Part 4
Tonton Farah… Il était entrepreneur et avait 3 épouses. Tata était la 3ème et la seconde était aux états unis. C’était le genre d’homme très charismatique qui ne passait pas inaperçu : grand, costaud, teint clair et cheveux poivre sel. Mais jamais même dans mes pires cauchemars je n’aurai imaginé qu’il serait capable de faire ca. J’étais choquée et j’avais peur. Il était apparemment au courant de ma relation avec Malik et me prenait surement pour une marie couche toi la. C’était le ciel qui me tombait sur la tête. Toute la nuit mon cerveau a fonctionné. Que devais-je faire. Mon Dieu si maman Fanta apprend ca comment va-t-elle réagir. Ca serait mettre en péril son ménage alors qu’elle semblait tellement épanouie. Non je n’osais pas faire ca. J’avais l’impression que les parties de mon corps qu’il avait touché étaient en feu. Je voulais me laver mais je n’osais pas sortir de la chambre de peur de le croiser à nouveau.
C’est donc la tête lourde que le lendemain je descendais lentement les escaliers pour aller en cours. Je voulais me faufiler sans rencontrer personne mais malheureusement je croisai tonton Farah au salon en train de lire le journal. Mon cœur battait très fort. J’avais même peur de m’évanouir tellement je me sentais mal. Heureusement maman était dans la cuisine et elle me demanda joyeusement si j’étais d’attaque pour la reprise. J’étais soulagée de la trouver ici et je me contentais de sourire et à ce moment tonton Farah me salua
- bonjour Diouldé. Ah donc la fête est finie ?
Je le regardais comme un extra terrestre et aucun son ne sortaient de ma bouche. Il continua à épiloguer sur la difficulté de reprendre les activités après des congés et j’en profitais pour partir. Avais-je rêvé ? Il avait fait comme si de rien n’était. J’étais complètement perturbée. Comme d’habitude, Moha remarqua que je n’étais pas dans mon assiette et comme d’habitude je lui assurai que tout allai bien. Même à la pause, la bonne humeur de Coumba n’arriva pas à me dérider. Elle me parla de Demba et de Babacar . Elle parlait rapidement, ne respirait même pas, n’attendait pas qu’on réponde. A un moment Moha qui en avait surtout marre que Coumba essaie de me caser, me glissa :
- Elle est complètement timbrée cette fille…
Coumba avait entendu mais comme elle était lancée sur une idée, elle débita rapidement pour terminer sa phrase, puis se tourna vers lui pour lui répondre.
- yaw mécontent nga…tu es complètement aigri…tu es vilain, noir, pauvre et par-dessus tout tu me manque de respect. Je suis de bonne humeur aujourd’hui mais sinon tu saurais de quel bois je me chauffe…
Et elle lui en a encore sorti des vertes et des pas mures. En temps normal, leurs petites disputes me faisaient rire mais aujourd’hui, je me mis tout d’un coup à pleurer. On était assis au niveau du jardin qui faisait face à l’école sur un banc à l’écart des autres (je crois qu’il n’existe plus ce jardin). Ils étaient ébahis et ont vite oublié leur dispute pour se pencher sur moi. Je ne pouvais m’arrêter. Je pleurais l’absence de Malik, mon amour pour lui, le comportement de tonton Farah, les pressions de mon père…à ce moment je sentais comme tout le poids du monde sur mes épaules et je me sentais vide. Moha courut m’amener de l’eau et Coumba essayait de me calmer. Au bout de quelques minutes ca allais mieux. Mes 2 amis étaient en face de moi et affichaient des mines toute tristes. J’essayais de sourire mais je n’y arrivais pas. Mes larmes continuaient à couler.
-Diouldé parle nous commença Moha. Si c’est à propos de ton mariage avec ton cousin, je t’en supplie ne te fais pas de soucis. On n’acceptera jamais que tu sois donné en mariage par force
- il a raison, on ira déposer une plainte si c’est nécessaire. Ou sinon, on laisse tout tomber et on s’enfuit. On est intelligente on s’en sortira rajouta Coumba
Elle recut un regard incendiaire de Moha mais ne le calcula même pas. Ils émirent pleins d’autres hypothèses pour échapper au mariage et je les écoutais en silence tout en me demandant comment leur dire tout ce qui m’arrive. Je leur avais caché beaucoup trop de choses et depuis trop longtemps pour d’un coup leur parler de Malik et aussi de tonton Farah. Et puis pour tonton Farah, je ne voulais en aucun cas qu’une autre personne que moi soit au courant. Si ca arrivait aux oreilles de maman, je ne pouvais imaginer ce qui se passerait. Je ne suis pas sure qu’elle me croira et qu’elle était prête à mettre en péril son ménage pour moi. En même temps, il était dangereux de continuer à cohabiter avec lui dans la même maison et je ne savais toujours pas quoi faire. Coumba continuait à parler et à un moment je les pris dans mes bras. Je m’étais calmé.
- qu’est ce que je ferais sans vous. Désolé mais ce mariage commence à me stresser et puis vous deux aussi vous passez votre temps à vous disputer. C’est la première fois que je vous vois vous entendre sur une chose. Je crois que je vais me mettre à pleurer tous les jours.
Tout le monde se mit à rire et moha en profita pour encore taquiner Coumba.
