bébé Dioudé. Un soir, alors que je révisais, assise sur le lit, il frappa doucement à ma porte et entra. Dès que je le vis, je pris peur et le regardais fixement. Il s’est approché et s’est assis sur le lit.
- Malik s’il te plait, ne me crée pas de problème. Sors
- Non, il faut qu’on parle. Tu me fuis comme la peste et je sais que c’est maman qui est derrière tout ca. Elle m’a aussi parlé en me disant de ne pas t’approcher mais je ne peux pas. A chaque fois que je te vois, j’ai envie de t’embrasser, d’être avec toi, comme avant.
Il parlait en s’approchant de moi et je me suis levée pour me mettre devant lui
- arrête, tout ca c’est du passé. Tu es marié et moi je suis avec quelqu’un. Va-t’en s’il te plait avant que quelqu’un arrive.
- mais je t’aime toujours…et je sais que toi aussi tu m’aime
Il s’était levé et s’approchait de moi. Je restais à le regarder et c’est quand je sentis ses lèvres sur les miennes que je réagis. Je reculais et ne sachant plus quoi faire, je sortis de la chambre et descendit rapidement les escaliers. Mon cœur battait très fort car j’avais peur que maman ne sorte et nous trouve en train de jouer au chat et la souris. Je me réfugiais dans un coin de la cour et m’accroupis. Je restais là bas un bon moment. Finalement, je remontais et ne trouvant personne dans ma chambre, la referma à double tour avant de dormir. J’étais enragé contre moi-même, troublée par tout ce qui venait de se passer. J’étais consciente que Malik ne cherchait qu’à s’amuser avec moi et me prenait pour la petite gamine amoureuse qu’il avait laissée. Je ne me laisserais plus prendre. Le lendemain, je devais finir mes partielles et je comptais mettre tout à plat avec Demba car c’est lui que j’aimais.
Je trouvais Malik dans la cuisine le lendemain et on dirait qu’il m’attendait. Je le saluais brièvement et voulut partir quand il me retint par le bras
- Diouldé, retrouvons nous dans un endroit tranquille et discutons.
Je retirais mon bras et lui demandais encore une fois de me laisser tranquille.
Juste après mes examens, j’appelais Demba en lui demandant de nous retrouver près de son lieu de travail quand il aura fini. Depuis qu’il avait vu Malik à la maison, on ne s’était pas revu. Je le trouvais vraiment fatigué et lui proposait de rentrer. Il était un peu souffrant et avait des maux de tête. Je le raccompagnais chez lui et lui trouvais des médicaments. Je lui proposais d’aller se doucher et que ca le soulagerais et comme j’étais encore plus fatiguée que lui, je m’endormis encore une fois sur son sofa. Il me réveilla en riant et en disant que je croyais que sa maison était un dortoir. Puis il s’assit à coté de moi et m’enlaçai.
- aucune femme ne m’a causé des soucis comme toi. Depuis que je sais que ton ex est dans la même maison que toi, ça me perturbe.
- arrête, il n’y a plus rien entre nous. Et puis avec mes horaires, je ne le vois même pas.
Il ne disait rien et me regardais fixement.
- Demba, je t’aime et je ne ferais rien qui puisse mettre en mal notre relation ? Tu me demande toujours de te faire confiance mais aujourd’hui, fais moi confiance.
- je te fais confiance ma belle. Mais je veux me caser, je ne suis plus très jeune et j’ai besoin de stabilité. Ça te dirait qu’on se marie ?
Mon cœur rata un battement et je restais bouche bée. Je n’avais plus les idées en place et un moment il me sourit et m’embrassait
Je l’aimais mais j’avoue qu’à ce moment je ne songeais vraiment pas au mariage. Je pensais qu’on avait encore le temps de mieux se connaitre et moi de terminer mes études.
- ne prend pas cet air, ma chérie, on ne va pas se marier demain, mais je te demande d’y réfléchir. Je t’aime. Je ne veux pas te perdre.
Sans me laisser le temps de répondre, il recommençait à m’embrasser. Cette nuit, je dormis à peine pensant à sa demande et à mes études. En même temps, j’avais la un magnifique échappatoire pour me sortir des griffes de tonton Farah et Malik. Mais encore fallait il que le destin me laisse du répit….

