Assy : les caprices du destin (11)
Assy écoutait sa mère parler sans l'interrompre, trop ébahie par tout ce qu'elle était en train d'entendre. Sa badiène, si à cheval sur les principes, avait ce si lourd passé. Elle ne comprenait plus rien. Plus rien. Comment pouvait-on traverser tout cela et être toujurs aussi mauvaise. Elle ne retenait donc rien des leçons de la vie.
- Mais maman, comment une chose pareille a pu être cachée pendant si longtemps ?
Mère Saly haussa les épaules
- Amadou aimait Oumy à la folie. Je crois qu'il l'aime encore et c'est pourquoi il se range toujours de son côté. Sans réfléchir. A l'époque, elle était partie en vacance et est revenue avec une grossesse. A ce moment, ils sortaient ensemble depuis des années et il était juste question d'attendre que sa situation se stabilise. D'après ce que ton père m'a raconté, elle aurait été violée et Amadou a accepté de prendre l'enfant comme le sien. Juste après son baptême, il l'a épousé et les quelques personnes qui étaient dans le secret, comme ton père, n'en n'ont plus parlé.
- Mon Dieu....souffla Assy.
- Ne le répète à personne, la menaça sa mère. C'est ton père qui me l'a dit et depuis lors, c'est la première fois que ce secret sort de ma bouche.
- t'inquiète maman.
Elle se leva et encore sous le choc, décida de prendre congé. Elle avait laissé Omar chez elle. Il était encore sous le choc et depuis la veille, n'avait presque aucune réaction. Il ne comprenait pas. Assy aussi ne comprenait pas. Pourquoi après plus d'une trentaine d'année, tonton Amadou avait décidé de révéler ce si lourd secret. Tout cela à cause d'elle. Oui, elle ne pouvait se voiler la face. Toute la famille était contre le fait qu'Omar voulait revenir avec elle et ceci avait entrainé cette situation. Elle s'en voulait. Terriblement. Maintenant, elle se demandait vraiment si tout cela en valait la peine. Si vouloir défendre un amour devait forcement impliquer faire autant de mal à autant de personnes.
Dépitée, elle allait rentrer chez elle, quand elle reçut un coup de fil de tonton Amadou. Surprise, elle l'écouta tranquillement lui demander de le retrouver dans un restaurant pour discuter. Elle hésita un moment avant d'accepter et de prendre le chemin du restaurant, le cœur battant, se demandant ce que pouvait bien lui vouloir. Elle le trouva assis à une table et il l'invita à en faire de même après de brèves salutations. Ensuite s'installa un silence pesant, qui mit Assy très mal à l'aise.
- merci d'être venue Assy... finit par dire tonton Amadou, le regard dans le vide.
- heuuu....ce n'est rien...je...
Elle ne savait pas exactement quoi dire, et bafouillait.
- en fait, je tenais à te rencontrer car je sais qu'Omar est chez toi et qu'il a du te parler de...ce qui s'est passé hier.
- oui en effet, dit-elle, en baissant la tête.
Encore un vide. Encore un long silence.
- je n'aime pas la situation qu'à pris cette rencontre. Je me suis laissé emporté par la colère et j'ai dit des choses qui n'auraient jamais du sortir.
Il se mit à expliquer en partie ce que sa mère venait de lui dire. Elle sentait beaucoup de peine et de regret dans son discours.
- Omar est mon fils. Pendant plus d'une trentaine d'année, je l'ai éduqué, le l'ai vu grandir. Donc c'est mon fils et ça rien ne le changera. Je sais qu'actuellement il refuse de me parler, et c'est pourquoi, je m'adresse à toi.
Assy se contenta de hocher lentement la tête avant de le regarder.
- pourquoi ? demanda-t-elle lentement
- Pourquoi quoi ?
Elle sourit nerveusement.
- je ne comprends pas ce qui a entrainé ce déferlement de colère qui vous a poussé à lui...dire tout cela.
Il garda le silence
- c'est à cause de moi ?
- ....
- c'est moi que vous ne voulez plus voir à ses côtés ? Je...suis si mauvaise que cela ?
Il soupira et se redressa légèrement sur sa chaise.
- Assy... en fait, il s'est passé tellement de choses avec toi qu'effectivement, j'ai pensé...peut être à tort que...
Il hésita, cherchant ses mots
- je ne suis la personne qu'il lui faut.
Ils se regardèrent un moment. Assy avait le cœur brisé. Elle avait aussi honte. Honte qu'on puisse penser cela d'elle. Elle n'avait pas une si haute estime d'elle, mais elle ne s'estimait pas aussi mauvaise. Elle estimait qu'elle avait tellement supporté avec Omar, tellement fait de sacrifices pour lui.
- Je...ne suis pas mauvaise tonton Amadou. Vous devez en savoir quelque chose. Vous m'avez connu avant Omar. J'aime Omar. Je l'aime vraiment. On a eu des hauts et des bas...comme dans tous les couple, mais...enfin...Au point ou on en est, je ne suis pas sure que tout cela en vaille la peine. Je...
Sa voix se brisa et elle s'arrêta pour reprendre un peu de contenance.
- Omar est anéanti, brisé...je ne l'ai jamais vu dans cet état. Et je ne peux pas m'empêcher de penser que tout cela est de ma faute.
- Non, protesta Tonton Omar en secouant la tête
- Si. Vous lui en voulez tous parce qu'il a accepté de me suivre. Moi. Assy. Le monstre de la famille, la souillarde. Celle qui ne le mérite pas.
Il secoua nerveusement la tête
- alors pourquoi ? Pourquoi vous vous acharnez comme cela ? Je vous ai fait quoi
Elle s'arrêta de parler, suffoquant de peine.
- mais li sakh dafe ko diaroul (ca n'en vaut pas la peine).
Elle se leva et prit son sac.
