Assy : les caprices du destin (6)
Un mois maintenant. Ça faisait un mois qu'elle n'avait plus de ses nouvelles. Assy était chez Rama ce dimanche du mois de Septembre à réviser tranquillement. Les examens de rattrapage étaient pour bientôt et elle passait son temps à servir d'hôtesse au lieu de réviser. Mais dernièrement, elle avait décliné toutes les propositions pour se concentrer à ses études. Elle avait amassé suffisamment de sous pour être tranquille quelques temps. Ce samedi, elle était toute seule et après avoir révisé toute la journée, elle avait allumé la télé pour décompressé un peu. Il commençait à faire tard et elle voulait se coucher quand elle entendit sonner. Elle hésita pensant que c'était peut être une erreur, Rama l'avait prévenue qu'elle allait rentrer tard car elle était invitée chez des amis. Mais la sonnerie insista et elle est allée ouvrir pour de trouver face à Omar. Elle avait oublié comme il était grand et imposant. Il lui fit un grand sourire en s'écriant
- ma zizine à moi...
Il l'a souleva comme une plume et l'entrainant à l'intérieur avant de la déposer sur le canapé. Surprise, elle n'a pas eu le temps de réagir et c'est quand il a posé ses lèvres sur les siennes qu'elle l'a repoussé violemment.
- mais arrête Omar, dit-elle énervée
Il s'écarta en souriant
- je m'attendais à ce que tu m'accueille plus chaleureusement ma chérie.
Elle s'énerva encore plus et leva d'un bond pour lui faire face
- Arrête avec ces histoires Omar. Tu ne t'attendais à rien ici. À rien. Ça fait un mois que tu n'as pas donné de nouvelles et tu débarques et attends à être accueilli en héros ? C'est ca.
Il gardait le silence et la regardait fixement
- tu penses que ça se fait. S'il y a bien une personne qui m'a déçu c'est toi Omar. Je n'aurais jamais imaginé que tu puisses faire ce genre de choses. À moi ? C'est bon, lève toi et vas-t'en.
Elle avait les larmes aux yeux et sa voix tremblait. Si elle continuait, elle savait qu'elle allait pleurer et ne voulait pas le faire devant lui. Mais elle avait encore envie de lui crier sa rage, sa déception.
Il se leva tranquillement et vint se mettre devant elle.
- Assy. Je savais que tu ne comprendrais pas, mais j'avais besoin de temps. J'avais besoin de temps pour mettre de l'ordre dans ma vie. Ce que tu m'as dit la dernière fois était en partie vraie. Je n'avais pas le droit de te dire que je voulais de toi...
Elle l'a interrompu
- il ne s'agit pas de vouloir de moi ou pas. Il s'agit de respect Omar. Tu ne peux pas comme cela du jour au lendemain prendre tes distances et revenir quand bon te semble. Du respect
Il soupira. Il ne l'avait jamais vu aussi énervée.
- Ok Assy. On va se calmer. Je veux que tu m'écoutes. S'il te plait. Ecoute-moi et après tu me chasseras si tu veux.
- je veux ne pas t'écouter Omar, je ne veux pas. Vas-t'en.
Cette fois, elle s'est mise à pleurer. Il s'est approché et l'a quand même pris dans ses bras pour essayer de la calmer.
- je suis désolé. Je ne pensais pas que ça te ferais cela. Mais écoute-moi.
Il l'a entrainé sur le canapé et ils se sont assis. Assy essuyait ses larmes.
- Assy je t'aime. Je m'en suis rendu compte il ya quelques temps. Mais je m'y suis mal pris avec toi. La dernière fois je t'ai fait peur, tu m'as mal compris et tu avais raison. Ma vie était trop compliquée et tu avais toutes les raisons de ne pas croire en moi. C'est pourquoi j'ai voulu prendre du recul. J'ai voulu mettre de l'ordre dans tout cela. Je voulais que quand je reviendrais pour te parler, je puisse te dire tranquillement qu'il n'y a que toi dans ma vie. Et c'est le cas Assy.
Assy le regardait. Elle ne comprenait plus rien. Elle qui s'était faite une raison en se disant que finalement, il n'en voulait qu'à ses fesses et que maintenant qu'il savait qu'il n'aurait rien, il s'était barré. Oui, elle le pensait. Jamais, elle n'aurait imaginé ce qu'il était en train de lui dire.
- Ne penses pas que c'est une décision prise à la va vite ou sur un coup de tête. Avec toi je n'oserais pas. Je te connais trop bien Assy. Je vais te répéter ce que je te disais il y'a un mois. Assy je t'aime et je voudrais être avec toi. Je n'ai personne dans ma vie. Kiné, Louize, Bijou, Fatou...j'ai expliqué à tout ce beau monde que j'avais trouvé celle que je cherchais et que je comptais me caser. Ça n'a pas été facile pour certaines et c'est pourquoi ça m'a pris tant de temps. Mais là je crois que c'est bon. Je suis à toi maintenant.
Elle continuait à le regarder. Perdue, pas encore consciente de tout ce qu'il venait de dire. Plusieurs minutes passèrent ainsi avant qu'elle ne réagisse
- qu'est ce que tu as dit ? dit-elle doucement
Omar la regarda intrigué.
- Non Assy, je t'en prie ne me demande pas de répéter. Ça n'a pas été facile de dire tout cela.
Elle secoua la tête
- je n'ai pas compris tout ce que tu as dit.
Il rigola
- si tu as bien compris. Et je te confirme ; tu as bien entendu ; je te dis que je t'aime et que je veux être avec toi.
Elle oublia la dispute, le mois sans nouvelle et perdit la parole
- Omar, heuu...je ne sais pas quoi dire. Je...
- dis-moi juste que c'est OK Assy.
- mais...on est amis. Tu es mon cousin et...c'est...je ne sais pas. Pourquoi ??
- arrête de réfléchir Assy. C'est vrai je suis ton cousin, mais ça n'empêche rien et tu le sais. Etre amis et être amoureux c'est encore mieux.
Assy ne trouvait plus quoi dire.
- pourquoi on ne reste pas juste ami et cousin. C'est tellement plus simple.
Omar secoua la tête
- Non ce n'est plus possible Assy. Je ne peux plus être avec toi comme avant. Je ne peux plus te voir et ne pas t'embrasser, ne pas te prendre dans mes bras. Je ne peux plus. Si tu ne veux pas je comprendrais, mais dans ce cas, on ne se verra plus Assy. Je ne pourrais pas gérer cela.
Assy le regarda. Il semblait sincère. Elle le savait sincère. Mais avait peur de tout cela. Elle ne voulait pas s'engager. Pas avec son cousin qui savait tout d'elle. Pour quelle finalité ?
- Assy, répond moi dit-il en l'attirant vers elle. Pourquoi ce n'est jamais simple avec toi ; baisse tes gardes un peu. Je ne veux pas être avec toi pour m'amuser, je ne veux pas coucher avec toi non plus. Ou alors ça sera après notre mariage. J'ai rencontré...
- quel mariage, s'écria Assy.
Il la regarda comme étonné
- bah, notre mariage. Tu ne penses quand même pas que je vais sortir avec ma cousine et ne pas m'engager.
- arrête Omar, murmura t'elle, voulant se libérer.
Mais il la maintenait et ils se regardèrent. Elle le trouva...différent. Les effets de la déclaration, la surprise...elle ne savait même pas
- Omar, je ne sais pas quoi te dire. Ce matin encore je te détestais. Et maintenant tu viens me dire tout cela. Que veux-tu que je te dise. Quoi ?
- que tu m'excuses pour ce qui s'était passé, que je t'ai terriblement manqué et que tu as une folle envie de m'embrasser. Ça me suffira, dit-il
Elle rigola, se dégrisant un peu.
- oui tu m'as manqué. Je t'en veux d'avoir pu me zapper comme cela aussi facilement
- non ce n'était pas facile ; chaque soir je prenais mon téléphone pour te parler, mais je me disais qu'il fallait que je patiente encore un peu.
Elle hésita un moment
- écoute, je ne peux pas m'engager. Comme disait la chanson, j'ai donné vacance à mon cœur. J'ai peur de tout cela. Peur d'être déçu à nouveau.
- tu as donné vacance à ton cœur, ou tu as donné ton cœur tout court...à un autre? demanda t-il en baissant les yeux.
Il y eut un long silence. Elle le regarda sans rien dire. Il voulait qu'ils soient ensemble. Qu'ils forment un couple. Il disait qu'il l'aimait. Mais elle n'était pas vraiment sure d'avoir les même sentiments que lui. Elle reconnaissait certes qu'elle l'appréciait beaucoup, l'aimait peut être ; mais pas comme il le voulait. Mais elle ne pouvait se résoudre à le perdre. Non, il était trop important pour elle. Pour le moment, il la regardait, semblait pendu à ses lèvres à attendre une réponse.
- Non, mon cœur est en vacance Omar. Tout simplement. Et je ne suis pas sure de...
- donne-moi une chance Assy. Une chance de te faire oublier....si tu veux oublier...
Cette fois c'est elle qui baissa la tête.
- Oui, je veux.
Elle releva la tête en souriant.
- mais je ne sais pas comment faire Omar. Je ne sais pas comment on passe du statut de cousin-cousine à celui de...couple...je ne sais pas, dit-elle en secouant la tête
Il sourit. Un sourire coquin, taquin.
- je t'apprendrais ma chérie...
Il s'approcha doucement et se mit à l'embrasser. Lentement, mêlant leur souffle, leurs langues en une danse sensuelle, exquise. Quand il s'écarta, Assy était tellement troublée qu'elle n'avait pas les idées en place. Il était tellement viril, tellement homme qu'on pouvait difficilement résister et Assy tomba. Elle apprécia le baiser. Elle qui pensait qu'elle ne pourrait jamais avoir ce type de sensation depuis sa rupture avec Ibrahima.
- tu vois ce n'est pas si compliqué que cela.
Elle dormit très peu de la nuit. Il lui fallait réfléchir à sa relation avec Omar. Relation qui venait de changer. Forcement. Il voulait plus. Elle avait envie d'essayer, elle voulait essayer d'oublier Ibrahima et savait qu'Omar y arriverait. Il avait toutes les qualités pour cela. Toute la soirée, ils sont restés à discuter, lui, lui racontant son séjour en France, ses ruptures parfois difficiles avec ses copines. Il lui parla de la gifle de Bijou quand il lui a dit qu'il était avec une autre, faisant éclater Assy de rire.
- et Kiné ? Avait-elle demandé lentement, sachant que c'était le choix de sa mère
- Oh. J'avoue que ca a été compliqué. Elle n'a rien voulu entendre. Mais bon. C'est décidé. C'est toi que j'aime Assy et c'est avec toi que je serais.
Oui, elle savait qu'il l'aimait, surement plus qu'elle. Et donc Oui, elle lui donnerait une chance.
Etre en couple avec Assy était magnifique. Omar se sentait vivre. Il avait connu beaucoup de femmes dans sa vie. Mais avec Assy il avait parfois l'impression d'être un adolescent qui découvrait tout à l'amour. Il se réveillait en pensant à elle, travaillait en pensant à elle, se couchait en pensant à elle. Il avait l'impression de la voir à tous les coins de rue ; dès qu'une jolie femme élancée et claire passait, il ralentissait pensant que c'était Assy. Oui, sa cousine allait le rendre fou. Chaque soir, il fallait qu'il la voie avant de rentrer et trouvait toujours une bonne excuse pour la retrouver et le prendre dans ses bras et l'embrasser. Il en avait besoin. Au début, il la sentait réservée, encore surprise de la tournure des évènements. Mais petit à petit, elle se lâchait avec lui, ne voulant pas qu'il parte quand il venait la voir, semblait se plaire à être dans ses bras, à être embrassé. Il voulait qu'elle sache qu'il ferait tout pour elle et voulait qu'ils se marient. Ils n'étaient ensemble que depuis un mois, mais il voulait plus. il voulait l'avoir tous les matins à ses côtés, partager tout avec elle, faire d'elle la mère de ses enfants. Oui, maintenant il était prêt. Elle était en pleins dans ses examens, mais dès qu'elle a ses résultats, il allait lui parler. Il ne voulait plus attendre. La seule crainte qu'il avait c'était cet homme. Cet homme qu'elle disait aimer démesurément. L'avait-elle oublié ? Depuis qu'ils étaient ensemble, elle n'avait jamais été en mesure de lui dire qu'elle l'aimait. Elle répondait « moi aussi » à ses déclarations, parfois gênée. Il était patient, mais maintenant qu'il voulait plus, il fallait qu'elle lui dise. Qu'il sache si vraiment elle partageait les mêmes sentiments que lui. Il rentrait chez lui et a trouvé son père assis au salon en train de feuilleter ses journaux. Son petit frère était aussi avec lui à regarder la télé.
- pa...comment tu vas ? Et ta journée, demanda t-il gaiement
Il adorait son père. Il avait toujours veillé à leur inculquer une éducation stricte. Son frère Alassane était en classe de première et était un passionné de mécanique.
- Omar, tu me prête ta voiture...demanda t-il sans même le saluer
- ca te tuerait de dire bonjour ?
Ils se disputèrent un peu et comme d'habitude refusa de lui donner les clé. Il n'avait pas de permis. Il s'en alla en boudant, le laissant seul avec son père
- Mon fils, ces temps ci tu rentres de plus en plus tard. C'est le boulot qui te prend autant de temps
Il s'assit en soupirant. Non, en fait c'était Assy qui lui prenait tout ce temps. Il terminait, allait la prendre à la fac et la déposait chez elle. Presque tous les jours à moins qu'il n'ait vraiment beaucoup de travail.
- Oui, mais il y a aussi autre chose Pa.
Son père laissa tomber le journal et regarda son fils qui se gratta la tête, un peu gêné de dire ce genre de choses à son pater
- je suis avec une fille ces temps ci et je crois que cette fois ci c'est vraiment sérieux...
- c'n'est pas Kiné ? demanda t-il
- heuu non, ce n'est pas elle. Je sais que Man veut qu'on se marie, mais bon. Ca n'a pas marché entre nous, je ne vais pas me forcer aussi.
Son père haussa les épaules
- et c'est qui alors celle qui te fait rentrer tard tous les jours
- tu l'a connait en fait. C'est une cousine...heuu
- c'est ta cousine Coumba ? demanda t-il
Coumba. Elle avait commencé un moment à s'intéressé à lui, et trouvait tous les moyens pour venir à la maison, mais non.
- non, pas vraiment. C'est Assy. Assy Kane.
Son père garda le silence un moment.
- Assy. Vous vous êtes donc revus ? Car elle ne vient presque jamais ici.
- oui, on s'est revu et on sort ensemble depuis quelques temps déjà. Et j'ai vraiment d'autres ambitions.
- ah mon fils. Elle doit vraiment être bien, pour que tu songe à t'engager. Tu sais, c'est des parents de ta mère. Son père et ta mère ont la même mère. Ta mère est sa badiène. Donc vous pouvez vous marier. Moi j'ai beaucoup d'estime pour Assy. C'est une fille courageuse. Un jour elle cherchait du travail et est tombé sur moi à la société. Mais elle était encore élève et je ne pouvais rien lui proposer. Quand je lui ai donné de l'argent, elle a refusé. J'ai fini par la convaincre de prendre et elle s'était mise à pleurer. J'ai su qu'elle devait traverser des moments difficiles avec sa mère pour qu'elle cherche du travail à son âge. Depuis, je me faisais l'effort d'aller les voir.
- Oui, elle est comme cela Assy. Très courageuse, très ému par le témoignage que son père venait de faire de ma femme qu'elle aimait
- mais comme tu le sais aussi ta mère n'a aucun rapport avec elle, ni avec sa mère. Moi l'essentiel c'est que tu sois heureux. Mais avec ta mère ça risque d'être compliqué.
Il soupira
- je sais Pa. Mais elle devra s'adapter. Je l'épouserais et je l'amènerais ici. J'ai déjà investi beaucoup d'argent pour construire et ma femme viendra ici.
Dès qu'il a commencé à travailler, il a voulu construire, mais son père avait insisté pour qu'il le fasse dans la maison familiale. Il avait donc élevé un niveau chez lui avec une entrée privé par des escaliers à l'arrière de la maison, faisant de son palier, un appartement complètement isolé du reste de la maison. Il pouvait entrer par la porte principale de la maison, ou alors monter chez lui sans que personne ne le voie.
- c'est bien mon fils. Mais parles-en avec elle tranquillement.
Avant de rejoindre sa chambre, il resta encore à parler à son père jusqu'à ce que ses sœurs Ami et Fatou viennent pour diner...
Assy était avec sa mère. Depuis qu'elle avait réussi les examens, elle s'était réfugiée auprès de sa mère pour se reposer et récupérer. Réussir à ses examens avait été un soulagement sans bornes. Elle était contente et Omar aussi. Omar. Elle apprenait à l'aimer. Oui, elle apprenait. Et elle devait reconnaitre que ce n'était pas si difficile que cela. Omar était tout simplement adorable. Il faisait tomber toutes les appréhensions qu'elle avait, avait su rester le cousin taquin, l'ami proche, le confident attentif et maintenant le petit copain amoureux. Il remplissait à merveille tous ces rôles. Elle se surprenait à sentir battre son cœur quand elle entendait sa voix rauque l'appeler « mon cœur, ma chérie ». Elle apprenait à l'aimer. Tout simplement. Elle ne ressentait pas les mêmes sensations qu'avec Ibrahima. Non, avec Omar elle avait l'impression d'être plus maitre d'elle-même, plus calme. Et elle le regardait l'aider à oublier...le temps aidant aussi.
L'année scolaire avait reprit son cours et sa relation avec Omar était au beau fixe. Comme tous les couples, elle avait des accès de jalousie du essentiellement à Kiné qui effectivement n'avait pas baissé les bras. Mais il la mettait en confiance, lui disant tout à chaque fois que Kiné se manifestait. Au fil du temps, elle se surprenait à se sentir seule quand il venait de la déposer après une belle soirée. Elle s'étonnait d'apprécier autant ses baisers, de réagir à ses caresses, d'autant rire à ses blagues. Tous ses amis savaient qu'ils sortaient ensemble et elle avait droit à des coups de fil de la plupart d'entre eux. Ses amies de promotion aussi connaissaient Omar, reconnaissait sa voiture, l'enviait d'avoir trouvé un homme aussi attentionné, aussi charmant. Enfin bref, une relation normale. Très loin des rencontres secrètes qu'elle vivait avec Ibrahima. En plus de cela, elle devait se rendre à l'évidence. Elle tombait vraiment amoureuse. Même si elle ne le disait pas vraiment.
Un jour, à force de persuasion, il la fit venir chez lui. Ils étaient allés se promener et il lui avait dit qu'ils pouvaient entrer sans être vu. Elle avait refusé, mais sans l'écouter, il s'était dirigé vers chez lui, passant sans le savoir près de l'appartement d'Elhadj. Elle eut des frissons en y repensant. Il s'est garé de l'autre côté, opposé à la porte d'entrée de leur maison
- descend bébé. Tu vois la petite porte. On entre, on monte les escaliers et on arrive chez moi. Personne ne te voit.
Elle finit par descendre et effectivement, ils arrivèrent directement dans son appartement, au dessus de chez ses parents. C'était grand, très grand, très bien décoré et joli. Il y avait tout : la cuisine qui apparemment n'était jamais utilisé, deux chambres, dont une qui devait être la sienne. Elle est allée s'installer au salon, mais il la tiré pour l'obliger à venir s'allonger dans sa chambre, argumentant que la télé s'y trouvait. Elle s'assit sur le bord du lit d'abord, très mal à l'aise, mais il se mit à la chatouiller, et en rigolant, fini par s'allonger. Il alla lui chercher des canettes et lui servit
- c'est très joli chez toi Omar.
- tu peux dire chez nous. Dit-il en rigolant.
Elle ne dit rien et alluma la télé.
Sans trop se soucier d'elle, il se déshabilla pour aller prendre une douche. Elle n'avait pas pu s'empêcher de le regarder, d'admirer son grand et beau corps musclé, ses cuisses puissantes et...elle détourna les yeux, les joues en flamme. Il était en caleçon très serré qui laissait deviner...tout.
- tu reluques ? dit-il en rigolant, car il savait qu'elle regardait
- tu n'as pas honte de te déshabiller comme cela devant moi. da nga gnake diome torrope...tcchhiippp
- avoue que tu as aimé ce que tu as vu, dit-il en rigolant
Sans attendre l'autre tchip qui allait suivre, il alla prendre rapidement une douche et revint avec un débardeur et un short en s'installant près d'elle sur le lit.
- humm tu sens bon, dit-elle en fourrant son visage dans son cou.
Elle aimait ses moments. Il se mit à l'embrasser tendrement, lui prenant la canette qu'elle avait pour le poser sur la table de chevet. Il embrassait bien et savait réveiller en elle des sensations délicieuses. Elle gémit et se recula.
- pousse-toi, tu es lourd Omar. Dit-elle en essayant de se dégager
Il ne l'écouta même pas et continua à l'embrasser, glissant ses mains sous son débardeur. C'était la première fois qu'il le faisait car avant il se limitait juste à des baisers. Cette fois c'est lui qui gémit après avoir touché, pétri, caressé ses beaux seins fermes. Il souleva prestement le débardeur et saisit dans sa bouche un téton dressé, provoquant un cri de surprise d'Assy.
- arrête Omar dit-elle en essayant de repousser sa tête.
- Assy, j'ai tellement envie de toi, dit-il les yeux voilés par le désir. S'il te plait...
Il a alors laissé glissé sa mains sur la jambe d'Assy, lentement, remontant le long de sa cuisse jusqu'à...
- Arrête Omar.
- s'il te plait...
- s'il te plait quoi. Qu'est ce que tu veux ? dit-elle en lui arrachant la main sous sa jupe.
- écoute, je t'ai dit que j'allais t'épouser. Je le ferais. Mais comme pour le moment, on doit attendre que tu finisses l'année scolaire...on peut le faire...s'il te plait. Une fois...
Ses yeux se remplirent de larmes. Sans un mot, elle se releva, enleva son débardeur dévoilant sa poitrine, sa jupe et se recoucha.
- vas-y...vas-y, Omar...puisque la voie est libre. Je l'ai déjà fait, on peut le refaire c'est ca que tu te dit non? dit-elle les larmes aux yeux.
Il secoua la tête avant de se relever et la couvrit du drap et remarqua qu'elle essuyait les larmes qui coulaient sur le visage.
- je suis désolée Assy. Je ne voulais pas...te vexer. Excuse-moi.
Elle ne répondit rien et se rhabilla lentement. Omar
- j'y vais.
Il l'attrapa par le bras.
- Assy, s'il te plait. Je...
- c'n'est pas grave. Tout ça c'est de ma faute. Je mérite tout cela. C'est de ma faute...
Elle se sentait fautive. Si elle s'était préservé, Omar n'aurait jamais osé lui demandé cela.
- Non, c'est moi Assy...
- Omar s'il te plait raccompagne-moi.
Il regrettait. Il avait l'impression d'aller de bourde en bourde avec Assy. Elle garda le silence durant tout le trajet et il avait tellement honte de lui qu'il ne savait par ou commencer. Comment avait-il pu penser qu'elle allait se laisser faire. Comme les autres. Assy n'était pas comme les autres. Arrivé devant l'appartement de Rama, elle se retourna pour le remercier
- merci Omar. Je dois me coucher. J'ai...
Elle baissa la tête. Qu'est ce qu'il était con
- Assy, je suis désolé. Je n'aurais jamais du te demander cela. Tu me connais parfois je réfléchis avec l'autre cervelle.
Elle sourit. Sans grande conviction. Elle allait entrer, mais il la maintint et déposa lentement ses lèvres sur les siennes avant de la laisser. Honteux. Il n'avait jamais été confronté à ce genre de situation avec une fille. Jamais.
