Assy : les caprices du destin (4)

Le mois de Novembre approchait, l'année scolaire avait débuté et Assy se demandait toujours comment s'organiser pour reprendre ses cours et continuer à travailler. Un dilemme cornélien. Surtout qu'un de ses professeurs, Mr Mbow voulait qu'elle s'inscrive en cours régulier au lieu de choisir les cours du soir. Il était persuadé que si elle s'y mettait vraiment à fond en laissant tomber le travail et en se consacrant uniquement à ses études, elle y arriverait. Mais, Mr Mbow ne savait pas qu'Assy avait besoin de ce salaire. Elle ne pouvait pas l'abandonner. Et sa mère lui mettait une telle pression pour qu'elle étudie aussi, disant qu'elle pourrait se débrouiller pour assurer les dépenses de la petite famille et oubliant que ses arthroses la faisait souffrir chaque jour un peu plus.

Mais elle était prête à soutenir sa fille. Ces temps ci elle n'était que l'ombre d'elle-même. Elle ne l'avait jamais vu dans cet état. Au début, mère Samy avait pensé qu'elle avait peut être des problèmes avec Elhadj, mais elle l'avait vu venir à la maison et apparemment ça allait entre eux. Quand elle lui demandait, elle mettait tout sur le compte de son travail un peu trop chargé. Non, mère Saly ne comprenait pas. Malgré toutes leurs difficultés, Assy avait toujours tenue, gardant sa bonne humeur, son grand optimisme en bandoulière. Mais ces dernières semaines, elle l'entendait parfois pleurer la nuit, même si elle pensait qu'elle dormait. Et le pire elle ne voulait rien lui dire. En désespoir de cause, elle a cru que sa fille était enceinte bien que persuadée qu'elle n'était pas le genre. Quand elle lui a demandé, Assy est partie d'un éclat de rire qu'elle a eut du mal à maitriser, rassurant sa mère.

- Assy, je suis désespérée ces temps ci de te voir comme cela. Je ne comprends pas. Tu es ma fille et je te connais. Je sais que tu as un problème.

Elle secoua la tête.

- maman, je te jure que je vais bien. J'avoue que je suis un peu fatiguée au travail et puis les filles là-bas sont parfois méchantes. Mais sinon ça va. S'il y avait quelque chose de grave, je t'en parlerais, ma maman chérie.

Elle s'accrocha à cette réponse, tout en sachant qu'il y avait peut être plus sérieux.

Après avoir discuté avec sa mère, ce samedi soir, Assy décida d'aller se promener un peu. Pour décompresser. Pour encore une fois essayer d'oublier. Ca faisait un peu plus d'un mois. Depuis plus d'un mois, et elle n'y arrivait pas vraiment. Et Iba ne l'aidait pas vraiment à tenir à ses engagements. Il venait presque tout le temps au restaurant pour essayer de lui parler. Mais Assy se débrouillait pour ne pas le servir ou alors ne pas lui parler. Il n'insistait pas. Il se contentait de la suivre du regard et de partir après avoir pris le soin de lui écrire un petit mot qu'il chargeait la plupart du temps Rama de lui donner. Cette dernière lui demandait de lui parler au moins car même si elle ne connaissait pas leurs problèmes, elle lui disait qu'elle rêverait d'avoir un homme qui ferait ça pour elle. Assy ne disait rien, se contentant de sourire et fourrait le mot dans son sac. Sans le lire. Jusqu'à la veille. 18 petits mots. 18 fois il était venu au restaurant sans vraiment lui parler, mais toujours en écrivant des mots d'amour. « je t'aime », « mbifé », « I love you », « pardon », « tu es belle » entre autres. Elle a éclaté en sanglot en les lisant. Encore une fois. Il lui manquait terriblement, mais elle ne pouvait se résoudre à lui pardonner. Il l'avait trop blessée, elle s'était sentie tellement ridicule dans toute cette histoire. Comme jamais. Mais à chaque fois qu'elle le voyait, elle ne pouvait s'empêcher de l'admirer, d'apprécier sa façon de s'habiller, sa prestance, sa façon de bouger. De loin, elle ne pouvait s'empêcher de le regarder, de l'aimer, de se souvenir des bons moments qu'ils avaient passé ensemble. Mais elle tenait bon. Elle ne devait plus replonger. Elle s'était rendue à l'évidence. Il ne pouvait rien y avoir entre eux. Il avait sa femme et elle avait décidé de rester avec Elhadj. Elle s'était assise dans un coin isolé, et regardait les gens aller et venir quand son téléphone a sonné. Un numéro privé. C'était lui. Cette fois, elle décrocha. Il lui manquait trop. Juste cette fois se promit-elle. Juste entendre sa voix...

- Assy...commença t-il lentement, comme s'il n'avait pas espéré qu'elle prenne son appel

- oui...

Silence. Pourquoi ne disait-il rien ?

- tu vas bien ?

- oui ca va

Encore un silence. Plus long.

- tu fais quoi ? demanda t-il finalement

Elle hésita avant de regarder autour d'elle

- je me promenais, répondit-elle tout doucement.

- haaa...comme moi. J'étais sorti prendre un peu d'air.

- ...

- en pensant à toi...comme d'habitude.

Elle soupira sans rien dire.

- comment va ta maman ?

Bizarre comme conversation et Ibrahima se trouva tout d'un coup ridicule. Comme un jeune ado. Mais ça faisait bien longtemps qu'Assy ne prenait plus ses appels. Il avait tenté encore une fois, sans grand espoir et était surpris qu'elle décroche. Donc il ne voulait pas la brusquer. Ne surtout pas la braquer. Il devait y aller doucement. Il l'entendit sourire...dans un souffle. Sans répondre.

- quoi, je n'ais pas le droit de te demander des nouvelles de ta mère.

- si bien sur...

Ils restèrent silencieux.

- Assy

- hum

- merci d'avoir répondu.

-...

- je te rappellerai.

- OK

Il ne raccrocha pas sur le champ. Et elle non plus. Il l'entendait respirer à l'autre bout du fil. Silencieuse. Puis lentement elle coupa.

Il sourit. Optimiste. C'est fou comme elle lui manquait. Plus qu'il ne pouvait le dire. Il ne comprenait pas. Il avait honte d'en parler. Même à son meilleur ami. À son âge vouer qu'une jeune fille lui faisait cet effet. Non, il ne pouvait pas en parler. En rentrant, Sophie lui sauta au cou toute contente de la voir.

- tu étais ou Ibrahima Aidara ? demanda Nafi, en colère

Il posa sa fille et s'avança vers le salon silencieux.

- je te parle, cria t-elle presque

- Nafi je t'ai dit plusieurs fois de ne pas me crier dessus. Surtout devant Sophie.

Elle leva les yeux au ciel, comme s'il venait de dire une grosse chose.

- Comme si elle y comprenait quelque chose...

- arrête Nafi. Arrête. Sophie est une personne qui a des sentiments, qui comprend quand tu lui parle. Si tu prenais la peine d'être plus présente pour elle ou tout simplement de l'aimer, tu saurais tout cela.

Il commençait à s'énerver. Il ne comprenait pas pourquoi Nafi n'aimait pas Sophie. Ça l'énervait. La nounou qu'elle avait trouvée est partie la veille car Sophie l'avait blessé et Nafi n'a même pas été en mesure de lui parler correctement. Cette dernière n'a pas supporté autant d'indifférence et a décidé de partir. Comme toutes les autres avant elle. Sauf Assy qui supportait tout.

