Chapitre 7
Tout ne se déroule jamais comme prévu.
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Je descend les escaliers ma jupe flottant derrière moi et me dirige immédiatement vers la cuisine. Johnny s'y tient dépité la tête posée entre ses mains. J'en perd immédiatement mon enthousiasme. Je m'approche de lui avec prudence.
- Bonjour monsieur Daniel, il se retourne, est-ce que tout va bien? Voulez-vous quelque chose?
- J'aimerais des acteurs pour être tout à fait honnête avec vous mais je pense que vous ne pouvez pas m'aider.
Il se retourne me faisant de nouveau dos, je soupire et lui prépare un thé.
- Vous n'avez pas besoin de venir travailler aujourd'hui, me dit-il.
- Aurais-je mal fait mon travail monsieur ? Je sais que je n'ai pas de connaissance pour être cameraman mais j'essaie vraiment de faire de
mon mieux.
Il me coupe:
- Non ce n'est pas cela, vous vous en sortez très bien. Mais, il hésite, je ne suis pas satisfait. Vous avez dû le remarquer.
Effectivement, ces derniers jours, Johnny s'est énervé contre le premier rôle. Il a inventé une histoire très émouvante mais l'émotion n'est pas retranscrite aux spectateurs par les acteurs.
- Pourquoi ne pas proposer le rôle à Giselle Frots, elle est douée.
- Bien sûr qu'elle est douée mais elle tourne déjà pour quelqu'un d'autre et le réalisateur est plus célèbre que moi ce film aidera sa carrière, elle n'acceptera pas. Je suis désespéré, après quelques secondes il reprend, c'est pourquoi je vous laisse votre journée, le tournage est en suspens, à partir de demain je vous paierais de nouveau en tant que femme à tout faire.
- D'accord, merci, dis-je légèrement déçu
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Après cette nouvelle je décide de me rendre au parc, j'emporte donc mon appareil photo avant de sortir. Je traverse les rues de la ville jusqu'à atteindre ma destination.
Cet endroit est vraiment sublime me dis-je. Je prends quelques clichés puis m'assieds sur un banc. Je réfléchis à une solution pour Johnny lorsqu'une voix m'appelle.
- Mademoiselle Rayne est-ce vous?
Je regarde dans la direction de la voix, monsieur Thrace s'approche de moi souriant. Il s'assied à côté de moi.
- Comment allez-vous ? me demande t'il
- Bien.
- J'ai eu une idée j'essayais justement de vous contacter mais personne ne repondais.
- J'ai déménagé, vous appeliez dans un appartement vide.
- Ah c'est donc pour cela, répond-il en hochant la tête. Avez-vous trouvé un emploi? J'ai pensé vous réembocher il suffirait que vous changiez de nom.
- Excusez moi? Je ne comprends pas.
- On écrirait sur le journal: photo prise par, il réfléchit, Denise Solier, pourquoi pas ?
- Denise Solier.
- Ou autre chose.
Je suis déboussolée, j'ai toujours voulu être photographe mais pourtant j'hésite. Je devrais tout faire pour réaliser mon rêve, pourtant le mot qui sort de ma bouche est non. Grégoire Thrace ne sourit plus il me dévisage.
- Vous ne voulez plus être photographe? me demande t-il.
- Si, bien sûr que si, mais je préfère n'être qu'une bonne est restée moi. Si Denise Solier devient photographe Catherine Rayne disparaîtra. Je suis navrée de vous avoir déçu mais je ne peux pas faire cela. Au revoir.
Je me lève et le laisse sur le banc, je retourne ensuite directement chez monsieur Daniel n'ayant plus le cœur à vagabonder.
Lorsque je rentre dans la maison la voix de Johnny m'appelle au loin.
- Vous êtes déjà rentré mademoiselle Rayne ?
- Oui je ne suis plus d'humeur à vagabonder.
De mauvaise humeur, je ne donne pas plus de précision sur ce qu'il m'arrive.
Le téléphone sonne, je monte donc dans ma chambre pour laisser monsieur Daniel tranquille pour travailler. Je me pose dans le canapé en cuir et regarde par la fenêtre les rues de Dinas.
Le quartier résidentiel riche se pavane face à moi au loin la rivière du parc brille sous le soleil, le royaume est si beau me dis-je.
Je ne sens pas le temps passer, je contemple longuement le ciel jusqu'à me rendre compte que le soleil a déjà bien décliné. Le soir atrivé, je descend alors pour préparer un repas, je ne suis pas en service mais monsieur Daniel est tellement préoccupé qu'il en oublierai de manger et je ne pense pas qu'il y soit habitué.
- Merci, j'allais partir lorsqu'il m'interpelle, mademoiselle Rayne.
- Oui.
- Mademoiselle Rayne mangez avec moi au lieu de rester seule.
- C'est que je ne mange pas beaucoup.
- Ne vous affamer pas je vous ai dit que je vous offrait le logit et le couvert, il semble soudainement préoccupé par ma santé.
- Je sais mais je n'ai jamais beaucoup mangé je n'ai pas besoin de beaucoup.
- D'accord alors je vous laisse, soupire t-il.
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