- je t'aime Assy...
- moi aussi, dit-elle tristement.
Toute la nuit, il songea à son attitude. Il lui avait demandé car il pensait vraiment que puisqu'elle l'avait déjà fait, ça ne poserait pas de problèmes. Et puis voir son magnifique corps gémir dans ses bras, l'avait troublé. Il se demandait quel homme avait bien pu la convaincre de faire l'amour avec elle. Elle devait être vraiment amoureuse pour accepter.
Les semaines à venir, il fit tout pour se faire pardonner. Tout. Assy finalement ne comprenait pas son comportement trop...coupable. Il lui fit plein de cadeaux, lui offrit une belle bague en or, un magnifique sac de marque, un nouveau portable. Finalement, elle l'arrêta
- Omar je t'en supplie mais arrête de me faire des cadeaux.
- je m'en veux tellement Assy si tu savais.
- je sais. Je te pardonne. Je te comprends aussi.
- non tu ne dois pas me comprendre. Tu dois m'en vouloir. J'ai été très...
Elle sourit et l'enlaça tendrement.
- c'est bon Omar. Au moins tu comprends maintenant qu'on ne fera rien. Je ne suis pas comme cela Omar. Je ne...fais pas ça.
- Je sais. Ecoute, je veux qu'on se marie rapidement. Pas parce que je te désire plus que tout, Non, parce que je suis sur que tu es la femme de ma vie et que je ne trouverais jamais une comme toi. Je t'aime mon cœur.
Elle eut les larmes aux yeux.
- moi aussi je t'aime Omar. Plus que tu ne le crois. Mais donne-moi juste le temps de terminer cette année.
Ça lui semblait trop loin. Il essaya d'argumenter pour le faire durant les fêtes de fin d'année, mais Assy était ferme. Elle voulait attendre.
Quelques semaines plus tard, les fêtes de fin d'années arrivèrent et Omar l'invita à un magnifique diner organisé par leur banque. Il lui trouva une superbe robe et allèrent faire leur course en ville pour acheter le reste. Le soir du 31 Décembre, tout le monde lui fit des compliments sur sa jolie compagne et elle fit la connaissance de la plupart de ses collègues. Quelques jours plus tard, il avait insisté pour qu'elle vienne chez eux pour dire bonjour à ses parents. Pas comme sa copine officielle, mais juste comme une parente qui vient à la maison. Il voulait qu'elle essaye de se familiariser avec ses sœurs ou sa mère. Elle ne voulait pas, mais il avait tellement insisté qu'elle finit par abdiquer. Quand elle avait prévenu sa mère, cette dernière était étonnée. Elle ne lui avait pas encore dit qu'elle sortait avec son cousin. De toute façon, elle devait bien se douter de quelque chose. Omar venait tellement souvent quand elle était là bas.
Elle fut bien accueillie par tonton Amadou qui comme d'habitude se montra très sympathique avec elle. Ses cousines Amy et Fatou étaient aussi venue pour lui dire bonjour, mais sans grand enthousiasme, repartant aussitôt. Omar était à ses côtés et semblait très content qu'elle ait accepté de venir. Quand sa tante est descendue, la température est retombée d'un coup. Les dernières fois qu'elle venait, elle faisait l'effort d'être gentille, ne serait-ce qu'au début. Mais là, elle l'ignora pratiquement et après l'avoir salué rapidement, retourna dans sa chambre prétextant des maux de tête. Assy était gênée et sentait aussi celle d'Omar. Elle resta encore un peu avant qu'Omar ne la raccompagne dans sa voiture. En cours de route, ils discutèrent de l'attitude de sa mère et Assy lui fit part de ses appréhensions.
- ta mère ne m'aime pas beaucoup Omar.
Il garda le silence un moment
- tu te marieras avec moi. Pas avec elle. Dit-il fermement
Elle ne voulut pas insister à ce moment. Ce n'était peut être pas encore le moment.
A son retour, sa mère l'attendait de pied ferme.
- Omar, que faisait Assy ici ? dit-elle le visage fermé
- elle était venue te rendre visite. C'est ta nièce non ? dit-il simplement
- et pourquoi tu l'as reconduit avec ta voiture ?
- maman c'est quoi le problème ?
- ton père m'a parlé de ta relation avec elle. Mais Omar ce n'est même pas la peine d'aller plus loin avec elle. Je n'accepterais jamais que tu l'épouses.
Il soupira et se mit bien en face d'elle
- maman, je ne t'en avais pas parlé parce que je savais que tu réagirais comme cela.
- Oui. Cette fille ne veut qu'une meilleure situation.
- dans ce cas elle est bien tombée. Je serais là pour elle. Qu'elle me dépouille. Ecoute maman, tu as intérêt à accepter cette situation. J'aime Assy et je compte bien l'épouser. Que tu me veuilles ou pas. Tu es ma mère, je t'aime et te respecte beaucoup, mais cette prérogative m'appartient. Et je ne laisserais personne intervenir sur cela.
- Omar, parles moi sur un autre ton. Je t'ai présenté Kiné. Sa mère est une amie et j'ai confiance en elle. C'est une fille bien posée, bien éduquée.
- maman, j'ai parlé avec Kiné. Elle sait...
- Si tu l'épouses, elle ne mettra pas les pieds ici.
- ici c'est aussi chez moi.
Sa mère prit ses affaires frénétiquement et s'en alla, en rouspétant, ne voulant plus l'écouter, laissant Omar perdu, mais bien décidé à lui tenir tête.
Les semaines passaient, les mois aussi, le couple Assy-Omar était de plus en plus soudé. Il parlait souvent de leur mariage, de leur vie future, faisait des projets énormes. Assy était plus épanouies, plus tranquille. Elle se disait qu'elle avait eu de la chance de rencontrer Omar qui était son rayon de soleil. Elle envisageait le mariage avec lui sans trop de difficulté. Ça ne l'empêchait pas de penser à Ibrahima, mais de façon moins désespéré. Plus sereine. Omar n'avait plus rien tenté avec elle. Il se contentait de l'embrasser, de la caresser, mais sans rien de plus. Elle le sentait se retenir et plus le temps passait, plus elle voyait que c'était très compliqué pour lui. Même quand il venait la voir chez Rama, il préférait parfois rester à l'écart et ils discutaient jusqu'à des heures tardives.
L'année scolaire tirait à sa fin et il ne restait à Assy que quelques jours pour passer ses examens. Elle était à fond dans ses cours et ce samedi elle avait décidé de rester chez Rama pour mieux réviser au lieu d'aller voir sa mère. Elle irait le lendemain. Vers minuit, elle reçut un coup de fil d'Omar. Depuis quelques semaines, elle le zappait et lui disait toujours qu'elle ne pouvait pas sortir car elle devait réviser. Il comprenait, mais elle sentait qu'il était un peu frustré
- Mon cœur, tu es encore dans tes cours ? dit-il
- oui et toi ? Tu ne dors toujours pas ?
- Non, je suis seul, je pense à toi, tu me manques.
-toi aussi tu me manque mon chéri. Mais comprend-moi, je dois réviser
- je comprends.
Depuis le temps elle aussi s'était vraiment habituée à lui. La grande complicité qu'il y avait entre eux s'est encore plus renforcé, et ils formaient un couple très particulier. Les chamailleries n'avaient pas non plus cessé, mais il s'en suivait toujours des moments très câlins ou Omar voulait la contraindre à retirer ce qu'elle venait de dire...en l'embrassant. Oui, elle s'était attachée à Omar et l'aimait. Ibrahima était pour elle de l'histoire ancienne. Elle en était convaincue. Depuis leur rencontre dans ce restaurant, elle n'avait plus eu de ses nouvelles. Sauf par Nafi qu'elle appelait de temps en temps et qui lui disait qu'il avait soit voyagé, ou était occupé.
- tu veux que je passe rapidement. Je veux juste t'embrasser. Dit-il suppliant
-Omar...
- Rama n'est pas là ce weekend, tu es seule, je ne vais pas rester longtemps.
Elle hésita.
- ok mais ramène moi de la glace.
Il arriva quelques minutes plus tard avec la barquette de glace et il s'amusa à lui donner à manger à l'aide d'une cuillère tandis qu'elle restituait ses cours à haute voix. Un moment, elle bugga et il ferma le cahier pour lui demander de se reposer. A peine avait-elle posé la tête sur ses genoux qu'elle s'est endormi. A son réveil, il faisait jour et Omar dormait, toujours assis, soutenant la tête d'Assy. Elle le réveilla doucement
- chéri, tu t'es endormi. Tu as passé la nuit ici.
Il s'étira.
- je sais, je ne voulais pas te réveiller. Tu dormais tellement paisiblement.
Il voulut l'embrasser, mais elle se recula.
- Non, c'est dégeulasse. Va te brosser les dents.
Il se mit à rigoler.
Quand on sera marié, je ferais plus que cela le matin. Sans me laver.
Ses allusions lui firent un peu peur, mais elle se contenta de rigoler aussi. Il alla quand même se débarbouiller le visage et Assy en fit pareil avant de s'habiller et de prendre leur petit déjeuner. Câlinement.
- Assy, tu finis tes examens dans une dizaine de jours. Juste après je voudrais vraiment qu'on se marie. Je n'en peux plus d'attendre.
Elle le regarda.
- Omar, je veux t'épouser. Mais tu sais que je ne suis plus vierge. Es tu sur que tu pourras supporter cela. Es tu sur qu'un jour tu ne me le jetteras pas en pleine figure.
- Non Assy. Si j'étais sur de ne pas supporter, jamais je ne te demanderais cela. Je ne t'aime pas pour cela. Mais pour toi, ta personne.
- et si un jour tu me le reproches ?
- je ne ferais jamais cela. Mais et toi ? Tu ne veux pas me parler de cet homme ? dit-il en baissant la tête.
Ibrahima. Parler d'Ibrahima à son futur mari. Non ce n'était pas vraiment une bonne idée
- Non ce n'est pas la peine Omar.
- mais tu peux me jurer que tu ne ressens rien pour lui ? N'est ce pas ?
Elle secoua la tête...sans grande certitude.
- c'est toi que j'aime Omar. C'est toi que je vois depuis des mois. C'est à toi que je penses quand je me réveille. C'est toi que je vois avant de dormir. C'est vrai que tu es très collant aussi...
Il éclata de rire
-...mais ça ne me déplait pas. Je me suis habitué à toi, à te voir. Quand tu n'es pas là, je suis seule, perdue. Donc non Omar, je ne ressens plus rien pour personne à part toi...
Il sourit
- tu ne le fais pas exprès mon cœur. C'est moi qui suis comme cela
Elle lui envoya le torchon qu'elle avait en pleine figure et ils se mirent à se battre tendrement
- Dépêche-toi, je te dépose chez ta mère. Je voudrais d'ailleurs lui parler.
Il lui expliqua qu'il tenait à lui dire qu'il avait de bonnes intentions et que dès après ses examens, il enverrait son père. Il avait déjà parlé à son père et sa mère était toujours opposée. Mais cela, il se garda de le lui dire.
Malheureusement, ils ne trouvèrent pas Mère Saly et quand elle l'appela elle lui dit qu'elle était chez son amie Souka, la mère de Nafi. Comme Omar n'avait pas dormi chez lui, il préféra rentrer, promettant de revenir le soir. Mère Saly revint cers midi l'air fatigué
- Maman, avec tes arthroses, tu circule sous ce chaud soleil. Ce n'est pas raisonnable.
- tu as raison. Mais Souka à des problèmes. Nafi a quitté le domicile conjugal. Elle s'est disputée avec Ibrahima et c'est sérieux.
Assy laissa tomber le verre qu'elle avait.
- pourquoi ils se sont disputés ?
- des broutilles. C'est pourquoi j'y suis allé avec serigne Traoré. Il a utilisé ses cauris et nous à dit que c'était une femme qui était à l'origine de tout cela.
- une femme ? demanda t-elle anxieuse tout d'un coup.
Ibrahima était donc libre maintenant. Elle se ressaisit aussitôt. Comment pouvait-elle penser à cela alors que le matin même, elle parlait mariage avec Omar.
- en tout cas c'est sérieux cette fois et Nafi dit qu'Ibrahima lui a parlé de divorce et de tribunal. Tu te rends comptes.
- c'était quand ?
- ça fait plus d'une semaine maintenant que Nafi est chez sa mère.
Elle ne fit pas plus de commentaires que cela et a préféré se taire le cœur battant. Son téléphone sonna à ce moment. Un numéro qu'elle ne connaissait pas.
- allo, Assy ?
Elle reconnaitrait cette voix entre mille. Même si cela faisait très longtemps qu'elle ne l'avait pas vu, ni entendu. Ibrahima
- oui, c'est moi...dit-elle le cœur battant.
Non, elle n'était pas guérie. Sinon comment expliquer les battements désordonnés de son cœur, son trouble à la voix de cet homme.
- excuse moi j'espère que je ne te dérange pas ?
- Non...
- c'est dimanche, je me disais que tu avais un peu de temps. Je voudrais te parler. Si c'est possible.
-....
Assy a gardé le silence un long moment
- pourquoi tu veux me parler Ibrahima, avait-elle demandé doucement
Il avait gardé le silence un moment.
- viens et tu sauras. S'il te plait Assy.
- Non, je ne pense pas que ça soit une bonne idée...avait-elle finalement dit.
- Assy, j'avais promis de te laisser tranquille tant que je ne trouverais pas une solution pour nous deux, tant que je n'aurais rien à te proposer. Maintenant les choses ont changé. Je ne veux pas t'expliquer cela au téléphone...
Elle voulait lui dire qu'elle savait, mais garda le silence. L'esprit en ébullition, le cœur battant.
- Assy tu es là ?
- Oui. Souffla-t-elle. Je ne peux pas sortir. Je ne me sens pas bien.
- demain alors ? À la pause je peux passer te prendre ou tu veux. On va juste parler Assy. Rien d'autre je te le jure.
Rien d'autre ? À quoi il faisait allusion ? pensait-il qu'elle allait tomber dans ses bras aussi facilement. En y réfléchissant, elle se demandait si elle n'en était pas capable aussi. Malheureusement.
- je ne sais pas. Ibrahima...
- je vais quitter Nafi. C'est décidé. Je vais la quitter. Je veux juste que tu saches que je t'aime toujours Assy. C'est avec toi que je veux refaire ma vie. Viens et parlons en ...
Elle ne sut quoi dire. Elle refusa dans un premier temps. Mais il se montra persuasif et ils ont convenu de se voir le lendemain matin à l'heure du déjeuner. Elle avait raccroché complètement perturbée. Pensant à Omar. Elle ne pouvait pas lui faire cela. Il s'était tellement engagé avec elle. Il l'aimait tellement. Elle avait déjà trahi Elhadj pour Ibrahima et ça ne lui avait amené que des problèmes. Elle ne voulait pas le faire avec Omar qui en plus était son cousin. Mais elle se rendait compte qu'elle avait toujours des sentiments pour Ibrahima. Plus forts, plus bouillants que ceux qu'elle avait pour Omar. Elle avait envie de le revoir. Tellement envie. Elle se raisonna et se dit qu'elle irait juste pour lui dire qu'elle était sur le point de se marier et qu'elle avait tournée la page. Oui, elle y allait juste pour cela, se répéta t-il pour essayer de se convaincre.
En fin d'après midi, Omar était venu pour parler à sa mère. Assy avait de terribles maux de tête et n'a pas bougé du lit.
- tu es juste fatigué mon cœur. Tu dois te reposer. Lui dit-il doucement en se pencha sur elle.
Mère Saly était juste à coté et c'est pourquoi il parlait doucement et se retenait de ne pas l'embrasser. Assy lui sourit faiblement.
- tu retournes toujours chez Rama aujourd'hui ?
- Non, je crois que je vais rester ici jusqu'à demain. Je ne me sens pas la force de rester seule là-bas.
Il hocha la tête.
- si tu veux je peux te tenir compagnie ? Dit-il en souriant.
- tu veux que je le propose à ma mère.
Celle-ci venait de rentrer à nouveau dans la chambre et Omar se redressa.
- Omar tu voulais me parler ?
Elle le regarda s'éloigner après lui avoir fait un sourire nerveux. Pourquoi avait-elle envie de tout arrêter maintenant ?
- Assy m'a dit que tu voulais me parler mon fils, commença mère Saly
Sa fille lui avait parlé de leur relation. Assy disait qu'elle l'aimait et qu'ils voulaient se marier. Elle avait accueillie la nouvelle, inquiète. Inquiète pour sa fille, inquiète à la perspective que sa fille unique rentre dans cette famille. Elle connaissait Oumy Diop. C'était sa belle sœur. Avant leur problème elle avait été très gentille avec elle, mais dès que les problèmes sont survenu et que son frère est partie, elle a montré son vraie visage, la rabrouant, lui montrant qu'elle ne pouvait rien pour elle. Elle avait été étonnée par son comportement. Donc oui, elle connaissait Oumy et savait qu'Assy n'était pas la femme qu'elle souhaitait pour son fils.
- Comme tu le sais surement, je suis avec Assy depuis déjà quelques mois. Assy est ma cousine d'abord, mais j'ai appris à la connaitre et je sais aussi que c'est une fille bien éduquée et très correcte. Je voulais venir depuis longtemps, mais c'est elle qui me demandait d'attendre qu'elle finisse ses examens et j'ai accepté. Comme elle finit bientôt, je suis venue vous parler car je voudrais l'épouser.
Mère Saly garda le silence un moment
- Omar, la première fois que tu es venu, je t'ai dit qu'Assy était ta femme. Sa domou badiène sa diébar la. Je ne peux qu'être heureuse de cette relation car c'est dans la famille et ça servira à renforcer les liens. Mais je voudrais savoir si tu as parlé à ta mère ?
Il baissa la tête, gêné un moment
- Oui, je lui ai parlé. Je l'ai averti. Mon père aussi est au courant et n'attend que mon feu vert. Je voulais attendre qu'elle finisse pour leur demander de venir pour connaitre les formalités.
Elle avait saisi la nuance. Il avait averti sa mère. Simplement
- il n'y aura pas de formalité Omar. On est une même famille. Il n'y aura aucune formalité. Je ne te demande rien. Assy, c'est ceux qui viendront demander sa main qui vont la donner en mariage. Son père n'est pas la, c'est le grand frère de son père qui sera là, ton homonyme. Omar Kane. Donc c'est la famille.
Il sourit et Mère Saly appela Assy qui traina les pieds pour venir, le visage fermé.
- Assy, c'est les émotions qui te mettent dans cet état ? dit-elle en la taquinant. Ton cousin et mari m'a parlé. Je lui ai dit que je ne demande rien pour toi. Rien. Qu'il amène de la cola et ceux qui viendront demander ta main, peuvent t'amener avec toi.
Assy sourit en regardant Omar qui semblait aux anges et lui fit un clin d'œil.
- mais j'ai mes examens et il faut aussi attendre que les résultats sortent. Si je valide tout, j'ai des épreuves orales à faire après...
Omar lui lança un regard étonné qui n'avait pas échappé à mère Saly.
- Assy. Tout ce que tu dis là, ca ne prendra pas de temps. Mais Omar, dit à ta mère de m'appeler pour qu'on discute. Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas parlé. L'occasion se présente enfin. Nos enfants vont se marier.
Finalement, elle avait une belle revanche sur la vie. Oumy qui l'avait rabaissée, ridiculisé sera obligé de coopérer avec elle maintenant car le destin avait voulu que son fils tombe amoureux de sa fille.
- je te ramène chez Rama, lui demanda Omar après avoir pris congé de sa mère.
- non je vais rester jusqu'à demain soir. Je suis trop fatiguée.
- c'est comme tu veux ma chérie.
Il s'était approché et heureusement que mère Saly était partie à sa cantine. Il se pencha et effleura délicatement ses lèvres
- je t'aime Assy. Dans quelques temps je te montrerais à quel point...souffla t-il
Elle frissonna et le regarda. Elle s'en voulut, de ne pas l'aimer comme il l'aimait, de ne pas l'aimer comme elle aimait Ibrahima. Mais elle l'aimait. Oui, elle l'aimait, mais juste différemment. Mais suffisamment pour qu'elle ne tombe plus sous le charme d'Ibrahima.
Plus tard, avant de dormir, elle discuta avec sa mère.
- Assy tu n'as jamais voulu me dire pourquoi Elhadj avait décidé de ne plus t'épouser. Tu sais que dans le quartier les gens aiment raconter des histoires. J'en ai entendus de toutes sortes surtout qu'il n'habitait pas loin.
Assy gardait le silence. Elle ne pouvait pas dire à sa mère la vraie raison. Et peut être même qu'elle l'avait entendu dans le flot de racontars, mais ne pouvait y croire.
- maintenant, tu t'apprêtes à épouser ton cousin. Il faut que je te parle Assy.
Elle se mit à lui expliquer la généalogie de la famille de son père. Assy les connaissait tous, mais n'avait jamais eu de relations bien particulière avec eux. Toute la famille les avait mis à l'écart et ils ne se rencontraient que dans les cérémonies familiales. Sa mère était encore mariée à son père. Du moins théoriquement puisque ce dernier avait disparu et ne donnait plus signe de vie. Son grand frère, Omar Kane, homonyme d'Omar Bocoum avait eu de ses nouvelles pendant des années avant qu'il ne lui dise qu'il partait aux états unis. Elle allait parfois lui rendre visite sous l'insistance de sa mère. Il était gentil avec elle mais sans plus. Sa fille Fatou était aussi la seule cousine qui l'appelait de temps en temps. Ce dernier, ainsi que les deux autres sœurs de son père Fama et Binta, n'avaient rien fait pour aider sa mère, laissant leur neveu et nièce à leur propre sort. Oumy Diop était la demi-sœur de son père, issue du dernier mariage de la grand-mère. Et tous, autant qu'ils sont, n'ont jamais pris la peine de connaitre là ou elles vivaient, jamais. A part le mari de tata Oumy qui passait souvent, personne ne venait voir si elles allaient bien. Tout ça, mère Saly le lui rappela en lui demandant donc de bien se comporter et de ne rien faire qui puisse les faire avoir raison sur elle. Elle lui dit qu'elle ne devait en aucun cas leur tenir rigueur de tout cela et devait les considérer dorénavant comme elle. Assy sentait sa mère septique, mais un tantinet euphorique.
Tout cela lui fit peur. Peur parce qu'elle n'était pas la jeune fille innocente que sa mère pensait qu'elle était et qui un jour ça venait à se savoir, ça serait la honte pour elle et pour sa mère. Mais pouvait-elle reculer maintenant. Et Omar lui avait assuré qu'il ne lui reprocherait jamais rien. Mais que faire avec sa famille ? N'était-il pe »éas alors plus simple de retourner avec celui qui lui avait fait ça. Celui qui comprendrait.
Le soir après avoir discuté pendant longtemps au téléphone avec son chéri, elle s'apprêtait à se coucher quand elle reçut un message. D'Ibrahima. Simple. Mais qui l'a perturbé, l'empêchant de dormir. Un simple message
« À demain mon amour »
Trop pour elle.
Le lendemain, sa mère lui demanda de passer par chez mère Souka pour amener à Nafi une bouteille d'eau bénite que le marabout lui avait remis. Elle trouva Sophie qui lui sauta dessus et Nafi toute froissée qui l'attendait. Elles n'ont jamais été vraiment amies, mais elle se mit à lui dire qu'elle ne voulait pas quitter Ibrahima, mais qu'elle le reconnaissait à peine ces dernier temps, criant sur elle pour un rien, s'énervant également. Assy ne voulait pas rester et être sa confidente. Ça la gênait, elle se sentait...mesquine, mauvaise, car sachant qu'elle allait retrouver Ibrahima, son mari. Cette petite discussion la convainquit que rien n'était possible entre eux. Même s'il venait à divorcer.