- Il n'y a personne pour la garder et monsieur se permet d'aller se promener peinard. Et si je le faisais, tu me reprocherais de ne pas être avec Sophie. Et toi tu fais quoi pour elle ? C'est facile de critiquer.

- c'est toi sa mère. Regarde la, elle te fuit presque car tu es toujours en train de la rabrouer.

Ils continuèrent à se disputer jusqu'à ce que Sophie crie d'exaspération. Dina est alors sortie de sa chambre pour venir la chercher et l'aider à manger et la coucher.

Plus tard, couché sur le lit, il songeait encore à sa relation avec Nafi, et à l'éventualité de se séparer d'elle, même si ceci était contraire à tous ses principes. Et puis avait-il le droit de se séparer de sa femme pour une autre, qui plus est, l'ancienne nounou de sa fille. Nafi, était certes insupportable parfois, mais c'était la mère de sa fille et il s'imaginait que ça serait une pilule difficile à avaler. Il était plongé dans ses réflexions quand elle sortit de la salle de bain vêtue d'une nuisette transparente super sexy. Comme elle faisait quand elle voulait quelque chose ou pour se faire pardonner. Elle se blottit contre lui en minaudant des excuses larmoyantes. Il se laissa aller. Comme d'habitude quand Nafi s'y mettait vraiment. En essayant de ne pas penser à Assy.

- laisse, je vais le servir, dit Assy à Rama qui s'apprêtait à aller prendre la commande d'Ibrahima.

- humm...il y'a de la réconciliation dans l'air on dirait.

Elle se contenta de sourire, en se dirigeant lentement vers Ibrahima, frissonnant sous le regard de feu qu'il lui lançait.

Depuis une dizaine de jours, il était en train de reprendre cette place dans sa vie. Lentement. Alors qu'elle s'était juré de ne plus jamais replonger. De ne plus revivre cette relation sans espoir. Mais, sans vraiment essayer de lutter contre tout cela, elle replongeait. Ibrahima l'appelait tous les jours et ils discutaient simplement, comme de vieux amis. Petit à petit, cette complicité s'était réinstallée. Petit à petit, toutes ses bonnes résolutions s'envolaient.

- Iba...

Il continuait à la regarder fixement. Depuis bientôt deux mois, c'était bien la première fois qu'elle l'approchait.

- Assy...

- tu as choisi ? demanda t-elle en tirant son calepin et sn stylo, prête à écrire.

Il ne disait rien et semblait ne pas vouloir la quitter des yeux.

- Assy regarde moi.

Elle a continué à garder la tête baissée sur son calepin.

- s'il te plait.

Il ne fallait peut être pas. Elle a levé les yeux sur lui. Toujours aussi beau dans son costume sombre. Et ce regard, ardent, chaud. Sans vraiment le vouloir, elle sourit timidement, comme une jeune ado à la vue de son premier amour.

- Iba s'il te plait, dit-moi ce que tu veux prendre. Je dois travailler.

- serais-tu capable de me donner ce que je veux ? répondit-il rapidement.

Comme elle ne disait rien, il continua

- une salade...et de l'eau minérale.

Elle continuait à le regarder et brusquement se rendit compte qu'il avait passé commande et s'enfuit presque vers les cuisine. Troublée. Elle devait se ressaisir. Iba avait le don de lui faire perdre tous ses moyens.

En sortant, ce soir, elle appela Elhadj. Elle lui avait promit de venir voir son nouvel appartement. Eh oui, il avait déménagé de leur populeux quartier pour se rapprocher du centre ville. Son nouveau lieu de travail. Malheureusement, il était occupé et ça l'arrangeait finalement. Elle n'avait pas particulièrement envie de le voir, malgré que ça faisait un bon moment qu'elle ne l'avait pas vu. Mais ils étaient toujours au téléphone. Surtout le soir. Ou il avait pleins de projets pour elle. Un jour, il avait insisté pour la présenter à son patron, le tout nouveau ministre. Ce dernier avait prié pour eux en leur prodiguant pleins de conseils et surtout en demandant à Elhadj de faire vite pour officialiser les choses car une jolie fille comme Assy devait avoir pleins de prétendants. Plus Elhadj s'engageait, plus elle avait envie de fuir. Surtout qu'elle venait de découvrir le vrai visage de l'amour et savait que ce qu'elle éprouvait pour lui était peut être juste une profonde amitié peut être, de la reconnaissance aussi. Il y avait une certaine complicité entre eux, du au fait qu'ils étaient ensemble depuis longtemps. En tout cas, tout sauf le fort sentiment qu'elle ressentait désormais pour Ibrahima. Il parlait toujours mariage et elle lui demandait de patienter jusqu'à la fin de l'année, quand elle aura son bac. Il était d'accord car il disait que ca lui permettrait de mettre de l'argent de côté et de bien préparer leur vie future. Il avait aussi parlé de présenter officiellement les deux familles, mais Assy avait été ferme. Il n'avait qu'à patienter...

Les jours suivants Ibrahima venait manger à midi quand il pouvait et Assy repris l'habitude de le servir. Un peu comme avant. Et il avait continué à lui laisser ses petits mots, pleins d'amour. Un jour, avant de partir, il osa.

- Assy, peut-on se voir ce soir. Je voudrais te parler.

Elle hésita. Elle ne devait pas. Mais se surprit à répondre.

- je ne pense pas que ça soit une bonne idée.

Il ne dit rien et haussa les épaules.

- Ok.

Elle ne s'attendait pas à ce qu'il laisse tomber aussi facilement. Elle allait tourner les talons quand il l'appela

- Assy, j'ai compris. J'ai compris que tu m'en voulais, mais je voudrais vraiment qu'on parle de tout cela...s'il te plait.

Elle le regarda un moment. Il semblait affecté et son cœur se serra.

- Iba...ok, je vais essayer de finir tôt.

Il sourit, toujours crispé.

- merci ma chérie

Elle regretta avant qu'il ne quitte le restaurant et fut tentée de le rattraper et de lui dire qu'elle avait changé d'avis. Et toute l'après midi, elle prenait son téléphone pour lui envoyer un texto pour annuler, mais finissait par abandonner. C'est donc fébrilement qu'elle demanda à partir plus tôt et retrouva Iba dans sa voiture, garée devant le restaurant.

- merci. dit-il simplement quand elle entra

- pour quoi ?

- pour être venue. Je pensais que tu allais changer d'avis.

Elle sourit

- j'ai été tentée je l'avoue.

Son cœur battait fort dans sa poitrine, elle n'osait pas trop le regarder, ne savait ou poser son regard. Bref, elle ressemblait à une jeune débutante et Ibrahima remarqua sa gêne

- Assy ca va ?

- Non Iba, ca ne vas pas. Je m'étais promis de ne plus me mettre dans cette situation avec toi.

Il gardait le silence.

- on en parle plus tard...

il se dirigea vers un prestigieux hôtel et remarqua l'air paniqué d'Assy. Toujours aussi timide. Il la rassura en lui disant qu'ils allaient juste se mettre sur la plage car l'hôtel avait une plage privée. Elle descendit de la voiture, plus tranquille et effectivement l'hotel avait un superbe endroit devant la mer et ils s'installèrent en face l'un de l'autre. Comme s'ils étaient seuls au monde. Il la trouvait tellement belle. Il avait juste envie de la prendre dans ses bras, de l'embrasser. Mais pas avant qu'ils n'aient parlé.