Avec Demba, on passait un réveillon de Noel tout simplement merveilleux. Rama m’avait ramené une joli robe que je mis et j’avais même fait l’effort d’aller au salon pour me faire un brushing. J’avais aussi demandé la permission de sortir et maman, qui était un peu froide avec moi depuis que Malik était la, semblait même contente. Awa insistait pour que je prenne une de ses paires de chaussures car elle allait avec la robe. Elle était vraiment gentille et adorable. Elle semblait être très amoureuse de Malik et faisait tout pour lui faire plaisir et était aussi très douce avec Maman. Maman aussi l’aimait bien même si je l’entendais souvent se plaindre qu’Awa passait trop de temps chez elle au lieu de rester à la maison. Et cette nuit de Noel aussi, elle avait prévu d’aller diner chez elle avec Malik et quelques une de ses copines.
Quand Demba arriva, j’étais déjà au salon à l’attendre et quand je vis ses yeux briller et son petit sourire en coin, je sus que j’étais exactement comme il m’aimait. J’avais même mis du rouge à lèvre, chose qu’il adorait par-dessus tout et que je refusais de mettre. Lui aussi était tout simplement magnifique. Il était en costume bleu très bien coupé sur une chemise grise et avait taillé une petite barbe. Il tenait un gros paquet dans les bras et quand je lui demandais, il me dit que c’était pour la petite Diouldé. J’étais avec maman au salon, et après avoir l’saluer maman, il me fit une bise très appuyé et semblait ne plus pouvoir détourner son regard de moi. Maman lui parlait mais il n’écoutait même pas. Je lui souris en lui demandant de répondre
- excusez-moi maman mais votre fille est tout simplement magnifique.
Malik descendit avec Awa et en me voyant, il se figea et se mit à me regarder fixement au point de me gêner. Il ne daigna pas dire bonjour à Demba, mais ce dernier tendit son cadeau à la petite qui se mit à sautiller et à demander de l’ouvrir. Il s’agissait d’une poupée Barbie très jolie et Awa le remercia chaleureusement en me taquinant. Malik ne faisait aucun commentaire et se mura dans un silence qui gêna tout le monde. Finalement, Demba se leva et demanda à maman s’il pouvait amener sa jolie fille. La soirée se déroulait chez un de ses collègues qui avait organisé un diner. Ils habitaient dans un quartier huppé avec une piscine et un buffet. C’était très organisé et très classe, et Demba me présenta à ses collègues et amis. C’était une très belle soirée, et réservée comme je suis j’étais assez impressionné au début par la classe des dames et l’élégance des messieurs. Mais au fur et à mesure que la soirée avançait, j’étais de plus en plus à l’aise, surtout par les nombreux compliments qu’on faisait à Demba sur sa « copine » et Demba qui ne cessait de me tirer la main en me souriant. Il était très beau et je voyais les regards des autres filles sur lui. A la fin de la soirée, il m’a déposé à la maison et arrivé à l’autre bout de la rue, il s’est arrêté puis s’est tourné vers moi pour m’embrasser.
- ce rouge à lèvre m’a intrigué toute la soirée. Tu es tout simplement resplendissante.
- toi aussi tu n’es pas mal, répondis-je en glissant mes doigts sous le col de son costume. J’ai passé une merveilleuse soirée
Il se pencha à nouveau pour m’embrasser et me serra très fort.
- si tu savais à quel point je t’aime dit-il en soupirant.
Il me regardait intensément avant de me prendre le visage et de me demander si je l’aimais vraiment.
- bien sur que je t’aime Demba Sow, je ne suis pas comme toi qui me le dis à chaque instant. Tu me connais, je ne partage pas toujours, mais mon cœur déborde d’amour pour toi.
- justement, c’est ton coté sombre que je n’arrive pas à maitriser, parfois tu me semble tellement inaccessible, tellement lointaine que je ne sais plus à quoi m’en tenir avec toi.