- Je suis sur que c’est à cause de ton gars la qu’elle pleure.
-hiii le gars la si tu l’avais vu. Un vrai gentleman. Et si beau en plus…
Il continuait à se charrier mais j’avais encore le cœur lourd.
Heureusement les jours suivants, il n’était pas de tour et maman préparait son voyage. Il est venu la veille de son départ et c’est moi qui lui ai ouvert la porte. Il m’a juste lancé un bonjour avant de me demander si maman était rentrée. Mon cœur battait très fort et je lui répondis que non. Il ma juste regardé et est rentrée. J’étais encore bêtement à l’entrée des minutes après et c’est la bonne qui vint me dire qu’il demandait après moi. Il était au salon et me demanda juste de lui servir un café. J’y allais mais je tremblais tellement qu’au moment de poser le plat, il faillit s’écraser. Il leva simplement la tête et me demanda si tout allait bien. Je ne répondis rien. Il faisait comme si de rien n’était. Comme s’il n’avait rien fait. Je le regardais en cherchant à comprendre mais il ne laissait rien paraitre. Finalement je partis et à ce moment le téléphone sonna. L’appareil était juste à coté de lui mais il me demanda de répondre. J’étais comme hypnotisée. J’avais vraiment peur de lui. Je décrochais et c’était le Dr Rassoul
-Allo, bonjour, je désire parler à mademoiselle Diouldé SVP
J’étais tenté de lui dire qu’elle n’était pas la surtout que tonton Farah me fixait avec un regard bizarre.
-c’est moi dis je doucement
- haa.. Salut jolie demoiselle. Tu n’es pas gentille, tu ne m’as même pas rappelé pour me souhaiter la bonne année.
Je ne voulais m’éterniser dans la même pièce que tonton Farah et je dus lui dire que j’étais occupé et qu’il n’avait qu’à me rappeler. Au ton de sa voix je sentais qu’il était surpris que je lui parle comme ca mais j’étais plus préoccupé par ce monsieur en face de moi qui me fixait comme un lion fixe sa proie. Finalement je raccrochais rapidement et eut honte un moment. C’était vraiment irrespectueux de ma part mais je n’avais pas le choix. Je comptais m’enfuir quand il m’appela à nouveau. J’ai fait celle qui n’avait rien entendu et j’ai couru me réfugier dans ma chambre que j’ai fermée à double tour. Je ne descendis que quand maman m’appela pour certaines de ses commissions.
Elle devait rester 2 mois car elle avait prévu d’aller voir Rama au Canada avant son retour. Heureusement que tonton Farah ne viendrait plus et cette perspective me plut au plus haut point. Cependant je devais donc rester avec tata Sophie dans cette maison pendant tout ce temps. Heureusement que la nouvelle bonne Marie était super gentille et très ouverte. Donc quand je finissais mes devoirs, je la retrouvais devant la porte avec le gardien et on discutait. Je soupçonnais une relation entre ces deux la, mais elle a toujours dit qu’il n’y avait rien.
Les appels de Malik se faisaient rares et quand je l’appelais, il me disait que c’est son travail qui lui prenait tout son temps et toute son énergie. Mais toujours, il m’assurait de son amour. Un jour je pris la peine de lui demander s’il avait rompu avec sa copine.
-bien sur que j’ai rompu avec elle ma chérie. C’est maintenant de l’histoire ancienne et puis avec mon travail je ne peux même plus entretenir une relation. Sauf bien sur avec toi car tu occupe toutes mes pensée
- tu le jure lui demandais je rassurée et surtout très heureuse de savoir que je comptais autant pour lui
- Tu ne me crois pas ? il faut me faire confiance. Je n’aime que toi, je ne me bats que pour toi ma chérie. Dès que ma situation se stabilise, j’en parlerais à ma mère et on officialisera tout ca.
Je sautillais sur place tellement j’étais heureuse d’entendre ca. Mon cœur allait exploser de joie et à ce moment il me manquait vraiment. Il ¨me demanda de ne pas m’inquiéter s’il n’appelait pas car il était trop pris. Je promis et raccrochais la tête dans les nuages
J’attendais avec impatience ses appels et s’il ne le faisait pas je grignotais sur mon argent de poche pour aller au télécentre, quitte à marcher pendant des jours pour aller en cours.