- Assy, au risque de me répéter, je vais encore te dire que je suis désolé. Désolé pour ce qui s'est passé la dernière fois. Je sais que je n'ai pas d'excuses pour justifier mon comportement, mais laisse moi te dire que tu me l'as cher fait payer. J'ai compris que je risquais vraiment de te perdre, chose que je ne suis pas encore prêt à accepter.

Il lui prit les mains.

- je t'aime Assy, plus que la raison ne le permet, plus que la morale permet. Je voulais prendre du recul pour réfléchir à tout ca. Mais je crois qu'on aurait juste du en parler ensemble. Voir comment construire notre vie...

- Iba, dit-elle en l'interrompant.

- Non attend. Je n'ai pas cherché à t'aimer Assy. Ça m'est tombé dessus comme cela en pleine gueule. Sans que je ne le demande. Mais la réalité est là. Je t'aime. A mon âge. A ton âge. Dans ma situation. Je ne sais pas ce que l'avenir nous réserve. Mais je suis prêt à tout pour toi.

- Iba écoute moi. Je ne te demande rien. Je me suis laissé aller à espérer des choses...enfin, c'est pourquoi je t'en ai voulu, mais tu ne m'as jamais rien promis. Jamais.

Elle répétait cela en le regardant et lui, gênée, détourna les yeux. Même maintenant, que pouvait-il lui promettre ? Quoi à part l'aimer toute sa vie.

- A la limite, je suis ridicule, à t'en vouloir pour ça. C'est pourquoi après avoir réfléchi, j'ai su que c'était vraiment mieux qu'on se sépare. Rien n'est possible. Tu es marié et ta belle mère a des liens d'amitié avec ma mère.

Il secoua la tête.

- c'n'est pas mon problème Assy. Je t'aime.

- mais on ne peut pas au nom de cet amour fouler au pied ces considérations. C'est...malsain. Je n'aurais jamais du...t'aimer comme cela.

Il a regarda tristement.

- c'est non. Tu ne peux pas décider comme cela que c'est fini entre nous Assy.

Non, il ne pouvait se résoudre à mettre fin à cela. Même si il devait reconnaitre qu'elle avait raison.

- Assy, j'ai besoin de toi. Ne me fais pas cela. Donne-moi juste du temps. Tu dis que je ne t'ai rien promis. Mais maintenant, je te promets que ça marchera entre nous. Tu sais qu'entre Nafi et moi c'est compliqué.

Elle sourit tristement

- je ne veux en aucun cas être la cause de vos problèmes.

Il secoua la tête ;

- ça n'a rien avoir avec toi ; c'est d'autres choses, plus compliqués. Je t'en parlerais un jour. Mais pour le moment, fais-moi confiance. S'il te plait...et puis, je suis musulman Assy. Je peux prendre librement une autre épouse.

Pourquoi lui disait-il tout cela ? Il ne le savait même pas. Mais il ferait tout pour la garder.

- Iba...

Elle était perdue. Plus tard dans son lit, elle ne savait plus ou elle en était. Et pourtant elle a essayé ces derniers jours de se faire à l'idée qu'elle devait se marier avec Elhadj et oublier Ibrahima. Pourquoi devait-elle croire ces belles paroles. Pourquoi elle voulait croire à ça tout en sachant au fin fond d'elle-même que ce n'était pas si facile qu'il voulait le faire croire. Ils devaient se retrouver. Ce soir, en parlant à Elhadj, elle voulait juste lui dire qu'elle ne voulait plus qu'ils sont ensemble. Pas à cause d'Ibrahima, mais juste parce qu'elle savait qu'elle n'était pas amoureuse de lui. Mais il était tellement adorable qu'elle n'osa pas. Pas maintenant.

quelques jours plus tard...

- Entre Assy, tu ne vas pas rester à la porte comme cela...dit Ibrahima qui venait de lui ouvrir la porte.

Elle s'avança lentement dans la pièce. Comme si elle avait peur. Et elle avait peur. De se retrouver seule avec Ibrahima. Elle n'était pas sure de pouvoir dire ce qu'elle avait à dire. et elle avait raison. A peine croisa t-elle le regard d'Iba que toutes ses bonnes résolutions s'envolèrent. D'elle-même, elle s'avança vers lui, d'elle-même, elle se mit sur la pointe de pied et d'elle-même elle posa ses lèvres sur celle d'Ibrahima qui sourit. Il lui mordilla la lèvre tendrement, la faisant sourire.

- je ne suis pas venue pour cela.

Au téléphone, elle lui avait dit qu'ils ne feraient que discuter quand il lui a proposé de se retrouver à l'appartement. Mais en fait si. Il lui manquait terriblement. Pour le moment Ibrahima refusait de la libérer et ils s'embrassaient doucement. Le contact de ses lèvres sur celles douces d'Assy eut un effet terrible sur lui. Il se sentit comme traversé par un courant électrique tellement il attendait ce moment. Comment avait-il pu s'en passer si longtemps. Comment avait-il pu penser qu'il pouvait vivre sans elle.

Leur baiser se fit vite plus pressant et il la souleva et se dirigea vers la chambre sous les faibles protestations d'Assy. Leurs mains cherchaient désespérément à enlever leur habits, cherchant le contact avec la peau, avides, impatients.

- Iba non...dit-elle dans un sursaut de lucidité lorsqu'il dégrafa son soutif et qu'elle se retrouva à moitié nue devant lui.

Mais quand ses mains touchèrent des seins, elle gémit sourdement et essaya encore de l'arrêter. Mais sans résultat. Elle y mettait tellement de mauvaise volonté qu'il prenait ses appels pour des encouragements et continuait à explorer son corps.

Des minutes plus tard, alors qu'Ibrahima avait décidé d'arrêter car il ne se contrôlait plus, ils reposaient sur le canapé, la tête d'Assy reposant sur la poitrine d'Iba qui lui caressait lentement les cheveux.

- Assy, je t'aime tu sais.

- moi aussi je t'aime, mais il faut qu'on arrête.

-quoi ? Tu ne vas pas recommencer, s'écria Ibrahima en se redressant.

Elle sourit et il se recoucha.

- Assy tu avais promis qu'on n'en parlerait plus. Arrête cela.

- tu penses vraiment...

- shhuuuttttt....dit-il en posant ses doigts sur sa bouche et en se penchant pour l'embrasser.

Cette fois ce fut encore plus chaud entre eux. Ils se retrouvèrent tout nus et Ibrahima explorait le corps d'Assy fiévreusement. Quand elle sentit le contact de ce membre dur sur son intimité elle prit peur et le repoussa.

- arrête Iba.

- je ne te ferais rien...souffla t-il, les yeux voilés par le désir.

Elle secoua la tête, paniquée et repoussant de la main ce gros intrus.

- Non, Iba, arrête

Il soupira et se roula sur le côté tandis qu'Assy se relevait rapidement pour ramasser ses vêtements et s'enfuir vers les toilettes. Elle s'habilla rapidement et sortit lentement. Iba était toujours couché et encore tout nu sous les couvertures. Il la regarda s'approcher lentement.

- viens là, dit-il en ouvrant les bras.

Elle vint se blottir sans un mot

- pourquoi tu ne me fais pas confiance ? Tu pensais vraiment que j'allais te faire l'amour.

Elle a gardé le silence.

- je sais l'importance que ça a pour toi Assy. Je ne te ferais jamais cela. J'attendrais qu'on soit marié pour cela.

Elle sourit et se redressa pour la regarder.

- mais ce jour là, ne me tympanise pas. je vais m'y mettre à fond....

Elle éclata de rire

- ce n'est pas ça. Mais il ne faut plus faire ce genre de choses. Ce n'est pas prudent Iba.