- je parlerai à Omar. Je le convaincrais de vous écouter. Mais je tenais aussi à vous rassurer. Je m'éloignerai de vous. De vous tous. Pour ma tranquillité et pour la votre. J'en ai marre
- Assy, attend...
Sans attendre, sans écouter, elle se dirigea vers la sortie et entra dans le premier taxi qui se pointa, pas décidé du tout à continuer la discussion.
Omar patientait dans le salon depuis un bon moment quand enfin, il vit entrer le père de Filly. Il se leva pour lui tendre la main, supportant stoïquement le regard froid qu'il lui lançait. Mais il n'en avait cure. Il avait pris sa décision et rien ne le ferai reculer. Il l'invita à s'assoir avant de lui demander l'objet de sa visite. Omar prit son temps et se mit à lui expliquer qu'il a vécu avec Filly un moment, mais que vu les circonstances, il pense qu'ils ne sont pas compatibles et qu'il était venu pour lui dire de vive voix ce qu'il avait déjà signifié à sa fille.
- j'en ai parlé à Filly, mais elle ne veut rien entendre. Mais un couple c'est deux personnes. Je ne peux plus vivre avec elle donc je lui ai fait part de mon intention de me séparer d'elle. Mais je voudrais qu'on s'entende sur cela car j'ai ma fille et je ne voudrais pas que la séparation se passe mal. Mais, elle ne veut rien entendre. Vous êtes son père, donc je me tourne vers vous pour que vous la raisonniez. J'aurais pu la libérer comme cela, mais je pense que ce n'est pas respectueux envers la mère de ma fille et la femme qu'elle est. Mais, Monsieur Ndoye, sachez juste qu'on ne s'entend plus et je voudrais divorcer.
Mr Ndoye soupira et hocha la tête
- Omar, je te remercie. Effectivement, tu aurais pu la répudier sans venir me donner d'explications et dans ce cas, on ne pourrait rien faire car quand un homme décide de se séparer de sa femme, le divorce est prononcé. Mais au moins ta présence ici montre que tu la respecte et que tu tiens à ton enfant. Maintenant, personne ne peut te forcer à vivre avec elle. Mais en tant que parent aussi, je te demande aussi de te calmer et de réfléchir plus posément à tout cela car je sais que tu es un peu perturbé ces temps ci
Il y eut un silence ou Omar comprit que Filly également avait parlé à son père.
- ce genre de décision ne doit pas se prendre sur un coup de tête et surtout pas parce que tu es en train de te réconcilier avec ta première femme.
Omar gardait toujours le silence, légèrement gêné.
- ce n'est pas cela...c'est bien avant cela...et c'est murement réfléchi.
Le père de Filly garda le silence avant de répéter
- donnez-vous le temps de réfléchir...dans un mois, reviens ici et si tu me redis la même chose, le mariage sera dissous. Sur ce...
Il se leva, mettant fin à la discussion et serra vigoureusement la main d'Omar, le visage grave. Omar quitta la maison légèrement contrarié, mais décidé à suivre les sages conseils du vieux.
Il rentra chez lui et trouva sa mère installée devant sa porte. Depuis le jour de la fameuse réunion, il n'était pas rentré chez lui et avait refusé de prendre les appels de ses parents. Sa mère se leva péniblement quand elle le vit venir et Omar hésita à rebrousser chemin. Finalement, il s'avança lentement et lui fit face. Ils se regardèrent un moment et Omar ne put rester insensible au visage ravagé de sa mère, sa mine défaite et ses traits tirés.
- Omar....je suis là depuis ce matin et je comptais passer la nuit, car il est hors de question que je dorme sans t'avoir parlé.
Omar soupira et ouvrit lentement la porte d'entrée avant de lui céder le passage.
- qu'est ce que tu veux me dire maman ? dit-il tranquillement après l'avoir installé sur le fauteuil du salon
Elle hésita et sans qu'il s'y attende, elle éclata en sanglot. Son cœur se brisa malgré toute la rancœur qu'il lui portait. Il n'avait jamais supporté de la voir pleuré.
- mamannnn...s'il te plait. Je suis fatigué, j'ai des maux de tête et vraiment, je n'ai pas envie d'en rajouter. Si tu n'as rien de particulier à me dire, je te laisse te ressaisir et je vais me reposer un peu
Elle se redressa et essuya lentement ses larmes.
- Omar, c'est ton père. Depuis ta naissance, il t'a éduqué. Il a versé des larmes quand on lui a annoncé ta naissance. Donc, tout ce qu'il a dit, il l'a dit sous le coup de la colère.
- qui est mon père ? demanda t-il lentement, la voix tremblante.
Sa mère éclata à nouveau en sanglot, l'énervant
- QUI EST MON PERE
- c'est du passé. Tu n'es pas obligé de tout savoir car toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Mais retient juste qu'il a refusé la paternité et c'est ton père qui a tout endossé. Donc....
- QUI EST MON PERE...cria t-il a nouveau.
- il est mort maintenant. Il s'appelait Souleymane Diouf. Il...Il. Ce n'est pas important. Ton père a toujours été là pour moi, pour toi. Il était en colère. Et....il t'aime plus que tout au monde.
- merci...murmura Omar faiblement avant de tourner les talons et d'aller dans sa chambre, le cœur gros.
Il s'arrêta au pied du salon et se retourna lentement
- finalement qu'est ce que tu reproches à Assy ?
Sa mère gardait toujours le silence.
- comment après avoir été autant protégé, autant aimée, autant assistée après avoir vécu tout cela, tu n'ais pas le cœur à supporter Assy. Ton sang maman. Tu penses que je ne peux pas être meilleur que pa...que « papa ».