Elle est d'abord allé chez Rama pour se changer et ressortir. Elle se trouvait à leur point de rendez-vous lorsque qu'un bruit d'un klaxon la ramena à la réalité. C'était la voiture d'Ibrahima. Il lui faisait signe de monter dans la voiture.
- merci d'être venu dit-il en la regardant fixement, un petit sourire en coin
Ils se regardèrent. Assy ne put s'empêcher d'admirer son beau visage, ses beaux yeux, ses belles lèvres. Il avait une petite barbe bien taillée qui lui donnait un air...sexy. Qu'est ce qu'il était beau. Elle lui sourit involontairement et se retint de l'embrasser.
- ça avait l'air important pour toi dit-elle en détournant les yeux.
- oui très...on va aux maristes ? dit-il
L'appartement. Non, il ne fallait pas qu'ils se retrouvent dans ce genre de situation. Elle était presque mariée. Non, il ne fallait pas.
- Non, je ne pense pas. Tu veux me parler. Allons dans un endroit tranquille et discutons.
Il continua à la regarder un moment avant de démarrer la voiture et de rouler un moment. Il se gara devant un restaurant avant de se diriger vers un endroit très isolé de la salle. Ils étaient seuls et tout de suite, Assy se sentit mal à l'aise.
- tu es toujours aussi belle Assy ...dit-il doucement en lui prenant la main.
Elle ne dit rien et une serveuse vint leur demander ce qu'ils voulaient prendre. Elle avait le ventre noué et ne pouvait rien avaler, et ne commanda qu'un jus de fruit. Il en fit de même.
Ils commencèrent à discuter de tout et de rien en buvant et elle sentit son stress diminuer et se retrouva à rigoler de son point de vue sur la situation politique du pays. Elle lui parla de ses examens et il lui fit remarquer qu'elle avait toujours été trop sérieuse concernant ses études. Elle éclata de rire.
- tu n'as vraiment pas changé Iba...
Leurs yeux se rencontrèrent et son sourire se figea. Trop de souvenir revenaient à la surface.
- Non je n'ai pas changé. Je suis toujours celui qui t'aime Assy. Celui qui chaque jour regrette ce qui s'est passé entre nous.
- Iba, s'il te plait, on ne va pas revenir que cela. Tu ne m'as pas fait venir pour cela.
- Non, tu savais qu'avec Nafi ça ne marchait pas toujours fort. Depuis que bébé Mohamed est né, j'ai essayé de faire tenir mon couple. Pour ne pas me sentir coupable. Mais là, je n'en peux plus. J'ai décidé de divorcer Assy.
Assy secoua la tête.
- je veux que tu sache que tu n'y es pour rien. C'est juste que notre cohabitation devient de plus en plus invivable et dans ce cas, il vaut mieux arrêter les frais.
- ca ne change rien entre nous Iba.
- justement si. Je vais divorcer. Je serais libre. Je ne vois pas pourquoi ça ne sera plus possible entre nous.
Elle garda le silence un moment
- parce que je vais me marier...dit-elle, n'osant pas le regarder.
- te marier ? répéta t'il comme s'il n'y croyait pas.
Il secoua la tête, la regardant hébété
- Non Assy ce n'est pas possible. Tu ne peux pas te marier. Avec qui ? Pourquoi ?
Elle ne répondit pas, se contentant de sourire. Un sourire forcé.
- je vais me marier avec un homme bien.
- tu ne peux pas me faire cela Assy.
Il lui prit les mains et elle avait les larmes aux yeux.
- je vais le faire. Deux ans. Ca fais deux ans qu'on s'est séparé. Tu ne dois pas t'en rendre compte, car tu étais avec ta famille, tu voyais tes enfants grandir, tu vivais. Moi pendant tout ce temps j'ai essayé de me remettre de tout cela.
- ne dis pas ça Assy. je ne t'ai jamais oublié.
- Oui, mais tu construisais quelque chose...Moi, je n'y arrivais pas. Il a fallu qu'il vienne, qu'il soit patient, qu'il me montre qu'il m'aimait pour que...
Il l'interrompit.
- Assy, ne me dis pas cela. Moi je t'aime
- Lui aussi...il m'aime.
- pas comme moi...dit-il tranquillement
Ils gardèrent le silence un moment. Oui, Omar l'aimait. Elle en était persuadée.
- A moins que tu ne m'aimes plus ? C'est ça que tu veux me dire ? Après tout ce qui s'est passé entre nous. Tout.
Elle le regarda et sut qu'il parlait du jour ou ils avaient dépassé les limites...elle soupira, s'essuya rapidement une larme qui coulait sur sa joue.
- pendant ces deux ans j'ai essayé de vivre sans toi. De survivre sans toi. Mais je n'y arrivais pas. Je n'ai jamais pu. J'ai même essayé avec d'autres filles, pensant que c'était juste parce que j'avais des problèmes avec Nafi. Mais je n'ai jamais pu aller bien loin avec elles. C'est toi que je voulais. Toi. Pas une autre. Ne me fais pas ça Assy.
- je suis désolée. Mais il faut que je pense à moi. Nafi, même divorcée avec toi n'accepteras jamais qu'on soit ensemble. Ça va être un gros scandale ; je ne peux pas faire cela à ma mère.
- Assy, ne me parle pas des autres. On quittera le pays s'il le faut. Sophie t'adore, Mohamed est adorable.
Elle sourit et se leva d'un coup. Toute la nuit elle avait réfléchi. Il fallait être raisonnable. Avec Iba il n'y aurait jamais rien de possible. Jamais.
- je dois y aller Iba.
Il se leva aussi et la tira vers lui.
- Non, tu ne peux pas partir Assy. dit-il
Il la tenait fermement contre elle et eut l'impression qu'il allait l'embrasser. Elle en avait rêvé, elle le voulait, mais sur le coup, pensa à Omar
- arrête Iba. Dit-elle en le repoussant un peu.
- ce n'est pas fini Assy.
- Si c'est fini. J'ai un groupe de travail, laisse moi.
Ils se regardèrent un moment
- Ibrahima Aidara ???
Ils se retournèrent et il la lâcha sur le champ, la faisant presque tomber.
- Tima...
Elle s'approcha d'eux sans quitter Assy des yeux. Assy la reconnaissait. Elle venait parfois à la maison voir Nafi.
- Comment tu vas Ibrahima. Ça fais longtemps, et Nafi ?
- elle va bien, dit-il en ignorant Assy, alors que la Tima ne cessait de la regarder. Tu es rentrée quand ?
Sans demander son reste elle s'éclipsa discrètement. Ibrahima la regardait partir sans rien dire.
Elle ne put rien réviser de la journée, toutes ses pensées vers Iba. Elle avait envie de revenir et de lui dire qu'elle voulait vivre avec lui, lui dire qu'elle l'aimait. Mais non. Elle ne devait pas.
Le soir, elle était chez Rama quand Omar l'appela pour lui dire qu'il ne pouvait pas venir car il devait aller rendre visite à Tonton Omar, son homonyme pour lui parler du mariage. Elle était soulagé de ne pas le voir aujourd'hui ; dans son état, elle n'était plus sure de grands choses, surtout qu'Iba l'avait encore appelé pour lui dire qu'il l'aimait et qu'elle ne devait pas se marier.
- Omar, je suis très content que tu viennes pour m'annoncer cela. dit son oncle après qu'Omar lui ai dit qu'il désirait se marier car il avait trouvé une jeune fille.
- J'en ai déjà parlé à mon père.
- tu connais sa famille ? Maintenant à Dakar il faut demander. Tu ne dois pas chercher femme n' importe où.
Il sourit.
- c'était justement pourquoi je voulais te parler. Tu la connais. C'est une membre de la famille.
Son oncle le regarda, intriguée. Il lui parla alors d'Assy, lui expliqua brièvement qu'ils étaient ensemble depuis un bon moment et qu'elle était en période d'examens, mais qu'ils pourraient aller demander sa main dès qu'elle aurait fini.
- Assyatou Kane. Mais c'est bien mon fils. Assy est une fille très polie, même si je ne la connais pas très bien. Mais elle passe parfois ici. Et en plus c'est une jolie jeune fille. Ton cousin Sidya un temps me disait qu'elle lui plaisait...
Ils éclatèrent de rire.
- mais mon oncle, c'est ma mère qui me pose des problèmes. Elle dit qu'elle n'est pas d'accord pour ce mariage.
- hhuummm et pour quelles raisons ?
- je ne sais pas. Je ne suis pas venue pour me plaindre d'elle. Mais je veux prendre la famille en témoin. J'épouserais Assy car elle remplie à mes yeux toutes les conditions pour être une bonne épouse. Si ma mère compte m'apporter des problèmes pour cela, je veux que tout le monde sache que je ne me laisserais pas faire. Je ne veux pas que plus tard on vienne me reprocher des choses.
- Omar, on n'en arrivera pas là. Je vais parler à ta mère. C'est ma petite sœur, comme le père d'Assy était mon petit frère. Je ne vois pas de raison pour qu'elle s'oppose à ce mariage. Au contraire. Assy est sa nièce. Je ne vois même pas de raisons pour attendre. On peut faire le mariage rapidement et après ses examens vous ferez la fête si vous voulez. Assy c'est moi qui la donne en mariage. Je suis son père.
Ils discutèrent un moment et Omar lui demanda quand même d'attendre qu'elle termine.
Après sa discussion avec son oncle, il avait envie d'aller voir Assy surtout qu'il ne la sentait pas trop en forme. Mais il fallait qu'il aille voir Kiné. Elle avait entendu des échos du mariage surement par ses sœurs et elle était dans tous ses états. Il lui avait finalement promis de se voir rapidement pour qu'il lui explique calmement les choses. Arrivé au restaurant, elle ne voulut rien comprendre et se mit à crier qu'il avait profité d'elle, qu'il avait couché avec elle, qu'il avait profité d'elle avant de la laisser tomber pour une moins que rien, qui n'était pas mieux qu'elle. Il essaya tant bien que mal de la calmer, mais renonça et fini par partir, la laissant sur place. Finalement, il n'aurait même pas du se donner la peine de venir.
Oumy Diop était en colère. Surtout après que son grand frère soit venu lui parler, lui disant qu'elle n'avait pas le droit d'interdire le mariage de son fils avec sa cousine ; elle avait essayé de donner ses arguments, tout en sachant qu'ils ne tiendraient pas. Comment expliquer qu'elle ne voulait pas d'Assy parce qu'elle voulait un grand mariage pour son fils. Elle voulait une belle famille pleine aux as, qui saurait répondre à ses attentes de grandiloquences, capable d'organiser de fastes cérémonies. La mère de Kiné en était capable. Mais Assy et sa mère Saly. Elle avait envie de pleurer de désespoir. Mais que faire. Omar lui tenait tête et tenait coute que coute à l'épouser. Même ses sœurs s'y étaient mises, lui reprochant le fait qu'elle ne veuille pas de ce mariage alors que tout le monde souhaite que leur fils trouve une femme dans leur propre famille. Elle était obligée de se résigner et avait même appelé Saly pour discuter avec elle. Cette dernière lui avait parlé correctement, semblant oublié les durs moments qu'elle lui avait fait vivre. Saly ne tarissait pas d'éloges sur Omar disant qu'il venait souvent lui rendre visite et lui ramenait des cadeaux. Oumy, réussissant à rester calme lui dit que c'était normal et que c'était son fils. Après avoir raccroché, elle jeta rageusement le téléphone sur le lit.
Mère Saly coupa tranquillement le téléphone, sourire aux lèvres avant de se tourner vers Souka qui était venu lui rendre visite.
- Saly, la vie est un long fleuve tranquille. Il ne faut jamais être pressé. Ils t'avaient abandonné, aujourd'hui ils viendront tous chez toi. C'est comme cela.
- elle va rendre la vie impossible à Assy. je le sais.
- Oui, mais Assy n'a qu'à se préparer alors. Qu'elle sache que ca ne va pas être facile et qu'elle ne se laisse pas faire. si son mari l'aime et la soutient, il n'y aura pas de problèmes. et puis, protège ta fille mystiquement. Les gens sont mauvais. Fais lui des bains et autres protections avant qu'elle n'entre dans ce ménage. Tout ira bien. Assy est une fille bien. Elle ne verra rien de mauvais. Tout le monde dit du bien d'elle.
Mère Saly soupira en hochant la tête.
- j'ai commencé. Mes sœurs qui sont à St louis vont me ramener des choses pour elle. Un de leur grand frère m'a appelé. Omar. Il dit qu'ils ne vont pas attendre le fin des examens d'Assy et que ce weekend ils vont venir pour prendre contact et qu'on leur fixe une date. Je lui ai dit que c'est lui qui doit accepter la cola d'Assy.
Elle rigola
- et il m'a demandé de lui expliquer là ou j'habite. Ils n'y ont jamais mis les pieds. Thiey Adouna.
Souka se leva difficilement, elle aussi souffrant d'arthrose
- Saly j'y vais. Comme je te l'ai expliqué, la copine de Nafi a vu Ibrahima avec une jeune fille.
- thiey les jeunes filles de maintenant. Un homme marié avec une famille, elle n'ont aucune vergogne
- je te jure. Elle dit que le visage de la jeune femme lui était un peu familier, mais qu'elle ne savait pas ou elle l'avait vu, mais que c'était une belle femme.
- Ibrahima aussi me déçoit beaucoup. Je n'aurais jamais imaginé qu'il puisse faire ce genre de chose, dit Saly
- il ne le fait pas exprès. Cette femme a du le marabouter. Quand elles voient un homme avec une bonne situation, c'est ce qu'elles font. Mais j'ai dit à Nafi que la semaine prochaine, elle ira rejoindre son domicile. Juste le temps pour moi de terminer les sacrifices à faire...
- attend je te raccompagne.
- Mooo tu va me raccompagner avec quelles jambes. Dit mère Souka qui se traina jusqu'à la voiture ou le chauffeur l'attendait.
Assy était pensive. Encore. Ibrahima ne cessait de l'appeler, de lui envoyer des textos, lui criant son amour. Parfois elle en pleurait, mais se ressaisissait dès qu'Omar passait la voir. Elle lui répétait inlassablement de ne plus l'appeler, mais rien n'y fit. Il s'accrochait. Ils voulaient qu'ils se voient, mais elle n'osait pas. Elle n'était pas sure de pouvoir se retenir quand elle le verrait dans un endroit ou ils seraient seuls. Depuis la dernière fois, elle avait eu peur que l'amie de Nafi la reconnaisse. Mais Iba lui avait dit que Nafi l'avait appelé en se disputant pour lui demander qui était la fille avec qui il était. Donc elle ne savait pas. Elle était rassurée, mais ne voulait plus courir aucun risque. Le téléphone sonna à nouveau
- Iba s'il te plait, dit-elle en riant.
- mon amour, j'avais juste oublié de te dire que je t'aimais.
- tu me l'as déjà dit Iba.
- Oui, mais je n'ai pas entendu de réponse...
Elle soupira
- arrête. Arrête de faire comme si tout était normal. Je te dis que je vais me marier.
- tu n'épouseras personne.
Elle coupa le téléphone, fatiguée, lasse de tout cela.
On était vendredi et sa mère l'avait prévenue que le lendemain son oncle viendra à la maison ainsi que les oncles de Omar pour faire le « nouyo ». Omar lui avait dit que son oncle ne voulait pas faire trainer les choses et que ce n'était pas la peine d'attendre. Les cérémonies pouvaient se faire après, mais pour les formalités, ils pouvaient commencer. Elle se leva pour s'habiller car Omar passait la prendre pour aller faire un peu le tour de la famille, dire bonjour aux tantes et aussi à sa mère. Mais cette fois ils y allaient officiellement.
- tu es belle ma future femme, dit Omar quand elle lui ouvrit la porte.
Elle sourit et retourna pour prendre son sac. Mais il l'attrapa par le bras et l'attira à lui.
- mon cœur, qu'est ce que tu as ces temps-ci. Je te sens tellement ailleurs. Je pensais que tu serais contente qu'on se marie.
Elle sourit
- je le suis. Mais avec mes examens, ma mère qui m'appelle tout le temps, toi aussi qui me persécute. J'ai l'impression que je vais exploser
Il la serra encore plus
- je sais ce qui peut te calmer.
Il se pencha lentement et entrepris de l'embrasser en faisant glisser lentement sa langue sur ses lèvres
- allons-y Omar on va...
Il l'embrassa, l'empêchant de continuer sa phrase. Un baiser chaud, sensuel, qui comme d'habitude avait le don de la transporter. Elle oublia un moment Ibrahima et s'accrocha à son cou pour en profiter.
Il s'éloigna après un bon moment et elle entreprit de lui essuyer délicatement le rouge sur ses belles lèvres charnues.
- tu as du rouge à lèvre sur ta bouche...dit-elle doucement.
- n'enlève pas. Les tantes sauront qu'on... bécote, dit –il en frottant son nez contre le sien
Elle sourit et ils se regardèrent.
- je t'aime Assy. Je n'aime pas te voir comme cela. Ne stresse pas. Tout se passera bien.
Il y avait une chose qui la taraudait, mais qu'elle ne savait comment aborder.
- Omar...heu la dernière fois ma mère me disait qu'îl fallait pour la première nuit je le passe chez toi pour que...heuu...tu sais, pour le pagne et tout.
Elle hésitait, honteuse, le faisant sourire.
- Assy, j'ai tout prévu. Je n'ai jamais aimé ces choses là. Il est hors de question qu'on reste ici pour faire quoi que ce soit avec les tantes à la porte pour attendre je ne sais quoi.
Elle baissa la tête. De toute façon elle n'avait rien à montrer. Son cœur se remplit et les larmes arrivèrent d'un coup.
- tu dis ça à cause de moi ? si c'était une autre tu voudrais qu'elle le fasse chez toi et que tout le monde sache que...
Il l'interrompit
- Non. Ce n'est pas à cause de toi ; je n'ai jamais aimé ça. C'est tout. Et Assy, tu es ma femme. Ça ne concerne que moi. J'appellerais ta mère le lendemain pour lui dire que je suis fière de toi. C'est comme cela que ça se passe non ?
Elle hocha la tête encore plus honteuse.
- relève la tête Assy, dit-il en lui tenant le menton. Arrête cela. On est maintenant un couple. Je t'aime et il est hors de question que je laisse les gens te juger alors qu'ils ne te connaissant pas.
Elle le regarda et l'enlaça tendrement.
- moi aussi je t'aime Omar.
Au lieu de partir Omar réclama encore un baiser qui dura longtemps et obligea Assy à refaire son maquillage, même si Omar lui assurait qu'elle était toujours très belle.
Partout, elle fut bien accueillie. Mieux qu'elle ne le pensait. Chez tonton Omar, ils eurent droit à des moqueries de sa tante qui leur dit qu'ils faisaient les choses en cachette. Chez ses autres badiènes aussi, on l'avait bien reçu, et elle se mit à regretter pourquoi elle ne passait pas les voir plus souvent. Omar ne se gênait pas de la prendre dans ses bras, de déposer un bisou sur sa joue. Ses tantes le taquinaient en lui disant de laisser ses manières de blancs et que depuis le temps qu'il était revenu, il ne devait plus parler français. Enfin bref, la petite séance de présentation s'était bien passée. En la ramenant chez elle et son téléphone ne cessait de vibrer.
- Qui t'appelle depuis tout à l'heure Assy.
Elle le regarda légèrement apeuré. C'était Ibrahima.
- c'est un étudiant. Je dois lui donner des photocopies de cours.
- bah décroche et dis lui que tu es prise.
Il vibra à nouveau et elle fut obligée de décrocher.
- Assy, je t'appelle depuis tout à l'heure, commença Ibrahima
- heu...oui, j'étais prise. Je ne pouvais pas prendre.
Sa voix tremblait légèrement et Omar le regarda bizarrement.
- je voulais juste prendre de tes nouvelles ma chérie. Tu me manques et je...
Elle l'interrompit
- écoute, ya pas de soucis, demain je te ramène tes cours
Sans attendre sa réponse, elle le remercia et raccrocha nerveusement.
- Ca va ? demanda Omar inquiet.
- il m'énerve. Je n'aime pas qu'on me persécute comme cela pour des broutilles.
Omar ne dit rien et conduisit en silence. A la maison, ils ont trouvé Rama, et Omar est resté pour diner avant de rentrer.
Assy lui cachait quelque chose. Elle semblait absente, lointaine, et refusait de prendre son téléphone. Le soir, il remit l'argent qu'il voulait offrir à sa future femme à son père qui devait aller le lendemain avec un de ses amis et son frère pour officialiser les choses. Il ne voulait pas remettre l'argent à sa mère car il savait qu'elle allait lui dire que c'était trop et allait faire pleins de protocole. Il ne voulait pas cela. Il avait parlé avec Assy qui, elle aussi ne voulait pas de grande fête. Elle voulait quelque chose de très simple et sa mère était d'accord. Plus tard, alors qu'il s'apprêtait à se coucher, il l'appela encore pour lui demander si tout allait bien et il eut la même réponse. Qu'elle était juste stressée.
Le lendemain, c'est tonton Omar qui se rendit à Pikine (enfin) et accueillit la famille d'Omar Bocoum. Assy était là bas et mère Saly avait acheté des rafraichissements et autres amuse-gueule. Une de ses sœurs avait fait le déplacement depuis St louis et Assy n'assista pas aux discussions. Plus tard, sa mère l'appela quand les vieux étaient sur le point de partir. Chacun d'entre eux refit encore un discours sur la nécessité de renforcer les liens de parenté. Tonton Omar s'excusa de n'être pas venu plus tôt et promis qu'à l'avenir il serait plus fréquent. Comme Mère Saly ne voulait pas trop de protocoles, il avait retenu un jeudi pour le mariage religieux, dans une dizaine de jours, deux jours après la fin de ses examens. Assy voulait attendre jusqu'à la proclamation des résultats, mais le père d'Omar avait dit que c'était trop loin. A leur départ, Mère Saly distribua la cola qu'ils avaient amené et informa les voisins que le mariage sera célébré dans une dizaine de jours. ensuite plus tard, elle lui tendit une enveloppe castrée
- Tiens. Le père d'Omar m'a dit de ne pas l'ouvrir devant eux car Omar tenait à ce qu'un rond ne sorte de cette enveloppe. C'est pourquoi il ne voulait pas que les femmes l'amènent.
Il lui avait aussi dit que c'était juste Omar et lui qui connaissait la somme et qu'elle pouvait aussi le garder secret, car l'argent appartient à Assy et c'est un cadeau de son mari.
Assy prit l'enveloppe, l'ouvrit et commença à compter. Plus elle avançait, plus elle pensait se tromper. Il y avait trop, beaucoup trop d'argent. Quand elle eut fini Mère Saly avait perdu la voix et Assy était bouche bée. 2 millions. Omar lui avait offert 2 millions. Dans la plus grande discrétion. Elle n'avait jamais vu autant d'argent.
- il a du se tromper Assy. Appelle-le et dis-lui
Elle le fit sur le champ.
- Omar, ton père a laissé ici une enveloppe, mais je crois qu'il s'est trompé. Je ne comprends pas...bégaya t-elle.
Il éclata de rire. Un fou rire qu'il eut du mal à maitriser.
- Assy je pensais que tu m'appelais pour me dire que tu m'aimais et que je te manquais. Ecoute, je suis un homme heureux. Heureux de t'avoir rencontré, heureux de faire de toi ma femme. Je t'aime Assy. Si j'avais plus je te l'aurais donné.
Elle avait les larmes aux yeux et fut presque incapable de lui parler longtemps. Il lui fit promettre de ne rien dire à personne et raccrocha, touché par l'émotion d'Assy.