- ne t'inquiète pas ; je sais me contrôler.

Ils discutèrent légèrement et quand ils ont commencé à s'embrasser, Assy a senti une boule se former sous le drap. Elle s'est alors redressé vivement et la regardé en fronçant les sourcils

- Iba, tu exagères là...

Assy accéléra le pas pour ne pas arriver en retard à son cours. On était déjà au mois de mars et depuis 3 mois, elle s'était inscrite pour des cours du soir. Il a fallut qu'elle demande à Mr Renaud de lui aménager ses horaires pour qu'elle puisse terminer à 16 heures. Quand elle terminait à 20 heures passé, il était déjà très tard et elle était tellement fatiguée qu'elle ne faisait que dormir. Au bout de deux semaines à ce rythme elle a failli abandonner avant que Rama, sa collègue lui propose de venir dormir dans la chambre qu'elle avait prise en location. Réticente au début, elle a finalement changé d'avis en repensant au long trajet surtout qu'il lui fallait réviser. Après en avoir parlé avec sa mère, elle a commencé à passer la nuit avec Rama en semaine. C'était une fille très bien. Ses parents morts, elle était venue à Dakar pour travailler car sa famille lui avait fait comprendre qu'il ne pouvait rien pour elle. Quand elle terminait son travail au restaurant, elle enchainait avec un autre dans un autre restaurant jusqu'à minuit. Donc quand elle revenait, elle trouvait Assy en train de réviser et après avoir discuté un moment, elles dormaient avant de se réveiller le lendemain et aller ensemble bosser. Chaque fin de mois, elle voulait contribuer pour la location, mais Rama refusait systématiquement, lui demandant de donner l'argent à sa mère. Assy lui en était vraiment reconnaissante. Et Elhadj aussi d'ailleurs.

Surtout avec sa jalousie maladive. Oui, Elhadj était jaloux. Déjà il a eu du mal à accepter le travail d'Assy disant que c'était une porte ouverte pour les hommes qui voudraient la draguer. Heureusement que son nouveau travail était assez prenant, et qu'il n'avait pas le temps d'appeler en permanence, mais il la surveillait. Il avait d'ailleurs envoyé à plusieurs reprises un de ses amis dans le restaurant pour voir si Assy se comportait bien avec les clients. Et toujours, il revenait lui dire qu'elle était très courtoise avec les clients, mais sans plus. Ceci l'avait rassuré et il mettait donc la petite froideur d'Assy sur le compte de son emploi du temps surchargé. Lui aussi était surchargé avec son nouveau poste de conseiller du ministre. C'est la raison pour laquelle, il avait décidé de déménager car ils avaient des horaires impossibles. Il n'avait que les dimanches pour se reposer et aurait voulu qu'Assy vienne lui rendre visite. Mais elle refusait systématiquement en disant qu'une jeune fille convenable ne venait pas chez un garçon. Il l'aimait aussi pour cela. Sa chasteté. Et il attendrait. Encore quelques mois qu'elle ait ou pas le bac, il l'épouserait. Malgré son nouveau poste, Assy ne lui demandait rien et se contentait de travailler. Il ne l'en admirait que plus.

Dès qu'elle sortit du cours, elle trouva la voiture d'Ibrahima garé devant le portail de son école. Elle s'y engouffra rapidement en le saluant

- Bonsoir ma chérie, dit ce dernier en la regardant

- salut bébé.

- ces temps ci tu m'as abandonné...dit-il en démarrant la voiture.

C'est vrai. Ces derniers temps, les dimanches elle les passait avec sa mère. Elle ne voyait que les samedis après midi, quand elle terminait de travailler. Et comme toujours leur rencontre était très chaude. Comme toujours elle se laissait emporter. Cet homme elle l'avait dans la peau. 5 mois qu'ils s'étaient retrouvé et 5 mois qu'elle revivait. Plus le temps passait, plus elle s'accrochait à lui, plus elle ne voyait même plus par quel moyen elle pourrait se séparer de lui.

- bébé, c'est juste ce samedi qu'on n'a pas pu se voir.

Il sourit.

- je sais, mais moi il faut que je te voie. Tu es mon souffle de vie...

- oui oui c'est ça. Et là tu vis toujours non ??

Une fois devant chez Rama, il voulu descendre, mais Assy refusa. Elle ne voulait en aucun cas introduire un homme chez Rama. Elle avait eu la gentillesse de l'accueillir. Il ne fallait pas exagérer. Il repartit à contre cœur en se donnant rendez vous le dimanche après midi.

- Assyatou Kane, Walay aujourd'hui tu iras avec moi. Je n'accepterais aucune excuse.

Mère Saly était décidée. Aujourd'hui, elle irait avec Assy voir Nafi. Depuis qu'elle avait quitté sa maison, elle n'y avait pas remis les pieds et mère Saly ne trouvait pas cela normale. Souka était son amie, leurs enfants ne devaient pas avoir de problèmes. Assy faisait tout ce qu'elle lui demandait, mais pour aller voir Nafi, elle trouvait toujours des excuses. Elle acceptait d'aller chez mère Souka, mais jamais chez Nafi. Elle ne comprenait pas même si Assy lui assurait qu'il n'y avait rien entre eux.

- maman, je dois réviser.

- tu réviseras quand on reviendra. Je suis prête Assy, va t'habiller. Je t'attends. Dépeche toi.

- maman s'il te plait...

- non Assy. Je ne te comprends pas. Qu'est ce que tu as fait de mal chez Nafi pour que tu refuse d'y aller ? Je vais finir par avoir honte. Souka est une amie et tu n'as pas le droit d'e vouloir à Nafi ; quoi qu'elle ait pu te faire. On ira aujourd'hui de gré ou de force.

Assy sonna doucement à la porte. Tremblante. Dina vint ouvrir la porte et cria de joie en la voyant. Elles restèrent enlacées quelques secondes en rigolant et en parlant en même temps. Ensuite Dina salua mère Saly et leur demanda d'entrer

- Nafi est sortie, mais elle rentre bientôt.

En entrant dans la salon, elle croisa Sophie qui marqua un temps d'arrêt en la regardant. Assy en fit de même avec un petit sourire attendant la réaction de la petite fille. Ça lui a pris quelques secondes et elle lui a sauté dessus en criant son nom. Ensuite, elle s'est mise à lui expliquer des choses incompréhensibles lorsque son père est entré dans le salon. Quand il l'a vu, il a perdu ses moyens avant de se ressaisir et de saluer Mère Saly

- Aidara Aidara.

- Hanne...

Sa mère l'avait tellement collé qu'elle n'a pas eu le temps de le prévenir. C'est dans la voiture qu'elle s'est rendu compte qu'elle avait oublié le portable à la maison et donc impossible de le joindre.

- aujourd'hui, je ne pouvais pas passer une nuit sans venir. Assy est partie de cette maison sans mon aval. Nafi est sa grande sœur. Il ne doit pas y avoir de problèmes entre eux. C'est pourquoi je suis venue pour qu'Assy lui présente ses excuses et qu'elles repartent sur de nouvelles bases.

Ibrahima semblait vraiment perturbé et Assy mit cela sur le compte de leur venue imprévue.

- Nafi est sortie. Je lui passerais la commission.

Alors qu'il parlait, Nafi venait d'entrer en rouspétant qu'on n'avait pas fermé la porte d'entrée.

- ahh celle là c'est ma tata Saly...dit-elle en faisant une accolade à cette dernière.