Le jour de mon anniversaire arriva et je reçus de la part de Coumba un joli collier et Moha m’offrit un parfum. J’étais très contente ce jour surtout qu’avant de partir j’ai reçu un coup de fil de Malik. Il m’avait chanté un joyeux anniversaire tellement faux que les murs de la maison en tremblèrent. Puis, il avait renouvelé son amour pour moi et je lui assurais que je n’aimais que lui et qu’il me manquait terriblement. C’était vraiment un magnifique anniversaire. Le clou, Babacar, le copain de Coumba nous avait invités à diner et on devait aller dans un restaurant en ville. Le soir, j’avisai tata Sophie, et Coumba était venu me prendre, toute en beauté. Moi aussi, ce jour la j’avais enlevé mes tresses et mes cheveux défrisés étaient sagement attaché, plus un léger maquillage, je me trouvais pas mal du tout. Babacar, nous amena finalement dans un restau très cool et la soirée était vraiment magnifique. Un peu plus tard, Demba nous avait rejoins et je dois avouer qu’il n’était pas mal du tout en plus d’être bien habillé. Il sortait du boulot car il travaillait dans une institution bancaire en ville et il nous dit qu’il était vraiment débordé. Il me souhaita un joyeux anniversaire et me fit pleins de compliments au point de me gêner. Ah cette foutue timidité. Coumba s’était transformé en vrai griotte chantant mes louanges tout ca dans sa démarche de maquerot. Demba se contentait de sourire mais ne disait rien. Il me lançait de petits regards furtivement et parfois nos yeux se croisaient et je me dépêchais de me détourner le cœur battant. Qu’est ce qu’il avait de beaux yeux. J’avais envie de lui crier d’arrêter car je ne cherchais personne et que mon cœur était pris. Mais bon, essayer de faire entendre raison à Coumba, c’était peine perdu. Je la laissais faire. A un moment, Babacar et Coumba se levèrent d’un coup et prirent congé. Moi aussi je voulais aller avec eux, mais Demba me prit la main et me demanda de rester un peu car il n’avait pas fini de manger et voulais que je lui tienne compagnie. Je ne voulais pas et je suppliais Coumba du regard mais la traitresse a fait celle qui n’avait rien vu et parti avec de grands geste pas discrets du tout. Finalement je m’assis et à la tête que je faisais, il a éclaté de rire en me demandant si sa compagnie était tellement difficile que je ne voulais pas rester avec lui. je lui assurait que non, mais que je ne voulais pas rentrer tard. Il me promit de me raccompagner dès qu’il finit de manger.
Demba continuait à m’observer et ne disait rien. Moi aussi je ne disais rien, me contentant de le regarder. Il était vraiment craquant avec ses yeux marrons foncé, ses sourcils très bien dessinés et ses lèvres toutes roses. Je me dis qu’il allait surement essayer de me draguer et je le trouvai tellement charmant que je ne demandais comment repousser savamment ses avances. Au lieu de ca, il commença à me parler de sa vie. Il m’expliqua qu’il était trop fatigué ces temps ci et qu’il voulait prendre des congés. Il avait fait ses études en France, mais avait préféré rentrer avec son père au pays mais parfois il le regrettait. A chaque partie de sa vie avec la blague qui va avec. Il était très drôle surtout quand il s’agissait de se moquer de ses compatriotes alpular ou des arabes de sa cité en France. J’entrais dans son jeu et rapidement on se retrouva à discuter comme de vieux amis. Je rigolais à m’en tenir les cotes. A un moment, il regarda sa montre et me dit qu’il était 23h passé. Je sursautais et lui demandais de me ramener rapidement. J’eu honte un moment de m’être laissé aller comme ca avec lui. Il me déposa jusqu'à la maison, et dans la voiture m’avoua qu’il sortait rarement et me remerciait pour la soirée qu’il venait de passer tout en me promettant de m’offrir un cadeau. Je le remerciais aussi et entra dans la maison. Il était presque minuit et tata Sophie était au salon.
Dès que je rentrais elle commença à crier que ce n’étais pas normal que je rentre aussi tard. Elle me fit des histoires comme pas possible et moi, sachant que j’avais aussi un peu exagérée, je ne répondis rien et allait me coucher. Le lendemain, j’allais lui présenter des excuses en lui expliquant qu’on n’a pas vu le temps passé. Comme je m’y attendais elle me fit la tête pendant des jours mais comme d'habitude je n'en fit pas cas.
Un dimanche, alors que je faisais le linge, je vis arriver ma mère. Ça ne présageait rien de bon et j’imaginais le pire concernant mon mariage avec Ibrahima. Elle me dit que ça faisait longtemps qu’elle n’avait plus de mes nouvelles. Finalement elle m’annonça qu’elle allait se rendre en guinée avec mon père car comme son état de santé ne s’améliorait pas, ses frères voulaient aller lui faire des bains au pays. Cette nouvelle me soulagea et si ce n’était la mine triste que j’essayais d’afficher, je sauterais au plafond. Elle me dit qu’elle irait avec lui et ne reviendrait pas de sitôt. Je lui demandais ou est ce qu’ils en étaient avec les projets de mariage
- hii Diouldé, me fit elle. Il faut être en bonne santé pour penser à ca. Ton père y tient mais comme il ne va as bien, on va d’abord aller se soigner. Je sais que ca te soulage mais il faut vraiment y songer. Ton père a raison, il est temps que tu te marie et surtout que tu sache d’où tu viens. J’ai l’impression que tu es en train de renier tes origines ma fille et ca n’espère pas que je te soutienne sur cette voie. Je veux que tu réussisses dans ta vie mais pas au détriment de valeur et de principes
Ma mère parlait en m’indexant sur un ton ferme. A un moment, je l’interrompis. J’avais le cœur gros
-maman, certes j’ai eu une éducation différente de la tienne mais ca n’en fait pas de moi une mauvaise fille. Étudier ne veut pas dire que j’ai renié ma culture. Si j’avais renié ma culture, je ne porterai pas actuellement une marque gravée dans ma chair et qui ne s’effacera jamais. Je vous respecte beaucoup et je ne vois pas ce que j’ai fait de grave pour que toi et mon père pensiez que je suis sur un mauvais chemin. Quoi ? Dites moi ce que j’ai fait de mal à part être parti à l’école ?