- elle a fait une erreur dans sa vie, comme toi, sauf qu'elle n'a eu personne pour la soutenir. Depuis qu'on est marié, personne n'a réussi à lui pardonner. Même moi à un moment, je l'ai laissé tomber. Car tu me mettais la pression maman. « C'est une mauvaise femme, elle n'a pas su rester vierge, elle te trompera à la moindre occasion ». Oui, tu ne cessais de me répéter cela. Tout le temps, tout le temps. Tu m'as même révéler être partie voir un marabout pour nous séparer....car c'était ce qu'il y avait de mieux à faire.
Sa mère éclata encore en sanglot. Lui aussi avait le cœur lourd. Trop. Une larme coula. Il l'essuya furtivement.
- après avoir fait tout cela à son père, tu n'as pas pensé à te repentir....au contraire.
Elle se cacha le visage entre les pans de son boubou et cria de douleur contenue.
- on paye tout le mal qu'on lui a fait maman...
Elle cria de plus belle, mais Omar resta pour une fois insensible
- nous tous, on paye. Maintenant, le Bon Dieu n'attend pas le jugement dernier pour faire payer les mauvaises actions.
Sans rien ajouter, il s'enferma dans sa chambre et se coucha dans le noir.
Le lendemain tombait un week-end et il se rendit très tôt chez Assy qu'elle trouva en train de donner à manger à Seydina.
- toi on dirait que tu n'as pas beaucoup dormi, murmura t-elle en lui ouvrant la porte.
Il avait une très mauvaise mine.
- Oui et j'ai des maux de tête terribles.
- entre, je te prépare un café.
Il entra et la vue de son fils lui mit du baume au cœur. Il s'amusa avec lui un moment en buvant son café. Il partit ensuite chez le voisin pour s'amuser avec d'autres enfants laissant ses parents seuls.
- j'ai rencontré ton père hier...commença Assy, hésitante
- moi aussi j'ai parlé à ma mère.
- ah...
Il y eut un moment de silence
- il est vraiment désolé et regrette tout ce qu'il t'a dit tu sais. Il...
- arrête Assy...n'essaie pas de jouer l'avocat du diable, l'interrompit-il calmement en posant sa tasse sur la table.
- je...je n'essaie pas de jouer l'avocat du diable. Je l'ai écouté et je peux t'assurer qu'il est vraiment mal. Maintenant, je lui avais promis de te parler et je te demande aussi de le rencontrer et de l'écouter.
Omar garda le silence, le cerveau vide, fatigué.
- mon père est mort...
- Non...
Assy se leva et s'assit près de lui avant de lui prendre la main.
- ton père est vivant Omar. Il veut te parler. Celui qui t'a éduqué depuis la naissance, t'a vu grandir, t'as aimé. C'est celui là ton père.
Omar baissa la tête et soupira.
- fais le pour moi Omar. Je t'en supplie. Vas le voir et discuter.
Il la regarda.
- ce n'est pas que l'histoire de mon père. C'est un ensemble de choses qui font que...
Il y eut un long silence
- je voudrais aussi te parler d'autre chose Omar. A propos de nous.
Il releva la tête et ils se regardèrent
- après avoir parlé à ton père, je me suis rendue compte de tout le bordel que j'ai peut être foutu dans la famille et...heu...a tort ou à raison, je m'en veux et je ne pense pas que tout ceci en vaille la peine.
- Assy arrête. Ça n'a rien avoir avec toi.
- écoute-moi. Il s'est passé trop de choses et trop de gens en souffrent. Maintenant, je ne supporte plus toute cette pression, tout cette déferlante de haine que je peux susciter. J'en ai assez. Je voudrais prendre du recul...
Omar soupira.
- encore...
- quoi ?
- encore. Tu adoptes encore ta meilleure stratégie. La fuite en avant. A chaque fois que tu es confrontée, non, que nous sommes confrontés à des problèmes, tu penses que la meilleure chose à faire c'est de partir, de nous quitter, de nous séparer. Et c'est des mois ou des années après qu'on se rend compte que c'était juste une perte de temps.
Assy garda le silence.
- tu n'en as pas un peu marre de tout cela ?
- Omar, je suis fatiguée de me battre...je n'en peux plus.
- moi aussi je suis fatigué Assy. Mais je pensais que dans cette histoire c'est sur toi que je pouvais compter, je pensais que tu resterais à mes côtés. Et tu veux encore m'annoncer que tu vas encore me quitter.
Assy garda le silence. Omar l'attira lentement dans ses bras avant de lui relever la tête et de la regarder.
- je t'aime Assy. Je veux que tout ceci constitue un nouveau départ pour nous. Je suis allé parler au père de Filly. On va divorcer.
- je ne te demande pas cela Omar.
- je sais, mais c'est ce que je veux. Je ne me sens pas moi quand je suis avec elle...je...
- et Awa ? demanda Assy
- c'est ma fille, je l'aime comme j'aime Seydina, mais je refuse qu'on me manipule Assy. On ira au tribunal et je demanderais sa garde. Je prendrais ce qu'on me donnera, mais je remplirais pleinement mes devoirs de père.
Assy hocha la tête
- maintenant, il y a un autre projet qui me tient à cœur. Je voudrais qu'on quitte ce pays.
-quoi ??
- je ne veux plus rester ici. J'ai envie de changer d'air. J'avais déjà quelques propositions de boulots en Belgique que j'ai d'ailleurs relancée et j'attends. En même temps, même si ça ne marche, pas, je voudrais qu'on aille essayer.
- Omar...j'ai un travail ici, ma mère...
- je sais tout cela Assy. Mais je te demande de me faire confiance. Je te demande de me suivre. Un moment. Tu trouveras du travail la bas. J'en suis sur. Seydina sera inscrit et suivra une scolarité normale. Mais pour nous, pour notre bien, au lieu de nous quitter, changeons de milieu et éloignons nous de toute cette...morosité.