Assy était de l'autre côté avec Sophie sur les genoux et Nafi ne l'avait pas encore vu. Mais elle la voyait bien. Oui, elle l'avait bien vu et avait remarqué le ventre de Nafi. Il était encore tout petit, mais comme elle portait un débardeur et ne cherchait pas à cacher son ventre, ça se voyait.

- haa, ma fille tu es toute jolie. Ta mère ne m'a pas dit ça, dit mère Saly en désignant son petit ventre.

Nafi partit d'un rire joyeux. Assy avait regardé Ibrahima qui semblait figé, incapable de la regarder. A ce moment Nafi la vit

- Assy, ki yaw la (c'est toi là)

Elle se leva difficilement et s'avança vers elle en lui tendant la main.

Mère Saly se fendit d'un discours sur les bienfaits de mère Souka et Nafi en fit de même en disant qu'elle n'avait rien contre Assy qu'elle considérait comme sa petite sœur. Mais Assy écoutait à peine. Elle avait honte. Tellement honte qu'elle voulait juste creuser un trou et s'y enterrer. Comment avait-elle pu faire cela. Comment Ibrahima avait-il pu la laisser faire cela. Sa femme était enceinte et il ne lui avait rien dit. Lui qui lui disait qu'il avait des problèmes avec elle. Mon Dieu. Elle se força à sourire et présenta ses excuses à Nafi qui pria pour elle.

- je te souhaite que du bonheur ma Assy. Tu as été bonne pour ma fille. Même si on ne s'entendait pas, je dois reconnaitre cela. Je prie que tu aie un bon mari, qui t'aimerai toute sa vie et ne songera jamais à prendre une autre femme.

Mère Saly rigola

- Ha les hommes de maintenant dehh, on ne sait jamais

- haa, c'est possible tata. Des hommes comme mon mari, dit-elle en lui prenant la main. Pour ne pas m'inquiéter, il a même signé monogamie. Quand tu te marieras, tu réclameras cela Assy...

- Nafi, s'écria Ibrahima, choqué qu'elle dise tout cela.

- bon d'accord je me tais...

Ils changèrent de sujet et finalement, Assy se leva et se rendit auprès de Dina dans la chambre. Elle était encore perturbée et voulait juste rentrer. qu'espérait-elle encore.idiote va. Elle n'arrivait pas à réfléchir correctement et ce fut une délivrance quand sa mère lui proposa de rentrer....

Elle s'avançait pour aller au salon quand elle croisa Ibrahima dans le couloir. Elle allait passer sans s'arrêter, mais il la prit par le bras.

- Assy, je vais t'expliquer.

- lache-moi Ibrahima sinon, je te jure que je vais crier.

il laissa tomber, en se promettant de lui parler quand elle sera calmée. S'il arrive à la calmer...

La fête battait son plein, mais Assy ne savait ou donner de la tête. Avec le monde fou qui défilait à la maison, Sophie était très agitée. Assy passait son temps à courir derrière elle. Un moment sa mère était un peu énervée et l'a frappé, lui occasionnant des cris qui ont fait accourir des invités. L'heure du mariage religieux approchait et les gens venaient de plus en plus. Un moment, Mère Saly, lui a fait un signe

- Assy, cette petite est plus agitée que d'habitude. Il faut l'éloigner sinon elle va tomber malade. Demande à sa mère et rentre avec elle. Dina t'a vu c'est suffisant.

Sa mère avait raison. Sophie ne supportait pas tout ce monde et elle se mit à la recherche de Nafi qu'elle a trouvé dans la chambre de sa mère avec Ibrahima. Elle était couchée et ce dernier était assis à coté, lui caressant doucement le ventre. Elle faillit ressortir, mais Nafi l'avait vu.

- Assy, tu me cherches ? demanda t'elle en se redressant

Elle se retourna, et dans un geste brusque, peut être un peu trop, Ibrahima s'était retourné et avait écarté ses mains. Elle bafouilla, gênée d'être tombée sur ce spectacle, qui lui fit un pincement au cœur. Elle était jalouse.

- heu, oui tata. Sophie est très agitée à cause du monde. je voudrais rentrer à la maison avec elle, comme cela, elle sera plus tranquille. Je peux t'attendre le temps que tu rentres.

- tu as raison. Elle est agitée et c'est pourquoi je l'ai frappé tout à l'heure.

- tu n'aurais pas du, répondit Ibrahima sur un ton plein de reproche.

Elle tchipa bien fort, avant de se tourner encore vers Assy.

- écoute attend la fin de la cérémonie religieuse et amène la chez Khalil qui n'habite pas loin. Ibrahima, s'il te plait, dis à Khalil de te prêter les clés de chez lui pour que Sophie y aille. Vous pouvez y rester jusqu'à la fin de la réception et on viendra vous chercher pour rentrer. C'est bon.

Assy acquiesça avant de repartir rapidement, Ibrahima sur ses talons.

- Khalil arrive bientôt. Juste après la mosquée, je te dépose là-bas.

Elle se contenta de hocher la tête et reparti surveiller Sophie. Les hommes arrivèrent pour la cérémonie de mariage qui devait se tenir dans la mosquée juste à côté. Dina était tellement jolie, tellement heureuse, tellement souriante qu'Assy eut envie de se marier. Elle regretta d'avoir posé tant de conditions à Elhadj. Après tout, rien n'était possible avec Ibrahima, même si elle l'aimait encore à la folie. C'est plongée dans ses pensées, qu'elle a senti un regard sur elle. En se tournant, elle croisa les yeux d'Ibrahima. Il revenait de la mosquée, et était avec Khalil qui lui parlait. Mais il n'écoutait pas et il a fallut que son ami le bouscule pour qu'il détourne son regard. Assy s'était aussi pendant quelques secondes plongé dans ses beaux yeux. Incapable pendant ces secondes de détourner son regard. Elle fut tirée de sa rêverie par Nafi qui l'appelait nerveusement. Elle la trouva en train de frapper Sophie.

- Amène-la Assy. Elle m'énerve.

Ibrahima était juste derrière et sortit Sophie des griffes de sa mère. Elle criait à tue-tête et Assy la prit dans ses bras pour essayer de la calmer.

- Nafi, mais combien de fois faut-il que je te dise de ne plus frapper cet enfant...dit-il énervé

- dans ce cas, fais en sorte que je ne la vois plus...cria t-elle

Assy sortit rapidement de la chambre, ne voulant pas entendre la dispute du couple.

Avant qu'elle ne s'éloigner, Ibrahima l'avait rattrapé.

- attend, je récupère les clés de Khalil et je te dépose là bas.

Elle acquiesça et au bout d'un moment, elle était dans la voiture d'Ibrahima. L'appartement de Khalil était juste à côté et dès qu'ils arrivèrent, Ibrahima lui tendit les affaires de Sophie. Assy s'activa alors à lui donner un bain, puis ouvrit le frigo et trouva un repas que Sophie s'empressa de manger. Après cela, elles retournèrent dans une des chambres ou il y avait une télé et Assy la borda. Avant cinq minutes elle dormait profondément, fatiguée par cette longue journée. Assy se leva lentement et s'installa dans le salon. Ibrahima devait être partie et elle alluma la télé, prête à dormir quand elle entendit du bruit dans une chambre. Elle se levé et trouva Ibrahima debout devant la fenêtre, le visage sérieux. Il avait enlevé son caftan et était en pantalon de basin et en sous-vêtement.

Elle allait retourner sur ses pas, le cœur battant, mais il s'était retourné et l'a appelé

- Assy...