Les jours suivants filèrent comme une étoile. Assy était plongé dans ses révisions et Omar avait été envoyé en mission pour une semaine en Côte d'Ivoire. Donc ils ne s'entendaient que par téléphone et il devait revenir le mardi, à deux jours de leur mariage. Elle laissa sa mère s'occuper des formalités. Rama s'occupait de la tenue qu'elle porterait. Elles n'avaient dit à personne la somme qu'Omar avait amené. Elle passa ses examens tranquillement. Enfin presque. Il y avait Ibrahima qui ne cessait de l'appeler et de vouloir la revoir. Mais après tout ce qu'Omar avait fait pour elle, il était hors de question qu'elle essaie encore de le revoir. Elle essaya au début de lui faire entendre raison, mais sans succès. Finalement, elle éteignait son portable toute la journée, sachant qu'Omar n'appelait que le soir à cause de son emploi du temps surchargé. Et puis avec ses révisions, elle ne voulait pas se laisser perturber. Même si elle devait avouer qu'elle mourrait d'envie d'aller le retrouver, de le revoir. Elle se retint. Omar la comblait. Il ferait un bon mari et elle ne pouvait pas dire qu'elle ne l'aimait pas.
Elle finit ses examens le mardi et Omar devait revenir le soir même. Sa mère était en pleins dans les préparatifs et elle partit à Pikine pour l'aider. Mais elle trouva ses tantes qui avaient quitté St-Louis à la maison ainsi que quelques cousines. Elle fut tellement émue qu'elle se mit à pleurer. Elle était touchée de voir des membres de sa famille se déplacer pour elle, pour son mariage. Elle appela Omar et lui passa ses tantes et cousines. sa mère n'avait pas son temps et préparait lé cérémonie du lendemain. Assy décida finalement d'aller passer la nuit chez Rama et en cours de route, Ibrahima l'appela. Il voulait la voir car en ramenant Sophie à sa mère cette dernière lui avait dit qu'Assy se mariait le jeudi. Assy se décida à le rencontrer pour lui dire de vive voix qu'elle ne changerait pas d'avis concernant le mariage. Elle le retrouva de la pointe des Almadies et dès qu'elle l'aperçut, debout devant la mer, elle ne put s'empêcher de ressentir les battements sourd de son cœur. Elle s'approcha lentement et comme d'habitude fut frappé par ses yeux mélancoliques quand il se retourna. Elle entra directement dans le vif du sujet, ne voulant pas le laisser la troubler.
- Iba, je suis vraiment désolé, mais ma décision est prise. Je vais me marier. Je ne compte pas revenir sur cela. S'il te plait laisse-moi vivre ma vie. Rien n'est possible entre nous.
- Non, tout est possible. Donne-nous une chance. Assy, je t'aime. Je ferais tout pour toi. Crois-moi. Regarde moi droit dans les yeux et dis moi que tu ne m'aimes pas et je te laisserais partir sans regret.
Assy le regarda droit dans les yeux. Mais ne put rien dire.
- c'est bien ce que je pensais. Assy ne fais pas cette bêtise d'épouser cet homme.
- je l'aime.
- tu mens...
Il s'était approché et elle sentit son souffle sur son visage. Elle ferma les yeux et oublia un moment...le bruit du téléphone d'Iba la ramena à la réalité. Il regarda et hésita un moment avant de décrocher. Il parlait l'air un peu contrarié en répétant qu'il arrivait.
- excuse-moi Assy, je dois y aller. Ecoute, je t'appelle tout à l'heure.
- Non, ne m'appelle pas. S'il te plait.
Il sourit et déposa un rapide baiser sur ses lèvres.
- c'est moi qui vais t'épouser et ainsi on pourra continuer ce qu'on avait commencé.
- Iba, je sui sérieuse. Je ne veux plus que tu m'appelles.
Le soir, alors qu'elle parlait à Rama et essayait sa tenue, on sonna et elle eut la surprise de voir son chéri ; apparemment il venait de l'aéroport et avait encore un costume cravate.
Elle lui sauta au cou.
- mon chéri, tu m'avais manqué.
Il l'a serra dans ses bras et sans se soucier de Rama qui était là il se mit à l'embrasser
- Oh, allez faire vos saletés ailleurs, dit-elle
Omar s'écarta lentement
- Mon cœur, tu m'avais aussi manqué. Ecoute demain, avec mon groupe d'amis, on fait un petite rencontre, genre enterrement de vie de garçon. Tu viens
- mais dans ce genre de choses, la future mariée ne viens pas non.
- Oui, mais toi je veux que tu viennes. Tu m'a trop manqué. Je passe te prendre vers 20 heures.
- mais...
- pas de mais...à demain. Et après demain...ça sera à nous de jouer.
Elle lui fit un grand sourire et il s'en alla après lui avoir fait un bruyant bisou.
Le lendemain, elle passa la journée à faire des courses avec Rama et sa copine Khady qui s'était jointe à elle pour les aider. Elle appela sa mère qui au détour de la conversation lui dit que Nafi avait rejoint son domicile conjugal à la faveur d'une intervention d'un oncle d'Iba. Sa mère était contente de ce dénouement et demanda à Assy de venir tôt le lendemain, jour de son mariage.
Elle raccrocha le cœur lourd sans trop savoir pourquoi. Elle se prépara pour aller à la rencontre avec Omar quand son téléphone sonna. C'était Ibrahima et elle décrocha pour entendre ce qu'il allait lui dire.
- Assy. Dis-moi juste que tu as tout annulé ma chérie.
- et si javais tout annulé qu'est ce que tu allais faire ? demanda t-elle doucereuse
- je te l'ai déjà dit...je t'aime Assy. Tu es la femme de ma vie...
Elle soupira.
- je ne sais pas Iba. A quel moment me dis tu la vérité et à quel autre tu me mens ? La dernière fois aussi, ta femme était enceinte et tu le l'a caché, continuant à me dire des contrevérités. Cette fois ci ta femme est revenue chez toi et tu as encore le culot de me dire que tu m'aimes et tu veux que j'annule mon mariage.
- Comment tu le sais ?
Elle commença à s'énerver
- là, n'est pas la question Iba. Arrête maintenant. Arrête. Si j'avais laissé tomber, aujourd'hui tu allais continuer ta petite vie avec ta femme et moi je serais perdante. Encore une fois. Tu ne peux pas imaginer toutes les conséquences de ma relation avec toi sur ma vie. Maintenant ça suffit Iba.
- Assy, calme-toi. C'est mon oncle qui est allé la chercher et me l'a ramené. Mais ça ne change rien. Je vais divorcer.
Elle raccrocha sans vouloir l'entendre. Comme il rappelait, elle a éteint le téléphone, le cœur brisé, mais rassurée sur le fait qu'elle prenait la bonne décision. Oui, Omar était l'homme de sa vie.
Omar arriva quelques minutes plus tard. Plus grand plus charmant, plus câlin. Il lui offrit un joli fétiche en or qu'il lui mit au poignet sur le champ
- bébé, c'est trop. Je ne sais même pas quoi dire. je suis la femme la plus heureuse de la terre.
Il se pencha et déposa un baiser sur son cou
- et ce n'est pas fini mon cœur. Demain, quand tu seras ma femme, tu sauras...au fait, demain, après la cérémonie, Jean passera chez toi, histoire de te féliciter, suis le. J'ai tout organisé. On ira dans un endroit calme, ou il n'y aura que nous deux
- c'est du vol de mariée cela...dit-elle ne rigolant
- oui, je te vole.
Ils discutèrent encore, mais il refusa de lui dire ou il l'amenait. Ils y resteraient 3 jours avant de revenir et après cela, elle rejoindrait le domicile conjugal. Ils étaient sur le point de partir quand Omar lui fit remarquer qu'il n'arrivait pas à le joindre sur son portable.
- il est déchargé. Dit-elle rapidement en fourrant le téléphone dans son sac.
La soirée battait son plein, et tout le groupe était là. Même Ousseynou qui en pinçait pour Assy. Tout le monde se moquait d'eux et disaient qu'ils avaient bien cachés leur jeu. Un moment, Omar se leva pour passer un coup de fil à sa mère qui ne cessait de le biper. Il revint quelques minutes plus tard
- Assy prête-moi ton téléphone, mon crédit est épuisé et ma mère est en plein dans les préparatifs pour demain.
Sans réfléchir, elle lui tendit le téléphone et se leva pour aller aux toilettes.
C'est en retournant, qu'elle se rappela qu'Ibrahima pourrait rappeler et pressa le pas pour aller prendre son téléphone. Mais plus elle approchait de la table, plus elle remarquait le visage d'Omar, plus elle savait qu'il se passait quelques chose de pas normal. Il avait le nez plongé sur son téléphone. Il avait les traits figés, en colère. Elle s'assit lentement et regarda l'écran qui semblait l'absorber. Elle voulut reprendre son téléphone, mais il écarta sa main et la regarda avec un air tellement furieux qu'elle n'osa plus bouger. Il lisait des messages sur son téléphone. Son cœur battait très fort dans sa poitrine et elle priait qu'Ibrahima n'ai pas envoyé de messages.
Un moment, il se leva brusquement, faisant tomber sa chaise et interrompant les conversations.
- excusez-nous, mais je crois qu'on va y aller.
Sans attendre les protestations, il se retourna et se dirigea à grands pas vers la sortie. Assy était tellement pétrifiée que dans un premier temps, elle ne réagit pas. Ensuite, elle prit aussi congé et le suivit dehors. Il était appuyé à sa voiture, la tête baissée.
- Omar...ca va ?
Il lui lança un regard...noir, qui la fit frissonner. Elle sentait qu'il essayait de se contenir
- Assy comment as-tu pu me faire cela, COMMENT ? Cria t-
- Omar, je ne comprends pas
- ARRETE de me prendre pour un con. Regarde tes messages ' ne te marie pas Assy, je t'aime », « tu commets une erreur, je sais que tu m'aimes » et j'en passe.
- Omar ce n'est pas ce que tu crois.
Il s'approcha dangereusement d'elle. De peur elle se recula, sentant qu'il essayait difficilement de se retenir.
- c'est lui ? C'est lui Assy ? C'est avec celui là que tu as couché ? C'est lui que tu revois dans mon dos ? C'est lui que tu continue à voir et à échanger des messages...dégelasse. DANS MON DOS. SANS HONTE. Alors qu'on est sur le point de se marier ?
Il rigola nerveusement
- mais quel con je suis, dit-il en se passant une main sur la tête.
- Non Omar tu te trompes. Je lui disais que je voulais qu'il me laisse tranquille que...commença t'elle la voix tremblante
- TAIS-TOI.
Elle sursauta et un monsieur qui passait s'était arrêté pour demander si tout allait bien. Assy lui répondit que oui et il continua son chemin. Elle s'approcha doucement de lui.
- c'est toi que j'aime Omar. C'est toi que je veux épouser. Lui ne compte plus.
Sans répondre, il lui rendit son téléphone et monta dans sa voiture. Assy en fit de même, mais il ne démarra pas, se contenta de fouiller dans ses poche et lui tendit un billet de banque
- tiens prend ca et prend un taxi. Je ne veux pas partager cette voiture avec toi. Tu me dégouttes. Va-t'en...
Les yeux d'Assy se remplirent de larmes. Cette fois, le ciel lui tombait sur la tête...
Assy resta assise dans la voiture sans bouger.
- je ne sors pas Omar. Il faut qu'on parle. Ce n'est absolument pas ce que tu penses.
Omar garda le silence un moment avant de sortir rageusement de la voiture. Il rentra un moment dans le restaurant pour en ressortir et traverser la rue. Assy était aussi sorti et pendant qu'elle voulait le rejoindre, il s'engouffra dans un taxi. Assy ne savait plus quoi faire. Elle s'assit sur une pierre qui était à côté et se tint la tête. Perdue.
Ibrahima. Pendant combien de temps comptait-il lui gâcher la vie. Oui, parce qu'il lui apportait plus de problèmes. D'abord Elhadj, maintenant Omar. Encore qu'Elhadj n'était pas si difficile à lâcher. Mais Omar. Son Omar. Son ami, son cousin, son amoureux. Oui, elle l'aimait après tout. Pas comme Ibrahima, mais elle tenait à lui. Elle ne voulait pas le perdre. Elle prit son téléphone pour l'appeler mais il ne décrocha pas. Quand elle essaya à nouveau, il l'avait éteint. Elle ne savait plus quoi faire et prit un taxi pour se rendre chez lui.
Elle prit la petite porte derrière la maison pour arriver à ses appartements, mais tout était éteint. Il allait bientôt être 23 heures, mais elle ne pouvait pas rentrer. Pas avant de lui avoir parlé. Et s'il annulait le mariage ? Elle se mit à pleurer et s'accroupit à l'entrée, ne sachant que faire. Ibrahima appelé encore. Elle décrocha, toujours en pleurs
- Assy, que passe t-il ? Tu pleures à cause de ce qui s'est passé tout à l'heure ? Je te répète que je vais divorcer
- Iba, s'il te plait écoute-moi.
Il se tut un moment. Elle renifla et essuya ses larmes
- je te demande par pitié de me laisser tranquille.
- Assy, s'il te plait
- Non, ça suffit maintenant. J'aurais peut être du être plus ferme, je n'aurais peut être jamais du accepter de te revoir. Mais aujourd'hui mon fiancé a lu tes messages et ne veut plus me parler.
- je suis désolé, dit-il après quelques secondes de silence
- moi aussi. Mais on va se marier demain. Je ferais tout pour qu'il me pardonne. Toi, tous les malheurs qui me sont arrivés sont par ta faute.
- ne dit pas cela Assy.
- c'est vrai. Ma vie serait tellement plus tranquille si je ne t'avais pas rencontré. Je n'ai pas été crée pour toi Iba. J'ai rencontré l'homme de ma vie. Celui qui est prêt à tout pour moi. Tu pense vraiment que je vais le laisser pour toi qui n'a même pas le courage de tenir tête à ta femme.
Elle le blessait volontairement. Elle voulait qu'il la laisse tranquille, qu'il la déteste.
- tu n'es qu'un égoïste et mon plus grand regret dans cette vie c'est de t'avoir rencontré.
Il accusa le coup et Assy l'entendit respirer bruyamment à l'autre bout du fil
- Assy, ne dis pas cela.
- je n'en pense pas moins. Si tu savais comme aujourd'hui je te déteste. Mon fiancé pense que je le trompe avec toi.
Elle rigola nerveusement
- tu as fit assez de dégâts avec moi Iba. Si tu m'aime comme tu le dis, laisse-moi.
Elle raccrocha et éclata en sanglot. En pensant à Omar. Qu'est ce qu'il allait penser d'elle...
Ibrahima laissa tomber le téléphone sur le lit, dépité.
- Tu parles encore à ta pute, cria Nafi qui venait d'entrer dans la chambre.
Il n'avait pas envie de polémiquer
- tu n'as pas honte. En plus il parait que c'est une jeune fille. A ton âge ?
- Nafi, je n'ai pas envie de parler.
Mais rien n'y fit, elle se mit à râler et voulut prendre son téléphone pour appeler la « pétasse ». Finalement il sortit de la maison pour aller se poser chez son ami Khalil. Il n'osait pas lui dire qu'il avait recontacté Assy. Ce n'était plus la peine. Après tout ce qu'elle venait de lui dire, il avait décidé cette fois fermement de la laisser vivre sa vie. Il n'avait pas le droit de lui gâcher son mariage. Maintenant qu'il venait de découvrir que Nafi était à nouveau enceinte. C'est la raison pour laquelle il avait accepté qu'elle revienne. Mais dans un dernier élan, il était prêt à partir loin avec Assy, pour construire quelque chose. Mais elle n'a pas voulu l'écouter. Dommage.
Omar était dans le taxi. Encore. Une demi-heure après l'avoir pris, il roulait toujours. Il était assez tard. Le taximan l'avait finalement prié de descendre de son taxi car il n'avait pas de destination. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Il aimait tellement Assy. Tellement. Jamais il n'aurait cru qu'elle puisse lui faire une chose pareille. Il rigolait parfois de dépit. La veille de son mariage. Il comprenait maintenant son manque d'entrain de ces derniers temps, pourquoi elle semblait perdue, ailleurs. Elle revoyait son amant. Et lui mentait en lui disant qu'elle l'aimait. Et lui idiot et bête, il l'avait cru. Il s'était fait avoir. Dans un accès de colère, il avait appelé son père, voulant lui dire de tout annuler. Mais il n'a pas eu le courage de lui parler. Et surtout il n'était pas sur de vouloir tout annuler. Assy. Peut être qu'il aurait du l'écouter. Peut-être qu'il y avait une explication plausible. Mais les choses étaient là. Elle lui avait menti et cacher qu'elle revoyait son amant et peut être même couchait avec lui. L'image d'Assy dans les bras d'un autre lui était tout simplement insupportable.
Après avoir récupéré sa voiture, il rentra chez lui et tomba sur une masse assise au pas de sa porte. Il reconnut Assy. Elle se leva lentement, et sans un mot ou un regard pour elle ouvrit la porte et monta. Elle le suivait sans rien dire. Il ouvrit la porte de l'appartement et la referma sur lui, laissant Assy dehors et faisant le sourd à l'appel de son nom
- Omar, s'il te plait, écoute moi. avait-elle murmuré tristement
Il se rendit dans sa chambre et s'affala sur le lit en soupirant, la tête en ébullition. Il se leva finalement et prit une douche. Sa mère vint frapper à l'autre porte qui donnait sur la maison et elle resta un long moment à lui parler des modalités pour le mariage, qu'elle voulait qu'Assy et lui passe la nuit de noce ici dans cette maison le samedi et donc lui demandait de ne rien faire d'ici là. Il ne dit rien, n'ayant pas trop le cœur à parler. Après son départ, il était près d'une heure du matin, mais il avait envie de prendre l'air. Il ouvrit la porte et trouva Assy, debout devant sa porte, à la même place qu'il l'avait laissé quand il lui avait claqué la porte au nez, il y a une heure de temps.
Il la regarda cette fois et remarqua sa mine défaite, ses yeux rougis, son corps tremblant.
- Omar...dit-elle lentement.
Son amour pour elle, son sens de la responsabilité, un peu de pitié aussi, tout ceci la poussèrent à éprouver une compassion pour cette femme qu'il aime de tout son cœur.
- Assy va t'en. Je crois qu'on n'a plus rien à se dire maintenant.
- je te demande juste de m'écouter Omar.
Il s'écarta, la laissant entrer, avant de se mettre devant elle à l'entrée, pas du tout décidé à la mettre à l'aise
- je t'écoute.
Elle hésita un moment
- je...tu...
Elle baissa la tête perdue
- Omar, ce n'est pas ce que tu crois. Je...
Elle garda le silence un moment avant de la regarder droit dans les yeux
- j'avais 20 ans, lui 36. Il était plus âgé que moi. Je ne connaissais rien à l'amour. Rien. Il est venu à un moment de ma vie ou j'étais perdue, j'avais besoin de soutien car je sombrais. Je me suis accrochée à lui. Je n'ai jamais eu de moments de loisirs, je ne me suis jamais sentie femme, j'ai passé ma vie à trouver des solutions pour m'en sortir.
Elle s'arrêta un moment, le corps défaillant. Elle était restée trop longtemps debout dehors. Mais elle se ressaisit rapidement et continua.
- il était marié, mais ne cessait de me faire croire que c'était possible entre nous. Je...j'étais peut être naïve, bête, je ne sais pas. J'ai fait avec lui des choses que je regretterais toute ma vie.
Elle baissa la tête, honteuse.
- j'avais tout arrêté avec lui, tout quand j'ai su que sa femme était enceinte. Depuis, je ne l'avais plus revue. J'avais cru que je ne ressentirais jamais rien pour personne jusqu'à ce que je te rencontre. Je t'aime Omar, que tu le crois ou pas. Je t'aime. Depuis quelques temps, il m'a contacté. Mais je lui ai dit que j'étais sur le point de me marier. Il n'a rien voulu entendre. Il continuait à me persécuter. Mais je lui répétais toujours que j'avais quelqu'un dans ma vie.
- et tu n'a pas jugé utile de me dire cela ? l'interrompit-elle, dépité.
- je ne savais comme le faire. J'étais perdue et je me disais qu'il laisserait tomber.
- tu mens Assy. Tu mens. Vous vous êtes vus ?
Elle garda le silence un moment.
- REPOND-MOI, cria t-il
- oui...
Il se retourna et partit en direction du salon. Elle le suivit.
- je l'ai vu dans un lieu public, pour lui dire que j'en aimais un autre. Je pensais qu'il serait raisonnable. Pardonne-moi. J'aurais du t'en parler, mais j'avais peur que tu ne le prennes autrement. Je te jure sur ce que j'ai de plus cher au monde Omar qu'il ne sait rien passé. Et je te jure sur ma vie que je t'aime.
- c'est bon Assy. Tu voulais me parler. C'est fait. Maintenant tu peux partir.
- Omar, ne me fais pas ça. Je t'aime. Je vais être ta femme demain.
Il partit d'un rire sarcastique
- ma femme...celui qui a essayé de te violer, je lui avais voulu. Mais aujourd'hui je le comprends. S'il l'avait fait, tu n'aurais eu que ce que tu mérites. Les filles comme toi...
- ne continue pas l'interrompit-elle.
Assy eut l'impression de recevoir un poignard en plein cœur. Elle défaillit et manqua d'air sur le coup. Elle ouvrit la bouche pour respirer avec l'impression que ses inspirations ne captaient pas assez d'air. Ses yeux se remplirent de larme et elle étouffa un sanglot sourd. Elle tourna les talons et se dirigea vers la sortie de derrière. A la porte, elle ne tenait plus. Elle l'ouvrit quand même et sortit. Mais elle fut incapable de faire un pas. Elle s'assit sur les marches de l'escalier, le temps de se ressaisir. Mais elle éclata en sanglot. Pensant à sa mère, à ses parents qui étaient à la maison, à ses badiènes qui auront raison d'elle et de sa mère. Omar était blessé, mais il lui avait dit qu'elle était bonne à être...violée. Son Omar. Elle avait gâché sa vie. Ne voyait plus sur le coup pour quelle raison elle devait continuer à vivre. Elle ne s'imaginait pas retourner chez elle et raconter à sa mère que le mariage n'aurait pas lieu. Non, elle préférait mourir. Ou disparaitre. Partir quelque part ou personne ne la trouverait. Comme avait fait son père. Oui, elle comprenait aujourd'hui son père. Comme elle, il a du être acculé, poussé à tout abandonner. Elle se traina dehors et attendit sur le trottoir. Pas de taxi à l'horizon. Elle s'assit sur le trottoir, incapable de tenir debout, incapable de retenir ses larmes, incapable de s'imaginer un lendemain. Elle voulait tout arrêter aujourd'hui. Ne pas voir sa mère souffrir, ne plus la voir triste...
- viens je te ramène.
Omar était devant elle. Elle ne l'avait pas vu venir. Elle secoua la tête.
- je ne peux pas rentrer. Je ne peux pas. Laisse-moi ici.
- Assy il est tard, je suis fatigué. Lève toi je te ramène.
Elle se leva et essuya ses larmes avant de lui faire face.
- je suis fatiguée Omar. Je sais que tu m'en veux. Tu as raison je crois. Peut être que tu me pardonneras un jour. Je l'espère.
Elle baissa la tête, submergée par une profonde lassitude.
- je n'ai pas le courage de rentrer Omar. Je ne sais même pas ce que je dois faire.
Il soupira et rebroussa chemin sans rien ajouter, la laissant sur le trottoir.