Assy ne trouva que dire. Mais Omar avait déjà pris sa décision. Il allait effectivement parler à son père, il allait lui faire comprendre qu'il ne lui en voulait pas au contraire, il comptait le remercier pour tout ce qu'il avait fait pour lui. Mais il n'avait pas envie de rester. Il voulait s'éloigner de tout cela. Pour sa tranquillité d'esprit et surtout pour sauver son amour avec Assy. Il ne comptait plus se laisser diriger, se laisser influencer. Non c'était suffisant. Assez.
- j'en suis à un stade de ma vie ou j'ai besoin de toi. Un besoin vital Assy. Tu ne peux pas me laisser tomber...
Assy soupira.
- je t'en supplie...mon cœur, murmura t-il sur un ton tellement désespéré qu'Assy releva la tête et lui caressa lentement le visage avant de s'avancer et de déposer un léger baiser sur ses lèvres.
- je suis aussi perdue que toi Omar. Moi aussi je ne comprends pas tout cet acharnement et c'est pourquoi j'ai envie de me reposer de tout cela. Jai besoin de tranquillité et toi...c'est difficile de t'aimer.
Cette dernière phrase fit sourire Omar que l'attira à lui et l'embrassa délicatement.
- toi aussi ce n'est pas facile de t'aimer Assy.
Il l'attira encore plus et Assy se retrouva sur lui, entourant son cou de ses bras et ils se regardèrent tendrement
- tu penses vraiment que c'est la meilleure chose à faire ? Continuer ? malgré l'avis de tout le monde ? demanda Assy
Pour toute réponse, Omar saisit ses lèvres, la faisant gémir sourdement au contact de leurs langues qui se cherchaient. Il faisait jour, mais Omar la souleva et ils se rendirent dans la chambre ou ils firent l'amour de manière passionné, oubliant derrière eux leurs soucis.
4 mois plus tard, Assy referma la porte de son bureau, complètement fatiguée. 4 mois qu'Omar lui avait fait part de son désir de quitter le pays. Si au début, elle avait pensé que c'était juste un coup de tête, au fil des semaines, les choses devenaient de plus en plus évidentes. Omar voulait partir. Il avait parlé à son père et même si les choses n'étaient pas comme avant, ça allait quand même entre eux. Badiène Oumy aussi était venue la voir pour encore lui présenter des excuses, mais Assy avait trop vu avec elle pour la croire sincère. Même les chaudes larmes qu'elle a versées n'ont rien changé à sa perception des choses. Elle avait juste accepté ses excuses avant de lui assurer qu'elle ne lui en voulait pas, mais que malgré tout, elle n'oubliait pas.
Elle avait finalement déménagé pour retourné vivre avec Omar et ceci avait contribué à renforcer leurs liens. Avant son déménagement, il a fallu bien sur mettre les choses au clair avec Chérif qui s'est quand même montré très déçu et n'a cessé de répéter à Assy qu'il n'aimerait pas une autre femme et qu'il était convaincu qu'elle finirait par se séparer d'Omar car ce dernier ne l'aimait pas comme lui. Pendant les premières semaines, elle s'est évertué à câliner son chéri, à l'aimer, à le lui montrer, pour lui faire passer sans trop de soucis les durs moments qu'il traversait. Les week-ends, ils restaient rarement à Dakar, préférant aller se réfugier à Saly, pour se ressourcer, se retrouver, loin de la folie de Dakar. Ils en profitaient pour sortir, avoir des activités en couple et se retrouvaient comme aux premiers jours de leur mariage. Ou même plus. Ils faisaient l'amour de manière plus passionné, savourant chaque instant passé ensemble, connaissant maintenant la valeur de chaque moment passé avec l'être aimé.
Un soir, ils étaient en weekend, dans les bras l'un de l'autre à se faire des câlins quand Omar se mit à la regarder intensément
- arrête voyons de me regarder comme cela, protesta Assy en cachant son visage sur son épaule.
- tu es belle. J'ai bien le droit de te regarder, répondit Omar en souriant
- Non, je suis froissée, tu m'as ébouriffé les cheveux et tu m'as enlevé tout mon maquillage avec tes...
- mes quoi ?
Elle s'avança lentement et posa ses lèvres sur les siennes. Tendrement.
- tes baisers...tes délicieux baisers.
Et ils recommencèrent sauf que cette fois ci, ils finirent par faire l'amour alors qu'ils avaient prévus d'aller manger et de nager un peu. Plus tard, la tête d'Assy reposant sur sa poitrine, elle murmura.
- Omar, tu sais, je suis convaincu que tu m'aimes, je sais que nous nous aimons et que cet amour est plus fort que tout, mais je te demande de ne pas divorcer avec Filly.
Omar n'en parlait pas avec elle, mais elle savait qu'il avait des problèmes avec Filly et que cette dernière ne cessait de la harceler et de la menacer car Omar voulait divorcer.
- Quoi ??? demanda Omar en se redressant légèrement. C'est quoi cette...bétise encore
Assy se redressa aussi et tira le drap pour cacher sa nudité.
- je sais que tu va penser que je suis folle, mais....je ne voudrais pas que tu divorces à cause de moi.
- Assy...
- Non, laisse-moi finir. Actuellement, tout le monde va penser que tu divorce avec elle parceque moi Assy, je te le demande, ou alors que c'est une condition pour que nous soyons à nouveau ensemble. C'est vrai, je n'aime pas te partager, c'est vrai, je supporte mal de te savoir avec une autre, mais...vous êtes marié, vous avez un enfant et....ce divorce n'est pas une condition pour qu'on soit ensemble
- Assyyyy...arrête. Je ne divorce pas à cause de toi. Non, je divorce parce que je me suis rendu compte que Filly n'était pas la personne que j'espérais. Elle n'est pas celle que j'ai rencontrée, celle avec qui j'ai eu un coup de cœur. Elle a changé. Certes on a un enfant, mais ce n'est pas une raison pour que je reste avec elle.