Elle se retourna également et ils se regardèrent un moment. il s'approchai lentement, et s'arrêta...à une distance raisonnable. Mais elle le sentait. Chaque millimètre de son corps sentait la présence d'Ibrahima. Elle avait l'impression que son cœur allait exploser dans sa poitrine.

- merci de t'être occupée de Sophie. Tu n'étais pas obligée...dit-il gentiment

Elle haussa les épaules

- ce n'est rien. Je le fais avec plaisir.

Ils discutaient normalement ou elle rêvait ? Elle s'était promis de ne plus jamais lui parler. Pour justement éviter de devoir le regarder, remarquer ses beaux yeux, sa belle bouche.

- Assy, c'est une occasion et je voudrais que tu m'écoutes.

Assy secoua la tête violemment

- Non, tout a déjà été dit. Je ne veux plus parler de ce qui s'est passé entre nous.

- je suis désolé, commença t-il ne faisant pas attention à sa remarque. Assy, je suis désolé pour tout le mal que j'ai pu te faire. Ce n'était pas mon intention. Dans tout ce que tu m'as reproché, je crois que c'est une seule chose qui m'a le plus fait mal. Le fait que tu penses que je ne t'ai jamais aimé et que je voulais juste m'amuser.

Il garda le silence un moment, et soupira, comme s'il était affecté

- Assy, malgré tout ce qui s'est passé, je veux que tu sache que je t'ai aimé. Et je t'aime toujours. Tu peux penser ce que tu veux pour le reste, mais pour cela, il ne faut jamais que tu en doute. Maintenant, je ne chercherais pas à être égoïste en essayant coute que coute de te retenir prêt de moi alors que pour la moment c'est...compliqué

Assy baissa les yeux, le cœur en compote. Chaque parole était difficile à entendre pour elle.

- parce que je t'aime, je ne ferais pas cela. Nafi est enceinte et je ne peux pas me séparer d'elle.

Les larmes d'Assy commencèrent à couler et elle les essuya rapidement

- je te comprends Iba. Moi aussi je n'accepterais jamais que tu te sépare d'elle. Je...je suis désolé pour la dernière fois au restaurant. dit-elle lentement.

Il sourit.

- je te comprends, ce n'est rien.

- ok...

Elle ne trouvait plus rien à dire. Et si même elle trouvait les mots, il était impossible pour elle de les sortir tellement elle avait la gorge nouée. Elle aussi l'aimait. Elle voulait lui dire, le lui crier. Mais il était là devant elle, le visage crispé par l'émotion et les mains dans les poches comme pour les empêcher de la toucher.

- je t'aime Assy et merci pour tout. Merci de m'avoir fait découvrir tout cela. Je n'ai jamais pensé que je pouvais ressentir cela pour une personne mais toi...

Il ne trouva rien à dire, haussa les épaules et se tourna à nouveau vers la fenêtre, le visage crispé.

Elle retourna s'installer au salon et regardait les images défiler. Sans arriver à se concentrer. Elle se leva, et alla prendre une petite douche pour se rafraichir et essayer de calmer cette oppression au niveau de la poitrine. Mais elle éclata en sanglot. Elle se calma rapidement et enveloppé d'une simple serviette, elle retourna dans la chambre ou elle avait laissé Ibrahima. il était encore à la fenêtre et tellement concentré qu'il ne l'entendit pas entrer. Elle s'approcha lentement et l'appela

- Iba...dit-elle dans un souffle.

Il se retourna et la regarda. Elle continua à s'approcher lentement et une fois à quelque millimètre de lui, se haussa sur la pointe des pieds et l'embrassa.

- Assy, non...réussit-il à articuler dans un souffle.

Mais cette dernière avait lentement fait glisser la serviette le long de son corps, dévoilant sa nudité. Iba la regardait, les yeux grands ouverts.

- Assy qu'est ce qui te prend ?

Elle s'était à nouveau approchée et cette fois l'embrassa passionnément. Leur langue se cherchaient, se touchaient, dans un désordre qui montrait leur impatience, leur soif l'un de l'autre. Iba avait enlevé son teeshirt, et Assy avait tiré le cordon de son pantalon qui tomba, et il se retrouva en caleçon. Assy glissa lentement sa main sous le caleçon en l'embrassant, lui occasionnant un soupir sourd. Dans un dernier effort, il s'éloigna après avoir retiré la main d'Assy et ramassa la serviette par terre avec laquelle il couvrit son corps nu.

- je crois qu'il vaut mieux que tu partes Assy. Je ne voudrais pas que tu fasses quelque chose que tu pourras regretter demain

- je t'aime Ibrahima...dit-elle simplement, laissant à nouveau tomber la serviette.

Elle ne savait pas trop pourquoi elle faisait cela, mais était envahi par un désespoir sans fin, une envie tenace de le toucher, de l'embrasser...une dernière fois. Cet homme ne sera jamais à elle, mais elle pourrait prendre ce qu'elle avait à prendre aujourd'hui et réfléchir plus tard aux conséquences. Aujourd'hui, elle voulait juste être avec lui. Tout simplement.

Ils se retrouvèrent vite sur le lit. La bouche d'Iba sur les seins d'Assy, sur son ventre, descendant plus bas. Assy gémissant, l'encourageant à continuer. Elle sentait l'excitation d'Ibrahima. Son membre dur la touchait, la narguait et elle n'avait même pas peur. Pas aujourd'hui. Au contraire. Un moment, elle le sentait sur elle essayant de pousser pour entrer en elle, mais comme s'il se ressaisissait, il s'est éloigné brusquement et s'est roulé sur le côté.

- Assy, va t'en je t'en supplie. Arrête de me tenter, dit-il doucement dans un murmure

Comme Assy ne réagissait pas, toujours couchée à la même place, il continua

- je ne veux pas que tu me détestes Assy, parce que je demeure convaincu qu'on est fait pour être ensemble. Tôt ou tard. Tu seras à moi. Mais pas si tu détestes. Alors va-t'en...

Assy se redressa et s'assit sur le lit un moment.

- je t'aime tellement Ibrahima...tellement.

Elle a éclaté en sanglot et ce dernier se leva à son tour pour la prendre dans ses bras et la réconforter. Ils restèrent ainsi longtemps avant qu'Assy se recule lentement et ils se retrouvèrent encore à s'embrasser, d'abord lentement, puis avec plus de fougue. Assy était comme déchainée...

Et Iba se maitrisait difficilement. Il essayait de la repousser, mais elle s'accrochait à lui. Il voyait dans son regard un désespoir, une tristesse qui lui fendait le cœur. Un moment, il se laissa aller. Elle était gémissante dans ses bras, consentante et ne faisait rien pour le repousser quand il se mit à se frotter son membre dur sur son intimité. Doucement. Arrivant difficilement à se maitriser plus, et sans trop l'avoir voulu, il poussa lentement et le cri d'Assy le vit revenir à la réalité.

- Aïïïïïï, cria t-elle en se crispant

Il se retira rapidement du corps tremblant, mais surement trop tard. Il regarda Assy. Elle avait le visage crispé, les yeux fermés et il vit deux filets de larmes s'écouler de chaque coté de son visage.

- Assy...Mon Dieu qu'est ce que j'ai fait ? Murmura t-il paniqué

Il s'écarta du corps nu d'Assy et celle-ci se recroquevilla avec un petit gémissement de douleur. Il était à peine entré en elle, à peine. Mais elle a eu mal et se demandait s'il n'avait pas fait quelque chose de plus grave.

- Assy, pardonne-moi...