Elle trouva Rama au salon à l'attendre. Il était presque 5 heures du matin. Assy avait trainé, erré sans but, espérant qu'une voiture la renverse, priant de tomber sur un agresseur qui la tuerait, ou encore de mourir subitement. Mais rien de tout ceci n'était arrivé et elle est arrivée chez elle.
-Assy, je me suis inquiétée. Tu étais encore avec ton ché...
Elle ne put terminer en voyant la tête d'Assy. Elle avait les yeux gonflés, le visage tout rouge et les traits tirés.
- Assy que se passe-t-il ?
Elle ne dit rien et est allé s'assoir sur le canapé.
- Assy répond-moi que se passe t-il ? Tu t'es disputé avec Omar ?
Elle hocha lentement la tête.
- c'est fini entre nous Rama.
Elle se mit à tout lui expliquer. Elle n'avait pas osé lui dire qu'elle avait rencontré Ibrahima, encore moins qu'elle l'entendait par téléphone. Rama l'écoutait et plus elle parlait, plus elle se renfrognait
- Rama, je sais que j'ai déconné. J'aurais du lui en parler, lui dire tout ceci. Mais je me disais que si je lui disais que j'allais me marier, il allait me laisser tranquille.
- Et moi ? Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ? Pourquoi m'as-tu caché cela ?
Elle ne sut quoi répondre. Honteuse.
- même moi je suis septique Assy. Comment veux-tu qu'Omar te crois ? Vraiment Assy je ne te comprends pas.
Elle ne disait toujours plus rien, se rendant vraiment compte de l'ampleur du problème.
- mais tu me connais Rama ? Tu sais que je ne faisais rien de mal.
- Non, je n'en sais rien Assy. Tu ne m'as rien dit. Je ne sais pas ce que tu faisais avec Ibrahima.
Elle éclata en sanglot
- Non Rama, ne me dis pas ça. Non...
Elle continua cependant à lui parler durement en lui disant qu'elle n'avait pas le droit d'aller voir Ibrahima. Même pour lui dire qu'elle se mariait. Elle lui reprocha sa légèreté et le fait qu'elle ne pensait pas à sa mère ou à Omar en faisant tout cela. Assy encaissait en pleurant.
- mais je ne te laisserais pas tomber Assy. Je sais que tu as fait une erreur. Je parlerais à Omar.
- je crois qu'il va annuler le mariage.
Elle soupira.
- attend un peu, je vais l'appeler et voir ce qu'il compte faire. Mais si je te surprends encore à parler à Ibrahima, je te jure Assy que j'en parle à ta mère. Va te coucher et repose toi. Demain tu as un mariage.
Elle s'efforça de sourire et se leva pour aller dormir, laissant Rama seule au salon.
- Omar, c'est Rama, j'espère que je ne te réveille pas.
- hummmm
- je suppose que ca veut dire non.
Omar se redressa sur son lit. Sa mère était déjà venue très tôt pour lui dire qu'elle allait aussi recevoir ses amies dans la maison et lui demandait de l'argent. Il lui avait donné sans discuter avant de retourner se coucher. Il n'était pas arrivé à dormir et regrettait d'avoir laissé Assy seule dehors en plein milieu de la nuit. Mais quand il était redescendu, elle n'était plus là-bas. Elle était trop triste, trop affecté. Elle ne pouvait pas lui mentir. Il voulait la croire, il voulait chasser l'image d'Assy et de cet homme faisant l'amour, lui murmurant des mots d'amour. Il voulait croire ce qu'elle lui disait. Mais avait des doutes.
- Rama, je ne dormais pas...
- écoute, je viens de parler à Assy, et...heuu
Il ne disait rien
- écoute Omar, tout cela c'est de ma faute. Quand ce gars a commencé à appeler Assy, elle ne voulait même pas lui parler. Mais j'ai insisté auprès d'elle pour qu'elle lui parle et lui dise clairement qu'elle avait quelqu'un dans sa vie. Je ne pensais pas à mal. Je ne pouvais pas savoir qu'il allait insister.
- Rama, arrête. Même si tu lui avait conseillé cela, elle aurait pu m'en parler. Et tu ne sais pas ce qu'il lui disait Rama. Moi j'ai lu les messages.
- elle m'a tout dit. Elle est venue en m'attaquant ce matin disant que tout était de ma faute. N'annule pas ce mariage
Il soupira.
- Rama, je ne comptais pas annuler ce mariage.
- ah oui ??
- Non, mais je reconnais qu'Assy m'a déçue. Terriblement déçue. Mais je suis responsable Rama. J'ai engagé la parole de mon père, de mes oncles. Je ne peux pas à la veille de mon mariage tout annulé, comme un inconscient. Et pour quelle raison ? Assy me trompait avec un autre. Non, à mon âge, j'ai honte de dire cela. Oui, c'est cela, HONTE, rama. Honte.
- tu as raison, dit-elle compatissante, mais elle ne t'a jamais trompé Omar
- ça c'est toi qui le dit Rama. Parceque tu lui accorde le bénéfice du doute. Mais avec cet homme il y a eu des antécédents
- je sais tout Omar.
- je sais. Donc quand elle va le voir, personne ne sait ce qui se passe.
Il était encore plus amer en pensant à toutes les fois ou il se retenait avec elle.
- Rama tu sais que je l'aime, mais là je me sens trahi, ridicule.
- Omar je t'assure qu'elle ne pensait pas à mal. Je te le jure. Je suis la seule fautive dans cette histoire. Elle ne sait même pas que je t'appelle. Elle est dans un état...incroyable. Je ne l'ai jamais vu ainsi. Je t'en supplie pardonne la. Toi aussi accorde lui le bénéfice du doute.
Il ne dit rien un long moment avant de lui promettre d'y réfléchir. Rama s'insista pas et raccrocha. Il était un peu plus rassuré, se sentait moins idiot dans cette affaire après avoir parlé à Rama. Mais cette rancœur envers Assy était encore la. Tenace.
- Assy, sourit un peu...
C'était Rama qui la ramenait à la réalité. Le mariage venait d'être scellé à la mosquée et les gens venaient la féliciter. Elle était tout simplement sublime dans son superbe ensemble taille basse en basin crème. La maquilleuse et la coiffeuse avaient fait un boulot magnifique. Malgré les traits tirés, les yeux bouffis, elle avait réussi à tout camoufler et elle était là, essayant de sourire, de paraitre joyeuse, devant ce beau monde qui était sensé partager sa joie. Mais au fond elle était dévastée. Elle n'avait jamais imaginé être aussi malheureuse le jour de son mariage. Malheureuse parce que son mari était fâché contre elle, malheureuse parce qu'elle se sentait mal de ne pouvoir rien faire, rien dire pour lui assurer de son amour pour lui. Depuis ce matin la chanson du titanic tournait en boucle dans sa tête. Comme dans la chanson, sa vie était un naufrage. Tout coulait sans qu'elle puisse retenir quoi que ça soit. Mais elle souriait. Mine de rien. Quand sa mère était venue la féliciter, elle avait éclaté en sanglot, émue par ses prières. Tout le monde savait les relations qu'avait Assy avec sa mère. Elle l'enlaça donc en pleurant, faisant fi des protestations de ses amies qui pensaient à son maquillage. Mais sa mère chantait ses louanges, rappelant tout le bien qu'Assy faisait pour elle, leur disant qu'elle se tuait à la tâche pour qu'elle ne manque de rien.
- ma fille, tu savais que ce jour viendrait. Tu savais que mes prières, seraient un jour exhaussées. Ce n'est que le début mon cœur. Tu es mon cœur. ce n'est que le commencement ma fille...
Elle disait cela d'une voix tremblante, émue par l'émotion, faisant pleurer tout le monde et plombant l'ambiance un moment. Assy n'arrêtait pas de pleurer, pour sa mère, mais aussi pour tout ce qui lui arrivait dernièrement. Sa mère était sa vie et elle ne méritait pas de savoir la vérité.
Ses voisines du quartier, ses cousines qu'elles ne voyaient que rarement, ses anciennes collègues du restaurant. Tout le monde était là, contente pour elle, ne se doutant pas un seul moment du terrible désespoir qui l'envahissait. Seul Rama la regardait parfois avec sollicitude, inquiétude, impuissance. Elle savait qu'elle comprenait, mais ne pouvait rien faire. Malheureusement. Assy prenait des poses devant l'appareil photo et parfois, c'était Rama qui lui rappelait de sourire et elle le faisait. Machinalement. Prenant les cadeaux qu'on lui offrait en remerciant. Machinalement.
- Assy appelle ton mari. Le mariage a été scellé. Dit Khady en rigolant.
Elle prit son téléphone, anxieuse et s'isola sous les rires moqueurs de ses amies. Omar ne l'avait pas appelé. Depuis hier. Même pas un message. Rien. Le jour de leur mariage. Pathétique. Elle défila sur son répertoire et appuya sur « chéri Assy », comme elle l'avait enregistré sur ses contacts. Il décrocha après avoir laissé sonner un bon moment.
- Allo, cria t-il presque
- Omar, c'est moi...
- haa...Assy ;
C'est tout ce qu'il trouvait à lui dire. Exit les « mon cœur, ma chérie, mon bébé ». Aujourd'hui c'était Assy. Tout simplement
- heuu...c'est fait. Le mariage a été fait.
- oui, je sais, mon père m'a appelé.
Un silence. Trop long pour un nouveau couple.
- je t'aime Omar. Je t'aime.
- ok...
Elle avait les larmes aux yeux.
- pardonne-moi mon bébé. S'il te plait. C'est notre mariage et je suis tellement malheureuse parce que tu m'en veux.
- Assy, on m'appelle. Je te rappelle.
- s'il te plait...
Il raccrocha sans rien dire de plus. Elle essuya ses larmes et Rama s'était approché pour lui refaire son maquillage, en la regardant, lui disant que ça irait.
Alors qu'elle s'y attendait le moins, sa badiène Oumy arriva à la tête d'une importante délégation. Mère Saly les reçut dans la maison voisine et Assy partit les saluer. Badiène Oumy, sa belle mère se mit à faire des éloges à son endroit. Elle lui dit qu'elle ne venait pas en sa qualité de belle-mère, mais comme une badiène, une tante. Il y avait aussi sa première ndjeuké Marie, qui était la fille de tonton Omar. Assy fut obligé de rester et elle reçut une parure en or de la part de sa belle-sœur. Il eut des échanges de billets de banque qu'elle ne comprenait pas vraiment et puis elle n'avait pas le cœur à tout cela. De toute façon, sa mère avait promis qu'elle ne ferait rien d'extravagant. Mais mère Souka était à côté et la connaissant elle ne se limiterait pas à ce strict minimum. Surtout qu'elle disposait de suffisamment de fond. Sa mère lui avait cependant donné une grande partie de l'argent pour qu'elle garde cela dans son compte.
Quand elles partirent, elles avaient l'air satisfaites et il faisait déjà très tard. La plupart des invités étaient partis et elle vit arriver Jean le copain d'Omar qui devait venir la prendre. Elle pensait qu'il avait renoncé à cela et fut vraiment surprise. Ce dernier lui chuchota à l'oreille d'aller rapidement se préparer.
Elle tira Rama et lui expliqua rapidement et cette dernière, lui dit juste de se changer et de partir. Rama retourna dans la chambre et lui prépara rapidement et discrètement un petit sac qu'elle prit comme si c'était le sien avant de prendre congé. Elle voulut ne rien dire à sa mère, mais ne put résister. Elle le prit à part
- Maman, Omar a envoyé me chercher. Il dit qu'il n'aime pas les protocoles avec les badiène et tout
- Assy, tu ne bougeras pas d'ici. Tu attendras samedi pour rejoindre ton domicile conjugual, comme convenu.
- maman, même le samedi, Omar dit qu'on ne restera pas là-bas. Je ne voulais pas partir comme une voleuse sans rien te dire.
Mère Saly sembla perdue un moment, tournant la tête à droite et à gauche comme si elle avait égaré quelque chose.
- Aye Assy...
- je t'appelle tout à l'heure.
- attend...
Elle partit rapidement vers leur chambre et lui remit un sachet.
- c'est des pagnes. Met les avant de...
Elle hésita, gêné d'aborder ce genre de chose avec sa fille.
- je te fais confiance Assy. je n'ai aucun doute te concernant, mais tes badiènes attendront de voir. Met ça et après tu me ramèneras le pagne
Assy sentit son sang couler. De la pointe des cheveux à la plante de ses pieds. La honte, la déception, le regret. Elle trembla en prenant le sachet avant d'éclater en sanglot. Sa mère le prit pour de la peur
- n'aie pas peur ma fille. Tout se passera bien. Tout le monde passe par là. Il faut revenir vite pour qu'on te fasse des massages et après tu ne sentiras plus rien.
Mère Saly aussi semblait stressée et lui prit ses mains de force et les étala pour réciter des versets de coran, pour la bénir, la protéger. Assy pleurait toujours. Douloureusement. Elle n'osait même pas regarder sa mère. Quand elle finit, elle se passa les mains sur son visage avec un petit amen et tourna les talons rapidement pour éviter de voir les yeux de sa mère, voir sa mère, compatissante, triste.
Faisant mine de raccompagner Jean, elle partit. Rama lui tenait son sac pour que les gens ne se rendent compte de rien et avant de monter dans la voiture, elle la prit dans ses bras un long moment, reconnaissante.
Jean parlait beaucoup dans la voiture, faisant des blagues sur la nuit de noce qui ne faisait pas trop rire Assy. Elle était trop stressée, pensant à Omar qui lui en voulait terrible, à sa réaction, à la suite de leur discussion. Comme il roulait, elle s'est endormie. Combien de temps, elle ne saurait le dire. Quand elle se réveilla, elle était devant une magnifique villa avec une piscine et une jolie véranda équipée de transat. Jean l'accompagna à l'intérieur et lui dit qu'ils étaient à Saly et que c'était la maison d'un de leur ami qui se trouve en France. Il l'accompagna à l'intérieur et elle du admettre que c'était magnifique. Jean lui tint compagnie et il s'éclipsa un moment en entendant une voiture se garer dehors. Son cœur partit en vrille, sachant que c'était Omar. Elle craignait sa réaction. Et en le voyant entrer dans le salon ou elle se trouvait, elle sut qu'elle avait bien raison. Il s'arreta devant elle, le visage crispé, le regard noir. Elle se souvint que c'était ce regard qu'il lui lançait quand il l'avait pris pour une voleuse, ce jour là, dans sa banque.
- Omar, commença t'elle doucement, la voix tremblante, le regard suppliant
- Assy. tu as passé une bonne journée ?
Avec sa voix rauque, cette demande ressemblait plus à une menace qu'à une simple question et elle se contenta de secouer la tête. Elle forçat un sourire.
- Non, Omar. Je n'ai pas cessé de penser à toi. De me demander si tu m'en voulais toujours, si tu m'avais pardonné, si...
- c'est bon. Arrête.
Il se tourna et se dirigea vers la cuisine. Assy n'osait pas le suivre et resta à la même place tellement son visage était fermé. Il revint avec un verre d'eau.
- le frigo est rempli. Si tu as faim, tu peux aller te servir. Si tu as besoin de quelque chose, je suis dans l'autre chambre. Tu peux t'installer là ou tu veux.
Elle le regarda, sans bien comprendre ce qu'il était en train de lui dire.
- Omar...parle moi. je t'en prie. Je t'aime tellement.
Il était déjà à la porte pour sortir du salon quand il se retourna, furieux
- te parler ? Assy que veux tu que je te dise ? je t'idéalisais Assy. je me disais et je disais à tout le monde que j'avais rencontré la personne la plus merveilleuse du monde. Mais je ne pouvais pas savoir que cette personne était en plus une menteuse et une...pppp
Il ne termina pas sa phrase. Mais Assy comprit ce qu'il voulait dire. Elle accusa le coup...difficilement. Elle manqua sur le coup d'air et fut obligé d'ouvrir la bouche pour respirer au risque de s'asphyxier, les yeux soudains remplis de larmes.
- continue ce que tu allais dire Omar. La dernière fois, j'étais bonne à être violé, cette fois je suis une pétasse, ou une pute...je ne sais pas exactement ce que tu allais dire.
Il gardait toujours un visage impassible, silencieux, semblant se contenir
- je t'ai dit qu'il ne s'est rien passé Omar.
Elle essaya de retenir les sanglots qui l'étouffaient et se tenait le cœur, pliée car elle avait l'impression qu'il voulait sortir de sa poitrine.
- ça je ne pourrais jamais le savoir...tu...
Cette fois encore, il ne dit rien, laissant pleins de sous entendus. Assy s'assit sur le fauteuil le plus proche, n'y tenant plus.
- tu avais promis de ne jamais me le reprocher, murmura t-elle doucement, se demandant s'il avait entendu.
Il avait entendu, mais ne le regardait pas pour voir son visage se décomposer. Elle voulait disparaitre à ce moment, mourir.
Omar s'éloigna, troublé. Il avait voulu la prendre dans ses bras et s'excuser. Mais son orgueil ne le lui permit pas. Il l'avait senti très affectée par tout cela et regretta les mots durs qu'il venait de lui sortir. Mais c'était trop tard. Il avait passé la journée dans une sorte de léthargie, voyant les gens défiler chez lui, répondant au téléphone, sans vraiment participer à toute cette euphorie. Même sa mère semblait se réjouir, allant et venant, recevant ses amies, souriant. Oui tout le monde s'amusait sauf lui. le soir, il voulait annuler la lune de miel, mais ses amis ne lui avait pas laissé le choix. Et puis quoi qu'il puisse essayer de s'imposer, il devait connaitre qu'il aimait Assy. Oui il l'aimait. Il prit sa douche et s'allongea un moment. Il avait commencé à dormir quand il voulut boire. En sortant pour aller dans la cuisine, il trouva Assy assise à la même place qu'il l'avait laissé quand il partait. Le regard perdu, vide. Son cœur rata un battement et il fut envahi par un sentiment de regret. Il s'approcha lentement d'elle et elle ne réagit pas.
- Assy.
Elle tourna lentement la tête et le regarda.
- tu devrais aller te coucher, dit-il doucement.
Elle hocha la tête et se leva comme si elle n'était pas restée assise au moins deux heures de temps dans la même position. Il la regardait partir, meurtri
- Assy...
Elle s'arrêta et se retourna.
- je suis désolé de t'avoir dit cela...dit-il, sincère
Elle sourit faiblement
- ce n'est rien. Je l'ai mérité...
Il se sentit tout d'un coup coupable. D'être aussi méchant avec elle.
- Non...ne dis pas cela.
Elle baissa la tête, mais il vit des larmes couler sur ses joues
- je savais que ça sortirait un jour...je...tu...je ne pensais pas que tu me le dirais...si tôt.
Elle se tut un moment, émue...il s'approcha lentement d'elle.
- Assy, je suis juste un peu déçue et...
Il ne trouvait plus quoi lui dire. Il lui prit délicatement son visage, inondé de larmes et tiré par autant d'émotion
- je suis tellement désolée Omar.
Il se baissa et l'embrassa. D'abord doucement puis plus intensément, plus rageusement.
Elle s'accrocha à lui et il la souleva pour l'amener dans la chambre. Il n'était pas tendre. Il lui enlevait frénétiquement ses habits et elle se retrouva nue devant lui. Il la regarda un moment et ne put s'empêcher d'admirer son beau corps, dégglutinant difficilement. Il la poussa sur le lit avant d'enlever à son tour ses habits et se jeter sur elle. Il se mit à l'embrasser, à la toucher partout. Elle gémissait, essayait de s'échapper quand il insistait à embrasser ses seins tendues, à faire promener sa langue sur la peau de son ventre délicat. le contact de leur peau nue se touchant, se frôlant l'excitait. Puis sans trop de préambule, il s'enfonçant en elle. Brutalement. Il se disait qu'elle devait s'y connaitre, qu'elle était habituée. Mais il ne s'attendait pas à cela.
Non, il ne s'attendait pas à le trouver si étroite, si serrée, qu'il fut obligé de forcer pour entrer entièrement en elle. Il se redressa alors pour la regarder, surpris. Elle avait les yeux fermés, crispés et se retenant de crier. Quand il bougea un peu, elle poussa un cri, accompagné d'un long soupir douloureux, le faisant s'arrêter un moment. Ne comprenant plus rien.
Assy avait déjà eu une douleur vive à cet endroit quand elle l'avait fait avec Ibrahima. Mais aujourd'hui, elle avait l'impression d'être dans une autre dimension de la douleur. Elle qui pensait que c'était fini et qu'il n'était plus question qu'elle ressente de la souffrance à nouveau pour l'acte, elle était tout simplement surprise. Sur le coup, elle avait honte de crier. Omar savait qu'elle n'était plus innocente. Alors crier serait vraiment de trop. Non, elle ne pouvait pas crier. Mais quand il bougea en elle, elle ne tint plus. Elle enfonça ses ongles dans le bras d'Omar et poussa un petit cri, incapable d'en supporter plus.
- Omar, s'il te plait...ça fait mal
Il la regardait, étonné, mais elle voulait juste qu'il s'écarte. Mais il n'en fit rien et continua à bouger en elle, frénétiquement. Elle essaya de rester calme et de respirer sourdement. Au bout d'un temps qui lui parut interminable, elle entendit un râle sourd et Omar retomba sur elle, haletant. Il se retira doucement et s'écarta d'elle. Elle se recroquevilla douloureusement et ferma les yeux pour essayer de contrôler la douleur.
- Assy...
Elle ne trouvait pas la force de répondre. Il la fit se retourner lentement, lui occasionnant des gémissements de douleur et ils se firent face.
- Assy, tu es sure que tu l'as déjà fait ? demanda t-il doucement
-.....
Assy ne trouva rien à dire. Elle ne savait pas comment prendre la question. Omar avait été tellement dur, tellement méchant avec elle qu'elle hésitait à répondre, refusant de s'enfoncer encore plus. Elle se contenta de baisser les yeux, incapable de soutenir le regard d'Omar.
- Assy...tu ne veux pas me répondre ? Insista-t-il,
- je...une fois...juste une fois, finit-elle par dire dans un souffle.
Il continua à la regarder...tendrement. Ou alors ne comprenait-elle plus le sens de ce regard.
- tu as mal ?
Ses yeux se remplirent de larmes et elle se cacha le visage sur l'oreiller. Tristement. Elle avait le cœur gros. Lourd. Elle avait mal. Physiquement, moralement. Elle avait l'impression qu'elle allait exploser tellement elle se contenait de pleurer, de crier.
- Assy. Excuse-moi...J'ai été brutal. Je t'ai fait mal.
Elle ne dit rien, e quand Omar essaya de lui tourner le visage, elle résista, ne voulant pas le regarder.
- je pensais que...
Elle se redressa lentement.
- tu pensais que j'étais une pute...
- Non, je n'ai pas dit cela, se défendit-il
- Si tu l'as dit
- pardon...Finit-il par dire, en essayant de capter son regard. En vain.
Mais Assy gardait les yeux baissés. Elle voulait se relever, mais elle ne sentait plus trop ses jambes et avait vraiment mal. Elle se retourna pour ne plus voir Omar et ferma les yeux. Elle sentit ce dernier se lever et entrer dans les toilettes. Cette fois elle se força vraiment à se lever et faillit tomber. Mais se couvrant d'un drap, elle s'appuya sur le mur pour sortir en grimaçant. Elle se rendit dans la chambre ou Jean avait déposé ses affaires et voulut se doucher. Mais ses jambes ne la portèrent plus. Elle se coucha, tremblante, souffrante, déprimée.
Elle avait toujours pensé que sa nuit de noce avec Omar serait magnifique. Elle avait acheté avec Rama des nuisettes sexy, des perles, des dessous affriolants. Tout ça pour ça. Les mots qu'il lui avait sortis tournaient en boucle dans sa tête. Durs, terribles. Elle avait certes commis une erreur et restait même persuadé qu'elle méritait tout ce qui lui arrivait, mais n'arrivait pas à se faire une raison. Omar était son ami avant d'être son mari. Un ami. Elle éclata en sanglot.