Il y eut un moment de silence ou Assy se mit à chercher des arguments. Quand elle avait parlé avec sa mère, cette dernière lui avait reproché de vouloir faire divorcer Omar et elle s'était défendu en lui disant qu'elle n'y était pour rien et qu'avec Omar, ils ne parlaient même pas de Filly. Mais, elle avait compris que c'était ce que tout le monde pensait. Qu'elle obligeait Omar à se séparer de sa femme.
- dans ce cas, ne le fais pas maintenant.
- Assy.
- je te le demande mon cœur. S'il te plait.
- écoutes, je voulais attendre pour te le dire, mais là...j'ai eu une proposition pour un poste en Belgique. J'hésitais un peu car je trouve qu'ils peuvent me payer plus. Mais j'en ai assez. Je vais accepter et on va partir.
Assy gardait le silence
- et ta fille ?
- ne me fais pas encore plus culpabiliser Assy. C'est mon sang. Je l'aime comme Seydina, mais elle a sa mère et cette dernière veut l'utiliser comme une menace entre nous. Si elle pouvait me la donner je l'amènerais avec moi. Et pour cela, je ferais tout. Mais sinon, je la laisse à sa mère et je ferais tout pour la voir aussi souvent que possible.
- mais pour apaiser les choses, dis lui que tu ne songes pas à divorcer et...
- Non, je ne mentirais pas sur cela Assy. Il est hors de question que lui fasse encore miroiter des choses qui n'arriveront pas. J'ai assez fait de bêtises avec elle. Comprend-moi aussi.
Assy se contenta de hocher la tête, à cours d'arguments. Elle lui fit la tête le reste de la soirée, mais ils finirent par se réconcilier et finalement passèrent un bon séjour dans ce cadre paradisiaque.
Les semaines suivantes passèrent vite pour Assy. Un peu trop vite. Il a fallu rapidement prévenir sa mère qu'elle devait partir avec son mari qui avait trouvé un boulot dans un autre pays. Mère Saly a heureusement été très compréhensive et l'a même encouragé à partir, lui disant que loin de tout ce bruit, elle ne s'en porterait que mieux. Omar était déjà parti pour un entretien et au besoin trouver un logement en attendant qu'il ne déménage. Tout ceci arrivait trop vite et Assy ne réalisait pas encore vraiment tout ce qui se passait autour d'elle. Seydina lui était tout ravi de devoir prendre l'avion et en option d'aller rencontrer son héro de BD préféré spiderman. Car oui, son père lui avait fait croire qu'il habitait aussi en Belgique. Elle se préparait donc psychologiquement, mais avant de partir, elle tenait à faire plusieurs choses ou alors une en particulier.
Devant la porte de la maison, Assy hésita. Elle faillit un moment rebrousser chemin et laisser tomber, mais s'armant finalement de courage, elle appuya doucement sur la sonnette se demandant même si elle avait sonné. Mais les pas se dirigeant vers la porte lui assurent qu'effectivement, elle avait sonné et on venait ouvrir. Elle ne s'attendait cependant pas à se trouver aussi rapidement en face de la personne qu'elle voulait rencontrer. Son cœur s'emballa.
- bonjour Nafi.
Cette dernière fronca les sourcils, comme si elle ne la reconnaissait pas.
- c'est moi Assy. Assyatou Kane, la fille de...
- je t'ai reconnu. Qu'est ce que tu fais là ? demanda t-elle, pas décidée à la laisser entrer.
Assy se sentit mal à l'aise et regretta même pourquoi elle était venue. Mais ne recula pas.
- je voulais juste...te parler Nafi.
- de quoi ?
Assy soupira.
- et si tu me laissais entrer. Je ne serais pas longue.
Après quelques secondes d'hésitation, Nafi s'écarta et la laissa entrer, avant de la précéder dans un imposant salon.
Elles s'assirent et Nafi regarda Assy d'un air sévère.
- Nafi, je tenais vraiment à te voir et à te...parler car...heu...je voulais m'excuser pour tout.
Elle soupira pour se donner une contenance.
- je...suis désolée. Vraiment désolé d'avoir à un moment entretenu une relation avec ton mari. Je...
Elle se tripatouillait les doigts, mal à l'aise.
- c'est vraiment difficile de faire cela, mais j'y tenais quand même car...enfin...j'étais jeune à l'époque, Iba représentait à un moment un idéal, et j'en étais tombée amoureuse sans vraiment réfléchir aux conséquences. Ajouté à cela le mauvais comportement que tu avais à mon égard...je...
Nafi se redressa sur son siège poussant Assy à la regarder. Son regard s'était presque adouci et elle cru déceler un léger sourire
- pourquoi tu es venue aujourd'hui pour me parler du passé ? Me parler d'Iba ?
- parce que je regrette. Parce que maintenant je suis mariée et que je sais les ravages que peuvent constituer une autre femme dans un couple.
Elle hésita.
- je ne sais pas si c'est le karma, mais j'ai l'impression que dans un sens, le Bon Dieu me fais payer le mal que j'ai pu te causer. Parceque quoi qu'on puisse en dire, quoi qu'Iba ai pu te reprocher, ce qu'on faisait était mal. Je n'avais pas le droit de faire cela dans ton dos. Sous ton propre toit. C'est....mal. Et je regrette. Je voudrais que tu me pardonnes.
Il y eut un long moment de silence ou Assy cherchait ou poser son regard, son mal être s'accentuant de plus en plus face au silence de Nafi.
- vous le faisiez sous mon toit ? demanda t-elle lentement
-heuu...Non, pas vraiment. On...sortait.
- vous avez couché ensemble.
Assy sursauta et elles se regardèrent.
- j'ai su que tu n'étais pas vierge de jour de ton mariage. J'ai une amie qui est assez proche de la famille de ton mari et ça se savait. Donc ça veut dire que tu as couchée avec Iba ?