- tu refuse d’épouser ton cousin alors que c’est la meilleure chose qui puisse t’arriver répondit elle au bout de quelques secondes. on ne veut que ton bien
- mais si je l’épouse quel est alors le sens de m’avoir laissé étudier. Je suis sure que tu n’as pas fait tout ca pour que je me retrouve dans un ménage sans source de revenus. Dans ce cas, il ne fallait pas me laisser espérer que je pouvais avoir mieux.
- tu vois tu es indiscipliné, tu te crois supérieure aux autres. Me cria-t-elle.
- je ne t’ai pas manqué de respect, dis je le cœur lourd et sentant les larmes pointer, ni à toi ni à mon père. Maintenant, je ne veux pas me marier avec mon cousin. Je préfèrerai terminer mes études, trouver un travail et subvenir à vos besoins. Tu ne crois pas que ça me fend le cœur de te voit vendre des arachides et de la salade jusque tard le soir. Si je pouvais tu arrêterais tout cela et tu resterais à la maison. Ce n’est pas une vie et j'aspire à t'offrir plus, terminai je en pleurant.
- je ne te demande rien. Tout ce que je veux c’est que tu respecte le souhait de ton père. Je ne suis pas venu pour polémiquer avec toi. Je rentre. Au retour de ta tante, tu l’aviseras de notre voyage et viens rendre visite à ton père avant le départ.
Je promis de le faire. Cette petite discussion rendit triste ma journée et en même temps me soulagea un peu. Je n’aurai plus cette pression de mariage sur les épaules pendant un temps.
L’après midi même, comme promis Demba m’apporta un délicieux gâteau à la maison. C’était la première fois que je le voyais en plein jour et habillé de manière décontracté. Il semblait plus beau et mon cœur s’accéléra quand je le vis. Marie lui avait ouvert et il patientait tranquillement dans la cour. Heureusement que tata Sophie n’était pas à la maison, mais je n’osais pas lui dire d’entrer. On a juste un peu discuté à l’entrée et voyant que je n’étais pas disposé à le faire entrer, il a pris congé. Je le remerciais et il sorti en me faisant un petit geste. Je m’habillais et alla directement amener le gâteau à Coumba. Elle cria de joie et nous voyaient déjà nous marier le même jour ; elle avec son Babacar et moi avec Demba. Quand je vous dis que c’est une éternelle optimiste. Je lui répondis qu’entre nous c’est juste une amitié car je le trouvais vraiment sympathique mais sans plus. Elle a failli s’évanouir en disant qu’avec un homme comme Demba, on ne pense pas à de l’amitié. Que je devais vraiment être folle. Je préférais ne pas trop polémiquer avec elle car de toute façon elle n’écoutait pas. Moi j’aimais mon Malik et ca personne ne pouvait le changer.
Comme promis j’allais rendre visite à mon père et je le trouvais vraiment très malade. J’en eu les larmes aux yeux et je m’en voulus d’entretenir avec lui des rapports si heurtés. C’était mon père et Malgré tout, je le respectais et l’aimais. Quand je pense à Coumba qui enlace souvent son père en lui faisant la bise alors que moi j’ose à peine lui tenir la main ou encore le regarder droit dans les yeux, j’en ai eu un pincement au cœur. J’en pleurais de dépit. Et ses paroles finirent par m’achever
- Diouldé, commença t il. Avec toi je sais que j’ai commis beaucoup d’erreurs. Je n’aurais jamais du te confier à cette dame. Sinon tu serais actuellement entre les mains de ton cousin et je pourrais mourir tranquillement. Au lieu de ca tu ne cesse de me causer des soucis, ce qu’aucun autre membre de la famille n’ose faire.
Mes larmes ont commencé à couler. J’avais le cœur brisé par ces mots que je jugeais injustes. Mais qu’avais-je donc fait de mal ? Il continua sur sa lancée et me promit qu’à son retour mon sort sera scellé et qu’il ne me laissera pas faire ce que je veux de ma vie comme ces filles sans vergogne qu’on trouve maintenant à tous les coins de rue. Pardonnez moi mes amies, mais j’avoue qu’a cet instant j’ai espéré qu’il ne revienne jamais et que ca serait la meilleure chose qui devait m’arriver. J’eu honte de cette réflexion mais elle restait intacte dans ma tête.
- Papa, pardonne-moi pour tout, répondais-je après qu’il eut fini. Je suis désolé d’être ce que je suis mais je te jure que je ne suis pas mauvaise. Maman Fanta m’a donné une très bonne éducation et je suis désolé que tu regrette tout ce qu’elle a fait pour moi. Je sais d’où je viens, et je ne renierai jamais mes origines. Je souhaite que tu reviennes en bonne santé
Il ne répondit pas et comme je n’avais rien d’autre à lui dire je lui dit au revoir et sortais de la chambre en larmes. Ca me fendais le cœur de voir que mes parents me croyait perdu tout simplement parce que j’allais à l’école et que j’essaie de réussir dans la vie. Ca me plongeait dans une grande tristesse et en sortant je tombais sur mon cousin Ibrahima qui venait lui aussi rendre visite à mon père. Je restais quelques minutes à discuter avec lui et il se plaignait que je ne venais plus lui rendre visite. Je prétextais mes cours et promis de venir dans les semaines à venir.