Celle-ci se releva difficilement, les larmes coulant toujours sur son visage. Elle reniflait doucement et réussit à se lever. Il était là, assis, ne sachant quoi dire, ni quoi faire, complètement sous de choc de ce qui venait de se passer. Assy avait ramassé sa serviette et était sortie de la chambre, en boitillant. Il se tenait la tête et après quelques minutes de vide, se leva à son tour pour prendre une douche rapide et voulut aller s'enquérir de l'état de Assy. Il ne trouva personne dans la chambre ou dormait Sophie, ni dans les autres pièces. Il prit rapidement son téléphone pour l'appeler, mais aucune réponse. Il s'apprêtait à sortir pour la chercher quand Khalil ouvrit la porte.

- Boy tu es encore là ? J'ai croisé Assy qui partait. Elle ne m'a rien dit, mais semblait...bizarre.

Ibrahima sortit rapidement pour essayer de la rattraper, mais ne trouva personne. Il rentra donc tout inquiet pour elle.

- Ibrahima, qu'est ce qui s'est passé ici ? Qu'as-tu fait à Assy ?

- rien pourquoi ? répondit Ibrahima, encore déboussolé

- et ça ?

Il lui montra alors la tache de sang sur le drap...

Déprime, tristesse, mélancolique, peut-être même folie. Elle ne savait même pas ou se classer. Depuis une semaine, Assy était dans un état léthargique. Elle avait cette impression de progresser en eaux troubles. Elle passait son temps couchée, la tête vide, ne sachant même pas où orienter ses pensées tellement elle était perdue. A sa mère, elle avait prétexté un palu méchant pour rester comme cela des jours durant. Et elle était vraiment malade. En plus elle avait honte de regarder sa mère. Elle qui s'était donné tant de mal pour lui inculquer une bonne éducation, elle qui lui demandait toujours de se méfier des hommes et qui finalement lui avait fait confiance, croyant que sa fille était responsable. Comment avait-elle pu faire cela.

Ce fameux samedi, elle avait arrêté un taxi et lui avait donné tout son argent pour rentrer chez elle. Ensuite, elle est allée se laver longuement. La douleur était présente dans son entre jambe, mais supportable. Pourquoi avait-elle fait cela. Passé le moment de passion, de débordement sentimental, elle était là, perdue, sur le point de perdre l'esprit. Ce qu'elle avait de plus cher, elle l'a donné, comme une vulgaire chose à l'homme qu'elle aimait certes, mais avec qui il n'y avait rien de possible. Elle l'aimait. Et c'était tout. Il avait essayé de l'appeler, mais elle se contentait de regarder sonner son téléphone. Il lui a envoyé des tonnes de messages, mais elle les effaçait sans les lire. Elle n'arrivait même pas à pleurer, tellement elle était encore sous le choc. Elle se demanda un moment si tout ce qui s'était passé était vraiment réelle. Et puis elle avait fait des études. Elle savait que même si tout l'appareil n'était pas entré, elle avait senti une vive douleur, signe qu'il y avait eu pénétration. Elle soupira. Mais il fallait se rendre à l'évidence. Elle avait fait une grave erreur. Malheureusement, erreur qu'elle ne pouvait rattraper. En dernier ressort, elle trouva refuge auprès du Bon Dieu. Elle passait son temps à prier et à implorer la miséricorde divine.

Au bout d'une semaine, elle se leva car elle avait des responsabilités et ne pouvait rester comme ça indéfiniment. Elle appela la dame qui lui avait trouvé le travail de nettoyage et lui expliqua qu'elle était malade. Heureusement qu'elle avait un problème de personnel car elle lui proposa de recommencer le soir même. Ensuite, elle a fait le tour des écoles pour voir si elle n'avait pas été retenue pour un concours, mais rien. C'était encore trop tôt. Elle avait appelé Rama qui lui avait indiqué un restaurant qui cherchait une serveuse. Le propriétaire était une gentille dame qui lui a proposé un travail, mais elle ne voulait pas lâcher le nettoyage du bureau car ça payait plutôt bien. Finalement, elle la paye plutôt gracieusement pour un horaire moins contraignant que son travail de serveuse précédent. Elle pourrait terminer à 17 heures et enchainer avec l'autre travail. Ces deux combinés, elle pourrait payer Elhadj et boucler facilement ses fins de mois en attendant de commencer ses cours l'année prochaine. Elle marchait tranquillement pour rentrer, quand elle reçut un appel de...Khalil. Cette fois, il tenait à lui parler en son nom propre et a juré ne pas avoir été mandaté. Ils se retrouvèrent donc dans un restaurant du centre ville et ce dernier ne put s'empêcher d'apprécier la beauté d'Assy, malgré la tristesse qui se lisait sur son visage

- Assy, je ne sais même pas par ou commencer. Je sais ce qui s'est passé entre toi et Ibrahima dernièrement...

Elle eut tellement honte qu'elle baissa la tête.

- écoute, il regrette, profondément. Je lui ai remonté les bretelles. Il n'aurait jamais du faire cela.

- ce n'est pas de sa faute, dit Assy, les larmes aux yeux. C'est moi. C'est de ma faute.

- Non, toi tu étais innocente, jeune. C'était à lui de se maitriser Assy.

Il continua à polémiquer sur sa responsabilité, tandis qu'Assy gardait le silence, la tête baissée et l'écoutant à peine, sauf quand il dit sa dernière phrase

- Il dit qu'il va t'épouser Assy...

Elle releva lentement la tête.

- Non, je ne veux pas.

- il dit de lui donner le temps. Nafi doit accoucher bientôt, et puis...

- NON...c'est fini. Je ne veux rien.

Elle se leva brusquement, mais se rassit car sentant un petit malaise.

- laissez-moi tranquille. Tout ce qui s'est passé c'est de ma faute. Dis lui que je ne lui en veux pas. Mais là c'est bon. Khalil, s'il y a une chose que je te demande de dire à Ibrahima, c'est de me laisser. Pour l'amour de Dieu.

Elle éclata en sanglot. Pour la première fois depuis les évènements.

- je n'en peux plus Khalil. Cet amour va me rendre folle. Je commence à ne plus tenir. Dis lui de ne plus chercher à me voir ni même à me parler. Je voudrais l'oublier. Et pour cela il faut qu'il m'aide. Je veux reconstruire ma vie. Si c'est encore possible.

Elle pleurait et Khalil se leva pour aller lui chercher des mouchoirs, vraiment touché par Assy. A son retour, elle était déjà partie...mais il se promit de transmettre le message. Cette fois il fallait qu'Ibrahima laisse cette fille tranquille.

Le soir, elle se traina difficilement à l'agence bancaire et nettoya consciencieusement les bureaux. Le chef d'agence était toujours là et elle s'assit à son coin pour l'attendre. Mais elle craqua et se remit à pleurer. Des larmes silencieuses. Ou à chaque sanglot, elle sentait son cœur frémir, tellement elle avait mal.

- Ca va ?

Elle sursauta et regarda le chef d'agence qui était devant elle. Elle essuya lentement ses larmes et hocha la tête.

- Oui, merci.

- pourquoi tu pleures ?

Elle haussa les épaules

- pour rien...

Il se mit à la regarder un moment avant de repartir dans son bureau.