Omar prenait sa douche, le cœur meurtri. Il regrettait de lui avoir fait cela. Leur nuit de noce en plus. Il était vraiment minable sur ce coup et regrettait. Même si elle lui avait confirmé qu'elle avait couché avec un homme, il se dit qu'elle n'avait pas du faire grand-chose et il regrettait d'avoir pensé tout cela d'elle.
Il n'y avait pas eu de trace de sang, mais si Assy ne lui avait rien dit, jamais il ne se serait douté de quelque chose. Mais une chose était sûr, Assy était tout sauf une dévergondée comme le lui avait dit. Et ceci augmenta encore plus sa gêne. Il se demandait comment faire pour se racheter. Assy était très sensible, et il la savait très affecté par tout ce qui s'était passé ces deux derniers jours.
Il ne la trouva pas dans la chambre quand il sortit et paniqua un moment. Il revêtit rapidement un pantalon et sortit la chercher. Il le trouva dans l'autre chambre, pliée sur le lit, sanglotant et pleurant toutes les larmes de son corps, accentuant son sentiment de culpabilité. Il s'approcha doucement et se coucha derrière elle, la prenant dans ses bras
- chhuuuttt...Assy, calme-toi. Je t'en supplie...Mon bébé, je t'aime.
Elle pleurait encore de plus belle. Il la tenait très fort contre lui, sentant son corps nu trembler à chaque sanglot, sentant la douleur ressentir dans chaque soubresaut, sentant le désespoir dans chaque cri. Elle avait mal et il le savait. A cause de lui. Elle souffrait. Sa petite femme. Son amour. Sa Assy souffrait à cause de lui. Il s'en voulait. Il déposa de petits baisers sur ses tempes, essayant de la calmer du mieux qu'il pouvait. La voir dans cet état lui était presque insupportable. Il avait été trop dur avec elle. Elle ne le méritait pas. Même si elle avait couché avec la terre entière, elle ne méritait pas ce qu'il lui avait dit. Et maintenant qu'il était la connaissait, il en ressentait encore plus de culpabilité.
- Assy...
Elle se calma petit à petit, se limitant à renifler mécaniquement de temps en temps.
- Ca va ? demanda t-il doucement au creux de son oreille.
Elle ne répondit pas. Ne bougea pas, en un moment, il osa regarder son visage et se rendit compte qu'elle dormait. Il resta dans cette position pour ne pas la réveiller. Longtemps. Incapable de dormir. Perdue dans ses pensées. Vers 5 heures du matin, elle bougea lentement.
- bébé ? dit-il doucement
Silence.
- Assy ? Tu es réveillée ?
Elle respira sourdement et se releva. Elle avait le visage ravagé, les yeux rougis, les traits tirés. Il eut le cœur brisé.
- je voudrais aller aux toilettes, dit-elle doucement
Il se leva prestement et l'aida à se relever et à attacher le drap autour d'elle. Elle marchait en grimaçant et il la souleva doucement. Elle s'accrocha à son cou, crispée. Il vit des larmes perler à ses yeux au moment d'uriner et à la façon dont elle a serré sa main, comprit que c'était douloureux. Il l'aida à aller sous la douche et laissa le filet d'eau chaude fouetter son corps. Elle évitait de le regardait, mais lui ne perdait rien des expressions sur son visage. Il lui frotta le corps tendrement, provoquant de petits gémissement de douleur de la part d'Assy. Il l'aida à faire son bain de purification, essayant de se contrôler au contact de son corps nu et...magnifique. Il l'enveloppa dans une grande serviette, avant de la coucher délicatement sur le lit.
- merci...se contenta-t-elle de dire.
- tu vas mieux ? demanda t-il
- oui, souffla-t-elle.
Il voulut se coucher à coté d'elle, mais elle le regarda, apeuré.
- s'il te plait. Omar, je voudrais rester seule.
- Assy...je ne te ferais rien
- je sais, mais je veux que tu me laisses...s'il te plait.
Il hésita avant de se lever. Ne sachant pas trop quoi faire
- Assy, je suis vraiment, vraiment désolé de t'avoir dit tout cela. Je ne le pensais pas.
- mais tu l'as dit, répondit-elle tout doucement.
Il se tut, honteux. Oui, il l'avait dit. Sous le coup de la colère.
- j'étais en colère.
Elle se redressa doucement, ajustant sa serviette.
- tu avais promis...
Il soupira, se passa la main sur la tête, la regarda, désolé.
- je te laisse te reposer. On en parlera plus tard. J'appelle ta mère tout à l'heure.
- Non, ne le fais pas. J'ai réfléchis. Je vais lui parler. Elle me pardonnera.
Puis, plus doucement
- elle me comprendra.
Il préféra ne pas répondre. Il vit ses yeux s'embuer à nouveau de larmes et il préféra partir. Il ne supportait pas de la voir comme cela. Surtout que c'était de sa faute.
Mère Saly raccrocha son téléphone, soulagée. Omar venait de lui dire qu'il était fier de sa femme, qu'il l'avait trouvé...comme il se devait. Oui, elle était soulagée. Elle en avait entendu des vertes et des pas mures sur Assy. Surtout après sa rupture avec Elhadj. Elle se leva et se prépara pour la prière du matin. Elle n'avait pas dormi et sa sœur qui dormait à côté d'elle se réveilla. Elle lui dit qu'Omar avait appelé et Aissatou partit elle aussi d'un grand soupir de soulagement
- c'est toi qu'on doit féliciter Saly. L'éducation d'une jeune fille est tellement difficile. Tu as réussit à la donner intact à son mari. C'est tout à ta gloire.
Mère saly essuya les larmes qui coulaient sur ses joues. Oui, Assy l'avait honoré. Juste après la prière, elle reçut un coup de fil d'Oumy Diop.
- Saly, je ne voulais pas te déranger si tôt, mais mon fils m'a ordonné de t'appeler pour que je te répète qu'il est content de sa femme. Il était en larme. Bilaye. Je ne l'ai jamais vu comme cela. Donc je ne peux que te féliciter.
- Merci Oumy. Assy est aussi ta fille. Donc je te retourne ses félicitations. J'aurais aimé qu'ils viennent jusque chez toi, mais tu sais, les enfants de maintenant, n'en font qu'à leur tête.
- tu as raison, personne ne peut leur dire ce qu'ils doivent faire. Il est tôt. Je te rappellerais plus tard.
Saly appela Assy en vain. Son téléphone sonnait dans le vide. Elle essayera plus tard. Sa fille devait être fatiguée, et elle était soulagée.
Quand elle raccrocha avec sa mère, Assy fut envahie par un sentiment de...culpabilité. Quand hier Omar lui avait craché à la figure ses insultes douloureuses, elle avait décidé de lui parler. De dire à sa mère la vérité et de sortir de ce mariage, convaincue que ce mariage ne tiendrait pas. Maintenant, elle ne savait plus quoi faire. Sa mère était émue, presqu'en larme, priant pour elle, lui demandant si elle allait bien.
Elle prit son téléphone et appela Rama. Il fallait qu'elle en parle. Au risque de devenir folle. En sanglot, elle lui raconta tout. Les paroles durs, les mots méchants, la façon dont il lui a fait l'amour.
- il m'a fait mal Rama, dit-elle en éclatant.
- c'est Omar qui t'a dit tout cela ? Répéta Rama, indigné avant de garder le silence un long moment
- vous êtes ou Assy ? demanda t'elle finalement
- je n'en sais rien. C'est Jean qui ma amené ici.
- Ok, j'appelle jean et je viens te prendre....
Sans écouter les protestations d'Assy, elle raccrocha le téléphone, laissant Assy encore plus perdue.
Elle était perdue dans ses pensées quand Omar entra à nouveau dans la chambre. Toute la journée, il avait défilé, voulant lui parler, mais elle ne desserrait pas la bouche. Il commençait à faire tard et elle avait vraiment faim. Elle s'était habillé d'une robe en wax très ample. Ses cheveux étaient emmêlés et elle n'avait pas pensé à amener un peigne ; elle les avait donc laissé tomber sur son dos après les avoir séché avec une serviette. Omar s'approcha lentement, comme s'il craignait sa réaction et se planta devant elle à la regarder. Elle soutint son regard.
- Assy...j'avais tellement rêvé de notre lune de miel...commença t-il
Elle détourna son regard...triste
- mon cœur, j'ai tellement de fois imaginé la façon dont je te ferais l'amour pour la première fois, comment serait ton visage quand tu me crieras que tu m'aimes comblée. Je l'ai tourné tant de fois dans ma tête. Et aujourd'hui...
Il écarta les bras en un geste d'impuissance.
- on en est la. Depuis deux jours, j'ai l'impression d'être dans une autre dimension. J'ai imaginé toutes sortes de scénarios, t'imaginant dans les bras d'un autre. De cet autre. J'étais mort de jalousie. Assy pardonne-moi de t'avoir dit tout cela. Je n'en pensais rien. J'étais juste en colère.
Elle le regarda un moment
- On est marié, on est peut être appelé à se mettre en colère souvent. Je dois donc m'attendre à quoi ? Si tu penses que je peux coucher avec un autre homme à quelques jours de notre mariage, c'est vraiment que tu as une toute petite opinion de moi Omar. Pourquoi ?
Il garda le silence.
- durant tout le temps qu'on a été ensemble, ais-je eu un comportement qui aurait pu te faire penser que j'étais capable de cela ?
- je suis désolé Assy. J'admets qu'on a mal commencé les choses. J'admets que j'ai été aveuglé par la jalousie. Très mal placée, mais remettons les choses à plat et recommençons sur de nouvelles bases. Je t'aime mon cœur. Hier c'est toi qui me demandais de te pardonner. Mais je me rends compte en fait que tu n'avais rien à te faire pardonner. Aujourd'hui c'est moi qui te demande Assy de me pardonner pour tout ce que je t'ai fait hier.
Elle ne disait rien, les larmes aux yeux, encore trop blessée dans son orgueil, dans sa chair pour tourner la page aussi facilement.
- Omar, je...tu étais mon ami avant. Tu m'as traité de pute. Moi Assy. Ton amie, ta cousine. Ta femme.
Il allait répondre quand ils entendirent sonner à la porte. Omar prit un air intrigué et alla voir.
Rama était tout simplement énervée. Elle avait appelé et avait su se monter très convaincante, prétextant une urgence pour connaitre la maison. Elle ne supportait pas l'injustice et Omar avait été injuste avec Assy. Personne n'avait le droit de gâcher à une femme le jour de son mariage. C'était sacré.
- Rama qu'est ce que tu fais là ?
- Ou est Assy ? demanda t'elle, ignorant sa question
- elle est là ?
Elle la dépassa un moment avant de se retourner pour lui faire face
- Comment tu as pu lui faire ça Omar ? Le jour de son mariage ? Sa nuit de noce ? Tout simplement parce que tu étais jaloux...
Il sembla un moment gêné
- qu'est ce qu'elle t'a dit ?
- ce que tu lui as fait. Mais tu te rends compte Omar. Assy est la fille la plus innocente que j'ai connue. Avant d'être son amie, j'étais sa collègue. Tous les hommes qui venaient dans le restaurant la voulaient. Quand un homme l'approchait, elle fuyait, parfois refusait de le servir quand il insistait. Là ou nous toutes on a flanché, attirée par l'argent, Assy n'a jamais cédé. Jamais.
- je sais Rama. Je sais.
- Non, tu ne sais pas ; si tu savais, tu allais la respecter et pas la taxer de pute et la traiter comme telle. Même les putes que tu ramasses dans les rues ont droit à un peu de respect. Elle commet l'erreur de ne pas te dire qu'elle a revue son ex pour lui dire qu'elle se mariait et toi tu la traite comme cela. Tu me déçois beaucoup Omar.
Elle voulut partir, mais s'arrêta à nouveau ;
- Tu as été le seul homme qu'elle a accepté dans sa vie après sa déception. Qui n'a jamais fait d'erreur dans sa vie ? Que celui qui n'a jamais pêché jette la première pierre. Toi tu avais combien de copine avant Assy ? Tu faisais quoi avec elles ? Pourquoi tu te sentirais mieux qu'elle ? Tu es son cousin avant tout, elle avait confiance en toi et tu as osé lui faire cela ? Vraiment vous les hommes, je ne sais pas avec quoi vous réfléchissez des fois. Merde à la fin.
Cette fois, elle se dirigea rageusement à l'intérieur, ignorant les protestations indignées d'Omar. Elle trouva Assy dans une chambre et celle-ci l'enlaça en la voyant.
- Oh Rama, tu es venue ?
- Oui, ou sont tes affaires on y va...
Assy la regarda étonné. Rama eut les larmes aux yeux en la voyant.si mal en point. Son visage était bouffi par les larmes, ses grands yeux tout rouges et ses traits tirés par la fatigue, la douleur. En plus elle semblait amaigrie et même pas capable de tenir sur ses jambes.
- On va ou ? demanda t-elle en se levant.
- Assy, je t'amène avec moi. C'est hors de question que je te laisse ici. Dépêche-toi.
Elle était énervée, surtout quand elle vit Assy se lever difficilement en grimaçant. Cette dernière essaya de la calmer. En vain. Omar les avait rejoins et s'opposait également au départ d'Assy
- Rama, Assy est ma femme. Reste en dehors de tout cela. On réglera notre problème tout seul.
Rama essaya de garder son calme et se tourna vers Omar
- Omar, je sais que c'est ta femme. Mais pour le moment, je suis désolée de le dire, tu ne t'es pas comporté comme le mari attentionné qu'elle avait accepté d'épouser.
- Rama, je ne te permets pas de me dire cela, répliqua Omar qui commençait à s'énerver. Tout ça ne te regarde pas.
- Si justement. Assy n'a personne. Personne ne peut venir l'aider et c'est pourquoi elle m'a appelé. Je suis là pour elle. Regarde là.
Elle se mit devant Omar, se foutant de sa colère et désignant Assy.
- Regarde ta femme. Elle tient à peine debout, depuis trois jours elle pleure. Parce que Monsieur ne la crois pas quand elle te dit qu'elle a juste dit à son ex qu'elle se mariait. Tu penses qu'elle le mérite. Et tu veux que je la laisse ici. Non, elle vient avec moi. Quand tu te seras calmé, et que tu réfléchiras à tout cela, tu sauras ou la trouver. Et si tu essaie de la retenir, je préviens sa mère et je lui dis tout ce que tu as fait à sa fille.
Elle prit la main d'Assy, bien décidé à l'amener avec elle. Omar se calma aussi et prit un air résigné
- Rama, laisse moi lui parler un peu et je viens, murmura Assy en regardant cette dernière
Quand elle sortit de la pièce, elle se tourna vers son mari ;
- Omar, laisse-moi y aller. Je ne me sens pas bien. Mentalement, je ne vais pas bien. Je ne tiens plus Omar. Je n'en peux plus.
Elle avait les larmes aux yeux. Et Omar aussi.
- Assy, reste, on va régler cela ensemble. Je t'aime. On va surmonter cela ensemble. Si tu pars, je me sentirais encore plus coupable.
- moi aussi j'ai besoin d'être un peu loin de tout cela. Il s'est passé trop de choses. Je veux juste...
- t'éloigner de moi, termina t-il
Elle hocha la tête. Il garda le silence. Elle rejoignit Rama dehors.
En cours de chemin, Rama laissa encore exploser sa colère
- arrête de te laisser faire Assy. Tu n'a rien fait de grave dans ta vie. Arrête de prendre cet ait coupable.
Elle l'écoutait silencieusement, soulagée de s'éloigner un peu.
- j'ai été marié Assy, dit-elle subitement.
Elle la regarda étonnée. Elle ne lui avait parlé de cela.
- j'avais 16 ans. Mes parents venaient de mourir. Il disait m'aimer. J'ai laissé tomber mes études et on s'est marié.
- qu'est ce qui s'est passé ?
- il me battait. Il était violent. Parfois sans raison. Et moi je me laissais faire, ne voulant pas retourner chez ma tante, lui trouvant toujours des explications. Je n'avais personne pour m'aider Assy et j'ai tellement souffert. Il a fallu qu'il me batte jusqu'à me faire avorter pour que je réagisse et que je vienne à Dakar.
- je suis désolée Rama...je ne savais pas.
Elle sourit
- je n'aime pas en parler. Mais comme toi j'essayais de m'en sortir, comme toi j'ai commis des erreurs, mais je n'accepterais pas qu'on me juge. Personne n'en a le droit. Omar savait tout de toi, il ne devait rien te reprocher.
Elle eut soudain encore plus de respect pour Rama qui avait du aussi traverser des moments très difficiles. Elle lui promit de se ressaisir rapidement et de reprendre en main sa vie.
- tu as aussi un mari qui t'aime. J'ai vu qu'il était vraiment désolé. Repose toi et après discutez à tête reposée. Mon petit cinéma de tout à l'heure le secouera un peu et lui donnera matière à réfléchir.
Pour la première fois depuis quelques jours, elle sourit...sincèrement. Plus tard, elle prit un bain bien chaud et se coucha. Rama lui raconta son ménage et lui dit que depuis, elle n'avait eu aucune nouvelle de son ex mari. Assy se mit à lui raconter sa douloureuse nuit de noce et Rama fut prit d'un fou rire incontrôlable quand Assy lui dit qu'Omar était « gros ». Elle comprit le sous-entendu et ne put s'arrêter de rire.
- Assy, tu es peureuse. Et puis c'est normal que ça fasse mal les premières fois. Il faut t'armer de courage. Les autres fois ça risque d'être comme cela.
- Non, Rama, je vais mourir alors.
Elles discutèrent encore un bon moment et Assy se sentit plus légère et surtout moins stressée.
On était mercredi. Cela faisait presqu'une semaine qu'Assy était partie. Il était resté dans la villa à Mbour, ne pouvant pas rentrer seul. Sa mère, sa belle mère, tout le monde pensait qu'il était avec sa femme en lune de miel. Ses amis l'appelaient pour le taquiner, ses sœurs également. Il préférait jouer le jeu et comme il devait rester une semaine en lune de miel, personne ne s'inquiétait. Tous les soirs, il appelait Assy et petit à petit, il avait senti qu'elle allait mieux, qu'elle lui parlait plus...normalement. Sans cette once de tristesse dans la voix. Chaque jour il voulait venir la prendre, mais elle refusait. Lui demandant d'attendre. Chaque jour il lui répétait qu'il regrettait. Chaque jour il lui répétait qu'il l'aimait. Parfois il y avait des crises de larmes ou elle l'accusait encore d'avoir été méchant avec elle, mais il faisait profil bas, se contentant de lui demander pardon.
Il avait mis à profit cette solitude pour réfléchir à son comportement et il ne se passait pas une seconde sans qu'il ne regrette tout cela. Les paroles de Rama étaient comme gravées dans sa mémoire et comme un disque rayé, tournait et retournait dans sa tête. Rama. la veille il l'avait appelé et même si les premiers jours, il lui en voulait énormément d'avoir amené sa femme, au téléphone, il avait commencé à s'excuser, regrettant tout ce qu'il avait dit et fait à Assy. Rama s'était montré très compréhensive lui disant qu'elle voulait juste préserver Assy, car la connaissant, elle risquait de craquer. Ils avaient discuté et Rama lui avait donné des astuces pour récupérer sa femme.
Ce jour, il était en chemin pour aller prendre sa femme. Si tout s'était bien passé, c'est aussi ce jour qu'il devait la ramener chez elle. Donc, il allait la prendre chez Rama avant de la ramener chez sa mère. Deux jours après, elle devait rejoindre le domicile conjugal. Mais il voulait faire le mariage civil le même jour et le soir l'accueillir chez lui.
Mais pour aujourd'hui, il l'avait invité au restaurant et elle avait accepté. Sa femme. Il voulait qu'ils discutent, ils voulaient encore se faire pardonner. Quand il sonna chez Rama, c'est Assy qui ouvrit. Il resta bouche bée. Elle était tout simplement sublime avec ses tresses qui lui tiraient son beau visage. C'était bien la première fois qu'il la voyait avec des tresses. Elle attachait toujours ses longs cheveux. Mais là...
- slt mon cœur, dit-il en s'avançant lentement.
Elle le regarda avec un petit sourire timide
- bonsoir ma petite femme, répéta t-il en s'arrêtant devant elle, l'obligeant à lever la tête.
- bonsoir mon grand mari...répondit-elle doucement en le regardant
Il se pencha lentement et l'embrassa. Tendrement, voulant mettre dans ce baiser tout l'amour qu'il ressentait pour elle. Il s'écarta doucement el la regardant
- tu es très belle mon cœur.
Elle sourit. Ils restèrent u moment à se regarder.
- une idée de Rama. Mais ça fait mal, dit-elle en se touchant les tresses.
Elle portait une magnifique robe noire qui lui arrivait légèrement au dessus des genoux et qui moulait ses belles formes. Oui, sa femme était vraiment belle.
- je prends mon sac et on y va, dit-elle brusquement, comme gênée d'être seule avec lui.
Il lui prit le bras pour la retenir un moment et se mit à l'observer, incapable de dire toutes les pensées qui le traversait, son cœur débordant d'amour pour sa chérie. Il la colla finalement contre lui et la serra fort un moment.
- je t'aime tellement...murmura t-il.
Le diner s'était passé dans une très bonne ambiance. Assy était un peu réservée au début, mais elle se dérida rapidement et ils commencèrent à se taquiner gentiment. Elle lui avait pardonné. Elle se rendait compte qu'Omar comptait beaucoup pour elle et mettait tout ce qui leur était arrivé sur le compte d'erreurs de leurs parts. Il lui manquait. Son ami lui manquait. Depuis qu'on lui avait dit qu'ils étaient mariés elle avait ressenti pour lui un regain d'affection, d'amour. Elle voulait le retrouver, lui montrer qu'elle l'aimait. Et ce soir, il continuait encore à s'excuser et à lui dire qu'il l'aime. Ils rentrèrent donc plus sereins. Une fois dans l'appartement, Rama n'y était pas et Assy l'appela. Mais elle lui dit qu'elle passait la nuit chez une de ses cousines et qu'elle viendrait la voir demain chez sa mère. Elle était dans la chambre pour préparer un petit sac quand Omar l'y trouva.
- tiens Assy. J'avais amené cela pour toi...dit-il en lui tendant une boite.
Elle hésita un moment et finalement le prit. C'était une magnifique parure en or avec des pierres précieuses. Elle referma lentement la boite.
- merci Omar. C'est vraiment trop. Comme je te le disais, je préfère ton amour et ton respect à tous ces cadeaux.
- Assy. Je regrette. Je ne sais pas comment te le dire, comment te le montrer. Je t'ai blessé, fait mal. Et je le regrette vraiment. Toute la vie, je la passerais à te faire oublier cette nuit de noce. Je te le jure ma chérie.
Il s'était approché et doucement s'était penché pour l'embrasser. Il sentait Assy un peu crispée, mais plus il l'embrassait, enfouissant sa langue dans sa bouche, lui caressant doucement le dos, elle se laissa aller. Il trouva la fermeture éclair de sa robe et l'avait lentement descendu en regardant Assy, leurs lèvres encore collées. Mais elle ne disait rien. Il la lui enleva donc et elle se retrouva en dessous devant lui. Il se remit à l'embrasser et dégrafa lentement son soutif, mettant à nu sa poitrine, avant d'enlever son teeshirt et son pantalon rapidement. Ils se couchèrent sur le lit et il entreprit de l'embrasser, de lui caresser les seins, les sucer lentement, lui occasionnant des gémissements sourds. Un moment, il descendit plus bas et voulut repousser le slip. Mais elle émit un petit gémissement de protestation, retenant sa main, l'air paniquée
- Omar...