Mais avec les cours et les devoirs, je n’avais vraiment pas le temps et le retour de maman était pour bientôt. Le jour de son retour, en rentrant à la maison, j’eu la surprise de trouver Tonton Farah au salon. Cette peur que je croyais effacée refît surface. Mon cœur battait plus vite au moment de lui dire bonjour. J’allais partir quand il me demanda
- tu étais ou diouldé ?
- a l’école…répondis-je la voix tremblante
- Et tu rentre à cette heure ? tata Sophie m’a dit que tu passe tout ton temps à sortir et que la dernière fois tu es rentré au milieu de la nuit.
J’étais ébahie, mais ne trouvais rien à répondre.
- tu pense que ta maman serait contente si elle apprenait ca… et toutes les autres choses que tu fais en cachette
Mon cœur rata un battement surtout avec le changement de ton de sa voix.
- je n’ai rien fait de mal articulais je finalement. Maman me connait. Si elle me demande quoi que ce soit je saurais quoi lui dire.
- mais tu ne lui dit pas tout. N’est ce pas ? dit il en se levant.
Je reculais de peur car il s’avançait vers moi. A ce moment Marie entra dans la pièce et j’en profitai pour m’enfuir dans la chambre le cœur battant. Maman devait arriver vers minuit et je restais dans ma chambre jusqu'à ce que j’entende une voiture se garer. J’étais très contente de retrouver maman et je descendis les escaliers. Tout d’un coup une furie me sauta au cou.
- Diouuuullddéééé
Surprise j’ai failli tomber et une fois mes esprits retrouvés j’ai encore failli m’évanouir. C’était Rama. Ma Rama. J’étais tellement heureuse que je ne pouvais pas parler. Elle était toujours accroché à mon cou et criai mon nom. Un moment je n’y ai pas cru. Je me mettais à la toucher pour m’assurer qu’elle était vraiment la. Elle m’avait tellement manqué. Et pourtant, je l’ai eu au téléphone quand maman est arrivé chez elle mais à aucun moment elle ne m’a dit qu’elle viendrait. On riait ensemble bêtement en se regardant.
-haann Diouldé tu vois ta sœur rek et tu ne me dis même pas bonjour.
Rama me lâcha et je fis une grosse bise à maman. Ensuite, Rama me prit la main et commença à me dire à quel point je lui avais manqué et que je devais venir dans la lumière pour qu’elle me regarde car Malik n’avais cessé de lui dire que j’étais devenu une joli femme. Elle poussa un grand cri une fois dans la lumière
- mais ma chérie tu es une vraie bombe. Qu’est ce que tu es belle ma Diouldé.
- toi aussi tu es magnifique
Et elle avait vraiment embelli. Elle avait perdu du poids et même son visage était devenu plus beau. Elle était à tomber. On est resté au salon à parler en même temps et à s’enlacer. Un moment, maman, nous a même demandé si on était normale. Finalement, on a décidé de monter nous coucher dans ma chambre. J’étais vraiment contente de la retrouver. Une fois en haut, elle alla prendre une douche et on se coucha. Toute la nuit on a parlé de sa vie là bas, du froid qu’il fait. Elle m’a aussi parlé de son copain canadien. Ils s’aimaient à la folie et elle songeait vraiment à se marier avec lui. Son seul problème demeurait sa maman. Elle était convaincu que maman n’accepterait pas et c’est pourquoi elle a pris quelques jours de congés pour venir avec elle et pourquoi pas lui parler. Elle me parla de leur vie, me montra des photos. C’était un jeune homme très mignon, il était brun avec des yeux marrons. Dans toutes les photos, ils semblaient vraiment heureux. Je lui conseillais d’en parler avec sa maman et que peut être qu’elle le prendrait mal au début mais qu’avec le temps elle accepterait. Elle ma confia qu’elle pensait le faire avant de partir. Toute la nuit on a parlé d’elle et je n’ai dormi que 30 minutes.
Le lendemain, je somnolais et le prof fut obligé de me mettre à la porte car malgré les coups de coude de Moha, je ne tenais pas. Finalement, je rentrais à la maison. Rama était déjà réveillé et au lieu d’aller dormir, on était toutes les 2 dans la chambre de maman à discuter de tout et de rien et à rigoler. Elle m’avait ramené pleins de jolis choses : des pantalons, des hauts, des chaussures, des laits de corps. Il y avait aussi des robes pour bébé Fanta. J’en avais les larmes aux yeux. C’était des moments vraiment magnifiques. Tout le monde était heureux. Vers 18h, je vis débarquer ma tornade Coumba et Moha qui s’inquiétaient et qui pensaient que j’étais malade. Rama descendit nous rejoindre et je fis les présentations. Coumba et Rama s’entendirent aussitôt (normal, elles avaient à peu près les même tempéraments) et grand dam de Moha. Elles parlaient ensemble et ne s’arrêtaient jamais.