- heu....non, pas vraiment....enfin Nafi, je ne suis pas venue pour ressasser le passé. Je voulais juste te parler, m'excuser. Et...
- c'est du passé pour moi aussi Assy. Iba plus rien ne me lie à lui. Je ne l'aime plus. Mais je dois reconnaitre qu'à cette époque, je me posais toute sorte de question. Je me doutais qu'il y avait une femme derrière et...bon, je ne pouvais m'imaginer que c'était toi. La bonne. Décidemment, les hommes ne rechignent devant rien.
Assy accusa le coup et garda le silence.
- vous m'avez fait du mal. Mais comme tu es venue jusqu'ici pour me parler et demander pardon, je te pardonne. Et c'est d'autant plus facile pour moi qu'avec Iba c'est du passé. Donc toi et lui, vraiment....
Elle se tut et heureusement. Assy n'avait pas vraiment envie d'écouter ses réprimandes.
- comment va Sophia ? demanda t-elle finalement après quelques secondes de silence
- quelle Sophia ?
- ta fille ...
- Sophie ? tu ne savais pas. Elle est finalement décédée.
Assy crut un moment se sentir mal. Décédée.
-Mon Dieu. Depuis quand ? Mon Dieu.
Elle sentit tout d'un coup les larmes lui monter aux yeux.
- oh ca commence à faire longtemps. Avant qu'Iba ne revienne du Gabon. Elle piquait des crises et finalement, elle est tombée malade.
Mon Dieu. Donc pendant tout le temps qu'Iba venait la voir, Sophia était décédée et il ne lui avait rien dit. Elle essuya rapidement ses larmes et Nafi lui tendit un mouchoir.
- c'était ta fille. Elle t'aimait beaucoup. Dit-elle finalement tendrement
Assy se contenta de hocher la tête, encore sous le choc.
- merci d'être venue Assy. Comme tu le voie, Iba c'est de l'histoire ancienne pour moi. Je suis mariée à un homme magnifique et j'ai deux autres fils qui se portent bien.
- mais, vous aviez eu un autre fils. Avec Iba.
Nafi éclata de rire.
- Mon Mohamed ? Ce n'est pas son fils. Celui là est bien portant. Hiii....jamais je n'aurais eu un autre enfant avec cet homme et leur gêne de malade.
Assy regarda Nafi et se rendit compte qu'elle n'avait pas vraiment changée. Elle venait de lui avouer qu'elle a eut un enfant d'un autre alors qu'elle était mariée avec Iba. Assy venait de se rendre compte que non. Elle n'avait pas changée. Toujours aussi méchante, aussi hautaine. Sans rien ajouter de plus, elle se leva pour prendre congé, avec un sentiment mitigé et surtout une immense tristesse en pensant à Sophia.
Quelques mois plus tard, elle était en pleins préparatifs pour son départ. Eh oui, maintenant, les choses étaient clairs. Omar était parti depuis déjà quelques mois et s'était installé avant de s'occuper de leurs papiers. Maintenant, tout était fin prêt. Elle avait pretexté l'année scolaire de Seydina pour retarder encore son départ, mais là, non seulement son chéri lui manquait vraiment, mais en plus, elle n'avait plus vraiment de raison pour rester. Mère Saly s'était faite une raison et ne cessait de lui dire d'aller rejoindre son mari et qu'elle allait bien et que son oncle s'occupait bien d'elle. En plus, elle avait pris une de ses nièces, la fille de sa sœur de St-louis pour lui tenir compagnie et cette dernière était tout simplement adorable avec elle. Donc, Assy pouvait partir le cœur léger, mais la séparation n'était pas facile. Plus le jour approchait, plus elle sentait une grosse boule dans la poitrine. Elle était allé dire aurevoir à ses beaux-parents (eh oui). Ces derniers avaient fini par l'accepter, ou alors, ils faisaient contre mauvaise fortune, bon cœur. En tout cas, Assy ne s'en formalisait plus et leur comportement la laissait à la limite indifférente. Non, après avoir reçue tellement de coups de leurs parts, elle ne pouvait plus continuer à penser qu'ils avaient changés et se mettaient maintenant à l'aimer, comme par magie. Mais n'empêche. Elle était courtoise et polie. Juste ce qu'il fallait pour quand même faire comprendre à sa badiène Oumy qu'elle n'oubliait pas. Quand à Awa, elle avait tout fait pour rentrer à nouveau dans les bonnes grâces d'Assy. Surtout lorsqu'elle a su qu'elle allait voyager, mais Assy se contentait juste d'être...polie. Tout simplement. De toute façon, elle ne pouvait faire plus. Elle ne supportait pas l'hypocrisie.
Amy, elle, avait finalement divorcé avec Elhadj. Et ironie du sort, ce dernier est venu la voir, elle Assy pour aller lui parler car finalement il aimait Amy. Assy avait retrouvé un Elhadj qui n'avait pas vraiment évolué. Il était toujours le même homme radin et sûr de lui. Amy n'avait pas voulu rester avec lui car elle avait eu une fille et Elhadj ne supportait pas d'acheter des couches alors qu'Amy pouvait utiliser des couches en tissu réutilisable. Pour le lait et les autres besoins du bébé aussi c'était la même chose. Tout était source de conflit entre eux. Amy qui venait la voir à chaque fois qu'elle avait des problèmes avec Elhadj, la laissait parfois ébahi. Oui, Assy ne comprenais pas qu'Elhadj puisse se comporter de la sorte. Et chaque jour, elle remerciait le Bon Dieu de ne s'être pas marié avec lui. D'ailleurs, quand il était venu la voir, elle lui a passé un savon on lui disant qu'il ne changerait jamais et qu'il ne méritait pas une femme comme Amy. Mais rien n'y fit. Il ne changeait pas.