- je ferais doucement Assy. Ne t'inquiète pas.
Elle essaya de se détendre, mais il la sentait toujours très crispée. Trop crispée. Elle a du être vraiment traumatisé et avec un soupir, il s'écarta, ne voulant pas en rajouter.
- tu ne m'as pas encore pardonné c'est ca ? demanda t-il en se mettant sur un coude pour la regarder
- si. Je te pardonne. Mais c'est juste que...
- quoi ? dit-il en laissant promener sa main sur son ventre...
- tu m'as fait tellement mal la dernière fois. Je ne sais pas si...
- excuse-moi. Mais c'est toi aussi que me disait que tu avais déjà...enfin. Sincèrement, je pensais que...
Il bafouillait, ne trouvant pas de mots.
- mais ce n'est pas une excuse. J'ai vraiment été brutal avec toi. Et je ne me pardonnerais jamais mon comportement
Elle garda le silence un moment, voyant combien il était désolé.
- Mais ce n'est pas grave Assy. On en parle plus. On va attendre le temps que tu voudras. Quand tu seras prête, on le fera. Doucement.
Assy hocha la tête, et Omar se leva. Il se rendit dans les toilettes pour...se calmer et quand il revint Assy s'était changé et était prête.
Omar descendit pour saluer mère Saly après avoir déposé Assy chez elle. Cette dernière se mit à leur prodiguer pleins de conseils sur le mariage, priant pour eux, et après avoir promis à Assy de venir demain, il prit congé. Assy resta avec sa mère et lui demanda des nouvelles des invités. Quand sa mère aborda le sujet de la nuit de noce, elle baissa la tête, gênée.
- Assy ou est ton pagne ? demanda t-elle, après qu'Assy lui eut dit que tout c'était bien passé
Celle-ci perdit la voix et ne trouva rien à dire sur le coup, perdue.
- Je t'avais remis un pagne Assy, te demandant de l'étaler sur le lit avant de faire quoi que ce soit. Il est ou ?
- heuu...maman, je ne sais pas. Je crois que je l'ai perdue avant d'arriver. Je...
Mère Saly ne la crut pas sur le coup.
- comment cela ? Assy comment as-tu pu faire cela. Ta belle mère est aussi ta badiène. Elle va me réclamer ce pagne. Qu'est ce que je vais lui dire. ?
- dis lui de demander à Omar. Lui il sait.
- Aye Assy...c'est à toi que je demande. Ne me dis pas ce genre de choses. Tu savais...
Assy n'avait pas envie de continuer cette conversation. Honteuse. Gênée.
Mère Saly n'insista pas et complètement dépitée, décida de se coucher en maugréant.
Le lendemain, elle fut surprise de voir débarquer une dame qui se chargea de lui faire un massage avec du beurre de karité et d'autres feuilles sensé lui remettre les os en place. Elle subit les assauts de cette bonne dame parfois en criant tellement elle se montrait brutale, soutenant qu'il fallait passer par là, sinon, elle risquait des douleurs toute sa vie. Elle dormit toute la journée après cette séance très musclée. Rama aussi était passé et elle lui raconta sa soirée. Celle-ci l'encouragea à passer l'éponge car pour un début de mariage c'était déjà assez mouvementé et qu'après tout son mari l'aimait. Elle croisa Omar en partant et il l'accusa gentiment d'être une voleuse de nouvelles mariées. Ils rigolèrent un peu et ceci apaisa Assy qui pensait que leur relation allait en souffrir de cet incident.
Le mariage civil était prévu pour la fin de la matinée du samedi. Elle avait passé la nuit chez Rama et très tôt, la coiffeuse était venue. Elle avait revêtue une belle robe offerte par Rama et qui lui allait à merveille. Omar lui fit plein de compliments et ils partirent rapidement. Lui aussi était magnifique dans un costume sombre. Rama et Khady lui servaient de témoins. Pour Omar, tout son groupe voulait lui servir de témoins, et devant le maire, il y eut un gros cafouillage qui fit rire tout le monde. Les deux sœurs d'Omar étaient aussi présente, Ami et Awa, ainsi que d'autres cousins. Ils semblaient tous contents et sont venue naturellement féliciter Assy qui était vraiment émue par cet attention. La cérémonie fut belle et chargée d'émotions. Omar lui tenait la main et la regardait avec un petit sourire, ému. A la fin, il la prit dans ses bras et sans se soucier du monde, l'embrassa tendrement en lui murmurant à l'oreille
- félicitation Mme Bocoum.
Elle sourit, heureuse. Finalement, elle avait eu son mariage. Tardivement, difficilement, mais cette fois, elle savoura cet instant. Omar invita tout ce beau monde au restaurant et l'ambiance était au top. Tout le monde rigolait et félicitait Assy qui était tout le temps collé à son mari.
Dès qu'elle rentra, elle trouva du monde chez elle. Comme elle devait rejoindre le domicile conjugal le soir même, les gens défilaient à la maison pour remettre à sa mère soit une bassine, soit des tissus en wax pour l'aider. Elle trouva aussi une de ses badiènes qui devait la préparer. Mais avant elle le prit à part pour lui parler encore une fois du fameux pagne. Assy lui répéta ce qu'elle avait dit à sa mère, mais cette dernière la regarda bizarrement, sans faire de commentaires. Heureusement. Elle préféra s'éclipser, le cœur gros, mais se rappela des conseils de Rama, entreprit de ne pas en faire cas.
Le soir on lui fit prendre un bain sur un mortier avant de la tresser et de la recouvrir de pagnes. Il y avait une de ses cousines qui était sensé être avec elle et après les discours et les larmes des mamans et autres voisins, elles prirent la direction de la maison d'Omar. Sa belle-mère les accueillit en posant des pagnes sur le passage d'Assy. Il y avait du monde et Assy du encore attendre pleins de protocoles avant d'accéder enfin à ses appartements. Ses belles sœurs ainsi quelques voisines la suivirent dans sa chambre et restèrent un moment à papoter. Un moment, Omar revint.
- héé, sortez de ma chambre. J'ai besoin de ma femme.
- tu es le dernier à avoir une femme, répondit Ami.
- oui, mais j'en ai. Sortez, on doit faire des choses de grandes personnes.
Assy le regarda choquée et gênée au plus haut point. Mais Omar n'en avait cure et réussit quand même à les sortir de la chambre. Il allait refermer la porte quand sa mère demanda à parler à Assy. Badiène Oumy trouva Assy dans la chambre, et lui fit un grand sourire
- Ma fille, j'espère que tu t'es bien reposée ? demanda t'elle en la regardant fixement. Omar ne t'a pas trop fatigué durant la lune de miel ?
Assy secoua la tête, gênée.
- si tu avais passé ici ta nuit de noce, c'était à moi de venir t'aider à te lever et récupérer ton pagne. Parcequ'en plus d'être ta belle-mère, je suis ta badiène. Mais vous avez préféré vous isoler. Maintenant ou est ton pagne ma fille ? Tu l'as remis à ta mère ?
Assy perdit ses mots et se contenta de la regarder sans rien dire.
- je...j'avais...heuu...Omar.
- Omar est un homme. Toi ta mère t'avais bien remis un pagne non ? Tu sais comment ça se passe ma fille.
- qu'est ce qui se passe ?
Omar venait d'entrer dans la chambre et avait surement remarqué l'air perdue d'Assy
- Omar, c'est une discussion de femme. Reste en dehors de cela
- tu lui parlais de pagne maman. Arrêtez avec tout ça. Le fameux pagne là, on ne l'a pas utilisé. C'est tout. J'ai refusé. Assy ne vous donnera rien. Je t'ai dit que j'étais content de mon épouse. Ça ne suffit pas ? Tu veux quoi de plus.
Il s'était approché d'Assy et faisait aussi face à sa mère qui se mit à les regarder à tout de rôle, sans rien dire, avec un petit air sceptique. Sans un mot, elle tourna les talons et demanda à Omar de venir fermer sa porte. Quand il revint, il trouva Assy assise sur le lit, l'air un peu perdue.
- bienvenue mon cœur, murmura t-il en la prenant dans ses bras.
Elle sourit tristement
- Assy arrête voyons de faire cette tête.
Elle se força à sourire et le regarda.
- je sens que ça ne va pas être très facile avec elle. Dit-elle.
- tu n'es pas avec elle ma chérie.
Ils gardèrent le silence un moment
- Omar, dit-elle doucement
- oui
- est ce que tu m'aimes vraiment ?
- pourquoi tu me poses cette question ?
Elle soupira.
- je voulais savoir si je suis vraiment en sécurité avec toi. Les évènements de ces derniers temps m'ont vraiment ébranlé Omar. Je préfère mettre tout cela à la poubelle. Mais j'ai peur. Tellement peur qu'au moindre problème tu me ressortes tout cela Omar. Je ne supporterais pas. Ta mère se doute peut être de quelque chose donc...
- mais arrête ce n'est pas leur problème. Et puis en quoi ça les intéresse tout ça.
Elle le regarda tristement
- c'est notre société qui le demande Omar.
Il lui prit les mains et la regarda.
- Assy, je te jure que ça n'arrivera plus jamais. Ma mère laisse la moi. je saurais m'en occuper. Ne t'inquiète pas. OK
Elle hocha la tête et il lui proposa d'aller se doucher pour dormir. Dans les toilettes, elle revêtit une très jolie nuisette en soie blanche, très sexy. Elle s'était marié aujourd'hui, donc cette nuit était sa nuit de noce. Elle comptait mettre sa peur de côté et aller affronter son mari. Quand elle sortit, Omar était en train de regarder la télé et il laissa tomber la commande à sa vue. Il émit un petit sifflement
- tu aimes ? demanda t-elle doucement.
Il ne répondit rien, se contenta de la regarder fixement
- approche que je te montre.
Elle s'approcha lentement, et il l'attira à lui, la regardant fixement
- je t'aime Assy
Cette fois-ci il se montra tendre doux et s'attarda sur ses lèvres, ses seins, son ventre, ses jambes, comme s'il cherchait à embrasser chaque millimètre de son corps. Finalement, elle était tellement impatiente qu'elle lui souffla à l'oreille de venir. Mais il prit encore son temps, lui arrachant de petits cris de frustration. L'acte fut certes douloureux encore, mais beaucoup moins que la dernière fois et elle savoura. Elle ne connut pas encore l'extase, mais avait vraiment aimé la façon dont s'est déroulé sa « nuit de noce ».
Assy regarda la montre. 2 heures du matin. Il était tard et elle avait vraiment sommeil. Elle se leva et rangea ses cours. 3 matières à reprendre. Elle en avait 3 qu'elle devait rattraper pour espérer passer en License. Et malheureusement, elle était très en retard sur ses révisions. Elle se demandait comment elle y arriverait, surtout avec son mari...impitoyable. Elle sourit en y pensant. Omar avait un appétit sexuel incroyable et quand elle le taquinait sur cela, il répliquait toujours qu'il fallait être deux pour faire cela. Mais depuis plus de deux mois qu'ils étaient mariés, elle avait l'impression qu'ils étaient toujours en train de faire la chose. Au début c'était vraiment douloureux et ils ont été obligé d'aller voir un gynécologue qui lui a dit que c'était normal et début que cela fasse un peu mal, mais qu'avec le temps ça irait. Il leur avait donné des lubrifiants et depuis c'était...plus chaud. Et pour ne rien arranger, Omar l'avait accompagné dans une boutique de lingerie et il avait choisi les pièces qui l'intéressaient. Ce jour là, ils devaient aller diner, mais au restaurant, il ne tenait pas. Ils ont interrompu le diner pour prendre une chambre dans un hôtel à côté et commencer à expérimenter les tenues sexy. Non Omar était trop porté sur la chose. Même si ça ne lui déplaisait pas aussi. Il semblait encore plus attaché à elle, l'appelait toute la journée pour voir ce qu'elle faisait, si sa mère ne lui faisait pas des misères. Et le soir quand il rentrait, il la prenait dans ses bras des minutes en lui murmurant qu'elle lui avait manqué. Oui, son mari la rendait heureuse.
Elle entra doucement dans la chambre, et se changea doucement, en surveillant Omar, refusant de faire le moindre bruit. Ensuite, elle se mit au pied du lit pour réfléchir à comment se coucher sans le réveiller. Elle ne put s'empêcher d'admirer son grand corps athlétique, ses abdos, ses cuisses puissantes et frissonna. Son mari était un homme viril. Mais aujourd'hui elle était trop fatiguée pour réveiller la bête.
Elle avait réussit à s'engouffrer sous les couvertures et poussa un petit ouf de soulagement quand elle le sentit bouger. Elle arrêta sa respiration, pensant qu'il détectait son souffle.
- bébé...grogna t-il
Elle garda le silence, immobile
-tu dors ?
Toujours silence. Sans en faire cas, il se roula exprès du côté d'Assy et se colla volontairement à elle, l'air de rien, semblant continuer de dormir. Mais elle le sentit se réveiller...au sens propre comme au sens figuré. Il poussa un petit gémissement en se bougeant imperceptiblement derrière elle, se collant encore plus à elle et lui faisant sentir son désir. Involontairement elle sentit des picotements au ventre, et se retint de se retourner. Omar avait cet effet sur elle. Parfois avec juste un regard, il arrivait à lui faire sentir son envie d'elle et c'était des fois dans des endroits très...incertains. Mais aujourd'hui, elle était fatiguée. Du moins le pensait-elle jusqu'à ce qu'elle sente ses mains remonter le long de sa cuisse
- Omar vraiment tu exagères, dit-elle en se retournant, incapable de résister.
- je croyais que tu dormais, répondit-il avec sa voix rauque, encore ensommeillé, sans ouvrir les yeux et en continuant à se frotter à elle.
- je suis fatiguée mon cœur. Pas aujourd'hui, souffla t'elle en lui caressant le visage
- c'est comme tu veux...
Mais il a continué et ses mains ont remonté le long de ses jambes pour toucher les fesses.
- dormons alors, dit-il en s'écartant brusquement
Trop tard. Assy avait déjà tous les sens en alerte. Sans hésiter, elle se mit à califourchon sur lui et se pencha pour l'embrasser, réveillant volontairement la bête.
- et après c'est moi qu'on accuse d'obsédés...dit-il en rigolant et en ouvrant les yeux cette fois.
Elle lui mordit méchamment la lèvre, le faisant crier. Après une bonne partie de rigolade, ils se regardèrent. Sérieusement. Intensément.
- je t'aime Omar...dit-elle en lui caressant délicatement les lèvres.
Il sourit.
- tu m'aimes comment ??
Avec un grand sourire, elle commença à lui embrasser les épaules doucement
- comme ça...
Elle continua en descendant plus bas
- et comme ça...
Il gémit et elle descendit plus bas...
Plus tard, elle retomba, les étoiles dans la tête, le cœur battant, le corps tremblant et toute haletante. Omar se détacha d'elle et se leva pour aller dans les toilettes. Il ressortit quelques minutes plus tard.
- ma mère dit que j'ai maigri et que je dois t'éviter ces temps ci, commença t-il, sinon tu vas me sucer jusqu'au os car tu es...
Elle se boucha les oreilles.
- ta mère est une mauvaise langue. Moi aussi j'ai une mère. Si elle savait ce que tu me fais subir tous les jours, elle viendrait me chercher.
- et tu refuserais de partir, parce que chez elle tu n'auras pas toutes ses bonnes choses
Et c'était parti pour une bonne partie de chamailleries, pour finir, encore, dans les bras l'un de l'autre.
- Badiène, je te sers de l'eau ? demanda Assy gentiment à sa belle mère qui revenait juste de la ville
Elle la regarda un moment et hésita à lui répondre. Finalement elle soupira
- Je sais ou se trouve le frigo Assy. Merci. Dit-elle en se dirigeant vers sa chambre.
Depuis près de cinq mois qu'elle était là, elle n'arrivait pas à lui trouver des poux et Dieu sait qu'elle lui en cherchait. Au début c'était trop flagrant. Elle refusait de lui parler, la rabrouait au moindre effort qu'elle faisait pour lui parler, refusait de manger les plats qu'elle cuisinait. Mais elle ne disait jamais rien, ne se fâchait jamais, ne changeait même pas de mine, se contentant juste de s'excuser ou encore de lui demander comment elle aurait du s'y prendre. Chaque matin, dès que son mari partait, elle descendait et leur préparait un petit déjeuner succulent qu'elle déposait sur la table à manger. Ensuite, elle allait arroser son petit jardin avant d'aller aider la bonne à la cuisine. Elle devait quand même reconnaitre qu'elle était très serviable. Mais cette histoire de pagne lui était resté à travers de sa gorge. Elle pensait dur comme fer qu'Assy n'était pas vierge et que son mari la couvrait. Et ça elle ne le supportait pas.
Pour toutes ses raisons, voir Assy lui était pénible. Malheureusement, celle ci faisait tout pour être gentille avec elle. Rien que ce matin, elle s'était encore porté volontaire pour préparer le déjeuner et avait demandé à son beau père ce qu'il voulait manger. Elle avait réussi ses examens et ses cours avaient timidement démarré. Donc parfois elle allait à l'université et d'autres fois, elle n'avait pas cours. Ce matin, elle n'y était pas allé et avait donc concocté un succulent poulet piqué au gingembre, mais au milieu du repas, elle s'était énervée contre Assy disant que c'était trop épicé. Toujours la même excuse.
-tes repas de banlieue, il ne faut pas les cuisiner ici. C'est trop épicé. Si c'est cela que tu as réservée pour ton mari il ne mangera rien à son retour.
- Oumy arrête donc, le plat est délicieux, avait répliqué, tonton Amadou.
Comme de temps en temps, depuis qu'elle était dans la maison, elle se portait volontaire pour cuisiner à midi. Mais elle ne récoltait que des critiques.
Oumy jeta rageusement sa cuillère.
- mange-toi si tu veux. Moi je ne mange pas ces choses là.
- badiène, je suis désolée, murmura Assy.
- tu es toujours désolée et ça ne change pas. Maintenant ne cuisine plus. J'ai une bonne qui est capable de cuisiner. Si tu ne peux pas rek, tu laisses tomber.
- Oumy, arrêtes. Laisse cette fille tranquille...
Plus tard, Assy était venue la trouver dans sa chambre pour lui demander si elle voulait qu'elle lui prépare quelque chose de sucré.
- tu te moques de moi Assy. je suis ta tante. Tu me prépares quelque chose d'épicé et maintenant tu me demande si je veux manger du sucré. A midi qui mange du sucré ? Tu te moque donc de moi.
Elle s'était excusée avant de s'éclipser. Son mari était venu la sermonner plus tard, lui demandant d'être indulgente envers sa belle fille. Mais elle avait sorti pleins de griefs contre Assy, lui reprochant des manières trop villageoises. Le soir, Omar est venu la voir pour lui dire bonsoir, comme d'habitude, mais elle a pensé que sa femme lui avait raconté quelque chose. Elle avait donc prit les devant
- je sais qu'Assy t'a parlé. Mais je suis désolé de te dire que ta femme est têtue. Assy n'en fait qu'à sa tête.
Elle était partie sur des explications parfois infondées sur son comportement depuis qu'elle était à la maison.
- je ne savais pas qu'elle cuisinait, murmura t-il doucement quand elle eut fini.
Elle l'avait regardé bizarrement
- comment cela tu ne savais pas qu'elle cuisinait.
Il haussa les épaules
- bah non, elle est sensé réviser pour ses examens quand je pars travailler. Et tout ce que tu me dis là m'étonne. Assy ne m'a jamais parlé de toi. Sauf pour me dire que tu étais très gentille avec elle.
Elle garda le silence sur le coup. Prise au dépourvue, elle ne sut pas trop quoi ajouter.
- je ne sais pas quel problème tu as avec elle maman, mais tu devrais arrêter tout cela. J'aime Assy. Je sais qu'on ne dit pas ce genre de choses à sa mère, mais je vais le faire. J'aime Assy comme je n'ai jamais aimé une autre femme. Un jour tu m'as dit qu'elle est allé voir un marabout pour cela, mais si c'est le cas ça ne me gène pas, car je suis heureux avec elle. Si tu m'aimes, je te demande juste d'être plus gentille avec elle.
- je n'ai jamais été désagréable avec elle.
Il garda le silence un moment.
- dans ce cas, il n'y a pas de soucis. A tout à l'heure pour le diner
Elle soupira et se mit à réfléchir à tout cela. Se demandant finalement s'il ne valait pas mieux lâcher du lest. Même ses sœurs qu'elle appelait pour se plaindre d'Assy lui disaient la même chose. Que c'était sa nièce et qu'il valait mieux lui pardonner et l'encadrer.
Après le diner, ils étaient restés un peu à écouter les délires de son petit frère avant de monter se coucher.
- Assy, pourquoi tu cuisines ici ? demanda t-il alors qu'ils se changeaient pour dormir
- heuu...je ne fais rien le matin, donc je m'occupe
Il sembla réfléchir un moment.
- et tu t'es disputé avec ma mère ?
Elle secoua vigoureusement la tête
- Non, jamais. Qui t'a dit cela. Ta mère est ma badiène. Jamais je ne me disputerais avec elle voyons.
- mais pourquoi tu fais cela Assy, dit-il en commençant à s'énerver
- quoi ?
- pourquoi tu cuisines, tu fais le ménage tu...je ne sais même pas moi. Les weekends aussi tu tiens à cuisiner pour moi et la semaine aussi tu le fais. Mais enfin tu cherches à prouver quoi ?
Assy ne comprenais rien à sa colère
- je ne te comprends pas Omar. C'est quoi le problème ?
Il jeta furieusement le teeshirt qu'il s'apprêtait à porter
- je ne t'ai pas amené ici pour que tu joue les boniches pour ma mère. Quand tu n'as pas cours, pourquoi tu ne resterais pas ici à revoir tes cours. C'est tellement plus simple. Ami aussi est étudiante comme toi et à des heures creuses comme toi est ce que tu la vois cuisiner ou faire le ménage. Tu es ma femme. Limites toi à cela. Je ne t'ai jamais demandé de faire tout ce cinéma pour plaire à ma mère.
- mais...
- il n'y a pas de mais. Tes petites habitudes de boniches, tu n'avais qu'à les laisser...
Il ne continua pas. Assy fronça les sourcils et cru avoir mal compris, furieuse
- habitude de boniche ? Ça veut dire quoi Omar ?
Il garda le silence et sortit de la chambre. Mais elle le suivit.
- je travaillais Omar. Je travaillais pour gagner ma vie. Je ne jouais pas à la boniche. Et ici aussi je ne joue pas à la boniche. Je me vois mal me lever et rester dans mon appartement à paresser et c'est pourquoi je me lève pour aider. Mais de là, à me traiter de...
Elle secoua la tête, manquant de mot.
- c'est quoi tu as honte de moi ? de ce que je faisais avant ?
- arrête...dit-il sur un ton agacé. N'interprète pas mal mes propos
- dans ce cas explique-toi. Ça veut dire quoi ? dit-elle en haussant le ton.
- ne me crie pas dessus...
Et c'était parti pour une grosse dispute qui dérapa rapidement, Omar reprochant à Assy d'être trop susceptible et Assy lui disant qu'il était colérique. Chacun se coucha de son côté, boudant, le cœur gros.
Le lendemain, elle se leva comme d'habitude très tôt pour aller lui préparer du café et faire des toasts pendant qu'il se douchait. Quand il l'a trouvé dans la cuisine, elle n'a pas eu droit à son bisou matinal, mais juste à un petit « salut » auquel elle a répondu sur le même ton. Il est parti sans un regard, la laissant vraiment perdue. Après avoir rapidement nettoyé, elle partir à l'université et cette fois aussi on avait annulé leur cours. Elle décida d'aller voir sa mère. Elle y allait aussi souvent que possible. Avant de prendre le taxi elle prit le soin d'appeler son mari. Mais il ne prit pas son téléphone. Elle insista et finalement lui laissa un message avant d'appeler sa belle mère la prévenir qu'elle allait voir sa mère.