Il était très perspicace, mais je ne pouvais pas lui avouer que Malik ne cessait de me persécuter avec ses déclarations d’amour, que tonton Farah essaie de me violer, qua maman me fais la tête car elle a peur que je reprenne ma relation avec son fils. Non, je ne pouvais pas.
- tu ne veux pas me parler mais j’ose espérer que la présence de Malik n’as rien à voir avec ca. Diouldé, parles moi. On est un couple, on se doit confiance. Malik te regarde bizarrement et me snobe. Si c’était vraiment fini je ne pense pas qu’il se comporterait comme ca.
Je relevais la tête pour le regarder et ouvrit la bouche pour parler mais tout était embrouillé et je ne savais pas trop comment il allait le prendre. Finalement je secouais la tête en lui disant qu’il se faisait des idées et qu’il devait se rassurer car c’était de l’histoire ancienne et que Malik adorait sa femme. Il acquiesça et m’embrassa à nouveau. Ses lèvres étaient douces et il semblait avec ce baiser vouloir monter que j’étais à lui.
Plus tard dans mon lit, il m’appela pour me dire qu’il était dans son lit et qu’il pensait très fort à moi. On discuta et il me dit qu’il devait me dire quelque chose. Malgré mon insistance, il me promit de passer le dimanche pour en parler. Je regrettais de ne pas lui avoir parlé de tout ce qui me tracassait. Après tout, il était question de mariage, peut être que finalement je devais tout lui dire et ainsi avoir un allié. Mais bon, à cet instant, je me dis que j’aurais peut être l’occasion un jour.
Le dimanche, comme promis il est passé à la maison en fin d’après midi. Après avoir longuement discuté, je lui demandais ce qu’il voulait me dire et je pensais que c’était à propos du mariage mais en fait c’était pour me dire qu’il devait comme chaque année aller voir ses grands parents et sa fille en France. D’habitude il y allait pour les fêtes mais cette année, il a préféré les passer avec moi avant de partir. Ceci me touchait particulièrement qu’il puisse retarder sa visite à sa petite fille pour moi. Donc il avait prévu de partir le premier janvier. Comme il avait tardé à partit, il craignait malheureusement de ne pas pouvoir rester beaucoup de temps avec sa fille car elle devait reprendre l’école. Je lui posais pleins de questions sur la mère de sa fille, mais il n’avait pas l’air de vouloir s’étendre et disait qu’ils sortaient ensemble et que quand elle est tombé enceinte ca les a tous surpris. La naissance de l’enfant a créé pleins de tensions entre eux et malgré le fait qu’elle tienne encore à lui, il a préféré tourner la page. Malgré moi, j’éprouvais un sentiment de jalousie en pensant qu’il allait forcément se voir et qu’il y avait un enfant qui les unissait. Mais je ne pouvais rien y faire. Il me rassurait en disant que maintenant il n’y avait que moi qui comptais et dès son retour on ira ensemble voir son père. Je lui confirmais que j’étais prête à l’épouser et que je ne demandais que cela. On discutait de notre vie future et de nos projets. Bien sur, je tenais à continuer mes études et lui n’y voyais aucun inconvénients. Il était prêt à me soutenir pour que je finisse rapidement. Il me demandait des nouvelles de mes parents, et comme je l’ai avait appelé la veille, je lui dis qu’ils allaient bien et que mon père était encore souffrant. De toute façon, je lui dis qu’il fallait qu’on aie son autorisation ou celle de ma mère pour faire quoi que se soit et que le moment venu, on en saura comment s’y prendre. J’en profitais pour lui expliquer son ancien projet de mariage avec mon cousin et il se mit à rire avant de reprendre son sérieux et de me dire gravement
- toi Diouldé Diallo tu es à moi. C’est écrit. Tu ne seras à personne d’autre, car aucun autre homme ne peut t’aimer comme moi.
Il me regardait droit dans les yeux et j’en eus des frissons. Je l’aimais vraiment cet homme et je me dis que finalement j’avais vraiment beaucoup de chance de l’avoir connu. Il m’avait beaucoup apporté et je sentais qu’il tenait vraiment à moi.