Rama qui était maintenant installé en France avec son mari était elle pressé qu'Assy vienne retrouver son mari car elles pourraient ainsi se voir plus facilement. Durant cette période, elle lui avait été, comme d'habitude d'un grand secours. Elle a toujours su être présente, lui donner les bons conseils, l'encourager à ne pas baisser les bras. Elle se demandait toujours ce qu'elle serait devenue sans sa sœur, sa confidente Rama.
Avec l'aide du père de Filly, Omar avait finalement divorcé avec Filly. Du moins religieusement. Filly n'avait pas vraiment accepté ey en voulait à mort à Omar voulant un moment l'empêcher de voir sa fille. Mais son père s'y est opposé, disant à ce dernier qu'il pouvait venir quand il voulait voir Awa. Pour le divorce au tribunal, il préférait attendre, mais cela ne l'empêchait pas de verser chaque mois une somme à Filly. Mais Assy préférait ne pas trop s'intéresser à cette histoire et Omar aussi évitait d'en parler.
Donc, après donc une séparation douloureuse avec sa mère, Assy s'était envolé vers la Belgique pour retrouver son mari. C'était la première fois qu'elle voyageait, et la tristesse de se séparer de sa mère ne lui avait pas vraiment permis de savourer le voyage. Heureusement que Seydina s'amusait comme un fou dans l'avion, demandant toujours à regarder par le hublot pour essayer de toucher les nuages. A son arrivée, Omar les attendait et Seydina s'était endormi sur une poussette. Elle ne put s'empecher, malgré la tristesse de sourire betement quand elle le vit. Grand, beau et tout heureux de la retrouver. Sur le cop, elle eut cette sensation qu'ils reprenaient tout à zéro, que leur vie venait de commencer et sentit son cœur se gonfler d'amour pour cet homme, son homme qu'elle n'avait jamais cessé d'aimer malgré tous les problèmes qu'ils ont eu à traverser. Elle se blotti tendrement dans ses bras en soupirant d'aise et eut l'impression d'être seule au monde avec lui dans cet immense aéroport.
- tu n'es pas trop fatiguée mon cœur ? demanda Omar doucement en s'écartant pour la regarder.
Assy sourit et il se baissa pour effleurer légèrement ses lèvres.
- Si un peu. Mais ça va...murmura t-elle
- tu m'as manqué tu sais, soupira Omar en la serrant à nouveau
- toi aussi tu m'a manqué.
Elle sentit un peu d'électrice dans l'air et avait juste envie de l'embrasser passionnément. Mais se retint.
- On y va ?
Leur appartement était assez vaste et Assy trouva la décoration tout juste magnifique. La chambre de Seydina n'était pas en reste et Assy était en adoration. Mais le pauvre était tellement fatigué qu'elle lui a juste enlevé ses chaussures pour le coucher, en laissant la porte ouverte car sachant qu'il ne se retrouverait pas à son réveil. Ensuite, Omar lui prit la main et ils se dirigèrent vers leur chambre. Elle avait une magnifique baie vitrée qui donnait sur un par cet Assy lui sauta au coup
- oh mon chéri c'est magnifique...
- je savais que tu aimerais...bienvenue chez toi mon amour.
Sans plus attendre, il lui prit les lèvres et ils s'embrassèrent passionnément. Assy pensait qu'elle était fatiguée et en chemin, lui avait dit qu'elle voulait prendre une douche une fois arrivée, mais là, elle sentait son excitation monter surtout quand elle sentit le membre dur d'Omar contre elle. Elle haletait en s'accrochant à lui, tandis qu'il lui caressait lentement les seins en l'embrassant. Elle détacha lentement ses lèvres
- je dois aller me laver Omar...
- Noooonnn....plus tard...gémit-il en la soulevant pour la déposer sur le lit
- Non, je suis fatiguée, protesta t-elle sans grande conviction quand il enleva prestement son teeshirt pour se coucher sur elle.
Sans l'écouter, il recommença à l'embrasser et réussit à lui enlever son chemisier
- moi aussi je suis fatigué...de penser à toi tout le temps, je suis fatigué que tu me manques autant. Tu ne peux pas imaginer à quel point. Laisse-moi t'épuiser et après tu te reposeras.
Assy éclata de rire tandis qu'Omar ne cessait de lui coller des bisous dans le cou, descendant plus bas, trop tendu pour rigoler. Un moment, il se redressa et la regarda intensément
- je t'aime Assyatou Kane.
- moi aussi...murmura t-elle en reprenant son sérieux et en lui caressant délicatement la joue. Et je suis désolée d'avoir foutu le bordel comme cela dans ta vie.
Omar sourit.
- le seul bordel que tu as foutu en moi se trouve ici...dit-il en prenant sa main et en la posant sur son cœur qui battait fort.
Sans rien ajouter, il la bascula sur lui et ils entreprirent d'inaugurer le lit.
Les premiers jours, Omar avait pris quelques jours pour faire visiter la ville à Assy et lui montrer les commerces. Et elle n'avait pas vraiment aimé. Etait-ce parce qu'elle savait que ce n'était pas vraiment pour des vacances et qu'à chaque coin de rue, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle y était pour un bon bout de temps. Donc, non, elle ne savourait pas. Mais, elle se montra quand même enthousiaste car Seydina lui était sous le charme. Il aimait tout. Et ceci réconfortait Assy. Omar s'était déjà occupé des formalités pour l'inscrire et ils attendaient juste la rentrée des classes. Quand Omar reprit son travail, Assy passait ses journées au téléphone avec soit Rama ou sa mère et s'était vite établi une petite routine. En même temps, Omar lui promettait de lui chercher un travail et finalement, on lui proposa de refaire un autre diplôme professionnel pour s'insérer plus facilement. Elle accepta mais découvrit juste après qu'elle était enceinte. Omar était tout heureux et ils partirent ensemble faire la première échographie.