Rama devait rester juste un mois et elle me dit qu’elle voulait surtout se reposer. Donc quand j’allais en cours, je la laissais se reposer et au retour je trouvais qu’elle était sortie avec maman pour aller dire bonjour aux voisins et autres membres de la famille. Une nuit, alors que Malik avait appelé pour parler à toute la famille, elle avait remarqué le ton sur lequel je lui parlais. Une fois couché elle me posa pleins de questions et à ce moment j’en eu marre de tout cacher.
-tu me promets de n’en parler à personne, commençais je
-mais à qui veut tu que j’en parle dit elle avec un rire
- En fait j’ai la relation dont je te parlais, eh bien cet homme c’est Malik.
Elle eut un moment de silence, un long moment qui me semblait une éternité. J’appréhendais sa réponse et finalement elle me dit doucement
-ma chérie, tu es sur ? Tu l’aimes vraiment ?
Je hochais la tête en fronçant les sourcils.
- Malik n’est pas un saint. C’est un vrai tombeur de filles. Ca fait longtemps que je ne suis plus sa vie privée mais j’espère pour toi qu’il a vraiment changé.
J’eu un pincement au cœur, mais j’avais vraiment envie, pour la première fois de recueillir un avis sur cette relation. J’avais l’impression qu’elle ne voulait pas trop aller en profondeur dans le sujet. Elle hésitait en répondant et cherchait ses mots.
-oui, tu as raison. Au moment où il était ici, il avait une relation avec une fille en France mais il m’a assuré que c’est fini entre eux. Oh Rama, je l’aime tellement. Tu sais tout ce que tu me raconte sur ton Raoul, eh bien je ressens la même chose pour ton frère. Je suis convaincu que c’est l’homme de ma vie. Je l’aime à en mourir et je n’imagine pas ma vie sans lui.
Elle rigolait et me prit dans ses bras.
- je suis vraiment contente pour toi. J’espère juste qu’il ne te décevra pas. Je te le souhaite vraiment ma chérie.
Je sentais une petite note de pessimisme dans sa voix mais je n’en fis pas cas. A ce moment, je me dis juste qu’elle ne le connaissait pas comme je le connais. J’étais convaincu qu’on s’aimait et ca me rassurait un peu d’en parler à quelqu’un.
- Pourquoi vous n’en avez pas parlé à maman ? me demanda-t-elle d’un coup
- il a voulu attendre de mettre de l’ordre dans sa vie avant de la faire
Elle garda de nouveau le silence et à ce moment j’aurai voulu entrer dans sa tête.
- dis moi ce que tu pense Rama, la suppliais je
- non rien ? je suis juste un peut surprise mais rassure toi. Je suis vraiment contente pour toi. Maintenant si tu dis qu’il t’aime et qu’il tient à toi, tu me rassure. C’est mon frère, mais je tiens aussi à toi et je veux te protéger.
Je me mis à pleurer à ce moment et je l’ai enlacé. J’avais le cœur gros et j’étais soulagée. Soulagée d’en avoir parlé à quelqu’un et aussi de savoir qu’elle n’était pas contre cette relation
- je l’aime tellement si tu savais. Dis-je en séchant mes larmes.
- oui je m’en doute. Quand tu parle de lui, tes oreilles sont toutes rouges et tes yeux pétillent. Je sais reconnaitre les signes de l’amour…mais j’espère que vous n’avez rien fait de grave dit ‘elle en me faisant de gros yeux. Je connais mon frère et ce n’est pas un saint
- mais non, qu’est ce que tu va penser. On n’a rien fait de grave.
-ouf tu me rassure alors. Donc peut être qu’il est vraiment sérieux. Il fut un temps soit tu couche avec lui soit tu laisse tomber. Il était grave mon frère.
-sérieux ? Demandais-je totalement interloqué.
- ben oui. Je suppose qu’il a changé ou alors il tient vraiment à toi.
J’en profitais pour lui poser une question qui me taraudais dans la tête
- Rama, les blancs, est ce qu’il comprenne que tu puisses rester autant de temps avec eux sans pour autant …heuuu… faire la chose ??
Elle rigola et sans répondre de leva. Je l’attrapais par le bras mais elle refuse de répondre.
- tu es encore trop jeune. Je répondrais quand tu seras en mesure de comprendre.
Et elle sortit. Je supposais à cet instant qu’elle le faisait avec son copain et cette idée me choqua au plus haut point.
On parla encore un peu de lui et elle alla se coucher.
Les jours passèrent vite et j’étais toujours collée à Rama. Même Coumba se plaignait que je la délaissais, mais je lui assurais que c’est juste pour un temps. Tonton Farah et Rama s’entendaient comme un père et sa fille. Ca me fendait le cœur quand je les voyais discuter. Moi, je me contentais juste de le saluer et parfois je me demandais si ce qu’il avait essayé de faire avec moi était réel ou avais je rêvé. Toujours est il qu’il fit comme si de rien n’étais mais moi, je n’y arrivais pas. Même Rama avait remarqué ma froide attitude et je lui répondais juste que c’était du respect.
Juste avant son départ, j’étais chez Coumba et comme chaque samedi, Babacar est venu lui rendre visite, mais cette fois ci accompagné de Demba. Comme toujours, il était à croquer. Très beau et bien habillé. Je manquais de souffle en le voyant, mais me ressaisit rapidement. Lui aussi se contentait de me regarder fixement au point de me gêner. On parlait de tout et de rien et je décidais de partir. Au même moment lui aussi se leva en disant qu’il voulait aller voir un film au cinéma.