Il n'avait vu autant de tristesse dans un regard. Comment une jeune fille comme elle semblait porter le poids du monde sur ses épaules. Sur le coup, la colère et la méfiance qu'il éprouvait envers cette jeune fille qu'il soupçonnait toujours d'avoir de mauvaises intentions se transformèrent en une compassion. Il aurait aimé savoir pourquoi elle était aussi triste et pleurait si douloureusement. C'était peut être du à son absence. Oui, il avait remarqué qu'elle ne venait pas ces derniers jours et c'était celle qui nettoyait le matin qui revenait aussi le soir. Mais ce n'était pas son problème. Et il se demandait pourquoi il remarquait tous ces détails. Il prenait ses affaires quand son téléphone se mit à sonner. C'était sa mère

- Omar, mais on attend que toi ? Ou es tu ? demanda-t-elle hystérique

- je suis encore au bureau. Mais je quitte tout de suite maman.

- Omar, ne te fout pas de moi. J'ai invité Kiné, et elle est là depuis longtemps. Dépêche-toi...

Encore Kiné. Sa mère essayait par tous les moyens de lui imposer cette fille, la fille d'une de ses meilleures amies. Mais il n'était pas intéressé. Malgré que la fille était très jolie, mais il la trouvait trop...artificielle. Trop de maquillage, trop de faux cheveux, trop de bijoux, trop de...rire. Il n'accrochait pas. Et si c'était seulement sa mère. Ses amis, ses sœurs, tout le monde se mettait à la quête d'une hypothétique femme pour lui. Comme s'il n'était pas capable de s'en trouver une lui-même. Il était courtois avec toutes celle qu'on lui présentait, mais ne donnait jamais suite. Mais Kiné passait par sa mère et s'accrochait. Il rassembla donc rapidement ses affaires et sortit. La jeune fille était encore dans la même position et regardait un point vide devant elle, l'air complètement ailleurs. Il la trouvait vraiment très jolie. De grands yeux en amande, ce nez droit, cette belle bouche aux lèvres roses. S'il n'y avait pas eu ce masque de tristesse...il se ressaisit rapidement et passa devant elle sans un autre mot de réconfort, même si au fond, il avait vraiment pitié d'elle.

Le mois d'Aout battait son plein et Assy commença à retrouver un peu d'entrain. Elle était tout le temps en train de travailler, pour éviter de penser. Elle avait finalement accepté de prendre un appel d'Ibrahima, et il s'était encore une fois confondu en excuses, avant de lui dore que Khalil lui avait transmit le message et qu'il lui promettait de ne plus chercher à la revoir si vraiment c'est ce qu'elle voulait. Elle lui souffla que oui et finalement, il lui dit et répéta qu'il l'aimait avant de raccrocher. La laissant dans un vide total, encore plus déprimée que d'habitude. Mais elle essayait de tenir le coup. Difficilement. Très difficilement.

Et elle aurait pu se passer de l'incident, ce jour là dans les locaux qu'elle devait nettoyer. Comme d'habitude, le chef d'agence était toujours aussi désagréable avec elle, mais elle n'en faisait plus cas. Elle avait d'autres problèmes pour s'occuper des humeurs d'un monsieur qui avait l'air d'en vouloir à la terre entière. Ce jour là, le croyant parti, elle a commencé à nettoyer son bureau quand elle a remarqué un portable et une grosse somme d'argent posé sur la table. Elle a nettoyé la poussière sur la table en les déplaçant en se disant qu'il devait être bien léger de laisser autant d'argent sur la table. Elle allait terminer après avoir nettoyé les carreaux quand il l'a vu debout dans l'encadrement de la porte. Il semblait la surveiller. Il s'est avancé lentement et s'est dirigé vers son bureau, tandis qu'elle sortait. Quelques secondes plus tard, il l'a trouvé dans le hall pour lui crier dessus.

- c'est bien ce que je pensais. Tu n'es qu'une voleuse. Rends-moi mon argent et mon téléphone. Je l'ai laissé sur place pour voir ce que tu en ferais.

Il avait le visage fermé, les traits durs.

- je...heuu...

Elle ne trouvait pas ses mots trop choquée par une telle accusation

- je ne te demande rien. Rend moi juste mon argent et soit sur que dès aujourd'hui tu es renvoyée, cria t-il

- derrière le clavier de votre ordinateur...

- quoi ?

- je l'ai rangé derrière le clavier de votre ordinateur...réussit-elle à articuler, la gorge nouée

Il la regarda encore un moment avant de retourner dans son bureau et d'y rester un bon moment. Assy n'avait pas bougé et attendait juste qu'il sorte. Et il est ressorti doucement en se dirigeant vers elle.

- suis désolé. Je ne l'avais pas vu...dit-il l'air un peu gêné

- je ne suis pas une voleuse...dit-elle doucement, l'air peiné

- désolé...tiens prend ça, dit-il en lui tendant quelques billets de banque.

Sans les regarder, elle essuya lentement ses larmes et reprit son chiffon avant de lui tourner le dos. Complètement dépitée. Elle n'en pouvait plus. Elle pouvait supporter son insolence, mais là c'était trop.

Le lendemain, elle a appelé la dame de l'agence pour lui dire qu'elle ne viendrait plus sans trop lui donner d'explications. Heureusement qu'on était à quelques jours de la fin du mois. Mais elle ne se sentait même pas le cœur à terminer le mois. Elle ne se sentait le cœur à rien d'ailleurs...

Le dimanche qui a suivi, elle est allée rendre visite à Elhajd, qui a paru très surpris de la voir. Il vivait désormais avec une de ses petites sœurs ainsi que deux de ses cousins. Il l'a présenté comme étant sa future femme avant de l'introduire dans sa chambre après qu'elle soit restée quelques minutes avec les membres de sa famille qui parlaient toucouleur, et donc elle ne comprenait rien et ils ne firent même pas l'effort de lui parler. Et Elhadj ne faisait rien pour l'aider.

- Ma chérie, tu me fais une belle surprise en venant me rendre visite.

- je voulais te parler...

La gêne, la honte qu'elle éprouvait envers Elhadj l'avait poussé à revoir son comportement avec lui.

Il s'approcha pour l'embrasser et elle eut un geste de recul. Instinctivement. Mais le regard intrigué d'Elhadj la convainquit de se laisser aller. Il l'embrassa. Mais elle avait juste envie qu'il s'arrête rapidement. Elle supportait à peine. Mais se laissa faire. Se sentant trop coupable. Elle s'écarta lentement.

- Elhadj il faut qu'on parle.

- de quoi faut-il qu'on parle ? dit-il en déposant de petits baisers sur sa joue, tout content qu'Assy se laisse aller comme cela.

Elle voulait mettre fin à tout cela. Elle devait être honnête avec lui. Elle l'avait trompé et avait même fait pire. Elle ne devait pas baser leur futur relation, si relation il y avait toujours sur des mensonges.

- d'une chose importante. Et après tu décideras si vraiment tu veux te marier avec moi.

Elhadj le regarda intrigué.

- c'est quoi dis-moi...rien ne peut me faire changer d'avis sur toi Assi je te connais suffisamment.

Elle soupira, ouvra la bouche pour parler, mais ne savait par ou commencer. A cet instant, la sœur d'Elhadj, ouvrit brusquement la porte, sans frapper les faisant sursauter.

- Yama, c'est quoi cette façon d'entrer ? dit-il

Elle lui parla en peule et partit

- excuse-moi Assy, j'ai un oncle qui est venu me voir. Viens je vais te le présenter.

Elle sortit un peu gênée car ils étaient dans la chambre. le vieux la regardait bizarrement et parlait en peul à Elhadj.c'était le petit frère de son père et elle se sentait mal à l'aise et finalement prit congé. Elhadj la raccompagna jusqu'à la porte et il lui promit de l'appeler plus tard pour continuer leur conversation. Il fallait vraiment qu'elle lui parle.


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