Malgré la grossesse, elle suivit quand même ses cours et s'occupait de son fils qu'elle amenait tous les jours à l'école avant de revenir le chercher. Elle s'était faite aussi des amis belges et sénégalais et finalement réussit à se plaire dans ce pays.
Quelques mois après, Filly se mit soudain à mettre la pression sur Omar pour faire le divorce civil car apparemment elle avait rencontré un homme et voulait se marier. Omar en fut ravi et entreprit un rapide voyage au Sénégal pour s'occuper rapidement de cela, lui permettant de voir sa fille et négocier éventuellement la possibilité de la reprendre puisqu'elle comptait se remarier. Mais Filly refusa et Omar décida de patienter, son père lui ayant conseillé d'attendre que la petite grandisse un peu pour tenter de la reprendre.
Avant son retour, Assy était parti à Paris passer le weekend avec Rama. Au retour, elle devait se rendre en Suisse pour rendre visite à un cousin éloigné de sa maman qui était installé là bas et qui depuis le temps insistait pour qu'Assy vienne le voir. Il était déjà venu avec sa femme et Assy tenait quand même à lui rendre la monnaie de sa pièce. Donc au retour, elle prit le train pour la Suisse. Elle était installé avec son gros ventre elle vit arriver une jeune dame avec ses deux enfants et qui semblait un peu débordée car le plus grand était particulièrement agité. Un moment, elle se leva pour l'aider à prendre la plus petite dans ses bras et elle s'assit enfin en face d'elle avant de la remercier
- merci madame, dit la jeune dame. Ses enfants vont finir par me rendre complètement folle.
Assy sourit
- je comprends. J'en ai un et je sais que ce n'est pas facile.
Elles se regardèrent un moment avant de sourire
- sénégalaise nga ? (tu es sénégalaise) demanda gentiment la jeune dame les sourcils froncés
- waw yaw tamite déhh...(oui, toi aussi on dirait).
- Oui, sénégalaise et guinnéenne
Assy sourit et lui tendit la main.
- Assy Kane...
- Diouldé Diallo.
- vos enfants sont trop beaux...murmura t-elle
- le plus grand c'est Mohamed, et la plus petite Fanta.
Elles discutèrent un moment et Assy apprit qu'elle vivait en Suisse avec son mari et qu'elle était là depuis quelques années.
- moi je suis là depuis juste quelques mois et je dois avouer que ma maman me manque terriblement. Dit Assy
- moi aussi ma mère me manque, mais bon...que faire. En fait c'est elle qui m'a éduquée depuis que je suis toute petite et c'est elle que je considère comme ma mère et...On s'accroche au téléphone et...puis voila.
Il y eut un petit moment de silence et Assy sentit que Dioudé allait pleurer.
- ca va ? demanda t-elle
Elle hocha lentement la tête.
- c'est difficile parfois. Le problème ici c'est que parfois on n'a personne à qui parler. Et...parfois c'est lourd. On entre dans une routine qui parfois est...pesante et stressante. C'est dans ces moments que ma mère me manque, mon pays, mes repères...
Assy hocha la tête.
- je comprends. La vie n'est pas facile. Moi j'en sais quelque chose.
Elles se regardèrent un moment d'un air entendu et Assy soupira lentement
- Si je te raconte tout ce que j'ai vécu, tu ne voudras jamais me croire. Mais actuellement, je rends grâce à Dieu.
Diouldé écarquilla les yeux
- toi là, toute jolie, toute pimpante...tu as eu des problèmes dans ta vie.
Assy s'arrangea sur son siège et regarda Diouldé, un moment avant de se lancer. Elle avait peut être envie de tout déverser, de parler, de se décharger. Toujours est-il qu'elle se mit à lui raconter un résumé assez détaillé de sa vie, provoquant parfois des cris d'étonnement de Dioudé qui était carrément dépassé. Mais elle ne s'arrêtait pas et s'étonnait même d'avoir autant de facilité à parler à une inconnue. Peut-être parce que c'était juste une inconnue. Quand elle finissait de lui raconter son déménagement, le train était sur le point de s'arrêter à son arrêt et elle devait descendre.
- Je descends ici Diouldé...dit Assy en se levant et en prenant son sac
- Assy je t'en prie, donne-moi ton numéro, j'aimerais qu'on se revoie et qu'on discute.
Assy secoua la tête.
- Je t'en prie. Ça a été un plaisir de te rencontrer et un soulagement de parler autant. Mais permet-moi de...disons rester cet inconnu dans le train
- mais et Iba ?
- je n'ai plus de ses nouvelles. Je n'ai pas non plus chercher à en avoir. Je ne veux plus de problèmes maintenant.
- oh...je ne sais pas pourquoi, mais je l'aimais bien moi...
- ha ça...
Diouldé insista encore avant de lui noter rapidement son numéro sur un bout de papier qu'elle lui glissa juste avant qu'elle ne sorte, laissant une Diouldé sur sa faim qui la regarda serrer la main à un monsieur à travers la vitre. Au moment ou le train démarrait, Assy se retourna encore et fit un signe de la main à Diouldé et cette dernière sourit, espérant quand même avoir de ses nouvelles malgré ses réticences....
Je fais quoi maintenant....j'essaie de l'imaginer une belle fin pour Assy. J'avais essayé et puis non...j'avoue que je ne sais pas 4 ans après ou en est Assy avec son mari...si tout va bien entre eux. Je n'en sais rien. Alors je vais vous laisser me proposer une belle fin pour Assy. Et je promets de publier la meilleure.
Je sais cette histoire a été laborieuse, mais ça a été un plaisir de l'écrire et de partager avec vous. De grandes parties de l'histoire d'Assy sont de pures imaginations mais dans le fond j'ai essayé tant bien que mal de transcrire ses dires.
Voila...et merci pour la patience....
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