- mais pourquoi tu n’invite pas Diouldé ? glissa habillement Coumba.
Je lui lancait un regard incendiaire.
- heu, ca dépend d’elle dit il en se tournant vers moi.
- désolé mais ma sœur doit bientôt partir et je lui ai promis de passer la soirée avec elle. Répondis-je un peu gênée.
- pas de soucis, donc je te dépose chez toi
J’acceptais et dans la voiture, comme d’habitude, on discutait comme deux vieux amis. Il était vraiment très gentil. Il me racontait sa semaine, ses collègues chiants, sa routine. Une fois devant la maison, il sortit et on allait se quitter quand Rama sortit. Je fis les présentations et elle l’invita à entrer. Il resta un bon moment et finalement prit ses aises en disant que de toute façon il avait raté son film. Maman était aussi descendu et on se retrouvait tous autour de la petite table dans la cour au salon à discuter. Demba était charmant et avait de la conversation. Il faisait rire tout le monde et j’avoue que même moi j’étais charmé par son abord facile. Parfois il faisait de petites allusions sur moi en me regardant. Ca me gênait énormément mais taquin comme il était, mes menaces n’y faisaient rien. On passa un bon moment et le téléphone sonna. J’allais au salon pour décrocher et c’était Malik. Mon cœur battait vite car j’avais l’impression d’être pris en faute. Au lieu des mots doux il me tança
- toi pourquoi es tu allé raconter à cette folasse qu’on est ensemble ?
- quoi ? Répondis-je surprise.
- Pourquoi as-tu dis à rama qu’on était ensemble ? je t’avais demandé de n’en parler à personne et d’attendre que tout soit ok pour moi. Je n’ai pas été clair ?
Je tombais des nues. Pourquoi il me parlait comme ca ?
- elle m’a appelé pour me dire que j’avais intérêt à être sérieux avec toi. De quoi elle se mêle ?
Il a continué à rouspéter et moi je ne comprenais pas vraiment pourquoi il s’énervait pour si peu
- écoute mon amour, Rama est ma confidente. Je ne lui cache rien. C’est normal que je lui en parle. Et puis ou est le problème ? pourquoi doit on se cacher comme si on faisait quelque chose de mal.
- la n’est pas le problème. Je t’avais demandé de ne pas en parler un point c’est tout. Je le ferais moi-même au bon moment.
Je ne comprenais vraiment pas, et avant que je n'en place une, il avait raccroché. J’avais encore le combiné des minutes plus tard quand Rama est venu me demander si tout allait bien. Je lui fit oui, et le cœur gros j’allais rejoindre les autres. J’étais moins joyeuse, plus pensive et Demba le remarqua. Il prit congé et maman et Rama me demandèrent de le raccompagner. Une fois dehors, il me demanda
- y’a un souci ma belle ?
- non lui répondis je mais avec les larmes qui pointaient. J’essayais de regarder vers le haut pour ne pas qu’elles coulent. Malik m’énervait et au lieu de me fâcher j’avais envie de pleurer. Il était vraiment injuste avec moi.
- j’espère que ce n’est pas moi qui te mets dans cet état ? Depuis le coup de fil, tu semble vraiment perdu. Tu as reçu une mauvaise nouvelle.
Les larmes sans que je ne puisse les retenir, commençaient à couler. Il prit un mouchoir dans sa poche et me le tendit. Il semblait vraiment inquiet et moi j’avais honte. Il me prit la main
- viens, on va marcher un peu.
Je le suivais et je me suis calmé. Comme d’habitude, j’eus honte après cette petite crise de larmes. Il ne disait rien et je le regardais du coin de l’œil. Comme on s’éloignait, je lui prit la main.
- on s’éloigne, il vaut mieux qu’on rentre avant que maman s’inquiète.
- tu as raison dit il en me regardant. Il me prit les épaules et demanda
- ca va ? Tu t’es calmé ?
Je hochais la tête en levant la tête. Il était trop beau et il avait froncé les sourcils comme s’il semblait réoccupé.
- c’est ton petit ami qui te fait des misères ?
Il avait dit ca avec une petite voix et avait commencé à rebroussé chemin. Comme je ne répondais pas, il sourit
- j’ai compris tu sais. Tu es une fille magnifique Diouldé et je suis sur que tu ne manque pas de prétendants. Seulement ça me fais mal au cœur que voir qu’il y a un idiot qui arrive à te faire pleurer et que tu n'ai pas apparemment assez de poigne pour lui tenir tête.
Je marchais la tête baissée et ne disait rien. il avait une capacité d'analyse extraordinaire mais je me disais qu'il avait faux quand il disait que Malick me manipulait. on s'aimait et ça expliquait tout. Il se tournait de temps en temps pour me regarder. Finalement il me prit la main et m’arrêta. Il se mit en face de moi et me regardais fixement avec ses yeux magnifiques la. Il semblait vouloir dire quelque chose mais ne disait rien
- tu n’as pas envie de m’en parler ? Tu sais, parfois, il faut communiquer. Je pensais que tu étais hautaine mais je pense que c’est plus de la timidité. Il faut que tu prennes confiance en toi. Tu es tout simplement belle et bien éduquée. N’accepte pas qu’un homme te fasse souffrir. Et puis tu sais à force d’intérioriser les choses tu va finir par craquer. Ta meilleur amie ne sais pas que tu as un homme dans ta vie car elle ne cesse de me dire que tu es célibataire alors que toi depuis le début, tu m’envoie toutes sortes de signaux pour que je comprenne que tu n’es pas libre.