- vas-y et passe-lui le bonjour de ma part, dit-elle gentiment
Elle passa une bonne journée à Pikine. Elle avait continué à appeler Omar en vain. Il refusait de prendre et quand elle a essayé sur son fixe, personne ne décrochait. Ce jour là, sa mère la taquina sur le fait qu'elle venait rarement la voir et ceci montrait qu'elle était heureuse dans son ménage. Elle lui avoua que oui, elle ne se plaignait pas. Omar la comblait sur tous les plans. Sa mère était soulagée d'entendre cela et continua à prier pour elle avant de lui demander si sa badiène n'était pas trop dure avec elle.
Elle lui assura que non, pour ne pas trop l'inquiéter. Et puis, globalement, ça se passait bien pour elle dans la maison. En fait, ses cousines n'étaient pas si hautaines qu'elle le pensait. Au contraire. Ami n'était certes pas trop bavarde, mais était très gentille. Elles avaient à peu près le même âge et s'entendaient plutôt bien. Awa, venait juste après Omar et travaillait dans une ONG. Elle n'avait pas trop le temps, mais essayait quand elle le pouvait de discuter avec Assy et parfois même montait dans leur appartement pour tailler bavette. Alassane, leur jeune frère, était un cas...particulier. Encore au lycée, il était drôle à souhait et était celui qui apportait la bonne humeur dans la maison. Il adorait Assy et le lui avait fait savoir dès le début comme son père d'ailleurs. Il lui passait des films et des séries américaines à la mode. Assy avait toujours hâte qu'il descende pour qu'il lui raconte sa journée de manière...décalé. Il avait une passion. Les filles. Ils les aimaient grosses, petites, claires, noires, belles, vilaines. Il fallait juste qu'elle lui confirme que c'est bien une fille. Il était charmeur et ressemblait beaucoup à Omar, en moins costaud. Donc il faisait des ravages au grand dam de sa mère. Oui, finalement, Assy se plaisait dans sa nouvelle maison. Même si sa belle mère semblait ne pas trop l'apprécier, elle n'en faisait pas trop cas, se contentant de faire ce qu'elle devait faire. Et puis, elle n'était pas méchante. Juste...difficile
Elle déjeuna avec sa maman dans une bonne ambiance et celle-ci l'informa aussi que Nafi avait fait une fausse couche et elle s'en désola. Bizarrement, entendre des nouvelles de Nafi et donc d'Ibrahima ne la troublait plus comme avant. Elle prit la nouvelle avec juste un petit pincement au cœur. Mais sans plus.
- Assy depuis quelques temps je voulais te parler d'une chose. Je sais que tu ne vas pas le prendre bien mais je crois que c'est plus raisonnable pour moi
- qu'est ce qui se passe maman.
- tu sais que je suis vieille maintenant. Depuis quelques années, je fais partie d'une tontine et à chaque fois que je gagnais j'envoyais l'argent à mes sœurs pour qu'elle construise un batiment dans la maison familiale. le batiment n'est certes pas prêt, mais avec l'argent de ton mariage, on a pu terminer une chambre et des toilettes.
- maman qu'est ce que tu veux me dire ? demanda t-elle anxieuse
- Assy, je restais à Dakar pour toi. Maintenant que tu es mariée et en de bonnes mains, laisse moi retourner auprès de ma famille.
- mais maman c'est moi ta famille. Dit-elle les larmes aux yeux. Je n'ai que toi ici.
Mère Saly soupira.
- un adage dit qu'une fille n'est jamais de bonne compagnie car tôt ou tard, elle quitte pour rejoindre son mari.
- maman...ne dis pas ça.
- écoute. Je suis seule ici maintenant. La petite qui me tenait compagnie est partie avec sa mère. Les filles de la maison aussi se marient et partent. Je vais bientôt me retrouver toute seule.
- viens vivre avec moi maman. Il ya de la place dans mon appartement, dit-elle en lui prenant les mains.
Mère Saly éclata de rire.
- ta belle mère va me tuer. Jamais je ne ferais cela Assy.
Elle essaya de la convaincre que c'était la meilleure chose à faire et que ses sœurs seront la bas pour elle. Assy refusait et essuyait ses larmes. Mais finalement, elle fut obligée de se rendre à l'évidence. C'était peut être la meilleure chose à faire.
- St-Louis ce n'est pas loin. Tu pourras venir quand tu veux. Et puis, je vais récupérer ton petit frère. Là-bas c'est plus calme que Dakar. Je pourrais l'encadrer.
Elle décida de rentrer très tôt, le cœur meurtri par l'annonce de sa mère. Mais elle fut bloquée dans les embouteillages et quand elle arriva, il y avait déjà la voiture de son mari devant la porte. Elle se dépêcha de rentrer et le trouva seul dans leur appartement en train de regarder la télé. Elle était tellement triste qu'elle avait juste envie de se blottire dans ses bras et de se faire réconforter. Mais le visage froid d'Omar la découragea
- salut...dit-elle
-...
- Omar, je te parle. Arrête de me faire la tête. C'est enfantin.
- tu étais ou ? dit-il sans détacher les yeux de la télé.
- j'étais chez ma mère. J'ai essayé de t'appeler en vain. Tu refusais de me prendre.
- j'étais en réunion toute la journée.
- tu ne pouvais même pas m'envoyer un texto. Ou répondre au mien ?
- tu ne pouvais pas me le dire ce matin que tu partais voir ta mère
- tu m'as à peine salué ? répliqua t'elle
- et c'est pourquoi tu as décidé d'aller voir ta mère ? De n'en faire qu'à ta tête. C'est cela.
La discussion allait dégénérer. Encore. Elle préféra garder le silence, n'ayant pas trop le cœur à la dispute. Elle était trop triste pour cela. On sonna à leur porte. C'était la bonne qui les prévenait que le diner était prêt. Quand elle voulait cuisiner chez eux, il refusait disant qu'il a toujours diné en famille et qu'il ne voulait pas que ça change. Mais aujourd'hui, il refusa de descendre, disant qu'il n'avait pas faim. Elle le regarda quelques seconde et lui demanda encore d'arrêter de bouder. Mais il se contenta de regarder fixement l'écran de la télé. Elle aussi n'avait pas faim, mais descendit quand même manger. Amy réserva un plat à Omar au cas ou il aurait faim. Après avoir mangé, elle resta au salon avec Amy, triste et sur le point de pleurer. Le comportement d'Omar, sa mère.
- Assy, tu ne vas pas bien ? demanda Amy doucement, voyant qu'elle n'était pas dans son assiette
Elle se força à sourire.
- sisi, je vais bien. Juste un peu fatiguée.
Amy la regarda un moment.
- parfois de ma chambre j'entends tout quand vous êtes au salon. Dit-elle.
Assy la regarda intrigué.
- même quand vous faites vos cochonneries dans votre salon j'entends tout. Vous n'etes pas trop discrets.
Assy écarquilla les yeux et se cacha le visage entre ses mains avant d'éclater de rire. Amy aussi l'imita et elles eurent du mal à retrouver leur sérieux.
- désolé Amy. On ne voulait pas te...
- traumatiser...ça fais bizarre d'entendre son frère..
- n'en rajoute pas Amy
- vous avez la chambre. Pourquoi vous le faites au salon ?
Elles repartirent sur un éclat de rire. Ceci fit du bien à Assy de rigoler un peu.
- mais hier c'était autre chose. Je préfère vos moments de câlin à ce que j'entendais hier tu sais.
Assy reprit son sérieux, mais ne voulait pas trop s'étendre sur le sujet. C'était entre elle et Omar et elle se voyait mal en parler à sa belle sœur, même si elle était très gentille.
- je suppose que c'est des choses qui arrivent dit-elle finalement. Omar est un peu colérique parfois. Mais je gère. Ça va s'arranger
- t'inquiète. Il est parfois comme ça. Mais il n'a rien sur le cœur. dit Amy en la prenant dans ses bras pour la réconforter. Et puis comme cela, ça sera la diète aujourd'hui pour vous.
Plus tard, elle trouva Omar endormi au salon et quand elle le réveilla, il se contenta de grogner et de lui dire qu'il regardait la télé. Elle est donc allée se coucher, la laissant à sa bouderie et réussit difficilement à dormir. Et ce petit manège a continué ainsi tout le reste de la semaine. Elle n'insistait pas et était plus préoccupé par sa mère qui s'occupait de son installation à St-Louis. Sa chambre avait encore besoin de finitions et elle vida son compte pour lui donner l'argent dont elle avait besoin. Il s'agissait de ses économies et de l'argent qui lui restait de son mariage. Sa seule peine c'était de ne pas pouvoir partager cela avec son mari qui ne lui donnait même pas l'occasion de lui en toucher un mot. En désespoir de cause, elle en parla à Amy un jour et celle-ci compatit.
Le vendredi soir, après le diner en famille, ils étaient tous resté à regarder une émission sur une chaine locale avec des commentaires. Le vendredi, tout le monde restait car il n'y avait pas de boulot le lendemain. Tout le monde commentait et il y eut un reportage sur St-louis.
- Assy quand ta mère sera à St-louis, on ira tous lui rendre visite et ainsi je pourrais connaitre cette merveilleuse ville.
- ta mère va partir à St-Louis, demanda tonton Amadou.
Elle jeta un coup d'œil rapide à Omar qui la regardait bizarrement.
- Oui, elle va s'installer là-bas. Elle dit qu'elle se sent trop seule ici.
Sans ajouter un mot, Omar se leva brusquement et prit congé, laissant Assy perturbée. Badiène Oumy fit plein de commentaires que St-louis et promis aussi d'aller lui rendre visite. Une demi-heure plus tard, elle rejoignit son mari. Son comportement de ses derniers jours commençait à lui peser et elle avait le cœur lourd. Elle le trouva couché et s'était même recourt pour ne pas avoir à lui parler. Elle faillit pleurer, mais se retenait. Elle se déshabilla lentement et se glissa sous les couvertures et resta longtemps les yeux ouverts, incapable de dormir. Elle se leva finalement et voulut sortir quand Omar l'appela
- Assy...
Elle sursauta et se retourna. Lui aussi ne dormait pas.
- c'est quoi cette histoire avec ta mère ? Pourquoi tu ne m'en avais pas parlé.
Il s'était redressé et la regardait fixement.
- ça fait des jours que tu ne me parles pas. Je vais te le dire comment ?
Il se leva et vint se planter devant elle.
- au point que tu puisses dire ce genre de chose à ma sœur et pas à moi.
- elle au moins me parle. J'étais mal et toi non seulement tu ne l'as pas remarqué, mais en plus tu me fais la tête.
- parce que tu t'es comporté comme une idiote Assy, dit-il en criant presque.
- même si c'était le cas, tu n'avais qu'à me le reprocher, on en discute et on passe à autre chose. Au lieu de cela, tu me mets en quarantaine. Comme si j'étais une étrangère pour toi. Répondit-elle sur le même ton. Je vais parler à qui. Ma mère m'annonce qu'elle compte partir et tu penses que ce n'est pas à toi que je voudrais le dire en premier. Mais quand je t'approche tu t'éloigne, quand je te parle tu ne me réponds pas. Que veux-tu que je fasse ? Quoi ?
Il la regarda sans un mot.
- je ne connais pas ça Omar...je ne sais pas me fâcher pendant des jours. Je n'ai vécu qu'avec ma mère et on ne se fâchait jamais. Elle se disputait avec moi, me disait pleins de choses pas toujours facile à entendre, mais m'avait aussi appris que dès qu'on finit de se disputer, on fait la paix. Moi j'ai été éduqué comme cela. Toi on est marié depuis 5 mois et après une dispute, tu me fais la tête. Depuis 4 jours, tu me réponds à peine, tu ne m'appelle plus durant la journée, tu ne me touches plus...
Il soupira, semblant perdre un peu de sa verve.
- j'étais fâché. Je voulais vraiment te le faire comprendre. Je n'apprécie pas certains comportements Assy.
- dis le moi. C'est plus simple que de rester dans ton coin à bouder. Si tu ne me dis rien, comment je pourrais savoir ? dit-elle tristement en le regardant.
Elle était déçue. Elle ne s'attendait pas à cela de sa part. Pendant tous ses mois, ils faisaient tout ensemble et après une dispute, il la traite comme une parfaite inconnue. Non, elle ne comprenait rien à rien. Elle le regarda, comme elle n'avait pas osé le faire durant ces derniers jours. Elle avait craint un moment qu'il lui demande de partir, qu'il lui dise que finalement il regrettait leur mariage. Oui, elle était passée par tout cela, tellement le comportement de son mari l'intriguait. Elle a même pensé qu'il voyait peut être une autre.
- j'ai cru un moment que tu allais me dire de partir et que tu regrettais le mariage avec moi...souffla t'elle tristement.
Il se passa la main sur la tête et s'approcha lentement
- non je ne ferais jamais cela. Je...
Il ne dit plus rien. Elle aussi garda le silence, attendant une explication. Longtemps.
- OK. Dit-elle finalement avant d'ouvrir la porte et sortir et se diriger vers le salon. Il vint la trouver quelques minutes plus tard. Elle avait commencé à regarder un dvd du Dr House qu'Alassane lui avait prêté.
- tu ne viens pas dormir ? demanda t-il doucement en s'installant à côté d'elle
- j'ai pas trop sommeil.
Ils regardèrent un moment les délires du Dr avec son équipe.
- pourquoi ta maman veut partir ? demanda t-il brusquement.
Elle l'observa, surprise qu'il lui pose cette question. Elle décida de passer l'éponge et soupira en lui répéta les raisons évoquées par sa mère, ainsi que les travaux. Sa voix se brisa avant qu'elle ne termine
- si elle part, elle va vraiment me manquer. Si en plus toi tu me fais la tête à chaque fois qu'on se dispute, je crois que je vais devenir folle.
Sans hésiter, il la prit dans ses bras et l'obligea à se mettre à califourchon sur lui.
- viens là...ne dis plus ce genre de choses. Tu ne seras jamais seule. Je serais toujours là pour toi. Je t'ai proposé de dire à ta mère de venir vivre ici. La maison est grande. C'est vrai qu'elle est toute seule là-bas.
- elle ne veut pas...
Ses larmes coulèrent lentement et Omar les essuya doucement. Ils se regardèrent et elle se pencha pour l'embrasser.
- tu m'aimes toujours Omar ? demanda t'elle
Il sourit et lui prit le visage entre ses mains.
- pourquoi tu me poses cette question ? Je t'aime ma chérie. On n'a pas eu la même éducation. Ici, ma mère quand elle se fâchait, nous faisait la tête des jours, et quand elle n'était plus en colère, elle nous parlait à nouveau. Ce n'est peut être pas la meilleure chose à faire.
- même avec moi ? Tu peux rester autant de temps sans me parler ? C'est pourquoi je te demande si tu m'aimes. Toute ta famille sait qu'on est fâché. Moi le premier jour j'ai été déprimée. Tu me manquais tellement...
- toi aussi tu me manquais mon amour. Excuse-moi
Elle se pencha pour l'embrasser. Son mari lui avait manqué. Ses lèvres, son corps, tout lui avait manqué. Ils s'enhardirent rapidement et se déshabillèrent frénétiquement. Elle gémissait sous ses doigts, ses lèvres et les taquineries d'Amy lui revinrent en mémoire et elle lui souffla à l'oreille
- allons dans la chambre
Il n'écoutait même pas et lui saisit à nouveau les lèvres fiévreusement. Elle était toujours sur lui et voulait s'échapper. Mais rien à faire, il la tenait fermement à la taille, sa poitrine à hauteur de sa bouche.
- il n'y a personne voyons. J'ai trop envie de toi. Viens...
Elle n'y put rien, surtout qu'il la bascula sous lui et entreprit de lui faire l'amour.
Plus tard, elle lui dit qu'Amy entendait tout car les fenêtres du salon donnaient sur sa chambre. Il rigola et lui dit qu'il s'en foutait pas mal et qu'elle n'avait qu'à trouver un mari. Mais ils retournèrent dans leur chambre pour continuer à se câliner.
- je suis vraiment désolé Assy. Pour ces derniers jours. Dorénavant, on se promet de ne plus se faire la tête pendant plus d'une journée.
Le lendemain, elle se réveilla difficilement. La nuit avait été très agitée pour elle et elle avait mal partout. Elle avait promis à Amy de l'accompagner au marché, mais elle était trop fatiguée. Omar était sorti tôt car il avait un de ses collègues qui baptisait sa fille. Elle descendit cependant pour déjeuner et elle du s'excuser auprès d'Amy pour leur programme. Mais cette dernière lui dit qu'elle comprenait avec un clin d'œil qui l'aurait fait rougir si elle avait pu. Rama passa la voir et elles restèrent à papoter jusqu'à l'arrivée d'Omar qui les invita toutes au restaurant. Elle passa une bonne soirée et rentrèrent un peu tard pour trouver Badiène Oumy au salon. Ils restèrent encore un long moment à discuter avec elle ce qui lui fit vraiment plaisir.
Plus tard, sur le point de se coucher, Omar attira sa femme dans ses bras et l'embrassa tendrement.
- mon amour...
- hum
- j'aimerais tellement que nous ayons un bébé.
Elle sourit. Au début de leur mariage, la gynécologue leur avait juste recommandé de compter les jours et d'éviter les périodes sensibles, car Assy voulait juste attendre d'avoir sa licence et ne voulait pas de pilules. Donc durant ces périodes, quand Omar ne pouvait pas tenir, il utilisait des préservatifs.
- chéri, je n'ai pas encore fini mon année.
- je sais, mais on est au mois de décembre, si on s'y met, tu pourras accoucher durant les vacances et continuer tranquillement voyons. Tu n'as pas envie de me faire un enfant. Un petit garçon.
- ou une petite fille...
Il rigola et l'embrassa.
- un petit garçon mon cœur. Qui me ressemblera et à qui je vais apprendre à jouer au basket.
- non qui me ressemblera. Tu es trop vilain, répliqua t-elle, sérieuse
Il éclata de rire.
- tu ne crois même pas à ce que tu dis. La première fois que tu m'a vu, tu as craqué. Avoue.
Ils se chamaillèrent entre éclat de rire et petits mensonges. Mais au final, il n'utilisa pas de préservatifs.
Mère Saly déménagea à St-louis durant les fêtes de Pâques. Ce fut des moments très douloureux pour Assy qui avait l'impression d'être impuissante. Elle ne voulait pas que sa mère parte, mais elle ne pouvait rien faire pour la retenir. Son petit frère devait aller la rejoindre à la fin de l'année scolaire. Omar lui avait remis une importante somme pour sa mère, pour l'aider à terminer le bâtiment et s'installer. Assy avait été très touchée et ne cessait de le remerciait au point qu'il le lui interdise, lui assurant que c'était son rôle. Il était son mari et se devait de la soutenir. Il savait qu'elle n'était pas bien et faisait tout pour l'épauler. Tous les weekends, ils allaient ensemble à Pikine pour lui rendre visite et permettre à Assy pour profiter. Même Badiène Oumy est venu avec eux une fois, faisant énormément plaisir à Mère Saly. Depuis quelques temps, elle était plus gentille avec Assy, discutant avec elle, l'envoyant pour des courses, appréciant ses plats et commandait souvent des plats de crudités la nuit. Oui, maintenant, elles s'entendaient plutôt bien et ceci contribuait à mettre une bonne ambiance dans la maison. Et tout cela mère Saly le remarqua et le jour de son départ, elle la prit à part et lui demanda de persévérer, de continuer à considérer sa belle mère comme sa propre mère, arrachant des larmes à Assy. C'est Omar qui se chargea de la conduire jusqu'à St-Louis. Assy faisait aussi partie du voyage et était toute triste. Mais une fois sur place, elle devait reconnaitre, qu'elle serait mieux ici avec ses sœurs et sa famille plutôt que d'être toute seule dans la banlieue dakaroise. Mais n'empêche. Au moment de repartir sur Dakar, elle s'accrocha à sa mère, refusant de la lâcher. Il a fallu qu'Omar la soulève comme un enfant pour qu'elle se détache et la rentre presque de force dans la voiture. Mère Saly est alors retourné rapidement dans la maison en essuyant ses larmes, pour ne pas voir Assy éclater en sanglot.
Il lui fallu un peu de temps pour s'en remettre. Mais elle y arriva surtout qu'à chaque fois qu'elle entendait sa mère elle était en pleine forme et semblait s'épanouir. Omar aussi pour lui faire oublier tout ça l'amena en weekend ou elle se détendit grâce à des séances de hammam. Au retour, elle se sentait mieux et repris ses activités. Ses cours se passaient plutôt bien malgré des grèves à répétitions et elle alliait vie de couple et cours. Parfois le matin c'était difficile de se lever surtout après une nuit blanche à faire des galipettes avec son mari. Les mois passaient, et malgré qu'ils ne prenaient plus aucune précaution elle ne tombait pas enceinte. Malheureusement. A chaque fois qu'elle voyait ses règles, elle ne pouvait s'empêcher d'être déçue. Cette déception d'accentuait au fil des mois. Le plus dur c'était de dire à Omar que ses règles étaient venues. Même s'il ne voulait pas le faire sentir à Assy, il était déçu. Elle en parlait plus librement avec Rama qui la rassurait et lui disait qu'elle était marié depuis moins d'un an et que vraiment il n'y avait pas de quoi se presser. Elle se calmait alors et reprenait du poil de la bête, prête à recommencer le mois prochain.
Un soir qu'elle discutait avec Amy, elle lui dit qu'elle avait remarqué qu'elle semblait plus joyeuse et surtout qu'elle était toujours accroché au téléphone. Celle-ci lui fit un grand sourire malicieux et lui avoua être amoureuse ces temps ci.
-j'ai rencontré un jeune homme qui m'a l'air très bien ces temps ci et je dois avouer ma chère qu'il ne me laisse pas indifférent
Assy lui sourit et la poussa à lui en dire plus. Elle sortait d'une relation amoureuse très compliquée juste quand Assy se mariait. Ça faisait donc longtemps qu'elle ne s'était pas engagé et lui dit qu'elle se sentait prête maintenant.
- et vous vous connaissez depuis quand ? demanda Assy curieuse
- depuis longtemps pourtant. Il habitait dans les parages et je connaissais sa sœur. Mais depuis plus d'un an ils ont déménagé. Mais on avait gardé le contact. Et dernièrement, on s'est revue var il donnait des cours dans notre école.
- oh je suis vraiment contente pour toi ma chérie. Alors tu nous le ramène quand ?
- oh pas maintenant. Il faut que je prenne le temps de mieux le connaitre et de voir s'il est vraiment sérieux. Il est divorcé. Donc il faut faire attention.
- tu as raison. Mais il faut me le passer un de ces jours. Je pourrais le sonder et lui demander ce qu'il veut vraiment
Elle sourit et elle lui parla de ses débuts avec son frère. Ce dernier les interrompit et tira sa femme dans sa chambre. Il venait d'avoir une très bonne nouvelle. Il avait un nouveau poste avec plus de responsabilité et surtout plus d'argent. Il était tellement content qu'il n''arrivait pas à tenir sur place. Après l'avoir félicité, il descendit le dire à ses parents et sa belle mère l'appela
- Assy, toi aussi je vais te féliciter. Djiguadiwo sa djeukeur (tu ne portes pas malheur à ton mari) que ce poste ne lui apporte que du bonheur et qu'un enfant naisse dans votre couple.
- amen Badiène....
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