J’avais pris mes fêtes et les jours suivants, j’étais obligé de rester à la maison car je n’avais pas de raisons pour sortir. Je restais donc et insistais auprès de Marie pour qu’elle me laisse cuisiner car ca m’occupait. Malik avait l’air fâché contre moi depuis la soirée du réveillon, et ca m’arrangeait. Mais ca n’as pas duré bien longtemps. Un jour que j’étais en train de cuisiner, il est entré et sans me saluer est allé boire, puis a commencé à prendre son petit déjeuner. Je ne disais rien et évitais même de regarder dans sa direction.
- pourquoi tu me fais ca ? demanda-t-il un peu énervé
Je ne répondais toujours pas e fit comme si je n’avais rien entendu.
- répond moi Diouldé, reprit-il sur un ton radouci. Tu sais que je t’aime et pour me faire souffrir et te venger tu sors avec un gigolo. Tu veux me faire souffrir n’est ce pas ?
Ne tenant plus, je me mis à rigoler et finalement je lui répondis
- écoute Malik, Demba n’est pas un gigolo. On sort ensemble depuis longtemps et je l’aime. Toi c’est de l’histoire ancienne. Tu es mariée et moi aussi je construis ma vie. Je ne veux plus de problèmes alors s’il te plait laisse moi.
- non je ne te laisserais pas. Fais-moi confiance. Je te demande juste de me donner l’occasion de te parler dans un lieu tranquille.
Je ne répondais plus car j’en avais assez d’essayer de lui faire comprendre que je ne comptais plus le laisser me parler de ca. Il continuait à parler et moi j’étais occupé à éplucher des légumes quand tout à coup il se mit à coté de moi. J’allais reculer quand maman entra dans la cuisine. En nous voyant, elle fronçait les sourcils et me regardait avec un air très colérique.
- Malik sors d’ici tout de suite dit elle sur un ton qui ne demandait aucune réplique.
Malik sortit sans demander son reste me laissant dans un grand embarras
- Diouldé, je t’avais parlé avant la venue de Malik, je t’avais dit que je ne voulais as vous voir ensemble et depuis qu’il est la je ne vous quitte pas des yeux. Je n’aime pas ce que je vois.
- maman, je te jure que c’est lui qui est venu…
- je ne veux rien savoir, rien du tout. Je t’avais prévenu. Je ne veux plus vous voir ensemble dans des positions inconfortables. Je ne te le redirais plus dit elle sur un ton menaçant avec son doigt pointé dans ma direction.
J’étais vraiment perdu. Que devais-je donc faire ? Pourquoi ne parlait-elle pas à Malik pour lui dire de me laisser tranquille. Je continuais à cuisiner le cœur gros, atteinte au plus profond par cette injustice, et essuyant de temps en temps des larmes de dépit. Après cela j’allais m’enfermer dans ma chambre et y passait le plus clair de mon temps. Coumba me manquait vraiment car dans ces moments au moins j’allais me réfugier chez elle et ca me permettais de décompresser. J’évitais au maximum Malik et je ne descendais que quand j’entendais Awa et la petite Diouldé en bas. Elle allait chez elle presque tous les matins et ne revenait que le soir. Awa était tellement gentille que j’étais pressé qu’elle ne rentre pour aller discuter avec elle. Le Dr Rassoul appelais souvent aussi, en me disant que mon cousin Ibrahima venait souvent avec sa femme. Je le remerciais pour le service et il me disait qu’il ferait n’importe quoi pour moi. Comme je ne répondais pas à ses insinuations, il me dit un jour qu’il avait comprit et qu’il n’insisterait plus. Mais il voulait quand même que je sache que je l’avais beaucoup marqué et que c’est le destin qui avait voulut que je ne sois pas avec lui. Il me gênait quand il parlait comme ca car je savais que c’était quelqu’un de bien mais j’aimais mon Demba et personne d’autre.