Il me parlait doucement avec un ton un peu triste. Je ne savais pas quoi répondre et finalement je lui dit
- c’est un peu compliqué.
- au point de ne pas en parler à tes amies ?
Je hochais la tête et comme je ne rajoutais rien, on reprit la marche. Il me tenait toujours la main et arrivé près de la maison dans un coin sombre, il s’arrêta et ne voulait pas me lâcher la main. Il me tira à lui et je me retrouvais collé à lui. Un instant je cru qu’il allait m’embrasser tellement il était proche et j’ai eus un geste de recul. Il sourit et me libéra.
- je t’expliquerais un jour. Mais sache que j’adore Coumba et je ne lui cache rien. Seulement c’est trop compliqué et le moment venu elle saura tout.
- je ne te demande pas des comptes. C’est ta vie.
Je retournais à la maison et je trouvais maman couché et rama m’attendais dans ma chambre. Elle me sauta au cou et me dit tout le bien qu’elle pensait de Demba. Elle me dit que même maman était sous le charme. Je me contentais de sourire en évitant de lui parler du coup de fil de Malik. Je ne savais pas comment elle allait le prendre et surtout je ne voulais pas créer des tensions entre eux. A cet instant, les recommandations de Demba me revinrent en mémoires. Il me disait de parler aux gens, de ne pas garder secret les choses importantes. Mais chassez le naturel il revient au galop. Je me couchais donc le cœur lourd avec une Rama surexcitée qui semblait oublier que j’aimais son frère.
Le lendemain, j’essayais de joindre Malik sans succès. Son téléphone sonnait dans le vide et ca me déprimait encore plus et les jours suivant furent pareils.
La veille du départ de Rama, en rentrant, j’entendis maman crier. Je me précipitais dans sa chambre et je me rendis compte qu’en fait elle se disputait avec Rama. Apparemment, Rama, venait de lui avouer sa relation avec son Raoul et maman était dans tous ses états. Elle criait qu’il était hors de question qu’elle se marie avec un blanc et que si elle le faisait elle ne mettrait plus les pieds dans la maison. Rama aussi criait et finalement ne sachant quoi faire, je restais dans la cuisine. Au bout d’un moment tout se calma et je trouvais Rama dans la chambre en train de pleurer. J’essayais de la réconforter en lui disant qu’elle devait s’attendre à cette réaction et qu’avec le temps elle accepterait la situation. Elle ne disait rien et continuait à pleurer. En descendant lui chercher de l’eau, je croisais maman qui me regardait méchamment.
- tu étais au courant de tout ca et tu ne m’as pas prévenu. Tu pense que c’est normal qu’elle soit avec un blanc, un toubab qui ne prit pas et ne croit pas en Dieu
je ne savais pas quoi répondre et je gardais la tête baissée. Elle continua en disant qu’avec tout le mal qu’elle s’était donné pour ses enfants, Rama n’avait pas le droit de lui faire ca.
- je ne mérite pas ca. Rama est mon unique fille et les parents de son père m’attendent au tournant. Dit-elle en éclatant en sanglot.
Ca me fendait le cœur de la voir pleurer et j’allais la réconforter quand je vis debout devant la porte de la cuisine, tata Sophie qui souriait méchamment. Je me souviendrais toujours de son regard. Je m’excusais de ne lui avoir rien dit mais je lui avouai que c’est Rama qui m’avait demandé de ne rien dire et que c’était à elle de le faire.
Ce problème mit un coup de froid dans la maison. J’étais la toute bête ne sachant pas trop quoi faire et surtout n’ayant personne pour m’aider. Tata Sophie semblait heureuse de cette situation et contrairement à son habitude, souriait tout le temps. Le lendemain, rama rangea ses affaires le cœur gros et malgré tous mes efforts pour la faire rire, elle se contentait de sourire en essuyant ses larmes. Je lui conseillais d’aller parler à maman, mais elle refusait disant qu’elle lui a dit trop de méchanceté. Elle s’en foutait de sa famille et voulais que sa maman arrête de les calculer. Elle était en train de réussir sur le plan professionnel et c’étais ca la claque pour la famille. Sa vie privée ne concernait personne. Elle parlait en pleurant et vraiment l’ambiance dans la maison était pesante. Malik a aussi appelé et est resté froid avec moi. Je lui demandais de me pardonner et que je ne savais pas qu’il allait le prendre comme ca. Il me répondit bizarrement et me demanda de lui passer sa maman. Ceci ajouta encore à ma tristesse et le départ de Rama fut à la limite un soulagement. Avant de partir elle s’enferma avec maman et elles discutèrent plus calmement mais toujours sans consensus vu les visages qu’elles affichaient. C’était vraiment triste de les voir comme ca et surtout je me sentais impuissante car je ne pouvais rien faire. Je la regardais partir le cœur gros.
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