En semaine, Demba n’avait pas vraiment le temps et comme il préparait son voyage, je le voyais rarement. Il m’appelait le soir et on devait préparer la soirée de fin d’année. Il m’avait invité à un diner de gala et le nom m’impressionnait. Je ne me sentais pas à la hauteur et il en riait en me disant qu’il ne comprenait pas pourquoi je n’avais pas confiance en moi alors que j’étais tellement jolie. Je ne voyais pas trop le rapport. J’en parlais à Awa car elle me demandait mon programme. Elle me sortit une robe sublime moulante avec des strass et un peu courte. Je refusais de prendre mais elle insistait en disant que de toute façon elle était trop ronde pour la porter et qu’elle m’irait mieux. En effet, la robe était très jolie et Awa était trop gentille avec moi. Je ne demandais pourquoi elle faisait tout ca pour moi et j’eus vraiment honte du comportement de Malik.
Donc le 31 Décembre, avec la robe j’étais superbe et en me regardant dans le miroir, je me trouvais vraiment très belle. Cette fois j’avais coiffé mes cheveux après les avoir défrisé. Et c’est Awa qui m’a fait un maquillage super joli. Quand je suis descendu, maman, qui depuis la dernière fois ne m’adressait presque pas la parole, me complimentait en me demandant ou j’avais pris la robe. Je lui expliquais que c’est Awa qui est passé par la. Demba est venu assez tôt, et on est partit. La soirée était encore une fois très classe et j’y ai vu des personnes qu’on ne voyait qu’a la télé. Ca m’impressionnait et je le dis à Demba qui se contentait de rire en me traitant de timide. Malheureusement, les choses ne se passèrent pas comme prévu. Comme j’étais un peu stressée, je n’ai pas mangé de la nuit donc j’avais tellement faim que j’en avais des vertiges mais je tenais quand même. Une fois attablé, l’odeur de la nourriture, plus la faim extrême, j’avais des nausées et en voulant aller aux toilettes c fut le trou noir. Je me réveillais dans une pièce avec Demba qui me tapotait les joues et deux autres monsieurs, avec des airs très inquiets
- elle revient à elle dit l’un d’eux
- chérie qu’est ce qu’il ya ? demanda Demba sur un ton inquiet ? tu vas bien ? tu as mal quelque part ?
Il continuait à me bombarder de question et comme je ne rappondais pas, me contentant de secouer la tête. J’étais toute mouillée car apparemment ils m’avaient versé de l’eau pour que je reprenne conscience (ce n’est que dans les films que les filles se réveillent après avoir reçu un verre d’eau au visage). Dès que je me suis levée, les autres ont pris congé pour continuer la soirée et je fis signe à Demba d’approcher la tête. Il mit une oreille à coté de ma bouche et je lui soufflai
- j’ai faim
Il me regardait avec un air incrédule et me fit répéter encore car il disait ne pas comprendre. Finalement il s’assit et soupira et prit un air sérieux
- vraiment Diouldé tu déconnes. Tu me dis que t’as pas mangé depuis plus de 24h, comme si là d’où tu viens y’a pas à manger. Moi qui pensais passer une soirée formidable avec une femme magnifique, je me retrouve avec une affamée qui tombe dans les pommes.
Cette dernière phrase me fit sourire et lui aussi se mit à rire. Finalement, il alla me chercher un verre de jus et me demanda si je voulais y retourner. Avec ma robe toute mouillée, je ne vois vraiment pas comment j’aurais pu y retourner. Finalement on sortit
- je suis vraiment désolé mon chéri d’avoir gâché ta soirée dis je une fois dans la voiture
- ce n’est pas grave ma belle. L’essentiel c’est qu’on soit ensemble. On va chez moi tu va te sécher et après on verra ce qu’on va faire.
J’acceptai et après être passé rapidement dans un restaurant, on est allé s’installer chez lui. je filais droit vers les toilettes pour mettre ma robe à sécher. Son pygama était accroché à la porte et je mis la chemise et le pantalon qui était vraiment trop grand. En sortant je le vis, installé sur le canapé avec une guitare. Il grattait quelques cordes et bizarrement, le son était cohérent et très beau. Il relava la tête un moment et sourit en me voyant nager dans son pygama et je m’installais à coté de lui en lui soufflant de continuer.
- cette chanson, je ne sais pas si tu la connais, je la chante souvent pour ma fille. Elle est de Teri moise. Aujourd’hui, je l’ai adapté pour toi.
Il a commencé tout doucement avec la guitare, puis il a commencé à chanter. Avec sa voix grave, il me donnait des frissons. Je n’oublierais jamais les paroles
- « oublie tes erreurs et tes peurs, car je les efface. A chaque faux pas, que tu feras, je tomberais à ta place. Mon seul plaisir, sera de t’offrir, une vie idéale, sans peine et sans larmes…et j’ai découverts qui je suis, tout à changé le jour ou je t’ai connu, et si jamais le monde était trop cruel pour toi, je serais la toujours pour toi »
Sans le vouloir, mes larmes ont commencé à couler. Je cachais mon visage entre mes mains tandis qu’il continua
«je voudrais pouvoir, tout savoir pour te donner..Une vision plus claire de ce mystère que l’on appelle la vie, et mon seul désir, sera de t’offrir, une vie idéale, tu ne seras jamais seule, tu ne manqueras de rien… »
J’avais le cœur gros et mes larmes ne voulaient plus s’arrêter. Je ne fis même pas attention aux bruits des pétards et des feux d’artifices dehors. Il a posé sa guitare et s’est approché de moi en m’enlaçant.
- je t’aime ma chérie dit-il simplement en écartant mes mains pour me regarder. Il est minuit, la tradition veut qu’on s’embrasse.
Il m’essuya lentement les larmes. J’avais l’impression qu’il me connaissait et me tendais une perche pour que je lui parle de tout. J’avais tout d’un coup le bluzz et heureusement il se mit à m’embrasser. Un moment je me relevais et il me souffla
- bonne année ma chérie. Cette année sera la notre.
- toi aussi bonne année mon amour.
On continua à s’embrasser quand son téléphone sonna. Le mien aussi. Pour moi, c’était Coumba qui appelait et s’étais mis à crier au point que j’écartais le portable de mon oreille. Finalement, elle se calma et on discuta un moment. Je lui dis que j’étais avec Demba et elle me demanda si Babacar était avec nous. En répétant le nom de Babacar, je vis Demba me faire de grands signes en me demandant de ne pas répondre. Finalement je bafouillais une réponse que Coumba ne comprit pas et moi non plus d’ailleurs et raccrochais. Demba parlais à son père et j’attendis qu’il finisse pour lui demander ou était Babacar. Il ne voulait rien me dire et j’insistais en lui tirant la chemise. Je compris qu’il était avec une fille et Demba devait le couvrir au cas où Coumba me demandais si il était avec nous. Je lui dis que je n’aimais pas mentir à Coumba et que je lui dirais tout. Il ne répondit pas et se contentas de me tirer à lui.
- laisse les s’occuper de leur problème. Moi c’est toi qui m’intéresse. Je n’ai pas envie de me prendre la tête avec toi.
Son baiser était tendre et j’oubliais tout, en m’accrochant à lui comme une bouée. Il était tendre et s’arrêtait souvent pour me regarder. Il avait glissé ses mains sous la chemise et me caressait le corps. Cette fois ci je me laissais aller sans me crisper. Il s’y prenait vraiment très doucement et observait chacune de mes réactions. Il avait enlevé son teeshirt et je promenais mes doigts sur sa poitrine musclée. Au bout d’un moment, il déboutonnait ma chemise et l’écarta. Il resta un moment à me regarder et il semblait ne pas vouloir détacher ses yeux de ma poitrine. Je voulus cacher mes seins mais il m’en empêcha et se pencha pour les embrasser. C’était trop et je poussais un gémissement suivi par le bruit insolent de mon ventre qui criait famine. Demba se releva d’un coup en riant et moi aussi je refermais la chemise toute honteuse
- j’ai vraiment faim
- ca s’entend dit il en déposant un léger baiser sur le front et en allant dans la cuisine.
Il ramena le plat acheté au restau et s’assit en face de moi sur le tapis à me regarder. Je lui dit que sa chanson étai vraiment très joli et lui demandait ou il avait appris à jouer à la guitare
- j’avais une bande de copains qui avait créé un groupe de musique. Je voulais l’intégrer mais tu connais les peuls. Mon père n’a jamais voulu que je joue de la musique mais n’empêche, j’ai toujours adoré la guitare.
J’en rigolais en lui disant qu’effectivement, je connaissais la mentalité de nos parents peuls.
- cette chanson pour ta fille est très jolie aussi
- ahh ca…tu sais je n’ai pas toujours été un bon père. La grossesse m’a beaucoup surpris et m’a créé des problèmes avec mon père. La maman de ma fille, on s’aimait, et elle m’a beaucoup aidé dans la vie. Mais à la naissance de ma fille j’étais perdu, je ne savais pas quoi faire et j’ai merdé. Je n’ai pas été la et sa mère m’en a voulu à raison. Il m’a fallu quelques mois pour comprendre que j’avais une chance inouïe d’avoir une fille et que je devais être présent. J’ai essayé de me rattraper, mais je crois que c’étais trop tard. Mais j’aime ma fille et une fois que je serai marié, j’essaierais de la récupérer.
Il disait ces derniers mots en me regardant et son histoire m’avait ému au point que j’avais encore les larmes aux yeux.

On a discuté encore un moment, puis il s’est remis à m’embrasser et de fil en aiguilles, les choses se sont accélérées. Et comme dans ces situations, je panique, je lui ai demandé d’arrêter, ce qu’il fit sans problème et finalement, on est resté dans les bras l’un de l’autre à discuter et à s’embrasser tendrement. Je n’avais plus la chemise et lui aussi était torse nu et il me caressait souvent la poitrine et je lui pinçais les doigts. Mais il disait que puisqu’il devait attendre pour le reste, je devais au moins lui laisser profiter de ca. Vers 4h, je me suis rhabillé car la robe était sèche e il m’a déposé à la maison. Il devait partir à 6h et la séparation ne fut pas facile après les bons moments qu’on a passés. Finalement je le laissais partir le cœur gros mais avec la seule consolation que je le reverrais bientôt et peut être qu’on ne se quittera plus.
Le lendemain, je souhaitais à maman la bonne année et elle m’enlaçait pour me faire la bise. J’étais tellement contente quand elle se comportait comme ca avec moi. Elle me demandait comme s’est passé la soirée et je lui dis que c’était tout simplement magnifique sans entrer dans les détails. Elle aussi était sortie avec tonton Farah qui dormait toujours en haut. Elle devait aller à Thiès chez une de ses amies qui avait perdu son père et me demandait de cuisiner car marie n’était pas venue. J’étais très fatiguée et Demba m’appela le soir pour me dire qu’il était bien arrivé. Il avait appelé sur le fixe car sur mon portable, ca ne passait pas. C’était le fameux bug de l’an 2000 disait-il. Il me communiqua le numéro fixe de chez lui et je promis de l’appeler. Après avoir répondu j’en profitais pour appeler Rama qui semblait aller mieux et nous promettais une visite pour le mois d’Avril.
Malgré le sommeil et la fatigue je cuisinais en dormant Awa a bien essayé de m’aider mais je crois qu’elle a deux mains gauches et finalement elle me retardais plus. Tata Sophie n’était pas sortie de sa chambre et j‘ai même entendu Malik demander si elle était partie à une soirée. J’étais donc extrêmement fatiguée et le soir après avoir pris mon bain, je m’affalais sur le lit avec ma serviette sans même prendre la peine de m’habiller et m’endormis.
Je dormais profondément et j’entendis vaguement, un bruit de porte et de clé qui se refermait. Sans trop faire attention, je me rendormis. Je fus réveillé brusquement par la sensation d’un corps à coté de moi sur le lit. Je sursautai et comme il faisait sombre dans la chambre, j’essayais d’atteindre le contact de la lampe sur le chevet. Mais on me tira la main et je retombais sur le lit. J’essayais de me débattre mais il était trop fort et me plaquait sur le lit et pesait de tout son corps sur moi en m’étouffant. Quand je reconnus la voix qui me disait de me calmer, j’éprouvais à ce moment la plus grande peur qu’il ne m’ait jamais été donné de ressentir.

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